Merci Katymyny pour les reviews : et oui, c'est promis, j'ai bien prévu une réponse à tous les mystères de l'île. On approche du dénouement et les choses vont se préciser dans les prochains chapitres ;-)

Au cours du mois d'août, je continuais à commercer avec les différents villages indigènes. Avec Kalinago, nous parcourions les quatre coins de l'île en volant, nous arrêtant près des lieux habités. Lui voyageait bien sûr sous forme d'oiseau, tandis que j'avais repris mon balai - j'avais rendu son tapis à Hazim, et économisait pour m'en acheter un plus tard. Et en quelques semaines, j'amassais une belle quantité de pépites d'or en échange de mes outils d'acier.

Plusieurs fois, je fis l'aller-retour jusqu'en Angleterre, pour stocker en banque mon nouveau trésor. Je profitais de ces voyages pour faire des recherches à la librairie : je voulais en apprendre plus sur les protections magiques, en particulier sur ce qui pourrait entourer le village Arawak.

La première fois que je lui en parlais, le libraire haussa les sourcils, avec un sourire en coin, plus amusé que surpris. Bon, il devait m'avoir repéré, depuis ma dernière question sur les repousses-moustiques :

« Bien sûr que l'on peut protéger un village entier, c'est surtout une question de temps, et de travail, me dit-il. Mais pourquoi voulez-vous le faire sans baguette ? Ce sera beaucoup plus simple avec.

- Disons que c'est par… Curiosité intellectuelle.

- Curiosité intellectuelle, vraiment… »

A sa façon de secouer la tête, il ne devait pas en croire un mot. Cependant, il me montra tout de même plusieurs ouvrages sur le sujet : quelques-uns très pointus, rédigés avec une écriture en pattes de mouches qui me décourageait de les lire avant même d'avoir commencé. D'autres plus simples, et surtout, le Guide des places fortes magiques, récit d'un sorcier ayant étudié et décrit toute une série de lieux magiques protégés de par le monde. Ecrit comme un roman, technique mais sans excès, il donnait un bon panorama de toutes les défenses magiques possibles et imaginables. Je sus que j'allais commencer par celui-ci. Grâce à ma nouvelle fortune, j'achetais cependant une bonne partie des autres livres, rubis sur l'ongle.

La plupart finirait à peine entamés au fond de ma tente, à prendre la poussière en attendant le jour où j'aurais la motivation de les terminer. C'est-à-dire jamais. Ah, si seulement la connaissance pouvait s'acheter ! Mais même avec de l'argent, je n'avais toujours pas le choix, il me fallait étudier pour progresser.

Mes lectures me permirent cependant de comprendre, petit à petit, le fonctionnement des rituels défensifs. Tout comme j'avais modifié le « repousse-Moldus » pour éloigner les personnes agressives, il était possible de les modifier pour affecter une zone assez large, comme à Poudlard, ou autour des villages Arawaks. Quant à lancer ces rituels sans baguette… Cela avait l'air (très) long et pénible, mais pas impossible.

Au lieu de faire certains mouvements avec une baguette, il était possible de mettre son corps en mouvement, et de s'en servir pour canaliser directement la magie. Je relus plusieurs fois le passage, perplexe. Pour que cela fonctionne, il faudrait que Kalinago passe des heures chaque pleine lune à faire une sorte de danse en cercle, mimant les mouvements de baguette qui servent à lancer le sortilège.

Tout cela paraissait très compliqué… Mais j'avais obtenu la réponse à ma première question : non, les sorciers indigènes n'avaient pas forcément de savoirs cachés. Une simple utilisation de rituels longs, pénibles, mais très basiques, pouvait suffire à expliquer les protections du village.

Il me restait cependant à tester cette hypothèse. Si elle était correcte, cela voudrait dire que le sortilège me tenant à l'écart ne devait pas être très élaboré. Avec un peu d'astuce, je devrais réussir à m'immuniser contre lui. Mais, plus inquiétant, Ovando, si c'était bien lui, pourrait aussi venir à bout de ces barrières magiques en un rien de temps…