Nami

Le laboratoire qu'ils devaient infiltrer se trouvait dans une région enneigée était entourée d'un grillage. La seule porte d'entrée était condamnée. Des pancartes déclarant l'accès interdit et la zone dangereuse étaient accrochées un peu partout, ce qui ne les rassurait pas vraiment. Seul Luffy s'en moquait complètement, arrachant la porte afin de pouvoir passer. Ils trouvèrent les restes de la structure d'un ancien laboratoire à proximité de celui qu'ils devaient détruire, et s'en servirent comme cachette. Ils allaient passer beaucoup de temps ici, mais la neige tombait violemment et continuellement alors ils devaient s'en abriter. Partout autour d'eux, il y avait des inscriptions leur révélant ce qu'ils supposaient être le nom de cette région.

Punk Hazard

N'ayant aucune information sur cet endroit, ils avaient dû faire le repérage eux-mêmes. La configuration du bâtiment, le nombre de personne qui y travaille, les systèmes de surveillance, les rondes des gardes, l'emplacement des entrées, etc… Il n'y a qu'avec toutes ces informations qu'ils pourraient convenir d'un plan. Il leur fallu près de deux jours pour tout réunir et pour s'organiser correctement. Le plus difficile fut bien sûr de retenir Luffy. Usopp avait pu détourner son attention de la mission en faisant avec un lui un concours du plus beau bonhomme de neige. Ça avait fini par une bataille de boule de neige et ils avaient retrouvés les deux garçons entièrement enfoncés dans la poudreuse. Zoro les avait engueulés lui-même pour leur manque de discrétion.

-Il est temps de passer à l'action, déclare Sabo.

Le laboratoire était composé de plusieurs bâtiments reliés les uns aux autres par des passerelles. Avec les pouvoirs de Law, il leur sera facile de pénétrer à l'intérieur. Ils n'auront plus qu'à se séparer en différents groupes. D'après les informations qu'ils avaient obtenus durant ces deux jours de recherches, ils avaient pu se répartir le travail. Nami devait partir avec Usopp et Chopper pour libérer des médecins qui étaient retenus prisonniers dans le bâtiment Est. Brook, Robin et Franky devaient s'occuper des sujets d'expérience et de récupérer le plus de documents possible pour Dragon, dans l'aile Nord. Sabo, Ace et Luffy allaient s'occuper du bâtiment central ; Zoro et Sanji du principal au Sud ; et Law se chargerait seul du plus petit, situé à l'Ouest. Après avoir réalisé leur mission personnelle, ils devaient détruire cet endroit et partir immédiatement.

-On se donne rendez-vous ici, précise Zoro.

-Essayez d'éviter au maximum de vous séparer, ajoute Sabo.

Il y avait encore beaucoup de choses qu'ils ignoraient sur cet endroit. Pour éviter les mauvaises surprises, il fallait éviter d'être seul. Seul Law pouvait agir en solitaire car son bâtiment était vraiment très petit et qu'ils n'y avaient détecter aucune présence vivante depuis qu'ils étaient arrivés. De plus, ses pouvoirs lui permettraient plus facilement de s'enfuir en cas de problèmes. A cause de la neige, les den-den-mushi ne parvenaient pas à se connecter entre eux. Toute communication avec l'extérieur était impossible. A l'intérieur du bâtiment, il y avait des dispositifs qui avaient pour fonction de brouiller les ondes. Ils ne pourront donc pas communiquer, même une fois à l'abri de la neige. Ils devaient se faire confiance pour cette mission. Le petit groupe s'approcha du bâtiment principal situé au Sud et Law utilisa ses pouvoirs pour tous les faire passer de l'autre côté du mur. Une fois à l'intérieur, ils se séparèrent comme prévu dans le plan.

-Allons-y, ordonne Luffy. On se retrouve tout à l'heure !

Il s'éloigna vers le centre, suivit de ses deux frères. Le groupe de Franky prit les escaliers pour rejoindre l'aile Nord, la plus éloignée de leur emplacement actuel. Law partit seul à l'Ouest, et le groupe de Nami partit vers l'Est. Zoro et Sanji entrèrent dans la première salle qu'ils trouvèrent. Ils ne devaient pas perdre de temps. Plus ils traîneront et plus ils prendront le risque d'être découvert. Il y avait peu de gardes dans ce laboratoire. Peu de personne connaissent son existence, il y avait donc peu de risque qu'ils soient attaqués. En se renseignant sur les rondes qu'empruntaient ces derniers, il devenait facile de les éviter.

Avec Chopper en tête, le trio atteignit bientôt la passerelle menant au bâtiment Est sans croiser personne. Usopp n'eut que quelques manipulations à faire sur le boitier de sécurité pour que les lourdes portes métalliques s'ouvrent. Ils traversèrent le long couloir et arrivèrent devant deux nouvelles portes qui s'étaient ouvertes automatiquement. Une fois qu'ils les eurent passées, elles se refermèrent aussitôt. Désormais, ils devaient se débrouiller seul. Ils repérèrent rapidement la sortie et s'engagèrent dans un escalier. Ils devaient trouver l'endroit où étaient retenus les médecins. En regardant autour d'eux, ils purent voir de nombreuses portes portant des numéros.

-On dirait un hôtel ou un hôpital, déclare Usopp. Comme des numéros de chambre.

-Soit il s'agit des dortoirs pour les médecins, souffle Nami. Soit ce sont les chambres des gardiens.

-Il n'y a qu'une seule façon de le savoir. Vous êtes prêt ?

Nami et Chopper se mirent en position pour attaquer. Usopp allait ouvrir l'une des portes, et suivant ce qu'ils allaient trouver à l'intérieur, il était possible qu'ils doivent se battre. Si tel est le cas, ils devraient profiter de l'effet de surprise pour prendre le dessus. Le sniper s'accroupit devant la porte, glissant une petite tige métallique dans la serrure. Après quelques secondes, il put la déverrouiller. Une main sur la poignée, il se tourna vers ses compagnons et leur adressa un signe de tête. Il compta à voix basse jusqu'à trois avant d'ouvrir brusquement la porte. Le silence les accueillit, avant qu'une petite voix hésitante ne demande.

-Qui êtes-vous ? Vous ne travaillez pas ici n'est-ce pas ?

-Ce sont les médecins, soupir de soulagement Nami.

Il y avait six personnes dans la petite pièce. Il s'agissait effectivement d'une chambre, comprenant trois lits superposés et des petits meubles de rangement. Ceux qui étaient prisonniers à l'intérieur portaient tous une blouse blanche, et ils étaient assit en tailleur au centre de la pièce, des boîtes pleines de nourriture dans les mains. C'était leur pause déjeuner, et ils ne s'attendaient pas à recevoir de la visite à cette heure. Ils ne reconnaissaient pas ceux qui avaient ouvert la porte. Ils ne portaient pas les combinaisons jaunes de ceux qui les retiennent ici. Chopper s'approcha d'eux, les mains levées en signe de paix. Il ne voulait pas provoquer le moindre conflit.

-Nous sommes des Révolutionnaires. Nous sommes là pour vous aider.

-Nous aider ? Vous voulez dire… Sortir d'ici ?

-Je pensais que cet endroit était inconnu du monde extérieur.

Les médecins échangèrent des regards surprit. Ils avaient perdu espoir depuis bien longtemps. L'armée Révolutionnaire ignorait leur présence ici. Qu'ils viennent les chercher était inespéré. Nami intervient, disant qu'ils n'avaient pas le temps de discuter et qu'ils devaient se préparer à partir immédiatement. Embarquant le peu d'affaires qu'ils avaient, le groupe de médecin quitta le dortoir et se réunit dans un coin pendant qu'Usopp ouvrait les autres portes. Bientôt, ils étaient près d'une centaine à attendre de pouvoir quitter cette prison. Ils expliquèrent que ce bâtiment était entièrement constitué de chambres et de laboratoires d'expérience. Il n'y avait personne d'autres en dehors des prisonniers réunit ici.

-Dans ce cas, nous n'avons plus qu'à vous faire sortir, sourit Nami.

-Suivez-moi, ordonne Usopp. Soyez le plus silencieux possible !

