Bonjour à toustes ! J'espère sincèrement que vous allez bien. Comme je vous l'ai dit lors de mon dernier chapitre, je ne me donne plus de dates butoir pour écrire. Je vais également commencer à copier la timeline de 1999/2000 sur une histoire à part.
Bref, je vous laisse avec ce chapitre qui, je l'espère, vous plaira ;)
Pansy avait passé le plus clair de son temps à ressasser ce que lui avait dit Weasley numéro six. Dans un sens, il semblait être le plus à même de comprendre sa position mais, de l'autre, elle avait surtout l'impression que leurs situations restaient diamétralement opposées. Au moins, son départ laisserait la place à Drago auprès d'Hermione… Penser à elle brisa le coeur de Pansy. Cette histoire aurait pu fonctionner, il n'y avait même pas l'ombre d'un doute à l'horizon. Et pourtant… tout en pensant cela, Pansy ne parvenait pas à se trouver à la hauteur.
Non. C'était même idiot. Jamais Pansy n'aurait pu la rendre heureuse ni lui offrir la moitié de ce que Drago pourrait lui offrir. En y pensant, lui aussi avait le droit au bonheur, enfin. Il était même sûrement celui qui le méritait le plus, celui qui l'avait le moins connu pendant la guerre. Pansy ne pouvait pas lui retirer ça.
Quelqu'un frappa à la porte. Pansy n'eut pas la force mentale de répondre quoi que ce soit, ce qui n'empêcha apparemment pas la personne en question d'entrer sans y être invitée.
- Bonjour Parkinson. Tu es prête ?
- Prête pourquoi ?
Dans son pyjama des plus confortables, Pansy n'était pas du tout prête. Elle avait, par ailleurs, une raison des plus compréhensible à cela : son agenda totalement vide. Elle n'avait rien prévu et ne comprenait même pas pourquoi la copine de Blaise venait la déranger ainsi pour l'emmener elle ne savait où.
- Toi et moi, on va faire du shopping. Si tu n'es pas habillée dans cinq minutes, je te fais transplaner de force sans prendre en compte ta tenue.
A vrai dire, Ginny avait parfaitement confiance que c'était cliché mais elle avait désespérément besoin de nouveaux habits, Hermione détestait se balader dans les magasins plus d'une pauvre demi-heure. A contrario, Pansy adorait ça, avait besoin qu'on lui remonte le moral et disposait d'un sens de la mode certain. L'équation n'était pas réellement compliquée à résoudre.
- Tu viens déjà de perdre trente secondes, continua Ginny face au regard vide et rempli d'incompréhension de Pansy.
Un peu lasse, Pansy prépara un sac et troqua son pyjama contre un pull et un jean. Une tenue simple, en somme, qu'elle parvint à enfiler pile avant que Ginny la fasse transplaner devant un énorme centre commercial moldu.
- Je n'ai pas d'argent moldu…
- T'embêtes pas, Parkinson, j'ai ce qu'il faut.
Plus jeune, Ginny avait eu honte de devoir se coltiner un père aussi passionné du monde moldu. Plusieurs fois, elle s'en était voulu de penser qu'en tant que sang-pur, son père n'aurait pas dû réagir ainsi au quotidien. A présent que cela lui permettait bien des choses et depuis qu'elle avait commencé à beaucoup plus fréquenter Harry et Hermione, elle ne regrettait plus que son père l'ait initiée à tout cela.
- Tu as des gallions sur toi ? demanda Ginny.
Sans surprise, Pansy lui répondit d'un air un peu dédaigneux que oui, évidemment qu'elle avait des gallions avec elle. Ginny la fit entrer dans une petite boutique totalement écrasée par le centre commercial pour faire le changement de devise devant le regard perdu, presque choqué, de Pansy. Depuis quand pouvaient-ils transformer leurs gallions, mornilles et noises contre des… livres sterling ? Qui payait en livres à part les rats de bibliothèques ? Et depuis quand pouvait-on payer avec des bouts de papiers plus fragiles qu'un pauvre bout de parchemin ? Les moldus étaient-ils donc idiots à ce point-là ?
Après l'épisode de l'échange de monnaie, Ginny traîna Pansy jusqu'à l'objectif réel de la sortie qu'elle lui avait imposée : les magasins.
