Juliet
Le Chemin de Traverse est presque comme je me l'imaginais. Il est bondé de monde, il est coloré, et il est bruyant. Des groupes d'adolescents le parcourent en riant et en dansant, des enchantements fusent, d'innombrables bars avec terrasses se sont installés et les verres tintent. Des échoppes que je ne connaissais pas sont à présent installées, à commencer par cette immense boutique, à l'angle de la Rue des Cendres, étendue sur trois étages, ornée d'un immense "W&W" comme blason.
J'ai l'impression de vivre dans un rêve éveillé tant tout respire la joie de vivre, la bonne humeur et le bonheur. Tous mes sens sont en éveil. Que ce soit l'odorat avec ce doux parfum de glace aux fraises et au chocolat, la vue avec toutes ces couleurs, l'ouïe avec cette musique ambiante et mélodieuse qui me titillent les oreilles et même le toucher à mesure que mes doigts parcourent les vêtements pendus sur l'étendoir de la boutique dans laquelle Leigh m'a faite entrer. Forces est de constater que les habits classiques de sorcier tels que je les ai connus n'existent plus !
— C'est incroyable, soufflé-je. Tout est si…
— Si ? demande Leigh.
— Si beau.
La cousine d'Adrian m'adresse un sourire entendu avant de sortir une longue jupe à volants du portique. Elle la place devant mes hanches et plisse des yeux, avant de la remettre à sa place.
— Hum non. Les motifs fleuris c'est pas trop pour toi, conclut-elle.
Je m'esclaffe et la suis, encore sous le choc.
— Comment c'est possible ? demandé-je, un grand sourire sur les lèvres. Comment tous ces gens peuvent-ils vivre aussi paisiblement ?
— Oh pas tous, m'apprend la brune. Mais je suppose qu'il n'y a plus le poids de la Guerre des Ténèbres qui reposent sur nos épaules. Ni même d'aucune autre guerre.
— J'ai quatre-vingts ans d'histoire à rattraper, avoué-je.
— Pas que, m'adresse Leigh d'une moue taquine. Quatre-vingts ans de style aussi !
Elle sort une robe portefeuille en satin couleur kaki qu'elle me met sous le nez.
Je sursaute, surprise. Mes yeux s'écarquillent face à cette texture si brillante et veloutée. C'est sexy et classe à la fois.
— Avec des escarpins, ça pourrait le faire, m'adresse Leigh, d'un air assuré. Et une ceinture autour de la taille. De grandes lunettes de soleil et un sac… Il te faut un sac à main. Hum…
Ses yeux caramels parcourent les étagères de la petite boutique et son intérêt se porte sur un sac seau en daim beige à franges. Elle s'en empare et me le met dans les bras.
— Tout est dans le détail, insiste-t-elle en se figeant face à un présentoir à bijoux. Superposé est le maître mot. Et jouer avec les matières. Ma chérie !
— Et donc être styliste à tes heures perdues est ton deuxième métier ? demandé-je en la suivant, amusée.
— Non, la vraie styliste de la bande, c'est Lex, m'apprend Leigh. Alexie Malefoy. La grande blonde que tu as vu hier.
— Je ne m'en souviens plus très bien, je t'avoue.
— Oh tu ne pourras pas la louper la prochaine fois que tu la verras, se moque-t-elle. Presque un mètre quatre-vingt de style, d'élégance mais surtout, de folie. Cette fille débite plus de conneries qu'elle ne respire. Heureusement pour elle, elle est très drôle !
Leigh me charge d'une mini jupe en cuir noire, d'un chemisier en soie, d'un jean clair destroy, des sneakers claires, un chapeau, une ceinture fine et une large, une veste noire en cuir également, un fin pull en mohair à épaules dénudées et des boots noires à talons. Je dois avouer que tout me plaît, alors je ne rechigne pas et la laisse m'encombrer de tout ce poids.
— Dis m'en plus sur votre bande, demandé-je, intriguée. À commencer par toi. Tu es la fille de James, c'est ça ?
— Exact, confirme Leigh. Je suis la cadette. J'ai un grand frère de six ans mon aîné, Jared. Mes parents l'ont eu assez tôt.
— Ils étaient encore Poudlard ?
— Non ! s'affole Leigh en faisant les gros yeux. Ils avaient vingt-trois ans, quelque chose comme ça.
— Ah. Et c'est ça que tu appelles tôt ? me moqué-je.
— Oui, assure Leigh en choisissant des chaînes en or à superposer. À notre époque, la moyenne d'âge pour avoir un enfant est de trente ans, plus ou moins.
— Sérieux ?! Comment ça se fait ?
La brune hausse les épaules.
— J'en sais trop rien. Je suppose que c'est parce que les femmes font des études et travaillent maintenant. C'est la norme. Donc ça retarde. Sans compter que les mecs sont de plus en plus cons au fil des générations donc ça devient très compliqué de trouver un gars correct.
J'éclate de rire au moment où elle m'adresse un clin d'œil entendu. Bien évidemment, elle n'est pas sérieuse. Pas totalement en tout cas.
Elle me guide en cabine d'essayage et je m'y enferme pour essayer les premières pièces qu'elle m'a sélectionné. Postée derrière le rideau, elle continue de me raconter sa vie et toutes les choses qui ont changé dans la culture sorcière durant les quatre-vingt dernières années.
— D'ailleurs, les gens ne se marient plus trop, avoue-t-elle. Et un mariage sur deux finit en divorce. Matt et moi sommes les deux seuls fous de notre bande à vouloir se marier.
Elle entre sa tête surexcitée dans ma cabine et m'affiche un grand sourire exalté. Presque à poil, je me fige net.
— Je l'ai demandé en mariage, s'écrie-t-elle. L'année dernière ! Et il a dit oui !
J'éclate de rire et elle ressort aussitôt sa tête.
— Désolée, j'avais besoin de communiquer ma joie, indique-t-elle de l'autre côté.
Je pouffe de rire et passe la robe en satin. Le tissu doux et frais me caresse la colonne vertébrale et je frissonne.
— Je comprends tout à fait ! me marré-je.
— C'était l'année dernière, continue-t-elle. Au mariage de mon frère. D'ailleurs, son union à lui n'a duré que six mois. C'était une américaine insupportable. Il est revenu vivre à Londres il y a peu. Il est Auror et Nate, le frère d'Haley est son meilleur ami. Avec qui Lex s'est acoquinée d'ailleurs. Ça fait un an tous les deux.
— Hum… Elle n'a pas été chercher très loin, commenté-je.
— Pas comme toi, percute Leigh en entrant à nouveau sa tête dans ma cabine. Alors cette robe ?
Son regard de feu tombe sur ma silhouette et un grand sourire apparaît sur ses lèvres rouges. Elle tire le rideau d'un coup sec et je sors de mon espace clos pour me planter devant un miroir.
Je tourne sur moi-même et observe mon reflet avec curiosité. La robe est relativement courte mais ça ne me gêne pas. Elle est cintrée, douce et agréable à porter.
— Tu vois, m'indique Leigh en sortant la veste en cuir noir de la cabine. Avec ça par-dessus et des boots, ça te fait un look de jour plutôt stylé. Et puis, pour aller en soirée, tu troques tes grosses chaussures par ces escarpins et tu prends une pochette. Tu soignes ton make up et ta coiffure, et voilà !
