Chapitre 42 : Chaud comme la braise
Deux chapitres à une semaine -ou un peu plus- d'intervalle ? Non vous ne rêvez pas, je poste rapidement cette fois-ci haha !
Ce n'est clairement pas le chapitre que je préfère, enfin niveau écriture, parce que c'est des petites choses que j'avais prévu depuis un certain temps, mais ça ne rend pas exactement comme je l'avais espéré ! J'espère que ça vous plaira quand même :)
Le chapitre suivant est déjà écrit, et j'avoue que j'ai hâte de vous le poster, donc d'ici le début de semaine prochaine -ou peut-être avant- il sera en ligne promis ! Il ne reste plus que deux chapitres après celui-ci :(
Bonne lecture, et un grand merci à Juliette54 pour sa review ! :)
Severus riait bêtement dans son coin. Caché par un livre dont il ne connaissait même pas le sujet, il évitait les regards perçants de ses amis. Tous, même Sirius, le regardait avec agacement. Severus avait refusé de leur donner plus de détails sur le cas Evan Rosier. Depuis quelque temps il s'était fait une raison, il adorait embêter Rosier, et pas uniquement pour le plaisir de le voir s'énerver et gueuler des insultes qui n'avaient pas de sens. Non. Il aimait l'embêter parce qu'un Rosier en colère, était un Rosier diablement sexy, et donc attirant. Severus n'était pas du genre à se poser milles questions quand quelqu'un lui plaisait, et ce même s'il s'agissait du mec contre qui il menait une guerre sans merci depuis des années. Il fonçait, et c'était tout. Il n'y avait qu'à regarder Lily Evans, il n'y était pas allé par quatre chemins, il l'avait dragué purement et lourdement. Et ça avait fonctionné, à la plus grande surprise de tout le monde -enfin pas la sienne, évidemment, il était Severus Rogue quand même. Le problème c'est que cette fois il s'agissait d'Evan Rosier, le type le plus buté du monde magique.
Severus avait donc un plan. C'était un plan sur le long terme. Il allait devoir charbonner pour chopper le Gryffondor. Il ne fallait pas se méprendre, toute cette histoire n'était liée qu'à de la pure attraction sexuelle, rien d'autre. Severus Rogue ne faisait pas dans les sentiments.
- T'es chiant Severus, bougonna Charlotte alors qu'il refusait toujours de répondre à leurs questions.
Severus se leva de table, il leur adressa un clin d'œil et s'éclipsa en gloussant. Il adorait emmerder le monde, et la réaction de ses amis était toujours impayable.
- Tu t'amuses pas vrai ? fit la voix de Sirius derrière lui.
Severus tint la porte de la bibliothèque à son meilleur ami, un large sourire aux lèvres.
- Je m'éclate tu veux dire, rectifia Severus.
Sirius poussa un soupir blasé, et lui fit un regard agacé.
- Allez, raconte-moi. Je sais que tu en meures d'envie.
Ils marchaient côte à côte dans les couloirs. Severus eut un sourire plus franc, un peu comme celui d'un enfant face à une sucette.
- Bordel, il est chaud comme la braise le Rosier.
Un léger silence accueillit sa déclaration, et il vit clairement l'air sceptique sur le visage de Sirius.
- D'accord, d'accord, se reprit Severus. Ce n'est pas vrai. Disons qu'il ne semble pas insensible à mon charme.
- Ouais donc tu es toujours au point mort, déduisit Sirius.
- Pas du tout, je suis en période d'approche de la cible. La cible étant Rosier, si je ne l'insulte pas il ne m'écoute pas, ce qui rend l'approche complexe, exposa Severus avec un air légèrement agacé.
Sirius ricana, et Severus lui lança un regard noir.
- Je t'interdis de te foutre de ma gueule ! menaça-t-il d'une voix sifflante.
Mais c'était peine perdu, Sirius se mit à rire plus franchement.
- Pour la première fois de la vie du célèbre Severus Rogue, notre casanova national n'arrive pas à pécho, chantonna Sirius.
Le regard sombre de son meilleur ami le fit détaler. Severus courait après Sirius, lui hurlant des insultes, alors que le bougre continuait à rire.
- Quand je t'attrape, je vais te faire ta fête !
