Merci à tous et toutes pour votre fidélité, qu'elle soit de l'ombre ou de la lumière, elle a donné vie à cette fic.

On arrive tout doucement au bout de cette histoire et je tenais à remercier ceux qui la suivent depuis son départ, ça me touche beaucoup.

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Merci pour vos retours.

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Merci à Cha qui est bientôt libre ...XD

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Enjoy

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Chapitre XXXX : " Tracy "

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Assis dans la salle d'attente, les yeux fixant le plafond, Castiel ne porte guère attention à ce qui se passe autour de lui. Johnson n'a pas l'effervescence des autres hôpitaux qu'il a fréquentés dans le passé. Pas de personnel médical qui court dans tous les sens, pas de cris, pas d'appels intempestifs au micro… Exceptées quelques voix qui s'élèvent et, de temps à autre, la sonnerie d'un téléphone, le calme règne entre ces murs. Une forme de sécurité qui l'apaise.

Si bien qu'il ne la voit pas venir vers lui.

" Bonjour. "

Il sursaute sur son siège, les doigts contractés au bord de l'assise. Il croise deux grands yeux bleus plongeant dans les siens et ce bonheur simple qui ne semble jamais vouloir quitter ce visage.

La jeune patiente de la salle de rééducation est là. Devant lui.

" Bon… bonjour ", répond-il en se reprenant.

Elle est assise dans un fauteuil roulant électrique, son unique main posée sur le joystick de direction.

" Depuis le temps que l'on se croise, je me suis dit qu'il était peut-être temps de faire les présentations ", en tendant la main vers lui. " Je m'appelle Tracy Davis ", la gardant en suspens.

Il hésite un instant avant de lui rendre son sourire et de saisir sa main.

" Castiel Novak. "

" Enchantée ", en détournant les yeux sur ses prothèses. " Je devrais avoir les miennes d'ici jeudi. Je suis tellement impatiente ", s'emballe-t-elle.

Castiel ne sait pas quoi lui répondre il se contente de la fixer.

" Vous attendez quelqu'un ? " renchérit-elle.

" Effectivement, et vous ? " incapable de résister à l'aura positive émanant de ce corps déchiré en deux.

" Mon frère. Il ne devrait plus tarder… Le pauvre va devenir fou à force de courir de l'hôpital à sa boutique ", en riant avec plus de retenue cette fois. " Ça sera plus facile quand je pourrai me débrouiller par moi-même ", en tapant sur l'accotoir de son fauteuil.

Elle se met à parler autant pour elle que pour lui. C'est une bavarde dans l'âme et ce depuis toujours. La guerre n'y a rien changé.

Les mains ballantes entre ses cuisses, il l'écoute raconter ses séances de kiné, de méditation (qu'elle lui conseille fortement) et ses essais de prothèses.

" Purement esthétique pour mon bras ", souligne-t-elle en pointant son moignon à hauteur d'épaule avant de poursuivre.

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Elle s'est fixée plusieurs objectifs qu'elle compte bien tenir, dont un retour sur les bancs d'école.

" Je vais reprendre mes études de droit… Je veux devenir avocate, spécialiste dans le droit familial ", en repoussant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. " Et vous ? "

" Quoi moi ? ", en tiquant.

" Vous avez déjà une idée de ce que vous voulez faire de votre vie ? "

" Déjà y mettre de l'ordre ", impassible.

" On dirait que vous avez déjà bien avancé dans le rangement ", en lui indiquant ses prothèses.

" C'est vrai ", admet-il, amusé et vaincu.

" Donc ? ", repliant son bras à la recherche de celui disparu, prête à les croiser dans un geste fantôme du passé.

Il perçoit le voile qui ternit son regard quand elle réalise la portée de son geste avorté.

" Les vieilles habitudes ont la vie dure ", note-t-il tout en tapotant ses cuisses.

" Oui, mais je compte bien les remplacer par de nouvelles ", réplique-t-elle en redressant le menton.

" J'admire votre force de caractère. "

" On croirait entendre mon frère ", avec affection. " Ceci dit, de vous à moi ... ", en se penchant vers lui " c'était ça ou mourir ", et son sourire disparaît. " J'ai décidé d'opter pour la vie vu que la mort n'a pas voulu de moi ", et dans ces lignes, l'aveu.