Je lui adresse un sourire entendu. Adjugé vendu. Ça me va. Et je pense avoir compris sa leçon de style. Très vite, je repère de moi-même certaines pièces dans la boutique alors que nous continuons à papoter.
— Et toi alors, avec Adrian ? demande Leigh. Comment ça s'est fait ?
Je soupire et retourne dans la cabine.
— Et bien, initialement il était mon prof, raconté-je.
— Mais non ! hurle Leigh en passant à nouveau sa tête dans la cabine.
Elle a de la chance que je ne sois pas pudique ! À son air réjoui, j'en déduis qu'elle est surtout sincère et sans filtre. Des qualités que j'apprécie grandement. Alors je lui affiche un air taquin et un sourire en coin malicieux.
— Et si.
— Ouh, you naughty gurl, siffle Leigh en m'adressant un clin d'œil.
Nous pouffons de rire en même temps.
— Crois-moi, j'ai tout fait pour le détester, ajouté-je.
— Ça ne devait pas être bien compliqué…
— Il sait se montrer détestable avec brio, approuvé-je. Un vrai connard quand je l'ai connu.
— Surtout en prof ! Le connaissant, il faisait de l'abus de pouvoir rien que pour le kiffe.
— Pour le quoi… Le kiffe ? buté-je.
— Pour le fun, abrège Leigh.
— Ah. Oui. Enfin non. À vrai dire, c'était plutôt un bon prof. Mais clairement pas dans les normes, ajouté-je dans un rire.
— Tu savais qu'il avait passé un concours justement, en revenant de son voyage dans le temps ? m'apprend la brune.
Je cligne des yeux, surprise. Non, il ne m'en avait pas parlé. Pour être tout à fait honnête, il ne m'a pas dit grand-chose sur la période de son retour dans le présent. Cette période où trois mois se sont écoulés pour lui. Là où il s'agissait de trois longues années pour moi.
— Non je l'ignorais. Et ?
— Et il aura ses résultats cet été mais bon… Il avait tellement la tête dans le chou à ce moment-là, je serais surprise qu'il l'obtienne.
— Sait-on jamais. Cet abruti est plutôt intelligent, pouffé-je en me déshabillant.
Leigh éclate de rire et acquiesce.
— J'aime ta façon très réaliste de parler de ton fiancé, se moque-t-elle. Au moins, tu n'es pas une amourachée toute mielleuse.
— Je suis amoureuse mais surtout lucide ! avoué-je avec un sourire.
— Ça se voit. J'aime ça. D'ailleurs… Joli string.
— Pas trop démodé ? m'étonné-je.
— Quand il s'agit de montrer son cul, ce n'est jamais trop vieux !
Je me dandine dans la cabine et lui tire la langue. Comme si nous étions de vieilles amies depuis toujours, nous éclatons de rire en chœur.
— Je comprends mieux ce qu'Adrian a trouvé d'intéressant aux années quatre-vingt, pouffe Leigh en sortant sa tête.
J'esquisse un sourire, pas vraiment surprise par sa remarque. Après tout, c'est une Potter, elle aussi. Ils doivent certainement être tous dessinés sur le même calibre.
Cette fois-ci, je passe un short taille haute en cuir, un tee-shirt gris foncé, troué et oversize. J'agrémente ma tenue d'une épaisse ceinture noire aux détails en argent, glisse des lunettes de soleil rondes sur mon nez et un chapeau couleur bordeaux.
Lorsque je sors de la cabine, je remets les boots noires et enfile les colliers que Leigh m'a préparés sur le côté. Je me jauge dans le miroir et esquisse une risette, satisfaite.
— Hum… Ça te va bien ce style, approuve Leigh.
— Je trouve aussi.
— J'adore ton tatouage, d'ailleurs. C'est la constellation du lion ? repère-t-elle en plissant les yeux et détaillant mon bras nu.
— Exact, approuvé-je. Il s'éclaire en fonction de la luminosité dans le ciel. Je l'avais fait sur un coup de tête mais je ne l'ai jamais regretté. Au final, il se réfère à plein de choses. Mon Patronus est un lion. Celui d'Adrian aussi. Mais je l'avais fait initialement vis-à-vis de mon meilleur ami, à l'époque. Regulus, l'étoile la plus brillante de la constellation.
Mon index se pose sur l'étoile en question et le regard de Leigh s'arrondit de curiosité. Moi, mon sourire se perd au fur et à mesure que les souvenirs se mélangent et se cafouillent. Tout ce que je vois en repensant à mon ami, c'est cette cage, le sang d'Olivia et lui. Lui qui s'est plus ou moins consciemment donné la mort.
— Désolée, s'excuse Leigh en comprenant immédiatement que le sujet est délicat.
J'inspire et expire avant de chasser tous ces mauvais souvenirs d'un signe de tête.
— T'en fais pas, mens-je.
Je retourne dans la cabine d'essayage et ferme les yeux.
Concentre-toi sur l'instant présent, Juliet. Les mauvais souvenirs sont derrière toi maintenant. Quatre-vingt ans se sont écoulés depuis tout ça. Ce n'est pas pour autant que je dois oublier les bons souvenirs. Et Merlin sait qu'il y en avait. Mais je refuse de vivre avec la nostalgie du passé.
Je me déshabille et passe un jeans.
— Juliet ? demande doucement Leigh, derrière le rideau.
— Oui ?
— Je… Je me demandais si. Si toi aussi, tu l'avais ressenti ? Ce truc, exprime-t-elle, légèrement gênée.
Je me fige instantanément. Je relève les yeux vers le voile qui nous sépare mais je ne parviens pas à voir la brune. Pourtant, je pense deviner son expression et savoir de quoi elle parle.
— Ce qui s'est passé hier, je veux dire, explicite-t-elle.
— J'avais compris, soufflé-je.
Elle ne répond pas mais ma réponse est signe d'aveux. Oui, je l'ai senti. Ce truc. Cette raison inexplicable qui m'a poussée dans ses bras, comme si inconsciemment c'était la chose la plus logique à faire. Comme si je savais que je pourrais compter sur elle, coûte que coûte.
Elle tire sur le rideaux avec douceur et passe timidement sa tête. Ses yeux caramels me percutent, comme si elle était soudainement devenue hyper timide.
— Je… Je n'ai pas la prétention de dire que, commence-t-elle, les joues rouges. Enfin je veux dire, tes amis sont là bas, à ton époque. Mais en tout cas, je voulais que tu saches que… Si tu as besoin de quelqu'un, ici. Pour te repérer, pour t'adapter et pourquoi pas, pour rire ; je suis là.
Elle se mordille la lèvre inférieure, embêtée. Moi, mon cœur bat à mille à l'heure. Décidément, ces Potter. Ils veulent tous me faire flancher !
— Je… Je l'avais compris, avoué-je. Je l'ai tout de suite sû.
Elle étire un sourire, les yeux brillants.
— Bien ! Et si on allait boire un mojito bien frais maintenant ? enchaîne-t-elle.
— Si tu me prends par les sentiments, accordé-je.
Je m'empresse de me rhabiller, gardant sur moi une paire de sneakers flambant neuves, un jeans destroy et une chemise blanche en soie fluide, rentrée à l'intérieur pour "casser le style", je cite.
Fière d'avoir ramené avec moi mon compte de Gringotts, je m'empresse d'aller payer mes nouvelles acquisitions qui sont immédiatement livrées par magie dans l'appartement d'Adrian. Puis, c'est plus complices que jamais que Leigh et moi partons gambader sur le Chemin de Traverse.
