Bonjour à tous,
Voilà la suite, (avec quasi 2 jours d'avance, je suis fière) qui, je l'espère, vous plaira ! Un chapitre que j'ai d'ailleurs beaucoup aimé écrire et qui est venu assez naturellement ! Mais ne vous inquiétez pas, pas de panique, tout va bien, je ne tue personne !
Comme d'habitude, une petite pensée spéciale pour les filles du Discord, Zalia, Teki, Elo et Lessa *coeur sur vous*
Sur ce,
Plein d'amour sur vous !
Saya
Chapitre XLII
- Je refuse.
- Je vous demande pardon ?
- Dois-je parler plus lentement, Shackelbott ? Je refuse que vous fassiez une chose aussi...ridicule.
- Snape… Il s'agit uniquement d'une commémoration…
- Merci. Je ne suis pas stupide.
- La présence de Harry est indispensable...C'est lui qui l'a vaincu…
Crispant encore la mâchoire, il toisa le Ministre, le faisant légèrement reculer rien qu'avec son regard. Bien. Cet homme avait besoin de comprendre qu'il n'aurait plus jamais la main mise sur Potter.
- Je me fiche de ce que vous voulez. Allez donc voir ailleurs si j'y suis. Je n'ai pas de temps à perdre avec vos idioties.
- Cela n'a rien d'une idiotie ! Il s'agit de fêter la victoire du camp de la lumière ! Toute la population s'attend à quelque chose de grandiose, tout le monde va vouloir le voir.
Reposant très lentement la plume qu'il tenait, il fixa la copie pleine de correction qu'il venait de terminer de lire et se reconcentra sur le sorcier qui faisait maintenant les cents pas devant son bureau.
L'impudent s'était déjà invité dans son domaine sans la moindre invitation préalable, mais en plus, il se permettait d'insister. Cet homme commençait à sérieusement entamer son capital patience.
- Potter n'a pas besoin de vos stupides fêtes en ce moment.
- Harry doit voir combien le peuple lui est reconnaissant !
- Mon fils n'a pas le moindre intérêt pour le peuple. Il a été manipulé, trahi et a fini par mourir pour le monde sorcier. Croyez-moi, Shackelbott, mieux vaut pour tout le monde que vous lui fichiez enfin la paix.
- Harry pardonnera avec le temps, il s'agit tout de même de…
- Ma patience a des limites. Que vous venez d'atteindre. Sortez de mon bureau et tenez-vous loin de mon fils ou je vous le ferai payer. Me suis-je bien fait comprendre cette fois ?
Il venait de se lever, et alors qu'il pressait sa baguette sous le menton du sorcier, il articula lentement, sa voix glaciale. Il en avait marre de voir tous ces imbéciles pédants du Ministère venir lui rabâcher ce que Potter devrais, ou ne devrait pas, faire. Il était son responsable légal et il était hors de question que qui que ce soit ne s'en approche.
- Snape. Baissez votre baguette. Vous savez ce qu'il en coûte de s'en prendre au Ministre.
- Cesser de me harceler et je reconsidérerai peut-être ma position.
Il se recula, l'autre homme passant une main légèrement tremblante sur sa peau qui avait rougit là où la baguette du Mage Noir avait été pressée.
- Harry ne pourra pas toujours échapper à son statut…
- Potter est un étudiant sur le point de passer ses ASPIC et il n'a donc certainement pas le temps pour vos petites cérémonies futiles.
- Severus…
Un simple regard et il vit l'autre ravaler son énième argument et l'observa soupirer et se rembrunir. Grand bien lui fasse. Il allait peut-être enfin le laisser travailler en paix.
- Autre question…
- Quoi, encore ?
Insistant avec sarcasme sur le dernier mot, il retourna s'asseoir derrière la table d'ébène. Par Salazar. Il allait bientôt mettre des sorts de barrière sur sa porte. Tout indésirable se retrouverai projeté hors des cachots. En voilà une idée brillante.
- Est-ce vrai que Harry entretient une relation...amoureuse avec le fils Malefoy… ?
Haussant très lentement un sourcil, il toisa en silence l'autre homme, jaugeant ses réactions. Il semblait mal à l'aise, évitant un peu de le regarder trop longtemps.
-Pourquoi cette question sur la vie privée de deux de nos étudiants… ?
- Des rumeurs circulent… Et vous savez que les Malefoy n'ont pas...très bonne réputation… Il y a encore des doutes quant à leurs allégeances.
- Doutes très certainement partagés par la population à mon propos d'ailleurs.
Il vit le Ministre se racler lentement la gorge et hocher la tête alors que la remarque cynique et pleine de fiel planait entre eux.
- Effectivement. Nul besoin de le cacher. Quand la nouvelle de l'adoption sortira… Nous devrons rassurer également la population… Et cette cérémonie pourrait y contribuer…
- Cessez de me parler de cette idée.
- Severus… Harry va de nouveau être exposé à ses détracteurs si nous ne prenons pas les devants.
- Sauf que, Monsieur le Ministre, vous semblez oublier que cette fois, je m'occuperai de la situation. Et je suis à peu près certain que Lucius Malefoy s'occupera des gêneurs de manière encore plus efficace que moi en ce qui concerne sa propre famille.
- Cela ne fera que grossir les suspicions à vos égards.
- Peu m'importe. Peut-être qu'ainsi, on cessera de nous importuner à tout bout de champ pour des idioties. Maintenant pour la dernière fois, sortez de mon bureau.
L'homme grimaça à nouveau avant de récupérer sa cape, lançant un regard torve à l'espion, sifflant.
- Tout ceci aurait pu être bien plus simple si vous y aviez mis un peu du vôtre Snape.
Le toisant sans même lui accorder la considération suffisante pour une réponse, il le fixa jeter une poignée de poudre de cheminette dans la cheminée et gronder sa destination.
Par les cloches des enfers. Enfin seul. Soupirant longuement, il se pinça lentement l'arrêt du nez, agacé au possible.
Il fallait qu'il contacte Lucius.
- Potter. Lève-toi.
Grognant un peu, il entendit à peine la voix de Malefoy à travers le brouillard de ses pensées. Chassant la bouche qui traçait un chemin humide sur sa gorge, il se tourna, s'éloignant du blond. En vain. Il n'avait pas eu le temps de s'écarter plus qu'il sentit ses bras autour de sa taille, le plaquant contre son torse.
- Putain… Malefoy…
- Langage Potter.
- Fous-moi la paix…
- Non. On a cours et ensuite, on va à Saint-Mangouste pour tes bracelets.
Ouvrant lentement un œil, il haussa un sourcil tout en observant le sommet du crâne du blond qui, pour l'instant, mordillait sa gorge.
- On ?
- Mn. Je viens avec toi.
- ...Pourquoi ?
C'était étrange… Qu'il veuille venir… Fronçant les sourcils, il poussa sur ses épaules pour l'obliger à le regarder.
- Malefoy. Pourquoi ?
Apparemment agacé de devoir s'éloigner, le blond s'appuyant sur son coude, couché sur le flanc, observa le survivant avec son air froid habituel.
- Parce que je veux savoir.
- … Savoir quoi… ?
- Tout Potter. Et il me semblait que c'était un truc que faisaient les couples non ? Aller ensemble à ce genre de rendez-vous… ?
Il l'avait perdu. Sincèrement il n'avait pas la moindre idée de ce que faisaient les couples mais il se rembrunit alors qu'une pensée le traversait.
- ...Tu sais que je suis pas ta petite amie enceinte n'est-ce pas… ?
- De quoi tu parles encore Potter… ?
- … Ce rendez-vous...t'es pas obligé de venir… J'suis pas une fille… Et je suis pas enceinte ou un truc du genre… C'est juste un contrôle pour voir si tout va bien…
- Potter.
