Chapitre XXXXVI

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Ça, pour être doué, il l'était ! De son premier meurtre et jusqu'à ce jour. Il n'avait que peu d'échecs connus et encore, son égal faisait qu'il traquait ses proies plusieurs mois s'il le fallait parce qu'au final, il n'avait pas le droit d'échouer ! Il ne pouvait pas se permettre de commettre la moindre erreur ! Toute sa petite famille improviser en dépendait, l'épée de Damoclès qui trônait au-dessus de Sin s'effondrerait sur sa proie s'il montrait la moindre faiblesse et tous ses protégés ne jouirait plus de sa protection. Il ne pouvait pas se permettre la moindre erreur alors toutes ses cibles finissaient toujours dans la tombe !

« Je voulais me faire discret. » Confessa Brock qui se laissa tomber.

Sa tête se posant sur les genoux de Gregory qui, par réflexe, posa une main dans ses cheveux. L'Agent tira une bouffer de fumer, la recrachant lentement pour la savourer.

« En fuyant le centre, avec d'autre, on a décidé de rester ensemble, on avait de neuf à seize ans. On a trouvé d'autres mômes de la rue et on jouait au pillard… »

De temps en temps, un d'eux se faisait choper, moins rapide, donc il était battu avec des matraques et ça dépendait des gars qui le chopaient. Vus qu'ils étaient des gosses. Ils étaient envoyés dans un camp de réfugiés, d'autre fois, les coups étaient trop violents et un cadavre de plus passerait inaperçu avec le nombre de morts dans les rues à cause des combats dans les rues.

C'était à cette époque-là que Brock avait croisé la route d'Erik et de Laura, Killmonger et Taskmaster.

Erik venait lui aussi du centre, Brock avait toujours su qu'il n'avait rien à y faire. Trop gentil pour s'y faire des amis véritables et puis, son histoire était trop chelou. Il avait été accusé du meurtre de son père, il avait assuré être innocent et encore après être sortie du centre, il assurait être innocent. Pourquoi continuer le mensonge une fois sorti de leurs prisons si ce n'était pas la vérité ? Mais, est-ce que cela voulait dire qu'il y avait vraiment un vaisseau qui avait atterri sur le toit de son immeuble avant de repartir ? Et était-ce vrai que c'était son « oncle » qui avait tué son père ? « Oncle » qui était le roi de son pays…

Et Laura, une gosse de la rue qui avait fui sa mère après que celle-ci ait essayé de la vendre à un soldat pédophile pour la nuit. Elle avait poussé l'homme dans les escaliers et il s'était brisé la nuque… Les compagnons du mec avaient abattu la mère en la pensant responsable. Laura l'avait appris quelques jours après être partie et elle ne regrettait pas cette mort parce que sa génitrice n'était pas le genre de personne qu'on peut apprécier comme parent.

Il n'y avait que ce genre d'histoire là dans la rue, que des évènements du même genre. Brock n'était qu'un exemple de ce qu'était la société de Sokovie, quelque chose d'anarchique emplis de haine et de chaos. Les plus âgées qui vendaient leurs corps pour gagner de la tune et se nourrir, certain aidant les autres, les plus jeunes faisant les poches, certains battus à mort, d'autre ramené au centre… Il y en avait un qui était mort parce qu'un renégat avait trouvé marrant de lui couper la main et ils n'avaient pas accès au soin pour l'aider.

Brock n'était qu'un observateur de tout ça à cette époque. Il savait que c'était nécessaire de se faire discret, de ne surtout pas se faire remarquer. Parce qu'il savait que sa mère enverrait quelqu'un à un moment donner pour le retrouver. Elle n'avait pas sacrifié son corps pour le mettre au monde et lui offrir une éducation pour le perdre aussi facilement ! Oui, il avait tué son père, mais cela prouvait justement qu'il était parfait pour devenir ce qu'elle voulait qu'il devienne. Alors il évitait de sortir, seulement lorsqu'il devait vraiment se trouver à manger, il ne jouait pas au héros pour protéger les plus jeunes. Il préférait le rôle de lâche qui lui donnait une position basse dans leurs petits groupes incertains…

Pourtant…

« Un jour, trois renégats voulaient se faire plaisir, ils voulaient une fille jeune… »

Et ils proposaient un joli paquet de fric. Deux des plus grandes filles avaient convaincu Laura de les suivre, parce qu'elle était la plus fragile et la plus naïve, sans doute… Mais Brock savait ce qui se passerait. Il savait que ces deux-là n'étaient pas des amies de leurs groupes et il savait que ces gars-là n'étaient pas des tendres. Parce qu'ils avaient le même regard que son père, alors il avait pris sa décision…

« J'ai récupéré un tuyau… Le meilleur moment pour frapper un prédateur, c'est quand il s'apprête à dévorer sa proie… »

Juste un coup au bon endroit sur le crâne et tout était fini avant même que le corps ne touche le sol. Les hommes ne s'étaient pas attendus à ça, surtout venant de la part d'un gosse de treize ans. Le second gars n'avait pas fait long feu non plus, le bâton avait frappé la tempe, il était juste assommé. Pas pour longtemps ! Brock se promit de lui régler son compte dès que possible… Enfin, c'était ce qu'il voulait faire, mais le troisième réussit à le saisir au bras, lui balançant plusieurs coups de poing et de pied en l'insultant et le maudissant.

Il aurait dû crever, l'adulte avait l'avantage… Mais finalement, l'autre gamin qui était aussi empli de haine que lui intervient, frappant l'adulte avec le couteau d'un de ses camarades et l'avait planté dans le dos jusqu'à la garde…

« Et j'ai continué, parce que ça nous permettait d'avoir des armes, des vivres, des médicaments… »

Leurs sacs étaient remplis de tellement de choses dont ils avaient besoin… Mais personne ne devait savoir ou le reste des troupes leur tomberait dessus, alors Brock avait fait ce qu'il comptait faire, trancher la gorge du troisième… Puis, il avait décidé de faire juger les deux grandes qui avaient « vendu » une jeune.