Le sniper prit la tête du groupe et ils descendirent les escaliers jusqu'à atteindre la porte de sortie. Chopper veillait à ce que tout le monde arrive à suivre, vérifiant si certains d'entre eux étaient blessés. Ils devaient rejoindre au plus vite les camions qui attendaient de l'autre côté du grillage pour emmener les prisonniers. Il leur faudrait ensuite revenir ici pour placer les explosifs. Avancer dans la neige allait être le plus difficile. Ils atteignirent finalement la sortie et Usopp n'eut aucun mal à ouvrir la porte. Ils quittèrent le bâtiment, le vent glacial leur fouettant le visage. Rassemblant au même endroit les médecins, Nami commença à les compter. Ils devaient savoir combien ils étaient afin de savoir si jamais ils en perdaient certains en route.

-Est-ce que tout le monde est bien là, demande Chopper.

-Attendez, intervient quelqu'un. Il manque les médecins de la chambre 302 !

-Elle était vide tout à l'heure, déclare Usopp. Où sont-ils ?

-C'était à leur tour de travailler. Ils doivent être dans le laboratoire numéro 7.

-C'est le premier à gauche, juste avant les escaliers.

Une chose était sûre, ils ne pouvaient pas partir sans eux. Ils emmenèrent donc le groupe jusqu'à leur cachette, dans la structure à moitié effondrée de l'autre bâtiment où ils s'étaient donné rendez-vous avec les autres. Après leur avoir demandé de ne surtout pas bouger de là où ils se trouvaient, ils repartirent à la rescousses des derniers encore prisonniers. Ils trouvèrent rapidement le laboratoire numéro 7, mais ils eurent la mauvaise surprise de constater qu'il était gardé. Deux hommes en combinaison jaune attendaient devant la porte.

-Je pari qu'il y en a d'autres à l'intérieur, grogne Usopp.

-On aurait dû s'y attendre, soupire Nami. Ils ne peuvent pas laisser les médecins sans surveillance.

-On doit faire diversion.

Ils n'étaient pas très motivés à l'idée de combattre les gardiens. Ils décidèrent donc de régler ça en tirant à la courte-paille. Nami sorti de sa poche des bâtons de différentes longueurs. Celui des trois qui tirera le plus long devra faire diversion. Après avoir chacun choisi son morceau, ils se regardèrent longuement dans les yeux. Ensemble, ils comptèrent jusqu'à trois et découvrir les résultats. Nami et Chopper se retinrent à peine de sauter de joie en découvrant les petits bâtons. Usopp devient pâle en remarquant qu'il avait choisi le plus long. C'était à son tour de s'y coller cette fois-ci.

-Je vais mourir, pleurniche-t-il.

-Courage Usopp, tout ira bien, le rassure Chopper.

-Attendez, intervient Nami.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-On dirait qu'il y a du mouvement…

Les deux gardes qui étaient postés devant la porte avaient l'air nerveux. Ils avaient tous les deux une oreillette et ils s'échangeaient des regards d'incompréhension. De toute évidence, il se passait quelque chose. Soudain, une alarme retentit, stridente. Des ampoules rouges placées sur les murs s'allumèrent, clignotant furieusement. Il était facile de comprendre qu'il s'agissait-là du système d'alarme. Quelque chose était arrivé. Une voix retentit alors, sortant d'un haut-parleur. Elle demandait du renfort immédiatement dans le bâtiment central, devant la porte du laboratoire personnel du scientifique Caesar Clown.

-Un incendie s'est déclenché !

-Je n'arrive pas à croire que des ennemis aient réussi à passer, s'exclame un des gardes.

-Le maître se charge d'eux apparemment ! On doit s'occuper du feu !

Ils se précipitèrent tous les deux vers la passerelle pour rejoindre le bâtiment central, laissant le laboratoire vide. Usopp serait prêt à remercier le ciel pour cette chance. Il n'avait plus besoin de faire diversion. Quelqu'un d'autre s'en été occupé pour lui. A en croire l'annonce faite dans le haut-parleur, il ne pouvait s'agir que d'Ace. Les trois frères étaient certainement en train de se battre contre le fameux Caesar Clown en ce moment. Sabo avait pourtant promis de surveiller les deux autres. Soit, ils avaient échappé à sa vigilance, soit il participait joyeusement lui aussi. La deuxième option était cependant la plus probable. Ils n'étaient pas frères pour rien ces trois-là…

-Profitons-en, déclare Nami. Ils pourraient revenir !

-Tu as raison. Allons-y !

Ils se précipitèrent vers la porte. Il y avait à nouveau le même boitier de sécurité que pour l'accès aux passerelles. Usopp dû s'y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à déverrouiller la porte. Son lance-pierre en main, il l'ouvrit d'un coup de pied. Les quelques personnes présentes dans la pièce se tournèrent vers eux, et comme ils l'avaient soupçonné, il y avait aussi des hommes en combinaisons jaune. Tirant quelques billes vertes dans la pièce, Usopp fit pousser des plantes qui immobilisèrent les gardes. Nami n'avait plus qu'à les électrocuter avec son Climat Tact. Ils s'approchèrent ensuite des médecins, rassurés de voir qu'ils étaient tous là.

-Est-ce que tout le monde va bien, demande Nami.

-Qui êtes-vous ?!

-Ne vous inquiétez pas, sourit Chopper. Nous allons vous faire sortir d'ici et…

-Chopper ?!

Le petit renne se figea à l'entente de cette voix. Une personne se faufila pour venir à l'avant du groupe de médecin. Il s'agissait d'une femme assez âgée. Contrairement aux autres, elle ne portait pas de blouse blanche. Elle avait de long cheveux blonds décolorés et portait des vêtements beaucoup trop léger par rapport à la température de cette région. Usopp et Nami la dévisagèrent, ne parvenant pas à la reconnaitre. Ils ne l'avaient jamais rencontrée, mais de toute évidence elle connaissait Chopper. Ce dernier avait les larmes aux yeux, reconnaissant sans mal la femme qui se trouvait face à lui. Sans se retenir, il couru se jeter dans ses bras en pleurant bruyamment. Elle le serra dans ses bras, elle aussi en larme. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait le chance de pouvoir le revoir. Entre deux sanglots, Chopper laissa échapper un mot.

-Doctorine…


Sabo

Au moment de constituer les groupes, Sabo avait affirmer pouvoir gérer lui-même ses deux frères turbulents. Après tout, il avait l'habitude de le faire il y a dix ans, et ils n'avaient pas tellement changé depuis. Certaines choses ne s'oublient pas, et même s'ils s'étaient très peu entraînés juste tous les trois, ils avaient rapidement compris que leur complicité était toujours là. Ils étaient encore capables d'accorder leurs attaques. Ils se connaissaient par cœur, et n'avaient pas de secrets les uns pour les autres. Remplir leur partie de la mission allait être une tâche aisée et Sabo était déterminé à faire les choses bien. Ils sont arrivés devant le bâtiment central, lequel était constitué de deux étages. Ils n'avaient plus qu'une porte à passer et ils auront atteint leur objectif.

-Il y a sûrement plein de gardes qui nous attendent, ricane Ace.

-On va s'amuser, renchérit Luffy en s'étirant.

-N'oubliez pas pourquoi nous sommes là, intervient Sabo. Les expériences qu'ils font ici sont de l'autre côté de cette porte.

C'était à eux de s'en débarrasser, ou éventuellement de les ramener si toutefois ça pouvait leur être utile. Sabo remarqua alors le dispositif de sécurité près de la porte. Bien que Luffy ait proposé de détruire tout simplement la porte pour pouvoir passer, le blond voulait être le plus discret possible. Ils devaient éviter d'ameuter tout de suite les hommes de Caesar Clown. Ils finiront par devoir les affronter, mais s'ils pouvaient retarder cette confrontation, ça ne leur en serait que plus bénéfique. Il avait quelques connaissances en système de sécurité, aussi Sabo essaya de déverrouiller la porte. Ace et Luffy attendirent, le plus vieux s'efforçant de distraire son petit frère qui en avait assez d'attendre. Il voulait de l'action ! Après quelques minutes de manipulations sans succès, Sabo lâcha un grognement d'agacement.

-Je n'y arrive pas.

-On enfonce la porte alors, propose Ace.

-Je crois que nous n'avons pas le choix.

