Bonjour à tous,

Voici le nouveau chapitre et je vous préviens... je me suis donnée comme ja-ja pour tous vos petits coeurs ! Croyez moi, je ne suis pas peu fière de ce chapitre qui regorge d'émotions fluffy... J'en ai pleuré plusieurs fois d'ailleurs...

Je vous laisse donc lire et j'espère que vous aimerez !

Merci aux filles du Discord 3 Je vous aime d'amour !

P.S Concernant le titre moche du chapitre sachez que le bureau des plaintes se trouve auprès de Tekilou (3 que j'aime de fou. )


Chapitre XLI

(Ou Chapitre XXXXI )


Il avait passé la matinée du samedi à dormir. Il n'avait strictement rien fait à part profiter de dormir. De récupérer. De retrouver la sensation de cette paix qui l'avait quittée depuis longtemps.

Il s'était levé à midi, s'était traîné en pyjama jusqu'à la salle à manger et y avait trouvé son tuteur assis à table, devant un repas fumant.

- Bonjour

- Bonjour.

Il le vit relever les yeux sur lui et observer sa tenue. Et à ce moment, il en aurait donné sa main à couper, il avait vu se former un micro-sourire sur le faciès normalement si neutre du professeur. S'asseyant en face de lui, à "sa" place habituelle, il vit immédiatement apparaître devant lui une assiette pleine à ras bord d'oeufs brouillés, de saucisses, de toasts et autres joyeusetés.

S'emparant de sa fourchette, il la planta dans les œufs tout en observant l'adulte, hésitant à parler librement de ce qui le travaillait.

- Quand tu auras fini de manger, il serait temps que nous discutions de cette histoire d'adoption.

Bien. Il semblerait qu'il n'ait, finalement, pas besoin de mettre le sujet sur la table. Son tuteur n'avait pas oublié et avait pris les devants.

- On peut en parler maintenant aussi…. ?

Il le vit froncer doucement les sourcils, comme s'il réfléchissait à la proposition avant de soupirer. Il posa ses couverts et hocha la tête.

- Une adoption sorcière n'a rien à voir avec les procédures administratives Moldues.

- C'est -à -dire… ?

Il se doutait un peu que tout cela n'était pas sans conséquence magique mais il ne pu empêcher son cœur de battre un peu trop vite, une angoisse sourde venant piquer ses sens.

- C'est-à-dire qu'une adoption sorcière est bien plus conséquente que ce que font les Moldus. Il s'agit d'un lien magique. Lorsqu'un adulte adopte magiquement un enfant sorcier, il y a un sort qui lie les deux personnes. Cela permet, par la suite, à l'enfant de pouvoir être reconnu par les principales instances magiques.

Haussant lentement un sourcil, il se souvint alors de Gringotts. Les gobelins savaient toujours qui était affilié à qui… et il ne s'était jamais demandé comment.

- Si tu choisis de signer ces papiers, cela entraînera plusieurs choses. La première est une enquête du Ministère et notamment du Département des Enfants Sorciers. Ils voudront s'assurer que tu n'es pas forcé à te lier à moi.

- Mais je suis majeur !

- Peu importe. Une adoption concerne toujours un lien de filiation et de ce fait, ils enquêteront. D'autant plus en ce qui te concerne au vu de ton...Statut particulier. Et du mien.

S'il comprenait quel était son statut, il se rembrunit brusquement en comprenant qu'on risquait de lui poser des problèmes au vu des antécédents de son tuteur. Relevant un regard sombre sur l'adulte, il reposa lentement ses couverts.

- Ils n'ont pas intérêt à venir dire quelque chose…

- Ils auront forcément quelque chose à dire. L'idée étant que nous devrons, le cas échéant, ignorer simplement ces imbéciles bien pensants.

La voix réfrigérante du Maître des potions alors qu'il articulait lentement le fit un peu sourire. Calmant la colère naissante dans son ventre, il reprit alors la parole.

- Donc… à part cette enquête… ?

Il vit le professeur le regarder, perdant cette expression froide alors qu'il semblait vouloir le sonder.

- Ils enquêterons sur la raison pour laquelle tu as terminé chez moi… Et pourquoi ta famille Moldu a abandonné tout droit sur toi…

Un frisson glacial glissa doucement le long de sa colonne vertébrale alors qu'il comprenait enfin ce qui justifiait le regard grave de l'adulte. Ah… Alors c'était là qu'ils en étaient…

Fixant son assiette à moitié entamée, il se sentit plonger lentement dans ses souvenirs. Il revit les scènes avec son oncle. Les brimades incessantes de sa tante… Les coups de son cousin. Les viols. La chasse au Harry. Le placard. Les insultes.

Il y assistait comme un spectateur. Il voyait la scène se dérouler sous ses yeux. Les protagonistes muets. La violence des images non moins atténuée. Pourtant...ce n'était plus aussi douloureux à voir.

Plus aussi immonde. C'était… Quelqu'un d'autre. Quelqu'un qu'il n'était plus. C'était juste mort. Loin. Passé.

Et pour une fois, il ne sentit pas le poison de la peur venir s'infiltrer dans ses veines, nécrosant sa chair aussi sûrement que s' il s'était plongé dans un bain d'acide.

Non.

- Harry… Harry ?

Revenant sur terre, il releva les yeux sur son tuteur qui le fixait, les sourcils froncés, apparemment prêt à se lever pour venir le secouer et le faire revenir à lui.

- C'est bon.

- Je te demande pardon… ? Qu'est-ce qui est bon ?

- Que le Ministère découvre pourquoi je suis ici… Je m'en fiche…

Il le vit se figer avant d'hausser un sourcil, incrédule. Ouais. Lui non plus n'aurait jamais cru que ce genre de chose arriverait. Il était persuadé que cela le poursuivrait jusqu'à la fin de ses jours.

Mais le temps avait fait son effet. Draco avait fait son effet. Snape avait changé les choses. Et à la place des plaies béantes de son passé, il ne restait que les cicatrices à la place.

Souriant un peu, il haussa une épaule avant de se remettre à manger.

- Ça restera confidentiel de toute manière …. non ?

- ...bien évidemment. Ce serait regrettable pour la personne responsable si ce n'était pas le cas…

La voix traînante et dégoulinante de mépris le réconforta encore une fois. C'était fou à quel point il avait besoin de ça. D'être protégé. D'être celui qui, pour une fois, était faible. Et il aimait ça. Vraiment. Sans aucune honte.

- Alors ça va… Si on doit passer par là…

Il vit l'adulte prendre une lente inspiration, comme s'il soufflait après avoir passé une épreuve…

- Ensuite… si l'enquête conclut que tout cela est possible, alors, nous seront convoqués par les Langues-de-Plomb pour qu'ils s'occupent du rituel magique

- Les Langues-de-Plomb ?

Il avait déjà vaguement entendu parler de ce département, mais il en savait peu. Ils n'avaient jamais étudié cela en cours...Du moins, pas qu'il ne s'en souvienne.

- Oui. Il s'agit d'un Département autonome. Ils ne sont affiliés à aucun gouvernement et chaque pays est doté d'un contingent restreint de sorciers formés à cela.

- Et...ça consiste en quoi cette cérémonie ?

- Je ne sais pas. Personne n'a connaissance des différents rituels et de leurs détails justement pour éviter tout débordement. Seules les Langues-de-Plomb sont habilitées à s'occuper de cela. Mais cela engendrera plusieurs choses.

Il vit Snape prendre une petite inspiration cette fois et plonger son regard dans le sien.

- Tout d'abord, ton essence magique va être altérée. Elle portera un peu de la mienne et de celle de la Famille Prince.

Il hocha la tête...Jusque là, il ne voyait pas vraiment quelle importance cela pouvait avoir...Si ce n'est à ses propres yeux, savoir qu'il avait un parents vivant valait tout l'or de Gringotts.

