Mot de l'auteur

/!\ Cette histoire est une réécriture en version boy x boy de "La quête des Livres-Monde" de Carina Rozenfeld, l'histoire et les personnages lui appartiennent ! Les livres peuvent être acheter sur amazon, fnac et en librairie ! (Environ 5 à 14 euros le livre et environ 30 euros l'intégrale) pour soutenir l'auteur et la financer dans ses projets ! /!\

PS : Les personnages autres que Nathan, Zayn, Lia et Aela ne m'appartiennent pas ! Ils sont de Carina Rozenfeld, une écrivaine très talentueuse que j'admire !


Il patientait depuis une éternité dans ce gouffre noir et profond, très profond, et pouvait percevoir l'immensité de l'abîme de là où il se trouvait : en bas, tout en bas. Son attente n'avait pas de fin, le temps n'existait plus, ni la lumière. Seuls quelques sons, parfois, parvenant de très loin au-dessus, certainement du bord du gouffre, arrivaient jusqu'à lui et lui prouvaient qu'il existait autre chose que ces ténèbres et ces minutes innombrables, identiques.

Suspendu dans cette non-existence, il n'arrivait plus très bien à se rappeler qui il était ni pourquoi il se trouvait là. Une chute peut-être ? Une chute très longue, très douloureuse, Oui... il se souvenait de la douleur. Tellement intense qu'il était tombé. Existait-il un moyen de remonter ? Il n'en savait rien... Il n'avait pas vraiment cherché à savoir, se contentant d'attendre qu'on vienne le chercher. Mais il devait se rendre à l'évidence : personne ne viendrait. Ce serait à lui de se sortir d'ici.

Ses jambes refusaient de lui obéir. Elles avaient dû se briser sous le choc, alors il rampa, s'aidant de ses avant-bras. C'était douloureux. Mais il devait le faire. Quelque chose le poussait à fournir cet effort surhumain. Quelque chose de très important. Il fallait qu'il se concentre : ça lui reviendrait à un moment ou à un autre. Centimètre après centimètre, il progressait dans le fond de son gouffre obscur, et il continuerait ainsi jusqu'à ce qu'il arrive à en sortir. Oui, il finirait par en sortir. C'était une promesse qu'il se faisait. On l'attendait là-haut, et il ne devait pas trahir ceux qui comptaient sur lui. Cette idée, surgie d'il ne savait pas trop où, lui donna la force de progresser encore un peu...


Quand Jérôme leur ouvrit la porte, c'était comme si rien n'avait changé. La même propreté méticuleuse, les mêmes meubles précieux cirés, disposés comme si leur emplacement ne pouvait varier d'un millimètre. Le même majordome sec, droit, au visage creux, aux yeux sombres et dérangeants, vêtu du même costume impeccable. Un léger sourire effleura cependant ses lèvres fines. Il avait l'air content de les revoir. C'était difficile à dire, car il ne semblait jamais traversé par la moindre émotion. Égal à lui-même en toute circonstance.

Jérôme leur fit un signe les invitant à entrer, et la fine équipe prit place dans le salon où il ne manquait qu'un élément : Eyver sur son fauteuil roulant.

- Pouvons-nous aller le voir ? demanda Zayn d'une petite voix timide.

- Non, pas aujourd'hui. Il s'affaiblit de jour en jour. Son apparence est... effrayante. Je préfère que vous ne le voyiez pas ainsi. Lui-même n'aimerait pas...

Zayn hocha la tête et ses yeux s'emplirent de larmes. Ils avaient beau savoir qu'Eyver était déjà très affaibli avant la distorsion qui l'avait plongé dans le coma, qu'il avait conscience d'être au bout du chemin, cela restait difficile à accepter. Il avait lutté contre son propre corps pendant si longtemps, afin d'avoir la joie de faire renaître son monde... et voilà qu'il n'assisterait certainement jamais à ce moment qui était devenu le but de son existence fragile.