- Si c'est comme avec Rosier t'iras pas loin, répliqua Sirius déclenchant un nouvel hurlement rageur de son ami.
-o-o-
Assises sur l'herbe dans le parc de Poudlard à la fin des cours, Greta, Libby, Ellen, Alecto, Charlotte et Mary discutaient tranquillement en profitant des derniers rayons de soleil de la journée.
- Les filles, la saint-valentin c'est ce week-end, commença Greta d'une voix forte en coupant toutes les discussions.
- Et ? demanda Alecto en fronçant les sourcils.
- Il faut qu'on organise quelque chose, annonça Greta avec un large sourire.
Ses amies lui lancèrent des œillades peu convaincues. Aucunes d'entre elles ne semblaient particulièrement emballées par l'idée de fêter la Saint-Valentin.
- Oh non, y'a rien de plus tarte que la saint-valentin, grogna Mary.
- C'est qu'une occasion débile pour acheter des cadeaux, ajouta Charlotte.
- Tellement commercial, approuva Libby.
- Et inutile, fit Ellen.
Greta croisa les bras et roula des yeux. Ce que ses amies pouvaient être agaçantes quand elles ne comprenaient pas où elle voulait en venir. La Saint-Valentin était l'occasion rêvée pour organiser la meilleure soirée de l'année.
- Ce que vous êtes rabat-joie les filles. Je vous parle de l'occasion de faire une soirée et vous râlez.
L'expression sur le visage de ses amies changèrent, elles semblaient davantage intéressées par la proposition de Greta. La blonde laissa un sourire satisfait étirer son visage.
- Cette soirée sera encore mieux que celle d'Halloween. J'ai déjà des idées qui vont en faire un carton.
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James pensait qu'après tout ce qu'il avait vécu cette année avec Lily, ses tourments seraient enfin terminés. Grave erreur. La rouquine, postée à côté du tableau, craie à la main, lui jetait des regards tout sauf innocents. Il perdit le fil de ce qu'il racontait pendant quelques secondes, et sous les regards moqueurs des autres préfets. Son calvaire dura une longue heure, pendant toute la réunion il fut rouge tomate, et bégayait à chaque fois qu'il croisait le regard de Lily. Celle-ci prenait d'ailleurs un malin plaisir à le malmener de la sorte, il le voyait sur son visage, elle s'éclatait.
Une fois la réunion terminée, les préfets quittèrent la pièce en lançant des regards entendus allant de James à Lily. Le Serdaigle bouillonnait, tout le monde se foutait de sa gueule. Il était préfet-en-chef merde, il méritait davantage de respect. Il se devait d'avoir un minimum de crédibilité.
Quand le dernier préfet sortit de la salle, James se tourna vers Lily, un air passablement agacé sur le visage alors que celle-ci abordait un sourire innocent.
- Oh, ne me fait pas la tête du préfet coincé. Je n'ai rien fait de mal, plaida la rouquine en lui adressant un regard adorable.
- Je me suis affiché pendant toute la réunion ! s'emporta James.
Lily roula des yeux en s'approchant de lui. Elle commença à jouer avec la cravate de James, un léger sourire sur le visage, et il sentit son souffle devenir de plus en plus rapide.
- Ce n'est pas ma faute si tu te laisses distraire aussi facilement…
James recula, Lily lâcha sa cravate en affichant une moue ennuyée.
- Lily ! siffla James d'une voix autoritaire.
Ce qu'elle l'agaçait quand elle était comme ça.
- James, répliqua-t-elle en l'imitant grossièrement.
- Lil-oh ce n'est pas vrai tu te moques de moi ?
Lily pouffa légèrement, la voix de James venait de monter légèrement dans les aigus, et elle se rapprocha à nouveau du garçon. James ne se recula pas cette fois-ci. Elle adorait toujours embêter James, et maintenant qu'ils avaient dépassé le stade de l'amitié, c'était d'autant plus facile de le perturber. Ah, si elle avait su, elle aurait forcé le déclic plus tôt.
- Arrête de râler, murmura Lily avant de poser ses lèvres sur celle de James.
James se laissa entraîner par le baiser de Lily. Et avec toute cette histoire il n'avait pas toujours eu le temps de lui demander ce que ça voulait dire aller doucement, elle lui avait fait le même coup la veille en retenue. Le titillant, et l'embrassant à chaque fois que Rusard sortait de la pièce, si bien que ses neurones avaient tous quitté le navire, et qu'il avait été incapable de réfléchir convenablement.