- Ensuite, cela modifiera tous les pacts magiques me concernant. Tu seras ajouté automatiquement à tout ce qui me concerne. Propriétés, héritage, responsabilités et j'en passe. Tu apparaîtra également dans l'arbre des Prince en plus de celui des Potter et des Black.

- Des Black ?

- Mn. Le cabot était ton parrain. Tu avais donc un lien magique avec lui. Sans parler qu'il a fait de toi son héritier unique. Tu sera donc officiellement l'héritier de trois familles sorcières relativement...riches.

Haussant les épaules, il planta sa fourchette dans un morceau de saucisse et ricana.

- Comme si cela m'importait…

- Cela devrait pourtant. Il est hors de question que mon fils néglige stupidement ses obligations envers son héritage.

Il arrêta sa fourchette à mi-chemin de sa bouche, surpris, relevant les yeux vers l'adulte qui, cette fois, le toisait d'un air sévère.

- A partir du moment où tu porteras mon nom, il sera finalement temps de t'inculquer les bases de la gestion d'un nom, d'un patrimoine et de ce qui à trait aux affaires familiales.

- Q..quoi ?

- Monsieur Potter. Pensiez-vous pouvoir vivre comme un sauvageon toute votre vie… ?

- Je…

Oui. Enfin..non. Bon… en réalité… Il n'avait jamais imaginé quoi que ce soit à ce propos… mais… À bien y réfléchir, Draco faisait ce genre de choses… Et il avait entendu d'autres de ses camarades en parler… Zabini...Nott… Parkinson à l'époque… Ou même Neville…

- Personne ne m'a jamais parlé de ça…

- Je suis au courant de l'éducation absolument déplorable qui a été la vôtre… mais il se trouve qu'à présent, il me semble tout à fait opportun de reprendre cela de zéro.

- Je...d'accord.

- Bien. Donc, en plus des responsabilités qui deviendront les vôtres, vous allez également devoir changer de nom.

Changer de nom… ? Il avait senti l'hésitation dans la voix de Snape et elle le percuta de plein fouet. Parce qu'il devrait abandonner le nom de Potter ? Il ne serait plus...Harry Potter… ?

Et pendant une seconde, il eut l'impression de se prendre la réalité en pleine face. Parce que jusqu'à présent, il n'avait été que ça. Harry Potter. Et brusquement il ne savait plus s'il voulait s'accrocher à ce patronyme qui l'avait défini si longtemps ou s'il voulait s'en débarrasser une bonne fois pour toute.

Jeter tout ce qui avait été lui par le passé pour pouvoir enfin avoir la liberté d'évoluer comme il le souhaitait...ou continuer à faire vivre ce qui restait des lambeaux de sa famille.

Et puis une autre réalité le frappa de plein fouet. Snape était tout aussi seul que lui. Peut-être même encore plus.

Cet adulte qui avait été sa planche de salut, qui lui avait tendu une main secourable quand il en avait le plus besoin, était l'homme le plus solitaire qu'il connaissait. Il n'avait pas de famille… Peu d'amis… Il avait été un espion toute sa vie ou presque ce qui l'avait empêché d'entrevoir le moindre futur… Et l'avait toujours isolé, quel que soit le camp dans lequel il se trouvait.

Comme lui.

Merlin. Souriant doucement, il hocha la tête.

- D'accord. Ensuite ?

Il le vit presque sursauter de sa réponse et le fixer longuement sans répondre.

- As-tu bien compris ce que cela implique ?

- Quoi ? Que je ne vais plus être le grand sauveur du monde sorcier…? Je m'en fiche. Ils ont plus besoin de moi.

- …Certes. Cependant, la famille Potter tombera dans l'oubli…

- Bah...de toute manière c'est pas comme si je comptais avoir des enfants avec Malefoy.

Il avait parlé peut-être trop vite vu que son tuteur venait de s'étouffer avec bien peu de dignité sur son thé. Rougissant, il se tortilla un peu sur sa chaise.

- Oui...enfin...je veux dire… je n'aurais de toute manière pas perpétué le nom des Pott...er…

Et alors qu'il parlait, il réalisa alors que ce serait de même pour les Blacks et les Prince.

- Oui. Je me doutais effectivement que ni vous, ni Monsieur Malefoy n'ayez dans le projet d'avoir des enfants… Mais je vous rappelle que l'adoption existe… Si tel est votre désir.

Est-ce qu'il voulait des enfants… ? Non. Certainement pas. Il n'avait pas besoin de s'occuper de quelqu'un d'autre. Et de toute manière, il était encore loin, très loin, de ce stade avec Malefoy. Déjà qu'il n'était même pas certain de leur "statut" actuel…

Secouant la tête, il termina rapidement sa dernière bouchée de toast, cachant dans son verre de jus de citrouille les rougeurs de ses joues.

- Non… Ça ira…

- Nous pourrons éventuellement voir s'il te sera possible de prendre les différents noms… Snape Prince Potter.

- D'accord.

Et alors qu'il hochait la tête, il retourna plusieurs fois les noms dans sa tête. Harry Snape Prince Potter.

C'était plutôt grandiloquent. Mais ça sonnait bien. Il imagina une seconde la tête de Malefoy et grimaça.

- Et donc...au-delà du changement de nom… ?

- Je crois que c'est à peu près tout pour les conséquences officielles.

- Officielles…?

- Je pense que le Sauveur du Monde qui change de nom pour prendre celui d'un ancien Mangemort risque bien de faire perdre sa langue à Madame Skeeter…

Oh. Oui, effectivement, il n'avait pas pensé à tout cela. A toute cette folie médiatique autour de son "personnage" et du reste. Fronçant les sourcils, il se rembrunit, la colère montant à nouveau de ses entrailles alors qu'il sentait sa magie être endiguée par les bracelets à ses poignets.

- Et je suppose qu'on ne peut pas demander à tous ces...gens de rester loin de nous… ?

- Si. Mais il s'avère que ce genre de vermine trouve toujours ce qu'il faut pour leurs pathétiques petits articles. Prépare-toi Harry.

- Je ne comprends pas pourquoi il faudrait encore leur laisser ça… Je ne leur ai pas déjà donné suffisamment de ma vie pour qu'ils aient un peu de respect ?

Il s'était levé, faisant les cent pas alors que Snape le regardait en silence. Il en avait marre. Il aurait voulu ne jamais sortir d'ici. Ne jamais devoir les confronter. C'était encore pire que l'idée que le Ministère ne découvre les vraies raisons de son changement de tutelle.

- Nous ferons notre possible. Mais je pense qu'ils auront tôt fait de découvrir la vérité et ton nom sera à nouveau en gros titre.

- … Votre nom…

- Je te demande pardon… ?

- Si je change pour Snape… C'est vous qui allez être entraîné dans tout….ça.

Il s'était interrompu, la main de l'adulte sur le crâne.

- Je t'ai déjà dit qu'en qualité d'enfant, ce n'était pas à toi de te préoccuper de moi.

- …. Pourquoi pas… ?

- Parce que ce n'est pas ton rôle…

- … Je vous ai déjà dit moi aussi… Vous êtes tout ce qui me reste… alors je continuerai à surveiller que vous alliez bien…

Il l'entendit soupirer alors que ses propres joues le chauffaient sérieusement.

- Et que feras-tu le jour ou tu devras quitter la maison pour tes études… ?

- Quelles études… ? Je ne sais même pas ce que je vais devenir…

C'était sorti avec un peu trop d'amertume. Un peu trop d'angoisse et de déception. Du moins, plus qu'il ne l'aurait voulu. Et évidemment, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

- Nous en discuterons. De toute manière, il s'agit déjà de récupérer le retard accumulé dû à tes… absences.

- Quoi ?

- Pensiez-vous sincèrement, Monsieur Potter, que j'allais vous laisser partir à la dérive et louper vos ASPIC..?


Le reste du week end avait été calme. Doux. Il avait travaillé ses cours avec son tuteur qui lui avait, plus ou moins, préparé un programme de travail digne de ceux d'Hermione dans une de ses crise paranoïaque.