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Le bruit de pas rapides les interrompent. D'un même mouvement, ils se tournent vers son origine.

" Désolée, ma puce… Wallace est encore arrivé en retard au boulot ", en l'embrassant sur le front.

" T'inquiète ", le rassure-t-elle aussitôt. " Don, laisse-moi te présenter Castiel Novak ", en joignant le geste à la parole. " On fréquente la même salle de gym' ", amusée par sa propre répartie.

" Bonjour ", en tendant la main.

Une poignée franche et chaleureuse.

" Je ne veux pas me montrer grossier, mais il faut vraiment qu'on y aille ", s'adressant à sa sœur.

" Vous ne m'avez toujours pas répondu ", lance-t-elle à Castiel.

" À propos ? ", dubitatif.

" Je veux devenir avocate, et vous ? "

Il lui sourit en se redressant sur son siège.

" On reparlera à notre prochaine rencontre. "

" D'accord ", en opinant fermement. " Mardi prochain… Même heure, même endroit ", sans vraiment lui laisser le choix.

Il rit, il ne peut s'en empêcher. Elle irradie malgré les failles qu'il lit en elle.

" Il sera là ", répond une voix d'homme.

" Josuah ", le salue Castiel.

" Bonjour… Tracy… Don. "

" Vous vous connaissez ? ", surpris

" Je ne travaille pas que pour Baker's house, je vous signale ", rétorque-t-il, moue dans sa barbe.

" Il m'arrive de faire appel à Josuah quand je n'ai pas d'autres solutions ", rétorque Don. " Je refuse de la laisser seule ici. "

" Mon frère n'aime pas les hôpitaux ", précise-t-elle en le fixant avec affection.

" Trop de mauvais souvenirs ", en repoussant une de ses mèches pour dégager son front. " Et puis je préfère te savoir avec Bingo. "

" Bingo ? "

" C'est mon chien ", répond-elle. " Depuis que je suis revenue vivre à la maison, il ne me quitte plus… Sans lui… je serais… "

La phrase reste en suspens.

" On y va… Je ne veux pas laisser Wallace trop longtemps seul à la boutique ", abrège Don, refusant d'aborder un sujet encore trop frais dans les mémoires.

" Mardi alors ? " relance-t-elle, rieuse.

" À mardi ", promet Castiel.

Les deux hommes les regardent partir. Ils l'entendent houspiller son frère, l'obligeant à lâcher les poignées pour la laisser diriger seule son fauteuil.

" Pire que des siamois, ces deux-là ", marmonne Josuah.

Castiel ne dit rien.

Tracy le conforte dans un des choix qu'il s'apprête à faire.

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" Il a sa place sur le podium des abrutis de service, celui-là ", chuchote Dean en refermant prudemment la portière de l'Impala.

" Il a tout de même réussi à entrer sans déclencher l'alarme ", le défend Sam sur le même ton.

" C'est vrai… Top cinq alors ? ", moue interrogatrice.

" Top cinq ", approuve-t-il en hochant la tête.

Arrivés près d'un petit bâtiment de brique, ils prennent le chemin tracé par leur tête d'affiche.

Leur proie est là. Il n'a pas pu résister à l'appel du loup.

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Patrick Rawlings a pris la poudre d'escampette en laissant la ville de Sturgis derrière lui et 10,000 dollars de caution par la même occasion. Ex-pilleur de banque ayant délaissé le stéthoscope et son oreille infaillible pour les coffres des particuliers et leurs bijoux, il a toujours vécu son travail comme un art et les coffres à vider comme des défis à relever. Il n'a jamais porté la main sur quiconque et encore moins eu d'armes. Ce qui n'était, hélas, pas le cas de sa dernière "victime" en date et de son Berretta tout neuf.

Charlie a vite fait de retrouver sa trace. La seule famille qui reste à Rawlings étant sa sœur, c'est tout naturellement chez elle qu'il a décidé de se réfugier, pensant une frontière suffisante pour être oublié. Seulement voilà, empruntant des chemins de traverse pour ne pas être repéré entre-temps, il en est venu à passer par ce petit village du fin fond du Dakota et son unique banque.

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Comme au bon vieux temps.

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Un coffre à l'ancienne et… pourquoi pas un dernier coup.

Mais Rawlings n'a plus 20 ans ni ses oreilles d'antan.