En fait, Brock était devenu à partir de ce moment le chef du groupe. Il avait des compétences qu'on lui reconnut et il savait tuer et utiliser des armes à feu.

« Devenir mercenaire n'était que l'étape suivante. Admit-il franchement en jetant un regard à Gregory. Tu vois, je ne suis pas l'homme que tu imagines…

— Je n'ai jamais imaginé quoi que ce soit à ton sujet. Répliqua Gregory en fronçant légèrement les sourcils. Je ne sais pas ce que tu vas penser, mais… Je ne suis pas mieux placé que toi. J'ai fabriqué des bombes qui ont surement détruit des milliers de vies… »

Mais à ce moment, « Gregory » n'existe pas encore, c'était juste l'homme que son père avait façonné pour en faire ce qu'il voulait… L'être qui était au-dessus de lui était bien vrai, pas cette illusion que tout le monde connaissait, cette illusion de playboy philanthrope… Dire que Crossbones avait toujours dit à tout le monde que cet homme n'était « pas vrai » et que jamais personne n'avait pris le temps de l'écouter. Appréciant les capacités de cet homme destructeur, mais « Gregory » avait commencé à pointer le bout de son nez après son kidnapping dans cette foutue grotte. Putain, là était apparu le « vrai » et c'était ce gars qui avait fait les plus grandes merveilles du monde ! Brock releva sa main pour caresser la joue du blond, lui souriant.

« Ce n'était pas toi tout ça, tu n'es pas responsable de ce genre de truc. Assura-t-il.

— J'ai fabriqué des armes et…

— Un jour, un être a fabriqué un couteau. Marmonna l'Agent en s'installant plus confortablement. L'objet avait pour fonction de couper et trancher, mais je suis sûr que l'être qui l'a conçu ne s'attendait pas à ce qu'un jour, quelqu'un décide de l'utiliser pour tuer… »

Gregory fronça les sourcils, se disant sans doute que ce n'était pas du tout la même chose, et pourtant…

« Un autre jour, un gars inventa l'arc et les flèches, c'était pour chasser plus efficacement… Et une autre personne décida que c'était quelque chose qui pouvait permettre de tuer si facilement… Ho, les explosifs aussi… C'était juste pour déblayer un peu et, au final, un jour, quelqu'un s'en servit pour tuer plein de gens… Tu n'es pas le premier à inventer des choses qui sont détournées… »

Il aurait pu se servir du plus frappant de tous ses arguments comme les croyances profondes, les gens se battant pour tel ou tel dieu ou cause… Ha, depuis que l'homme avait découvert le « pouvoir » de « tuer ». Le sang était versé sans pouvoir s'arrêter et rien ni personne ne pourrait jamais l'empêcher de se déverser davantage. Tant que l'homme ne comprendrait pas qu'il y avait autre chose qui les menaçait, venant des étoiles…

« Tu n'es pas mauvais comme je le suis…

— Arrête de dire que tu es mauvais ! » s'énerva Bucky.

L'agent fut surpris par l'intervention et tourna sa tête vers le Soldat qui écraser la cigarette contre la fenêtre, lui jetant un regard empli de reproche.

« Tu as fait des choses parce que tu le devais, tu étais un môme et si tu n'avais pas agi, personne ne l'aurait fait…

— Je n'ai peut-être pas assez essayer. Fit remarquer Brock.

— Mais tu as essayé et ça n'a rien donné… Dès fois, agir est mieux que de ne rien faire… »

Brock jeta un regard au Soldat, croisant son expression plutôt étrange. Ouais, il savait parfaitement ce que c'était que de choisir de faire le mal ou pas. Il avait lui aussi été sur un champ de bataille, il avait dû choisir entre tirer sur des hommes, des adversaires, certes, mais des gens qui avaient eux aussi une famille, des frères, des sœurs, des parents, des enfants… Mais c'était toujours tuer ou être tué ! C'était malheureusement ça la vie de Crossbones, avec en prime la lame au-dessus de tout ce qui compter pour lui…


Gregory sentit Brock se relever, il chercha quelque chose du regard et dut le trouver en la fameuse bouteille de champagne. Tendant une main vers celle-ci, mais depuis le temps, elle n'était plus si fraiche alors il en récupéra une nouvelle dans le seau à glace, la moitié ayant déjà fondu. Le génie se demanda s'il pouvait sentir le froid ou non, c'était des questions qu'il se posait régulièrement à son sujet. Pouvait-il réellement sentir les caresses sur son corps ? S'il ne pouvait pas sentir la douleur, comment cela se faisait-il qu'il puisse ressentir les frôlements ? Et pourtant, chaque fois qu'il effectuait un mouvement déplacer, le ténébreux avait toujours réagi, alors comment expliquer ça ?

« Tu l'as retrouvé ? demanda Bucky. Ta sœur…

— Elle n'était plus utile. Marmonna Brock en ouvrant la bouteille. Pire, c'était un fardeau avec tout ce qu'elle pouvait dire. Ma mère l'a confié à une de ses amies… Enfin, personnellement, je dirais plutôt "vendu". J'avais deux solutions alors. Rentrer à la maison en espérant que ma mère me dise comment allait la petite ou aller directement auprès de cette "amie" pour passer un marché avec elle… Dans les deux cas, j'y perdais ma liberté, alors j'ai choisi encore une fois la lâcheté en me disant qu'un jour, je la retrouverais… »

Le porteur d'Extremis observa l'homme qu'il rêvait d'avoir dans son lit depuis un moment déjà. Il vit son expression triste et torturée qui disparut rapidement, laissant place à un visage plus neutre et faussement joyeux, portant la bouteille à ses lèvres pour en boire une grande gorger.