Et malgré la masse de travail à faire, il s'était senti...bien. Il avait soigneusement écouté les conseils de l'adulte et s'était appliqué. Parce que pour une fois, il avait quelqu'un pour qui travailler. Quelqu'un à rendre fier. Il avait un but. Un objectif et le droit d'y parvenir.

Il avait passé son temps soit dans la bibliothèque, soit dans le laboratoire de son tuteur, cherchant sa présence continuellement. Par moment, il s'était fait mettre dehors, le Maître des potions, exaspéré, l'envoyant dehors pour voler ou "faire ce que vous voulez tant que vous cessez vos questions incessantes". Il avait souri.

Vraiment. Il aimait beaucoup cet homme. Et il ne comprenait pas comment il pouvait avoir une aussi mauvaise réputation. Il était juste. Stricte peut-être, mais lui, au moins, se préoccupait réellement du bien-être des autres sous ses airs froids. Contrairement à de nombreux sorciers qui ne faisaient que "paraître".

Sortant de ses pensées, il observa sa chambre. Ils rentraient ce soir à Poudlard. Fronçant les sourcils, il soupira encore une fois.

Il n'avait pas la moindre envie de quitter cette bulle. Pas la moindre envie de retrouver l'ambiance survoltée de son dortoir ou encore de devoir, une énième fois, s'expliquer sur son absence. Il avait envie de rester là. De maintenir cette paix qui s'était installée. D'ailleurs, sa magie ne s'était que très peu manifestée ce week-end.

Il en avait aussi parlé avec Snape. Il lui avait expliqué quelles étaient les conclusions de cette tâche sur son torse. Lorsque l'horcruxe avait été détruit, cela avait entraîné le déchirement de son âme et la magie noire avait infecté alors son corps.

Pour le moment, personne ne savait quelles conséquences cela aurait. Si ce n'est que sa magie, amputée, avait perdu tout équilibre et avait besoin de temps pour redevenir à nouveau stable. Comme un moldu qui perdait une jambe. Il avait besoin de rééducation. D'une prothèse. Probablement que cela fonctionnerait pareil pour sa magie.

Il avait également enfin eu plus d'informations sur les Dévoreurs de magie.

Le dispositif avait, en réalité, été adapté d'un artéfact mis aux enfants sorciers qui avaient du mal à gérer leur capital magique. Plus tard, le Ministère en avait développé une version pour les prisonniers d'Azkaban et donc, les adultes.

La seule raison pour laquelle il s'était retrouvé avec ceux-ci était que sa puissance magique était bien trop importante pour que le dispositif pour enfant ne soit suffisant.

Puis, Snape lui en avait expliqué le fonctionnement. Dès que sa magie s'agitait et "filtrait" à travers lui, l'artefact y répondait et la consumait pour éviter toute manifestation dangereuse. Mais le procédé n'était pas sans risque. Et c'est pour cela que des Médicomages avaient été envoyés pour l'examiner.

A chaque fois que les bracelets se mettaient en marche, cela induisait une grande fatigue pour le porteur, le drainant petit à petit de son énergie également.

Alors oui. Il serait suivi. Ils avaient parlé de cette discussion qu'il avait eu avec un des médicomage. Celui qui lui avait parlé des fondamentaux de la magie… Qui lui avait dit que certains des sorciers d'une unité pour enfant pourraient probablement l'aider.

Snape avait promis de se renseigner. Et si, besoin il y avait, il verrait pour demander à un de ceux-ci de venir le voir…

Mais l'homme lui avait aussi laissé entendre que, en tant que professeur, il serait très certainement capable de lui expliquer certaines choses. Mais que la priorité restait ses examens s'il ne voulait pas passer une année de plus à l'école.

Il avait littéralement grimacé et s'était presque immédiatement remis au travail.

Passant une main dans ses cheveux, il boucla sa malle avec regret avant de fixer la fenêtre. Hedwige lui manquait. Il aurait aimé avoir un nouveau familier maintenant qu'il ne risquait plus de mourir à tout bout de champ.

Et sans qu'il ne sache comment, il se retrouva à penser à Draco. Draco qui allait partir dans une des école prestigieuse de Potion ou quelque chose comme ça dès la rentrée prochaine.

Draco qui ne lui avait toujours pas réellement pardonné et qui continuait de le rejeter. Draco qui était vraiment ...un sale con.

Se levant de son lit, il passa une main dans ses cheveux et observa son reflet dans le miroir.

Il aurait bien aimé faire un tatouage. Il avait lu un livre là-dessus. Il existait des tatouages sorciers. Vivants.

Il était tenté. Il avait lu ce que cela entraînait.

Il ne se reconnaissait pas. Fronçant les sourcils, il observa son image de plus près. Depuis qu'il avait abandonné ses lunettes, il avait moins l'air d'un gosse…

Ses cheveux avaient encore poussé et, noués en chignon sur le sommet de son crâne, il y avait une très légère ressemblance avec Sirius. Ou peut-être même Severus… Passant une main sur ses oreilles, il sortit sa baguette et murmura un sort.

Il avait lu celui-ci la veille dans un livre pris au hasard sur une étagère de la bibliothèque. Il parlait de changement d'apparence et des sorts permettant celle-ci.

Une minute plus tard, il portait plusieurs anneaux noirs sur le cartilage.

La douleur avait été à peine pire que de se faire piquer par un moustique à son sens.

Souriant très lentement, il fixa son reflet et pointa sa baguette.

- Pertusum Corpus


Le week-end avait été… une bulle d'oxygène. S'il avait craint de voir le jeune homme se renfermer sur lui-même, c'était tout le contraire. Il l'avait vu doucement s'ouvrir, il s'était permis de redevenir cet adolescent calme et discret.

Il avait retrouvé le Harry qu'il connaissait avant qu'il ne sombre petit à petit dans les ténèbres de son chemin. Et il s'était senti respirer librement pour la première fois depuis des mois. Il avait profité.

Profité de voir ce gosse dans sa maison. Il l'avait regardé évoluer. Il l'avait écouté. Ils avaient discuté. Il l'avait...comprit. Il s'était rendu compte également des profondeurs desquelles il revenait. Et par moment, il pouvait encore les observer hanter son regard.

Notamment dès qu'on lui parlait d'avenir. Il se retranchait doucement derrière ses barrières et éludait le sujet. Il semblait avoir honte de lui. De ne pas savoir. Ou alors il était effrayé. D'avoir un avenir.

Il l'avait vu prendre de nombreux livres dans la bibliothèque, comme s'il cherchait de l'inspiration, désespérément.

Soupirant. Il observa la propreté immaculée de sa table de travail et son regard tomba sur le fauteuil attitré de son fils.

Depuis qu'ils étaient arrivés, le gosse lui tournait autour. Toute la journée. Il venait le chercher dans son laboratoire, se pelotonnait dans son fauteuil et semblait vouloir faire le moindre bruit possible au risque de se faire envoyer paître.

Et puis, par moment, il ne cessait de lui parler. Il lui posait mille questions. Cherchait à lui tirer des réponses de plus de quelques mots ou onomatopées et il avait, d'ailleurs, fini par perdre patience, l'envoyant jouer dehors avec son balais.

En réalité… Il avait été touché. Parce que le gosse ne cessait de lui poser des questions sur son enfance. Sur ce qu'il était. Sur tout ce qu'il savait. Il lui avait même glissé au détour d'une conversation, qu'il aimerait bien, un jour, en savoir autant sur un sujet que lui, sur les potions et la magie noire.

Souriant légèrement en coin, il effaca bien vite toute preuve de fierté de son faciès, sortant lentement les papiers pour l'adoption.

Il lui ferait signer avant de partir. Il demanderait à un de ses elfes de les porter directement et en main propre au Ministère Mieux valait en finir rapidement. Il avait besoin de pouvoir s'occuper de Potter à plein temps cet été et préférait éviter toute vague lors de sa prochaine rentrée. Peu importe où il la ferait.