Jérôme ne leur laissa pas le temps de protester ou de s'apitoyer sur le sort de son patron et protecteur. Il leur avait préparé un plateau de boissons et de petites choses à grignoter, comme à son habitude, et il s'assit en face d'eux,

- En quoi puis-je vous aider ? demanda-t-il de sa voix rauque et curieusement étouffée.

Nathan prit la parole pour lui expliquer les derniers rebondissements de leur enquête : l'appel téléphonique de Lodan, son incapacité à découvrir aucun nouvel indice. Jérôme l'écouta très attentivement, se tenant très droit, les yeux fixés sur le jeune Chébérien comme ceux d'un rapace observant une proie. Une fois son explication terminée, il hocha la tête.

- Je comprends. Je tâcherai de faire de mon mieux, mais je vais être honnête avec vous. J'ai une mémoire exceptionnelle. Disons que c'est une qualité qui m'a été nécessaire dans mon passé. Chaque parole de monsieur Eyver est gravée dans mon esprit ou presque. Et j'ai beau fouiller mes souvenirs à la recherche d'une de ses remarques concernant le troisième livre, je ne trouve rien qui pourrait vous aider. Je ne suis même pas certain qu'il avait poussé sa propre enquête jusque-là.

Il marqua un bref temps d'arrêt afin de les laisser digérer ses paroles, avant d'enchaîner :

- Vous savez, chaque plongée qu'il effectuait dans ce carnet était très éprouvante pour lui. Il se gavait de tisane de mémo, ce qui ne faisait qu'aggraver son état. Et à chaque fois l'instant de clarté que la boisson lui offrait, et qui lui permettait de lire les phrases en chébérien, durait de moins en moins longtemps. Sa lecture du carnet se faisait donc progressivement, et il n'avait pas encore tout lu. C'est pourquoi je suis quasiment certain qu'il n'est pas parvenu jusque-là...

L'abattement ressenti par les quatre adolescents à ces paroles fut tel qu'on put presque le sentir s'écraser sur la pièce. D'une voix blanche Nathan demanda :

- Est-ce qu'on pourrait voir le carnet, s'il vous plaît ? Au cas où il aurait noté quelque chose dans la marge, je ne sais pas…

- Bien entendu.

Silencieux et rapide, Jérôme disparut dans une autre pièce et en revint presque aussitôt avec le fameux cahier à la couverture de cuir usée entre les mains. Il le tendit à Nathan, qui le saisit comme s'il allait le brûler. Avec d'infinies précautions, il l'ouvrit, et ses compagnons d'aventures, assis de part et d'autre de leur ami sur le large canapé, se penchèrent sur les pages couvertes de l'écriture soignée de Mélior. Doucement, Nathan en tourna les pages. Il l'avait déjà vu plusieurs fois, en avait lu le contenu rédigé en français jusqu'à le connaître quasiment par cœur, mais cette fois il guettait un signe, un mot laissé par Eyver, une flèche, une phrase entourée, soulignée, quelque chose qui lui sauterait aux yeux. Mais, à sa plus grande consternation, il découvrit que le vieux Chébérien n'avait pas annoté le carnet. Rien, pas une trace sur les feuillets usés d'avoir été manipulés encore et encore.

- Là ! Regardez !

Nathan sursauta à la remarque de Zayn, regarda et ne vit rien d'autre que des lignes de texte.

Mais ce n'était pas cela que le jeune homme pointait de son index. Non, c'était un détail dans la reliure du carnet lui-même, un élément qu'il n'aurait jamais vu tellement le travail avait été bien fait. Des pages avaient été ôtées du carnet. Proprement, nettement. Si soigneusement que cela ne pouvait être que l'œuvre de quelqu'un habitué aux livres...

- Le salaud ! Il a enlevé des pages ! Ce fumier de libraire !... Non, mais quel...