« De toute façon, je l'ai tué le jour où j'ai tué mon père. Marmonna-t-il en se laissant tomber sur le sol. J'étais un gosse, je ne savais pas à quel point mes actes auraient des conséquences… Désastreuses… Elle n'est plus la même et elle ne le sera jamais plus…

— Et toi, qui étais-tu ? » questionna Gregory.

Cela sembla surprendre le ténébreux qui l'observa, penchant la tête sur le côté. Il haussa négligemment les épaules.

« Je n'étais personne. Admit-il franchement. Je laissais les autres me façonner… C'est lorsque j'ai décidé de tuer mon père que j'ai commencé à être moi… Et toi, quand as-tu commencé à devenir "toi même" ? »

C'était une très bonne question. Le blond rejoignit l'Agent sur le sol inconfortable du véhicule, glissant ses mains sur sa chemise. Le trouvant bien inactif et ne pouvant s'empêcher d'avoir quelques idées derrière la tête. Surtout que l'homme ne faisait pas grand-chose pour le repousser, se contentant de l'observer de son regard ambre à demi clos.

« Quand je me suis pris des éclats de shrapnel dans le corps. Murmura-t-il en jetant un regard à Bucky. J'ai vu des gosses bons mourir en quelques secondes… On rigolait juste avant… Et j'ai réalisé à quel point le monde était ironique et sinistre… »

Il se souvenait encore de la conversation qu'il avait eue. De cette femme dont il s'était un peu moqué pour détendre l'atmosphère. De ce jeune un peu trop impressionné qui avait malgré tout eu le courage de demander un selfie. Et de celui qui lui avait posé cette question sur les filles du calendrier… Tous si jeune et mort en même pas une minute… Et cette bombe à son nom qui avait explosé devant lui…

Et sa rencontre avec Yinsen, celui qui lui avait tant donné et qui lui avait raconté son histoire. Oubliant de préciser que sa femme et sa fille étaient mortes pour ne pas éveiller la pitié de son « protéger », sacrifiant sa vie… Il avait sans doute décidé dès le début que son existence n'avait plus la moindre valeur, mais placer tous ses espoirs en « Tony Stark » était-il vraiment un choix judicieux ? Il aurait pu lui mentir à ce moment, être toujours le Marchand de Morts, continuer à être le connard égoïste qui fait ce qu'il veut quand il veut. S'en foutent de ce qu'on fait des armes qu'il crée… Avait-il pu lire dans son âme et comprendre que cette expérience le changerait vraiment ? L'éveillerais pour de bon ? Et le transformerait en quelqu'un qui voulait sincèrement aider le monde… Pari risquer…

« Hé ? Appela incertain Brock en passant une main sur sa joue.

— Mais j'étais toujours incomplet à ce moment, il y avait un vide dans mon cœur… »

Et il cherchait, sincèrement, il essayait de comprendre ce qui manquait, alors il avait essayé de combler avec l'alcool, les fêtes, les femmes… Une seule et unique femme. Pepper Potts, mais tout cela ne le mena nulle part… Jusqu'à ce qu'il comprenne enfin ce qui lui manquait… Son frère, sa moitié, son âme…

« C'est quand mes souvenirs sont revenus que j'ai eu l'impression de respirer pour la toute première fois. Admit-il à contrecœur et ajoutant en se tournant vers Bucky. J'aurais aimé qu'il n'y ait que toi, juste toi. Tu es mon sauveur, mais je ne suis qu'une moitié… »

Le Soldat lui sourit, franchement, le génie ne s'y attendait pas du tout. Il s'imaginait qu'il serait en colère, jaloux, intolérant, mais c'était tout le contraire, dire que Gregory avait eu peur d'admettre tout cela. Bien évidemment, admettre était plus simple que de dévoiler à quel point ses sentiments pour son frère étaient forts. C'était trop tôt et si Brock pouvait accepter facilement ce genre de truc, Bucky venait d'une époque totalement différente, autant ne pas tenter le diable pour le moment.

« Je ne suis pas complet. Marmonna le blond. Je sais que lui l'était, mais…

— Tu crois que ton frère était complet ? demanda Brock, le surprenant. Tu crois vraiment que ton frère était complet sans toi ? »

Gregory ne le savait pas, il avait cru que oui, mais maintenant que quelqu'un lui pose la question, il avait des doutes. Il ne savait plus, jetant un regard vers l'homme devant lui, le voyant lever la main pour lui caresser la joue.

« Il n'était qu'un espion, jusqu'à ce que tu apparaisses devant lui. Rappela le ténébreux. Il aurait pu laisser le Shield t'embarquer, jamais personne n'aurait su pour lui, il aurait pu t'abandonner, mais à un moment, il a oublié tout ça et il a juste tout envoyé balader… Et il reste avec nous alors qu'il pourrait se barrer sans se retourner. Tu crois qu'il le fait pour nos beaux yeux ? Il est là pour toi…

L'Agent rapprocha son visage de lui, son souffle chaud caressa la joue du blond qui frissonna.

"Il ira surement jusqu'à se sacrifier pour toi, j'en suis certain… Tellement de monde veut te protéger et est prêt au pire pour y arriver… Je pourrais faire ça moi aussi, tuer pour tes beaux yeux, torturer pour ta belle bouche… Étriper pour caresser ta peau…

— Vendre ton âme au diable pour une seule nuit avec lui ?" ironisa Bucky.

Qui détourna le regard, ne voulant sans doute pas voir son petit ami en embrasser un autre et, franchement, il en faudrait peu pour que Gregory ne cède complètement et comble de lui-même la distance entre leurs bouches. Le génie calma ses ardeurs. S'écartant pour se tourner vers le Soldat rougissant en réalisant que ce n'était pas correct. Même avec cette idée en tête, il n'arriva pas à se retirer des genoux de Brock, se mettant même à l'aise.