Une seconde plus tard, il se retrouvait couché sur le dos, Malefoy assis sur lui, glissant une main sur son ventre, caressant la peau sous le t-shirt. Oups...S'il remontait trop..
- Je sais que t'es pas une fille. Merlin merci d'ailleurs… Mais il se trouve que j'ai décidé d'être très sérieux avec toi...alors je vais venir à ce foutu rendez-vous.
Ouais. S'il continuait comme ça. Il allait le trouver. Frissonnant un peu au contact des doigts du blond, il le repoussa une seconde, arrêtant sa main, plongeant son regard dans le sien.
- Très sérieux ?
- Très sérieux Potter.
- ...Et qu'est-ce-que c'est censé vouloir dire ?
- Que ma mère m'a dit que si je voulais t'épouser il fallait que je me comporte comme le digne héritier de ma maison.
Écarquillant les yeux, le survivant manqua de s'étouffer, se redressant brutalement sur les coudes, fixant le blond et son petit rictus insupportable.
- Me quoi ?
- T'épouser Potter bien sûr.
- … A quel moment ton petit cerveau malade a pensé qu'on allait se marier.
- C'est pourtant la suite logique…
Il était fier de lui en plus. Bras croisés sur le torse, il le fixait, son sourcil droit légèrement relevé dans une expression de pure auto-satisfaction tout à fait agaçante.
- Logique pour toi peut-être !
- Tu refuses de m'épouser Potter ?
- Bordel oui !
- Et pourquoi ?
- Pourquoi ? Je...eh bah….
- Des phrases complètes, Potter. Sujet, verbe, complément. Tu as déjà oublié ?
Nan...mais il n'était pas sérieux n'est-ce pas… ? Il n'imaginait tout de même pas qu'ils allaient ...se marier ? Balbutiant, il le repoussa de son bassin, s'asseyant en tailleurs, les sourcils froncés, passant une main dans ses cheveux détachés, profitant de les relever en chignon au sommet de son crâne.
- On est beaucoup trop jeune !
- Pas selon les sang purs.
- … Je ne suis pas un sang pur…
- Moi si.
- Malefoy. Je ne vais certainement pas me marier ! Je viens à peine de faire les papiers d'adoption.
Et avant même de réaliser ce qu'il avait dit, c'était sortit tout seul… Il vit le blond afficher un sourire moqueur et plein de sous-entendus. Rougissant, il lui envoya son coussin sur la tête avant de se lever.
- J'vais me doucher.
Entrant dans la salle de bain, il jeta t-shirt et boxer au sol avant de se jeter sous l'eau. C'était sans compter la persistance agaçante du blond. Il sentit ses mains sur ses hanches, son ventre contre son bassin et se crispa. Et merde.
- Tu veux rester avec Severus un moment ?
- Et alors ?
L'eau brûlante glissait sur son corps, ne cachant absolument pas ses rougissements de gêne. Et maintenant il avait trop chaud. Peut-être à cause des mains sur ses abdominaux…
- Et alors rien… T'es mignon Potter.
Il se crispa, mordant sa lèvre alors qu'il le sentait s'attaquer à son oreille… Un frisson le parcouru alors que la main du blond rencontrait le bijoux sur son torse et se qu'il se figeait.
- Qu'est ce que… ?
- Ah… ouais… J'ai pas seulement percé mes oreilles Malefoy…
- Merlin…
Et alors qu'il le retournait lentement, il le sentit le pousser doucement contre la paroie de la douche, un sourire de loup aux lèvres.
- Intéressant… Et c'est plus sensible du coup…?
- Je sais pas… Tu veux tester….?
Il avait une heure devant lui. Ensuite il rentrerait s'occuper du rendez-vous de son adolescent personnel. Saluant d'un signe du menton l'elfe qui l'accueillit, il lui donna sa cape avant de se rendre jusqu'au bureau de son ami.
Poussant la lourde porte de bois ouvragée, il pénétra dans la pièce dans une envolée caractéristique de cape.
- Severus.
- Lucius.
- Bonjour très Cher.
- Bonjour Narcissa.
Il était un peu surprit de voir l'épouse du Sang Pur assise dans un coin de la pièce, un livre sur les genoux, tournée vers la fenêtre qui donnait sur le parc du Manoir.
- Que nous vaut la visite… ?
Fronçant les sourcils, il croisa lentement ses mains derrière son dos, se mettant lentement à marcher.
- J'ai reçu la visite de Shackelbott ce matin.
- Et que te voulais encore ce cher Ministre… ?
Le blond avait cessé d'écrire, reposant lentement la magnifique plume d'oie qu'il tenait délicatement. Se laissant aller contre le dossier du fauteuil en velours sur lequel il siégeait, il observait les allées et venues de l'ancien espion les yeux plissés.
- Encore une de ses idées stupides de commémoration.
- Ne peuvent-ils pas juste laisser Harry tranquille.
La discrète intervention de Narcissa tira un soupire exaspéré au maître des potions qui se rembrunit encore.
- Peu importe. J'ai dit non et ce n'est pas vraiment la question.
- Alors quelle est-elle ? Viens en aux faits Severus.
Lucius, toujours aussi pragmatique, commençait apparemment à s'impatienter.
- Il m'a demandé quelle était la relation réelle entre Draco et Harry.
- Et qu'est ce qui fait que notre illustre Ministre s'intéresse à la vie privée de deux gamins… ?
C'était encore plus réfrigérant que sa propre réaction. Le patriarche fixait maintenant son ami avec cette expression de neutralité dangereuse.
- N'est-ce pas... Il semblerait que "l'opinion publique" ne soit pas favorable à leur idylle.
- Grand bien leur fasse. J'attends de voir la réaction de ton "enfant" quand il en entendra parler.
L'aristocrate avait raison. Potter avec son esprit de contradiction, serait capable de se jeter sur le fils Malefoy devant tout le monde par pure provocation. Salazar.
- Certes mon amour… Cependant je ne suis pas certaine que Harry ait encore besoin de ce genre de remarque ridicule en ce moment.
- Précisément. Potter est fragile et je commence à perdre patience.
- Et donc… Qu'attends-tu de nous exactement Severus ?
- Ne comptes-tu donc pas agir…? Comment penses-tu que ton fils réagisse quand il comprendra l'impact que cela peut avoir sur Potter… ?
Le silence était suffisamment éloquent pour que la réponse ne soit pas nécessaire. Parce que si Potter provoquerait, Draco, lui, ne tournerait pas autour du pot. Aussi radical que son père, voire pire, il s'occuperai tout simplement de faire taire les imbéciles sous le manteau.
Un rire amusé et féminin cassa le silence entre les deux hommes.
- Nul doute que Draco sera le plus compliqué à contenir. As-tu entendu quelque chose à ce propos mon chéri ?
- … Non. Mais je pense que certaines personnes tiennent leur langue devant moi. Je vais me renseigner discrètement.
- Autre chose.
Il vit le couple poser son regard sur lui d'un seul mouvement, Narcissa ayant rejoint son mari, assise sur l'accoudoir du fauteuil, le bras du blond autour de sa taille.
- Il ne s'agit pas uniquement d'une histoire d'orientation. L'idée étant, d'après ce que j'ai compris, que le sauveur du monde semble très "entouré" de Serpentards.
La formulation était peu être peu claire pour une oreille non entraînée, mais la colère au fond des yeux des deux aristocrates était signe de la compréhension immédiate de la situation.
- Encore. Il semblerait que certains soient butés.
- Devrions-nous réellement nous justifier mon amour. Ces gens ne cesseront de toute manière de nous dénigrer. Tout comme ils le font pour Harry quand cela les arrange.
- Je ne pense pas qu'une réaction soit réellement utile. Seulement, je vous propose de parler à Draco. Je m'occuperai de Potter.
- Je ne suis pas d'accord. Je suis las de leurs suspicions constantes. Notre famille a donné suffisamment à la cause pour qu'on nous donne le respect qui nous est dû.