- Je cherche une jolie robe à mettre dans un événement public, tu m'aides ?
De toute façon, si elle comprenait bien la situation, Pansy n'avait pas réellement le choix, n'est-ce pas ?
- Je vais commencer de l'autre côté des rayons, déclara finalement Pansy.
Comment trouver quelque chose qui aille à Ginny lorsqu'on ne connaît rien de ses goûts ? Pansy était plus ou moins prête à l'envoyer paître à chaque moment mais, pour une raison ou pour une autre, elle se laissait tout de même plus ou moins faire. Ginny Weasley était rousse, courtoisie de son arbre généalogique particulièrement hideux, et elle ne disposait pas d'un joli roux tirant vers le blond ou vers des teintes claires, non, mais vraiment d'un roux cuivré. Le mieux resterait donc d'opter pour des teintes naturelles et des couleurs chaudes sans qu'elles ne soient criardes. Pansy réfléchissait à toute allure tandis que ses yeux analysaient la quantité énorme de vêtements. Pas de rouge. Peut-être plutôt de l'ocre ou du jaune ? Non… Pansy détestait ces couleurs de plus profond de son être mais peut-être que Ginny les appréciait ?
- Je t'en ai choisi deux, déclara Pansy en retrouvant Ginny devant les cabines d'essayages.
De son côté, Ginny avait trouvé un seul vêtement à essayer que Pansy détesta instantanément. Il s'agissait d'une robe en velours d'un rouge pétant, moulante jusqu'aux genoux puis évasée ensuite. Au-dessus du bustier, le tissu devenait transparent pour laisser paraître les bras et les épaules. Tout au long de la robe, on retrouvait de magnifiques dorures, la seule chose que Pansy appréciait un tant soit peu dans l'ensemble.
- C'est hors de question que je te laisse repartir avec ça, trancha Pansy.
Contre toute attente, Ginny Weasley obéit aux ordres de sa partenaire du jour. Elle fila essayer l'une des deux robes proposées par Pansy. Très simple, elle était en soie, la coupe droite jusqu'aux chevilles et en cache-cœur pour le buste.
- Je me sens idiote là-dedans, c'est hors de question.
Pansy accepta l'avis de Ginny sans broncher et l'invita à aller essayer la dernière robe. Avant de le la lui proposer, Pansy avait longuement hésité. Ils n'étaient plus à Poudlard depuis quelques années, bien sûr, mais on ne pouvait pas nier que leurs anciennes maisons continuaient à avoir une influence bien au-delà des murs de l'école. Bien plus que les couleurs de leurs dortoirs ou de leurs uniformes respectifs, le vert et le rouge avaient bien d'autres significations. Si la grande Ginny Weasley osait se montrer dans une magnifique robe verte foncée, il ne faisait aucun doute que chacun irait jaser.
- Elle est vraiment superbe, je vais la prendre.
Il s'agissait en tout et pour tout d'un vêtement très simple, encore une fois. Un col en V, pas de manches, une jupe évasée arrivant jusqu'aux genoux et rien de plus.
- Le vert te va bien. Ca fera plaisir à Blaise.
- Son patron va détester le fait de ne pas pouvoir faire d'article sur ma fréquentation du moment.
Travailler à la Gazette était à la fois très pratique et écoeurant. Blaise savait qu'il serait immunisé de tout papier parlant de lui ou de sa famille, ce qui comprenait désormais les relations amoureuses de Ginny. A contrario, il se retrouvait parfois à devoir écrire sur certains de ses amis ou de ses connaissances, surtout lorsque, comme lui, on pouvait y compter des personnalités comme Drago ou, depuis peu, Hermione et ses deux acolytes.
Hermione… Décidément, quoi qu'il se passe, Pansy ne parvenait pas à penser à quelqu'un d'autre.
- On y va ? demanda Ginny qui venait de retrouver ses habits de départ.
Elles se dirigèrent vers la caisse pour payer. En attendant leur tour, elles discutèrent rapidement et Ginny lui proposa de se rendre dans un café pour finir leur sortie sur une boisson chaude. Pansy accepta. Elle n'avait rien d'autre à faire, de toute façon, et n'était pas sûre d'avoir l'énergie de se battre pour avoir le droit de rentrer chez elle, de toute façon.