Il entendit la porte s'ouvrir et releva les yeux, haussant lentement un sourcil.

Il semblerait que Potter… ait encore fait un pas en avant. Enfin.

- Pourrais-je...savoir ce que sont ces...choses à vos oreilles… ?

Il le vit hausser les épaules alors qu'il passait une main sur sa nuque.

- Je...voulais changer deux trois choses…

- Et...vous couper les cheveux n'aurait pas été déjà une bonne chose… ?

- Je ne veux pas les couper !

- Et pourquoi donc…?

- Parce que je ne veux pas ressembler à James.

- A votre père.

Il le corrigea. Il l'avait déjà remarqué…. C'était pas la première fois que le jeune homme refusait d'être comparé à son paternel. Et bien qu'il soit entièrement d'accord sur le fond, sur la forme… Il lui semblait peu...sain qu'il renie ainsi ses origines.

- Je vois… Je fermerai donc les yeux sur vos fantaisies… Mais n'oubliez pas que l'école a un règlement.

- Je sais.

Est-ce qu'un père...était censé faire ce genre de remarque quant au physique de son enfant… ? Devait-il lui interdire d'orner son corps de...bijoux et autres… choses… ? Sans parler que, une fois les cheveux relevés, difficile d'ignorer les différents anneaux qui ornaient pavillon, tragus, conque ou hélix.

Il n'y avait pas été de main morte apparemment. Devait-il… S'inquiéter de ce genre de comportement… ? Par Merlin. Comment diable pouvait-on avoir envie de faire ce genre de chose…? Dans quel but.. ? Et surtout quelle signification cela pouvait-il avoir dans la tête du jeune sorcier… ?

Draco, lui, n'avait pas ce genre de...pulsion… Par Salazar. Il était à peu près certain qu'un jour, il retrouverait son enfant avec un tatouage. En espérant que ce ne soit pas un fichu serpent.

- Je suis prêt...On peut y aller.

- Très bien. Mais avant… J'aimerais que tu signes les papiers.


Ils étaient finalement dimanche. Enfin. Il avait passé ces deux derniers jours à réfléchir.

Potter. Passant une main dans ses cheveux, il observa longuement les grimoirs étalés devant lui, sans réellement les voir.

Granger avait peut-être raison. Potter avait fait comme il avait pu pour revenir vers lui. Il s'était tenu silencieusement dans son ombre sans jamais le contredire alors qu'il ne se privait pas de lui rappeler ses erreurs. Sans cesse.

Il l'avait vu tenter de l'approcher dans la douceur. Dans la colère et la violence. Il l'avait même soupçonné de chercher à l'attirer par son corps à plusieurs reprises… Comme le soir de la fête. Et il s'était comporté comme le pire des connards, acceptant ses avances.

Il acceptait de le proclamer à lui. Il affichait clairement sa domination sur le survivant. Mais lui refusait l'accès à tout en privé. Il s'était juste venger comme le gamin égoiste qu'il était. Cherchant à blesser le sauveur du monde comme il avait été blessé lui.

Rejeté. Abandonné.

Dans un accès de rage, il envoya valser tout ce qui était posé sur le bureau. Il n'était toujours pas assez bien pour lui.

Loin de là même. Il était juste un petit aristocrate snobinard et égocentrique. Et il avait beau le savoir, il n'arrivait pas à se contrôler. Pas quand il s'agissait de lui. Il n'arrivait ni à être rationnel ni à prendre du recul.

Il avait voulu tout contrôler et c'était lui qui terminait avec tout qui lui échappait. Grinçant des dents, il fusilla du regard l'encrier renversé au sol qui répendant lentement son contenu sur le tapis.

Demain. Demain il trouverai Potter. Il lui parlerait. Se laissant tomber sur le lit, il prit lentement sa tête entre ses mains.

Il avait mal. Réellement mal. Depuis qu'il l'avait vu partir, il ne pouvait plus cesser d'y penser. Il se sentait aussi bas que terre. Un moins que rien. Personne ne le voyait.

Il jouait son rôle. Il était un Malefoy alors il ne flanchait pas. Jamais. Il était celui qui gardait la tête droite. Et pourtant, depuis plusieurs mois déjà, il sentait son corps ployer. Il sentait ce poids l'écraser millimètre après millimètre. Il sentait la douleur se répandre dans son corps et le paralyser alors qu'il ne savait plus comment se sortir de cette situation.

Merde. Crispant la mâchoire, il se tendit entièrement alors qu'elles débordaient. Qu'elles dévalaient sans la moindre honte ses joues pour se perdre contre ses doigts. Il sentait son souffle se hacher dans le silence pesant de sa chambre. Il pouvait sentir la brûlure et le nœud de l'angoisse serrer sa trachée, le faisant haleter.

Peut-être… Que sans lui… Il sombrerait définitivement dans ce qu'il avait entraperçu ce jour là…


Il était revenu en cours le matin même, rejoignant le groupe des Gryffondors habituels, devant la salle de Sortilège. Il n'avait pas croisé de Serpentard jusque-là.

Sauf que là où se trouvait Hermione, Zabini était aussi. Il soupira intérieurement alors qu'il s'approchait d'eux lentement.

- Salut.

- Harry ! Tu vas bien ?

- Salut Potter.

Il vit Ron lui faire un simple signe du menton. Le roux avait quasiment perdu la parole depuis la guerre. Il n'ouvrait la bouche plus que lorsque c'était nécessaire. Il observait tout et ne venait que rarement se mêler des différentes discussions.

Les filles disaient qu'il était mystérieux. Selon lui, Ron était détruit. Il était brisé. Alors, quand il voyait toutes les sorcières qui lui tournaient autour, il ne pouvait pas s'empêcher de...comprendre.

- ça va.

Sans un mot de plus, il s'approcha du roux et s'appuya contre le mur à sa droite.

- C'est nouveau les boucles d'oreilles ?

- Ouais.

- Pas mal.

- Merci.

Il vit Hermione s'approcher de lui et haussa lentement un sourcil alors qu'elle avait "cette" expression.

- Tu as vu l'autre con…?

- ...L'autre con ?

Zabini ricana et s'approcha, passant un bras autour de la taille de la brune, il glissa sa bouche contre sa joue doucement, la faisant s'écraser contre son torse alors qu'elle lui jetait un regard qui voulait clairement dire que ce n'était pas le moment.

- Elle parle de Draco.

Okay. Donc elle s'en était effectivement prise à lui. Haussant les épaules, il secoua lentement la tête.

- Non...Je suis rentré hier soir…

- Je l'ai frappé.

Écarquillant les yeux, il se tourna vivement vers la sorcière, étudiant son visage pour savoir si elle plaisantait ou pas. La réponse était non. Elle avait cette mine renfrognée complètement fermée qui disait qu'il valait mieux ne pas trop la chercher.

- Quoi ? Mais pourquoi t'as fait ça.. ?

- Parce qu'il m'a cherché.

- … Hermione.

- Quoi ? Il te traite comme un moins que rien et il aurait fallu que quand Môsieur le Grand Seigneur Sang Pur joue les frigides je reste sans réagir? Eh bah non !

- … Putain Herm'...

- Quoi ?

Il soupira. Elle s'était encore mêlée de ce qui ne la regardait pas. Fronçant les sourcils, il s'adressa au métisse puisqu'il était à peu près certain que la brune n'allait pas développer plus.

- Il va bien ?

- Une lèvre fendue, un beau bleu à la mâchoire. Il s'en remettra.

- Hermione. Frappa pas Malefoy.

- Et pourquoi ?

- Parce que. Juste, frappe-le pas.

Merlin. Avec sa fierté stupide, il était à peu près sûr qu'il ne s'était pas "abaisser" à demander ne serait-ce qu'une pommade pour soigner ça. Probablement, d'ailleurs, que même s'il savait la faire… Il aurait délibérément laisser sa blessure bien visible.

