Bonjour, bonjour !

J'espère que vous allez bien et que vous passez un bon week-end ! Je suis vraiment désolée pour ce nouveau retard, mais j'ai eu quelques problèmes de correction, donc j'ai fait au plus vite ! J'espère que le chapitre vous plaira, il est un peu plus long que d'habitude, et j'espère que ça ne vous dérange pas trop ;)

J'ai aussi changé la couverture de l'histoire, par un dessin fait par "" (sur Instagram), n'hésitez pas à passer voir son compte, où elle fait beaucoup de fanart Dramione. Si jamais vous ne voyez pas très bien l'image (FF lui donne une mauvaise qualité malheureusement), vous la verrez sûrement mieux sur mon compte Wattpad (où vous retrouvez Vivants aussi d'ailleurs), c'est le même pseudo qu'ici, et le lien est dans ma description si jamais !

Enfin j'arrête mon blabla XD, merci pour vos review(s) sur le dernier chapitre :

Elena : Je suis contente qu'il t'ait plu ;) Mais ne pleure pas je vais m'en vouloir sinon XD

Encore un grand merci de suivre cette histoire,

Bonne lecture !


Chapitre 40 : Plénitude

Hermione n'arrivait pas à dormir. Ou plutôt à se rendormir. Elle avait réussi à s'assoupir dans le canapé quelques heures plus tôt, mais lorsque Drago s'était réveillé et qu'ils étaient retournés dans leur chambre, elle n'avait pas réussi à fermer l'œil, contrairement à lui. Pourtant ce n'était pas l'envie qui lui manquait, elle se sentait tellement fatiguée. Mais plusieurs choses se bousculaient dans sa tête, l'empêchant de trouver le sommeil. Hermione et Drago s'étaient endormis dans le canapé avant d'aller dîner et le blond s'était recouché dans leur lit immédiatement après son réveil. La jeune femme l'avait suivi sans protester.

Au départ, elle avait simplement pensé à son frère qui, au moment où elle avait rejoint son lit, devait être en train de terminer de dîner avec Ginny. Le problème d'Hermione était son empathie constante pour ses proches : elle ne pouvait s'empêcher de se mettre à la place de son frère et donc de ressentir autant de stress que lui.

Elle n'avait pas peur que la rouquine décline la demande d'Harry, mais elle savait que ce moment était important pour chacun d'eux, et Hermione espérait que tout se passe dans les meilleures conditions.

Et s'il se mettait à pleuvoir et qu'Harry ne pouvait pas l'emmener sur la plage comme il l'avait prévu ? Et si les elfes n'avaient pas terminé de préparer le repas à temps ? Et s'il perdait la bague ? Ou qu'il perdait ses moyens et repoussait sa demande à plus tard ? Ses pensées avaient tourné en boucle autour de son frère et de sa meilleure amie pendant des dizaines de minutes.

Mais petit à petit, elles s'étaient dirigées vers le blond à ses côtés. Il s'était rendormi à la seconde même où il s'était allongé. Drago Malefoy était exténué. Mentalement et physiquement. Elle le voyait aux cernes qui s'étaient petit à petit développés sous ses yeux, mais aussi à son attitude plus ennuyée et calme ces derniers jours.

Il était couché sur le ventre la tête posée sur son oreiller, dans le sens opposé à la jeune femme. Il n'avait même pas pris la peine de remonter les couvertures sur lui et s'était contenté de se mettre en caleçon. Hermione avait ri en le voyant s'endormir directement.

Une vraie marmotte, avait-elle pensé.

En l'observant, la jeune femme avait commencé à réfléchir à leur relation. Elle ne savait pas vraiment où ils en étaient, ni ce qu'ils étaient. Certes, ils s'étaient dit une fois qu'ils sortaient véritablement ensemble, en avaient parlé à leurs amis, mais rien d'autre. Ils n'en avaient jamais discuté de nouveau.

Et si auparavant, cela aurait pu angoisser Hermione, elle qui était si obsédée par le contrôle et qui avait besoin que les choses soient claires, elle n'était cette fois-ci pas vraiment perturbée par tous ces non-dits. Elle ne se posait pas les centaines de questions qu'elle se serait par exemple posées avec Ronald, ou avec un autre probablement. Les choses allaient et venaient - sans mauvais jeu de mots - et cela lui convenait.

Cependant, plus elle l'observait dormir, assise dans son lit le menton sur ses genoux repliés, plus la question prenait place dans sa tête.

Était-elle amoureuse de Drago Malefoy ?

Elle était tentée de répondre qu'il était trop tôt pour le savoir, que cela ne faisait même pas deux mois qu'ils "sortaient ensemble", mais il avait pris une telle place dans sa vie, elle s'en rendait compte un peu plus tous les jours, qu'elle ne savait plus quoi penser. En si peu de temps, il était devenu presque essentiel à ses journées.

Même si elle ne le montrait pas, elle était inquiète de se coucher le soir sans qu'il ne soit rentré de la salle commune de Serpentard, ou de sa promenade dans le parc.

Elle lui avait proposé de venir à Godric's Hollow la semaine passée, car elle avait ressenti qu'il serait celui dont elle aurait besoin, malgré la présence de son frère.

Elle dormait avec lui tous les soirs.

Ils couchaient ensemble.

Ils passaient du temps ensemble en dehors des cours.

Ils travaillaient souvent ensemble.

Elle s'était confiée à lui sur son enfance, sur des choses dont elle n'avait parlé à aucune de ses amis sorciers, car dans les yeux de Drago, elle n'avait jamais vu aucun jugement, aucun avis positif ou négatif, seulement quelqu'un de parfaitement à l'écoute.

Il s'était confié à elle sur sa mère, sur ses années à Poudlard et quelques fois sur son père.

Ils étaient devenus aussi proches en un mois qu'un couple pouvait l'être en plus d'un an. Évidemment, ils se connaissaient depuis leur première année à Poudlard, depuis qu'ils avaient onze ans, mais ils s'étaient haïs. Ils s'étaient détestés. Ils s'étaient insultés.

Avant.

Hermione avait l'impression que cela remontait à plusieurs années, alors qu'au début de cette année scolaire, c'était encore le cas.

Elle soupira et tourna à nouveau la tête vers le blondinet qui somnolait à ses côtés. Elle n'aurait pas de réponse à cette question ce soir. Elle n'était de toute manière pas prête à y répondre immédiatement. Il lui fallait du temps. Elle avait tout de même gardé le caractère réfléchi qui caractérisait si bien Hermione Granger.

Ce n'était pas avec de telles pensées qu'elle allait trouver le sommeil, elle le savait bien. Mais comme elle était partie, elle se doutait qu'elle ne fermerait pas l'œil de la nuit. Elle détailla la grande chambre où elle passait toutes ses nuits et ne put empêcher un sourire de venir fleurir sur ses lèvres en voyant à quel point ses propres affaires avaient envahi la pièce, qui était à l'origine la chambre de Drago. Certains de ses vêtements étaient éparpillés de son côté du lit, une pile s'était accumulée sur son fauteuil, son bureau était en bazar et la porte entrouverte de son armoire laissait voir le chaos qu'elle contenait.

Elle rit intérieurement en regardant les affaires de Drago qui, elles, étaient parfaitement rangées. Elle se rappelait le jour où il lui avait certifié qu'il ne supporterait pas qu'elle laisse traîner ses affaires partout dans la chambre, ou même dans l'appartement. Il n'avait pas mis longtemps à lâcher l'affaire finalement.

Son regard dériva vers son bureau et plus particulièrement vers l'un de ses tiroirs. Elle savait parfaitement ce qu'il renfermait et partie comme elle était pour ne pas dormir, elle souffla un grand coup et se leva du lit. Elle regarda le blond qui n'avait pas bougé d'un centimètre depuis un bon moment et remonta les couvertures sur son dos, un sourire tendre aux lèvres.

Elle avança vers le tiroir et en sortit le carnet de sa mère. Seule la lumière des étoiles éclairait la pièce, ce qui n'était pas suffisant pour qu'elle puisse lire correctement. La jeune femme préféra donc quitter la chambre et s'installa près de la cheminée qu'elle alluma d'un coup de baguette. Elle fit apparaître une couverture dont elle se couvrit et, après un soupir, se décida à ouvrir le carnet.

Il s'ouvrit sur la première page, mais avant qu'elle n'ait pu commencer à le feuilleter, un morceau de parchemin s'en échappa. Elle le déplia et reconnut l'élégante écriture de Lily Potter, la même que celle de la lettre qu'elle avait découverte chez les Granger.

"Ma chérie,

Je te confie ceci, l'un de mes plus précieux objets. Il s'agit du carnet qui m'a suivi depuis mon entrée à Poudlard, une sorte de journal de bord, tu verras en le lisant. Je ne sais pas si un jour je pourrai te retrouver et si un jour nous serons tous réunis pour de bon, alors je souhaitais que tu me découvres à travers tout cela.

Je t'aime,

Maman"

Hermione en avait les larmes aux yeux. Elle replia le petit parchemin et le posa près d'elle. Elle ouvrit à nouveau le carnet et le feuilleta. Elle y vit de longs textes écrits à la main, mais aussi des photos collées sur plusieurs pages, ou encore des petits dessins. Comme sa mère l'avait écrit, il s'agissait d'un véritable journal de bord, et d'après ce qu'Hermione pouvait voir, Lily avait placé un sortilège sans fin dessus, car les pages semblaient interminables, contrairement à l'aspect fin qu'avait le carnet. Elle adorait la magie.

Au bout de quelques minutes à survoler les pages, Hermione se décida à commencer sa lecture, elle reprit le carnet du début et lut.

"1er Septembre 1971,

Je n'arrive pas à croire que je suis vraiment là où je suis. Pourtant, c'est le cas. Je suis dans un lit, avec des rideaux rouges, dans un dortoir, qui est lui-même dans l'une des tours de Poudlard.