En chemin, elle m'explique que l'enseigne "W&W" est en réalité une boutique de farces et attrapes fondée par les jumeaux Weasley et reprise ensuite par le fils de Georges, Fred. Elle me livre toute l'histoire de sa famille et m'explique comment les Weasley et les Malefoy sont à présent reliés aux Potter. Elle me raconte ses années à Poudlard, où elle, Adrian, Matt son petit ami, Alexie et Haley formaient une fine équipe. Elle mentionne également la sombre période où un groupe de moldus extrémistes est apparu il y a quelques années et a commencé une sorte de chasse aux sorcières. À son ton, je comprends qu'à l'heure actuelle, ils sont tous morts.
Nous nous arrêtons à une terrasse bondée de monde, où nous trouvons une petite table ronde en plein soleil et nous nous y asseyons. Une carte magique se matérialise devant moi et je contemple avec fascination toutes les suggestions explosives et colorées de boissons. C'est incroyable ! Je n'avais jamais vu autant de variantes de cocktails.
Je penche sur un mojito à la passion tandis que Leigh prend un Aperol quelque chose. En attendant la commande, je sors mon paquet de cigarettes et m'en grille une. Je m'étends sur la chaise et ferme les paupières, mon visage réchauffé par les rayons chaleureux du soleil.
— Mhum, me prélassé-je. Comment ça se fait qu'il fasse aussi beau au mois de mai ?
Leigh hausse les épaules.
— Je crois que c'est depuis que les Détraqueurs ont été chassés de Grande Bretagne, m'explique la brune en sortant des lunettes de soleil de son sac à main. Mais aussi à cause du réchauffement climatique. Il n'a plus neigé à Londres depuis plus de vingt ans !
— Le quoi ?!
— Réchauffement climatique, bougonne Leigh en roulant des yeux. Les moldus ont foutu n'importe quoi avec leurs inventions. Du coup, les rayons du soleil passent mieux mais ça entraîne la fonte des glaces. Le Ministère de la Magie a engagé une équipe spécialisée dans la géomancie pour les préserver d'ailleurs et réparer un peu tous les dégâts qui ont été faits mais bon… La magie a du mal à rivaliser contre Dame Nature. C'est un gros sujet d'actualité. À Durmstrang, ils ont carrément créé une filière pour apprendre à maîtriser la météo !
Je cligne des yeux, à la fois intriguée et surprise. Depuis que je suis arrivée ici, j'ai remarqué que la barrière entre le monde des moldus et celui des sorciers est de plus en plus mince. Déjà avec les jeux vidéos et la télévision d'Adrian, le style vestimentaire qui s'est nettement urbanisé, mais aussi tous ces détails colorés que je vois dans les rues, ces bars et ces terrasses. Et maintenant, les missions du Ministère de la Magie qui couvrent les méfaits des moldus. C'est intéressant, très intéressant…
Driiiiing-dring !
Je sursaute, surprise par la sonnerie qui retentit depuis le sac à main de Leigh. Cette dernière plonge sa main dedans et sort une sorte de palette qu'elle place devant son visage avant de le glisser à son oreille.
— Oui Maman ? répond la jeune femme.
Une voix inaudible retentit. Leigh acquiesce.
— Euh oui, pourquoi pas ? On n'a rien prévu encore pour ce weekend, poursuit-elle. Il y aura qui ?
— …
— Ah bon ?! Tout ce monde ! Je me doute que Adrian y est pour quelque chose ! Ah, Albus t'as déjà tout dit ? Bon…
— …
— Très bien. Compte sur nous. On se dit midi et demi ?
— …
— Cool. À plus, Maman, j'te laisse. Je suis avec une amie.
Leigh m'adresse un clin d'œil taquin.
— …
— Moi aussi. Bisous.
Je comprends que la brune met fin à la communication. Puis pose, ce qui semble être un téléphone, sur la table, près du cendrier. Un téléphone sans fil visiblement, comme celui que les moldus utilisaient déjà à mon époque. Elle m'adresse un sourire et revient se concentrer sur moi et notre conversation.
— Il semblerait que tu vas rencontrer toute ma famille demain, pouffe-t-elle.
— Quoi ?! m'affolé-je.
— Ça met la pression, hein, d'un coup ?
Elle esquisse un sourire taquin qui me met le feu aux joues. Oh Merlin ! Je n'avais pas réalisé que…
— Oh merde, soufflé-je en enfonçant ma tête entre mes doigts.
— Et ouais, beau-papa, belle-maman, poursuit-elle en jouant avec mes nerfs. Beau-papa ça va être de la tarte mais belle-maman… C'est une dragonne, fais gaffe. Et puis y'a grand-père Harry, grand-mère Ginny. Mon père, ma mère, mon frère. Le frère d'Adrian. Ma tante et son mec. Bref, touuuuus les Potter.
— Arrête ! J'ai la trouille ! Qu'est-ce qu'ils vont penser de moi ?!
— Que tu es folle, assure Leigh. Et que Adrian est fou.
— Ça va de soi, accordé-je. Plus sérieusement ? Ils savent que je suis là ? Ils savent qui je suis ?!
— Non, avoue Leigh. Ils ne savent pas qui est Juliet Thorn et ils ne savent pas que tu es revenue avec Adrian. Par contre, ils savent qu'il est retourné une deuxième fois dans le passé. Mais ils ne savent pas pourquoi. Ils attendent des explications…
— Adrian ne leur a jamais parlé de moi ? m'étonné-je.
— Si tu veux mon avis, Adrian est un froussard, ricane Leigh. Non pas qu'il le soit avec toi mais exposer et avouer ses sentiments face à ses proches, est quelque chose qu'il n'a jamais fait et qui le met mal à l'aise, tu vois ? Il n'a pas l'habitude de se dévoiler comme ça.
— Je sais.
— Donc non. La seule à qui il s'est livré lorsqu'il est rentré, c'est Haley, m'apprend Leigh. J'ai su ce qu'il s'était vraiment passé lorsqu'il a disparu une deuxième fois. C'était il y a une semaine.
— Je sais qu'il n'est pas trop du genre à se laisser aller aux confidences, avoué-je.
— Avec toi, il se confie ? demande la brune en plissant les yeux.
— Oui. Mais c'est certain qu'il ne me dit pas tout. Chacun a son jardin secret.
Leigh acquiesce et à ce même moment nos cocktails arrivent en lévitant. La brune assise en face de moi salive déjà. Dès qu'ils atterrissent devant nous, elle s'empare de son téléphone et le lève devant nous.
— Fais un sourire Ju'.
— Quoi ? Pourquoi ?
— Parce que je vais faire un selfie, m'apprend-t-elle en m'adressant un clin d'œil.
J'ignore ce qu'est un selfie mais je ne cherche pas plus loin et m'exécute. Elle se rapproche de moi, nos cocktails juste sous nos nez et je comprends alors qu'elle nous prend en photo.
Satisfaite, elle pianote quelques instants sur son écran.
— Et voilà Miss Thorn, jubile-t-elle. Tu viens de faire ton entrée sur les réseaux sociaux sorciers. Fais-moi penser à te créer un compte à l'occasion.
Elle lève son verre et trinque contre le mien. Je reste dubitative.
— À ta nouvelle vie !
Je souris et l'imite.