Soupirant, il s'arrêta une seconde, observant Lucius et son air profondément contrarié. Lui aussi était fatigué d'être sans cesse la cible de sorciers qui le jugeaient sans connaître qu'un dixième des événements.
- Et que proposes-tu ?
- Je vais déjà me renseigner sur ce qu'il se dit exactement. Tu le sais aussi bien que moi Severus. Celui qui détient l'information est le maître du jeu.
- Effectivement…
- Laisse-moi quelques jours. Je reviendrais vers toi dès que j'aurais suffisamment de cartes en main pour régler cette situation à ma convenance.
- Severus, comment va Harry ?
Alors qu'il s'apprêtait à tourner les talons, il s'arrêta, haussant un sourcils lentement alors qu'il était retenu par Narcissa.
- Mieux. Ce week-end au Manoir lui a fait du bien. Il avait besoin de souffler.
- Est-ce que…
Elle sembla hésiter à poser sa question, lançant un regard incertain à son époux qui haussa un sourcil.
- Est-ce que...tu sais si Draco a été lui parler… ?
Ah. Ainsi, son filleul avait parlé de la situation à sa mère. Bien. Peut-être avait-elle réussi à lui mettre un peu de plomb dans la tête.
- Pourquoi ?
- Je suis inquiète… Il n'allait pas bien.
- Et à qui la faute ?
Il vit Lucius hausser son second sourcil cette fois. Il n'avait jamais pris ouvertement parti entre les deux adolescents. Mais c'était terminé cette neutralité.
Narcissa grimaça et repoussa délicatement une mèche de cheveux derrière son oreille.
- Je sais. Notre fils a tendance à devenir un peu extrême dans ses sentiments… Alors j'espère qu'il a réussi à régler le problème….
Soupirant et levant les yeux au ciel, il tourna les talons.
- Ils ont passé la nuit ensemble apparemment. Je suppose que si le corps de votre fils ne pend pas à une des fenêtres du château, c'est qu'il aura été suffisamment convaincant auprès de Potter.
- J'ai toujours pensé que Potter te ressemblait beaucoup trop, Severus.
- N'est-ce pas ? Peut-être que vous devriez ne pas l'oublier, au même titre que vos fils, Lucius.
Un lent sourire étira les lèvres de l'aristocrate, ses yeux pétillants d'une lueur calculatrice.
- Ce sera un honneur que de l'accueillir dans la famille Malefoy.
- Ne sois pas si sûr de toi. Potter est toujours là où on l'y attend le moins.
Les cours de potions. Il avait longtemps détesté y assister, toujours prêt à s'en prendre plein la figure par le Maître des potions. Et puis, petit à petit il avait compris la fascination de l'espion pour la discipline. Il l'avait regardé travailler tellement d'heures qu'il avait aussi, par extension, appris comment en réaliser une avec dextérité.
Et puis, ensuite, il avait eu droit à des cours particuliers afin de rattraper son retard et il avait encore réussi à améliorer ses compétences.
Mais ça, c'était en temps normal et non quand certaines...images vous passaient par la tête, la sensation inconfortable de ses reins lui rappelant à chaque seconde ce qu'il s'était passé.
- Monsieur Potter. Que doit-on ajouter à cette étape pour la potion paralysante ?
Ses mains sur son torse, tirant doucement sur le bijoux alors que sa langue passait lentement sur sa nuque. Contre son torse, le carrelage froid, contre son bassin, le sien. Il ondulait sans pouvoir s'en empêcher, l'eau qui coulait sur leur peau rendant chaque mouvement glissant.
Il pouvait sentir son souffle se couper à chaque fois qu'il pinçait sa peau, lui donnant un coup de rein sensuel, frottant sa verge contre ses fesses, le faisant haleter d'anticipation.
- Tu as d'autres surprises pour moi Potter…
Il s'entendit gémir alors que l'autre main du blond s'emparait de lui, glissant ses doigts contre le bout de son sexe, ses jambes tremblant violemment.
- Monsieur Potter.
Revenant sur terre, il se tortilla doucement sur son siège. Merde. Il avait chaud. Jetant un regard distrait au tableau où les ingrédients étaient notés, il chercha vaguement à connecter son cerveau à la réalité.
Ses doigts qui s'insinuaient en lui, la mousse sur son corps qui agissait comme un lubrifiant alors qu'il tentait de s'accrocher à ses épaules, le sentant mordre ses tétons, les sucer pour y laisser sa trace.
- Je…
Il s'éclaircit la gorge alors qu'elle semblait incroyablement rauque. Sur sa nuque, il sentait le poids du regard du Serpentard qui l'avait…
Plaqué contre la paroie de douche, ses jambes enroulées autour de sa taille, il sentit le choc de chaque poussée l'envoyer un peu plus haut, les frissons recouvrant sa peau alors qu'il se mordait la lèvre inférieur au sang pour ne pas crier de plaisir, l'écoutant haleter, gronder contre lui, l'excitant encore un peu plus.
- Je crois… que c'est les larmes de … Runespoor
Il le sentit brusquement sortir de son corps, lui arrachant un son de pure frustration, le faisant ouvrir les yeux alors qu'il était brusquement tiré hors de sa montée vers la jouissance.
- Non… pas encore Potter… il reste du temps…
- Connard…
- A ton service…
Il frémit, sentant ses poils se dresser sur sa nuque alors qu'un léger souffle s'échouait sur sa peau. L'enfoiré. Déglutissant avec difficulté, il osa à peine affronter le regard suspicieux de son tuteur. Le même que celui d'Hermione qui s'était tournée pour le regarder avec un sourcil haussé.
Zabini ricanait. Ron avait les oreilles rouges fluo. Et il ne voyait pas ce traître, mais il était évident qu'il arborait ce petit sourire supérieur et fier de lui. Merde...rien que d'y penser…
ll poussa le premier cri quand il le frappa là, de plein fouet, mordant à son tour ses lèvres, son sourire suffisant ornant ses lèvres. Putain.. Il le détestait vraiment… S'arquant, il gémit, griffant ses épaules alors qu'il s'enfonçait à nouveau en lui, lui écrasant le dos contre l'évier.
Il l'avait sorti de la douche, l'avait assis sur la porcelaine avant de revenir en lui d'un coup de rein puissant.
- Encore Potter ?
Tout son corps était parcourus de petites décharges électriques, il sentait son souffle se raréfier alors qu'une pression insupportable prenait naissance dans son bas ventre, glissant une main entre eux, il lui lança un regard brûlant, fiévrieux, s'emparant de son propre sexe.
- Encore.
Il avait les joues rouges. Il en était persuadé. Et sa magie débordait. Il sentait les bracelets s'activer et pour une fois, il remerciait ces trucs d'être à ses poignets. Comment aurait-il pu dire à son tute...père… qu'il vivait un fantasme tout éveillé en plein milieu de son cours… ?
- Et quelle est la particularité des larmes de Runespoor… ?
- E...elles sont extrêmement rares déjà… Et…
Merde. Il savait qu'il y avait encore plusieurs éléments… mais…
Il ondulait contre lui avec force, le forçant à s'accrocher à son corps dégoulinant d'eau, il l'avait mordu lui aussi. Lui laissant la trace de ses dents sur l'épaule en représailles. Il s'était immédiatement vengé, mordant son téton percé, jouant avec le bijou, le faisant lentement rouler autour de sa langue. Il avait faillit jouir, s'il ne l'avait pas empêcher, serrant la base de son sexe, il serait venu.
- Les Runespoor sont des serpents extrêmement venimeux. On utilise le sang, les écailles, le venin et les larmes. Sa chaire est par contre dépourvue de toute vertue venimeuse et se consomme même dans certains restaurants sorcier de luxe.