J'ai passé la plus belle journée de ma vie ! Severus et moi avons fait le voyage dans le Poudlard Express ensemble. Même s'il m'avait déjà expliqué des milliers de choses sur le monde magique, je n'ai pas pu m'empêcher de lui en demander encore ! Deux garçons, qui avaient l'air d'être complètement idiots, sont passés par notre compartiment, mais ils ne sont pas restés longtemps. Heureusement.

Puis, après ce très long voyage où nous sommes passés par des endroits magnifiques d'Écosse, nous sommes arrivés à la gare de Pré-au-Lard. J'avais déjà tout lu à propos de ce village sorcier dans les livres que Severus m'avait prêtés et du peu que j'ai pu apercevoir, c'était tout simplement merveilleux, même si d'après lui nous ne pourrons le visiter qu'en troisième année...

C'est le Garde-Chasse de Poudlard qui nous a accueilli, un certain Hagrid. Il était vraiment gigantesque, et d'après Severus, c'est un demi-Géant. Je n'en croyais pas mes yeux, même les géants existent ?! Il nous a accompagnés jusqu'au grand Lac qui entoure le château et tous les premières années sont montés dans des barques.

Pas des barques normales, non ! Des barques magiques, qui avançaient toutes seules. J'avais déjà pu voir des sorciers sur le quai de la gare de King's Cross utiliser leurs baguettes pour des sorts, ou sur le Chemin de Traverse et même dans le train, mais c'était la première fois que j'utilisais moi-même quelque chose de magique. Je n'ai pas voulu me risquer à utiliser ma baguette pour l'instant.

Les barques glissaient sur l'eau et au bout de quelques minutes nous avons pu voir le château. C'était impressionnant, il était magnifique. Je n'en croyais pas mes yeux, il était gigantesque et, dans la nuit, une multitude de lumières l'éclairaient.

Le trajet a duré une bonne dizaine de minutes, puis nous sommes arrivés de l'autre côté de la rive et Hagrid nous a emmenés jusqu'au château. Tout était gigantesque, les murs, les portes d'entrée, et même les marches. Il a ouvert les portes et nous sommes tous entrés. Il nous a demandé de patienter le temps qu'une certaine McGonagall vienne nous chercher. Severus et moi avons gardé le silence tout le long, j'étais tellement impressionnée par l'endroit où nous avions atterris qu'aucune remarque ne parvenait à quitter ma bouche. Les seuls qui parlaient étaient, étonnement, les deux idiots qui étaient venus nous voir dans le train, mais je n'y ai pas vraiment fait attention.

Quand McGonagall est arrivée, elle nous a expliqué le fonctionnement des maisons à Poudlard. Bien entendu je connaissais déjà tout grâce aux livres et à Severus, mais j'étais impressionnée par la dame qui nous faisait face. Elle nous a demandé de la suivre et nous sommes entrés dans la Grande Salle.

Là encore, je suis restée bouche-bée. J'avais lu tout ce qu'il fallait savoir sur le plafond magique, mais le voir en vrai était impressionnant. Nous sommes rapidement arrivés devant l'estrade des professeurs, tous les élèves avaient les yeux braqués sur nous, mais je n'y faisais pas vraiment attention, je n'arrivais pas à quitter des yeux le plafond.

McGonagall a commencé à appeler les élèves, puis rapidement, ce fut mon tour. Je me suis assise sur le tabouret et elle a posé l'étrange chapeau sur ma tête. Il m'a parlé, à l'intérieur de ma tête ! Puis après une minute d'angoisse, il a finalement crié Gryffondor. J'ai failli sauter de joie, mais je me suis retenue et j'ai rejoint la table de ma maison. Je suis une Gryffondor ! J'avais pensé que je serais peut-être à Serdaigle, mais je suis très heureuse là où je suis !

Les élèves attablés à côté de moi étaient tous très sympathiques, il y avait déjà des élèves de mon année avec moi, dont l'un des deux idiots : Black. Il avait l'air carrément arrogant et trop sûr de lui. Il m'agaçait rien qu'en l'entendant parler. Son copain ne tarda pas à le rejoindre et il n'était vraiment pas mieux, il m'a servi un petit sourire en coin arrogant à souhait et s'est tourné vers les autres. Il fallait vraiment que ces deux-là atterrissent dans la même maison que moi !

Puis, ce fut au tour de Severus, et malheureusement il a atterri à Serpentard. Il s'y attendait, mais nous fûmes tout de même déçus... D'après ce qu'il m'avait dit, les cours étaient très souvent mélangés avec les maisons, donc nous aurons quand même souvent l'occasion de nous voir, mais je fus tout de même déçue de ne pas être dans la même maison que lui.

Quelques minutes après, le dîner est apparu, comme par magie. Enfin, par magie. Tout était délicieux, il y avait des dizaines de plats différents.

En sortant de la Grande Salle, accompagnée du préfet de ma maison, j'avais le ventre plein. Nous avons traversé tout le château, dont les escaliers qui bougent tout seuls, c'était vraiment merveilleux. Le préfet nous a amenés dans un couloir jusqu'au tableau de la Grosse Dame et il nous a confié le mot de passe. Puis nous sommes entrés.

La Salle Commune était très grande et vraiment chaleureuse. Il nous a expliqué comment fonctionnaient les dortoirs, puis nous sommes montés dans nos chambres respectives. J'étais exténuée. Je suis dans un dortoir avec Mary McDonald, Alice Cummings et Dorcas Meadowes. Nous avons discuté avant de nous coucher et elles avaient toutes l'air vraiment gentilles. Nous n'avons pas tardé à toutes nous enfermer dans nos lits et je pense qu'à l'heure où j'écris, elles doivent toutes dormir.

Je suis fatiguée aussi, je vais dormir, j'ai vraiment hâte de commencer mes cours et d'apprendre à connaître les autres filles !"

Des petits croquis des différents moments de la journée avaient été rajoutés autour du texte. Le Poudlard Express, les barques de Poudlard, Poudlard, la Grande Salle, les escaliers enchantés, la Salle Commune de Gryffondor et le petit dortoir. Les dessins étaient magnifiques, Hermione était ravie d'apprendre ce détail sur sa mère : elle savait très bien dessiner.

Elle avait eu les larmes aux yeux tout le long de sa lecture, mais arrivée à la fin, elle n'avait pu empêcher ses larmes de couler véritablement.

Elle avait l'impression de se lire elle-même. Hermione avait ressenti exactement les mêmes choses à sa propre arrivée à Poudlard, elle avait aussi lu tout ce qu'il y avait à savoir sur Poudlard, elle avait été répartie à Gryffondor et elle aussi avait attendu avec impatience les cours. Évidemment, contrairement à sa mère, elle n'avait connu aucun sorcier avant d'arriver à Poudlard, mais c'était là la seule différence.

Elle assimilait les deux idiots à Ron et Harry même si, à l'inverse de Lily, ils étaient devenus amis en première année et ne s'étaient jamais quittés depuis.

Elle continua sa lecture. Lily détaillait chacune de ses journées avec une passion peu commune et Hermione n'en manquait pas une miette. Certaines journées étaient détaillées plus rapidement tandis que d'autres prenaient plusieurs pages. Mais Hermione cernait complètement le personnage qu'était sa mère et la comprenait parfaitement.

Si elle avait elle-même tenu un journal de bord, ils se seraient sans aucun doute très fortement ressemblés. Sa mère était aussi passionnée par les cours qu'elle, elle était la meilleure de sa classe, passait son temps à la Bibliothèque, travaillait tous les jours.

Lily décrivait son amitié naissante avec les filles de son dortoir, mais aussi avec une certaine Marlène McKinnon, une Serdaigle qu'elle avait rencontré à la Bibliothèque. Elles formaient à elles cinq un parfait petit groupe qui ne se quittait jamais. Cela faisait penser Hermione à sa propre amitié avec les garçons, sauf que contrairement à elle, sa mère n'était pas la seule à travailler avec acharnement. Marlène McKinnon travaillait autant que Lily et les deux filles se rapprochaient de plus en plus, au fil des pages que lisait Hermione.

Les heures passaient, alors que les pages détaillant la vie à Poudlard de Lily Potter, née Evans, défilaient sous les yeux d'Hermione. La première année et la deuxième année étaient passées assez rapidement et elle entamait la troisième alors que le soleil se levait.

oOo

Drago se réveilla allongé sur le ventre, sa tête posée sur les bras et la couverture remontée jusqu'à sa nuque. Il se redressa en secouant ses bras engourdis et se rendit compte qu'Hermione n'était plus à ses côtés. Il lança un Tempus qui lui afficha sept heures.

Hermione n'était jamais levée aussi tôt, ou du moins n'avait jamais quitté la chambre à une heure aussi matinale. Surtout un dimanche matin. Il savait qu'elle n'était pas du genre à faire des grasses matinées, mais il était tout de même trop tôt pour qu'elle soit déjà levée.

Il quitta le lit et ouvrit la porte de la salle de bains qu'il trouva vide. Il fronça les sourcils et enfila son peignoir pour sortir de la chambre.

- Hermione ?

Elle sursauta et le carnet faillit lui échapper des mains, mais elle le rattrapa à temps. Elle se retourna vers lui et lui sourit.

- Monsieur la Marmotte est réveillé, s'amusa-t-elle.

Il grogna pour la forme et s'approcha pour s'asseoir à ses côtés, l'embrassant sur les lèvres au passage.

- Tu es là depuis combien de temps ? demanda-t-il en passant une main dans ses cheveux en bataille.

- Quelle heure est-il ?

- Sept heures.

- Oh. Eh bien, ça doit faire environ neuf heures que je suis là, répondit-elle, sans oser croiser son regard.

- Tu es restée là toute la nuit ?! s'exclama-t-il estomaqué. Mais pourquoi ?

- Je n'arrivais pas à dormir, répondit-elle timidement en haussant les épaules. Je stressais pour Harry, et puis je ne trouvais pas le sommeil. J'ai fini par venir prendre ça, ajouta-t-elle en secouant devant ses yeux le carnet de sa mère, que Drago n'avait pas vu.