"Pourquoi pas ? marmonna l'Agent en passant une main dans les mèches blondes du génie. Que me demanderait le Diable pour me laisser t'aimer ?

— Ne fais pas genre ! répliqua Gregory en fronçant les sourcils. Tu pourrais m'avoir quand tu veux ! Tu me repousses toujours ! Tu ne veux pas de mon affection ! Je suis à toi ! Mais tu ne me veux pas !

— Parce que tu n'es pas prêt…"

Connerie ! Gregory décida de prendre ce qu'il voulait prendre. Sa bouche se plaquant contre celle de Brock qui entrouvrit ses lèvres par réflexe. Alors, forcément, le blond en profita, glissant sa langue dans sa bouche et profitant de l'état un peu euphorique du ténébreux dont les mains l'agrippèrent, l'attirant vers lui. Il le voulait tellement, mais lui, il semblait encore si loin de lui alors qu'il était juste là.

"Je suis prêt ! protesta le génie contre ses lèvres.

— Non, tu ne l'es pas. Assura Brock en se tournant vers Bucky. Et toi alors, qui es-tu ?"

Gregory fut un peu offensé d'être ainsi ignoré. Alors il se glissa un peu plus contre le torse du ténébreux en essayant de le mettre mal à l'aise. Mais ce dernier se contenta de poser une main sur sa tête, caressant délicatement ses cheveux alors même que le Géni glissait ses mains sur sa chemise.

"Tu es James Buchanan Barnes ou Winter Soldier ? continua l'homme, pas gêné du tout. Tu es le Soldat, l'ami d'enfance de Steve Rogers, le gars super sympa qu'on voit sur les vidéos ? Ou bien le tueur implacable d'Hydra qui a été formatée encore et encore pour devenir le meurtrier parfait ?"

S'attaquer de la sorte à son petit ami, c'était plutôt lâche. Gregory jeta malgré tout un regard vers Bucky qui semblait incertain.

"Soixante-dix ans entre les mains de tes ennemis, c'est long, tu as parlé à quelqu'un ? continua l'Agent. Tout ce que tu as fait, tu dois t'en vouloir pour une grande partie, comment savoir si Winter n'a pas 'tué' Bucky ? Comment savoir si tu es vraiment 'toi' et pas juste une image que tu crées pour nous satisfaire ?"

Ce qu'il disait n'était pas totalement faux. Gregory resta immobile, observant celui qui était son petit ami et qu'il ne connaissait pas tant que ça, sachant simplement qu'il était prêt à toutes les folies pour l'aider. Lui, par contre, il avait été bien médiocre comme partenaire, l'oubliant totalement et le négligeant au profil d'un autre potentiel amant.

"Je sais qui je suis et qui je ne suis pas. Tu as raison de dire que Winter a tué Bucky, mais ce n'est pas totalement vrai. Je suis les deux, je suis le tueur implacable capable du pire comme le soldat inconscient près à tout pour aider les autres… Je ne suis aucun des deux et les deux à la fois…

— C'est plutôt tordu." Ironisa Brock.

Gregory lui donna un coup de coude dans les côtés, le faisant rire et le blond comprit qu'il n'était qu'à moitié là, l'alcool faisant son effet. Bucky lâcha un petit soupir, lançant un regard plutôt provocant à l'Agent.

"Tu peux parler ! Toi aussi, tu n'es pas tout à fait réel ! Tu joues la comédie pour être ce que tu veux être, mais tu ne te dévoiles pas vraiment ! C'est pour ça que tu ne veux pas aller loin avec Gregory, parce que tu ne montres pas qui tu es ? Va chier, connard ! Si tu veux baisser avec lui, montre-toi telle que tu es et s'il ne t'apprécie pas, alors tant mieux !

— Ce qui est sûr, c'est que tu es quelqu'un de vraiment jaloux. Sourit Brock en passant une main dans les cheveux de Gregory. Pourquoi tu es jaloux ? Tu as peur de le perdre ? Tu penses toujours que je veux te le prendre ?

— Je pense surtout que tu veux trop de choses à la fois ! marmonna Bucky en fronçant les sourcils. Tu penses pouvoir avoir le beurre et l'argent du beurre !

— Et la crémière ! ajouta sans la moindre honte l'Agent. Je veux vivre ma vie à fond tant que je le peux, c'est si mal que ça ?"

Brock lâcha un étrange rire, son regard ambre ne quittant pas celui de Gregory.

"'Brock Rumlow' n'est pas éternel, il est mortel et faible, il finira par disparaitre alors autant qu'il vive sa vie à fond, non ?" soupira le ténébreux en se laissant tomber dans les bras de Gregory, son nez frôlant la gorge du brun. » Mais tu as totalement raison, ce n'est rien de plus qu'un rôle par ce que « moi », je ne suis pas digne d'être à vos côtés… »

C'était ce qu'il voulait croire, semblait-il. Il était persuadé d'avoir raison concernant son idée et pourtant, il se trompait complètement. Gregory passa une main dans les cheveux noirs, les frôlant avec délicatesse. C'était quand même nouveau ce genre de truc, voir Brock aussi câlin et demandeur sans vraiment l'être, réclamant des attentions qui n'allaient pourtant pas plus loin que le toucher, mais c'était également tellement bon…

Son odeur était si agréable, ses touchers étaient si doux et virils en même temps et son souffle chaud contre sa peau…

« Tu crois que je suis un pervers ? questionna Brock qui relâcha Gregory. Tu crois que tout ce que je veux, c'est du cul ? Mais si je voulais que ça, j'irais aux putes ! Je suis sûr que maintenant que je suis un Avengers, elles me feraient un prix et fille comme garçon…

— Alors, vas-y ! gronda Bucky avec mauvaise humeur. Je ne joue pas avec Gregory !