Lia fulminait à ce point qu'elle n'arrivait même plus à s'exprimer, les mots se coinçaient dans sa gorge.

- En effet, murmura Jérôme, qui s'était penché à son tour sur le carnet. Il a fait du bon travail, c'est à peine visible. S'il n'avait pas risqué de détacher les premières pages en ôtant les dernières, il ne serait resté aucune trace de son méfait.

Il était évident que, s'ils n'avaient pas feuilleté à nouveau le carnet avec une attention toute neuve, une concentration différente, le détail serait passé inaperçu. On voyait une très fine ligne de pages découpées nettement, avec un soin exceptionnel.

- Combien de pages, d'après vous ? demanda Nathan en suivant de l'index ce qui restait de cette partie tronquée du carnet.

- Une dizaine, je dirais, à vue d'oeil, estima Jérôme, toujours courbé au-dessus du groupe et du cahier estropié posé sur les genoux de Nathan.

- J'ai une envie de l'étrangler, là, tout de suite, grinça encore Lia, qui serrait les poings convulsivement. Je crois que je n'ai jamais détesté personne autant que lui de ma vie entière.

- J'avoue qu'il est très fort pour se faire haïr, celui-là, renchérit Zayn.

- Je ne connais pas ce libraire. C'est quoi, cette histoire ? demanda Aela.

En quelques mots, Nathan lui raconta qui il était et la façon dont ils avaient eu affaire à lui.

- Maintenant qu'on lui a injecté le mémo, c'est fichu pour qu'il se rappelle où il a mis cette partie du carnet, ajouta Zayn.

- Difficile à dire, répondit Jérôme, qui s'était redressé. Les effets sont irréversibles et il y a beaucoup de choses dont il ne se souviendra plus. Mais il n'y a aucun moyen de savoir exactement ce qui a disparu de sa mémoire ou pas.

- Ce que vous essayez de nous dire, c'est qu'on a une chance de pouvoir lui tirer les vers du nez ?

Nathan grimaça en prononçant ces mots. L'image du libraire hébété derrière son comptoir, tel qu'ils l'avaient vu la dernière fois, le faisait largement douter que cette théorie soit réaliste. Mais il fallait tout tenter. C'était leur credo à présent. Aller jusqu'au bout, explorer toutes les pistes et toutes les possibilités.

- Si je comprends bien, on va devoir encore se farcir une visite au vieux bonhomme complètement marteau ?

- J'en ai bien peur, Lia..., fit Zayn sans enthousiasme.

- Tu vois Aela, tu n'as rien manqué, finalement. Tu vas avoir l'immense honneur de le rencontrer. Franchement, à ta place, je sauterais de joie, ironisa Lia.

Pour toute réponse, Aela lui tira la langue.


La rue de Furstenberg n'avait pas changé depuis leur dernière visite. Elle était toujours aussi calme, peut-être même davantage en ce mois d'août. La petite place carrée au terre plein central planté d'arbres et de ce lampadaire si particulier était paisible, des oiseaux gazouillaient, les branches couvertes de feuilles larges dispensaient une ombre agréable.

Mais l'ambiance sereine du lieu ne parvenait pas à apaiser les battements de cœur du trio, qui avait déjà eu affaire au vieux libraire. Ils craignaient trop d'assister à un degré supplémentaire de sa déchéance, depuis l'injection terrible de mémo que lui avait faite Jérôme. La culpabilité qu'ils ressentaient à ce sujet, et qu'ils avaient réussi à oublier le temps d'autres aventures, les submergeait à nouveau.

Ils ralentirent sensiblement le pas en se rapprochant de la librairie, se préparant à retrouver son ambiance poussiéreuse. Mais ils n'eurent pas besoin d'aller jusque-là.

- Oh, merde ! s'écria Lia.

- J'hallucine, renchérit Nathan.

- Quoi ? Qu'est-ce qui a ? demanda Aela en cherchant autour d'elle ce qui avait pétrifié à ce point ses amis.