- Tu l'as lu ? s'étonna-t-il.

Elle hocha la tête et lui sourit. Elle posa le carnet sur la table à leur côté et posa son menton sur ses jambes repliées.

- Tu as passé toute la nuit à le lire ?

- Je n'ai pas terminé.

- Il n'a pas l'air si long à lire pourtant, répondit-il en l'attrapant, un sourcil haussé.

Elle faillit lui retirer des mains immédiatement, mais se ravisa. Il n'avait pas l'intention de l'ouvrir. Il le reposa après l'avoir observé et tourna la tête vers elle.

- Ma mère a lancé un sort d'extension dessus, expliqua-t-elle d'une petite voix.

Elle semblait vraiment bouleversée par sa lecture et Drago l'avait remarqué dès son arrivée.

- Qu'est-ce que tu as trouvé à l'intérieur ?

- Une sorte de journal de bord. Lily l'avait depuis son entrée à Poudlard et elle y raconte toutes ses journées à Poudlard, sans exception. C'est incroyable, Drago, ajouta-t-elle plus bas, les yeux humides. J'ai l'impression de lire mes propres années à Poudlard, du moins pour ce qui est des cours et des réactions que ma mère avait.

- Comment ça ? demanda-t-il doucement en essuyant une larme qui avait coulé le long de la joue d'Hermione.

- Elle était comme moi, Drago. Aussi passionnée par les cours, par la Magie. Par tout en fait.

- Tu veux dire que c'était une Miss-je-sais-tout aussi ? se moqua-t-il doucement, tout en lui attrapant la main pour la caresser du bout du pouce.

- Exactement, ricana-t-elle à travers ses quelques larmes. Je tiens ça d'elle, il ne faut pas en douter, ajouta-t-elle avec un sourire triste.

- Où est-ce que tu t'en es arrêtée ?

- Je suis en train de commencer sa troisième année. Tu sais, elle parle de tout, elle raconte ses cours, ses relations avec ses amis, elle parle aussi beaucoup de Severus et-

- Severus ? releva-t-il avec un sourire en coin.

Elle rougit et baissa la tête. Elle avait pris l'habitude de lire son prénom tant de fois dans les écrits de sa mère qu'elle n'avait même pas fait attention. C'était sorti naturellement.

- Excuse-moi, continue, reprit-il d'un air désolé, conscient de sa gêne.

- Elle dessinait aussi, expliqua-t-elle timidement. Chaque journée qu'elle raconte est accompagnée d'au moins un dessin. Parfois c'est très symbolique, juste une petite étoile, ou un chapeau de sorcier, mais elle dessine très bien et cela rend vraiment vivant ce carnet. Elle ne détaille pas toutes ses journées, parfois elle se contente de dire qu'elle passe une bonne ou mauvaise journée, ou alors de donner un élément de cours important, voire quelque chose qu'elle a particulièrement aimé. Je pense que sinon j'aurais passé la nuit à lire uniquement la première année, ricana-t-elle doucement. Mais j'ai l'impression de la connaître à travers ces mots, même si lorsqu'elle a écrit cela, elle était bien plus jeune que je le suis aujourd'hui. Je découvre la personne qu'elle était. Je m'identifie beaucoup à elle, à travers ce qu'elle raconte. J'aurais vraiment aimé la connaître, tu sais, murmura-t-elle tristement. Connaître quelqu'un d'aussi passionné que moi pour l'étude de la magie. Mes parents étaient toujours très heureux que je leur envoie des lettres pour leur raconter mes semaines à Poudlard, mais avec Lily… ç'aurait été différent. Elle m'aurait parfaitement comprise, souffla-t-elle avant de baisser la tête à nouveau.

- Tu n'es pas seule, Mia, dit-il en lui caressant l'intérieur de ma main, tout en cherchant son regard. Tu le sais ? Je sais que c'est différent, continua-t-il après qu'elle ait hoché doucement la tête, tu n'as de relation maternelle avec aucun de nous, avec aucun sorcier, mais cela ne t'empêche pas de montrer ta passion pour la magie. Personne ne t'empêche de dire à quel point tu aimes tout ce que tu fais à Poudlard. Même si nous ne sommes pas aussi passionnés que toi, il est toujours intéressant - pour moi en tout cas - de t'entendre dérouler toutes tes connaissances. Et je sais que nous ne sommes pas toujours très réactifs, mais je suis certain que Severus le serait. Il serait très heureux d'être celui à qui tu parles de tout cela, lui confia-t-il. Lui aussi te comprendrait, d'autant plus qu'il a connu ta mère, il a connu sa passion pour la magie et pour tout le reste. C'était son meilleur ami, son frère de cœur. Et tu es sa filleule. Il est là pour ça et crois-moi, il attend cela avec impatience. Il attend le jour où tu sauras te montrer aussi naturelle avec lui que tu pourrais l'être avec tes parents, ou en tout cas avec tes proches. Un peu comme moi.

- Tu te confies beaucoup à lui ? demanda-t-elle d'une petite voix.

- Je l'ai toujours fait, répondit-il en hochant la tête. C'est la seule figure paternelle que j'ai eu dans toute ma vie, tu sais. J'étais bouleversé de le croire mort. Personne ne m'avait prévenu qu'il avait survécu, je l'ai appris en même temps que vous. Je me suis confié à lui pratiquement toute ma vie, reprit-il dans un soupir. Il me connaît par cœur. Il s'est confié à moi aussi, d'ailleurs. Bon, pas à propos de tout, et il ne le fera probablement jamais, mais je le connais très bien. C'est vraiment comme un père pour moi.

Elle hocha vaguement la tête et tourna les yeux vers le feu qui brûlait dans la cheminée.

- Hermione, continua-t-il en la voyant le regard dans le vide. Je trouve que c'est très bien que tu aies enfin lu ce carnet, ou du moins commencé à le lire. C'est génial que tu aies pu hériter de cela. Mais tu pourrais aussi beaucoup en apprendre avec Severus, je suis certain que vous vous entendriez à merveille. Tu sais, c'est lui qui m'a transmis cette passion pour les potions. Il ne le montre pas, mais c'est un vrai Monsieur-je-sais-tout, plaisanta-t-il. Et tu devrais aussi en parler avec Potter, je suis sûr qu'il saura quoi te dire. Mieux que moi en tout cas, ajouta-t-il en haussant les épaules. Il saura être là pour toi. Je ne suis pas le meilleur pour donner des conseils sur ses parents, alors...

- Merci d'être là, Drago, dit-elle en tournant des yeux humides vers lui, le regard tendre. J'avais besoin de ça je crois. M'être plongée dans les souvenirs de ma mère aussi longtemps, c'était peut-être beaucoup, se confia-t-elle ensuite.

- Je comprends, sourit-il doucement en la ramenant contre lui. Changeons de sujet alors. Quand est-ce que les deux tourtereaux rentrent ?

- Aucune idée, répondit-elle en calant sa tête contre son torse. Harry m'a dit qu'il reviendrait quand ils seraient levés, donc dans la matinée je suppose. Sauf s'il décide de l'emmener quelque part.

- Je vais sûrement passer l'après-midi à l'entraînement de Quidditch. Notre premier match a lieu la semaine prochaine et il faut vraiment que les nouvelles recrues s'entraînent mieux que ça, soupira-t-il.

- C'est ça d'être capitaine, Monsieur Malefoy, pouffa-t-elle. Ils sont si mauvais ? s'enquit-elle en haussant un sourcil.

- Crois-moi, nous aurions de la chance de gagner le week-end prochain. Mais ils étaient les meilleurs aux essais, alors je n'ai pas vraiment eu le choix, grimaça-t-il d'un air désespéré.

- Mon pauvre chéri, ricana-t-elle en lui caressant la joue.

- Je crois qu'il va vraiment falloir que tu viennes m'encourager, Mia. Je risque de ne jamais pouvoir tenir tout le match sinon, dit-il en bon comédien.

- Je ne sais pas... Je n'aime pas trop le Quidditch et puis... tout ce vert sur les joueurs risque de me faire mal aux yeux, feignit-elle sur le même ton.

- Tu veux dire que tu raterais le premier match de ton merveilleux petit ami ? Je suis offusqué, répliqua-t-il une main sur le cœur.

- Je trouve que le petit ami en question n'est pas très convaincant, riposta-t-elle en simulant un bâillement. D'ailleurs, je vais aller prendre une douche, peut-être qu'il trouvera de quoi me convaincre de venir en attendant.

Elle quitta les bras de Drago et s'étira, en prenant bien soin de laisser son haut remonter au-dessus de ses hanches. Elle se baissa pour attraper le carnet de sa mère, toujours en narguant le blond avec les gestes les plus provocants possibles, et se rendit dans la chambre, dont elle ferma la porte.

Conscient du jeu de la jeune femme, Drago sourit de son côté provocatrice qu'il ne lui connaissait pas, et ne mit que quelques secondes à la rejoindre dès qu'il eut entendu l'eau de la douche se déclencher.

oOo

Le soleil se levait doucement sur la Méditerranée lorsque Harry ouvrit difficilement les yeux. Allongé face à la mer, il avait une vue parfaite sur le dégradé que proposait le ciel. Le temps était clair et la mer calme, c'était une belle journée d'automne. Le jeune homme tourna la tête et s'aperçut que Ginny était déjà levée, se tenant face au haut miroir sur pied de leur chambre.

Depuis son lit, il avait l'angle parfait pour voir que le visage de la rouquine semblait contrarié. Elle ne portait que ses sous-vêtements et observait son corps sous toutes les coutures. Elle caressa son ventre légèrement arrondi d'une main et soupira.

- Tu es magnifique, Ginny.

La jeune femme sursauta et se retourna vers le brun. Elle le vit esquisser un sourire rassurant, mais se tourna à nouveau vers le miroir en passant ses deux mains sur son ventre. Elle soupira à nouveau.

- Je suis en train de devenir une baleine, grogna-t-elle.