— Je ne joue pas… »

Brock s'écarta de Gregory qui fit la moue, il aurait préféré l'avoir près de lui et était persuader que quelques gorgées de plus de champagne, et il pourrait l'allonger pour lui faire plaisir à sa façon. Ce qu'il vit, cependant, le dissuada d'intervenir. L'Agent s'était rapproché du Soldat et même si ce dernier semblait totalement sur ses gardes, il ne tenta pas de frapper son rival lorsque celui-ci posa une main sur son genou.

« Soit j'aime, soit je ne veux que du cul et je ne parle pas quand il ne s'agit que de baisse ! assura-t-il. Mais ça me va aussi, que du cul… Tu veux essayer avec moi ?

— Va chier ! marmonna le Soldat.

— Ça fait tellement longtemps que je n'ai eu personne pour juste un peu de contacte… »

Il avait soupiré cela sur un ton qui fit frémir totalement Gregory. Si ça avait été lui, il n'aurait pas hésité une seule seconde et Bucky dut le comprendre en croissant son regard, une lueur de colère traversa l'expression du Sniper.

« Stop, ça suffit ! s'énerva-t-il en serrant les poings.

— Ha, d'accord. Céda sans mal Brock. Juste ça alors… »

Et il posa simplement sa tête contre le genou de Bucky, semblant s'abandonner complètement. Gregory jeta un regard à son petit ami officiel.

« Ça devenait marrant. » Soupira-t-il.

Mais le Soldat détourna le regard, son visage toujours empli de colère. Cependant, il ne repoussait toujours pas clairement Brock et malgré les secondes qui passaient, il ne faisait strictement rien du tout pour le faire reculer. Peut-être que tout n'était pas perdu ?


Steve était assis dans le salon, ne pouvant s'empêcher d'attendre le retour du trio improbable, surveillant constamment leurs déplacements. Certes, il savait que ce n'était pas du tout correct d'agir de la sorte, mais il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Heureusement, il n'était pas le seul dans cet état. Même si beaucoup des membres de l'équipe se gardait de le dire ouvertement, beaucoup étaient dans la petite pièce, incapable d'aller se coucher tant que le groupe de trois serait dehors. Clint n'en faisait pas partie, sa femme était venue le chercher. Lui rappelant qu'ils pouvaient être ensemble et que s'il continuait, les enfants finiraient par venir le chercher. Mais bien sûr, l'Archer continuait à dire que cette zone était interdite pour de toutes jeunes oreilles et ce soir le confirmait plus encore ! Non, mais, sérieux, une sortie à trois ? Wilson avait fini par partir lui aussi, n'ayant plus de camarade pour jouer avec lui au jeu vidéo. Natasha et Bruce jouaient aux cartes, Steve était sûr que s'ils restaient, c'était juste pour lui éviter d'être seul lui et Tony…

Le Géni restait assis dans un des fauteuils, regardant sans cesse un écran, effectuant surement le même genre de surveillance que lui… Non, avec plus d'acharnement, ses yeux ne lâchant pas une seule seconde l'écran lumineux. Si Bruce n'avait pas été le chercher dans le labo, sans doute aurait-il ouvert toutes les caméras où l'on pouvait entrevoir son frère et le suivre de près. Il semblait si inquiet et, soudainement, cela frappa le Meneur des Avengers. Que se passerait-il s'il arrivait quoi que ce soit à son jumeau « maintenant » ? S'il était attaqué et capturé ? Il s'envolerait sans doute dans l'une de ses armures, mais, et si c'était Hydra qui le récupérait ?

Heureusement, cette situation ne fut pas d'actualité, au final le véhicule finit par reprendre sa route et se dirigea vers la tour Avengers, soulagent grandement Steve qui oublia vite son angoisse, observant le brun. Lui ne semblait pas du tout se calmer et au contraire, il tapotait nerveusement l'accoudoir du fauteuil, le griffant de temps en temps. Il finit par comprendre qu'il était observé, jetant un coup d'œil à Steve avant de surveiller ce qu'il faisait.

Après une heure, la porte de l'ascenseur s'ouvrit sur Gregory et Bucky, ce dernier portait sur son épaule Brock ce qui surprit largement Steve. Sa chambre ne se trouvait pas à cet étage. Bien sûr, l'explication finit par venir d'elle-même.

« Je ne suis pas bête au point de croire que tu ne tenteras rien si je le laisse seul ! gronda le Soldat, lançant un regard sombre à son petit ami.

— Que tu ne veux pas en profiter, OK, mais si je veux, je peux ! assura le blond avec désinvolture, sortant de l'ascenseur. Hé, une bonne soirée doit se finir dans un lit chaud !

— Mais ce que tu comptes faire s'appelle un "viol" et… »

Bucky observa directement Steve, semblant surpris par sa présence. Il jeta un regard dans la pièce et haussant un sourcil lorsque ses yeux tombèrent sur le couple Bruce et Natasha. Cette dernière propose à son petit ami d'aller se coucher, il sembla ravi à l'idée de fuir cette étrange scène et le duo salua le trio. Étonnamment, Brock lâcha un vague « bonne nuit », levant même la main, mais restant bien inerte sur le dos de Bucky qui ne semblait pas du tout déranger par le poids sur ses épaules.

« Qu'est-ce qui lui est arrivé ? demanda le blond en se levant.

— Trop bu. Résuma Bucky en s'approchant du fauteuil le. J'ai hésité à l'emmener au secteur médical, mais vu qu'en temps normal, il n'aime pas les lieux… »

Évidemment, avec une gueule de bois en plus, il n'apprécierait pas. C'est un peu brusquement que le Soldat fit tomber l'Agent sur le fauteuil le, celui-ci lâcha un gémissement avant de se retourner et de sourire bizarrement.