De son côté, Hermione avait reçu la visite de Harry. Ce dernier avait toqué à sa porte en milieu d'après-midi. Bien habillé, il lui avait même offert des fleurs que Hermione avait rangées dans un vase métamorphosé pour l'occasion à partir d'une simple tasse.
- Comment vas-tu ? demanda maladroitement Harry après qu'elle lui ait servi du thé.
- Bien. Et toi ?
- Bien aussi.
- D'accord.
S'il y avait une des mouches dans l'appartement d'Hermione, Harry était sûr qu'il aurait pu les entendre voler.
- Tu es venu pour quelque chose en particulier ?
Techniquement, oui, mais Harry peinait déjà à remettre l'intégralité de ses pensées dans l'ordre alors le dire à voix haute ? Il s'agissait là d'une étape un peu trop compliquée pour le moment.
- Je passais dans le quartier et je me suis dit que je pouvais venir voir comment tu allais, essaya-t-il de répondre tout en trouvant à sa voix une intonation particulièrement fausse. Tu as beaucoup de travail en ce moment ? demanda-t-il finalement en remarquant le nombre de dossiers qui traînaient sur la table de la cuisine.
Doucement, Hermione expliqua que oui, ces derniers temps, le Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques était sous l'eau. En apprenant que le grand Harry Potter était le parrain de Teddy, la presse et l'opinion publique s'était amusés à essayer d'en savoir le plus possible sur la famille du garçon… et donc sur Remus Lupin. Il n'en avait pas fallu longtemps pour que tout le monde découvre qu'il était un loup-garou. D'une certaine façon, cela avait aidé à faire avancer la cause. Ces derniers temps, Hermione travaillait d'arrache-pied sur des propositions de loi et autres textes explicatifs du fonctionnement qu'ils souhaitaient mettre en place pour permettre aux lycanthropes de ne plus être mis à l'écart.
D'une façon ou d'une autre, la discussion dériva sur Teddy et Andromeda.
- Je lui ai parlé de toi, de Malefoy et de Parkinson, tu sais.
Hermione n'en était pas étonnée. Andromeda avait une façon de voir les choses qui faisait d'elle une excellente confidente. Elle offrait également des conseils avisés tout en restant extérieure aux événements qu'on lui racontait. Chaque discussion en devenait particulièrement raffraichissante.
- Tu te rends compte qu'Andromeda est la tante de Malefoy ? C'est tellement étrange…
Qu'Andromeda et Drago soient reliés par le sang n'était pas tellement la chose la plus étrange, selon Hermione. Le pire, selon elle, restait surtout qu'Andromeda soit la soeur de Bellatrix mais, cela, elle préféra le taire, ne voulant pas prendre le risque d'amener un sujet "Bellatrix Lestrange" sur le tapis.
- Je me demande si ça lui manque, à Andromeda, d'avoir des contacts avec sa famille, déclara Hermione, pensive.
Elle devrait peut-être en parler avec Drago, d'ailleurs. Il serait toujours possible d'organiser une vraie rencontre entre eux deux, un jour. En attendant, Hermione et Harry échangèrent un regard un peu gêné. Ni l'un ni l'autre ne parlaient souvent de leurs parents mais tous deux vivaient avec une douleur qui, ils le savaient pertinemment, ne partirait jamais.
- Est-ce que ça te dirait qu'on aille manger ensemble, un de ces quatre ? proposa Harry après quelques minutes de silence.
L'invitation paraissait totalement incongrue voire déplacée dans le contexte de leur morne discussion. Pourtant, Hermione accepta tout en se demandant comment ils réussiraient à meubler pendant tout un repas. Ils parvenaient même pas à tenir une conversation de la durée d'un simple thé. Harry s'empressa de finir sa tasse pour éviter que le moment qu'ils partageaient ne devienne encore plus étrange.
Lorsqu'il fut reparti, Hermione se demanda longuement comment allait évoluer leur relation. D'un côté, elle ne voulait pas le perdre mais, de l'autre, il s'était passé tellement de choses depuis quelques mois qu'elle en venait parfois à se dire qu'ils n'arriveraient plus à être comme avant.
Comme avant… Cet avant semblait désormais si lointain tant il n'en restait plus grand chose. Couples, amitiés et même inimitié avaient bien changé, parfois même volé en éclats. C'était si étrange de comparer ces deux époques pourtant pas si éloignées temporellement.
