Remus cacha son visage dans ses mains, rouge de gêne. En ce jeudi 10 mars, les Maraudeurs, comme chaque année, allaient le poursuivre et l'honorer de chants et de vœux pour son anniversaire, bien conscients du fait qu'il détestait ce genre d'attention.
- Joyeux anniversaire Remus !
Le chant se termina sur des harmonies entonnées par James et Sirius, Peter les accompagnant avec un rythme de batterie. Les trois se tapèrent dans la main, fiers de leur numéro. Bien entendu, ils avaient exécuté l'ensemble dans la Grande salle, car après tout, Moony méritait de se faire acclamer par tout Poudlard.
Deux minutes plus tard, parmi les rires, les lettres arrivèrent, déposées par les hiboux. Un magnifique grand-duc lâcha la Gazette du Sorcier ainsi qu'une lettre à côté de James, tandis qu'une chouette effraie en déposa un petit paquet devant Remus. Ce dernier ouvrit en premier la sienne, découvrant un mot de la part de ses parents accompagné de quelques tablettes de chocolat qu'il s'empressa d'ouvrir. En face de lui, le capitaine de Quidditch s'empressa d'ouvrir la sienne
- Il est réveillé !
Cornedrue hurla de joie dans la Grande salle après avoir lu la lettre de sa mère. Son père, après un mois passé dans le coma suite à l'attaque au Ministère de la Magie, s'était réveillé la veille. Il se jeta dans les bras de Lily qui l'accueillit en souriant, heureuse de savoir qu'il cesserait de s'inquiéter à son propos. Même s'il avait tenté de le cacher, elle avait bien remarqué les instants ou sa bonne humeur retombait pour laisser place à des tics nerveux causés par une allusion à son père. Elle l'embrassa en riant alors qu'il la faisait asseoir sur ses genoux.
- Cette journée va être sensationnelle ! Remus, mon ami, tu vas avoir le meilleur anniversaire de ta vie ! promit James.
Le concerné secoua la tête, résigné. Sirius lui tapota l'épaule en ricanant, conscient que l'énergie de James décuplée par l'annonce du rétablissement de son père ne prévoyait rien de sage. Lui-même était réellement rassuré, ce que remarqua Hermione qui lui serra la main avec un sourire.
Le petit groupe dut bientôt se rendre en cours, au grand soulagement du lycanthrope. Il s'assurait de trois heures de calme avant le prochain chant de célébration. Mais dès leur arrivée dans la classe de Métamorphose, Sirius alla demander à McGonagall un week-end sans devoirs en l'honneur de Remus, qui crut mourir de honte lorsque leur professeur répondit sarcastiquement que depuis sa déclaration romantique au retour des vacances de Noël, elle n'oserait pas lui offrir un traitement de faveur au risque de lui laisser imaginer des choses. En revanche, Flitwick fut bon joueur l'après-midi et les laissa charmer un réveil pour qu'il entonne le chant maudit pour le brun, le faisant maudire ses amis sur trois générations.
Le soir arriva et avec lui une soirée discrète dans le dortoir entre Maraudeurs, la soirée étant prévue pour le samedi suivant. Ils vidèrent rapidement à quatre les bièraubeurres qui avaient été prévues, avant de changer pour du whisky. Ils en profitèrent pour s'enquérir de la relation de Remus avec Mary, qui depuis le bal de Noël n'avait plus lâché le garçon, et réciproquement.
- Toujours pas de réponse ? Peter donne-lui un autre shot.
Le blond obéit avec une révérence, offrant un énième shot honni au pauvre Remus qui le but avec réticence.
- Rem-Rem ?
- Arrête avec ce regard angélique, Sirius, grogna l'intéressé.
- Certainement pas, plus que trente secondes avant que tu ne craques, sourit diaboliquement l'animagus.
Il se transforma par ailleurs en Patmol et alla se frotter aux jambes de Remus innocemment, avant d'opter pour la méthode forte, encouragé à grands cris par James et Peter. Il se mit à lui lécher le visage alors que l'autre essayait de se dégager mais tint bon, le noyant dans les léchouilles jusqu'à ce qu'il crie grâce.
- Ok ! C'est bon…
Sirius se retransforma immédiatement, satisfait.
- Tu vois bien que tu ne peux pas me résister, Lunard.
- Sirius, parfois je me demande ce que tu aurais fait si tu n'avais pas trouvé Hermione…
- Oh, je t'aurais certainement demandé de sortir avec moi.
Trois mines interloquées dont une également rougissante lui répondirent.
- Honnêtement, j'étais à quelques mois de tenter quelque chose. Et puis, ce n'est pas comme si vous ne saviez pas que j'étais bi. Et notre ami ici présent est loin d'être désagréable à regarder…
- Ok, Sirius, trop d'informations en même temps, tempéra James qui fut le premier à reprendre ses esprits. Dans l'ordre : comment ? hein ? oui c'est vrai mais quoi ?
