Après avoir trouvé leur bonheur au magasin de vêtements, Ichigo et Kagura partent en quête d'un lieu plus calme pour discuter. Elles se rendent alors dans un parc, loin du tumulte du centre-ville.

- Pfou, j'en peux plus ! soupire Kagura en s'affalant sur un banc. Passer des heures à marcher sur le bitume ça m'use les guibolles !

Ichigo s'assoit à côté d'elle sans dire un mot. Elle est encore trop peu habituée à taper la discute, elle ne sais pas quoi dire.

- À ce qui paraît tu fais de la musique ? finit-elle par demander.

- Oui ! répond Kagura avec enthousiasme. Je suis la chanteuse du groupe de musique de la section féminine, et Himawari est la guitariste. Tu devrais l'entendre jouer ses solos endiablés, elle envoie du bois !

Kagura sort son portable de sa poche et ouvre l'appli Facebook®. Elle parcourt la page du groupe des élèves de Mahora jusqu'à retrouver la vidéo du concert de Supernova qu'un élève a enregistrée et publiée. Elle branche ses écouteurs et appuie sur le bouton pour visionner la vidéo qu'elle montre alors fièrement à Ichigo. La musique semble être au goût de la chasseuse d'immortels, à voir comment celle-ci balance sa tête en rythme avec les percussions.

- Tu chantes bien, complimente-t-elle sa camarade, j'aime beaucoup.

- Merci, hé hé ~ jubile cette dernière.

- Quand tu chantes tu me rappelles beaucoup Alissa White-Gluz, note-t-elle, la chanteuse d'Arch Enemy®.

- Eh ben figure-toi que ce groupe m'a beaucoup influencée, révèle alors sa camarade. Arch Enemy® et In Flames® sont les deux groupes qui m'ont motivée à faire du death metal mélodique.

- Ça a dû être dur d'apprendre à faire du grunt, non ?

- Au début ouais, avoue Kagura d'un ton badin, j'avais souvent la voix cassée, ha ha. Mais à force de pratiquer j'ai fini par arriver à le faire sans problème.

- Eh ben franchement, je te tire mon chapeau. Et aussi, j'ai pu entendre que tes musiciennes se débrouillent pas mal du tout non-plus.

- Ouais, elles assurent toutes, c'est vraiment une bénédiction d'avoir des meufs aussi talentueuses dans le groupe. Grâce à nos efforts combinés on a fait un carton 3 années de suite au festival de Mahora, ça me rend trop heureuse.

Ichigo semble maintenant exprimer quelques regrets.

- J'aurais au moins dû faire l'effort de me déplacer pour voir vos concerts, si j'avais su... dit-elle. J'ai vraiment loupé quelque-chose.

- Parce que tu ne participes jamais au festival ? s'étonne Kagura.

- Non, je suis pas du genre à traîner là où y a du monde, ça a tendance à m'irriter.

- Ah, je vois, t'es pas du genre sociable, quoi.

- Ouais... Mais preuve que parfois ça en vaut la peine : tes concert avaient l'air géniaux et j'ai pu en voir aucun. Et pour l'édition de cette année, si on m'avait pas dit qu'y avait eu un tournoi d'arts martiaux je serais aussi passée bêtement à côté sans le savoir.

- Oh, tu as participé tournoi d'arts martiaux ? s'intéresse Kagura. Ça veut dire que t'es forte à la bagarre ?

- Ouais, d'habitude je pourfends des yōkai à l'aide d'une faux, mais comme les armes tranchantes étaient interdites durant le tournoi j'ai dû utiliser un balai-brosse.

Cette révélation provoque un petit pouffement de rire chez Kagura, ce qui embarrasse sa camarade.

- Excuse-moi, dit la blonde en soignant son amusement impulsif, continue, je t'en prie.

- Ça avait beau être une arme ridicule, ce balai-brosse m'a permis de passer les matchs éliminatoires, se justifie Ichigo. Malheureusement, j'ai été battue en quart de finale par Narita Natsuhira.