- Pas faux, répliqua-t-il d'un air sérieux en passant ses bras derrière sa tête.

Elle fit volte-face les yeux écarquillés de surprise, mais leva les yeux au ciel en voyant l'air moqueur qu'avait pris Harry.

- Ce n'est pas drôle, marmonna-t-elle. Je vais devenir de plus en plus grosse.

- Tu es enceinte, Gin'. Je m'inquièterais si ton ventre ne se développait pas.

- Ne joues pas sur les mots, Potter, grommela-t-elle. Dis-le. Je vais grossir.

- Eh bien, ça fera toujours plus de toi, tenta-t-il.

- Tu es très mauvais, mon chéri, pouffa-t-elle, sa crise existentielle passée. Tu penses que je devrais me couper les cheveux ? demanda-t-elle ensuite, en se tournant vers lui.

- Tu me demandes vraiment à moi ? Tu veux vraiment que je te donne un avis ? As-tu déjà regardé mes propres cheveux ? s'amusa-t-il en haussant un sourcil.

Elle grimaça d'un air moqueur et vint se coucher près de lui.

- Tu sais quoi, je pense que je vais les couper. J'ai envie de changer. Tout change dans ma vie en ce moment et je n'ai jamais osé le faire, mais je crois que c'est le bon moment. Tu m'accompagneras dans un endroit moldu pour ça ? Un foiqueur je crois.

- Tu veux dire chez un coiffeur ?

- Oui, c'est ça. Hermione m'en a parlé l'autre jour. Habituellement, Maman me coupait elle-même les cheveux avec un sort, mais elle n'a jamais été très douée. Je rattrapais toujours discrètement avec des ciseaux. Mais Hermione m'a conseillé de faire ça chez les moldus. Alors, tu veux bien ?

- Tout ce que tu veux, répondit-il avant de l'embrasser tendrement. Mais à une seule condition.

- Laquelle ? demanda-t-elle en s'appuyant sur le torse du brun.

- Tu viens visiter les résidences dont nous avons hérité avec Hermione et tu m'aides à choisir où nous vivrons l'an prochain, répondit-il le plus naturellement possible.

- Tu n'es pas sérieux ? murmura-t-elle abasourdie.

- Très sérieux. J'y ai réfléchi hier soir, expliqua-t-il en la serrant contre lui. Ta mère a raison, nous ne pouvons pas emménager à Square Grimmaurd. Nous avons hérité d'une multitude de maisons, trop si tu veux mon avis, alors nous avons le choix. Sauf si tu préfères que nous trouvions notre propre maison, mais je pensais que nous pourrions trouver ce qu'il nous-

- Tu rigoles ? Si les maisons sont aussi belles que celle-ci, ce serait le rêve, s'égosilla-t-elle les sourcils haussés.

- Tu me rassures, ricana-t-il, je n'ai pas du tout envie de me lancer dans la recherche de maison dans tout le pays.

- J'ai tellement hâte que nous habitions tous les trois, de devenir Madame Potter, d'accueillir ce petit bébé, si tu savais, chuchota-t-elle en blottissant sa tête contre son cou.

- Moi aussi, le temps passe trop lentement, répondit-il en l'embrassant doucement sur le haut du crâne. Je pense que nous pourrons commencer à aller visiter en décembre, après les examens, est-ce que cela te va ?

- Parfait, répliqua-t-elle avec un grand sourire.

Elle releva la tête pour l'embrasser amoureusement sur les lèvres. Elle était heureuse. Et si ses tourments à propos du fils à qui elle allait donner la vie étaient toujours présents, ils étaient largement compensés par l'amour que lui portait son futur mari. Elle adorait penser à Harry en un tel terme. Elle allait épouser l'homme qu'elle aimait depuis près de cinq ans et elle était certaine qu'il était l'homme de sa vie. Le dernier.

Ginny Weasley aimait tout d'Harry Potter. Ses qualités, comme ses défauts. La façon dont, au cours des années, il était passé du chétif et frêle orphelin, à l'homme fort mentalement comme physiquement qu'il était aujourd'hui. Elle aimait sa modestie, mais aussi sa timidité qui faisait très souvent apparaître les rougeurs sur ses joues qu'elle aimait tant. Elle aimait ses cheveux en bataille qu'il ne parvenait jamais à coiffer, mais où elle passait sa main dès qu'elle le pouvait. Elle vouait littéralement un culte aux deux émeraudes qu'étaient ses yeux, dans lesquels elle se plongeait parfois d'un air niais dont elle ne pouvait se séparer. Il lui arrivait quelques soirs de prier toutes les divinités pour que leur fils en hérite. Elle adorait voler avec lui, ensemble sur un balai, ou simplement en jouant au Quidditch. Elle aimait le voir imposer difficilement son autorité sur les membres de l'équipe et devoir elle-même lever la voix pour qu'ils cessent enfin de débattre des stratégies établies par leur capitaine. Elle avait adoré le voir mal à l'aise la première fois qu'elle avait fait cela, en sixième année. Elle aimait le voir se frotter les yeux, sous ses lunettes, lorsqu'il était fatigué. Le voir se frotter la nuque lorsqu'il était gêné. Elle tenait difficilement lorsqu'il la regardait avec un air désolé, comment lui résister ?

Elle l'aimait. Plus que tout.

oOo

"9 septembre 1973,

Je suis furieuse. Littéralement furieuse. Je me retiens de ne pas redescendre dans la salle commune pour lui jeter un sort. Il continue. Cet idiot de Potter continue. Depuis que nous sommes revenus à Poudlard, il a décidé de me pourrir la vie, encore plus que les années précédentes. Je pensais qu'il se lasserait au bout de quelques jours, en voyant que je l'ignorais complètement. Mais non. Chaque fois qu'il me voit, cet idiot me répète qu'il m'aime. Qu'il m'aime ! James Idiot Potter me dit chaque jour depuis plus d'une semaine qu'il est amoureux de moi. Il a décidé de ruiner mes premiers jours de l'année. Et évidemment, cela fonctionne ! Ce soir, je n'ai pas pu l'ignorer et ma main est partie toute seule sur sa joue. Mais il n'a pas réagi, il a seulement souri !

Je le hais. Dorcas et Alice m'ont tirée par le bras pour m'accompagner jusqu'à notre dortoir, mais quelques secondes de plus et il se serait pris un sort. Comme à son habitude, Black, l'idiot numéro deux, regardait avec fierté son ami en rigolant, alors que Remus semblait aussi exaspéré que les autres élèves de la salle commune. La Pleine Lune arrive et je sais que Remus n'avait pas vraiment la force, ni la motivation de stopper l'idiot numéro un.

Enfin. Ce n'est pas la seule chose que j'ai vécu aujourd'hui. Heureusement, sinon j'aurais littéralement explosé avant de pouvoir tenir la plume avec laquelle j'écris. Non, aujourd'hui, j'ai appris quelque chose de merveilleux. Severus est un génie. Un véritable génie ! J'ai toujours su qu'il était passionné par les potions, mais jamais à ce niveau-là.

Nous étions en cours de Potions, assis côte à côte, et Slughorn nous avait demandé de préparer un Philtre de Confusion, mais pour la première fois de toute ma vie, j'avais oublié mon livre. Nous avons donc dû partager le livre de Severus. Mais ce n'était pas un livre comme les autres, car j'y ai découvert, alors qu'il allait chercher les ingrédients nécessaires, des centaines d'inscriptions, écrites de sa main, sur chacune des pages. Il me l'avait caché tout ce temps ! Quand il est revenu, je l'ai directement pris sur le fait. Un Severus Rogue mal à l'aise était beau à voir. Puis il m'a expliqué qu'il passait son temps libre à faire toutes sortes d'expériences pour améliorer les potions de ses livres. Il n'a pas voulu me dire où est-ce qu'il pouvait faire tout cela, mais j'espère le découvrir un jour ! C'est un génie !

Il m'a même dit que [...]"

Hermione fut interrompue dans sa lecture par l'arrivée soudaine de Pansy dans le séjour de l'appartement. Cette dernière, habillée de son habituel uniforme de Serpentard, scanna la pièce du regard avant d'enfin apercevoir Hermione, allongée sur le sofa près de la cheminée, les yeux brillants et une moue bouleversée plaquée sur le visage.

- Est-ce que ça va ? s'enquit-elle en fronçant les sourcils.

- Oui, très bien, merci, répondit-elle avec un sourire aucunement convainquant. Que fais-tu là ?

- J'étais venue voir Drago, dit-elle sans faire de commentaire à la jeune femme sur son talent pour changer de sujet. Mais il n'est pas là, n'est-ce pas ?

- Non, il est à son entraînement. Tu veux que je lui dise que tu es passée ? Je pense qu'il va s'écrouler de sommeil en rentrant et ne va même pas aller dîner.

- Non, ne t'embêtes pas. Je le verrai demain. Tu es sûre que ça va ? Tu tires une de ces têtes, lui fit-elle remarquer, interloquée par la petite voix d'Hermione.

- Mais oui, tout va bien, pouffa-t-elle faussement. Et toi ? Drago m'a dit que tu avais passé une merveilleuse soirée d'Halloween, mais je n'ai pas pu vérifier depuis, continua-t-elle avec un sourire suggestif.

- Il a dit ça ? reprit-elle en haussant un sourcil. Il ne perd rien pour attendre, Blondie. Mais oui, c'était pas mal.

- Seulement pas mal ? Quel est son nom ? s'enquit-elle de plus en plus intéressée.

- Charles. En réalité, continua-t-elle en rejoignant Hermione près du feu, il est vraiment charmant et drôle. Je me suis très bien entendue avec lui. J'ai passé une très bonne soirée.

- Est-ce que nous pourrons le voir un jour ? Autre part que dans les couloirs du moins. Même si je n'ai aucune idée de ce à quoi il peut ressembler.

- Pourquoi pas. Je vais peut-être attendre un peu de voir comment cela peut évoluer entre nous, nous avons juste passé la soirée ensemble pour l'instant, rit-elle en haussant les épaules. Il ne faut pas mettre les botrucs sur les graines.