« Ne t'inquiète pas, Cap, son honneur est sauf ! » marmonna-t-il.

Steve soupira en jetant un regard las à Brock, se demandant pourquoi il l'avait intégré à l'équipe. Un homme efficace, à n'en pas douter, très bien entrainer et qui s'adapte facilement, mais sa personnalité si étrange pouvait être déroutante… D'autant qu'il continuait à porter son masque encore et encore, jamais une seule fois, le blond ne l'avait vu se fissurer. C'était peut-être à cause de ça que Steve n'arrivait pas lui faire totalement confiance ? Par ce qu'il n'avait jamais vu son vrai visage ?

« Donc, tu vas devoir arrêter d'embrasser Gregory. » Ironisa Tony qui s'était levé.

S'approchant de l'homme complètement inerte sur le si confortable canapé, le ténébreux semblait s'étaler complètement, essayant de trouver une position confortable tout en surveillant l'approche du génie. Steve se désintéressa d'eux. Jetant un regard à Bucky qui semblait soulager de pouvoir enfin se défaire de sa cravate. Il empêcha aussi Gregory d'approcher de Brock, l'attrapant à la taille pour le garder près de lui et cela semblait franchement amusé le porteur d'Extremis.

« Comment c'est passer votre soirée ? » demanda Steve au couple.

Bucky lui jeta un regard, Gregory ne lui prêta même pas attention, se retranchant à l'opposer, se dirigeant vers la cuisine pour récupérer un verre et se servir du lait. Bien évidemment, ce n'était pas étonnant venant de sa part. Il semblait encore lui en vouloir pour Killian…

« Ça t'intéresse vraiment ? marmonna le Soldat, déboutonnant le haut de sa chemise. Est-ce que cela devrait t'intéresser ?

— C'est la curiosité qui parle. Admit franchement Steve. Si tu ne veux pas en parler, ne le fais pas… »

Bucky afficha un sourire, lui tapotant l'épaule.

« C'était assez intéressant, je te ferais un rapport complet demain ! Semble-t-il ironiser.

— Ho, merde, j'ai raconté ma putain de vie ! soupira Brock, toujours sur le canapé. Hé, tu peux éviter le passage où j'avoue que je tue mon père ? »

Steve écarquilla les yeux, posant son regard sur l'Agent qui lâcha un gémissement, posant son bras sur ses yeux et lâchant quelques jurons.

« Eh bien, je l'aurais évité si tu n'en avais pas parlé. Admit Bucky. Maintenant, je vais devoir donner des explications… »

Brock lâcha un soupir las, Steve, lui, ne savait plus quoi penser de cette situation, jetant un regard interrogatif à son ami d'enfance.

« Demain, ce soir, j'ai besoin de me reposer. Assura-t-il.

— OK, je vais veiller sur Brock ! » ironisa Gregory et se rapprochant du canapé.

Bucky soupira en l'interceptant, l'attrapant à la taille pour le faire basculer sur son épaule. Bien sûr, le génie protesta, assurant que lui voulait bien être sage, mais cela ne convaincu pas du tout le Soldat qui se contenta de l'emporter vers le couloir menant à leurs chambres. Steve se sentit à demi abandonné dans un néant d'interrogation. Jetant un regard à Brock Rumlow qui était toujours confortablement allongé sur le canapé, Tony était penché sur lui, ses doigts retirèrent quelques mèches traitresses que son gel ne retenait plus derrière son oreille.

« Tu as tué ton père, hein ? soupira Tony avec un sourire sinistre. Tu leur as raconté un truc pareil ? Hé, tu es au courant que ça veut dire que tu vas devoir t'expliquer ?

— J'ai tué mon père et j'ai aimé le faire ! Admis sans la moindre honte Brock. Tu veux des détails ? Tu veux qu'on en parle ? »

Le son de sa voix était devenu celui d'un homme totalement lucide, les paroles en elle-même firent frissonner Steve qui ne put s'empêcher d'observer l'étrange duo. Là, en cet instant précis, Brock Rumlow ne portait aucun masque en particulier et tout ce que pouvait entrevoir le meneur des Avengers était un homme qui ne culpabilisait pas du tout pour ce qu'il admettait là. N'était-ce pas terrifiant de voir un homme admettre ce genre d'acte anormal et constater qu'il n'éprouvait rien en particulier ? Steve ne voulait pas juger, mais comment n'était-ce pas possible ? Comment s'empêcher de désapprouver quelque chose chez un homme qui ne faisait que l'irriter ?

Le blond soupira, se rapprochant alors que le ténébreux s'asseyait sur le fauteuil le en des mouvements fluides et calculés.

« Ce n'était pas un père, juste un géniteur qui donne son patrimoine pour avoir un héritier, rien de plus. Marmonna-t-il. J'ai fini par voir son vrai visage et j'ai fini par comprendre le genre d'héritage que j'obtiendrais de lui, alors ouais, le tuer… C'était du bonheur… Hé, Monsieur Moral, tu crois qu'on transmet nos valeurs et nos "tares" à notre progéniture ? »

Steve fronça les sourcils en comprenant qu'il lui parlait à lui, n'appréciant pas le nouveau surnom pas plus qu'il n'appréciât le regard que lui dédia le ténébreux. Il y avait quelque chose de mauvais dans cette conversation en particulier.

« Écoute, Rumlow, tu n'es pas en état. Décida le Meneur. On reparlera de ça demain, quand tu ne seras plus soul…

— Je me le demande de temps en temps. Est-ce que je suis un "pervers" parce que mon père était le pire…

— Tu n'es pas un pervers. Soupira Tony avec agacement. Aimer plusieurs personnes n'est pas "mal", c'est juste que les gens n'ont pas l'habitude de voir ce genre de relation aboutir à quelque chose de totalement sincère. Allez, suit ta nounou et fais bien dodo.