On ne pourra pas dire qu'il n'avait pas essayé. Certaines choses étaient inévitables malheureusement. Ace lui répondit par un sourire narquois, enfonçant le chapeau de paille sur la tête de Luffy. Ce dernier leva les yeux vers lui, faisant la moue comme un enfant. Sabo s'écarta de la porte, laissant sa place à Ace qui enflamma ses poings. Les lourdes portes métalliques ne lui résistèrent pas très longtemps. Elles s'effondrèrent dans un grand fracas et tous les regards se tournèrent vers eux. Des dizaines de personnes en combinaisons jaunes les dévisageaient avec incompréhension, surpris de cette entrée pour le moins bruyante et destructrice. Pour ne rien arranger, l'alarme incendie se déclencha soudainement à cause des flammes d'Ace qui avaient envahies l'entrée.

-Voilà une bonne chose de faite, ricane le brun.

-On dirait que nous ne sommes pas vraiment les bienvenus, sourit Sabo.

-Une baston, hurle Luffy, son entrain retrouvé.

Le plus jeune se jeta sur eux, les criblant de coup de poing. Sabo profita qu'il gérait très bien les ennemis tout seul pour regarder les environs. Il repéra l'escalier qui menait à l'étage supérieur. Tout au fond il y avait une passerelle vers le bâtiment Nord. L'étage où ils étaient ne comptait qu'une seule grande salle. C'était un lieu de passage puisqu'il avait un accès à tous les autres sections du laboratoire. Leur objectif était donc plutôt à l'étage. Il se tourna vers Ace et lui fit signe de monter. Mais avant qu'ils n'aient pu récupérer Luffy pour se rendre vers les escaliers, ils entendirent une voix. Une silhouette apparue, apparemment très mécontente de les trouver ici.

-Je peux savoir ce que vous faites ici vous ?!

-C'est qui ce type bizarre, demande Luffy en se curant le nez.

Le nouvel arrivant le jaugea d'un coup d'œil mauvais. Caesar Clown avait une apparence particulière dû à son fruit du démon de type Logia qui avait fait de lui un homme-gaz. Ainsi, il pouvait voler librement. Le bas de son corps semblait se dissiper dans l'air, comme s'il n'avait pas de jambes et qu'il commençait lentement à s'effacer. Il avait de longs cheveux d'un bleu très sombre presque noir et une peau blanche comme celle d'un cadavre. Il avait des yeux perçant d'une couleur jaune doré et deux cornes sur le sommet du crâne. Il portait un manteau qui semblait avoir la même consistance qu'un nuage, une combinaison rayée noir et jaune et des gants avec ses initiales marquées dessus. Il s'approcha de Luffy, croisant les bras pour se donner un air menaçant, bien que ça n'intimida aucun des trois frères.

-Vous n'avez rien à faire ici ! Partez immédiatement ou je serai obligé de me débarrasser de vous !

-Il a l'air de mauvaise humeur le vieux…

-Je m'en occupe, déclare Luffy. Continuez la mission tous les deux !

-Tu es sûr ?

Le petit brun acquiesça, un large sourire sur les lèvres. Il attendait de pouvoir se battre et l'occasion s'était enfin présentée. Malgré son enthousiasme, il n'en restait pas moins sérieux et concentré. Caesar n'était pas un adversaire à prendre à la légère au vu de ses capacités de Logia. Mais Luffy s'était entraîné pendant six mois pour se préparer à ce genre de combat. Il était certain de pouvoir l'emporter seul. Ace et Sabo décidèrent de lui faire confiance et se précipitèrent vers les escaliers. Lorsqu'ils atteignirent le niveau supérieur, ils ne pouvaient plus entendre les bruits du combat opposant leur frère au scientifique en charge de cet endroit. Ils se retrouvèrent face à un long couloir, avec une seule porte tout au bout, maintenu fermée par plusieurs systèmes de sécurité complexe.

-Quoi qu'il veuille garder ici, dit Ace, c'est important.

-Une expérience tu crois ?

-On va bientôt le savoir.

Faisant à nouveau usage de ses pouvoirs, le brun détruisit la porte et ils purent découvrir ce que Caesar voulait garder secret. La pièce était entièrement blanche. Il y avait plusieurs tables avec du matériel scientifique et diverses machines. De grandes armoires étaient positionnées le long d'un mur, chacune contenant divers produits chimiques. Sur le côté, il y avait un porte-manteau avec des blouses blanches, des masques, des gants en latex et des lunettes de protection. Puis, tout au fond de la salle, il y avait des étagères remplies de ce qu'ils purent rapidement identifier comme étant des fruits du démon. Les deux frères s'en approchèrent, curieux de découvrir à quoi ils servaient. Sabo en prit un dans ses mains, l'observant attentivement. Il était rouge avec de petits motifs circulaires jaunes, et il avait la forme d'une grosse pomme.

-Pas de doute, c'est un fruit du démon.

-Pourquoi en a-t-il autant ? Le gouvernement les garde ici avant de les donner à leurs soldats ?

-Je pense plutôt qu'ils essaient de percer le secret de leur fabrication…

« Comment ont-ils été créés », voilà un mystère que personne n'est parvenu à résoudre. Le scientifique qui a mit au point les fruits du démon n'a laissé aucune trace écrite de ces travaux expliquant comment il a pu obtenir de tels résultats. De nombreuses personnes ont tentées de répondre à cette question, sans succès. Après vingt ans, il n'y a toujours pas d'explication. Sabo ne serait pas surprit d'apprendre que le gouvernement ait décidé de réunir ici les fruits du démons qu'ils avaient pu récupérer afin de percer le secret de leur fabrication. Il décida de chercher plus d'informations sur ce qu'ils avaient découvert dans les documents qui traînaient sur le plan de travail. Ace quant à lui, regardait les fruits avec un sentiment d'inconfort. Quelque chose n'allait pas, son instinct le lui disait. Son feu réagissait étrangement à ces fruits.

-Il y a un problème, pense-t-il. Un détail qui nous échappe…

C'est alors qu'il l'aperçut. Au milieu des autres fruits, un bien particulier dont l'apparence était caractéristique du pouvoir qu'il renfermait. Ace le prit délicatement entre ses mains, et ses flammes s'emballèrent. Elles apparurent sur ses épaules et le bout de ses doigts en réaction au contact avec ce fruit. D'une belle couleur orange, les petits ronds se terminaient en pointes, remontant vers le haut dans un motif particulier qui rappelait le feu. Ace n'avait aucun doute sur l'identification de ce fruit, puisqu'il était celui qui l'avait mangé il y a de cela plus de dix ans. Il tenait dans ses mains le Mera Mera no mi. Il se précipita vers Sabo qui lisait un rapport sur les expériences menées ici par Caesar. Il lui présenta le fruit et le blond pu lui aussi le reconnaître facilement.

-Ce ne sont pas des vrais, déclare Ace. Ce sont des copies des originaux.

-Ils espèrent pouvoir doter leur armée de tous les fruits du démons existant.

-Ils sont parvenus à récréer des fruits ! Ça veut dire qu'ils ont découvert le secret de leur fabrication ?!

-Non, je ne pense pas…

C'était l'hypothèse à laquelle serait venu Sabo en premier, mais certaines choses ne collaient pas. En lisant les rapports d'expérience, il pu constater que nombres de ces fruits avaient été testés. Les sujets d'expériences avaient tous réagit d'une certaine manière au produit et le bilan de tout cela n'était pas très concluant de son point de vue. Premièrement, Caesar avait tenté de reproduire des fruits de type Logia et Paramecia, comme le Mera Mera no mi que tenait Ace. Mais tous ceux qui en avait mangé un étaient morts immédiatement. Ils n'étaient pas en mesure de produire efficacement ces deux types de fruit du démon. Le dossier avait été classé en échec total. Apparemment, ces fruits-là avaient beaucoup trop de contraintes et ils ne pouvaient pas les reproduire assez fidèlement.

-S'ils avaient découvert comment ils ont été créés, il y aurait un taux de succès plus élevé.

-Qu'en est-il des Zoan ? Ils en parlent dans le rapport ?