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Evan était assis sur le bureau d'une salle vide. Il regardait sa montre de temps à autre, et à chaque fois reportait son regard sur la porte, attendant que celle-ci s'ouvre et laisse son complice entrer. Ce fut cinq minutes plus tard, soit une demi-heure après l'heure du rendez-vous, que Severus Rogue daigna enfin pointer le bout de son nez.
Le Gryffondor darda un regard sombre sur son camarade alors qu'il entrait tout sourire dans la pièce, refermant la porte sans aucune délicatesse, et qu'il avançait dans sa direction avec autant de grâce qu'un canard boiteux. Et bordel, pourquoi est-ce qu'il le regardait de cette manière ? Evan avait l'impression d'être le prochain repas d'un serpent affamé. Il secoua imperceptiblement de la tête en une grimace, alors qu'il réalisa le double sens de sa pensée. Il ne pouvait pas être le prochain repas de Rogue, cette pensée lui nouait l'estomac et le rendait fébrile.
- Sympa de ta part de te pointer, à l'heure ça aurait été encore mieux, grinça Evan alors que le Serpentard le saluait d'une voix atrocement joyeuse qui lui fit grincer des dents.
- Oh, ne fait pas ton rabat-joie Ev', ce n'est pas si grave.
- Evan.
- Oui, c'est ton prénom, fit Severus en le regardant comme s'il était stupide.
- Evan pas Ev.
Le Gryffondor le regardait avec un air pincé. Depuis quand ils se donnaient des surnoms ? C'était ridicule, et surtout ça ne devait pas avoir lieu. Qu'ils s'appellent par leurs prénoms, d'accord, mais pas par des surnoms. Ils n'avaient pas élevé des botrucs ensemble aux dernières nouvelles.
- On devrait peut-être se concentrer sur des choses plus importantes que sur tes problèmes existentiels sur ton prénom Evie, enchaîna Severus en balayant la remarque d'Evan d'un roulement d'yeux agacé.
Evie. Evan faillit s'étrangler avec sa salive. Il avait osé, et au vu de la lueur qui dansait dans ses yeux sombres, Severus en était particulièrement fier.
- Je te préviens, si tu oses m'appeler encore une fois par tes surnoms ridicules je te casse le nez.
Evan était rouge de colère, il s'était levé du bureau et dominait Severus de toute sa hauteur. Le Serpentard ne put s'empêcher de trouver l'air avait semblait s'être empli d'une tension sexuelle particulièrement prenante.
- Tu as fini Evie ? On va pouvoir avancer ? le nargua Severus avec un léger sourire.
Un nez cassé et réparé plus tard, les deux complices étaient assis à plusieurs mètres de distance, se fusillant du regard.
- Tu ne pouvais pas dire que je ne t'avais pas prévenu.
Severus le foudroya du regard en tâtant son nez par réflexe, vérifiant qu'il était de nouveau comme neuf.
- Je ne pensais pas que tu allais réellement le faire, s'insurgea Severus. Tu aurais pu m'embrasser à la place, finit-il dans un murmure inaudible.
Le regard d'Evan se troubla quand il perçut les derniers mots de sa phrase. Il reprit la parole d'un ton brusque.
- Qu'est-ce que tu viens de dire ?
Le brun lui lança un regard glacial, et répliqua d'une voix sèche.
- Parce qu'en plus d'être un connard violent tu es sourd ?
Evan se redressa sur sa chaise, prêt à lui éclater le nez une nouvelle fois, quand la porte s'ouvrit brusquement. Les deux capitaines se tournèrent vers l'entrée de la salle où Marlène McKinnon entra d'un pas aérien, comme dans leurs pires cauchemars. L'adolescente balaya la pièce du regard, s'arrêtant sur les deux garçons, un air faussement émerveillé sur son visage rond.
- C'est donc ici que tous vos plans débiles pour me nuire sont créés ?
Elle pouffa légèrement, et prit place sur une table au milieu de la salle entre les deux garçons, qui trop choqués pour répondre la regardait avec des airs stupides.
- Je vous avoue que je suis déçue, je m'attendais à mieux. Quoique… après vous avoir vu à l'œuvre, cette pièce est à l'image de vos machinations : inutile.