- Ah, c'est qu'il rigole pas, notre petit phénix ! affirme Kagura.

- Pour ma défense, elle m'a eue par surprise alors que je baissais ma garde en pensant l'avoir vaincue par éjection hors de l'arène, argumente la gothique, se sentant encore honteuse de sa défaite. Si je ne m'étais pas bêtement laissée avoir je l'aurais battue à plate couture.

- Mais oui, c'est ça... la taquine sa camarade.

Ichigo, ne sachant quoi répondre, détourne les yeux.

- Mais du coup, tu combats vraiment des yōkai ? demande ensuite Kagura. Tu fais partie des chasseurs d'immortels ?

- Tu connais ? s'étonne Ichigo.

- Ouais, il m'est parfois arrivé de passer devant leur agence en me baladant en ville, explique-t-elle. Et puis il me semble avoir déjà croisé de ces chasseurs dans le campus. Du coup j'aimerais savoir : il sont comment les yōkai ?

- Moches, répond simplement Ichigo.

Cette réponse fait rire sa camarade.

- Ils sont comme dans les livres de contes ? continue cette dernière.

- Oui, enfin, à quelques différences près, je suppose, affirme la chasseuse d'immortels.

- N'empêche, c'est vraiment la classe, j'aimerais trop te voir te battre, déclare la chanteuse en s'imaginant sa camarade en train de faire tournoyer sa faux autour d'elle.

- Y a peut-être une vidéo sur Facebook® où on me voit combattre durant le tournoi, suppute Ichigo.

- C'est vrai, faudra que je regarde. Mais ça doit être beaucoup moins impressionnant qu'en vrai, donc j'aimerais bien que tu me fasses une démonstration un jour.

- D'accord. Mais seulement à condition que tu me fasses toi aussi une démo avec ton groupe.

- Deal !

Les deux camarades se font un check au poing pour signer leur accord. Kagura déploie un large sourire, tandis qu'Ichigo esquisse un petit sourire en coin.


Il commence à présent à se faire tard, il est temps pour les deux adolescentes de rentrer au bercail.

- C'est ici que nos chemins se séparent, déclare Kagura. Ça m'a fait vachement plaisir de pouvoir parler avec toi, Ichigo.

En entendant sa camarade l'appeler par son prénom, notre impassible pourfendeuse de yōkai sent son cœur faire un petit bond dans sa poitrine et un sentiment chaleureux naître en elle.

- Moi aussi, s'accorde-t-elle avec sa camarade, j'ai passé un bon moment en ta compagnie.

- On se revoit quand tu veux ! lui dit alors cette dernière en lui faisant un clin d'œil.

- À l'occasion, un jour où je serai en repos et que je n'aurai pas envie de faire mon asociale, badine la gothique en brandissant un timide sourire.

Dans un excès de jubilation, Kagura prend sa camarade dans ses bras pour lui faire un câlin. Prise au dépourvu, Ichigo rougit fortement. Lorsqu'elle relâche son étreinte, Kagura lui lance un dernier sourire puis s'en va en lui faisant signe de la main. Ichigo la regarde partir pendant quelques instants, puis s'en va à son tour.


Ainsi, elle retourne chez elle. Elle habite dans le centre-ville de Mahora, dans l'un des appartements qui se trouvent au-dessus de l'agence des chasseurs d'immortels. Elle entre par la porte de service située à l'arrière du bâtiment, monte la cage d'escaliers jusqu'au troisième étage, longe le couloir jusqu'au bout puis tourne sur la gauche et entre par la porte qui se trouve au fond à droite.