-Oui, mais ce n'est pas forcément mieux…

Les chiffres étaient catastrophiques. Ils avaient testé ce qu'ils ont appelé les « SMILE » sur des centaines de personnes. Seulement 10% d'entre eux ont obtenus les pouvoirs que pouvait leur accorder leurs fruits du démon, en échange d'une incapacité totale de nager. Pour les 90% restant, ils ne pouvaient pas non plus nager, mais en plus de ça ils n'ont obtenu aucun pouvoir, et ils se retrouvaient incapable d'exprimer des émotions négatives telles que la colère ou la tristesse. Ils ne faisaient que rire, même quand ils ne le voulaient pas. Le pourcentage de réussite était beaucoup trop faible pour monter une armée, et Sabo supposa que le reste des comptes-rendus d'expérience concernait des solutions pour augmenter leurs chances.

-Ils disent quelque chose sur les 10% ?

-Attend une seconde… Oui ! Il y a un rapport sur les sujets positifs.

Les deux frères lurent ensemble les résultats. Apparemment, ceux qui avaient pu obtenir le pouvoir d'un Zoan avaient changé d'apparence physique de manière non réversible. Ils possédaient de caractères physiques propre à l'animal en question, voir même une fusion partielle avec ce dernier qui se retrouve doté d'une conscience qui lui est propre. Ces SMILE étaient encore plus difficiles à contrôler que les fruits du démon normaux, et ils n'offraient pas toutes les capacités de ces derniers puisqu'aucune transformation intégrale en animal n'était possible. Les effets des fruits du démon étaient donc considérablement réduits. De toute évidence, ce projet était encore incomplet.

-Il leur faudra des années avant d'obtenir quelque chose de concret.

-On ne peut pas les laisser continuer à développer ça !

-Non, c'est évident.

Trop de personnes se retrouveraient incapables de s'exprimer correctement si ces expériences venaient à se poursuivre. Ils ne pouvaient pas laisser une telle chose se produire. Ils avaient eu leurs propres problèmes à cause des fruits du démon, et ils n'étaient pas les seuls. Il était extrêmement difficile de pouvoir contrôler totalement ses pouvoirs. Mais avec des SMILE incomplets et instables, la tâche allait être d'autant plus ardue. Les incidents allaient se multiplier, et c'est un véritable carnage qui les attendait à l'arrivée. Même si Dragon aurait voulu avoir certains de ses documents, Sabo préférait éviter le moindre risque que quelqu'un puisse un jour poursuivre ces recherches.

-On va tout détruire. Les fruits, les rapports, tout ! J'expliquerai tout à Dragon moi-même.

-Je suis d'accord avec cette décision !

Ils réunirent au même endroit tout ce qui avait un lien de près ou de loin avec les SMILE. Ace s'assura personnellement que tout avait bien brûlé. Il ne devait rester aucune feuille, aucun dessin, aucun graphique ; rien qui pourrait indiquer l'existence de ces expériences ratées. Une fois que tous les documents étaient devenus ni plus ni moins qu'un tas de cendres, ils se chargèrent de détruire un à un tous les SMILE. Ils fouillèrent la pièce de fond en comble pour ne pas en oublier un seul, s'assurant qu'il n'y avait aucun autre endroit dans ce laboratoire où ils auraient pu être gardés. Une fois cela fait, ils quittèrent la pièce, ne laissant que la désolation derrière eux.

-Ce que nous avons découvert ne doit jamais être divulgué, déclare Sabo. Ça doit rester entre nous.

-Ne t'inquiète pas. Personne n'en entendra jamais parler.

Ils allaient emporter ce secret dans leur tombe, c'était une promesse. Il ne leur restait plus qu'à répartir divers explosifs dans toutes les pièces. Une fois qu'ils se seront tous retrouvés au point de rendez-vous dans l'ancien laboratoire abandonné, ils pourront tout activer en même temps et faire disparaitre pour de bon cet horrible endroit. Caesar était un homme détestable, pour créer une arme aussi mauvaise. Ils espéraient tous les deux que leur petit frère lui donne la raclée qu'il méritait. Une fois tous les explosifs en place, ils se dirigèrent en courant vers les escaliers.

-Rejoignons Luffy maintenant.

-Il doit certainement en avoir terminé avec Caesar maintenant…

-J'espère que tout se passe bien pour les autres.


Brook

Le bâtiment tout au Nord était vide. Aucun gardien ne venait ici plus que nécessaire. Si ce détail les avait intrigués, maintenant qu'ils s'y trouvaient, ils comprenaient pourquoi. Dès qu'ils quittèrent la passerelle menant du bâtiment central à l'aile Nord, le trio pu entendre des bruits vraiment effrayants. Cet endroit ressemblait beaucoup trop à un film d'horreur. Les hurlements qui retentissaient se propageaient dans les couloirs sombres et froids, comme un écho. Brook laissa échapper un jappement effrayé, se cachant derrière Franky tandis que le cyborg observait les alentours. Cet endroit était très sécurisé et pourtant la porte pour y entrer n'avait pas de code d'ouverture. Les personnes enfermées ici pouvaient difficile quitter leurs cellules, mais pouvaient facilement sortir du laboratoire. C'était plutôt étrange…

-Tu n'as pas à avoir peur Brook, sourit Robin. Ils seront plus effrayés par toi que tu ne l'es par eux.

-Ces hurlements ne sont pas naturels, gémit le squelette. Pourquoi ils crient comme ça ?

-Peut-être qu'ils sont en train d'être torturés…

-C'est autre chose, intervient Franky. On dirait… Des rires ?

En se concentrant plus attentivement sur les bruits, il devenait évident qu'il s'agissait de rires. Pourtant, ce sont les sujets d'expérience de cet abruti de Caesar Clown qui se trouvaient ici. Pourquoi riaient-t-ils ? Étaient-ils devenus complètement fou à force de subir les traitements de leur geôlier ? Robin s'approcha lentement, écoutant attentivement les bruits que faisaient ces pauvres gens. Ce n'étaient pas seulement des rires. Elle pouvait percevoir des sentiments à travers eux. Qui que soient ces personnes, elles avaient peur. Elles étaient tristes. Elles étaient nerveuses. Elles souffraient. Elles ne riaient pas parce qu'elles étaient heureuses, loin de là. En fait, ce n'étaient même pas des rires.

-Elles pleurent, souffle Robin. Ce sont des pleurs.

Franky et Brook échangèrent un regard. Ils ne pouvaient s'empêcher d'être en colère. Qu'ont-ils fait à ces pauvres gens pour qu'ils pleurent ainsi ? Pourquoi leurs pleurs ressemblent à des rires ? Pourquoi tout donnait l'impression que le monde se moquait d'eux ?! Ils ne pouvaient pas laisser ça durer plus longtemps. Ils étaient contents d'avoir été envoyé ici par Dragon. Ils allaient s'occuper eux-mêmes de libérer ces pauvres personnes. Ils allaient pouvoir faire quelque chose pour eux. C'était leur devoir en tant que Révolutionnaire après tout. Sans hésitation, ils s'enfoncèrent un plus loin dans les couloirs.

Il y avait plusieurs portes métalliques qui donnaient accès à différentes salles. Chacun d'entre elles avaient un nom. Il n'y avait pas de numéro, comme on pourrait s'y attendre, mais comme une sorte de code. La première s'appelait « Biscuit Room », la suivante « SMILE », etc… Robin émit l'hypothèse que ces noms avaient un rapport avec l'expérience réalisée sur ceux qui se trouvent à l'intérieur. Ce qui était étrange, c'était que ces noms n'avaient rien d'effrayant. Ils évoquaient plutôt des choses joyeuses, comme la nourriture ou les sourires. Mais les hurlements qu'ils entendaient depuis tout à l'heure venaient de la porte « SMILE ». Ce n'était pas très rassurant. Le trio avait peur de découvrir la vérité sur les expériences menées ici.

-Je commence par le « Biscuit Room », propose Franky.

-Tu vas pouvoir déverrouiller le système de sécurité, demande Robin.

-Pas besoin ! Je vais juste défoncer la porte !

-Mais Franky-san, proteste Brook.

Il n'eut pourtant pas le temps de finir sa phrase. Le cyborg fit pivoter sa main, faisant apparaître au niveau de son poignet un canon de pistolet. Il n'eut qu'à tirer une fois et la porte s'effondra immédiatement en avant. Ils entendirent des cris de surprises et de panique depuis l'intérieur de la pièce. Robin et Brook jetèrent un regard désapprobateur à Franky, qui s'excusa avec un air penaud. Il n'avait pas pensé qu'il pourrait faire peur aux personnes prisonnières dans la salle. De toute façon, c'était fait et ils n'avaient plus à s'en inquiéter. Ils entrèrent tous les trois dans la « Biscuit Room », surprit d'y trouver des dizaines d'enfants de toutes les tailles, qui les regardaient avec étonnement.