La rue était déserte, il faisait beau, le quartier était même plutôt agréable. Elle n'y était jamais venue et le découvrait.

- La librairie a disparu, expliqua Zayn en désignant le magasin dont les vitres avaient été barbouillées de blanc à l'intérieur.

Un panneau accroché sur la porte indiquait : "APRÈS LES TRAVAUX, RETROUVEZ LA NOUVELLE GALERIE D'ART MODERNE BERNSTEIN".

Est-ce que le vieux libraire, en dernier recours, avait décidé de la vendre ? Avait-il disparu? Lui était-il arrivé quelque chose ? Quoi qu'il en soit, en quelques semaines, le temps de retrouver le premier et le deuxième livre, la librairie avait changé de propriétaire, avait été vidée et faisait à présent l'objet de travaux. Cette piste s'arrêtait là, ils n'avaient aucun moyen de retrouver le vieux libraire fou. S'il était encore en vie...

- Mais on est maudits ! On est maudits, je vous le dis. Quelqu'un a fabriqué des poupées vaudou de nous et s'amuse à les piquer, à les tordre, à les jeter dans l'eau glacée ou je ne sais quoi encore. C'est la seule explication logique à tout ça, s'énervait Lia en faisant les cent pas dans la rue comme un enragé.

- Oui, en effet, c'est une explication très plausible, répliqua Zayn sans se départir de son calme.

Il farfouilla un moment dans son sac et en sortit un trousseau de clefs qu'il brandit sous le nez de la fille en le faisant tinter.

- On a toujours ça comme ultime possibilité.

- Et c'est quoi, « ça » ?

- Lia, je vais finir par croire que ta poupée vaudou à toi, on lui a enlevé le cerveau. Ce sont les clefs de l'appartement de Mélior. Tu te rappelles quand même, non ? Ne me dis pas que ton injection de mémo t'a ramolli les neurones à ce point-là ?

Lia haussa les épaules, ignorant les sarcasmes du jeune Chébérien.

- On a déjà fouillé son appartement et on sait déjà que le livre ne s'y trouve pas, ni aucun indice à son sujet. Ce serait trop facile de dénicher la solution là-bas deux fois de suite ?

- Non, Zayn a raison ! s'enflamma Nathan, sortant enfin de la stupeur dans laquelle la découverte de la libraire fermée l'avait plongé. Quand on y est allés la première fois, on cherchait quelque chose en rapport avec un canon ou un trou, ou quoi que ce soit lié à cette phrase bizarre laissée dans le carnet et qu'on ne comprenait pas.

- Et on ne la comprenait pas parce qu'elle était inachevée, dit Zayn, puisqu'il manquait les dernières pages. Je suis certaine qu'il devait y avoir un nom de ville ou quelque chose comme ça en plus, qui nous aurait largement simplifié la tâche.

- Certes, mais, comme je le disais, on avait vraiment orienté nos recherches dans ce sens et tout le reste n'existait pas. Cette fois, il nous faut être plus ouverts à tout ce qui pourrait nous mener jusqu'à ce fameux troisième livre.

Lia haussa les épaules.

- Okay, si tu veux. Mais je reste persuadée qu'on ne trouvera rien.

Ils montèrent l'étage qui menait à l'appartement de Mélior, au-dessus de l'ancienne librairie. Une fois dedans, la même impression de tristesse que précédemment les saisit à la gorge. Ce vide, ce calme... Tout était couvert de poussière, certes, mais semblait tellement... prêt à reprendre vie dès que Mélior rentrerait. Car, oui, c'était comme si les objets, les meubles l'attendaient. Les photos dans sa chambre, les livres sur les étagères de l'immense bibliothèque, la vaisselle rangée dans les placards, ainsi que les vêtements propres et repassés, les chaussures alignées dans l'entrée...

Ils se mirent à fouiller consciencieusement l'appartement, mais ils prenaient soin de tout remettre en place.