- … C'est cela Monsieur Malefoy… Mais il me semblait avoir demandé à Monsieur Potter de répondre.
Il s'était tendu à l'entente de la voix du blond. Pourquoi est-ce qu'il était si...excité aujourd'hui ? Il sentit un frisson parcourir son bas ventre et se crispa, croisant les jambes sous sa table de travail.
- Désolé Professeur…
- Monsieur Potter. Le troisième élément à connaître ?
Ah...oui...le troisième élément… c'était…
Il l'avait serré si fort qu'il en avait presque pleuré de rage. Il le sentait frapper contre sa prostate à chaque coup, accélérant la cadence. Enfonçant ses mains dans les cheveux quasiment argentés, il lui tira la tête en arrière, le forçant à lui offrire sa bouche, léchant ses lèvres alors qu'il y perdait ses cris de plaisir. Il sentait son esprit se déconnecter petit à petit, les yeux mi-clos il ne pensait plus qu'à l'explosion de pur plaisir à laquelle il aspirait. Il devait jouir. Il voulait jouir.
- ce...c'est… il n'y en actuellement qu'un seul vivant en Angleterre… Et il a été trouvé dans le Manoir du Seigneur des Ténèbres.
- ...Bien… je vois donc que vous semblez finalement avoir appris votre leçon…
Il pouvait sentir sur lui le regard soupçonneux de l'espion. Et la gêne l'écrasa. Par Merlin. Il devait arrêter tout de suite de penser à ça ! Immédiatem…
- Jouis Potter, vas-y…
Et alors qu'il murmurait fiévreusement ses mots contre sa bouche, il sentit la vague de plaisir se lever, s'écraser contre son corps, le force à s'arquer, le faisait s'enfoncer encore plus en lui, écartant les cuisses alors qu'il le sentait pousser, trembler contre lui, son corps humide, brûlant, sa peau couverte des traces de ses ongles. Il gémit, rejeta la tête en arrière et explosa entre eux, sentant le blond faire de même.
Un frisson, non, une décharge irradia ses reins et il sentit ses joues rougir un peu plus. Par Merlin, Salazar, Gryffondor et tous ces fichus fondateurs, il tuerait Malefoy pour ça.
- Oui Monsieur.
- ….Bien. Maintenant j'attends de chacun d'entre vous une potion parfaitement réalisée. N'est-ce pas Monsieur Londubat… ?
Il sentit son tuteur finalement s'éloigner dans les rangs et pu enfin respirer. Fermant les yeux une seconde, il prit une longue inspiration avant d'allumer le feu sous son chaudron. Il était épuisé.
Épuisé parce qu'ils avaient parlé tard. Parce qu'ils avaient fait "ça" plusieurs fois. Épuisé parce que les bracelets mangeaient sa force sans se soucier de le laisser sur le carreau.
- Bah alors Potter… on rêve en cours… ?
Il se figea et tourna à peine la tête, fusillant du regard le serpentard un peu trop fier de lui.
- Ferme là.
Un ricanement et il le vit pointer sa gorge du doigt, juste à l'endroit où cet espèce de petit con lui avait laissé un magnifique suçon. Ne prenant même pas la peine de lui répondre, il se tourna à nouveau vers sa table, se mettant à découper soigneusement une racine de mandragore.
- Mec… Sérieux c'était un peu gênant là…
- Quoi ?
Revenant à nouveau sur terre, il nota finalement la tête de Ron. Il semblait avoir mordu dans un citron.
- Toi.
- Quoi moi ?
- Bah déjà...excuse moi de te le dire, mais tu pues le sexe...mais en plus tu t'as clairement l'air du mec qui y pense encore…
Ah… ça… c'est parce qu'il était effectivement en train d'y penser. Putain. Passant une main dans ses cheveux, il sourit, provoquant, cachant ainsi sa gêne.
- Ah. Désolé. Les retrouvailles sont intenses tu sais…
- . .savoir . ! Merlin !
Haussant les épaules, il jeta les racines dans l'eau.
- Prude.
- Je t'emmerde.
Il rit discrètement avant de baisser les yeux quand Snape lui envoya un regard de son cru. Un de ceux qui disaient "Attendez que j'arrive, vous allez voir si vous rigolerez toujours autant".
La fin du cours lui permit enfin de se recentrer un peu et de retrouver un calme relatif, quand enfin, il put mettre sa potion dans une fiole afin de l'apporter à son futur père, il était épuisé. Déposant précautionneusement la petite bouteille de verre, il jeta un regard rapide à l'adulte qui lui fit un infime signe du menton.
Il devait normalement le rejoindre après le repas pour se rendre à Saint-Mangouste. Il aurait sincèrement préféré allé…
Il se figea, la main tendue au-dessus du bureau du Maître des potions.
- Monsieur Potter… ? Comptez-vous rester là toute la journée.. ?
La voix glaciale et traînante résonna dans sa tête alors que brusquement il devenait rouge tomate.
Merlin tout puissant.
Il allait se faire examiner… Les médico-mages allaient lancer un sort de diagnostic… Sort qui indiquerait absolument toute lésion, ancienne ou présente, inflammation, infection, ou...autre…
Genre...comme le...petit dérangement de son bassin….
- Monsieur Potter !
Revenant sur terre d'un coup, il sursauta en voyant son tuteur, planté devant lui, les sourcils froncés.
- Est-ce que tout va bien ?
- Ah...euh...je…
D'accord. Articuler. Des mots. Il devait trouver une parade. Mais il était hors de question que son futur père ne puisse lire cette fichu liste de diagnostic !
- Potter...Qu'est-ce que tu fous ?
- Je..je viens. Euh… à plus tard…?
- ….Je vous attends pour 13h30 devant mon bureau.
Il allait véritablement tuer Malefoy.
Il jeta un coup d'œil rapide au survivant qui le fusillait du regard, et soupira alors qu'il se penchait encore vers lui, collant presque son corps au sien. Petit innocent Gryffondor.
- Potter… je pense que Severus sait parfaitement que nous ne faisons pas que "dormir" ensemble.
- Mais et alors ? Entre le supposer et le savoir c'est euh…
Assis à la table des Serpentards, au milieu d'une cohorte de verts et argent outragés, il chuchotait furieusement contre le sang pur qui, lui, n'était absolument pas gêné, dégustant lentement son rôti de porc.
- Severus ne va certainement pas te laisser y aller tout seul.
- Je suis pas seul puisque tu viens !
- Potter…
Il le vit prendre une inspiration contrariée, posant son regard émeraude sur lui, tapotant nerveusement ses doigts sur la table de bois massif. Ainsi dans l'esprit du sauveur du monde, il était aussi fiable que le Maître des potions ? Pendant une seconde, il sentit une bouffée de fierté l'envahir.
- Je suis flatté que tu me vois comme ça mais crois moi. Jamais mon Parrain ne te lâchera des yeux une seule seconde le temps que tu passera hors de Poudlard.
- Malefoy… Tu es responsable de tout ça ! Si tu n'y avait pas été aussi fort je suis sûr qu'ils auraient rien vu !
Il ignora Zabini qui s'étouffa sur son jus de citrouille, le faisant ressortir gracieusement, sous l'air dégoûté de Nott, par le nez, toussant et crachant alors qu'un de ses camarade lui tapait dans le dos.
- Tu as aimé ça.
- C'est pas la question bordel !
Le faire un peu enrager était presque jouissif. Il adorait le voir aussi contrarié… et gêné. Parce que c'était uniquement là le problème. Le survivant, malgré son côté absolument provocant et sensuel, était, peut-être, un peu fleur bleue. Et surtout quand il s'agissait d'assumer devant l'Ex-Mangemort qui avait une place bien particulière pour lui.
Cependant, il devait bien avouer que Potter n'avait pas tout à fait tort… Leur petit intermède du matin avait été… sauvage. Et cela faisait suite à une nuit pas tout à fait reposante non plus.