— À ma nouvelle vie !
Nous pouffons de rire et buvons en chœur. Je me délecte de cet instant, complètement nouveau où tous mes repères se brouillent mais qu'importe. Plus que jamais je me sens prête à tout apprendre et à tout me réapproprier.
Leigh et moi passons l'après-midi ensemble. Elle me fait découvrir toutes les nouveautés propres à son siècle en passant notamment par le coiffeur. Sous ses conseils, j'opte pour une frange rideau et fais un petit balayage sur mes pointes. Elle choisit d'en profiter pour rafraîchir sa coupe en même temps. Nous continuons notre moment beauté en nous arrêtant chez l'esthéticienne. Nous nous faisons faire les ongles et j'opte pour une couleur bordeaux sombre. Puis au moment où nous pensions repartir, je m'arrête devant le menu des prestations pour l'épilation.
— C'est donc ça votre épilation ? percuté-je.
— Tu n'as jamais essayé ?
— Non. Ce n'était pas vraiment à la mode dans les années 1980. Tu le fais toi ?
Leigh hausse les épaules.
— Tous les mois à peu près. C'est pour mon confort personnel. Et puis Matt aime bien, surtout les jambes, confirme-t-elle avec malice. Dès que je suis épilée, il me saute dessus et il n'arrête pas de me toucher.
Nous pouffons de rire.
— Mais après c'est un choix qui te revient.
— J'ai envie d'essayer. Rien que pour voir la réaction d'Adrian, fais-je remarquer.
— C'est l'occasion ! Surtout que tu peux t'estimer heureuse, chez nous les sorciers, la cire est indolore. Dis toi que les moldus souffrent la mort à chaque fois !
Je mime une grimace. Il faudrait être fou pour s'infliger pareille torture.
— Ok très bien. Je vais me laisser tenter. Et pour le maillot, tu recommandes quoi ? Je vois qu'il y a différentes "coupes".
— Brésilien c'est pas mal, assure-t-elle. C'est très échancré mais tu ne deviens pas non plus une peau de poulet cru après.
Je manque de m'étouffer de rire face à la comparaison. Je fais finalement confiance à la cousine d'Adrian et me décide pour un forfait corps. J'hésite même à faire mes sourcils mais Leigh me l'interdit, m'assurant qu'une arcade dessinée aussi naturellement que la mienne était aussi rare qu'un Dragon de glace et qu'il serait donc un sacrilège d'y toucher.
Je ne réalise pas très bien l'importance d'une telle chose mais je suis avide de découvrir et de m'intégrer. Surtout si je dois rencontrer la famille d'Adrian demain. Non pas qu'ils iraient vérifier jusqu'en-dessous de ma jupe - du moins, j'ose l'espérer - mais je n'ai pas envie de dénoter. Je n'ai pas envie d'être cette bête bizarre que tout le monde va dévisager en se disant qu'elle aurait dû rester à son époque. J'ai envie que ma présence ici soit évidente. J'ai envie de me faire une place.
Décidée, je pars en cabine.
Au revoir l'ancienne Juliet et bonjour à la nouvelle !
88888888
Juliet
Après mon après-midi relooking, je retrouve Adrian dans la salle de bain, lumières éteintes. Il n'y a que des bougies qui percent l'obscurité. C'est alors que je le vois, là, prélassé dans le bain, l'eau lui montant jusqu'aux pectoraux. Une clope coincée entre les lèvres, il expire sa fumée blanche au-dessus de lui, avant qu'elle ne soit attirée par le puits de lumière par lequel brille la fin de la journée.
Son magnifique corps, imposant et musclé, est parsemé d'une fine pellicule de sueur, dûe à l'humidité de la pièce. Il fait une chaleur insoutenable ici ! Aussitôt, mes nouveaux vêtements me collent à la peau.
— Hey, salué-je.
— Hey, répond-t-il, d'un ton énigmatique sans croiser mon regard.
Adrian se concentre sur sa cigarette sur laquelle il tire longuement. J'étire un sourire et dépose mes sachets de courses dans la chambre avant de m'enfermer dans la pièce avec lui. Je m'approche et m'assieds par terre, à ses pieds, un bras pendant dans la baignoire. Je viens effleurer le clapotis de l'eau, et je constate alors qu'elle est brûlante.
— Tu ne m'as même pas attendu pour un bain, signifié-je.
— Et toi tu ne m'as pas attendu pour aller te promener, répond ce dernier en étirant un sourire en coin.
Il refuse toujours de croiser mon regard, ce qui commence à me frustrer. Je veux voir son regard gris. Je veux qu'il m'observe. Qu'il constate mon nouveau look, ma nouvelle coupe de cheveux. Je veux qu'il me trouve belle. Je fais gambader ma main sur son torse et le chatouille délicatement.
— Tu voulais me garder dans ta prison dorée et m'autoriser à sortir que quand toi tu l'aurais décidé ? demandé-je en haussant un sourcil. Je pensais que c'était clair entre nous pourtant.
— Ah oui ? se moque Adrian en relâchant la tête en arrière. J'ai peut-être changé d'avis.
Il s'étend de tout son long dans la baignoire, ses pieds se déposant sur le rebord et il clôt les paupières. Il le fait exprès. Il s'est clairement donné comme objectif de me faire perdre patience. Il veut se venger, je l'ai bien compris. Sauf que ça ne marche pas comme ça Monsieur Potter. Je suis libre de mes mouvements.
— C'est trop tard, les termes du contrat ne peuvent être révoqués, signifié-je en étirant un rictus.
— On n'a rien signé, signifie-t-il, amusé. Pas encore.
Heureusement pour lui, je comprends qu'il n'est pas tout à fait sérieux et qu'il fait ça juste pour m'embêter. « Juste » pour me faire payer mon absence de la journée. Je peux comprendre qu'il tenait à me faire découvrir tout ça de lui-même et je peux comprendre sa déception. Mais sa cousine a pris les devants avant lui et honnêtement, je n'ai pas vu la journée défiler. Je l'ai donc planté et il a passé son après-midi tout seul alors que cela fait à peine vingt-quatre heures que nous sommes ici. Son agacement est justifié et sa possessivité est… touchante.
— Quelles sont vos nouvelles règles, dans ce cas, Monsieur Potter ? susurré-je près de son oreille.
Je fais le tour de la baignoire et me plante derrière son crâne qui pend dans le vide. Ses mèches sont humides et tirées en arrière. Je ne résiste pas à l'appel et viens glisser mes doigts entre. Je masse délicatement son cuir chevelu et il grogne de plénitude. Paupières closes, il profite de mon massage quelques instants avant de tendre le bras en arrière. Sa main mouillée vient trouver ma tête, s'enfonce dans mes cheveux et il me guide vers son visage.
— Hum…, souffle-t-il, appréciant mon contact. Nouveau parfum ?
Satisfaite qu'il l'ai aussitôt remarqué, j'esquisse un sourire et hoche contre sa joue.
— Oui. Fève de tonka et ambre, approuvé-je.
— J'aime bien.
— Ce n'est pas la seule chose nouvelle, lui apprends-je, le sourire aux lèvres.
— Je m'en doutais, déclare-t-il.
Je m'attendais à ce qu'il rouvre les paupières et qu'il se décide à m'observer, à me jauger sous toutes mes coutures mais non. Il n'en fait rien. Il reste là, étendu dans son bain, la tête relâchée en arrière, à gronder de délectation à chacun de mes allers-retours dans ses cheveux et, visiblement, dans un état de semi-érection. En tout cas, il ne peut pas cacher que ce que je lui fais ne lui procure pas d'effet.