Elle arrive dans un salon de taille plutôt modeste dont les murs sont peints en bleu. La pièce est plongée dans la pénombre la baie vitrée en face de la porte d'entrée, qui donne accès à un petit balcon, est obstruée par de grands rideaux rouges. Dans un renfoncement du mur de gauche se trouve le petit coin cuisine, tandis que dans la partie droite du salon se trouve un large canapé-lit et un bureau avec un ordinateur submergé de paperasse diverse. En dehors de ça, le reste de l'appartement est bien pauvre en meubles. On peut néanmoins noter la présence d'un grand cadre accroché sur le mur de droite, contenant une photo d'Ichigo quand elle était plus jeune. À cette époque déjà la jeune fille semblait avoir un tempérament taciturne, mais on peut la voir esquisser un léger sourire sur la photo, les yeux tournés vers l'objectif de l'appareil photo qui a capturé cet instant de vie. Sur ce même mur de droite se trouve une ouverture qui donne sur un petit couloir, lequel dessert la chambre, la salle de bain et les toilettes. La chambre est réservée à Ichigo Kyodaito, lui, dort sur le canapé-lit dans le salon. Le grand lit où la jeune fille dort, initialement prévu pour deux personnes, prend beaucoup d'espace dans cette chambre aux dimensions restreintes. Au-dessus de la tête du lit, en hauteur, se trouve une planche fixée au mur qui fait office d'étagère où Ichigo peut poser ses affaires, notamment ses livres. La penderie est enchâssée dans le mur de gauche et dispose d'une porte coulissante munie d'un miroir. Et enfin, une petite table de chevet se dresse timidement à droite du grand lit.

- Je suis rentrée, annonce Ichigo en passant le seuil de la porte.

- Bon retour, répond Kyodaito, occupé à traiter des documents sur son ordinateur. Tu as fait quoi de beau ?

- Je suis allée m'acheter des fringues en ville. J'ai même croisé une de mes camarades de classe au magasin, du coup je suis restée traîner avec elle, c'est pour ça que je suis rentrée plus tard que d'habitude.

- Ah bon ? s'étonne le patron. Ça ne te ressemble pourtant pas de tolérer la compagnie des autres, d'habitude.

- C'est vrai, mais là je me suis dit que ça valait la peine de faire un brin de causette.

- Oh, d'accord. Eh bien si tu as passé un bon moment, c'est l'essentiel.

Ichigo entre dans sa chambre, range les habits qu'elle a achetés, prend un livre sur son étagère et s'allonge sur son lit pour bouquiner.


Au cours de la soirée, la jeune fille se sent peu à peu envahie par une sensation désagréable. Ce sentiment qui la tiraille la met terriblement mal à l'aise, si bien qu'elle en perd l'appétit et se couche tôt. Le lendemain, après avoir totalement récupéré de sa blessure, elle peut reprendre le travail. Sa patrouille d'aujourd'hui se passe sans encombre, mais cette angoisse qu'elle ressentait hier soir s'exacerbe, au point qu'elle scrute chaque recoin de la forêt en ayant peur de ce sur quoi elle pourrait tomber. Elle passe la nuit sans dormir, n'arrivant pas fermer l'œil à cause de ce sentiment d'insécurité qui l'assaille.

Le lendemain soir, elle reproduit le même schéma que la sur-veille : elle ne mange pas et se couche tôt. Pendant qu'elle dort, elle se met à faire un rêve. Dans ce rêve, elle est en train de marcher dans le campus de Mahora, qui est complètement désert, quand soudain, un flash. Elle se retrouve plongée dans un espace intégralement noir, dans l'incapacité de se déplacer alors qu'elle a toujours les pieds au sol. Prise d'une vive angoisse, elle furète nerveusement du regard autour d'elle, quand des yeux jaunes menaçants apparaissent subitement devant elle. Nouveau flash et elle se trouve de nouveau à Mahora, mais cette fois-ci, la silhouette du nekomata qu'elle a affronté quelques jours plus tôt se tient devant elle, dressée sur ses pattes arrières, et la poignarde sauvagement de ses griffes acérées. Elle ne peut toujours pas bouger, tout ce qu'elle peut faire c'est regarder le monstre l'éviscérer sur place. Elle finit par fermer les yeux et s'effondrer, avant de les rouvrir brutalement. Le cœur tambourinant fort et le souffle court, elle balaye les alentours du regard, et le temps que ses yeux s'habituent à l'obscurité, elle se rend compte qu'elle est dans sa chambre et que tout ce qu'elle vient de vivre n'était qu'un cauchemar. Elle se redresse pour s'asseoir en tailleur sur son lit et se masse le visage à pleines mains pour se remettre les idées en place. Elle reste dans un état méditatif pendant quelques secondes, puis se met à pleurer. De son côté, Kyodaito est toujours en train de veiller devant son ordinateur, s'affairant à régler des tâches administratives et autres obligations professionnelles. Il finit quand-même par prendre une pause car il doit aller aux toilettes. Il frotte ses paupières de fatigue, se lève de sa chaise, s'étire un coup et va dans le couloir pour aller aux toilettes. C'est en passant devant la chambre d'Ichigo qu'il entend cette dernière sangloter. Intrigué, il entre pour voir ce qu'il lui arrive.