Severus fut le premier à réagir.
- Qu'est-ce que tu viens faire ici, McKinnon ? Tu ne vois pas qu'on est occupé.
La Serdaigle ignora le garçon. Elle se redressa et darda sur chacun des deux garçons un regard méprisant. Il n'y avait plus aucune trace de sympathie sur son visage, aussi fausse était-elle il y a quelques secondes.
- Je suis venu vous prévenir. Serdaigle va gagner la coupe et vous allez vous en mordre les doigts. Vous n'auriez jamais dû me sous-estimer, parce que je suis la plus jeune des capitaines et la moins expérimentée à ce poste. Et surtout, surtout, vous n'auriez jamais dû faire l'erreur stupide d'imaginer, une seule seconde, que mes joueurs ne m'étaient pas loyaux. Sur-ce, je vous souhaite d'aller vous faire foutre, et de passer une horrible journée.
Elle tourna les talons, et quitta la salle sans un regard supplémentaire pour ses deux concurrents. Et comble de l'irrespect, elle laissa la porte ouverte après son départ.
- T'as pas de porte chez ta mère ? hurla Severus en allant la refermer, bien que ça soit inutile, Marlène était déjà loin.
Le Serpentard se retourna, et fit face à Evan. Le Gryffondor abordait un air identique à celui de son camarade. A la fois fou de rage mais avec une pointe de détermination.
- On ne va pas se laisser faire, tu vas gagner ce match Evan !
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Le jour de la Saint-Valentin arriva à toute vitesse. Les jours avaient défilé sans que les étudiants ne les voient passer, alors que leurs enseignants les enterraient sous des monticules de devoirs ils n'eurent pas beaucoup de temps pour prendre du temps libre.
Evan et Severus n'avaient pas eu l'occasion de se revoir pour discuter de leur vendetta contre Marlène McKinnon. Evan étant occupé par les entraînements en plus des cours, il était d'ailleurs devenu de plus en plus tyrannique avec son équipe, épuisant ses joueurs sans vergogne. Ce qui les amenait au moment présent, les membres les plus âgés de son équipe le regardaient avec des yeux implorants, menés par Cynthia, et lui, se tenait seul face à eux, impitoyable dans ses propos.
- C'est hors de question ! Le match est dans un mois, et donc pour le mois suivant il n'y a plus aucune sortie autorisée. Vous vivez pour le Quidditch à présent. Il est capital qu'on batte Serdaigle, asséna Evan d'une voix catégorique.
Les visages de ses joueurs se décomposèrent. Ils connaissaient leur capitaine par cœur, le sachant capable de les pister pour vérifier qu'ils respectent ses ordres.
- Evan, c'est ridicule. Tu ne vas pas nous interdire de sortir, commença Cynthia en roulant des yeux.
- Allez, ce soir, il y a la soirée organisée par Catchlove et compagnie, c'est le genre de soirée où il faut absolument aller, ajouta Agatha.
Evan darda un regard menaçant sur sa poursuiveuse. Ses sentiments pour la jolie brune s'étaient évanouis depuis belle lurette. Il ne voyait à présent en elle qu'une de ses joueuses, vitale pour sa victoire.
- Non c'est non, fit Evan.
Cynthia se redressa, un air menaçant sur le visage. Elle s'approcha de son ami et capitaine.
- C'est de l'abus de pouvoir ce que tu fais là Evan. Trop, c'est trop. Tu nous épuise avec tes entraînements depuis que Serdaigle à gagner contre Serpentard. Tu vérifies le moindre de nos fait et gestes en dehors des entraînements.
- Je veille sur vous ! la coupa Evan d'un air indigné.
Cynthia pointa un doigt accusateur sur le visage de son ami.
- Non ! Tu veilles à ce que tes précieux petits joueurs ne fassent pas une connerie pour t'assurer de ta victoire ! Dans un but purement égoïste. C'est fini, cette fois c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Tu veux nous interdire de sortir ? Très bien, je quitte l'équipe.
Evan ouvrit la bouche, le visage rouge, alors que Cynthia se détournait de lui pour prendre ses affaires dans son casier. Il réfléchit à toute vitesse, il ne pouvait pas se passer de Cynthia, et au vu des regards perdus de ses joueurs, elle ne serait pas la seule à partir. Il voulait cette victoire, mais il devait aussi faire attention à ses joueurs, et pour ça il fallait qu'il commence à faire quelques concessions.