Sirius fronça les sourcils.
- Eh bien…
- Tu es bi ?
- Euh, oui. J'étais persuadé de vous l'avoir dit pourtant. L'été dernier, je vous ai bien parlé de Charlie !
- Et on a tous pensé que c'était un raccourci pour Charlotte ! s'exclama Peter.
- Je peux vous assurer que ce qu'il avait entre…
- Patmol, stop ! hurla James. Je ne veux pas savoir.
Sirius ricana, fier de voir la gêne de son frère de cœur. Remus prit alors la parole, se raclant la gorge en prévention.
- Et je… Enfin tu aurais tenté quelque chose ? interrogea-t-il avant de rougir encore plus à l'acquiescement du brun.
- Ce qu'on veut savoir maintenant, c'est si tu aurais accepté, demanda James avec un intérêt non dissimulé.
Les joues de Remus atteignaient maintenant la couleur des rideaux de leurs lits.
- Moony !
Il commença à bégayer, incertain de leur réaction.
- Attention Maraudeurs, je détecte une fuite lupinesque, fermez les sorties ! alarma James.
Peter lança un muffliato vers la porte d'un geste de baguette alors que Sirius s'occupait de la salle de bain. Le loup-garou était à présent rouge brique.
- Vous devez me détester… Sirius, je suis désolé…
- Tu peux me dire pourquoi ? répliqua le brun. Je viens de t'avouer mon amour relativement récent et tu crois qu'on va te rejeter parce que tu as, ou avais, également des sentiments pour moi ?
Il baissa la tête, encore terrifié malgré les propos rassurants de son ami.
- Remus, dit Peter, on croirait se retrouver en troisième année lorsqu'on a découvert ton problème de fourrure.
- Ce n'est pas la même chose ! Mais en plus d'être un loup-garou, je suis… je ne sais même pas ce que je suis !
Les trois autres Maraudeurs redevinrent sérieux en un instant. Sirius appela le whisky de la main avant d'en passer un dernier shot à tous. Il s'assit ensuite par terre en face de Remus, s'adossant contre le lit de Peter. James l'encouragea du regard, conscient que son frère était la personne la mieux placée pour rassurer leur ami.
- Remus, on se moque de qui tu aimes, commença-t-il sous l'approbation des deux autres. J'ai découvert que j'étais intéressé par les deux sexes il y a déjà quelques années et je n'ai pas forcément ressenti le besoin d'en informer tout Poudlard, parce que crois-le ou non je trouve que c'est parfaitement normal. Pourquoi me limiter alors que je peux faire profiter femmes et hommes de ma magnificence ?
- Bien dit, Patmol, acquiesça James.
- Maintenant, j'assume que tu aimes également les deux, étant donné que tu sors avec Mary.
Il patienta quelques secondes et le Maraudeur hocha la tête avec hésitation.
- Tu es donc bisexuel, mon cher. Comme le grand, le somptueux, le magnifique David Bowie. Et moi.
- Je suis un loup-garou, dit durement Remus. Et en plus… bisexuel. Déjà que j'avais des chances quasi nulles d'avoir une vie après Poudlard, là je vais me faire enfermer dans une cellule du ministère.
- Certainement pas, intervint James.
- Je ne vois pas pourquoi, ajouta Peter. Mon cousin est gay. Bien sûr, ça n'a pas plu à mon oncle qui l'a déshérité et chassé de la maison. Mais aux dernières nouvelles, il est à Londres, vit avec un certain Darcy et ne s'en porte que mieux. Il est employé au Département de la Justice magique depuis cinq ans.
Remus descendit sa dose de whisky d'un trait avant de regarder enfin Sirius dans les yeux.
- Tu aimes Mary ? lui demanda-t-il.
- Oui.
- Donc tout est bon pour nous. Et si un jour tu décides de sortir avec un Jack ou un Aaron, ça sera bon aussi. Ok, Moony ?
- Ok.
- Maintenant que c'est réglé, place aux questions ! s'enthousiasma James. Sirius, pendant combien de temps ?
- Depuis la cinquième année, quand Lunard est arrivé avec son badge de préfet et a menacé de me donner quatre heures de colle pour avoir failli de faire tomber l'ensemble des premières années dans le lac Noir.
Ils s'esclaffèrent, et la question fut retournée à Remus.
- Je pense que c'est depuis l'année dernière. Depuis que tu as ce foutu blouson en cuir.
- Je penserai à toi à chaque fois que je le porterai.
Il lui lança un clin d'œil charmeur qui obtint un grognement las en retour.