- Tu ne feras pas croire que c'est la première fois que vous voyiez, Parkinson, répliqua-t-elle en haussant un sourcil et avec un sourire en coin, qui firent énormément penser Pansy à Drago.

- Grillée, grimaça la brune. Nous n'avons rien fait jusqu'à la soirée du bal, si c'est ta question. Mais nous nous sommes vus quelques fois. Il a beaucoup insisté pour m'inviter et j'ai fini par accepter.

- Personne ne l'a jamais vu pourtant, fit remarquer Hermione.

- En effet. Étonnement il me trouvait toujours quand j'étais seule.

- Peut-être qu'il a étudié avec précision ton emploi du temps et ton quotidien, se moqua-t-elle.

- Il n'est pas ce genre de psychopathe, Granger. Au contraire. Non, je pense qu'il était juste très intéressé, et à vrai dire, j'aime bien ça. Je l'aime bien.

- Tant mieux, j'ai hâte de voir quel garçon mérite le titre de "charmant et drôle" de la part de la grande Pansy Parkinson, pouffa-t-elle.

- Il le mérite, crois-moi, répondit-elle avec un clin d'œil. Peut-être que je le ramènerai un de ces jours finalement.

- Cela doit te changer de parler avec quelqu'un d'autre que tes trois zigotos, fit Hermione après quelques secondes de silence. Si tu as besoin de raconter quelque chose, entre filles, du moins pas à ces trois-là, tu sais où me trouver.

- C'est noté, répondit-elle avec un clin d'œil. Mais tu sais, ce sont mes meilleurs amis, un peu comme toi, Potter et Weasley.

- Oui, mais j'ai aussi Ginny, et tu n'es pas très proche des autres filles de Serpentard, non ?

- Pas vraiment, grimaça-t-elle, bien qu'Hermione remarqua qu'elle paraissait gênée par cette réponse. Elles sont toutes aussi bêtes les unes que les autres. Mais les garçons m'ont toujours suffi. Je connaissais Drago avant même de savoir dire mon prénom, et je suis amie avec Théo et Blaise depuis nos débuts à Poudlard.

- Je comprends ça aussi. Exceptée Ginny, les autres filles de Gryffondor n'ont jamais été, disons, à mon goût, répondit-elle en grimaçant à son tour, alors que Pansy s'esclaffait. Et je n'ai pas été proche de Gin' tout de suite, même après son arrivée à Poudlard. Mais j'ai toujours été amie avec Ron et Harry, et nous nous racontons tout. Enfin, à peu près. Nous sommes réellement devenues amies en quatrième année avec Ginny, et crois-moi, heureusement. Je ne te dis pas le bazard que ç'aurait été si j'avais dû demander des conseils et raconter à Harry et Ron mes histoires avec Viktor Krum, pouffa-t-elle.

- Alors tu es vraiment sortie avec lui ? s'exclama-t-elle en haussant les sourcils. Je pensais que vous étiez allés seulement au Bal de Noël ensemble.

- "Sortir ensemble" serait légèrement trop romancé, s'amusa-t-elle. Je n'avais que quatorze ans, il en avait presque dix-huit, ce n'était pas grand-chose.

- Je suis déçue, Granger, je m'attendais à des informations un peu plus croustillantes. Vous êtes restés en contact après ça au moins ?

- Pas longtemps. Nous nous sommes écrit quelques fois l'été après notre quatrième année, mais les lettres se sont faites de moins en moins nombreuses, et je commençais à me désintéresser de lui.

- Te désintéresser, ou t'intéresser à un autre ? s'enquit Pansy avec un sourire en coin.

Hermione rougit immédiatement, ce qui fit éclater Pansy de rire. Elle lui jeta un regard noir qui ne fit qu'accentuer les rires de la Serpentard.

- Je n'arrive pas à croire que tu aies eu une histoire avec Weasley, s'exclama-t-elle, ses rires calmés.

- Pourtant c'est le cas, répondit Hermione avec un petit sourire. Je ne sais pas trop si c'était de l'amour, je ne sais pas vraiment ce que c'était, mais il y avait quelque chose de différent avec lui, et ce depuis quelques années.

- Comment se fait-il que ce soit fini alors ? Pas que je ne le regrette, crois-moi, tu mérites mieux.

- Ron est un homme très bien, Parkinson, détrompes-toi. Et moi qui pensais que vous étiez attirés l'un par l'autre, souffla-t-elle en levant les yeux au ciel.

- M'en parle pas, les garçons ne pouvaient pas s'empêcher de me le faire remarquer chaque fois que nous nous voyions. Enfin sauf Drago, lui au moins a directement compris. Mais non, absolument pas, je le trouve drôle, et c'est la seule chose que je lui trouve, fit-elle en haussant négligemment les épaules. Mais ce n'était pas le sujet, comment est-ce que cela s'est terminé entre vous deux ?

- Ne sois pas médisante, tu ne le connais pas assez pour dire que c'est la seule chose que tu peux lui trouver, préféra répondre Hermione.

- Réponds à ma question, Granger. Si je reste ici, ce n'est pas pour t'entendre faire une éloge de Weasley. Donne-moi quelque chose de plus intéressant, répliqua-t-elle, alors qu'Hermione levait les aux ciel en ricanant.

- Le soir des commémorations qui ont eu lieu au Ministère, je me suis enfuie du Terrier. La maison des Weasley, précisa-t-elle en voyant Pansy ne comprenait pas de quoi elle voulait parler. Je vivais très mal la cohabitation là-bas et j'avais besoin de me retrouver seule pour quelques temps. Enfin peu importe. Je n'ai prévenu personne et je suis partie en pleine nuit. Ils m'ont tous envoyé des lettres auxquelles je n'ai répondu qu'une seule fois pour les prévenir que j'étais en vie, que tout allait bien, mais sans donner d'explications. Je ne voulais pas qu'ils s'inquiètent, mais je ne voulais pas non plus leur expliquer le pourquoi du comment dans une simple lettre. Je suis restée près d'un mois dans la maison de mon enfance. Jusqu'au jour où j'ai découvert pour mes parents biologiques, mais tu es déjà au courant de tout cela, n'est-ce pas ? J'ai contacté Harry, reprit-elle après que Pansy, d'un air particulièrement concentré et intéressé, ait hoché la tête. Nous nous sommes revus seulement tous les deux et quelques jours plus tard je suis rentrée au Terrier. Seulement, Ron n'a absolument pas bien pris ce que j'ai fait. Il m'en voulait beaucoup d'être partie.

- Mais c'est ta vie ! Si tu en avais besoin, il n'a pas à donner son avis, la coupa Pansy, ahurie.

- La question n'est pas là, répondit-elle en souriant gentiment à sa camarade. Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il s'agissait de ma décision et que personne n'avait à donner son avis là-dessus. Et ce n'est d'ailleurs pas ce qu'il m'a reproché, mais plutôt le fait que je ne l'ai pas prévenu, ni expliqué. Nous étions ensemble depuis à peine deux mois, nous affrontions le deuil tous ensemble et il faisait partie de ceux qui en étaient le plus touchés. Il m'a expliqué que pendant ces deux mois j'avais réellement été un pilier pour lui, ce que je n'avais pas du tout ressenti. Au contraire, je me sentais oppressée. Il l'a très mal vécu, et nous avons eu une longue discussion. Pas très fructueuse, d'ailleurs, ricana-t-elle nerveusement. En le revoyant, je n'ai pas ressenti ce que j'aurais dû ressentir après avoir quitté mon petit-ami, mon amant, pendant un mois. Je n'avais plus les mêmes envies. Et je lui ai expliqué, mais à ce moment-là, il était trop en colère pour réellement entendre tout cela, même s'il l'a parfaitement compris plus tard, et était plutôt d'accord. Alors il a rompu avec moi. Les mots ont été durs, sans mentir, mais nous nous sommes séparés. Il n'a pas mis longtemps à revenir vers moi, et nous avons discuté à nouveau, pour finir tout cela en bon termes. Il est clair entre nous que nous sommes beaucoup mieux en tant que meilleurs amis qu'autre chose, termina-t-elle en souriant.

- Eh bien ! Je m'attendais à ce que ce soit toi qui l'ait quitté, pas l'inverse, même si au final vous vous êtes séparés ensemble.

- Je t'ai dit qu'il n'est pas celui que tu crois connaître, sourit Hermione en lui adressant un clin d'œil.

- Je n'ai pas une mauvaise image de lui, contra Pansy. Mais comme tu dis, je ne le connais pas vraiment. Est-ce que tu viens au match de samedi ? reprit-elle après un sourire d'Hermione.

- Je serai là, oui, répondit-elle en rougissant légèrement, se remémorant la façon dont Drago l'avait convaincue de venir à ce foutu match. Malheureusement.

- Tu n'es pas fan de Quidditch ? s'enquit Pansy, qui avait très bien remarqué le rougissement de la brunette, sans le comprendre pour autant.

- Absolument pas, je déteste ça à vrai dire. Mais je n'ai pas vraiment le choix, ricana-t-elle en haussant les épaules. Entre Ginny, Harry, Ron et Drago qui jouent tous dans les équipes de l'école, je suis bien obligée d'assister à leurs matchs. Et toi ?

- Sans plus. J'y vais pour faire plaisir aux garçons, mais je ne suis pas vraiment fan. Je me contente de supporter Drago lorsqu'il joue, répondit-elle en haussant les épaules à son tour. Je regarde et j'applaudis quand il y a des buts, et encore, pas toujours.

- Tu as au moins le courage de suivre le match, je ne regarde jamais et je sais qui a gagné seulement car je suis dans les gradins et que les élèves acclament les vainqueurs, pouffa Hermione. Je ne sais pas ce que je ferai lorsque Gryffondor affrontera Serpentard, souffla-t-elle, en s'allongeant sur le dossier du canapé, d'un air désespéré. Si je soutiens Serpentard, je serais définitivement bannie de chez Gryffondor, et si-

- Et si tu soutiens Gryffondor, je n'en donne pas cher de ton couple, railla Pansy.