- J'ai une impression de déjà-vu, grogna Lia en répétant les mêmes gestes que la fois précédente.

Au bout d'un très long moment, il leur fallut se rendre à l'évidence : il n'y avait rien qui semblait avoir le moindre rapport avec le Livre du Temps. Pas une piste, pas un indice.

Au cours de leur première visite, quand ils cherchaient celui des Âmes, leur chance résidait dans le fait que c'était Mélior qui avait été chargé de le cacher et qu'il avait, consciemment ou non, laissé la photo qui leur avait donné la solution. Mais le dernier livre avait été caché par quelqu'un d'autre.

- Je crois que ça y est, on est arrivés au bout de toutes les possibilités, souffla Nathan en s'asseyant sur le canapé.

Il plongea le visage entre ses mains et le frotta énergiquement. Zayn prit place près de lui en se mordillant la lèvre inférieure, certainement pour l'empêcher de trembler.

- I think you're right.

Il soupira profondément et ferma les yeux.

Aela se mit à tourner sur elle-même en tapant du pied d'énervement.

- Je ne peux pas y croire ! C'est quand même injuste que ce soit justement le Livre-Monde que mon père a caché qu'on ne pourra jamais retrouver !

Elle tapa du pied encore une fois, les bras croisés devant sa poitrine. Nathan s'était redressé d'un coup.

- Aela, tu peux répéter ce que tu viens de dire ?

- Quoi ? Que c'est injuste ?

- Juste après.

- C'est injuste que ce soit précisément le livre que mon père a caché qu'on n'arrive pas à retrouver. Ça me rend folle.

Nathan se leva d'un bond.

- Mais qu'est-ce qu'on est bêtes ! C'est pas possible d'être aussi bête !

- Quoi, qu'est-ce que j'ai encore fait ? demanda Lia.

- Mais on avait la solution sous les yeux depuis le début ! Réfléchissez ! C'est Larchael qui a caché le Livre du Temps, c'est le père d'Aela. Aela, tu dois savoir, d'une façon ou d'une autre, tu dois savoir, j'en suis persuadé !

Nathan s'était mis à marcher de long en large dans le séjour en fixant son ex-petite amie. Aela le fixa un moment, interdite, au milieu du salon qui s'assombrissait à mesure que la lumière baissait dehors.

- Mais non, je ne sais rien, rien du tout. Papa ne m'a jamais parlé des Livres-Monde. Je savais qu'il venait de Chébérith, il m'a raconté des histoires de sa planète et montré ses ailes. C'est tout, je t'assure.

Zayn s'était lui aussi levé, saisie d'une excitation nouvelle.

- I can't believe it. Nathan a tellement raison, Aela. Même si tu ne sais pas « vraiment », tu connais l'histoire de ton père, ce qu'il a fait, ce qu'il t'a raconté, je ne sais pas, il doit bien y avoir une trace de son passé. Ta mère, peut-être sait-elle quelque chose. Mais comment a-t-on pu oublier que tu étais notre meilleure piste pour ce livre-là ?

- Parce qu'on se focalisait sur le carnet et sur Mélior. On a zappé tout le reste, dit Lia d'un ton bref.

- Exactement, approuva Nathan avant de se tourner vers Aela. Est-ce que ton père a laissé des notes, un carnet, lui aussi, des lettres, je ne sais pas, moi, quelque chose...

- Bien sûr que oui, répondit Aela comme si cela devait être évident pour tout le monde. Je vous rappelle que c'était un scientifique. Il avait déjà passé du temps sur Terre pour des missions de recherche quand la porte entre les deux mondes avait été ouverte, plusieurs années avant le passage de l'Avaleur de Mondes. Maman a tout gardé, toutes ses recherches, ses notes, ses dossiers. Elles sont dans le bureau à la maison.

Ils n'eurent besoin d'aucune parole pour se précipiter tous les quatre en même temps vers la porte de l'appartement.