Il le connaissait. Il était presque certain, après y avoir réfléchi pendant de longues heures, que le blond était uniquement en mode défensif actuellement. Il se cachait de lui, refusait de se laisser approcher uniquement pour éviter de souffrir.

Il lui avait dit le soir de leur dispute...Qu'il était hanté par ce qu'il s'était passé.. Alors petit à petit, il avait rassemblé les pièces du puzzle.

Passant une main dans ses cheveux, il se décolla du mur alors que le professeur ouvrait la porte.

- Ne vous mêlez pas de ça. Mais merci Hermione.

Il entra dans la salle de cours et alla s'asseoir. Une minute plus tard, Ron laissait tomber sa grande carcasse à sa gauche, Hermione devant eux.

- Tu vas bien ?

Il jeta un regard au roux qui sortait ses affaires lentement.

- Ouais. Aussi bien que toi.

Il le vit se figer une demi-seconde avant de hocher la tête doucement.

- T'as du temps après ?

- Pour ?

- Rien faire.

Il haussa doucement un sourcil et hésita.

- J'vais aller travailler dans le parc. Si tu veux venir, viens.

- Merci mon pote.

- De rien.

Leur discussion lui rappellait trop sa propre condition d'il y a quelques mois et il sentit, malgré tout ce qu'il s'était passé, la douleur s'éveiller. Ron était une victime et le voir aussi différent de tout ce qu'il avait été jusque là c'était un peu comme d'avoir constamment sous les yeux les effets dévastateurs de tout ce qu'ils avaient traversé.

Il passa les deux heures suivantes à noter consciencieusement tout ce que Flitwick disait. Il avait recouvert quasiment un parchemin entier de notes pour pouvoir les revoir plus tard quand le cours prit fin.

Rangeant soigneusement ses affaires, il se leva, jeta son sac sur son épaule et se tourna vers le roux, attendant qu'il fasse pareil.

- Vous venez à la bibliothèque ?

- Non. Je vais dehors.

Il vit Hermione les regarder en silence une seconde avant de sembler comprendre quelque chose. Elle hocha la tête lentement et sourit un peu.

- Okay… On se voit plus tard alors ?

- Ouais… On te rejoint dans la grande salle pour manger à midi.

- D'accord. A toute à l'heure.

Il hocha à nouveau la tête et après avoir jeté un coup d'œil au roux, il sortit à son tour de la salle de classe, prenant rapidement la direction du parc.

- Tu vas l'éviter ?

Il savait parfaitement de qui il parlait. Et n'avais pas envie de jouer les idiots aujourd'hui. Haussant les épaules, il secoua la tête lentement.

- Nan… Mais je ne vais pas me précipiter pour le voir non plus… Je ne sais pas encore quoi lui dire.

- Malefoy est un con. Mais il ne va pas bien.

Il haussa un sourcil lentement et s'arrêta, observant l'espèce de géant qu'était devenu son ami.

- Comment ça… ?

- Ça fait des mois que ça ne va pas. Et je suis sûr que t'as remarqué… Sinon t'aurais pas continué à te laisser traiter comme ça… T'as suffisamment envoyé bouler Malefoy pour que ce soit évident…

Plus aucun doute. Il avait réellement changé. Soupirant, gêné, il passa une main dans ses cheveux.

- Oui je sais…

- Pourquoi alors tu y vas pas… ? Une fois de plus ou une fois de moins…

- Parce que c'est comme ça entre nous… Fuis-moi, je te suis, Suis-moi, je te fuis. Et… c'est ce qui marche.

Sortant, ils se dirigèrent ensemble jusqu'à un groupe d'arbre, s'asseyant à même le sol, le roux, couché sur le dos. Le brun, appuyé contre un des troncs, sortant déjà ses livres et parchemin.

- Je ne sais toujours pas comment vous avez fini ensemble et comment ça se fait que maintenant se soit si évident…

- J'en sais rien…

- Pourquoi t'es parti ce week-end… ?

La question était posée sur ce même ton calme que tout le reste de la conversation… et pour la première fois depuis des années, il se sentait...en sécurité pour parler avec lui. Pour la première fois, il avait l'impression que s'il se confiait, s'il parlait, il ne serait ni jugé, ni moqué.

Posant son regard émeraude sur Ron, il l'observa longuement en silence. Il était allongé à sa droite, les bras repliés sous la tête, il fixait le ciel, le visage neutre. Sa chemise était tendue sur son ventre, son torse et ses biceps, moulant les muscles qu'il avait développés ces dernières années.

Sur son bras gauche, la chemise, remontée jusqu'à ses coudes, laissait voir distinctement plusieurs cicatrices parallèles, souvenir d'une rencontre avec un loup lors du Dernier Combat. Il avait aussi coupé ses cheveux. Courts sur la nuque, plus longs sur le sommet du crâne. Comme lui, il semblerait qu'il ait enfin pris conscience de l'importance de l'apparence physique.

- J'avais...besoin de souffler… de partir d'ici… j'avais besoin d'un peu de calme. J'suis fatigué Ron… De tout. J'avais juste envie qu'on me laisse tranquille… Snape l'a compris.

- Il est...bien avec toi ?

- ...oui… Je pensais pas qu'un jour je pourrais dire ça… Mais je pense que j'ai jamais eu autant de chance de ma vie que quand il a décidé de m'aider.

- Tu m'as jamais raconté ce qu'il s'était passé…

- Je ne sais pas trop… mais il a découvert ce qui m'arrivait… Et au début, il a pris la décision de devenir mon tuteur pour éviter que Dumbledore ne me renvoie chez les Dursley… Sans parler qu'il était ami avec ma mère…

- Dumbledore était vraiment un con.

La remarque le fit sourire et relever le nez de ce qu'il recopiait lentement, tournant à nouveau les yeux sur le roux.

- Et toi ?

- Quoi moi… ?

- Comment tu te relèves de la guerre… ?

Il le vit se rembrunir, son regard s'éteindre alors que ses muscles se crispaient. Il avait raison. Ron n'allait pas bien.

- Je pense que j'ai été le plus con de tous de t'avoir jamais écouté…

- Sur quoi… ?

- J'aurais dû partir. Avant que tout commence quand il était encore temps d'éviter tout ça à ma mère…

Il ne savait pas comment allait Molly… Il se rappellait juste l'avoir vu il y a plusieurs semaines et qu'elle avait beaucoup maigri…

- Probablement oui…

Il n'avait pas vraiment de mots de réconfort à lui offrir. Parce que selon lui, oui, il aurait dû fuire il y a bien longtemps. Il aurait dû éviter d'impliquer sa famille… Mais il avait pris sa décision et maintenant faisait face aux conséquences.

- Pourquoi toi et Hermione ça s'est terminé… ?

- Parce que Herm' et moi on est pas du tout fait pour être en couple… On s'aimait juste comme des amis.

- Elle te manque ?

- Non… depuis qu'on est plus ensemble, on est plus proche…

- Et… tu as quelqu'un… ?

Il le vit hausser un sourcil et redresser un peu la tête pour le regarder à son tour.

- Si Malefoy t'entendais, il deviendrait fou de jalousie.

- Sois pas débile. T'es pas mon genre.

Il vit Ron ricaner avant de se recoucher sur l'herbe.

- Non. On sait. Ton genre c'est les blonds glaciaux et dominateurs.

- Je t'emmerde.

Ils souriaient tous les deux. C'était un peu comme de vivre un moment hors du temps. Avoir une discussion avec un ami, sur quelque chose qui n'avait rien à voir avec la mort ou un combat ou peu importe… C'était quelque chose de nouveau et exactement ce qu'il lui fallait.

- Y'a plein de filles qui te bavent dessus…

- Je sais… Mais à part chercher à me déshabiller, y'a pas grand chose qui se passe…

- Et… c'est mal… ?