— Ça ne peut pas être "sincère" ! » intervient sans le vouloir Steve.

C'était ce qu'il pensait. Comment pouvait-on aimer plusieurs personnes en même temps ? Comment cela pouvait-il être quelque chose de « vrai » et de « sincère » ? Ce n'était rien de plus qu'une façade ! Brock ne pouvait pas aimer plusieurs personnes en même temps sans qu'une seule soit au-dessus des autres. Ont aimait une personne, ont décidait d'être avec une personne, de l'aimer et de vivre avec elle, mais deux ? Et combien Brock en avait-il eu déjà ? Allons donc ! Rien de tel ne pouvait être sincère, c'était juste qu'il n'avait jamais rencontré la bonne personne et…

Et pour Steve Rogers, qui était « la bonne personne » ? …

Son ami d'enfance Bucky Buchanan Barnes, celui que Winter avait remplacé à cause d'une détention trop longue ? L'étrange Anthony Edward Stark, celui qui était en réalité un imposteur les ayant infiltrés et qui appartenait à Hydra ? Le fascinant Gregory Morgan Stark, celui qui commençait à peine à découvrir qui il était réellement ?

« Tu n'es pas dans ma tête, Captain. Marmonna Brock avec mauvaise humeur. Qu'est-ce que tu sais de ma "sincérité" ?

— Je sais parfaitement ce que tu es. Tu es un narcissique égoïste qui veut simplement tout ce qu'il ne peut pas avoir ! Je te soupçonne d'être un simple sociopathe qui… »

Steve ferma sa bouche, regrettant déjà ce qu'il venait de dire. Mais cette soirée avait été un peu trop stressante pour lui. Voir Gregory et Bucky sortir avec tous les dangers qui rôdaient autour d'eux et être si proche de Tony, mais si loin également… Ce n'était pas une bonne soirée…

« Désolé ! soupira le blond. Mes mots ont dépassé ma pensée, on ferait mieux d'aller se coucher.

— Narcissique ? grogna Brock. Et Sociopathe ? Ho, tu n'as pas idée d'à quel point, Captain ... »

Tony lâcha un petit « hé », essayant de calmer la tension qui était apparue, mais l'Agent c'était lever pour faire face à Steve. Bien sûr, le blond se sentait mal par rapport aux paroles qu'il avait prononcées. Même si c'était, d'une certaine façon, le fond de ces pensées, ce n'était pas totalement ça. Il ne comprenait juste pas Brock Rumlow et il semblait bien incapable de le comprendre.

« Sociopathe, je le suis carrément ! C'est plus facile de vivre en se fichant complètement de l'avis des autres ! En fait, j'emmerde carrément tes opinions ! J'ai tué dès mon plus jeune âge et je tuerais encore demain ! Je ferais tout ce qu'il faut pour parvenir à mes fins !

— Rumlow, je te jure que je…

— Mon père ne méritait pas la moindre compassion et vus que personne ne voulait agir, j'ai tué cet enfoiré de pédophile ! Si c'était à refaire, je prendrais plus de temps pour le tuer ! Je prendrais plus de matos pour le faire souffrir encore plus et je prendrais plaisir à utiliser tout ce que j'ai appris au cours de mon existence, j'utiliserais tout et pas que sur lui ! Alors, ouais, je suis carrément un putain de sociopathe… Mais narcissique ? Ce n'est pas moi, c'est toi ça… »

Il était soul, il ne savait pas ce qu'il disait, Steve pouvait sentir l'odeur de l'alcool sur le ténébreux, il essayait de se convaincre qu'il ne savait pas ce qu'il disait… Et pourtant, son regard ambre brillait d'une telle lucidité.

« Captain America, le héros de l'Amérique qui a réussi à mettre un terme au règne de terreur de Crâne Rouge et qui s'est sacrifié ! grinça-t-il avec colère. Le putain de héros ressuscite des "Morts" après tant d'années et qui sauve Manhattan d'une invasion extraterrestre… Le meneur des Avengers qui a toujours été incapable de voir, parce qu'il est trop occupé à jouer son rôle de putain de symbole américain !

— Je vois… Rumlow…

— Tu ne vois RIEN ! répliqua le ténébreux sur un ton glacial. Clint qui à une famille et qui risque continuellement sa vie à tes côtés alors qu'il a des êtres chers qui l'attendent chez lui, ne se rendant pas compte qu'un jour, il ne rentrera pas… Natasha et toute son expérience personnelle, son existence monstrueuse et qui te sourit en tapotant ton épaule quand tu en as besoin alors qu'elle est criblée de flèche… Gregory qui a été enlevé et que tu aurais pu sauver, mais ton idylle était si parfaite que tu la préférer plutôt que de retrouver le chieur et Tony…

— Ne continue pas ! » Avertis Steve.

Un sourire narquois apparut sur le coin des lèvres de Brock. Ils étaient si près l'un de l'autre que le blond avait l'impression de pouvoir entendre les battements de cœur de cet homme devant lui… Il était en colère, autant que le blond…

« Tu t'en fiche complètement de ce qu'il ressent ! siffla-t-il. Il souffre, il a besoin d'aide, il a besoin de soutien et tu es tellement obnubilé par ton rang de "Captain America", d'homme offensé… Tu t'en fiches, hein ? Dis-moi, Captain, tu es sorti avec lui pourquoi ? Pour l'image que cela rendrait d'être celui qui pouvait l'aider à se reconstruire ou juste pour le cul ? »

Steve attrape Brock par le col de sa chemise, toucher par les mots de Brock plus qu'il n'aurait voulu l'admettre et agacé de le voir afficher ce sourire narquois. Il voulait le lui effacer, mais Tony tenta de se mettre entre eux. Le blond tenta de se contenir, ne voulant pas blesser le brun, mais l'Agent continuait de le regarder avec ces yeux ambre. Steve Rogers savait qu'il essayait de lire en lui et qu'il voyait… Mais que voyait-il ?