— Les nouvelles règles sont : me demander la permission avant chaque sortie, ajoute-t-il, à moitié sérieux.
Je pouffe de rire et roule des yeux.
— Mais bien sûr. Et une pipe tous les matins aussi, je suppose.
— Évidemment, c'est la moindre des choses, indique-t-il. Je t'offre un toit et le couvert, tu peux bien faire ça.
La prise de sa main se fait plus forte dans mes cheveux. Il s'y accroche et tire délicatement dessus, me forçant à plonger dans son cou. Cet imbécile est en train de ruiner complètement mon nouveau brushing alors pour me venger, je plante mes crocs dans sa gorge.
— Et puis, si tu sais te montrer très gentille et très docile, peut-être que tu auras le droit à de l'argent de poche, continue-t-il.
— Et je dois t'appeler Maître, c'est ça ? supposé-je en roulant des yeux.
Ma bouche chaude et affamée se dépose sur sa peau et je me mets à la lécher, à la sucer. J'aspire sa peau tout en accentuant la pression de mes doigts sur son crâne. Merlin ! Il fait une chaleur à crever ici ! Je suffoque.
— Cela va de soi, admet Adrian en souriant, les yeux toujours clos. Et je veux que tu ne portes jamais d'habits. Que tu sois toujours nue et à ma disposition.
— C'est comme ça que tu vois notre avenir alors ? supposé-je en remontant jusqu'à sa mâchoire rasée de près.
— Oh oui. Après avoir vu la mort hier, j'ai réalisé que te prendre à quatre pattes dès que ça me chante était la seule chose qui comptait dans ma vie, admet-il.
J'étire un sourire, n'osant m'avouer tentée. Qu'il joue au parfait connard macho ne m'amuse pas mais par contre, ses mots crus et ses doigts qui me pressent avec autorité contre lui finissent par me donner la fièvre. Sans mentionner le fait que je constate sa queue se gorger d'excitation à mesure que je glisse ma langue sur son corps.
Ma bouche chaude et délicate rencontre la sienne, que je happe avec sensualité, m'abreuvant de son souffle lourd et électrique. Une nuée de chair de poule me prend de l'échine et me traverse le corps. Mes seins compressés dans mon soutien-gorge se sentent à l'étroit. Je les sais gonflés et mes tétons sont tellement durs et excités que ça en devient presque douloureux de sentir le tissu frotter contre.
— Est-ce que je peux ajouter des termes, moi aussi, à ce contrat ? demandé-je, grisée de désir.
— Tente toujours.
— Si tu veux que je sois disposée à me plier à tes volontés, il faudra me mettre en condition, minaudé-je.
— Tu exiges un orgasme quotidien ? suggère Adrian d'une voix rauque.
— Un seul ? Non, il m'en faudra plus.
Il étire un sourire taquin pendant que je descends vers son oreille. Je sors ma langue et lape son lobe avec douceur. La pression de ses doigts sur mon cuir chevelu s'accentue. Une chaleur vorace vrombit dans mon bas-ventre. Mes yeux se remplissent d'extase à mesure que je vois ses abdominaux de contracter d'envie. Il ondule dans l'eau, de plus en plus excité et impatient. Rien que de voir son sexe, gros et dur pour moi me fait monter dans des tours insoupçonnés. Pourquoi fallait-il que je sois si faible face à lui ?
Adrian soupire de délectation avant d'ouvrir enfin les paupières. Ses longs cils bruns entourent son regard crépitant de désir. Il se dépose sur mon visage et sans un mot, il me dévisage avec fascination. Ses pupilles se dilatent à mesure qu'il me détaille et il a du mal à déglutir. Sa pomme d'Adam remonte lentement le long de sa trachée. À travers ses yeux, je me sens incroyablement désirable. Oh bon sang… Je brûle !
Ses doigts s'accrochent à mes mèches, qu'il redécouvre. Je crois qu'il aime ma nouvelle coupe de cheveux, ce qui booste ma confiance en moi.
— T'es magnifique, admet-il, d'une voix hachée.
Sa main passe derrière ma nuque et il m'attire vers lui pour un baiser délicat. Mes bras viennent se nouer autour de son cou et je réprime un soupir excité.
Adrian se tourne dans le bain pour approfondir notre ferveur et il s'insinue dans ma bouche, happant mon souffle et glissant sa langue contre la mienne. Puis il s'écarte et se redresse sur ses pieds.
Je lève les yeux vers son corps nu, gonflé à bloc. L'eau goutte le long de ses muscles et je tressaille d'envie, intimidée par sa hauteur. La flamme de désir qui brûle dans ses pupilles me fait trembler de la tête aux pieds.
Il passe une jambe hors du bain, puis l'autre, et me fixe en silence, sa virilité gorgée d'envie. Mon cœur pulse dans ma poitrine comme un dingue. Je rassemble mon courage et me lève à mon tour. Je suis tellement transie que mes jambes flageolent et ont du mal à soutenir mon poids. Ma féminité est si chaude et humide que je la sens se tordre et palpiter entre mes cuisses tant un vide sidéral se fait ressentir. J'ai envie de lui ! J'ai envie qu'il me complète, j'ai envie de le sentir se crisper en moi, je veux voir la petite mort le consumer dans ses rétines.
Ses yeux gris détaillent ma nouvelle tenue. Enfin il me porte de l'attention et enfin, je me sens vibrer sous son air approbateur. Il se mordille la lèvre inférieure avant de faire un pas vers moi. Sans que je ne sache pourquoi, je recule. Mon cœur bat follement.
Adrian est remonté à bloc. Je le vois à sa respiration chaotique. À son buste qui monte et qui descend. À la détermination dans son regard. Il n'a pas envie d'être tendre, je le vois déjà. Et je suis forcée de constater que cette peur, cette crainte de sentir ses foudres s'abattre sur moi, m'excite au plus haut point. Car je sais de quoi il est capable. Je sais qu'il est fougueux et sans limite et jamais je n'avais ressenti le besoin de me sentir aussi vivante qu'aujourd'hui.
Maintenant que tous nos problèmes sont derrière nous, maintenant que je me sens en sécurité et épanouie dans ma relation, j'ai plus que jamais envie de me perdre avec lui. Et j'ai très, très envie qu'il soit brutal.
Il fait un second pas vers moi et je sursaute, reculant à nouveau. Il étire un sourire carnassier, presque vicieux. Puis il fonce sur moi.
Il m'attrape les cuisses et me soulève. Dans la seconde qui suit, mon dos rencontre violemment la porte de la salle de bain et je pousse un cri paniqué. Mais le désir et la passion prennent très vite le dessus dès que ses lèvres chaudes et brûlantes se déposent sur les miennes. Ses hanches nues et mouillées s'enfoncent entre mes cuisses et humidifient mes vêtements qui me collent à présent à la peau. Mes pieds se nouent derrière ses fesses et ses mains fondent sur mon chemiser qu'il déchire en deux et qu'il me retire d'un coup sec.
— Oh ! Adrian ! soufflé-je, prise de court.