- Même si Parrain venait à lire la liste des diagnostics, il ne fera pas de commentaire…. Cela s'appelle l'éducation Potter.
- ...Je sais...Sauf que je tiens pas à devoir de nouveau avoir une sorte de discussion sur le sexe avec lui…
Envoyant une claque sur l'arrière de la tête de Zabini qui cette fois, venait de cracher ses pommes de terre, pris d'un fou rire, il soupira.
- Potter t'es plus un gosse. Quand on sera à Saint Mangoust, demande juste à être examiné en privé.
Il vit Potter froncer les sourcils une seconde, semblant considérer sa proposition sérieusement, tout en, discrètement, agitant sa baguette sous la table. Une seconde plus tard, Zabini s'écroulait au sol, renversé sur le dos dans un cri pas tout à fait digne de lui.
Dans le même mouvement, il vit le survivant se lever. Vif, il s'empara de sa cravate pour le faire se pencher vers lui, frôlant ses lèvres des siennes.
- Bah alors Potter… On utilise des méthodes de lâche pour se venger ?
- De Serpentard Malefoy. Un problème avec ça…?
- Non. Tu vas où ? On a rendez-vous dans vingt minutes aux cachots.
- Je sais. Je vais juste aux toilettes Malefoy.
Il le vit sourire un peu, lever les yeux au ciel et le forcer à lâcher sa cravate. Les mains enfoncées dans les poches, il quitta la table des verts et argent pour sortir de la grande salle.
Depuis...qu'il avait enfin expliqué au survivant ce qui le hantait, depuis qu'ils avaient eu cette discussion, il avait le sentiment que leur relation avait encore évolué. Et pour la première fois, il se sentait confiant.
Et il semblerait que Potter aussi. Mais peut-être aussi que le fait de pouvoir enfin vivre sans se cacher venait aider. Ils ne s'étaient pas concertés là dessus… A partir du moment où le Lord était mort, ils avaient commencé à se relâcher… mais depuis leur réconciliation, ils ne faisaient absolument plus cas de qui que ce soit.
On voyait d'ailleurs régulièrement l'un des deux s'inviter à la table de l'autre maison, bousculant traditions et préjugés. Et puis, secrètement, Draco Malefoy, s'amusait beaucoup des regards outrés de ses camarades. Tout autant que les grimaces coincées de ces fichus Gryffondors.
- Alors comme ça c'était si brutal que ça ce matin ?
- Tu veux des détails Zabini ?
Grimaçant intérieurement, il comprit immédiatement qu'il venait de faire une erreur. Parce que s'il y avait bien quelqu'un qui n'avait pas la moindre gêne à parler de sa vie sexuelle, c'était Blaise. Par contre, partager les détails de ses propres nuits avec la Préfète en Cheffe… Jamais…
Non. Zabini était plutôt du genre à se mêler de la vie des autres. La sienne était, par contre, jalousement gardée secrète, surtout en ce qui concernait Hermione Granger. Le nombre d'étudiants qu'il avait menacé de tuer ne cessait de croître, tout ça, dans le dos de sa petite amie.
- Volontiers Malefoy ! Dis moi, est-ce que Potter était dessous ou dessus ?
- Tout dépend de la position dont tu parles, Zabini… Ne me dis pas que tu te contentes du Missionnaire avec ta Miss-Je-Sais-Tout.
- Ne pourriez-vous pas discuter de ça ailleurs… ?
Nott venait de soupirer bruyamment, posant un regard blasé sur ses deux acolytes.
- Qu'y puis-je moi, si Zabini a besoin de s'inspirer de ma vie sexuelle pour pimenter la sienne…
- Et quelle est la position qui a rendu Potter aussi irritable… ?
- Lui, assis sur le lavabo, moi qui le prend Zabini. Tu veux peut-être consulter mes souvenirs pendant que tu y es…?
Agacé, il se leva, ignorant royalement les différents étudiants en train de devenir rouge autour.
- Tu me laisserai voir Potter nu ?
- Oui. Ensuite je te tuerai pour que tu ne puisse plus jamais y penser.
Le rire du métisse résonna autour d'eux alors que plusieurs Serpentards grimaçaient. Tout le monde savait parfaitement que s'ils se retrouvaient un jour ennemis, ils mettraient un sacré bazar… Aussi fourbe et vicieux l'un que l'autre malgré leurs naturels si différents.
- On se retrouve plus tard pour travailler ?
- Ouais. J'accompagne Potter à son rendez-vous et je vous rejoins.
- Si galant.
- Je tiens pas à subir à nouveau les foudres de ta harpie Zabini.
Il le vit ricaner et poser sur lui son regard bleu. Zabini avait vraiment des yeux incroyables.
- Elle ne t'as toujours pas pardonné d'ailleurs.
- Grand bien lui fasse…
- Tu devrais chercher à retourner dans ses bonnes grâces… Elle peut sacrément te compliquer les choses.
- Potter la laissera pas faire
- Potter n'a aucune emprise sur elle non plus…
- Les femmes.
Passant une main dans ses cheveux, il lança un regard dédaigneux à son ami avant de les saluer, quittant, à son tour, la grande salle. Il était temps de rejoindre les cachots et d'aller voir son parrain. Si Potter n'était pas encore là, il en profiterait pour discrètement parler au Maître des Potions.
Parcourant rapidement les couloirs, il se retrouva devant la porte du bureau de l'adulte et y frappa. Une voix sèche lui répondit d'entrer. Aussi accueillante qu'à son habitude.
- Vous êtes en avance Monsieur Malefoy...De.. plus de dix minutes….
- Je sais. Je voulais te parler de quelque chose.
Il observa l'homme poser soigneusement la plume qu'il tenait et relever le visage vers lui. Impassible, il était impossible de deviner ce qu'il pouvait se passer dans sa tête.
- Je vous écoute… ?
- Il s'agit de Potter…
Il en était certain. Il suffisait de prononcer son nom pour obtenir toute son attention. Prenant un air un peu suffisant, il cacha à demi son rictus.
- Monsieur Malefoy. Cessez de sourire bêtement et expliquez-vous.
Haussant un sourcil, il prit lentement place dans une des chaises face au bureau et croisa les jambes, altier.
- Potter et moi avons fait de nombreuses fois l'amour entre hier et aujourd'hui. Ce qui fait qu'à présent il est...disons légèrement blessé dirons-nous. Par conséquent, Potter craint que tu n'assiste au sort de diagnostic à Saint-Mangouste et que tu découvres la vérité. Il stress depuis ce matin.
Par Merlin tout puissant, les couilles du diable et toutes les licornes de cette fichue forêt interdite… Qu'est-ce qu'il venait d'apprendre… ?
Impassible, il fixait son filleul qui se tenait face à lui, lui expliquant que son fils et lui avaient...couchés ensemble comme des lapins...et que maintenant son...fils...avait mal…. là.
La parentalité n'était pas faite pour lui. Il ne...voulait pas savoir ce genre de chose. Comme il ne voulait pas pouvoir imaginer ça. Mais évidemment. Il avait fallu que son enfant ne s'entiche du seul petit aristocrate snobinard et trop fier de lui. Evidemment. Un gentil et stupide pouffsouffle n'aurait pas été assez bien.
Et résultat, il voyait ce même petit arrogant venir lui parler de leur vie sexuelle sans la moindre vergogne. Souriant même, apparemment extrêmement satisfait que son...engin soit à l'origine de tout ça.
Bien. Maintenant… il devait répondre. Sauf qu'actuellement, son cerveau semblait bloqué sur l'idée. Il n'arrivait pas à se défaire de l'image de son fils...soumis. Salazar. Se rembrunissant complètement, il lança un regard absolument réfrigérant à son filleul et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil, croisant les bras sur son torse.
- Tu as été si peu...précautionneux que mon fils est blessé… ?