- Très bien, céda Evan et bien que son amie soit dos à lui, il pouvait clairement imaginer son sourire victorieux. Vous pouvez faire ce que vous voulez, mais je vous préviens au moindre accident vous serez les premiers responsables si on ne gagne pas la coupe cette année !
Le capitaine leur adressa un dernier regard menaçant avant de quitter le vestiaire, toujours en tenue de Quidditch, et son balai à la main. Il avait besoin de voler encore un peu. Toute cette pression allait le rendre fou. Il était devenu horrible avec ses joueurs, encore plus qu'avant, il était constamment sur les nerfs, et bordel… il n'arrivait pas à se sortir Rogue de la tête. C'était lui qui l'avait entraîné dans cette vengeance stupide, il aurait pu se rétracter au fil des mois, et surtout après que McKinnon les a grillés, mais il n'y arrivait pas. Avait-il tellement envie de gagner qu'il s'infligeait toute cette pression volontairement ? C'était ridicule… Il se forçait à côtoyer Rogue pour une simple victoire… Bien que cela ne soit pas aussi horrible qu'en début d'année de traîner avec Severus Rogue…
- Alors Capt'aine Loose, on déprime ?
La voix de Severus Rogue résonna dans ses oreilles, et il retint un léger sourire amusé en le voyant planté plusieurs mètres en bas sur la pelouse du terrain. Il se contenta de lui adresser un geste vulgaire de la main et se pencha sur balais. Il fonça en direction de Severus à toute vitesse, déviant sa trajectoire au dernier moment après avoir frôlé le brun. Le regard terrorisé sur Serpentard valait tout l'or du monde, et il éclata de rire, sentant la pression descendre, et son corps se détendre.
- Trouillard, glissa-t-il en repassant à toute vitesse devant lui.
Severus regarda Evan passer devant lui et s'éloigner dans les auteurs du stade, son rire résonna au loin. Il roula des yeux dans une mimique amusée, et sortit sa baguette. Quelques secondes plus tard il avait son balai à la main, avec des gestes automatiques il enjamba son balai et décolla d'un coup de pied vif. Il rattrapa Evan rapidement, le Gryffondor semblait l'attendre. Severus ralentit légèrement à sa hauteur et d'une voix joyeuse il le défia.
- Je te parie que je suis le plus rapide.
Ni une ni deux Severus fila dans les airs, talonné par Evan. Il volait à toute vitesse, le vent hurlant dans leurs oreilles, mais de large sourire étirait leurs visages alors qu'ils se regardaient. Ils étaient au coude à coude, faisant des tours de terrain sans s'arrêter.
Une demi-heure plus tard, ils étaient allongés sur l'herbe du stade, côte à côte, le souffle court et leurs visages souriants. Ils ne dirent pas un mot, aucunes vannes ni piques pour savoir qui avait gagné. Rien. Lentement, et au même moment, ils tournèrent leurs visages dans la direction de l'autre. Ils se contentèrent de se regarder, les yeux dans les yeux, leurs sourires se fanant au fil des minutes, alors que leurs cœurs se serraient et que leurs estomacs se tordaient. Mu par son instinct, Severus se redressa sur un bras, sa tête basculant au-dessus de celle d'Evan. Doucement, il se baissa à son niveau et alors que leurs nez se frôlaient et qu'il pouvait sentir le souffle chaud du Gryffondor lui chatouiller le visage, Evan se redressa brusquement s'éloignant du Serpentard, manquant de l'assommer par la même occasion.
Evan sentit la panique emballer son cœur alors que tout se mélangeait dans sa tête. Il lança un regard trouble à Severus et fut incapable de parler. Il attrapa son balai et s'éloigna à toute vitesse en direction du château. Il entendait Severus hurler son prénom pour le faire se retourner, mais il ne pouvait pas lui faire face.
Il en était certain que Severus avait voulu l'embrasser, et pendant quelques secondes il en avait eu terriblement envie lui aussi. Mais c'était ridicule. Ils ne pouvaient pas. Après tout ils étaient complices dans une vengeance stupide, certes, mais Severus Rogue restait son ennemi, pas vrai ?