- Ichigo ? dit-il d'un ton inquiet.

Il allume la lumière et la voit effectivement en train de pleurer à chaude larmes, chose qu'elle n'a jamais faite auparavant, depuis qu'ils vivent ensemble tout du moins. Il vient donc s'asseoir auprès d'elle dans l'optique de comprendre ce qui la rend si triste.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? lui demande-t-il en lui frottant affectueusement le dos.

- Je suis faible, Kyodaito... se lamente-t-elle. J'ai toujours tout fait pour me surpasser, pour être capable de me débrouiller seule, sans l'aide de personne, afin que tu puisses être fier de moi... Mais j'ai échoué... J'ai été misérablement vaincue alors que je me suis entraînée si dur... Et tu as été obligé de venir à mon secours, sans quoi je serais morte... Je suis si faible...

En l'entendant dire ces choses, Kyodaito est subitement pris de remords. Ne pouvant laisser sa protégée se dénigrer de la sorte, il la prend dans ses bras.

- Tu n'es pas faible, Ichigo, affirme-t-il sur le ton du regret. Si tu penses ainsi, c'est entièrement de ma faute...

~ Flash-back ~

12 ans plus tôt...

Kyodaito et un de ses équipiers viennent tout juste de capturer un yōkai qui s'était introduit dans la maison d'une famille banale. Le sang du couple tué par la créature parsème les murs et les meubles et leurs corps gisent par terre dans une marre rougeâtre.

- C'est une vraie boucherie... déplore le collègue de Kyodaito.

- Ouais... s'accorde ce dernier d'un air rembruni. Je vais inspecter les autres pièces par précaution, on ne sait jamais.

- Vas-y.

Kyodaito explore les autres pièces de la maison. Lorsqu'il franchit la porte de la dernière, il constate qu'il s'agit d'une chambre d'enfant et que celle-ci n'est pas inoccupée. En effet, il aperçoit une petite fille pas plus âgée de 5 ans, terrorisée, recroquevillée dans un coin de la pièce.

- Hey, petite, tout va bien, l'interpelle-t-il.

Il s'approche d'elle lentement et vient s'accroupir devant elle.

- Je suis là pour t'aider, affirme-t-il d'un ton rassurant. Comment tu t'appelles ?

- Ichigo... répond la fillette d'une voix fébrile.

- Ichigo ? C'est très joli, comme nom. Tu n'as plus rien à craindre, le monstre est parti.

- Et Papa et Maman, ils sont où ?

Kyodaito se mure dans le silence... Lui qui est d'un tempérament impassible, à cet instant précis, est incapable d'avouer à cette petite fille que ses parents ne sont à présent plus de ce monde.

- Je suis désolé, compatit-il en baissant les yeux en signe de regret, nous n'avons pas pu les sauver...

Sans surprise, la fillette fond en larmes lorsqu'elle apprend la nouvelle, ce qui fend le cœur de notre homme.


Lorsque les secouristes arrivent, les deux chasseurs d'immortels leur expliquent la situation. Les corps sans vie des parents sont placés dans l'ambulance et emmenés, sous le regard abattu de leur fille unique qui se retrouve à présent orpheline.