-Qui êtes-vous, demande l'un d'eux. Vous n'êtes pas les homme en jaune.

-Nous ne travaillons pas ici, répond Robin. Nous sommes là pour vous aider.

-Vous allez nous ramener chez nous, s'exclame avec espoir une petite fille.

-On va revoir nos parents ?!

En peu de temps, tous les enfants s'étaient réunis autour d'eux, les yeux brillants de larmes et d'immense sourire sur leurs visages. Peu habitués à ça, le trio ne savait pas trop comment réagir. Quoi qu'il en soit, ils ne pouvaient pas les laisser là. Ils devaient les emmener, et au moins les enfants semblaient disposer à coopérer. Se déplacer avec eux n'allait pas être facile, compte-tenu de la grande taille de certains, mais ils allaient se débrouiller. Robin les invita à les suivre et ils quittèrent la « Biscuit Room ». C'était la seule porte portant ce nom-là, alors ils espéraient qu'il n'y aurait pas d'autres enfants impliqués dans ces expériences cruelles. Franky s'occupa ensuite des portes portant le nom « SMILE ». Celles d'où venaient les rires avaient une pancarte portant l'inscription « Pleasures » et d'autres l'inscription « Gifters ». Quand les portes tombèrent, personne ne sortit et les pleures cessèrent brusquement.

-Nous ne sommes pas là pour vous faire du mal, déclare Brook. Nous allons vous faire sortir.

-Nous ne travaillons pas pour Caesar, ajoute Franky.

Petit à petit, plusieurs dizaines de personnes sortir. Ceux qui venaient de la salle « Gifters » avaient des parties à moitié animale, et des regards de terreurs. Ils réagissaient à chaque geste un peu vif, comme le ferait une bête sauvage acculée. Ils avaient de toute évidence beaucoup de mal à contrôler leur instinct animal. Ceux qui venaient de la salle « Pleasures » étaient normaux, si ce n'est l'immense sourire qu'ils arboraient tous. Malgré les larmes qu'ils avaient aux yeux, les tremblements de leurs corps et leurs postures recroquevillées ; ils laissaient échapper un petit ricanement de temps en temps. Ils avaient peur, mais pour une raison inconnue, ils ne pouvaient pas l'exprimer. Après quelques minutes à discuter calmement avec le trio, ils parurent rassurés.

-Faites-nous confiance, sourit Robin. Vous allez bientôt quitter cet endroit.

-Ils vont nous emmener à l'extérieur, ajoute un enfant.

Bientôt, les rires retentirent à nouveau, exprimant cette fois-ci le soulagement. Franky ne perdit pas de temps et libéra ceux qui étaient enfermés dans les autres pièces. Certains avaient des preuves physiques des expériences qu'ils avaient subi, d'autres n'avaient rien. Mais tous avaient l'air complètement traumatisés par ce qu'ils avaient vécus ici. Aucun d'entre eux n'accepta de raconter ce qui leur était arrivé, mais tous exprimèrent de la reconnaissance envers eux pour être venu les sauver. Une fois que tout le monde était réuni, Brook les compta et ils se dirigèrent vers la sortie. Le bâtiment Nord avait un accès direct vers l'extérieur. Le chemin était plus long mais ils n'auraient pas à traverser tout le laboratoire, au risque de tomber sur des gardes.

-Veillez les uns sur les autres, ordonne Franky. Essayons de ne perdre personne.

-Je reste près des enfants, déclare Robin.

-Je prend la tête, renchérit Brook. Suivez-moi tout le monde !

Le squelette se plaça à l'avant, guidant le groupe sous la tempête de neige. Robin était au centre, s'assurant que personne ne s'éloignait par erreur, et veillant à ce que tous les enfants soient bien près d'elle. Heureusement, ces derniers avaient parfaitement compris la situation. Ils s'aidaient entre eux pour avancer, les plus grands s'occupant de ceux qui ne savaient pas encore marcher. Tout à la fin du groupe, Franky se tenait près à intervenir au cas où des ennemis arriveraient pour les rattraper. Il s'assurait aussi que personne ne se perdait en cours de route. Ils ne devaient laisser personne derrière eux. De temps en temps, Brook s'arrêtait pour compter. Ils atteignirent bientôt le grillage qui séparait Punk Hazard du reste du monde. De gros camions de livraisons les attendaient, conduits par les hommes d'Ivankov, comme d'habitude. Soudain, les anciens prisonniers se stoppèrent brusquement, refusant d'aller plus loin.

-Qu'est-ce qu'il y a, demande Franky.

-Où vont ces camions ? Vous allez vraiment nous sauver ?

-Vous ne nous emmenez pas dans un autre laboratoire ?

La peur dans leur yeux était si forte. Ils ne voulaient pas espérer, et être ramenés violemment à la réalité. Ils ne voulaient pas croire qu'ils étaient sauvés, pour finalement retourner à nouveau en plein cauchemar. Et s'il s'agissait là que d'un transferts ? Ils avaient accepté de faire confiance à ces gens car ils semblaient gentils et différents, et qu'ils étaient désespérés. Mais jamais ils ne pourraient supporter une trahison après ça. Le trio comprenait ce qu'ils ressentaient. Ils devaient les rassurer, leur prouver que ces camions allaient les emmener en lieu sûr, et non pas vers un autre laboratoire. Brook décida alors de sauter dans l'un des camions.

-Je vais vous accompagner ! Si c'est un piège, alors je suis pris dedans moi aussi !

-J'y vais aussi, renchérit Franky.

-Nous ne pouvons pas tous y aller, leur rappelle Robin en riant.

Les anciens prisonniers se regardèrent entre eux, surprit par ce comportement. Puis les enfants rejoignirent Brook dans le camion en riant aux éclats, très enthousiastes à l'idée de voyager avec le squelette. Pourtant, ils lui firent eux-mêmes la demande de rester ici. Les autres approuvèrent, demandant aux trois Révolutionnaires de ne pas les accompagner, qu'ils leur avaient prouvé qu'ils pouvaient avoir confiance en eux.

-Les médecins étaient gentils avec nous. Allez les sauver s'il-vous-plaît.

-Et faites disparaitre cet endroit !

Alors que la liberté leur tendait les bras, ils ne pouvaient que penser à ceux qui étaient encore prisonniers de cet enfer. Ils méritaient d'être sauvés eux-aussi. Robin leur promit de le faire, et que bientôt ce laboratoire n'existerait plus. Les camions s'éloignèrent bientôt en direction de la frontière, sous les regards émus du trio. Franky éclata même en sanglot et Brook tenta de son mieux de le rassurer tout en pleurant lui aussi. Une fois les camions hors de vue, Robin se tourna vers eux avec une expression déterminée.

-Retournons au laboratoire, ordonne-t-elle. Nous devons découvrir ce qui leur est arrivé.


Sanji

Malgré tout ses efforts, Sanji ne parvenait pas à se concentrer. Il était seul avec Zoro, et ça l'agaçait de ne pas pouvoir s'empêcher de penser à lui. Il n'arrêtait pas de penser à la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls tous les deux. Ils avaient combattu contre deux membres du CP9, Kaku et Jyabura. Sanji avait retrouvé le sabreur blessé et ce dernier l'avait pris dans ses bras. Comme ça, sans prévenir, et sans lui donner la moindre explication sur ce geste aussi soudain qu'inattendu. C'était surprenant de sa part. Zoro n'exprimait que très rarement ses sentiments, surtout quand il s'agit d'inquiétude. Il ne cherchait pas non plus de réconfort. Sanji avait deviné que son geste avait un rapport avec ceux qui avaient autrefois attaqué son village. Alors pourquoi il y pensait encore ?! Six mois s'étaient écoulés depuis bon sang !