Il est près de 22 heures, la nuit est loin tombée et depuis plus de vingt minutes, il cherche en vain à craquer la serrure mécanique. La sueur baigne son front sur lequel il a relevé sa cagoule.

La somme réunie dans ce coffre, il en est certain, suffira à mettre sa sœur et lui à l'abri du besoin pour le restant de leurs vieux jours.

" On peut peut-être vous aider ? " propose Dean tout en braquant sa lampe poche sur la scène.

La tête s'affale et les longs cheveux blancs et éparses de Rawlings glissent sur les manches de sa veste.

" Comment m'avez-vous retrouvé ? " tout en restant accroupi, de dos.

" Voiture volée… GPS… et puis ça… c'était trop tentant ", lui répond Dean. " Je pensais que toutes les banques étaient équipées d'un modèle plus récent… La vache ! Elle est digne d'un vieux western, cette relique ", effaré et admiratif à la fois.

" J'aurais dû opter pour la barre de dynamite alors ! ", réplique Rawlings en se redressant difficilement.

" Yep ", en échangeant un regard complice avec Sam. " Allez… En route, Jesse James ", en soupirant, dépité.

" Je peux… ", les suppliant du regard en pointant le coffre.

" Nop ", en lui faisant signe d'approcher, main sur son arme. " Le coffre a gagné par KO, désolé ", en faisant claquer sa langue sur son palais.

Une affaire rondement menée. Un détour par le commissariat qui se résume à deux pièces dans une maison au bout de sa vie.

" Manque plus que le vent, le buisson qui roule, un air d'harmonica et on est bon ", lance Dean, hilare.

" Je parie que le bar possède une double porte à battants ", rajoute Sam.

Ils restent sans voix quand il s'avère que c'est effectivement le cas.

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Dean raconte tout dans le détail à Castiel, photos à l'appui qu'il envoie au fur et à mesure sur son téléphone. Son frère et lui ont même décidé de passer la nuit dans l'unique maison d'hôtes du village.

" Putain, Cass, tu verrais la baraque, on se croirait dans un film de John Ford. "

Castiel le voit, ce sourire de gosse à l'autre bout du fil. Celui dont il ne peut plus se passer. Celui qui l'a maintenu en vie durant tous ces mois.

Celui qui le fera rester…

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Ce soir-là, Lemuel vient frapper à sa porte. Il lui annonce qu'il quitte la résidence. Que ce sont ses derniers jours parmi eux. Il rentre enfin chez lui.

En quittant la chambre, il dépose un livre sur la table.

" Il est pour toi " avant de prendre congé.

Le livre d'une rencontre. La leur.

" Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur "

Cette nuit-là, Castiel hurle dans son sommeil. Mais il ne se réveille pas. Le sourire de Tracy apaise son cauchemar.

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Le lendemain, c'est sur ses deux jambes qu'il franchit le seuil du cabinet de Hudson. Corbett est déjà là. L'orthopédiste les invite à le suivre dans son atelier dont la porte est grande ouverte.

Castiel s'installe sur la table d'examen le kiné se tient debout à sa droite. Hudson ménage ses effets en s'asseyant face à lui.

" Prêt ? ", en ouvrant la boite qu'il tient sur ses genoux.

Il y a là les deux emboîtures et les deux capots amovibles que Castiel a commandés. Il les fixe et n'ose pas les toucher. Ses mains serrent le banc, il peut presque sentir ses muscles vibrer sous ses futures ex-prothèses.

" Colette, l'artiste… ", souligne-t-il. " espère que le résultat sera à la hauteur de vos attentes ", renchérit Hudson devant son silence.

" Je n'avais aucune attente ", lâche-t-il, abrupt, sans quitter des yeux la boite.

Puis il relève la tête. Un léger pli à la commissure des lèvres. Une étincelle dans le regard.

" Je ne pensais pas cela possible ", en tendant lentement la main droite pour caresser l'une des emboîtures.

" Je vous avais prévenu… Les progrès de la technologie font des miracles de nos jours ", en relâchant sa respiration.

Soulagé.

" Ça vous dit de les essayer ? "

Castiel opine.