Il m'embrasse à en perdre haleine et je palpite entre ses bras. Une vague de chaleur déferle en moi et m'excite comme jamais. Je suis tellement chaude que j'ai la sensation d'avoir de la lave qui se diffuse dans mes veines. La bouche d'Adrian fond sur mon soutien-gorge. Il mordille et suçote mon téton par-dessus la dentelle. J'en perds le souffle tant c'est bon. Je relâche la tête en arrière, submergée par cet ouragan d'émotions.
— J'ai terriblement envie de te baiser, avoue-t-il, le souffle court en me dégrafant mon sous-vêtement.
Très vite, ses doigts brûlants viennent trouver l'ouverture de mon jeans. Il me fait regagner le sol et il me l'abaisse d'un coup sec, emportant mon string au passage. Je chasse mes chaussures et me retrouve complètement nue, coincée entre la porte et son appétit vorace. Ses dents se plantent dans la peau tendre de mon ventre et je plonge mes doigts entre ses mèches.
— Putain Adrian…, gémis-je. J'en ai envie aussi.
Il remonte la tête vers moi et m'agrippe par la gorge. Son regard gris fond dans le mien et je mouille encore plus.
— De quoi est-ce que t'as envie ? Dis-le !
Je papillonne des cils alors qu'il me provoque et me titille du regard. Il ne tient plus en place, il est affamé et il veut jouer avec moi. Ça me fait trembler de la tête au pied. Je ricane alors contre lui, me rappelant que j'ai autant le contrôle sur la situation que lui.
— J'ai envie de te baiser, explicité-je, le souffle court.
Surpris, il hausse les sourcils avant de m'adresser un sourire insolent et ô combien chaud et sexy.
— Ah ouais ? provoque-t-il. Toi, t'as envie de me baiser ?
Je m'empare de sa queue, dure et nervurée entre mes doigts et la masse avec douceur avant de la plaquer à mon pubis. Mes seins écrasés contre son torse brûlant et mes yeux incrustés dans les siens, je hoche la tête.
— Ouais. J'ai envie de te baiser.
Un sourire supérieur se dessine sur mes lèvres. Je me hisse sur la pointe des pieds et enroule à nouveau mes jambes autour de ses hanches. Il me porte contre le mur et me pénètre de son regard transi de désir. Je guide sa virilité entre mes chairs, le lubrifiant de mon excitation qui est si prononcée que je la sens dégouliner le long de mes jambes. J'appuie son gland sur mon clitoris et il grogne d'envie, sa lèvre supérieure prise d'un tic frénétique.
Il descend le regard vers nos deux sexes, collés l'un à l'autre et constate alors un changement qui le fait ricaner.
— Y'a pas que tes tifs qui ont eu droit à un coup de ciseau, à ce que je vois, commente-t-il, le regard rivé sur mon pubis épilé.
Il sourit largement et je vois le désir se consumer dans ses yeux. Il passe la langue sur ses dents, affamé. Pas besoin de lui demander s'il aime, je comprends tout de suite qu'il a envie de me dévorer.
— J'ai toujours aimé les petites brésiliennes, commente-t-il en me déposant à terre.
Toute tremblante, son sexe m'échappe des mains à mesure qu'il s'accroupit devant moi. Ses lèvres chaudes m'aspirent la peau du ventre et ses baisers m'irradient de la tête au pied. Puis ses genoux rencontrent le sol.
Les yeux rivés aux miens, il passe avec douceur sa main sur ma cuisse droite, m'en chatouille l'intérieur puis me la soulève et vient la faire reposer sur son épaule. Je tremble de la tête aux pieds, c'est incroyable. Son visage s'approche de ma féminité, qui s'ouvre rien que pour lui. Il la détaille avec envie et s'humidifie les lèvres, mis en appétit.
Avec délicatesse, il approche sa bouche et me dépose un baiser. Je tressaille. Bon sang ! Qu'il abrège cette torture !
— Avant que tu ne me baises, tu m'autorises à te bouffer la chatte ? demande-t-il d'une voix traînante.
— Fais-le merde ! explosé-je, ne tenant plus en place.
Je rejette la tête en arrière en l'entendant ricaner. Son souffle chaud se dépose sur mon pubis et je crois alors être sur le point de m'évanouir tant cette attente est interminable.
— T'es si tendue que ça ? jubile-t-il en écartant mes lèvres d'un index. Hum… C'est une vraie pataugeoire par ici.
— Tais-toi et lèche, soufflé-je, à bout.
Je l'entends encore rire contre moi. Puis sans crier gare, il fond sur moi.
Je sursaute tant c'est bon. Un coup de jus se répand de mon bas-ventre et explose dans ma poitrine. Je pousse un cri désespéré à l'instant où sa langue chaude et taquine écarte sauvagement mes chairs. Il me prend à pleine bouche, comme un affamé. Il me lèche, me suce, m'aspire le clitoris de façon si intense et passionnée, que j'en perds le souffle. Je m'accroche à ses cheveux pour m'éviter de sombrer tant c'est bon.
— Oh ! Adrian !
— Bordel de merde…, jure-t-il, à bout de souffle.
Il se jette à nouveau sur moi, passant et repassant sur mon bouton de chair. Son bras passe autour de ma cuisse surélevée et il plante ses ongles dans ma peau. Sa main vacante vient trouver le chemin de mon antre et deux doigts s'y engouffrent aussitôt. Le plaisir déferle en moi et je gémis encore plus fort.
Merde ! C'est tellement bon. Je me presse contre sa bouche, roule des hanches pour instaurer un mouvement et tire ses cheveux. Mes muscles pelviens se contractent à intervalle régulier, me rapprochant d'un shot d'extase.
— Oh oui ! T'arrête pas, c'est trop bon…
Adrian grogne contre moi et sa main vient claquer mes fesses. Il les malaxe rageusement, emportant mon bassin vers sa bouche. Il me dévore avec tant de vigueur que j'ignore comment il fait pour respirer !
Mon cœur bat si vite et si fort ! Je plante mes dents dans ma lèvre et tremble. Je crie, me cambre et palpite. C'est si bon ! Les doigts d'Adrian vont et viennent en moi et je m'y accroche de toutes mes forces, voulant les garder profondément enfouis. Ils caressent ma paroi et font redoubler mes contractions.
La chaleur de sa bouche qui englobe et qui aspire mon clitoris, finit de m'achever.
L'orgasme explose en moi. Il me traverse en deux et me coupe la respiration. Je lâche un cri si strident, qu'il est impossible que notre voisin du dessus ne m'ai pas entendu. Il est si fort, si long que mes yeux se gorgent de larmes. Oh bon sang !
À bout de souffle, je descends mon regard vers Adrian qui termine par des baisers brûlants. Mon antre est complètement trempée et elle pulse tellement fort que mon cœur semble loger en plein dedans. Je suis anéantie ! Complètement vidée.
Je me laisse retomber contre la porte et descends sur mes genoux, secouée de soubresauts. J'enfouis ma tête entre mes mains et tente de réguler ma respiration. J'entends Adrian se moquer, je relève aussitôt les yeux vers lui et croise son air taquin et gorgé d'orgueil.
Il passe ses mains chaudes derrière ma nuque et m'attire vers lui.
— Tu as assez de force pour me baiser ? s'enquit-il, railleur.
— Tu n'as pas idée, soufflé-je, me remettant de mes émotions. Je suis tellement chaude.