Il le vit perdre de sa superbe et froncer les sourcils, oubliant dans la foulée toute envie de rire.
- Certainement pas. Il s'agit uniquement d'un désagrément. Seulement Potter est… pudique.
- J'ose espérer que c'est le cas…
- Potter a juste peur que tu ne le vois autrement si jamais tu venais à savoir qu'il a ce genre de relation avec moi.
- Potter est juste quelqu'un de normal. Comparé à vous, Malefoy, et vos besoin constants d'étaler au su et au vu de tout ce qui vous appartient.
Un sourire amusé lui répondit alors que le blond haussait les épaules nonchalamment.
- Vas-tu alors trouver une excuse pour ne pas être présent lors de l'examen ?
- … Oui.
- Merci.
- Ne me remerciez pas Monsieur Malefoy. Occupez-vous plutôt d'aller voir où se trouve mon fils. Il est presque l'heure.
Se levant, l'étudiant hocha la tête. Il ressemblait beaucoup trop à son père… Le sourire provoquant en bonus.
- Oui, Parrain.
Sortant de la cheminée, il se retrouva dans le hall bondé de Saint-Mangoust. L'endroit était immense. Peut-être autant que l'Atrium au Ministère. Des Médicomages, portant un uniforme blanc, semblaient courrir dans tous les sens alors que des brancards volants transportaient patients de tout type.
Des créatures volantes ressemblant à des fées semblaient transporter à toute vitesse des fioles de potions alors que plusieurs cheminées crachaient des patients à ne plus savoir qu'en faire.
Une immense réception en forme de cercle ornait le milieu de l'espace, des dizaines de missives y circulaient, des hiboux étaient perchés un peu partout alors que certains sorciers semblaient répondre aux questions des personnes agglutinées devant le desk.
Le brouhaha était encore amplifié par le corps médical qui transplanait brusquement aux côtés d'aurores en sang, hurlant pour qu'on leur libère une salle de traitement magico-chirurgicale.
De nombreux balais enchantés dansaient au milieu de tout ce capharnaüm, nettoyant le sol où se mêlant sang et autres… liquides peu ragoûtants.
Jamais il n'avait vu d'endroit pareil. C'était...absolument fascinant et cela n'avait rien à voir avec la chambre calme qu'il avait à peine aperçu des mois plus tôt. Là, à gauche, un enfant sorcier chouinait, refusant apparemment de boire la potion qu'un mage semblait vouloir lui donner. Plus loin, il devinait un vieux couple, l'homme était assis et crachait littéralement des flammes, toussant une fumée acre alors que son épouse tricotait à son côté.
Une équipe de Quidditch au complet semblait se disputer sur les raison d'un accident alors qu'un de leur coéquipier, allongé sur son brancard volant, hurlait au scandale.
Et puis un homme arriva, une plante fermement accrochée à sa main qu'il secouait sans aucun résultat.
- Potter. Ramène-toi.
Se tournant une seconde vers Draco, il le vit lui faire un signe discret du menton. Par précaution, le survivant portait sa cape d'invisibilité...Hors de question de créer une émeute en plein milieu de journée… Rejoignant le blond, il s'approcha avec lui et son tuteur des sorciers en charge de l'accueil.
- Monsieur, Bonjour.
La femme s'était brusquement arrêtée dans ce qu'elle faisait pour fixer Snape, semblant immédiatement le reconnaître, ce qui, tout de suite, hérissa le jeune homme alors qu'elle lui souriait en grand.
- J'ai un rendez-vous avec le Médicomage Feldmann.
- Oui bien sûr. Votre nom je vous prie… ?
- Severus Snape.
- Oooh bien évidemment. Tout à fait ! Avez-vous votre carte d'assurance sorcière ?
Carte d'assurance sorcière…? Les sorciers avaient aussi des assurances… ? Surprit, il le vit sortir sa baguette et une seconde plus tard, les papiers atterrissaient devant la femme qui écarquilla les yeux. Se penchant un peu, poussant Draco il se figea. La carte était à son nom à lui…
- Ce...c'est… je…
- Nous souhaiterions pouvoir nous rendre à son cabinet. Merci de bien vouloir nous indiquer le chemin.
- Je vais vous accompagner ! Je vous en prie suivez-moi !
Harry la vit faire promptement le tour du comptoir pour s'approcher, indiquant d'un geste de main un couloir sur leur droite. Suivant en silence, il fronça les sourcils alors que la femme babillait, s'approchant petit à petit de son tuteur… Collant sa poitrine contre son bras par moment.
- Nous allons prendre l'ascenseur ! Je vous en prie, entrez ! Notre hôpital est un vrai labyrinthe vous savez ! Alors si vous le souhaitez, j'attendrai que la consultation se termine afin de vous orienter… ?
Cette fois, il n'avait plus aucun doute. Elle tentait d'attirer l'attention de Snape. Elle papillonnait des yeux, souriait beaucoup trop et se...trémoussait devant lui. Cette fille n'avait pas la moindre retenue !
- Inutile.
- Oh...vraiment ? Vous en êtes certain ?
- Il est sûr.
Agacé au possible, il venait de repousser la capuche de sa cape, toisant la réceptionniste avec dédain.
- Monsieur Potter.
Le sifflement glacial de son tuteur couvrit à peine le petit cri étranglé de la femme qui le fixait comme si elle voyait une licorne. Tss.
- Mo-mo-mo-monsieur Po-po-po-potter !
- Bonjour.
- Potter ! Remet cette fichue cape ! Salazar t'es complètement stupide !
Repoussant la main du blond qui cherchait déjà à le couvrir, il offrit un sourire charmeur à la femme.
- Merci pour votre gentillesse…
- De-de-de-de-de ri-i-i-ien je...je suis si..v-v-v-vous pouvez me signer un au-to-to-tographe ?
- Bien sûr…
- Potter à quoi tu joues !
Maintenant, il avait deux serpentards mécontents sur les bras, mais au moins, elle avait complètement cessé son petit jeu et ne tentait plus de s'approcher de son père.
- Je vous le signe où… ?
- Ah euh..je...oh mon dieu ! je.. je n'ai… aanh !
La sorcière, rouge tomate à présent alors qu'il lui souriait lentement, s'éventait tout en sortant sa baguette, invoquant papier et plume, le lui tendant presque en s'inclinant devant lui.
- je.. ..si..si honnorée …Je m'ape-pe-pe-lle Kersty Callen !
Il lui rendit le papier où il avait vaguement griffonné trois mots avant de sourire en coin, posant un doigt sur sa bouche.
- Ne dites rien à personne Kersty… C'est un secret que je suis ici...Je compte sur vous…
- O-o-o-o-o-oui!Très certainement Monsieur Potter ! Bien sûr ! je… oui !
Se redressant un peu, il remit sa capuche sur sa tête, se rendant seulement compte du regard assassin du blond. Il haussa un sourcil en guise de question mais la porte de l'ascenseur s'ouvrit sur un couloir bondé, l'empêchant d'en savoir plus.
Une seconde plus tard, la secrétaire zélée les entrainaient dans les dédales de l'hôpital jusqu'à s'arrêter face à une porte d'ébène.
- Ce..c'est ici...je..je vous souhaite une merveilleuse journée !
- C'est cela. Merveilleuse.
Snape, qui n'avait pas désseré les lèvres depuis qu'il s'était dévoilée à la femme venait de la congédié d'une voix glacialel, ouvrant la porte et poussant son futur enfant dans la salle attenante.
- Monsieur Potter. Pourrais-je savoir quel était ce cirque exactement ?
Haussant les épaules, il observa les lieux. C'était une pièce basique. Comme une salle d'attente de médecin Moldu. Quelques chaises, des journaux sorciers, dans un coin, des jouets pour enfants. S'approchant, il se laissa tomber doucement sur un des fauteuil recouvert d'un velours usé par le temps.