- Non. Mais ce n'est pas ce que je veux.

- Et tu veux quoi ?

C'était étrange. Quand ils étaient plus jeune, il se plaignait de n'attirer personne, il cherchait désespérément à attirer les filles à lui et aurait tout donné pour se vanter de ses conquêtes.

- Un truc comme entre toi et Malefoy ou Zabini et Herm.

- Homme ou femme ?

- Femme. Sans hésitation.

- Tu devrais demander à Hermione de te présenter.

- Hermione ?

- Mn. Elle jouera les sélections avant de te présenter quelqu'un...et probablement qu'elle les menacera de les éviscérer si jamais elles font n'importe quoi avec toi…

- ...Elle est flippante.

- Elle a frappé Malefoy…

- C'est ce que je dis. Elle fait flipper.

- Ouais… Ça, ça n'a pas changé…

Ils plongèrent une minute dans le silence avant que le roux ne ricane.

- T'aurais dû la voir frapper ta fouine. C'était épique. J'aurais adoré avoir un de ces trucs moldus pour mettre des images en boîtes.

- Une caméra …

- Ouais… Merlin. La tête qu'il faisait qu'elle elle l'a traité de débile mental… et de gros con….

- … J'aurais aussi voulu être là…

- Et puis elle lui a dit qu'elle allait te trouver un "vrai" mec… un de ceux qui s'occuperait bien de toi et qu'il n'avait plus intérêt à se trouver sur son chemin…

- Quand je dis qu'elle est flippante…

- Nan mais laisse tomber. Zabini a voulu l'arrêter...J'ai cru qu'il se prenait son genou dans les parties. Il a vite fuit le petit serpentard crois moi.

Il éclata de rire. Encore une première fois. Et il imagina la scène, Hermione en furie, Zabini qui tente de s'interposer.

- Salazar…. Si Hermione finit vraiment avec lui… Imagine les repas de famille… ? Zabini sera coincé entre elle et sa mère…

- Merde… Sa mère...Je ne l'ai pas vue souvent mais… bordel elle est flippante. Sacrément sexy… mais flippante à mort.

- Oh… ? t'aimes ce genre de femme Ron ?

Il le vit rougir comme jamais alors qu'il s'étranglait et toussait.

- Quoi ? mais dit pas n'importe quoi! C'est juste que j'ai des yeux !

- Mn… Genre cuir et fouet… Je crois que j'ai entendu Zabini dire qu'il avait une soeur non ? Elle est à Salem je crois…

- Merde mais arrête ! Je tiens pas à me faire fouetter les parties !

- ...mais de quoi vous parlez tous les deux… ?

Sursautant, ils se tournèrent d'un même mouvement pour se retrouver face à Hermione, livre sous le bras, un sourcil haussé. Ce qui, automatiquement, rendit le roux aussi rouge que possible.

La jeune femme, absolument pas gênée, s'assit à son tour et posa son grimoire devant elle.

- T'étais pas censée être à la bibliothèque toi ?

- J'ai changé d'avis… Je me suis dit...que j'avais envie de passer un peu de temps avec vous deux… Je...c'est bientôt la fin de l'année et… et d'un coup..Je me suis rendue compte que...on sera plus jamais tous les trois comme ça…

Et alors qu'elle balbutiait lentement son explication, butant sur certains mots, ils entendirent clairement sa voix devenir de plus en plus faible et se casser un peu sur la fin…

Haussant un sourcil, le brun la regardait avec douceur. Hermione...avait toujours été spéciale. La glue entre eux deux… et là… Il avait vraiment envie de la prendre dans ses bras.

- T'as tes règles ou quoi… ?

Il vit la brune relever la tête, outrée, prête à hurler sur le roux mais il souriait. Avec douceur. Et alors qu'elle se figeait, il rit et pose un baiser sur son front.

- Nous aussi on t'aime Herm.

Il hésita une seconde avant de sourire à son tour et de la tirer contre lui, se retrouvant le menton posé sur ses boucles.

- Pleure pas….

- Je...pleure pas…

Non. Elle se contentait de renifler.

- Vous êtes deux débiles.

Il sentit Ron rire un peu alors qu'il la lui prenait de ses bras pour l'écraser à son tour contre son torse.

- Invite-nous à ton mariage !

- Q..quel mariage ?

- Tu penses toujours que Zabini va te laisser t'échapper ?

- De quoi vous parlez?

Haussant un sourcil, il abandonna complètement l'idée de travailler, s'installant plus confortablement, étendant ses jambes devant lui.

- Ron pense que Zabini va me demander en mariage cet été.

- J'ai même parié avec Fred et Georges.

- Je savais pas que c'était si sérieux avec lui…

Il la vit rougir et hausser les épaules.

- Ce...je sais pas… Et puis… on est jeune… Donc le mariage…

- Dans le monde sorcier, se marier tôt n'est pas si rare. Surtout dans les familles aristocrates et riches… Et puis Zabini m'a l'air sûr de lui…

- Mais il est hors de question que je me plie à leurs traditions désuètes !

- Vu sa mère, je ne pense pas que Zabini soit vraiment très… attachés aux soi-disant diktats… D'ailleurs, Ron la trouve sexy.

- Quoi ?

- Par Gryffondor Harry ! Mais fermes-là !

Hermione venait apparemment d'oublier toute tristesse et fixait maintenant le roux, pensive.

- Je te verrais bien avec une femme comme elle...Je veux dire… Il te faut quelqu'un qui puisse un peu te sortir de ta routine… et

- Hermione… par pitié…

- Non mais je suis sûre que votre vie sexuelle serait aussi pleine de piment comme ça…

- Pitié. Je vais vomir.

- Eh bah quoi ? Tu penses pas Harry que Ron irait très bien avec ce genre de fille ?

- Ah si… Cuir et cravache, j'imagine tout à fait le truc.

Il ricanait alors que le roux s'étouffait de gêne, Hermione lui faisant tout un discours sur les différents types de relations dominants/dominés. Merlin. Il se sentait si bien….

- D'ailleurs Harry. C'est quoi ces piercings ?

- Tu aimes pas ?

- T'as l'air encore plus "mauvais garçon" maintenant …

Il sourit lentement en coin et lui adressa un regard amusé.

- Si tu savais Hermione…

Il la vit rougir un peu alors que Ron intervenait à nouveau.

- Mec… me dit pas que t'as pas fait que les oreilles.

- J'ai pas fait que ça.

- Oh…. Oooooooh !

Hermione le fixait, l'observant, les yeux plissés, suspicieuse avant de brusquement tendre les mains vers lui, les posant sur son torse.

- Oh….

Il haussa un sourcil alors qu'elle retirait ses mains et souriait lentement.

- Tu as fait ça au chemin de Traverse… ?

- Non. J'ai utilisé un sort que j'ai trouvé dans un livre.

- Vous êtes des grands malades. C'est quoi l'intérêt de se faire des trous dans le corps … ?

- Es-tu sûr de vouloir parler de trous avec nous, Ron ?

Hermione éclata de rire alors que le roux reprenait à nouveau sa teinte carmin, grommelant quelque chose d'incompréhensible, refusant apparemment de leur répondre, se couchant à nouveau dans l'herbe.

- A part ça, tu as décidé, Ron, où tu irais après Poudlard ?

- Ouais… Je vais entrer au Bureau des Aurores…

- Tu ne voulais pas bosser avec Fred et Georges ?

- Si… Mais au final.. Je crois que j'ai envie de rendre ce monde un peu meilleur... Conséquence de ma longue amitié avec le sauveur je suppose…

Il le vit ouvrir un œil et lui faire un petit sourire…. C'était… touchant… Parce que c'était dit avec douceur. Comme un remerciement. Parce que...il avait influencé quelqu'un… C'était… Il ne trouvait pas les mots.. Mais de savoir qu'il avait été une partie de la décision du roux le rendait un peu fier…

- Neville va venir avec moi d'ailleurs…

- Sérieusement ? Je pensais qu'il se lançerait en botanique…

- Apparemment pas… Il a bien changé lui aussi. Et toi Herm… ?