— Montre-moi ça…
Sa voix se meurt dans ma bouche qui fond et emprisonne la sienne pour un baiser ardent. Mes yeux sont voilés de désir. Je veux tant combler le vide qui fait rage entre mes deux cuisses, que je suis incapable d'attendre. Je le veux là, maintenant, tout de suite, à même le sol de la salle de bain.
Ses mains fondent dans mes cheveux, qu'il tire alors que je passe sur lui à califourchon. Je m'empare de son sexe et l'amène directement à l'entrée de ma féminité. Appuyé sur ses coudes, Adrian donne un coup de bassin et s'enfonce en moi, me coupant la respiration.
— Putain Juliet…, gémit-il, une grimace de plaisir barrant son visage.
Je gémis et ferme les yeux tout en fondant sur sa bouche. Je m'accroche à son cou et roule du bassin contre lui, le faisant entrer et sortir un peu plus vite.
— Mhum Adrian... Tu me sens bien là ?
— Putain oui. Va plus vite.
Je me plie à ses exigences et accentue mes coups de reins. Mon intimité se contracte et s'accroche à son membre, si gros et si dur qu'il me perfore en deux. Adrian fait revenir un bras autour de ma taille et bouge le bassin, le claquant contre le mien, accentuant l'impact de sa pénétration.
Il me soulève à chaque assaut pour venir s'enfoncer à chaque fois un peu plus loin, un peu plus fort. Et moi je me meus, je me cambre contre lui à chaque fois un peu plus. C'est si bon ! Mon clitoris frotte contre son pubis et je me mets à hurler de plaisir. Je suis en transe ! Je suis excitée comme je ne l'ai jamais été ! Tout mon corps est en feu. Il brûle de désir et de plaisir. Je lâche toute retenue et me laisse envahir par ce démon assoiffé et vorace.
La main d'Adrian délaisse ma taille qui vient s'emparer de mon sein. Il fait rouler mon téton entre ses doigts avant d'y plonger la tête et de m'attraper entre ses lèvres. Ses yeux sont complètement noirs de désir. Il me veut et me possède comme un damné.
À son expression, je vois qu'il est captivé par mon corps. J'ai l'impression de n'être plus que la seule chose qui compte à ses yeux. J'augmente encore la cadence, enivrée.
— Putain bébé, gronde-t-il, le souffle court. Ralentis ou achève-moi mais là je tiens plus…
Je ralentis le rythme et fonds sur sa bouche, prenant son visage en coupe. Il tombe à la renverse sur le carrelage et m'entoure de ses bras forts et puissants. Il est toujours en moi et je me frotte tout doucement contre lui.
— T'es incroyable mon cœur, avoue-t-il, les yeux fermés.
— Je suis complètement folle de toi, Adrian.
— Mhum…
Sa respiration est rapide, forte et chaotique. Il est au bord du précipice. Alors j'arrête tout mouvement et me retire.
— Qu'est-ce que tu fous ? s'étonne-t-il en relevant la tête.
Exaltée et déchaînée, je plonge mes yeux fous dans les siens et lui adresse un grand sourire enjôleur.
— J'ai envie que tu prennes les commandes, avoué-je.
Un rictus apparaît aussitôt sur son visage rougit par l'effort. Il se retient de jubiler.
— Ah ouais ? demande-t-il en se redressant.
J'acquiesce et me plaque à lui. Je lui dépose des baisers çà et là sur le visage alors qu'il m'entoure de ses bras et me couvre de caresses lascives.
— J'ai envie que tu me baises fort, très fort, continué-je, le souffle court.
— Putain, souffle-t-il en fermant les yeux. T'es pas prête mon cœur.
— Je sais que tu te retiens toujours avec moi, admets-je. Je sais que tu as déjà testé plein de choses. Moi non. Mais j'ai envie d'essayer et j'ai envie que tu sois épanoui avec moi.
— Je le suis déjà, assure-t-il.
— Montre-moi ce que t'as dans le ventre, provoqué-je en le repoussant.
Sa main remonte le long de mon dos et vient s'accrocher à mes cheveux qu'il tire en arrière d'un coup sec. Il me maîtrise contre lui, son regard sombre planté dans le mien. Exaltée et pantelante, j'éclate de rire.
— C'est tout ? C'est tout ce que t'as ?
— Juliet…
— N'ai pas peur de me faire mal, je peux encaisser.
Sa mâchoire est tellement serrée qu'il semble sur le point de se casser toutes les dents. Ses yeux sont noirs et ombragés tant il me désire. Il est à bout et il bouillonne.
J'ai peur, je tremble d'excitation contre lui. Je n'ai aucune idée de ce qu'il va me faire mais j'ai hâte. Je lui fais totalement confiance. Je veux être la meilleure chose qui lui soit arrivée, je veux être son meilleur coup, je veux réaliser tous ses fantasmes. Je veux tout de lui. Je l'aime tellement.
Ne tenant plus en place, Adrian se jette sur moi. Il me soulève par la taille et nous relève tous les deux. Dans l'éclat de ses pupilles, je comprends qu'il a une idée et qu'il sait exactement quoi faire de moi et de mon corps.
— Très bien, cède-t-il. Viens avec moi !
Il me dépose sur le sol puis s'empare de mon poignet et me tire jusqu'à la douche. Son poing s'écrase sur l'option « hammam » et il me fait entrer dedans sans ménagement.
— Je vais te faire suer, prévient-il.
Des lumières bleues apparaissent autour des parois vitrées et un banc carrelé se matérialise à l'intérieur, sur lequel je me rattrape, déséquilibrée. Un puissant jet de vapeur pulvérise l'enclos et nous sommes aussitôt plongés dans les ténèbres, sous 55°.
Mon cœur bat à mille à l'heure. Aussitôt, je sens Adrian fondre sur moi et me plaquer contre le mur carrelé, me calant contre son torse brûlant. Sa main s'enroule autour de ma gorge et son sexe dur se colle à mon bassin.
— Tu m'excites tellement, me grogne le brun à l'oreille.
Son timbre chaud et grave me fait frémir d'impatience. Je gémis contre lui et relâche la tête en arrière, exaltée.
— Toi aussi Adrian.
Dans un même mouvement, nos bouches se rejoignent pour un baiser passionné. Il s'enfonce en moi et caresse ma langue contre la sienne comme si c'était la dernière fois que nous nous embrassions. Puis sans crier gare, il me retourne brusquement et me colle contre la paroi de la douche. Ma joue s'écrase contre le mur chaud où perlent des gouttes humides. Je suis en nage !
Sans me laisser le temps de respirer, Adrian fléchit sur ses genoux et me pénètre en poussant un grognement révolté. Son bras fait le tour de mon buste et s'écrase sur mes seins qu'il garde et malaxe entre ses paumes. Son bassin claque contre mes fesses alors qu'il me pénètre un peu plus fort, un peu plus rapidement.
— Putain ! jure-t-il, remonté à bloc.
— Oh oui ! Continue !
Il s'en donne à cœur joie. Adieu mon brushing, il est définitivement ruiné. Mes cheveux sont imbibés d'eau et collent à ma peau. De longues traînées de sueur et d'humidité perlent tout le long de mes membres. Je suis complètement trempée ! Et il me fait tellement de bien !
La main vacante d'Adrian vient se déposer sur mon clitoris et je sursaute tant c'est bon. Il augmente ses va-et-vient, me pilonne sans relâche et m'accompagne dans mes plaintes.
— Bordel Juliet !
D'un coup, il se retire, à bout de souffle.