- Vraiment ? C'est à ce point-là ? grimaça-t-elle d'un air abattu.

- Peut-être pas à ce point-là, mais connaissant son addiction pour le Quidditch, et particulièrement sa terrible envie de battre Potter, Drago va vouloir le plus de soutien possible et risque de bouder comme un bébé.

- Pourquoi est-ce que cela ne m'étonne pas ? répliqua-t-elle en cachant son visage sous son coude, après avoir levé les yeux au ciel.

- Tu n'auras qu'à rester enfermée le jour de ce fameux match, comme ça tu évites les problèmes, proposa-t-elle en ricanant face à l'air véritablement découragé d'Hermione.

- Mais Drago m'en voudra encore plus ! Tu ne sais pas tout ce qu'il a fait pour me convaincre de venir samedi, s'affligea-t-elle, regrettant immédiatement ses paroles.

Elle fut heureuse d'être cachée sous son bras et que l'autre sorcière ne puisse pas voir les rougeurs apparues sur ses joues.

- Je ne préfère pas imaginer, répondit Pansy en grimaçant, tout en ricanant face à la gêne de la brunette. Tu commences à le connaître, tu sais qu'il forcerait jusqu'au bout pour avoir ce qu'il veut.

- Un vrai gamin, grogna-t-elle. J'ai bien cru qu'il finirait par m'y amener de force si je n'acceptais pas de mon plein gré.

- Il en serait capable, assura Pansy en ricanant.

- Je le sais ! Et c'est ce qui me fait le plus peur chez lui.

- Je crois que personne n'aurait parié sur vous deux, lança Pansy, après plusieurs soupirs désespérés lancés par Hermione. Sauf nous, du moins avant que vous ne vous rapprochiez.

Hermione se redressa et fixa sa partenaire de canapé quelques secondes avant de se tourner vers le feu. Elle haussa les épaules et passa ses mains sur son visage.

- Je ne l'aurais jamais parié moi-même, tu sais. C'est arrivé tout seul.

- C'est ce que Drago avait l'air de dire aussi. Mais il te plaît vraiment, n'est-ce pas ? l'interrogea Pansy d'un air inquisiteur.

- Si tu veux savoir si je me fous de ton meilleur ami, la réponse est non, Parkinson, répondit-elle sèchement. Ce n'est pas parce que c'est arrivé sans que nous gérions vraiment que c'est du vent, ou pas important, ajouta-t-elle en plissant les yeux, le regard toujours braqué vers le feu.

- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire...

- Je sais, excuse-moi, soupira-t-elle en secouant la tête. Je me torture un peu avec tout ça en ce moment, et j'ai mal réagi. Tu veux seulement protéger ton meilleur ami et qu'il soit heureux.

- Entre autres, répondit-elle évasivement. Pourquoi tu te prends la tête ?

- Je ne sais pas où nous en sommes, c'est compliqué.

- Vous êtes en couple, qu'est-ce qu'il y a de plus à savoir ?

- Ce n'est pas ça... Je sais que nous sommes en couple, mais je n'arrive pas à savoir ni pourquoi, ni comment cela a pu arriver, souffla-t-elle en rejetant sa tête contre le dossier du canapé.

- Granger, à t'entendre on pourrait croire que cela ne te plaît pas.

- Non ! Ce n'est pas ça, mais... J'ai toujours été une maniaque du contrôle, j'ai toujours eu besoin de comprendre les choses, d'en connaître les conséquences, la fin et les moyens, Parkinson, lui expliqua-t-elle. Mais cette fois, ce n'est pas le cas et ça me perturbe.

- Vous n'en avez pas parlé ?

- Jamais. Tout est comme... implicite.

- Et cela ne te plaît pas.

Hermione hocha la tête et appuya ses coudes sur ses genoux. Les flammes se reflétaient dans ses yeux et elle triturait ses mains. Pansy inspira un grand coup et regarda la jeune femme.

- Granger, il faut que tu comprennes une chose sur Drago. Il est nul pour tout ce qui est sentiment. Mais vraiment nul. Tu es la première fille dont on entend parler avant qu'il ne la plaque et dont il nous parle lui-même. Oui, vraiment la première, confirma-t-elle devant le regard étonné qu'avait levé Hermione vers elle. Il n'exprime que très peu ce qu'il ressent avec ceux qui sont proches de lui, et n'exprime rien du tout avec ceux qu'il ne connaît pas. Particulièrement dans les périodes où il va mal.

- Comme en ce moment, souffla Hermione.

- Comme en ce moment, reprit-elle pour confirmer. Il va mal, Granger. Vraiment mal. Je ne l'ai, pour ainsi dire, jamais vu aussi triste et dévasté. Il aime sa mère plus que tout au monde. Elle est un soutien émotionnel pour lui, et ce depuis toujours. Et il se dégrade, Granger.

- Je le sais ! s'exclama-t-elle en se levant. Je fais tout pour être là pour lui et je suis contente qu'il se confie à moi, mais il est toujours dans le même état. Tu crois que cela ne me fait rien de le voir dans un tel état ? Je sors avec lui, Parkinson. Je suis avec lui tous les jours. Je le vois fumer en trop grande quantité, ne pas manger, sauter des repas, dormir très peu. Je vois tout cela !

- Je ne te reproche rien, Granger, répliqua-t-elle en fronçant les sourcils. Je te signale seulement que connaissant Drago, c'est normal qu'il ne te montre rien concernant ce qu'il peut ressentir vis à vis de toi. Je ne dis pas qu'il le ferait naturellement s'il n'était pas dans cet état, loin de là, mais dans l'état actuel des choses, il faut que tu sois là pour lui constamment, que nous soyons tous là pour lui, pour lui changer les idées. Je comprends parfaitement que tu aies du mal avec le fait de ne pas gérer tout ça. Typiquement Gryffondor, d'ailleurs, glissa-t-elle narquoisement. Mais il ne pourra apporter aucune réponse à tes questions actuellement. Tu es la seule à pouvoir le faire. Demande-toi si tu l'aimes, comment tu te projettes avec lui, si cela peut t'aider à reprendre la main sur ce qu'il vous arrive. Mais ne lui ajoute pas un tourment supplémentaire. Oui, un tourment, fit-elle en réponse au regard interrogateur d'Hermione. Un tourment car, comme toi actuellement, il va vouloir savoir dans les détails ce qu'il peut ressentir pour toi, se demander si tu ressens la même chose, et tout ce qui en découle. Et ce n'est pas le moment qu'il se torture l'esprit avec ça. Ce n'est pas contre toi que je dis ça, je t'assure.

- Je sais bien, Parkinson. Ne t'en fais pas pour ça. J'ai bien compris, souffla-t-elle. Je ne peux rien faire et cela me contrarie vraiment.

- Tu peux faire quelque chose. Continue d'être là pour lui, comme tu le fais déjà. Quand il le faut, quand il montre qu'il en a besoin. C'est tout ce que nous pouvons faire.

- Tu n'as pas pensé à envoyer toi-même une lettre à sa mère ?

- Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Aussi proche que je puisse être de Narcissa, je ne veux pas m'en mêler. Drago pourrait mal le prendre et je ne veux pas me fâcher avec lui.

- En effet, soupira Hermione.

Pansy allait lui demander pourquoi elle avait dit cela, mais fut coupée dans son élan par l'ouverture de la porte d'entrée. Elles tournèrent la tête d'un même mouvement pour voir Harry et Ginny pénétrer dans le séjour. Ils avaient tous les deux un grand sourire complice accroché aux lèvres et semblaient avoir passé l'un des meilleurs moments de leur vie. Hermione se leva directement en les reconnaissant et se précipita vers eux.

- J'ai cru que vous alliez finalement passer le week-end ensemble, ricana-t-elle en se postant près d'eux.

- Je n'aurais pas dit non, répliqua Harry en embrassant sa sœur sur la joue.

Hermione en profita pour chercher du regard la bague de sa mère à la main de Ginny. Alors que la rouquine retirait sa cape trempée, elle l'aperçut enfin, brillant à son annulaire. Elle sauta au cou de la jeune femme et la serra dans ses bras.

- Comment va ma future belle-sœur ? s'enquit-elle avec un sourire rayonnant.

- On ne peut mieux ! J'ai passé une merveilleuse soirée, s'exclama-t-elle un sourire resplendissant aux lèvres. Merci de l'avoir aidé, je crois qu'il aurait paniqué juste en choisissant l'entrée du repas, chuchota-t-elle ensuite à l'oreille de sa meilleure amie, qui pouffa discrètement de rire.

- J'ai bien entendu ?! Vous allez vous marier ? demanda Pansy, les interrompant dans leurs retrouvailles, depuis le canapé. Vous ne perdez pas de temps, bébé et mariage en un an ! persifla-t-elle les sourcils haussés.

- Jalouse, Parkinson ? se moqua Ginny.

- Absolument pas ! Loin de moi l'idée d'avoir un mari et des gosses. Pour l'instant du moins. Ce n'est absolument pas dans mes projets. Nous n'avons que dix-huit ans.

Alors que Ginny rejoignait la Serpentard dans le canapé, lancée dans un débat sur les bébés et le mariage, Harry se rapprocha de sa sœur qui semblait très heureuse pour lui.

- Content de ta soirée ?

- C'était génial, répondit-il des étoiles dans les yeux.

- Tu vois, je t'avais bien dit qu'il ne fallait pas te prendre la tête avec tout cela. Ginny est quelqu'un de simple, elle n'a pas besoin que tu lui prépares un gala pour passer un merveilleux moment, sourit-elle.

- Tu me connais, je ne suis pas doué pour ce genre de trucs, répondit-il en se frottant la nuque.

- Tu t'en es très bien sorti, pourtant.

- Je pense que oui, dit-il en souriant timidement. Hermione ?

- Hum, fit-elle évasivement en regardant les deux jeunes femmes installées dans le sofa.