-o-o-
Peter discutait tranquillement avec Remus au détour d'un couloir quand il aperçut Evan passer à toute vitesse devant lui, vêtu de son uniforme de Quidditch et son balai à la main. Intrigué, il interpella son meilleur ami. Evan sursauta légèrement et se retourna vers Peter un air paniqué sur le visage, quand il le reconnut il sembla soulagé. Peter échangea un regard avec Remus et le Poufsouffle lui indiqua d'un signe de tête qu'il avait compris et s'éloigna dans le couloir, laissant les deux Gryffondors seuls.
- Tout va bien ? demanda avec précaution Peter.
Evan avait les cheveux en pétard, et le visage pâle, il semblait angoissé. Le capitaine se passa une main sur le visage en poussant un gémissement plaintif. Il releva un regard perdu sur son ami.
- Severus Rogue a essayé de m'embrasser, lâcha-t-il de but en blanc.
Peter ouvrit la bouche sous le choc. Certes, personne n'avait loupé le rapprochement entre les deux anciens ennemis, mais à ce point-là Peter ne s'y attendait pas. Peter se rendit compte à cet instant que depuis qu'il s'était rapproché des Maraudeurs, il avait commencé à délaisser ses amis. Depuis quand n'avait-il pas pris le temps de discuter avec Evan, Eliott ou même Josh ? Il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il n'avait pas vu ses amis plus de cinq minutes.
- D'accord, d'accord, laisse-moi m'asseoir et raconte-moi tout, fit Peter en attrapant Evan par le bras pour le tirer vers le sol.
Ils s'assirent à même le sol, sans même chercher à trouver un endroit plus tranquille. Peter regardait Evan avec un mélange d'inquiétude et d'impatience. Il ne l'avait jamais vu dans cet état. Il semblait complètement perdu, mais aussi choqué.
- On faisait la course, on s'amusait bien, puis on s'est allongé sur la pelouse du stade. Et il y a eu ce moment bizarre, où on s'est regardé fixement sans rien dire, pendant...je ne sais pas...mais longtemps… Et il s'est redressé et il s'est approché de moi comme pour m'embrasser. J'ai flippé, totalement, alors je me suis levé et je me suis cassé sans rien dire.
Evan parlait d'une voix rapide, la gorge nouée.
- Oh putain…
- C'est le cas de le dire.
Il y eut un léger blanc, avant que Peter n'ose reprendre la parole.
- Dans cette histoire est-ce que c'est le fait que ce soit un garçon qui ait essayé de t'embrasser qui te fait flipper à ce point ? Ou que ce soit Severus Rogue, le mec que tu détestes depuis presque 7 ans ?
Evan se frotta les yeux comme pour remettre ses idées en place. Il finit par fixer le mur face à lui, et répondit d'une voix tendue.
- J'en ai rien à faire que ce soit un mec. C'est juste que...on a passé tellement de temps à se haïr et maintenant il veut… Je ne sais même pas ce qu'il veut. Juste tirer son coup ou réellement sortir avec moi ? Bordel, on ne se connait même pas. Nos discussions consistent à se foutre sur la gueule l'un de l'autre… ça-ça n'a pas de sens.
- Est-ce qu'il te plaît ? reprit Peter.
Evan tourna finalement le visage vers son ami. Il ne prononça pas un mot mais son regard voulait tout dire.
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- Je dois avouer que votre salle commune et vos dortoirs ne sont pas mal, mais ceux des Serpentard restent quand même beaucoup plus stylés.
Josh laissa échapper un rire désabusé avant de planter un baiser dans les cheveux de Charlotte. Ils étaient allongés dans son lit, nus, l'un contre l'autre. Charlotte avait la tête posée sur le torse de son petit-ami, un large sourire sur les lèvres. Elle ne pouvait pas le voir mais Josh abordait le même sourire à cet instant.
- Comment tu les as convaincus de te laisser le dortoir ?
- Nick est quelque part dans le château avec Libby, Eliott est encore fourré avec Kat et Tracey dans la salle commune, Evan est à son entraînement de Quidditch, et honnêtement je n'ai pas croisé Peter depuis un petit moment hormis en cours. Ce fut assez simple de les convaincre pour le coup, expliqua Josh avec humour.