" J'y ai joint des manchons en copolymère avec anneaux d'étanchéité… Ils s'enfilent comme les autres, excepté qu'il n'est pas nécessaire d'y ajouter une chaussette… Si jamais ce modèle ne vous convient pas, nous reviendrons aux anciens… Gardez bien en tête que les deux modèles sont adaptés à vos prothèses ", en les sortant de la boite. " C'est en carbone… Durée de vie moyenne, 5 ans, mais ça varie d'une personne à l'autre et de l'usage que l'on en fait ", en lui tendant la prothèse de droite.

Castiel s'en saisit avec déférence. Il voulait des prothèses qui ne masquent pas son handicap tout en affichant sa différence à défaut de pouvoir la cacher. Il n'assume pas ses cicatrices et ce qu'elles impliquent, mais il a fait le deuil de ses jambes.

Deuil comme la couleur de ses emboîtures, noir jet avec quelques flammes en forme d'ailes de phénix.

Les capots en 3D sont faits de polyamide. Ils sont plus légers, pratiques et fonctionnels. Ils sont originaux surtout, avec leur esthétique proche de la dentelle, qui cache tout en montrant.

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Castiel ôte ses prothèses l'une après l'autre. Avec l'aide de Hudson, il nettoie ses moignons et ses membres résiduels avant de dérouler les manchons.

Il enfile la première prothèse puis la deuxième.

Il n'y a plus que le bruit de leurs respirations et celui de la succion des manchons qui s'adaptent à l'emboîture.

Castiel se lève, se regarde dans la glace. Plus silencieux que le silence même.

Hudson se lève à son tour. Ils les invitent à sortir pour les étrenner et vérifier que tout aille pour le mieux. Exercice d'équilibre. Marche. Escaliers.

Hudson lui apprend à régler ses prothèses. En fonction de ses activités ou de ses moignons, il sera probablement amené à diminuer ou augmenter la hauteur de ses tubes.

Castiel n'éprouve aucune douleur ou gêne, mais Corbett le met en garde. Elles pourraient surgir plus tard, surtout au niveau du dos.

Hudson lui apprend ensuite à clipser ses capots. À les enlever. Lui montre le bouton à presser pour relâcher la pression des emboîtures.

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Il est près de midi quand il rejoint Josuah dans le hall. Ce dernier l'attend, casquette visée sur la tête et veste sur le dos. Un léger crachin tombe sur la ville depuis quelques heures.

C'est avec ses nouvelles prothèses, capots compris que Castiel s'avance. Il est suivi par la secrétaire de Corbett qui porte ses anciennes emboîtures dans les bras et veille accessoirement sur lui.

Josuah le scrute de haut en bas. Il repousse la visière de sa casquette vers l'arrière.

Ils ne se disent rien. Le sourire avenant de l'un suffit à répondre à celui teinté de fierté de l'autre.

Josuah débarrasse la secrétaire de son encombrant colis. Elle le remercie et s'éclipse aussitôt.

Castiel débarque en plein petit-déjeuner sous l'appréciation et les sifflets admiratifs des autres résidents présents.

Une fois assis, Abner se penche à son oreille.

" T'as trop la classe, mec ", en lui bourrant les côtes.

Même si Castiel a encore du mal à l'admettre, il doit bien avouer qu'il a aimé le reflet que lui a renvoyé le miroir.

Il se réapproprie son image.

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C'est une jeune femme petite et frêle aux longs cheveux bruns qui l'accueille dans le bureau de Mildred quelques minutes plus tard.

Castiel n'a jusque-là jamais vraiment porté attention à cette assistante sociale. Depuis son arrivée à Baker's House, il n'a dû l'entrapercevoir que deux ou trois fois, cherchant sciemment à l'éviter.

Les autres résidents ne tarissent pourtant pas d'éloges à son égard. Elle en a sauvé plus d'un de la noyade. Ils savent pouvoir compter sur elle pour les défendre bec et ongles auprès de l'administration des anciens combattants, si prompt à faire le ménage dans ces soldats qui n'en sont plus.

Ses yeux noisette s'attardent sur ses prothèses, mais il n'y a là ni jugement ni curiosité malsaine. Juste un regard appréciateur sur le travail de l'artiste et, par écho, sur son choix à lui.

Elle se lève et le salue d'une main tendue au-dessus du bureau.

" Je me présente, Andrea Barr ", avenante.

" Castiel Novak ", la lui serrant brièvement avant de prendre place.

Il se tient droit sur son assisse, affiche un visage impassible, mais ses mains qui ne cessent de chercher à quoi se raccrocher trahissent sa nervosité.