- Tu me prêterais ta chouette ?

- Bien sûr, elle est partie depuis deux jours, mais elle devrait revenir dans la soirée ou demain matin. Tu n'aimes pas celles de l'école ?

- Non, je ne leur fais pas vraiment confiance, ricana-t-il.

- Pas de problème, répondit-elle, alors qu'une idée se développait dans sa tête.

- Merci, dit-il en l'embrassant sur la joue.

Ils rejoignirent le canapé où les deux autres étaient installées et les deux fiancés purent leur raconter à quel point la maison où ils avaient passé la soirée était magnifique. Ils ne tardèrent pas à rejoindre la Grande Salle pour dîner où, comme l'avait pensé Hermione, Drago ne se trouvait pas.

En rentrant, la nuit tombée, Harry trouva le carnet de sa mère, posé sur une table du séjour. Il l'ouvrit pour ne découvrir que des pages vides. Il savait de quoi il s'agissait et fut extrêmement déçu et peiné de ne pas y avoir accès.

Hermione arriva peu de temps après lui, et en fut aussi triste et désolée que lui. Elle lui proposa de lui raconter ce qu'elle y avait lu, mais il refusa, prétextant la fatigue. Elle avait bien remarqué à quel point il était affecté de ne pas avoir accès aux pensées de sa mère, mais n'y pouvait rien. Elle lança quelques sorts dessus mais aucun ne fut concluant. Hermione repensa alors aux mots de Drago. Peut-être que Rogue pourrait l'aider à trouver quelque chose ?

Le blond rentra une heure plus tard, dans un piteux état. La pluie ne l'avait pas épargnée et malgré quelques sorts pour le sécher, ses vêtements étaient emplis de boue. Après une longue douche, il s'écroula de sommeil, allongé sur le ventre d'Hermione, sous son regard attendri.

Faire le vide en soi -

Puis laisser le bien-être

Envahir notre esprit.

Plus d'envie d'ailleurs,

Plus de passé ou futur,

- Ici et maintenant !

Profiter de l'instant

Pendant des heures

Le temps du bonheur.

Plénitude - Stéphen Moysan.

oOo

C'est accompagnés d'un grand soleil, mais aussi d'un froid hivernal, que le samedi suivant, les joueurs de Serpentard et de Serdaigle quittèrent le château pour se rendre au stade. Ils furent rejoints peu de temps après par les élèves de Poudlard venant assister au match.

Pansy, Théodore et Blaise montaient les marches de la tour réservée à Serpentard, tous habillés aux couleurs de leur maison. Si les deux premiers avaient simplement revêtu une écharpe verte et argent, Blaise portait de son côté l'attirail complet de supporter de l'équipe. Le maillot, l'écharpe, le drapeau, le chapeau, il avait même tracé à l'aide de sa baguette des bandes vertes et argentées sur ses joues. Personne ne pouvait se tromper quant à l'équipe que Blaise Zabini supportait ce jour-là.

Théodore et Pansy semblaient désespérés par l'excitation de leur ami, qui sautillait presque sur place en attendant que les joueurs sortent des vestiaires. Il se tenait sur la pointe des pieds, malgré sa taille déjà imposante, pour tenter d'apercevoir la sortie des vestiaires. Pansy s'était installée confortablement sur le banc qu'ils avaient choisi - le plus haut de la tribune - et avait sorti plusieurs magazines de mode sorcière, marquant les tenues qui l'intéressaient avec sa baguette. Elle ne prêtait plus aucune attention à son ami qui criait désormais avec d'autres élèves un hymne qu'ils avaient inventés quelques années plutôt, alors que Théodore semblait visiblement vouloir être n'importe où sauf dans ces gradins.

- Blaise, assieds-toi, ils ne vont pas tarder à arriver, tenta Théodore, en lui tirant la main, étant de plus en plus mal à l'aise.

- Mais justement, Théo ! Je veux les voir entrer, c'est tout l'intérêt, cria-t-il presque en retour.

Le jeune homme soupira et se recula pour s'asseoir près de son amie. Cette dernière ricana en le voyant aussi exaspéré et retourna à sa lecture.

Des cris s'élevaient dans toute la tour, alors que le commentateur du match, Dean Thomas, prenait place dans la tribune centrale. Il annonça le début imminent du match et après quelques minutes, l'équipe de Serdaigle entra sur le terrain, suivie dix secondes plus tard par celle de Serpentard. Les cris redoublèrent d'intensité autour de Pansy et Théo à l'arrivée des joueurs de leur maison. Blaise sautait réellement sur place et Théodore enviait le catalogue de Pansy qui lui aurait permis de se cacher parfaitement.

Blaise, secouant un drapeau de Serpentard de sa main droite, aperçut enfin Drago sortir de son vestiaire. Le blond vola avec ses coéquipiers autour du terrain, puis se posa au centre du stade en face du capitaine adverse. Renée Bibine les rejoignit et ils se serrèrent la main, les yeux dans les yeux. On entendit dans tout le stade Blaise Zabini crier le nom de Drago, qui lança un regard noir vers la tour Serpentard.

Les deux capitaines enfourchèrent leurs balais et bientôt, Bibine sifflait le début du match. Le Souafle passa alors de mains en mains sous les acclamations du public.

- Drago a l'air exaspéré par les membres de son équipe, s'amusa une voix à la droite de Pansy.

Cette dernière releva la tête pour croiser le regard chocolat d'Hermione Granger, qui venait de s'installer à leurs côtés. Elle portait un haut d'entraînement de Serpentard et posait sur ses genoux plusieurs ouvrages.

- Granger ?! Mais qu'est-ce que tu fous là ? s'exclama Pansy les sourcils froncés. Tu n'es pas avec les autres ?

- Je me suis faite jeter, grimaça-t-elle.

- Pourquoi ça ? s'enquit Théodore.

- Ils supportent tous Serdaigle et je faisais tâche avec ce foutu maillot, grogna-t-elle en levant les yeux au ciel.

- Que Drago t'a forcée à porter je suppose ? s'amusa Pansy.

- Tu supposes bien, grimaça Hermione. Mais je ne vais pas suivre le match de toute façon, alors l'endroit où je m'assois m'importe peu en réalité.

- Tu n'es pas la seule, répliqua Théodore en soupirant. Nous sommes ici seulement parce que cet idiot, dit-il en pointant Blaise, voulait être, je cite, "le plus haut possible pour avoir la meilleure vue".

- Ron a dit la même chose, ne t'en fais pas, pouffa-t-elle. Ils se sont installés tout en haut de cette tour, fit-elle en pointant la tour opposée à la leur.

- Ils n'en ratent pas une tous les deux. Tu sais quelle équipe supporte Weasley ? demanda Théodore.

- Les Canons de Chudley, je crois.

- Oh ! Blaise aussi. Merlin, il ne vaut mieux pas les accompagner s'ils vont voir un de leurs matchs, soupira-t-il. Nous serions perdus.

- Je ne les accompagnerais jamais à un match de toute manière, intervint Pansy.

- Pareil. Je viens seulement parce qu'ils jouent, sinon, crois-moi, je serais à la bibliothèque.

- Je n'en doute pas, ricana Théodore. J'aime bien regarder les matchs, s'ils ne sont pas trop longs, mais de là à supporter les joueurs de la même manière que Blaise...

- Mon pauvre, dire que tu vas devoir supporter son enthousiasme à chaque match important.

- Ne m'en parles pas, Pans', j'en suis désespéré d'avance. Et toi est-ce que-

- FAUTE ! cria Blaise. IL N'A PAS LE DROIT ! Vous avez vu ça ?! s'emporta-t-il en se tournant vers ses amis. Salut, Granger. Ce connard de Samuels a envoyé un Cognard qui a frôlé le balais de Drago ! reprit-il de plus en plus en colère.

- Pardon ?! s'exclama Hermione en se levant pour vérifier l'état du blond.

- Il a le droit, Blaise. Ce n'est pas interdit, ce n'est pas une faute.

- Il a failli le blesser, Théo ! Ce n'est pas juste.

- On parle de Quidditch, Zabini. Évidemment que ce n'est pas juste, ce jeu est barbare, grogna Hermione qui s'était rassise, rassurée de voir Drago en bonne santé.

- Il n'est pas barbare, s'opposa-t-il.

- Bien sûr que si, riposta-t-elle.

- Non.

- Si.

- Stop ! On s'en fout, retourne-toi et regarde le match, Blaise, sinon tu vas te plaindre d'avoir loupé des choses, les interrompit Pansy d'un ton ennuyé.

Le jeune homme tira la langue à Hermione, qui leva les yeux au ciel d'un air amusé, et se tourna vers le terrain. Hermione put enfin ouvrir l'un des livres qu'elle avait apportés et se concentra sur sa lecture tout le long du match. Pansy continuait de feuilleter ses magazines et Théodore semblait pris d'une envie de meurtre en regardant Blaise crier chaque fois qu'un Cognard frôlait un des joueurs de Serpentard, ou crier à chaque but de son équipe.

- Charles aime le Quidditch ? s'enquit Hermione d'une voix que seule Pansy put entendre.

- Pas vraiment, mais il supporte son équipe pour la forme, répondit-elle rapidement.

- Tu en connais beaucoup sur lui, dis-moi, répliqua Hermione, fière de son coup.

- Hum, je ne sais pas ce que tu essaies de me faire dire, Granger, mais cela ne fonctionnera pas, grogna Pansy.

- Je n'essaie rien, fit-elle d'un faux air innocent. Je voulais savoir, c'est tout. Quand nous le présenteras-tu ?

- Aucune idée. Ce n'est pas près d'arriver.

- Ah ? Et pourquoi cela ?

- Parce que. Arrête avec tes questions, Granger.

- Je croyais que vous sortiez ensemble.

- Ce n'est pas la question.

- Donc vous sortez bien ensemble, répliqua Hermione avec un grand sourire.

- Tu m'énerves, Granger, grommela-t-elle, énervée de s'être faite avoir si facilement. Répète ça à Drago et je te tue, compris ?