Charlotte pouffa, et releva le visage pour faire face à Josh. Elle aborda un sourire mutin et l'embrassa doucement sur les lèvres.
- Alors… ça veut dire qu'on a tout le temps qu'on veut ?
Les pupilles de Josh s'assombrirent et il entoura la taille de Charlotte avec ses bras pour la rapprocher de lui. Il se pencha pour l'embrasser de nouveau, et alors qu'elle répondait à son baiser avec vigueur, la porte du dortoir s'ouvrit violemment laissant passer Evan et Peter.
Josh rabattit rapidement la couverture sur lui et Charlotte pour les recouvrir.
- Hé ! s'exclama-t-il, j'ai laissé un mot sur la porte pour vous dire de ne pas entrer !
Evan l'ignora et entra dans la salle de bain en claquant la porte. Peter resta quelques secondes le regard fixé sur la porte que venait de claquer Evan. Il fit brusquement volte-face et s'approcha à toute vitesse du lit de Josh. Il ignora les plaintes de son ami alors qu'il fixait Charlotte avec de gros yeux.
- Où est Sirius ? demanda Peter d'un ton impatient.
La Serpentard échangea un regard confus avec son petit-ami.
- Euh, Peter, ce n'est pas vraiment le moment-là, fit Josh d'un air gêné.
- Où est-il ? répéta Peter d'un ton plus insistant en ignorant son ami.
- Je ne sais pas, il doit être avec Dorcas, répondit finalement Charlotte.
Peter ne parut pas satisfait de la réponse. Il se redressa brusquement et quitta le dortoir en courant, laissant le couple abasourdi.
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Après être rentré au dortoir avec Evan, Peter était reparti en courant dans le château une fois que son ami était entré dans la salle de bain. Au vu de son état, il allait rester un moment sous la douche. Peter parcourait les couloirs à la recherche de Sirius, il sautait sur tous les Serpentard qu'il croisait, leur demandant où était Sirius. Il finit par le trouver au détour d'un couloir, il riait avec Dorcas un bras autour des épaules de la jeune fille.
Peter dérapa dans le couloir et faillit foncer dans le couple mais il ne dut sa survie qu'aux réflexes aiguisés de Sirius qui le rattrapa avec des gestes agiles.
- On a un problème ! Enfin ce n'est pas vraiment un problème, mais c'est urgent ! s'exclama Peter sous les regards surpris de ses deux amis.
Sirius haussa un sourcil intrigué, alors que Dorcas esquissait un sourire amusé devant l'expression affolée de Peter.
- Ton meilleur ami veut pécho mon meilleur ami, expliqua Peter sans aucune délicatesse.
Les yeux de Dorcas s'écarquillèrent sous la surprise, mais Peter fronça les sourcils alors que Sirius souriait, franchement amusé.
- Tu le savais ?
- Évidemment, répliqua Sirius d'un haussement d'épaule.
Peter poussa un cri d'indignation qui résonna dans tout le couloir.
- Et tu m'as caché ça ?!
Sirius roula des yeux devant l'exagération de son ami. Qu'est-ce que Peter pouvait être dramatique parfois.
- Tu ne me l'as jamais demandé, expliqua Sirius avec évidence.
- Attendez, attendez, Severus veut sortir avec Evan ? s'exclama Dorcas en prenant la parole pour la première fois. Depuis quand ?
- Depuis quelques jours environ, répondit Sirius d'une voix morne comme s'il parlait de la pluie et du beau temps.
Peter et Dorcas se regardèrent avec des airs interdits. Sirius semblait, comme à son habitude, complètement blasé, comme si la situation était normale et que tout le monde était au courant de ce fait qui n'était pas si ordinaire que ça. C'était même une putain de surprise.
- D'accord, d'accord, reprit Peter en se passant une main sur le visage. Il va falloir qu'on en discute sérieusement, parce qu'Evan est actuellement en train de remettre des années de haine en question, et il va nous faire une putain de crise existentielle.
Sirius hocha la tête pour montrer qu'il comprenait, puis il se mit à réfléchir quelques secondes. Il regarda sa montre, et regarda à nouveau Peter.
- Cuisine ?
- Cuisine, approuva le Gryffondor.
- Je ne comprends rien… marmonna Dorcas alors qu'elle tentait de rattraper Sirius et Peter qui étaient déjà partis en direction des cuisines.