Que fait-il ? Il souhaite se faire venir sur moi ? Je n'en sais rien ! Je suis dans le flou total et ça m'excite incroyablement.
— Je suis tellement dingue de toi, dit-il en me saisissant par les hanches avant de m'embrasser sur l'épaule.
De son autre main, Adrian me lève les bras et les maîtrise au-dessus de ma tête.
Instinctivement, mon dos s'est cambré. Sa main claque mes fesses et ses doigts se faufilent entre. Merlin !
Mon cœur tressaute mais je ne me dérobe pas, bien au contraire. Lentement, son doigt passe de haut en bas et s'arrête au niveau de mon étroit orifice. Je bloque ma respiration. Adrian dépose un second baiser sur mon épaule puis exerce une légère pression.
Ma bouche devient sèche dès lors qu'il insère l'extrémité de son doigt et le laisse là, sans forcer plus.
— Adrian, soufflé-je.
— Touche-toi, demande-t-il.
J'obéis et libère ma main de sa prise et vais vers mon intimité. Sa bouche se meurt dans ma nuque puis son doigt ressort. Il passe entre mes jambes et vient chercher ma mouille qui dégouline en longue lampée, tant je suis excitée, pour venir l'étaler jusqu'à mon orifice.
— Je ne l'ai jamais fait, préviens-je.
— T'en as envie ? s'enquit-il en plaquant son sexe gorgé de désir contre mes fesses.
Une vague de chaleur m'envahit alors et j'acquiesce de la tête. Rassuré, Adrian revient me pénétrer d'un doigt. Il délaisse mon autre main maîtrisée en hauteur et vient prendre la relève sur mon clitoris. Aussitôt, je me détends et gémis contre lui. Je ferme les paupières et me laisse aller contre son torse.
— Hum Adrian…
— C'est ça, laisse-toi aller bébé.
Au bout de quelques allers-retours, je me sens moins serrée et plus à l'aise, jusqu'à réaliser que c'est agréable et que j'aime ça. Je presse mes fesses contre Adrian, le souffle court. J'ai besoin de… Je ne sais pas de quoi, mais je ne suis plus que désir, envie et satisfaction. Je bouillonne ! Il me saisit par les hanches et me ramène contre lui pour venir frotter son sexe contre mon entrée étroite.
Mon corps est prêt à l'accueillir, mouillé grâce à la vapeur qui coule tout le long de nos corps. Depuis mon précédent orgasme, je suis parfaitement détendue et shootée à l'adrénaline.
— Je te promets que tu vas adorer, me souffle Adrian.
Je pousse un soupir, lui faisant entièrement confiance. Je suis tellement impatiente ! Et en même temps, je suis terrorisée. La bonne nouvelle c'est que la peur et cette excitation nouvelle me rendent chaude comme jamais. Je suis transie par le désir, par ses envies et ses fantasmes. J'ai envie de tous les réaliser en une même soirée.
Adrian appuie de plus en plus contre moi jusqu'à me pénétrer. Une certaine brûlure me fait grimacer et mon cœur s'emballe. Bon sang c'est serré ! Je sens son rythme cardiaque à travers sa queue, c'est incroyable.
— Doucement, dit-il, son bras me maîtrisant les épaules.
Lentement, très lentement, il s'enfonce de plus en plus profondément en moi tandis que son doigt joue avec mon clitoris pour me détendre. Il fond dans mon cou et me suçote la peau. Bon sang ! Je suis à bout de souffle.
— Putain, ton cul, bébé, peste Adrian, les yeux braqués sur ma chute de rein.
— T'aime ça ? m'enquis-je.
— Putain ouais. Et toi ?
— Je… C'est particulier, admets-je bien qu'un sourire s'étire sur mes lèvres.
Il me voit sourire et il enfonce sa tête dans mon cou, goguenard.
— T'es chaude à mort, hein bébé ?
— Très, confirmé-je, haletante.
La pression de ses doigts se fait plus forte sur mes hanches et je le sens alors évoluer tout doucement, très lentement. Il ressort, revient sur moi avec ses doigts lubrifiés puis vient à nouveau me pénétrer. Il pousse contre mes fesses et cette fois-ci, je le sens passer avec beaucoup plus de facilité. Nous fermons les yeux et grognons en même temps. Bon sang… Mon cœur bat si vite dans ma poitrine. C'est douloureux et à la fois… Si bon !
Je prends appui contre le mur avec mes coudes et cambre le dos à maximum. Mon ventre et mes cuisses sont en feu. Je me consume contre lui tant c'est intense.
— Je vais pas tenir longtemps, me prévient-il. T'es tellement serrée… Dis-moi que t'aimes ?
— J'aime, confirmé-je en descendant une main sur mon clitoris pour me faire du bien.
Cette vision semble achever Adrian qui gronde de plus en plus bruyamment contre moi.
Il commence à instaurer de très lents va-et-vient. Je sais qu'il y a va doucement pour moi, et je le remercie pour ça. Certes je lui ai demandé de m'initier à tous ses fantasmes et d'y aller franco mais j'avoue ne pas avoir pensé au fait que je me ferais sodomiser. Alors la douceur, en fin de compte, ça me va très bien !
Il évolue contre moi alors que je continue de me détendre. Je me sens me dilater de plus en plus. Je sens aussi ce pic de plaisir, taper contre ma paroi à chaque fois qu'il va et revient. Jusqu'à ce que je sente ses ongles s'enfoncer dans ma peau et sentir sa queue devenir encore plus dure.
— Ah ! Putain, exalte Adrian, foudroyé par l'orgasme.
Je me laisse retomber contre son torse et passe mon bras autour de son cou. Sa bouche vient trouver la mienne avec brutalité tandis qu'il éjacule en moi. Ses yeux sont voilés de désir, il tremble et grogne bruyamment contre mon visage, son corps ébouillanté et humide plaqué contre le mien.
Il se retire délicatement et son liquide chaud s'écoule de mon orifice. Pantelante, je me retourne enfin et fonds sur sa bouche. Il sourit contre mes lèvres tout en m'embrassant et passant ses bras autour de ma taille.
— Bordel, t'es complètement folle, réalise-t-il, émerveillé.
Je pouffe contre lui alors qu'il m'entraîne sur le petit banc en bois du hammam. Nous nous y installons tous les deux, moi assise à califourchon sur lui. Nous laissons la pression retomber quelques instants tout en se câlinant avant de sortir, complètement déshydratés. Je manque presque de tourner de l'œil tant la différence de température est violente entre la douche et la salle de bain.
— Bon et bien… Ça mérite une bonne bouffe tout ça ! s'exclame Adrian.
Je me passe une serviette derrière la nuque, m'épongeant. Je rêve surtout d'une bonne douche, glaciale !
— Un p'tit resto, ça te dit ? propose le brun en me tirant vers lui, ses mains autour de mes hanches.
Mon regard s'agrandit d'émerveillement et un grand sourire s'étire sur mes lèvres. Je n'ai pas été mangé dehors depuis au moins deux ans ! Encore moins en tête à tête ! Je trépigne d'impatience.
— C'est un rêve qui se réalise, avoué-je.
Il m'adresse un clin taquin, m'embrasse le bout du nez puis s'en va pour une douche galvanisante. Mon regard s'attarde sur ses belles fesses rondes et musclées et j'esquisse un sourire taquin.
Je n'ai jamais autant aimé le XXIème siècle !