Il ne pouvait pas oublier la sensation des bras de Zoro autour de lui, sa chaleur, son souffle contre sa peau. Ce n'était pourtant pas le moment de se remémorer cet instant ! D'autant plus qu'il était le seul des deux à se tourmenter pour ça. Zoro agissait comme si ce n'était jamais arrivé. Ça énervait Sanji d'être le seul à être troublé par cette étreinte qu'ils avaient partagée. Ça l'agaçait encore plus d'être en colère. Zoro n'y pensait plus et c'était tant mieux ! Il n'y avait pas à en reparler ! Le plus bizarre des deux, dans l'histoire, c'était lui ! Il n'avait pas à s'en soucier, alors pourquoi il continuer de le faire ?! Ce maudit cactus refusait de le laisser tranquille ! Oh non, Sanji n'avait certainement pas envie d'être prit à nouveau dans les bras par Zoro !

Si le sabreur y tenait cependant, il ne refuserait pas…

-Revient sur terre Ero Cook, grogne Zoro.

-La ferme ! Je suis totalement concentré !

-C'est ça, on va dire que je te crois.

Sanji lui adressa un doigt d'honneur pour toute réponse. Il n'allait pas se lancer maintenant dans une nouvelle dispute avec lui. Ce n'était pas le moment, ils avaient des choses à faire. Ils se trouvaient dans le bâtiment principal, qui était aussi le plus grand bâtiment de tout le complexe. Ils avaient de nombreux explosifs à installer et pas de temps à perdre en discutant. Ils avançaient terriblement lentement, peut-être même trop. Ils n'étaient encore que dans le hall d'entrée là ! Bon d'accord, il était immense mais ce n'était pas une excuse ! Ils avaient encore beaucoup d'autres endroits à inspecter. Pour la défense de Sanji, le fait qu'il devait également surveiller Zoro pour qu'il ne se perde pas le ralentissait considérablement.

-Je vais finir par te mettre une laisse !

-Je ne suis pas un chien !

-Même les chiens savent retrouver leur chemin, stupide plante verte !

Ils se jaugèrent d'un regard mauvais, avant de retourner chacun à ce qu'il faisait. En apparence, tout était normal, mais il y avait un certain malaise entre eux. Ils n'arrivaient pas à agir l'un avec l'autre comme ils le feraient habituellement. Ils se provoquaient mutuellement plus par réflexe que par réelle envie. Il y avait comme un silence assourdissant entre eux. Il y avait tellement de choses qu'ils voulaient se dire, sans y parvenir. Sans trouver le courage de le faire. Se disputer, c'était le seul moyen qu'ils avaient trouvé pour rendre la situation normale, pour ne pas alarmé l'autre, pour ne pas reconnaitre que quelque chose n'allait pas. Mais tous ces non-dits étaient pesants. Zoro n'aimait pas cette sensation. Il devait mettre un terme à cette situation au plus vite. Si ça continuait comme ça plus longtemps, ils risquaient d'avoir des problèmes à l'avenir.

-Ça suffit, déclare-t-il, faisant sursauter Sanji.

-Qu'est-ce qui te prend ?!

-On ne peut pas juste s'ignorer ! Parlons !

-Là ?! Maintenant ?! Mais on est en mission idiot !

Il est vrai que le moment était mal choisi pour faire ça, mais Zoro l'avait décidé et il ne voulait pas revenir sur son choix. Ce serait trop gênant sinon… Alors, sans attendre l'accord de Sanji pour avoir avec lui cette discussion qu'ils s'efforçaient d'éviter depuis longtemps ; il rejoignit le cuisinier en quelques pas. Ce dernier était au bord de la panique. Qu'est-ce qu'il allait faire ? Le prendre dans ses bras encore une fois ? Il voulait parler, mais de quoi ? Étaient-ils sur la même longueur d'onde tous les deux ? Si ça se trouve, ils ne parlaient même pas de la même chose ! Il aurait pu se gifler pour être aussi hors de lui au moment où il devait rester calme et concentré. Ils étaient en mission bordel ! Zoro prit alors les mains de Sanji, approchant son visage beaucoup trop près du sien.

-Je ne sais pas quoi faire. C'est ta faute.

-Hein ?!

-Je suis nerveux. Je n'ai jamais ressenti ça avant. Il y a plein de choses que je voudrais faire avec toi, et je sais que je ne peux pas…

-Faire… Avec moi… Quoi ? Je ne comprends pas…

-Je voudrais… Te tenir contre moi et ne plus jamais te lâcher. Et je sais que tu me laisserais le faire.

Sanji rougit brusquement, bégayant des protestations à peine audibles. Zoro avait compris. Il savait en quelque sorte ce qu'il ressentait. Essayait-il de lui faire comprendre qu'il était comme lui ? Ils éprouvaient des choses qu'ils ne pouvaient pas identifier. Ils ne savaient pas quoi faire avec ces sentiments qui les étouffaient. Ils étaient partagés entre leurs envies, et cette impression que ce n'était pas correct, qu'ils ne pouvaient pas céder à leur pulsion. Pourtant ils partagés les mêmes besoins. Ils voulaient tous les deux la même chose sans pouvoir l'avouer. Ils étaient devenus une source de réconfort l'un pour l'autre, et ils étaient sur le seuil d'une porte qu'ils n'osaient pas franchir. S'ils le faisaient, aucun retour en arrière ne serait possible.

Zoro était prêt à le faire cependant, mais il n'était pas sûr que Sanji le suivrait de l'autre côté.

-Je ne peux pas rester comme ça, avoue Zoro. On doit tout mettre au clair entre nous. Prendre une décision.

-Je suis d'accord, mais…

-Je ne te demande pas de le faire tout de suite. Mais bientôt…

Il ne voulait pas trop en demander à Sanji. Il avait l'impression de le pousser, de le forcer à faire quelque chose alors qu'il n'était pas prêt. Il ne voulait pas lui mettre la pression, mais il avait besoin de connaître les limites. Il voulait savoir où ils en étaient. Ils avaient laissé leur relation se développer sans se poser de question, sans savoir où elle allait. Mais maintenant ils étaient perdus. Il leur fallait des réponses. Sanji comprenait cela, et il était reconnaissant envers Zoro de ne pas exiger quoi que ce soit de sa part. Il sourit au sabreur et pressa ses mains doucement, acceptant la proposition. Quand cette mission sera terminée, ils parleront tous les deux. Ils décideront de ce qu'ils doivent faire.

Quand Zoro recula, il se figea brusquement, regardant autour de lui.

-Qu'est-ce qu'il y a, demande Sanji.

-Il y a quelqu'un…

Pendant les six mois d'entraînement, ils avaient tous les deux développer deux types de Haki et avaient apprit à le perfectionner. L'instinct de Zoro l'avait prévenu d'un danger et il avait activer son haki de l'observation pour l'identifier. Sanji comprit immédiatement à l'attitude de Zoro que cette personne n'était pas un simple gardien, et chercha lui aussi. Il était plutôt doué avec le Haki de l'observation et il ne tarda pas à repérer leur ennemi. Mais ce dernier se déplaçait beaucoup trop rapidement pour qu'il sache de qui il s'agissait. Soudain, il vit cette personne changer furtivement de direction, se jetant sur eux.

-Zoro !

-Je sais…

Le sabreur dégaina deux sabres et les plaça en croix devant lui, bloquant le coup de l'adversaire. Il leva les yeux, surprit de voir qui se trouvait en face de lui. Il entendit Sanji lâcher un petit cri de surprise. Ça s'était plutôt inattendu, mais Zoro mentirait s'il disait qu'il n'était pas content de la tournure des évènements. Il ne pouvait pas espérer une meilleure occasion. Il parvient à repousser la lame de leur ennemi, qui recula de quelques mètres. Ce dernier avait l'air à la fois impressionné et contrarié. Zoro se redressa, étirant brièvement ses membres avant de détacher le bandeau autour de son bras.

-On ne s'attendait pas à te voir ici Œil de Faucon.

-La surprise est partagée Roronoa…

Mihawk était enfin arrivé ici. Il avait prévenu les Révolutionnaires de sa venue, avant de savoir toute la vérité. Maintenant, il regrettait de l'avoir fait. Mais il n'était pas trop tard pour intervenir. Cependant, il allait devoir affronter ce jeune épéiste aux cheveux verts avant, et son instinct lui disait que ça ne serait pas facile. Il était différent de la première fois qu'ils s'étaient battu l'un contre l'autre. Il avait appris de ses erreurs et progressé. Le vaincre ne sera pas évident, mais Mihawk n'allait pas déclarer forfait si vite. Ce n'était pas son genre. La tension monta rapidement entre eux, et Sanji n'aimait pas ça. Un combat contre un Shichibukai n'était jamais une bonne chose. Il devait intervenir.