- Tu as de la famille ailleurs ? lui demande Kyodaito.

- Non... répond-t-elle sans aucune conviction dans sa voix. Papa et Maman étaient la seule famille que j'avais...

- Qu'est-ce qu'on va faire d'elle, Kyodaito ? l'interroge alors son équipier. Il va falloir la faire placer dans une famille d'accueil.

Kyodaito éprouve beaucoup de peine pour cette pauvre orpheline, il se met alors à cogiter.

- Je vais m'occuper d'elle, déclare-t-il finalement.

- Tu veux l'adopter ? s'étonne son collègue. Tu es sûr que tu t'en sortiras ? Être père c'est pas aussi simple que ça en a l'air, tu sais.

- Je pense pouvoir gérer ça, lui assure-t-il. Je ne dis pas que ce sera facile, mais je devrais y arriver.

Kyodaito se tourne vers la fillette.

- Tu viens avec moi ? l'invite-t-il. Je vais m'occuper de toi. Je ne pourrai sans doute pas remplacer ton papa, mais je te promets de prendre soin de toi. Tu es d'accord ?

- Oui, d'accord... consent la petite fille en séchant ses larmes.

Elle loge sa main entre les grands doigts de son sauveur et tous les deux s'en vont...

~ Fin du flash-back ~

- Quand je t'ai recueillie, je me suis efforcé de t'éduquer du mieux que j'ai pu, poursuit-il, mais je n'étais pas disposé à jouer un rôle de parent de substitution. Je n'ai jamais eu d'enfant, je n'ai jamais su ce que c'est qu'être parent. Quand je t'ai eue, j'avais déjà un âge trop avancé par rapport à une fille de ton âge, et je n'avais personne pour me guider dans ma tâche, alors j'ai dû improviser. Je ne pense pas t'avoir inculqué de mauvaises valeurs, après tout je me suis basé sur la discipline que j'ai reçue dans la marine et l'éducation donnée par mes propres parents. Mais je pense que mon caractère assez froid et distant a déteint sur toi, et pour cela je m'en veux.

Il prend le visage d'Ichigo entre ses grandes mains et colle son front contre le sien.

- Tu as le plus beau nom du monde, Ichigo, dit-il avec sincérité, et j'ai fait de toi une fille aigrie, j'en suis profondément désolé... Il faut que tu saches que tu n'as pas à t'en vouloir d'échouer quelque-part, même dans un domaine où tu excelles. Dans ce monde, personne n'est parfait, personne n'est infaillible, l'erreur est humaine et il n'y a pas à en avoir honte. Il n'y a pas non-plus à avoir honte de compter sur les autres lorsqu'on est en difficulté, au contraire, il faut toujours avoir des personnes de confiance sur qui se reposer en cas de besoin. Je sais, je t'ai toujours enseigné que l'on ne peut toujours compter que sur soi-même, mais j'aurais dû nuancer mes propos, à cause de ça je t'ai dirigée sur la mauvaise voie... Pardonne-moi...

Ichigo se serre chaleureusement contre lui.

- Je te pardonne, Kyodaito, dit-elle d'un ton adouci. Je crois qu'hier, grâce à ma camarade de classe, j'ai déjà un peu commencé à comprendre l'importance de s'ouvrir aux autres.


Deux jours plus tard, en arrivant à l'agence, Ichigo croise la route d'Itami.

- Bonjour, ô ma douce Ichigo ~ dit-il d'un ton mielleux en s'approchant d'elle.

Comme à chaque fois, elle le repousse et passe son chemin en grognant d'un air exaspéré. Mais tout à coup elle s'arrête et se retourne vers lui en rougissant.

- M-merci de m'avoir sauvée l'autre jour... déclare-t-elle à contre-cœur, mais avec franchise.

- Mais de rien, mon amour, répond alors Itami, conquis, c'est tout naturel pour moi ~

Les politesses étant adressées, elle lui tourne aussitôt le dos et retourne vaquer à ses occupations.