Il est surpris de la voir faire le tour du bureau pour venir s'asseoir à sa droite, tablette dans les mains et stylet tactile glissé derrière l'oreille.

" Mildred m'a fait un bref compte-rendu de votre entretien… Mais je vous avoue que je préfère en parler avec vous de vive voix… J'ai quelques idées qui pourraient vous intéresser, mais avant de vous en faire part, j'ai besoin d'en savoir un peu plus sur vous. Sur votre parcours, vos désirs. Quelles sont vos exigences, vos espoirs, vos limites aussi ", avec une franchise qui heurte autant qu'elle rassure. " Est-ce que cela vous convient ? ", en prenant son stylet et croisant les jambes.

Il s'enfonce dans son dossier, soupire et la fixe un long moment.

" D'accord. "

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Pendant plusieurs minutes, elle l'interroge, passant de sa jeunesse à la raison de sa présence ici, en sans oublier sa rééducation. Il lui répond brièvement. Ce n'est pas de la mauvaise volonté. C'est juste qu'il n'aime pas parler de lui.

Il se montre plus loquace quand il évoque son unité ou les trottoirs de Portland.

Quand il parle des autres surtout.

Ils sont interrompus par deux coups à la porte. Andrea invite la personne à entrer. Jimmy apparaît avec du café et quelques biscuits. Il quitte la pièce aussitôt le plateau posé.

Andréa en profite pour se rapprocher de Castiel. Elle note ses muscles qui se crispent et feint de l'ignorer tout en leur servant un café.

" Venons-en à la raison de ma présence ici ", en lui tendant une tasse.

Pendant l'heure qui suit, elle fait défiler sur son écran les formations et les stages de réorientation proposés et financés par le département des anciens combattants. Elle a déjà fait une première sélection suite à son entretien téléphonique avec Mildred.

Castiel lui avoue qu'il a fait appel à elle parce qu'il a besoin de quelqu'un pour lui montrer la voie. Il ne veut pas reprendre des études, il a passé l'âge et n'en a plus le goût. De toute manière, il ne veut pas devenir assistant social ou thérapeute. Il n'en a ni la force ni l'envie, mais il aimerait leur servir d'intermédiaire pour les aider à mieux cerner ces patients qui, pour la plupart, leur échappent.

Il veut être là pour eux. Il refuse de voir une nouvelle vie s'effacer faute de main tendue. Il veut être le Benny ou le Rufus d'un autre Clarence, ou le Don d'une autre Tracy. Il veut rendre une visibilité à ces fantômes de chair et de sang.

Il est bien conscient qu'il ne peut tous les sauver, mais il peut au moins tenter d'en sauver quelques-uns.

Andréa l'écoute et le cerne. Elle rassemble les pièces du puzzle de cet homme tout en contradictions.

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Une formation et un stage correspondent à ses demandes.

" Je connais bien le couple qui tient ce centre de formation… Il me suffit d'un coup de fil et ils se feront un plaisir de nous recevoir et de répondre à toutes vos questions. Tout ne dépend plus que de vous. "

Un stage de 9 mois…

Il fixe l'écran de la tablette. La photo d'un vétéran et de son compagnon.

Castiel connaît les conditions mais, avant de prendre toute décision, il doit savoir si ce choix en mérite un autre.

" D'accord ", avec assurance alors que tout en lui s'effrite.

La peur se fiche de ses capots. Elle n'a jamais cherché à se cacher, elle.

Rendez-vous est pris le lendemain en début d'après-midi. Andréa lui confirmera l'heure dans la soirée.

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C'est ce même " D'accord " qu'il offre à Dean quand ce dernier l'invite à passer le week-end chez lui.

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Les dés sont jetés et, pour la première fois depuis arrivée à Baker's house, Castiel a peur de redevenir invisible.

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Gadreel est là, avec son freesbie au milieu des enfants. Il se tourne vers lui, lui sourit avant de disparaître dans un nuage de poussière et de sang.

Quand il se réveille brusquement en pleine nuit, Jimmy est à son chevet.

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Fin chapitre XXXX

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En espérant que ce chapitre vous aura plu, on se retrouve dimanche prochain si le coeur vous en dit pour l'épilogue de cette histoire.

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Une nouvelle fois, merci du fond du coeur.

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Love you