- Réponds, Potter. Je peux savoir ce que c'était que ça ?
Relevant les yeux, il haussa à nouveau un sourcil. Si son tuteur semblait agacé au possible, Draco, lui, était jaloux.
- Rien.
- Rien… ? Depuis quand tu joues les séducteurs avec les sorcières ?
- Ah ! Monsieur Potter, vous êtes arrivé !
Sauvé par le médico-mage. A peine son nom avait-il été prononcé qu'il s'était levé, observant le mage qu'il avait déjà vu la dernière fois. Celui qui lui avait parlé de ces spécialistes…
- Bonjour…
Il le vit ouvrir une porte derrière lui et se pousser pour le laisser passer, se tournant dans le même mouvement vers les deux Serpentards.
- Je vais d'abord voir Harry seul. Nous vous ferons savoir quand votre présence sera désirée.
Et avant que quiconque n'ait pu réagir, il fermait la porte, soupirant un peu, s'avançant en direction de son bureau, faisant signe au jeune homme de s'asseoir sur une des chaises installées en face.
- Je vous en prie. Prenez place. Je suis désolé, mais je préférais vous voir seul en premier…
- Je...d'accord…
Nerveux, il s'assit alors que le médicomage faisait de même.
- Tout d'abord, Monsieur Potter, j'aimerais savoir comment ça va… ?
- Ça va… je suis juste fatigué…
- J'imagine oui. Nous verrons ensuite ce que dit le sort de diagnostic… Bien. Vous rappelez-vous notre conversation de la dernière fois ?
- O...oui… ?
- Parfait. J'ai discuté avec mes collègues ainsi que des médico-mages de l'unité de magie noire et il nous semble absolument primordial que vous puissiez bénéficier d'un suivi régulier. Je vais être franc avec vous et peut-être un peu abrupte..Pardonnez-moi…
Secouant la tête lentement, il observait le médecin rassembler plusieurs dossiers devant lui, sentant petit à petit l'angoisse pointer dans son torse.
- Vous avez affronté un nombre incalculable d'événements traumatisants ces dernières années et votre magie s'est, par conséquent, développée dans ce climat néfaste. Sans parler de votre capital magique déjà important, nous savons, par différentes recherches, que dans ce genre de cas, la magie a tendance à croître encore plus. Question de survie.
Crispé, il écoutait en silence les explications. Parce que pour la première fois, un médicomage prenait le temps de lui expliquer ce qu'il se passait…
- Lorsqu'un enfant sorcier est baigné dans un climat de violence, et rien ne sert de nier, je vous ai dit avoir eu accès à certains rapports, sa magie se manifeste plus jeune, de manière inadéquate. On parle de manifestations sauvages car en général, elle ne se manifeste que lors d'émotions intenses.
C'était ça… A chaque fois que cela s'était produit, c'était quand il sentait son esprit se fissurer face à un événement de trop…
- Ainsi, la magie apprend à réagir aux émotions et non au contrôle de son utilisateur. Elle est intuitive et souvent le sorcier a du mal à la maîtriser. Comme une sorte d'entité vivante et agissant de son propre chef afin, en général, de vous défendre. Est-ce le cas… ?
Il hocha la tête, buvant les paroles du sorcier qui hocha la tête, apparemment satisfait.
- Bien. Si pour certains enfants, c'est mineur, pour vous, Monsieur Potter, tout a été amplifié. De un, à cause de vos ressources magiques qui sont, de manière générale, plus élevées que la moyenne, mais également par l'influence du Mage Noir sur votre personne.
- Q...que voulez-vous dire… ?
- Ma théorie, Monsieur Potter, est très simple. Je pense que de part votre lien si particulier avec le Lord, vous aviez probablement des échanges de magie inconscients avec lui.
Grimaçant en se souvenant des douleurs que lui provoquaient ces "échanges", il hocha lentement la tête. Et encore..Il n'avait pas idée à quel point ils avaient…"échangés" des choses…
- Ainsi donc, votre corps et votre magie, a été habituée à un certain contingent de magie noir. Depuis que ce n'est plus le cas, il semblerait que cela ait déséquilibré votre fonctionnement.
- Et...et ça va guérir… ?
- Pas tout seul non. Mais je suppose qu'en vous examinant régulièrement nous trouverons une solution à votre petit problème. De plus, Monsieur Potter, sachez que votre magie, comme je le disais plus tôt, est liée à vos émotions et que, de mon point de vue, la guérison de votre esprit sera primordiale..
- La...guérison de mon esprit… ?
- Laissez-moi vous parler franchement. Mais personne, aucun sorcier, et encore moins une enfant, ne peut se sortir sans séquelle de la mort.. Et cela a un nom. Le Syndrome de Stress Post Traumatique, ou SSPT Monsieur Potter. Et cela, se soigne.
Crispant lentement ses mains sur son pantalon, il observait le médicomage sans dire un mot. Son esprit hein… Passant lentement une main sur sa nuque, il laissa tomber son regard sur ses pieds. Ah. Il n'aimait pas vraiment être là… Parler de ça…
- Je..
- Vous n'avez pas besoin de me répondre maintenant… Je vous indique juste quelles sont mes conclusions et les différentes pistes de traitement que je peux vous proposer… mais vous êtes libre de faire ce qu'il vous convient…
Surpris, il releva les yeux. L'homme le regardait sans émotion particulière. Il était juste là et lui exposait ses choix, attendant simplement de savoir ce qu'il préférait. Sans jugement. Sans pression. Sans essayer de le convaincre de ci ou ça…
- D'accord...Je vais y réfléchir…
- Bien. Maintenant je vous propose de vous examiner…
Il prit une longue inspiration avant de se lever, s'approchant de la table d'examen à reculons, le cœur en vrac dans son torse.
- Retirez votre chemise je vous prie. On m'a également demandé d'examiner la trace de magie sur votre torse…
Se crispant encore un peu plus, il déglutit avec lenteur. Figé. Et c'était ridicule. Mais parce qu'il était un homme, qu'ils étaient seuls dans la pièce et qu'il voulait le toucher… Il n'arriva pas à refluer la panique. Il sentait ses mains devenir moites. Sa magie s'agiter furieusement alors que les bracelets aspiraient avec avidité ce surplus magique.
La respiration irrégulière et superficielle, un léger tremblement agitait ses doigts.
- Monsieur Potter… ? Est-ce que tout va bien… ?
- E...est-ce que...c'est obligatoire… de voir la trace de magie.. ?
- ...oui...malheureusement nous devons la surveiller.
Il ne vit pas le regard du médicomage sur lui. Ni la lueur de compréhension dans ses yeux.
- Mais je suppose que nous pouvons déjà commencer par le sort de diagnostic… Je pense que pour l'examen, Monsieur Snape voudra être présent en tant que responsable légal…
- O...oui.
Il remerciait tous les dieux et les saints qu'il connaissait en cet instant. S'arrêtant net de déboutonner sa chemise, il s'assit sur le lit et attendit que le mage ne murmure la formule magique, examinant ensuite la liste des diagnostics. Fronçant les sourcils alors que la colonne "Ancien" ne cessait de s'allonger. Évitant de croiser son regard, il observait soigneusement ses doigts.
- Hum. Monsieur Potter. Avez-vous...mal aux reins ?
- ….un peu… ?
- Je vois… Voudriez-vous un traitement… ?
Devenant rouge tomate, il secoua lentement la tête.
- N..non ça va…
- Je suis navré de vous demander cela mais il s'agit d'une obligation.
Il releva les yeux sur l'homme, fronçant les sourcils au ton un peu grave et gêné du médecin.
- Était-ce consenti ?
Écarquillant les yeux, il hocha vivement la tête.
- Oui ! Oui je suis en couple avec Malefoy!
- Malefoy…? Oh...le jeune sang pur qui vous accompagne ?