-Pourquoi êtes-vous ici, demande-t-il.

-Pour vous empêcher de faire une grosse erreur.

-De quoi parlez-vous ?

-Je sais que Dragon convoite les fruits du démon qui sont créés ici. Votre espion nous l'a dit.

Sanji et Zoro échangèrent un regard, ne comprenant rien au discours de Mihawk. Quels fruits du démon ? Ce laboratoire était capable d'en produire ?! Ils n'étaient pas au courant. Ils doutaient même que Dragon l'ait su. D'ailleurs, ce n'était pas le genre de chose qu'il souhaitait avoir en sa possession. Il leur aurait plutôt demandé de les détruire non ? Et qu'est-ce que c'était que cette histoire d'espion ?! Ils n'étaient pas très rassurés. Qu'avait fait ce traitre exactement ? Ils espéraient qu'il n'avait pas causé de problèmes au quartier général en leur absence. Mihawk remarqua leur inconfort. Il leur devait quelques explications en effet.

-Teach avait placé un de ses hommes parmi vous pour vous espionner.

-Qui, exige Zoro.

-Je l'ignore, mais j'ai prévenu Dragon. Il doit certainement s'en être chargé maintenant.

Il avait eu juste le temps d'appeler le quartier général pour les mettre au courant de la présence de cet espion dans leur rang. Il avait eu Eustass Kid au téléphone, mais il lui faisait assez confiance pour gérer cette histoire avec son chef. Après ça, il avait proposé de se rendre lui-même ici pour s'occuper des Révolutionnaires. Il comptait les aider à s'échapper, mais Doflamingo avait exigé de partir avec lui. En chemin, le blond lui avait alors révélé les expériences qui étaient menées dans ce laboratoire, ainsi que l'objectif de Dragon. Il voulait s'approprier les faux fruits du démons et avait envoyé sa meilleure équipe pour les récupérer.

Il avait accepté de devenir leur allié par respect pour Shanks. Il avait une grande confiance en son ami aux cheveux roux, mais pas du toute en Dragon. Il ne serait pas surpris d'apprendre que Shanks n'était pas au courant de ce qu'il se passait ici. Dragon était quelqu'un de gentil et de prévenant, il devait le reconnaître, mais il n'avait pas usurpé son titre de chef. Il était rusé et il savait mener une guerre. Mihawk ne pouvait pas le laisser s'emparer de ces armes dangereuses. Alors, même si ça signifiait la fin de leur alliance, et peut-être même sa propre fin, il allait s'interposer.

-Je ne peux pas vous laisser mettre la main sur ces fruits !

Zoro fronça les sourcils. Ne toute évidence, il y avait méprise. Mihawk avait reçu de mauvaises informations de cet espion. Mais il aurait beau essayer de l'expliquer la vérité et de le convaincre de leur innocence, il savait que jamais le sabreur ne le croirait. Ils étaient dans deux clans opposés et il était normal qu'il se méfie de lui. Zoro en aurait fait autant à sa place. La seule façon de régler les choses était de se battre l'un contre l'autre. Il noua son bandeau noir autour de sa tête, retirant les manches de son kimono pour le laisser pendre autour de sa taille. Il se tourna ensuite vers Sanji, lequel était arrivé à la même conclusion que lui et se tenait prêt pour le combat.

-Je vais l'affronter, déclare Zoro. Seul.

-Tu n'es pas sérieux ! Il…

-Sanji. Ne discute pas.

C'était à lui de le faire. C'était son objectif. Son rêve de devenir le meilleur épéiste du monde, c'était sa seule occasion de le réaliser. C'était à lui d'affronter Mihawk. D'autant plus qu'ils devaient poursuivre la mission. Ils ne pouvaient pas perdre leur temps à l'affronter tous les deux. Sanji en avait conscience mais il ne pouvait pas se résoudre à laisser Zoro seul face au Shichibukai. Malheureusement, il n'avait pas le choix. Il devait se résigner à partir et le laisser derrière lui. Il s'approcha de lui, posant une main sur son épaule et murmurant quelques mots pour que seul Zoro puisse l'entendre.

-Tu n'as pas intérêt à mourir.

Zoro sourit, et pour Sanji ça comptait comme une promesse. Lentement, d'un pas hésitant, Sanji s'éloigna de lui. Il le fixait longuement, tout en essayant de se convaincre que tout allait bien se passer. Puis il tourna les talons et partit en courant. Zoro se positionna de sorte à bloquer le chemin à Mihawk si toutefois celui-ci décidait de poursuivre Sanji. Il glissa l'un de ses sabres entre ses dents, prenant les deux autres bien en main. Mihawk lui adressa un signe de tête, acceptant le défi, se mettant lui aussi en position pour se battre. Le moment de la confrontation que Zoro avait attendu de longues années durant était enfin arrivé.

-A nous deux, Œil de Faucon.


Law

Remplir sa part de la mission n'avait pas prit beaucoup de temps. Le bâtiment dont il devait s'occuper était petit. Il s'agissait plus d'une réserve ou d'un débarras qu'autre chose. De plus, Law n'y avait croisé personne. Cependant, il avait entendu l'alarme se déclencher. Il n'était pas vraiment surpris par la tournure des évènements, et il savait qu'il n'avait pas de soucis à se faire pour les autres. Malgré tout, il avait un mauvais pressentiment qu'il ne pouvait ignorer. Il s'était senti mal peu de temps après s'être séparé du reste de l'équipe. Il avait fait ce qu'il devait faire rapidement et ensuite il avait décidé de retourner directement au point de rendez-vous pour attendre les autres. La tempête de neige ne s'était pas calmée, mais ce genre de climat ne le dérangeait pas vraiment. Au fur et à mesure qu'il avançait, cette impression d'être observée grandissait de plus en plus. Il entendit soudain un craquement et se retourna, dégainant son sabre et plaçant la lame de ce dernier contre la gorge de l'homme qui le suivait.

-Je sais que ce n'est pas le moment, mais tu es sexy quand tu fais ça…

-Kid ?!

Son petit-ami était bien la dernière personne que Law s'attendait à croiser dans un endroit pareil. Kid le regardait avec un petit sourire narquois, les mains levées bien en évidence. Law préféra ne pas commenter ce qu'il avait dit juste avant, retirant son épée. Il était soulagé de savoir que la personne qui le suivait était Kid, même s'il ne comprenait pas ce qu'il faisait là. Kid s'approcha de Law, le prenant dans ses bras pour l'attirer contre lui dans une étreinte serrée. Le brun fronça les sourcils, sentant que quelque chose n'allait pas. Kid était tendu, le tenant comme s'il avait peur qu'il ne disparaisse soudainement. Law leva les yeux vers lui, le regardant avec incompréhension. Il se comportait bizarrement. Il n'avait jamais paru aussi inquiet auparavant. Kid s'écarta soudainement, le prenant par la main et le tirant pour le forcer à avancer.

-Kid, qu'est-ce qui te prend ?! Qu'est-ce que tu as ?!

-Tu dois partir d'ici.

-Quoi ? Pourquoi ?

-Doflamingo et Mihawk sont ici.

Law sentit son sang se glacer lorsqu'il entendit le nom de Doflamingo. Il espérait que ce n'était qu'un mensonge, qu'une mauvaise blague. Pourquoi serait-il venu ici de toute façon ? Law se retrouva incapable de parler, pétrifié. Il se laissait traîner par Kid, sans vraiment le réaliser, la tête pleine de souvenirs. Il revoyait le sourire de Doflamingo, son arme pointée sur Corazon, son regard plein de haine. Il avait l'impression d'entendre son rire cruel. Il avait mal à la poitrine et il se sentait perdu. Ses cauchemars d'enfance refaisaient surface avec violence et il ne pouvait penser qu'à une seule chose.

Protéger ses amis de Doflamingo.

-Je dois y retourner !

-Ne soit pas stupide ! Tu dois t'enfuir !

-Je ne peux pas laisser les autres derrière moi !

-Law, c'est toi qu'il veut ! Si tu restes ici, il finira par te trouver !

-Et s'il trouve Luffy, il le tuera !