« Si tu ne veux pas prendre soin de lui, je veux bien ! assura l'homme devant lui. Je peux prendre soin d'eux. Je suis capable du pire pour faire en sorte que rien ne leur arrive plus. Je suis déjà un démon, je peux détruire tout ce qui peut leur causer du tort alors laisse-moi-les aimer ! »

Aimer… Il voulait les aimer ? Qui ? Tous ?

« C'est ça ! jubilait le ténébreux. C'est vraiment ça le reflet de ton âme ? Tu es jaloux ! Toi aussi tu portes un masque… Celui de Captain America, mais celui que tu es en vrai, c'est un homme bien différent de ce putain de rôle d'homme parfait…

— Arrête ! lâcha Tony. Tu as suffisamment ouvert ta putain de bouche !

— Le vrai toi ne supporte pas ce que je suis parce que moi je pourrais avoir tout ce que Captain America ne peut pas se permettre d'avoir. Continua malgré tout Brock. La vérité, c'est que tu ne m'aimes pas parce que moi, je pourrais avoir Bucky, Gregory, et Tony. Alors que toi, tu dois continuer de jouer ton rôle de Captain America et rester descend pour le bien de ceux qui te regardent et jugent tes actes… »

Tony grogna quelques injures. N'étant pas capable de faire lâcher prise à Steve qui pourtant ne faisait rien de plus que regarder son rival dans les yeux. Il devait considérer que la situation le dépassait vus qu'il se précipita vers les chambres pour chercher de l'aide et Brock… Cet homme devant lui… Celui que n'arrivait pas à comprendre Steve le regardait de ces yeux perçants, donnant l'impression de lire dans son âme et continuant de sourire de cette manière aussi agaçante.

« Je m'en fiche de ce que les gens pensent de moi ! assura le blond, y croyant vraiment.

— Tu ne t'en fiche pas, tu as pris trop à cœur ce rôle de héros qui sauve le monde. Assura en retour le ténébreux. Il te colle à la peau parce que c'est la seule chose qui te reste vraiment et tu t'es perdu dedans, car c'est vraiment tout ce qui te reste… Je sais ce que c'est ça, d'avoir une seule et unique chose et je connais cette obsession de vouloir la protégée coute que coute… Vendre ton âme au diable pour la préserver… »

Il semblait si sincère, Steve se sentait apaisé par ses mots, mais en même temps, il ne voulait pas baisser sa garde, ayant l'impression que l'homme devant lui en profiterait…

« Tu reviens de si loin. Soupira cet étrange rival. Tu reviens d'entre les morts après t'être sacrifié, les gens ne comprenant même pas que c'était un acte de pur désespoir après la mort de ton amour et amant… Et tu te réveilles seul. Sans personne à tes côtés, plus aucune des personnes que tu n'as connues n'est de ce monde et cette époque peut être si déroutante. Tout va tellement vite, le monde change si vite… Mais tu es seul et tu n'as plus que ce titre "Captain America"… »

Comment faisait-il pour trouver les mots justes ?

« Pourquoi ne pas juste devenir celui que tu veux être ? demanda-t-il. Celui qui est prêt a tout pour protéger ceux que tu aimes ? Je t'ai vu ! J'ai vu celui que tu devrais être ! Celui qui détruirait le danger ! Celui dont le monde a vraiment besoin !

— L'assassin qui tue Aldrich Killian, un homme à terre ? Compris Steve, offensé. Non, pas…

— Celui qui détruit l'homme responsable de la souffrance de ceux que tu aimes ! rectifia le ténébreux. Celui qui fera ce qui est nécessaire ! »

Une main se glissa sur la joue de Steve, un geste délicat et tendre, trop pour provenir véritablement de Brock, non ?

« Celui qui est nécessaire et qui est vraiment magnifique. » Soupira l'agent, son souffle chaud trop prés.

Quand ? Quand s'était-il rapproché ? Quand Steve s'était-il détendu ? Il le tenait toujours d'une main au col de sa chemise, mais pourtant, lui avait fini par rapprocher son visage du sien et maintenant, leurs lèvres étaient collées l'une contre l'autre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui clochait avec ce gars ? … Vers qui se dirigeaient ces pensées ? Parce que, bizarrement, en sentant cette bouche contre la sienne, la seule chose que fit vraiment le blond ne fut pas de le repousser, mais d'entrouvrir ses lèvres. Sa propre langue venant caresser cette bouche sournoise qui ne montra pas la moindre résistance et ce fut, étonnamment, un baisser qu'ils s'échangèrent plutôt que des coups.

La main de Steve agrippa plus fermement la chemise. Tirant dessus pour empêcher Brock de reculer. Ils s'embrassaient, passionnément, comme si leurs vies dépendaient littéralement de cet instant précis. Le blond savourer ce baisser plus sauvage que ce à quoi il avait été habituer jusqu'alors, même s'il le maitrisait totalement, imposant son rythme, son désir. Ils ne se relâchèrent que par manque d'air, mais Steve ne voulait pas lui laisser l'opportunité de s'écarter… Sans savoir pourquoi il voulait le sentir si proche de lui…

Et un sourire narquois marqua le visage du ténébreux.

« C'est moi le pervers ? grogna-t-il. Ce n'est pas moi qui ai mis la langue ! »

L'étrange charme qui avait opéré fut littéralement balayé, la colère la plus sombre s'empara de Steve face à de telles accusations et il repoussa Brock, levant le poing et le frappant au plein visage.