- Patmol, tu n'as vraiment jamais rien tenté ?
Pour une fois, ce fut à Sirius de rougir et à Remus d'être nettement plus intéressé.
- Sirius ?
- Disons que j'ai apprécié de pouvoir passer du temps avec toi les lendemains de pleine lune. Mais tu étais épuisé, et je n'osais pas aller trop loin. Le plus osé a été de tenir ta main à l'infirmerie, quand tu étais plus ou moins inconscient.
- Je survivrai si ce n'est que ça.
- Et me parfumer avec ton chocolat préféré.
- Sirius !
Ils éclatèrent de rire, un James hilare demandant des détails.
- Je voulais qu'il reste à côté de moi !
- Patmol, je t'ai suspecté pendant des mois de voler dans ma table de chevet, avant de voir que le niveau ne baissait pourtant pas. J'ai doublé ma consommation ce mois-ci, j'en avais tout le temps envie !
- Merlin, je comprends pourquoi Remus était énervé pendant des semaines lorsqu'il mangeait une tablette de Honeydukes, dit Peter entre deux sursauts de rire.
Les Maraudeurs se clamèrent au bout d'un moment, reprenant les festivités de l'anniversaire du lycanthrope. Finalement, Remus avoua avoir franchi le pas avec Mary, provoquant des hourras et des sauts de joie dans le dortoir. Parfois, il ne pouvait croire la chance qu'il avait d'avoir trouvé de tels amis.
Le lendemain, Sirius retrouva Hermione dans la bibliothèque, la tête plongée dans des livres d'arithmancie. Il s'installa en face de la jeune femme, la contemplant alors qu'elle tournait les pages et prenait des notes, les sourcils froncés. Il avait appris à la laisser terminer son chapitre pour ne plus se retrouver victime d'un sortilège de mutisme. Après quelques minutes en silence, elle releva la tête en souriant.
- Sirius.
- Hermione.
Ils s'embrassèrent rapidement au-dessus de la table puis Hermione referma son livre, lui demandant la raison de sa venue.
- On peut parler ?
Elle acquiesça en fronçant les sourcils et il la mena vers un rayonnage peu fréquenté au fond de la bibliothèque.
- Que se passe-t-il ? Tout va bien ?
- Je me suis rendu compte que je ne t'avais jamais parlé de ça avant, et nous avons eu une longue discussion à ce propos avec les autres hier. Je pense que je n'avais jamais réalisé que ça pouvait être un problème pour certains.
- Tu m'inquiètes, Siri.
Elle plaça sa main dans la sienne, y appliquant une petite pression pour le rassurer.
- Je suis bisexuel.
Après deux instants d'incrédulité, elle éclata de rire avant de se reprendre en remarquant son air perdu.
- Je suis désolée, Siri, mais je m'attendais à quelque chose de grave…
- Tu n'es pas fâchée ?
- Est-ce que tu m'aimes ? contra-t-elle.
- Bien sûr !
- Donc pourquoi je m'en soucierais ? Ne te méprends pas, je suis ravie que tu sois conscient et libre de ta sexualité. Mais je ne vois pas pourquoi ça devrait m'inquiéter. Je devrais être flattée que parmi toutes les options possibles tu m'aies choisie.
- Tu es unique.
- Merci bien, salua-t-elle en riant. Tu es unique aussi.
- Autre chose : j'ai été attiré par Remus et je lui aurais proposé de sortir avec moi si tu n'étais pas arrivée à Poudlard.
Il grimaça à cette confession, à présent certain de subir son courroux.
- Oh. Je dois donc éliminer l'ennemi. Je plaisante ! s'exclama-t-elle en le voyant paniquer. Si tu me le dis, c'est que je n'ai pas de souci à me faire. Et puis, te connaissant, je ne m'attendais pas à être le seul objet de désir qui ait jamais croisé ta route.
- Je t'aime, Hermione.
- Je sais. Je dois retourner travailler l'arithmancie, une autre confession inutilement dramatique à me faire ?
- Pas aujourd'hui, sourit-il.
- Dans ce cas…
Elle se retourna avec un clin d'œil, le laissant seul dans le rayon. Il y resta quelques instants, sonné par la facilité de leur échange, avant de fuir cet endroit de savoir. Il y avait déjà passé trop de temps pour la journée.
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Bonsoir mes petits hippogriffes !
Oui, j'ai fait une allusion au wolfstar. C'est ma fanfiction, je fais ce que je veux ^^
Promis, l'action reprend au prochain chapitre. Ca devient trop guimauve ces temps-ci. Des gens vont souffrir bientôt, n'ayez point d'inquiétude.
Commentez, critiquez, riez. Je vous attends et vous réponds avec plaisir.
A dans deux semaines,
Cassiopeia Von Black
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