Chapitre 43 : Exécuter Dumbledore
Le ciel était sombre et l'air était lourd. Un orage allait bientôt éclater. Harry circulait rapidement mais silencieusement dans les couloirs, dissimulé sous un sortilège de désillusion. Les choses avaient été extrêmement calmes durant les trois derniers mois mais là, cela avançait très vite.
L'heure était venue de paraître méchant, vil et cruel. Ezéchiel n'était même pas au courant pour ne pas trahir. Le Gryffondor était un parfait livre ouvert et ses amis encore pires. Seuls quelques adultes avaient connaissance de ce qu'il s'apprêtait à faire. Parmi eux, James et Lily Potter.
Ils avaient fait un esclandre au Square Grimmaurd, parait-il. Le jeune assassin s'en fichait. Il voulait tuer Dumbledore de toute façon. Ce serait un peu personnel. Un peu …
Il vit un certain nombre de sorciers vêtus de la robe des mangemorts monter l'escalier en colimaçon menant à la tour d'astronomie. Rapidement suivis par Snape. Il ôta donc son camouflage pour les suivre. Au sommet, il retrouva tout ce petit monde rassemblé autour de Drago Malfoy et le directeur de l'école.
Le plus jeune menaçait Dumbledore de sa baguette et était encouragé à lancer le sortilège mortel. Mais Harry pouvait voir que le jeune homme ne pourrait pas. Sa main tremblait et semblait moite autour de sa baguette. Il n'avait encore jamais tué. Et il ne semblait pas vouloir le faire. Il n'était pas prêt. Pas plus que lui à une époque… Et il n'avait pas d'obligation à tuer en soi. Sa vie n'en dépendait pas …
Il s'avança calmement, baguette sortie, et se plaça entre les deux groupes.
« Harry, mon garçon, » fit Dumbledore d'une voix faible.
Il semblait épuisé. Il lui était arrivé quelque chose plus tôt dans la soirée probablement. Quoi, cela était un mystère ? Mais il était temps.
Il eut un rictus mauvais alors qu'il pointait sa baguette vers le vieil homme.
« Il ne faut jamais faire confiance à un assassin, » dit-il d'une voix froide. « Avada Kedavra ! »
Le rayon mortel frappa Dumbledore en pleine poitrine et ce dernier tomba à la renverse du haut de la tour. Pour être sûr de son travail, il se rapprocha du bord et regarda dans le vide au pied de la tour. Le corps du directeur était là, présentant des angles improbables. C'était un succès. Il serait payé. Et le plan se déroulait comme sur des roulettes.
Il se tourna vers les mangemorts quand il entendit une sorcière, qu'il reconnut immédiatement comme étant Bellatrix Lestrange, rire comme une possédée.
« Partons ! » ordonna Severus en poussant son filleul devant lui. « Avant que des membres de l'Ordre n'arrivent ! »
Ils descendirent rapidement les escaliers et traversèrent le château, tels des ombres pour la plupart. Hélas leur discrétion était réduite à néant par la bonne humeur et la folie exubérante de la sorcière qui avait littéralement perdu l'esprit à Azkaban. Elle allait causer un rassemblement si cela continuait.
Harry dut parer un sortilège qui venait sur sa droite et lança sans hésiter l'impardonnable, tuant le surveillant qui était de garde. Il ignora le bref regard de Severus. Il était un assassin. Il avait accompli sa mission et tout obstacle sur sa route, avant ou après le travail, était détruit. Dommage collatéral…
Le Maître des Potions les mena à travers quelques raccourcis connus des professeurs et ils atterrirent dans la Grande Salle. Il soupira en voyant Lestrange tout casser et exploser sur son passage.
« Je vous laisse, » dit-il en sortant sa veste. « J'ai fini mon travail. Et je n'ai pas intérêt à faire de vieux os ici. »
« Le Maître voudra te voir. »
« S'il veut me voir, il saura à qui demander pour me retrouver, » rétorqua Harry. « Par ailleurs, je dois aller faire quelques emplettes et m'équiper à nouveau maintenant que je ne suis plus étudiant de cette maudite école ! »
Sur ces mots, il se frappa la tête du bout de sa baguette et se désillusionna. Hors de question qu'il les suive sur le terrain ennemi. Il voulait encore appâter le monstre. Il n'était pas sien. Il était un tueur à gage, pas un petit chien ! Si le Seigneur des Ténèbres avait besoin de ses services, Hadès saurait le mener jusqu'à lui ou, au pire, porter le message.
Il traversa rapidement le parc et pénétra dans la forêt interdite. Il traça vite son chemin et passa sous les barrières pour enfin pouvoir transplaner. Il atterrit dans une sombre ruelle de Londres. Là, il marcha quelques temps et retrouva le chemin de l'Hôtel Continental.
Il y pénétra et se présenta à l'accueil. Le Concierge le regarda de la tête au pied.
« Mr Black, » le salua-t-il poliment. « C'est un plaisir de vous revoir. »
« Plaisir partagé, » sourit l'Assassin en sortant une pièce d'or de sa poche. « Est-ce que le tailleur est là ? »
« Le tailleur est toujours là, monsieur, » répondit l'homme en acceptant la monnaie, gage de leur échange. « Souhaitez-vous qu'on vous prépare une chambre ? »
« Oui, merci. »
Harry récupéra sa clef et se dirigea vers les salles arrières afin de profiter des services de l'Hôtel. Il se fit refaire une tenue complète, pouvant aisément convenir pour les milieux moldus et sorciers, dans des tons sombres. Il s'en fit faire trois sets complets. Il ne pouvait malheureusement pas retourner à Square Grimmaurd pour récupérer ses affaires. Cela incluait aussi son beretta … Tant pis, il s'en rachèterait un. Ou deux. Et un fusil sniper aussi. Il en avait largement les moyens.
Il verrait après avoir mangé. Il avait sa dague et sa baguette pour se défendre, ainsi que Shiskha. Et, cerise sur le gâteau – même si ce n'était pas une information cent pour cent fiable –, il se trouvait à l'intérieur de l'hôtel. C'était le havre de paix des assassins.
Du moins en théorie, songea-t-il alors qu'il ajustait sa nouvelle veste noire sur son dos, par-dessus sa chemise.
Il retourna à l'avant du Continental et monta les escaliers pour rejoindre l'étage-restaurant. Il avait une faim de loup. Il s'installa confortablement et lut attentivement la carte. Il se commanda une cruche d'eau et une cassolette de Saint Jacques pour changer des repas simples de Poudlard. Il la savoura tranquillement avant de monter dans sa chambre. Il s'outillerait plus tard, après un repos bien mérité.