Law ne savait pas comment ils avaient pu le savoir, mais si Mihawk et Doflamingo étaient ici, c'était peut-être pour le jeune garçon au chapeau de paille. Luffy était fort, mais le blond n'était pas un ennemi facile. Law n'allait pas les laisser s'affronter, ni même se voir. Lui vivant, Doflamingo n'approchera pas de Luffy. Il s'arrêta brusquement de marcher, se dégageant de la prise de Kid. Il devait y retourner immédiatement. Mais le roux se plaça devant lui, lui bloquant le chemin. Il ne pouvait pas laisser Law se jeter dans la gueule du loup. Il allait le protéger quoi qu'il arrive, et ce même si le brun n'était pas d'accord.

-Je ne te laisserai pas y aller !

-Pousse-toi de là Kid.

-Non ! Si tu es si inquiet, alors j'irai les chercher. Je reviendrai avec Luffy et les autres. Toi, tu dois te mettre à l'abri !

Quand Kid était arrivé ici, il n'avait qu'une seule idée en tête : mettre Law a l'abri avant que Doflamingo ne le retrouve. Il était sa priorité. S'il devait retrouver lui-même tous les autres membres de l'équipe pour que Law accepte de s'enfuir, alors il n'hésiterait pas une seule seconde à le faire. Il n'avait pas peur des Shichibukai ou de ce qu'ils pourraient lui faire. Law passait au-dessus de tout. Quand le chirurgien se figea, Kid pensa qu'il avait gagné. Il cru que le brun allait céder et partir, qu'il allait accepter que Kid le protège. Mais Law était bien loin d'être d'accord avec ça.

Tous ceux qui se sont opposés à Doflamingo l'ont payé cher. Corazon, qui était pourtant son frère, était mort pour avoir tenté de partir avec lui. Il voulait seulement être libre, mais Doflamingo le voulait. Il n'hésitait pas à faire couler le sang pour obtenir ce qu'il désirait. Kid lui avait fait face bien trop souvent. C'était lui qui l'avait emmené, qui l'avait libéré de sa prison. C'était lui qui avait tenu tête à Doflamingo à Marineford. Le blond avait l'intention de le tuer, c'était évident. Depuis leur confrontation sur le champ de bataille, il était l'une des personnes que Doflamingo voulait anéantir en priorité. Tout ça parce que Kid voulait le protéger ? Law ne laisserait jamais une chose pareille arriver.

-Va-t'en Kid.

-Quoi ?!

-Je n'ai pas besoin de toi. Tu peux partir, je vais me débrouiller.

-Attend… Tu n'es pas sérieux !

Law fit de son mieux pour ne laisser apparaitre aucune émotion sur son visage alors qu'il regardait Kid. Il ne voulait pas que le roux remarque son inquiétude. Il savait que jamais Kid n'accepterait de partir, mais il devait le convaincre de le faire. S'il se trouvait face à Doflamingo, il pourra s'en sortir, mais pas Kid. Il se ferait tuer immédiatement, et Law ne le supporterait pas. Son petit-ami était têtu. Il avait beau avoir conscience du danger, il n'aurait aucun scrupule à se dresser contre Doflamingo. Mais Law s'était fait une promesse ; celle d'affronter le blond lui-même, de se battre de toutes ses forces pour le vaincre, de ne plus se cacher. Il devait mettre un terme à cette histoire par ses propres moyens. C'était son devoir, et pas celui de Kid. Peu importe si ce dernier ne voulait pas l'accepter. Les deux hommes se toisaient maintenant avec colère.

-Merci de t'être inquiété pour moi, mais ça va.

-Law, grogne Kid sur un ton d'avertissement.

-Je ne veux pas de ta protection. Je te l'ai déjà dit, je ne suis pas une petite chose fragile qu'il faut protéger !

Kid serra le poing. Il ne comprenait pas pourquoi ils se disputaient maintenant. Pourquoi Law refusait de partir ? Pourquoi il refusait son aide ? Pourquoi il refusait cette main qu'il lui tendait. Kid ne voulait que son bien, qu'il lui obéisse pour une fois. Il ne voulait rien de plus. Qu'est-ce que Law pensait ?! Qu'il allait le laisser retourner dans ce laboratoire tout en sachant que Doflamingo s'y trouvait ?! Il le sous-estimait. Kid se rapprocha de Law, lui jetant un regard noir. Le brun soutenait son regard avec un air de défi qui agaçait encore plus le roux.

-Tu t'imagine vraiment que je vais t'écouter ?! Tu me prends pour qui Law ?!

-Tu ne m'as pas entendu ? Je ne veux pas de ton aide.

-Si, j'ai entendu, mais je m'en fou ! Je t'aime et je refuse de te laisser tomber !

Kid avait toujours imposé ses sentiments à Law. C'était peut-être égoïste, mais il s'en fichait complètement. Il n'avait pas honte de ce qu'il ressentait. Il n'avait pas honte de dire qu'il aimait Law, qu'il était prêt à tout pour lui. Et si ça ne lui plaisait pas, c'était pareil. Rien ne pourra changer ce qu'il ressent. Il avait toujours été guidé par la haine et la vengeance, mais grâce à Law, ce n'était plus le cas. Maintenant, il se battait pour lui, parce qu'il était la personne la plus importante à ses yeux.

-Alors arrête de m'aimer.

Ces mots lui firent l'effet d'une gifle. Law avait parlé avec un ton froid, regardant Kid avec mépris. Ce dernier se retrouva complètement démuni. Ça faisait mal de l'entendre, plus mal qu'il ne le pensait. Law se sentit immédiatement coupable. Il n'aimait pas voir cette expression sur le visage de Kid, comme s'il l'avait trahi. Il avait envie de s'excuser, mais il ne pouvait pas le faire. Il devait lutter pour ne pas se jeter dans ses bras et tout avouer. « Je ne pense pas un seul instant ce que je dis » avait-il envie de crier. « Je ne veux pas que tu arrêtes de m'aimer. Je veux rester avec toi ». Kid serra les dents, scrutant Law comme pour lire en lui.

-Qu'est-ce que tu racontes…

-Si tu t'y opposes, je t'éliminerai. Ça ne me dérange pas.

Kid se sentait encore plus en colère. Pas parce que Law ne le considérait pas comme quelqu'un d'important. C'était tout l'inverse justement. Kid le connaissait par cœur, il n'y avait rien que le chirurgien pouvait lui cacher. Il avait compris que tout cela n'était qu'un mensonge. Law essayait de lui faire croire qu'il n'éprouvait rien pour lui, mais c'était évident qu'il n'était pas honnête. Il tremblait, et il semblait nerveux. Il pensait que Kid ne verrait pas sa douleur. Il avait encore plus mal que lui. C'était ce qui énervait Kid. Law le pensait au faible au point de se sentir obligé de lui servir ce mensonge ridicule ?! Il pensait qu'il ne remarquerait rien, qu'il allait juste s'en aller ?! Eh bien il se trompait.

-Law…

-Je m'excuse de devoir interrompre votre petite querelle d'amoureux.

Les deux garçons se figèrent à l'entente de cette voix. Ils n'eurent aucun mal à le reconnaître. Ils firent volte-face, apercevant une silhouette à travers la tempête, qui se dirigeait vers eux. Law sentit la terreur, mélangée à la haine, l'envahir au fur et à mesure que cette personne s'approchait. Ils se faisaient désormais face tous les trois, alors qu'un sourire carnassier s'étirait sur les lèvres du nouvel arrivant. Un nom s'échappa d'entre les lèvres de Law, craché avec dégoût et rancune.

-Doflamingo.

-Ça faisait longtemps Law.


A suivre

Désolé d'avoir tardé à le poster !

Vous comprenez maintenant pourquoi le chapitre 40 est un de mes préférés, même s'il va être très difficile à écrire ! Zoro et Mihawk vont enfin s'affronter, et Doflamingo entre en scène ! Je pense que vous ne serez pas déçu des prochains chapitres ! C'est un arc que j'avais très envie d'écrire ! Je vais essayer de ne pas trop traîner à rien faire pendant mes vacances pour vous sortir le chapitre 40 dimanche prochain !

Quand je pense que vous auriez dû attendre deux semaines pour que le poste normalement...

Je n'arrive pas à croire que je sois bientôt au chapitre 40... Merci beaucoup à vous tous pour lire cette fiction et partager cette aventure avec moi ! J'espère que le reste vous plaira tout autant !

A bientôt pour le prochain chapitre !