- O..oui !
Mais...qu'est-ce qu'il racontait. Merlin. Il allait s'étouffer de honte. Il venait quasiment de hurler sur le sorcier qu'il était en couple. Il ne voulait pas lui dire qu'il avait adoré ça déjà qu'il y était… ?
- Mn. Peut-être devrais-je vous suggérer d'utiliser un peu plus de lubrifiant.. ?
Par Godric Gryffondor et les autres fondateurs. Pouvait-il mourir foudroyé, là, maintenant ? Grommelant une réponse pas tout à fait audible, il secoua la tête alors que le médicomage souriait en coin.
- Bien. Je vais demander à votre tuteur de nous rejoindre. Monsieur...Malefoy également ?
Il hocha vaguement la tête, toujours aussi rouge quand les deux Serpentards passèrent la porte, haussant quasiment de concert un sourcil en constatant les joues rouges du survivant.
- Je vous en prie, asseyez-vous. J'allais examiner la marque sur le torse de Monsieur Potter.
Il se tourna vers lui, lui demandant de retirer sa chemise. Fermant les yeux une seconde, il se leva et s'exécuta, retirant le tissu de sa peau, exposant son corps bardé de cicatrices.
Son dos, déchiqueté par les coups de ceinture. Son torse, tâché par la magie du Seigneur des Ténèbres.
Se tournant vers le médecin, il nota alors seulement le regard goguenard du blond. Perplexe, il le vit sourire en coin. Baissant les yeux sur son corps, il blêmit. Il était couvert de suçons. Et si le médicomage semblait étudier sa peau d'un air pensif, son tuteur, lui, fixait son pectoral droit. Et notamment le bijoux qui ornait maintenant son téton…
Oh. non. Il le vit, se pincer l'arrêt du nez et fermer les yeux. Oups…
- Mmm… Je vais vous toucher Monsieur Potter.
Sursautant, il se tourna vers l'homme, se crispant alors qu'il promenait la pointe de ses doigts sur son torse sous le regard acéré des deux autres sorciers dans la pièce.
Les deux s'étaient figés et suivaient le voyage des mains du sorcier sur son corps. Tous deux semblant prêts à s'interposer à tout moment.
- Je vais vous lancer un sort de diagnostic dermatologique maintenant… N'ayez aucune crainte, il s'agit uniquement d'analyser un fragment de votre peau contaminée par la magie noire.
Déglutissant, il hocha la tête, entièrement concentré sur l'examen maintenant. Il entendit vaguement l'homme psalmodier alors qu'il sentait quelques picotements.
- Parfait, Monsieur Potter… Je vais faire de même mais cette fois, je vais analyser les couches profondes ainsi que les muscles et organes possiblement touchés. Cette fois, le sort sera désagréable, comme si j'appuyais très fort.
- D'accord...Allez-y…
Et comme il le lui avait dit, le sort lui arracha un froncement de sourcil alors que la pression écrasait sa peau sans que rien ne le touche.
- C'est bon.
Il le vit se redresser et sourire, deux petites fioles dans les mains, contenant apparemment des échantillons.
- J'ai noté chez vous un état de fatigue relativement important. Probablement dû à la consommation de votre magie de manière quasi permanente. Faites attention à manger correctement.
Se tournant vers le Maître des potions, il prit une plume et commenca à inscrire plusieurs choses sur un parchemin.
- Une potion nutritive serait indiquée à ce stade, pour éviter que cette fatigue ne vienne petit à petit puiser dans vos réserves physiques. Je pense également qu'il s'agit à présent de recommencer à vous entraîner à la magie comme un enfant.
Fronçant les sourcils, il leva un de ses poignets et montra le bracelet qui s'y trouvait.
- Et comment… ?
- J'y viens Monsieur Potter. Votre visite de ce jour est également afin de vous proposer enfin la nouvelle version du Département de Développement des Artéfacts Magiques.
Souriant, il fit venir jusqu'à lui un petit coffret qu'il ouvrit, laissant apparaître deux bracelets quasiment identiques à ceux qu'il portait.
- Voici la nouvelle version. Je vous préviens. Elle n'absorbera pas toute votre magie, le dispositif ne se déclenchera qu'en présence d'un certain niveau d'agitation…
Le soulagement était tel qu'il ne fit que hocher la tête, son tuteur s'approchant lentement.
- Et donc, à quoi devons-nous attendre pour ces prochains mois… ?
La magie de Monsieur Potter est instable. Ainsi donc, Monsieur Snape, attendez-vous simplement à devoir éduquer un enfant sorcier particulièrement puissant. Je vous conseille d'écarter pour quelques temps les bibelots auxquels vous tenez… Les explosions sont un symptôme fréquent….
Il écouta vaguement la suite de la conversation, observant les bracelets, impatient de pouvoir enfin retirer ceux qui lui mangeaient toute sa magie. Se perdant dans ses pensées, il se rappela petit à petit des fois où il avait fait de la magie accidentelle dans son enfance… Et il se rappela alors toutes les fois où ses os cassés semblaient se ressouder au bout de quelques semaines sans que personne n'y touche.
Il se rappela des fois où il avait miraculeusement échappé à Dudley ou encore quand les traces d'une bêtise disparaissaient comme "par magie"...
Cette magie dont il n'avait même pas conscience mais qui, en réalité, l'avait protégé toute sa vie…
- Monsieur Potter ?
Sortant de ses pensées, il croisa le regard doux du médicomage et se rappela alors Remus. Ils se ressemblaient. Un pincement au cœur et il prit une lente inspiration.
- Oui ?
- Je vais vous retirer vos bracelets actuels. Je vous prierai de bien vouloir tenter de vous maîtriser…
- Me maîtriser… ?
- Je vous l'ai expliqué…. Votre magie est une magie "sauvage", "instinctive" dès qu'elle sentira ses chaînes se briser, elle tentera certainement de sortir et je suppose que cela risque d'être...explosif… D'ailleurs, Professeur, puis-je vous suggérer de vous protéger d'un Protego Maxima, vous et votre étudiant…
- Et vous?
Il avait posé la question après avoir vu Snape et Draco reculer, obéissant à la suggestion du médicomage.
- Moi, Monsieur Potter, je vais faire de même. Ne vous inquiétez pas. Sans parler du fait que ce bureau est protégé de nombreux sorts.
- D..d'accord.
- Bien. Je vais y aller à trois… Un...deux…
A peine avait-il lancé le sort pour que les bracelets ne soient retirés, qu'il sentit sa magie se ruer dans ses veines. Il écarquilla les yeux et haleta alors qu'il retrouvait une sorte de sensation de plénitude, un vent violent tournoyant dans la pièce.
- Le contrôle, Monsieur Potter !
Grimaçant, il tenta de canaliser ce qu'il pouvait mais il la sentait cogner contre son enveloppe, ruer, se débattre avec tellement de violence qu'il sentait ses propres muscles se tétaniser.
- C'est parfait ! Continuez ! Je vais vous mettre les nouveaux prototypes !
Il le sentit passer les liens à ses poignets et sa magie devenir enragée. Il haleta et se raidit. Il allait perdre le contrôle.
- Encore...une...petite seconde…
Le sorcier luttait derrière son protégo. La pièce tremblait, les tableaux tombaient des murs, les livres étaient éjectés comme des balles de fusil alors que le bureau était littéralement renversé, des parchemins volant de partout.
Et il entendit le déclic. Brusquement, il eut l'impression de se retrouver au milieu d'un orage et de ses coups de tonnerre. Et puis, une fraction de seconde plus tard, plus rien.
Il se retrouva au milieu d'une pièce dévastée. Le médicomage face à lui souriant comme si rien ne s'était jamais passé, observant le désastre avec philosophie.
- Et bien. Je ne me trompais pas en disant que vous étiez puissant. Ma secrétaire va en faire une attaque.