- Je me suis inscrite à l'Ecole Internationale de Politique et de Droit Sorcier… Je...pense que j'aimerais bien devenir Procureur Sorcier…

- Pas Ministre… ?

- Non… Je préfère défendre les gens que de jouer les jolies cruches pour les médias…

- Et toi Harry…? t'y a pensé… ?

Il se sentait à nouveau un peu à part de cette discussion… il les écoutait et avait l'impression d'avoir manqué tellement de choses…

- Non… J'ai aucune idée de ce que je veux faire…

- Bah profite. Prends une année à ne rien faire. C'est pas comme si t'avais pas le droit à un peu de repos après tout ça.

Ron, nonchalamment, venait de hausser les épaules, pas plus touché que ça, il lui annonçait juste qu'il pouvait ne rien faire.. et que cela ne semblait déranger personne.

- Ron a raison. Plutôt que de faire quelque chose qui n'a aucun intérêt à tes yeux, prends le temps de réfléchir.

- …. Snape.. aimerait que j'apprenne la gestion d'un patrimoine… On a signé les papiers d'adoption.

Il vit les deux Gryffondors écarquiller les yeux de concours et il prit une lente inspiration, se crispant, prêt à affronter leurs réactions.

- Putain mec… mais tu vas devenir encore plus riche que Cresus ! Tous les partis du pays vont te courir après… Malefoy a intérêt à pas te lâcher des yeux !

- Oh ! Harry ! Je suis si contente pour toi ! Vous allez faire une fête ? Tu vas donc habiter chez lui de manière permanente…? Nous pourrons venir te voir ?

Et il relâcha tout l'air dans ses poumons. Merlin. Sans qu'il ne sache comment… Il posait sa main sur son visage, sentant les larmes couler. La gorge nouée, un poids sur la poitrine alors qu'il avait l'impression d'avoir enfin surmonter quelque chose… D'avoir enfin...laissé derrière lui certains de ses fardeau… Il sentit l'émotion le submerger… Il sentit sa magie s'écouler à travers ses bracelets, incapable de gérer le flot de reconnaissance qui l'inondait.

- Un jour...peut-être que j'arriverai...vous rendre tout ça…

Il sentit cette fois les bras d' Hermione autour de lui. La main de Ron sur sa nuque.

- Pas besoin. On t'aime t'inquiète pas.


Il avait vu Potter avec la Golden team. De loin, il l'avait observé parler avec eux, sourire et rire. Il ne s'était pas approché. Il voulait le voir seul. Pouvoir lui parler sans être interrompu ou agressé par l'autre harpie…

Il avait quitté les couloirs pour rejoindre son cours de potion avancé sans un mot, ignorant Zabini et son besoin constant de le tenir au courant des avancées amoureuses des couples de leur maison.

Il irait le voir après… Il savait que Potter n'avait pas cours les deux dernières heures de cette après-midi, il s'était discrètement renseigné sur son planning. Il avait même informé son parrain de son intention, le prévenant que si Potter ne rentrais pas, c'était à cause de lui.

Il s'était confronté au regard noir du Maître des Potions qui l'avait avertit. Il n'avait plus droit à l'erreur.

Il avait été surpris. Severus avait...changé. Il était revenu de ce week-end transformé. A tel point qu'il l'avait sournoisement menacé de le regretter si jamais il récupérait son "enfant" en mauvais état. C'était la première fois qu'il prenait parti. La première fois qu'il se positionnait clairement du côté de Potter…

Se servant vaguement dans les plats face à lui, il laissa son regard dévié sur la table des Rouge et Or. Il était là, entouré par Weasley et Finnigan. Granger était assise en face, en train de lire un grimoire tout en tournant distraitement sa fourchette dans son plat de spaghetti.

Plissant les yeux, il prit le temps de l'observer un moment avant de grimacer. Il n'avait pas faim. C'était inutile. Se levant, il quitta la table sans un mot pour les autres Serpentards, ne remarquant pas le regard de Potter sur lui.

Il n'avait plus qu'à patienter encore trois heures, vingt-cinq minutes et 27 secondes.

Autant dire, une éternité bien trop courte à ses yeux avant qu'il ne se jette, les yeux fermés et les poings liés, en pâture au survivant.


Il avait compté chaque seconde. Et maintenant qu'il se tenait dans le parc, au même endroit que le matin même, à quelques mètres du survivant, il sentait le temps accélérer. Ou ralentir. Il n'en n'avait pas la moindre foutue idée.

Pour la première fois de sa vie, il était nerveux. Incertain. Il sentait le stress dévorer son corps alors qu'il hésitait encore à ne pas utiliser une des milles excuses inventées dans l'après-midi pour tout abandonner et faire machine arrière.

- Potter… ?

Il n'avait pas la moindre idée du moment où il s'était approché assez pour interpeller le brun, mais il le vit relever les yeux du livre sur lequel il griffonait des notes et le fixer en silence.

- On peut parler ?

- … ouais…

Il était debout. Et mal à l'aise. Hésitant une seconde, il finit par lentement s'asseoir à côté de lui. Cherchant maintenant un moyen de lancer le sujet.

- ... Je t'aime.

- Quoi ?

Relevant brusquement les yeux, il tomba droit dans ceux émeraude du sauveur du monde qui le fixait, grave. Alors qu'il venait de lui jeter "ça" au visage, prenant encore une fois les devants.

- J'suis amoureux de toi Malefoy…

Et que voulait-il qu'il réponde à une chose pareille… Levant sa baguette, il murmura, la voix étranglée, un Silencio Maxima…

- Potter par Merlin…

- Je lâcherai pas l'affaire… Je sais ce que tu fais actuellement…

- De quoi tu parles… ?

Non. Il perdait de nouveau le contrôle. Il avait soigneusement préparé tout ce qu'il avait à lui dire et là, il le prenait de court, donnant un coup de pied au château de carte qu'était sa détermination.

- Ce que tu fais… me jeter à chaque fois… Je sais que c'est juste parce que tu te protèges…

- E..et comment tu sais...un truc pareil Potter… ?

Salazar. A quel moment est-ce qu'il l'avait percé à jour de cette manière ? Comment est-ce qu'il pouvait le comprendre aussi bien alors qu'il s'efforçait de ne jamais rien laisser paraître au monde qui l'entourait ? Pourquoi… Est-ce que lui, il passait au-dessus de tout ça aussi facilement ?

- Je sais pas Malefoy….et toi, comment t'as su que j'avais besoin d'être à quelqu'un… ?

Merde. Merde. Merde…. Il sentait son self contrôle s'effilocher doucement alors que ces mots le percutaient de plein fouet avec une telle violence qu'il avait l'impression de vaciller.

- Potter…

- Quoi… ?

- Pourquoi… Est-ce que tu continues de me faire confiance...après tout ça… ?

- Parce que, avant toi, personne ne m'avait jamais vu.

- Et toi Potter… Est-ce que tu me vois… ?

- Oui.

Il serra ses mains l'une contre l'autre. Il tremblait. Il tremblait parce qu' il allait devoir cracher tout ce qu'il avait à dire et qu' il n'avait jamais fait ça avant…

- Chaque fois...que je ferme les yeux… Je te revois sourire. Je te vois articuler "sauvez-moi"... Pas…"pardon"... pas "je vous aime" juste…"sauvez-moi"... J'ai passé des journées entières à me demander pourquoi t'avais fait ça. Passer des journées entières à m'en vouloir de ne pas avoir réussi. J'ai jamais été à ta hauteur Potter. Je n'ai jamais réussi à faire quoi que ce soit pour toi. A te sauver. J'ai pas arrêté de te dire, de dire à tout le monde que tu m'appartenais… mais face aux problèmes, j'ai toujours fuis.