- Compris, fit-elle en se contenant pour ne pas rire face à l'air dépité de Pansy.

Cette dernière grogna pour toute réponse et Hermione se concentra à nouveau sur ses livres, un sourire aux lèvres.

Elle continuait toujours ses recherches, qui n'aboutissaient à rien, à son plus grand désespoir. Elle avait presque lu tous les ouvrages de la Bibliothèque qui auraient pu l'aiguiller, mais rien. Elle ne trouvait rien, pas une seule piste.

Aucun livre ne parlait de rêves-réalistes-montrant-un-possible-futur, ni de sensations de chaleur ressemblant à celles d'Hermione, ou encore de magie générée par un premier acte sexuel.

Mais Hermione Granger ne serait pas Hermione Granger si elle abandonnait déjà. La jeune femme continuait d'emprunter des dizaines de livres à la bibliothécaire qui, habituée aux excès d'Hermione, ne lui faisait aucun commentaire.

Grâce à un rugissement provenant de Blaise, Hermione comprit que les deux attrapeurs étaient en pleine course pour attraper le Vif d'Or. Elle releva vivement la tête du livre qu'elle lisait depuis plus d'une heure pour essayer de voir où se passait l'action. Dean déblatérait des dizaines d'informations à la minute dans le micro et d'après ce qu'elle comprit, Serdaigle avait cent points d'avance sur Serpentard.

Elle aperçut enfin Drago poursuivre un petit éclat doré à l'autre bout du terrain, près des buts de Serdaigle. Les deux attrapeurs étaient très près du sol, et si Hermione savait qu'Harry battait toujours Drago lorsqu'ils s'affrontaient, elle avait entendu son frère affirmer que Malefoy s'était amélioré. Bien que le brun ne l'aurait jamais affirmé devant lui, évidemment.

Elle n'était donc pas trop anxieuse à l'idée que Drago puisse se blesser aussi près du sol, ou ne pas attraper la petite balle dorée. Harry avait aussi vanté les mérites du nouvel attrapeur de Serdaigle, et n'était pas le seul à l'avoir fait, mais la jeune femme avait confiance en Drago et croisait les doigts pour qu'il attrape le Vif d'Or.

Elle le vit alors faire une accélération et remonter en flèche pour suivre son objectif. Ackerley le suivait de près et lui donnait parfois des coups d'épaules, mais ce n'était pas suffisant pour arrêter Drago. Ce dernier fit une dernière accélération qui le propulsa quelques mètres devant son adversaire et tendit la main en avant. Ils avaient traversé le terrain et se trouvaient juste sous la tour de Serpentard, permettant à ses amis de voir parfaitement chacun de ses gestes. Il ouvrit la main et, sous les acclamations assourdissantes de la tribune où était Hermione, referma sa main sur le Vif d'Or.

Les quatre septième année quittèrent la tribune d'un pas rapide, particulièrement Blaise qui tirait Théodore par la main pour le faire avancer plus vite. Ils atteignirent rapidement le terrain et quittèrent le stade par la sortie principale où des dizaines d'élèves s'entassaient pour forcer le passage. Blaise soupira fortement en voyant qu'il leur faudrait encore quelques minutes avant d'atteindre les vestiaires de Serpentard.

Hermione, de son côté, cherchait des yeux ses amis et particulièrement le couvre-chef coloré qu'avait amené Luna, mais ne les trouvait pas. Pansy la tira par le bras en la voyant immobile et la jeune femme se reconcentra sur le chemin que Blaise avait réussi à créer à travers les élèves.

Ils parvinrent à se frayer un chemin jusqu'à la sortie des vestiaires de l'équipe de Serpentard et purent enfin respirer. Pansy s'assit près de la porte et reprit ses magazines, et Hermione ne tarda pas à s'asseoir à ses côtés. Les joueurs prenaient leur temps, ce qui semblait accabler Blaise qui attendait avec impatience de pouvoir les féliciter. Théodore semblait pour sa part accablé par le comportement de son petit ami qui tournait en rond devant la porte.

Quelques minutes plus tard, ils furent rejoints par Ginny, Harry et Ron qui venaient tout juste de sortir du stade. Le rouquin semblait dépité que Serdaigle ait perdu le match, et ne paraissait pas du tout heureux de se trouver ici.

- Ils ne sont toujours pas sortis ? s'étonna Ginny en s'asseyant près d'Hermione.

- Non, soupira-t-elle. Ils prennent un temps fou, j'aimerais remonter à la bibliothèque déposer certains livres à Pince avant qu'elle ne ferme, mais je ne pense pas que j'aurai le temps. Neville et Luna ne sont pas venus avec vous ?

- Non, ils sont remontés pour je ne sais quoi. Luna parlait de je-ne-sais-quelle-créature qu'elle aurait aperçue au bord du terrain, répondit Ron en levant les yeux au ciel.

- Je vois, pouffa-t-elle.

La porte s'ouvrit enfin après une demi-heure d'attente, sous le regard grincheux de Blaise qui avait l'impression d'avoir attendu une éternité. Il félicita haut et fort les différents joueurs, malgré la performance peu prometteuse de certains, revenant sur chaque action importante du match. Drago s'esquiva du discours adorateur du brun et rejoignit les autres.

- Vous auriez dû mettre encore plus longtemps, gronda Théodore, d'un air épuisé. Blaise était dans un état...

- Nous célébrions notre merveilleuse victoire, Théo. C'est normal, s'amusa-t-il narquoisement.

- C'est bon ? Nous pouvons remonter ? soupira Pansy en se levant. Pas que je me fais chier, mais un peu quand même, donc si tu pouvais bouger ton cul royal de capitaine de l'équipe, ça serait génial.

- Quelle vulgarité, Pans', railla-t-il en levant les yeux au ciel. Allons-y, je veux aller prendre une douche autre part que dans ces horribles douches communes.

Hermione se leva et suivit le petit groupe qui s'était formé vers le château. Harry serra la main de Drago pour le féliciter et Ginny lui sourit en complimentant son action. Ils avaient tous deux été impressionnés par la prestation du blond et même si Harry était plus réservé sur les félicitations, ils avaient tenu à le faire. Ron avançait à la tête du groupe – loin de lui l'idée de faire le moindre compliment sur l'action de Malefoy, bien qu'il l'ait trouvée impressionnante au fond de lui - et Blaise était toujours avec le reste des joueurs. Théodore avait abandonné l'idée de l'attendre et marchait aux côtés de Pansy.

Hermione regardait son groupe d'amis avec un sourire fier. Ils arrivaient tous à s'entendre désormais, malgré les caractères forts de chacun, et elle était heureuse de voir à quel point les relations entre les huit élèves s'étaient consolidées.

Drago qui avait abandonné Harry et Ginny, puis Pansy et Théodore, tourna la tête vers Hermione et la vit sourire. Il s'arrêta pour l'attendre, alors que les autres entraient dans le château.

- Qu'est-ce qui te fais sourire ? s'enquit-il en lui tendant une main.

Elle l'attrapa et se rapprocha de lui. Elle se colla à lui et il entoura ses hanches en l'embrassant sur le front.

- Voir à quel point nous nous sommes tous rapprochés et sommes devenus amis, répondit-elle sans se défaire de son sourire.

- Hum, je vois, marmonna-t-il évasivement.

- On y va ? demanda-t-elle en faisant semblant de ne pas comprendre qu'il paraissait offensé.

- Oui, oui, marmonna-t-il.

Elle attrapa sa main et se remit en marche. Il était silencieux, presque boudeur et la jeune femme se forçait à ne pas sourire. Il s'était immédiatement renfrogné.

Elle s'arrêta à quelques pas de l'entrée du château et Drago se tourna vers elle en fronçant les sourcils. Hermione attrapa son visage entre ses mains et lui donna un long baiser en se mettant sur la pointe des pieds. Elle le sentit se détendre sous ses lèvres et sourit intérieurement.

Lorsqu'ils se séparèrent, ils avaient tous deux les yeux brillants d'amour et Hermione fit un sourire renversant au blond.

- Tu as très bien joué, Dray, souffla-t-elle sur ses lèvres.

- Tu as regardé le match ? s'enquit-il en haussant les sourcils.

- Non. Seulement lorsque tu as attrapé le Vif d'Or.

- Sérieux ?! s'étonna-t-il d'un air ravi, sachant parfaitement qu'elle ne regardait jamais plus d'une seconde les matchs de Quidditch.

- Eh bien, oui. Je voulais, disons, observer ta technique, bafouilla-t-elle. Pour vérifier que tout allait bien.

- Ne me dis pas que tu avais peur que je tombe ? s'amusa-t-il en ricanant.

- Absolument pas, nia-t-elle sans la moindre crédibilité.

Il secoua la tête en riant et l'embrassa à pleine bouche, heureux qu'elle ait assisté à son match et observé pendant l'une des meilleures actions de sa vie. Elle se blottit contre lui et il la serra dans ses bras, tout en déposant un baiser sur le haut de sa tête.

- Au fait, je ne sais pas si je l'ai déjà dit, mais tu es très sexy dans ce maillot, Granger, souffla-t-il à son oreille, la faisant frissonner.

Elle redressa la tête vers lui en levant les yeux au ciel, sans pouvoir s'empêcher de sourire, et l'embrassa à nouveau.


Et voilà ! Plein de choses dans ce chapitre ahah ! Hermione ouvre enfin le carnet de Lily et y découvre plein de moments de l'époque des Maraudeurs (qui j'espère vous auront plu ;) ), petit moment Hinny où tous les deux parlent de leur futur, une looongue discussion entre Pansy et Hermione qui semblent commencer à s'apprécier, et enfin le match de Quidditch de Drago !

Qu'en avez vous pensé ? Qu'est-ce que vous imaginez pour la suite ?! ;)

Merci à Suldreen194 et Choixpeau de fic pour leurs relectures et corrections !

On se retrouve mercredi pour la suite !

Writer8Hell