Il sentait petit à petit sa langue se délier. La colère se disputant à l'angoisse la plus pure dans les mots qu'il vomissait. Ils dévalaient ses lèvres précipitamment, dans le chaos, faisant résonner en lui toute la douleur qui le lacérait.

- Je ne t'arrives pas à la cheville… J'ai passé mon temps à te pousser toujours plus loin. J'ai jamais fait attention à ce que tu voulais ou ce qui t'arrivais. je ne me concentrais que sur moi. Encore. T'as tellement raison à mon propos Potter. J'suis pitoyablement égoïste. Je peux pas…. prendre du recul. J'arrive pas à être bien quand il s'agit de toi. J'ai besoin de t'avoir… J'ai besoin de savoir que tu es à moi...Je..

Il sentait sa voix s'étrangler alors que son discours prenait un tour qu'il n'osait même pas imaginer. Et pourtant, il ne s'arrêterait pas.

- J'ai besoin que tu sois à moi...Parce que je veux pas être seul… Je peux pas te laisser aux autres parce que tu brilles trop. Il y a trop de gens qui gravitent autour de toi…. Qui t'aiment ou t'admirent. Trop de gens pour te faire réaliser que moi, de mon côté, je n'ai aucune qualité. Rien pour te retenir.

Il ne voyait plus rien. Ni Potter, ni le lieu dans lequel il se trouvaient. Il parlait. Il laissait enfin éclater tout ce qu'il retenait derrière les murs infranchissables de son esprit.

- J'ai besoin de toi… Parce que tu sais ce que c'est que d'avoir été son esclave. D'avoir vu ta vie être détruite par sa présence. D'avoir, encore aujourd'hui, des cauchemars et d'avoir l'impression d'être brisé. Je suis personne Potter. J'ai l'impression misérable qu'au-delà de mon nom, de ma fortune, je ne suis rien. Personne. Sauf que… tu m'as montré autre chose. J'étais...quelqu'un pour toi. J'ai été celui à qui tu t'es accroché pour ne pas sombrer...Et le savoir… m'a éviter à moi de me noyer… Et maintenant Potter… ? Maintenant qu'il a disparu… Est-ce que je suis encore quel….

Il se tut. La voix non seulement étranglée par la douleur mais aussi par le corps de Potter. Il venait de s'installer à califourchon sur ses genoux, prenant sa tête entre ses mains, sa bouche sur le sienne.

Merde. Il pleurait peut-être. Fermant les yeux, il répondit au baiser, son cœur frappant contre sa cage thoracique avec tellement de force qu'il se sentait mal.

- Malefoy… ?

- Quoi Potter… ?

- J'ai vraiment besoin d'être à toi. Encore.

- Non...tu n'as pas…

- Tais toi. Écoute-moi. J'ai besoin...d'appartenir à quelqu'un… Besoin que tu sois comme ça… Dominateur et chiant à mourir. J'ai besoin que quelqu'un prenne les décisions… Besoin d'avoir quelqu'un qui me guide… Parce que je suis fatigué de devoir le faire… D'aller contre ce que je suis pour guider les autres…. Moi...je voudrais juste vivre. Juste me reposer. Être à toi… Tes petites crises de jalousie et ton comportement extrême...c'est ce qui fait que je me sens en sécurité… Je sais aussi que si jamais on tente de s'en prendre à moi… tu auras supprimé le problème avant même que je ne m'en rende compte…

- Tu ne….

- Tais-toi j'ai dit… Je suis pas un soumis...Juste...je suis d'accord de te laisser les rennes… Et je t'enverrais bouler quand tu iras trop loin… mais je ne me séparerai pas de toi… A moins que tu ne me jettes… Je peux pas ou plutôt...Je veux pas Malefoy… Je suis bien avec toi, comme ça… Alors arrête de me rejeter et laisse-moi revenir…

- Merlin...Potter…

Il enfouit lentement son visage contre son cou. Il était trop gentil. Il avait raison…C'est pour ça qu'il avait besoin de lui. Parce qu'il continuait, malgré tout ce qu'il avait vécu, à voir ce qu'il y avait de bien. Et lui, Draco Malefoy...allait juste s'assurer que personne ne cherche jamais à profiter encore de lui.

Il crispa ses mains sur le dos du survivant, froissant sa chemise, inspirant son odeur.

- Salazar...Potter… c'était moi qui était venu pour m'excuser… Tu n'étais pas censé me demander la permission de "revenir"...

- Dis-le alors… Que je peux revenir…

Il avait la voix étranglée quand il répondit.

- Tu peux revenir…

- Draco ?

- Quoi Potter.

Il n'arrivait plus à parler. Il était vidé. Son cerveau entièrement noyé sous les émotions, l'empêchant d'avoir la moindre réflexion logique.

- Arrête de penser comme ça… De dire que t'es personne… Tu peux pas me dire ça à moi…

- Potter…

- Non… Je sais parfaitement qui tu es… Et ce que tu es. Et je compte sur toi encore maintenant. Pour continuer à avancer. Agit juste comme t'as toujours fait… C'est tout. J'ai pas besoin de plus. S'il-te-plait…

- Un jour tu pourrais t'en lasser…

- Non. Et au pire...J'appellerai Hermione pour qu'elle t'en colle encore une…

Il le sentit s'écarter et le vit l'observer, caresser sa joue. Il ne pouvait pas… encore croire que Potter avait autant de… tolérance pour lui. Pour ce qu'il était… Pour son comportement de merde et son caractère imbuvable… Il n'arrivait pas croire qu'il pouvait juste être accepté. Potter était… peut-être… ce qui l'équilibrait au final.

- T'as encore un bleu…

- Elle frappe fort…

- Je sais. Pourquoi tu l'as pas guéris… ?

- Je le méritais.

Un silence s'installa lentement alors que le brun se penchait sur lui, le regard plein d'amusement, venant mordiller sa lèvre, glissant ses mains sur son torse lentement.

- Je suis d'accord.

- Potter. Arrête de me chauffer. On est dans le parc.

Il le vit hausser un sourcil avant de rire un peu, glissant sa langue sur sa joue.

- Tu m'as manqué.

- Tais-toi et bouge de mes genoux.

- Pourquoi….ah...oh…

- "ah oh" comme tu dis Potter. Bouge je te dis.

Il le sentit quitter ses genoux, grimaçant à cause de l'érection qui, maintenant, tendait son pantalon. Se levant, il tendit la main au brun.

- Viens.

- Viens où ça ?

- On va dans ma chambre.

- Non.

- ...quoi?

- J'ai dit non...Je suis censé ratrappé tout le retard que j'ai accumulé pendant mes absences si je veux passer mes ASPIC alors pas maintenant…

- Potter...tu te fous de moi ?

Il le vit, incrédule, se réinstaller, livre sur les genoux.

- Pas du tout. Si tu voulais profiter de mon corps, fallait le faire quand t'en avais la possibilité.

- ….Potter…

Il allait perdre patience. Comment est-ce que ce fichu sauveur pouvait passer de "incroyablement mignon" à "bandant comme pas possible" pour finir par "l'agacement suprême" …?

- Ne joue pas à ça.

- Je ne joue pas. Je dois rattraper mon retard pour pouvoir te suivre.

Il l'avait dit avec cette fêlure que le blond reconnaissait parfaitement. Celle qu'il lui indiquait que..c'était important.

- ...me suivre ? De quoi tu parles encore ?

- Après… Si je reste à Poudlard parce que j'ai loupé mes examens...On pourra pas se voir souvent…

… Ah. Il s'assit brusquement et prit son livre. Ce fichu survivant aurait sa peau. Et il ne savait encore si c'était parce que, lui, Draco Malefoy, le trouvait, à sa grande gêne, "mignon" ou parce qu'il le ferait définitivement perdre son calme.

- Donne moi ça. Je vais t'expliquer.

Il ignora royalement le petit sourire vainqueur du survivant et commença à poser les questions.