00H 00M 01S

Voilà une semaine que la vie avait repris son cours normal à Heiwa. Une réunion du conseil général était actuellement en train d'avoir lieu.

Quant d'un seul coup, le mobilier se mit à trembler, l'air semblait vibrer à tel point que certains pouvaient affirmer le voir bouger autour d'eux et du sol émanait une secousse continuelle qui dura plusieurs secondes. Dès les premières vibrations, chacun sans exception dans la ville s'arrêta dans ce qu'il était en train de faire : la sensation était étrange, car inconnue et surtout elle était effrayante.

Était-ce un tremblement de terre et tout allait s'effondrer ? Ou est-ce qu'ils étaient en train de subir une attaque ? Les civils n'avaient pas l'habitude et peu d'entre eux avaient déjà pu expérimenter ce genre de sensation. Quant aux shinobi, ils en avaient plus l'habitude, bien que les techniques de Ninjutsu les plus élevées étaient assez rares.

Mais peu importait la cause car tous eurent un soupir de soulagement quand la secousse s'arrêta.

Cependant, dans toute cette ville, une seule personne avait les yeux écarquillés : Uchiha Madara. Comme tout le monde, dès les premières vibrations de l'air et du sol, il avait arrêté son discours et son regard s'était immédiatement porté vers la fenêtre et il était même bouché bée. Il sut de suite que le phénomène n'avait rien de naturel, ce n'était pas un tremblement de terre : ô non, grâce à ses facultés sensorielles hors du commun, Madara comprit qu'il ne pouvait s'agir que d'une technique de Ninjutsu de rang S.

Cela n'était pas arrivé depuis longtemps, mais son rythme cardiaque s'accéléra ainsi que sa respiration et il serra même par automatisme ses poings, prêt à en découdre. En effet, par le passé, il avait déjà affronté des ninja pouvant utiliser des techniques de niveau S, mais ce qui fit hérisser les poils de Madara fut les résidus de chakra qui étaient présents dans l'air. Comment cela pouvait-il être possible ? Il trouvait même que cela était inconcevable que ce soit CE chakra qui puisse avoir été utilisé.

— Serait-il possible que... chuchota Madara pour lui-même plongé dans ses pensées.

— Madara ? Demanda inquiet le patriarche du clan Uzumaki.

Ashina était loin d'être stupide, cela était étrange et hors du commun que le célèbre Uchiha Madara puisse avoir une telle réaction pour une secousse comme celle-là : pour qu'il soit bouche bée c'était qu'il devait y avoir quelque chose d'important qui se tramait.

— Déclenchez l'état d'alerte maximale ! Dit Madara avant de se lever et de se diriger vers la sortie de la pièce le regard dur, mais sans pouvoir empêcher un sourire d'apparaître sur ses lèvres.

— Pourquoi ? Qu'est-ce qui peut bien causer un tel état d'alerte ? Demanda un des membres du conseil. Ce n'était encore jamais arrivé et cela allait paralyser le pays pendant un certain temps.

— Heiwa est attaqué ! Répondit Madara en se dirigeant vers la porte principale suivi de près par Sakura qui s'était automatiquement levée en voyant son époux se diriger vers la sortie.

— Par qui ?! Personne n'est capable de rivaliser avec notre force de frappe, questionna Suzuki qui avait vu au fil des années le pays devenir la nation la plus puissante de toutes les terres élémentaires.

Madara ne répondit rien en passant la porte que les garde avaient ouvertes, le couple Uchiha disparut ainsi, laissant le triumvirat et le sous conseil complétement perturbés par cette simple annonce sans qu'ils aient plus de détails sur les raisons.

— Déclenchez l'alerte de niveau trois ! Hurla Suzuki aux gardes avant de se lever lui-même.L'homme réagit ainsi car il avait une entière confiance en son Heikage. Si celui-ci ordonnait une telle décision, c'était qu'il fallait se tenir prêt à toute éventualité : même la plus terrible.

L'atmosphère changea immédiatement dans la pièce, chacun comprenant la gravité qu'impliquait un tel ordre. Un des gardes quitta son poste et courut vers une des trois cordes situées dans la pièce afin de faire retentir la cloche adéquate pour que la cité soit ainsi prévenue.

Le garde tira sur la corde... une fois... deux fois...

00H 01M 00S

CLANG

Le son résonna dans la ville toute entière.

Chaque être vivant dans la cité arrêta immédiatement ce qu'il faisait pour lever les yeux au ciel ou regarder dans le vide. Ce son de cloche était totalement nouveau, encore jamais entendu. Celui-ci était plus fort, plus grave et plus assourdissant que ceux entendus par le passé. Les habitants n'ignoraient pas l'existence de ces sons de cloche qui retentissaient parfois suivis du son d'un cor. Mais à chaque fois, il s'agissait seulement d'indiquer à la population qu'un mouvement de l'armée avait lieu dans la vallée et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Mais aujourd'hui, le son était totalement nouveau.

CLANG

Lorsque le deuxième coup retentit lui aussi, chacun dans la ville eut cette même sensation, la même expression physiologique de leur corps. Ils éprouvèrent tous cette compression caractéristique dans la poitrine, signe que leur cerveau avait déjà analysé la situation et qu'il était déjà en train de déverser la décharge d'adrénaline nécessaire à ce qu'ils puissent tous fuir devant ce danger qu'ils ne voyaient pas.

La peur commença à envahir le cœur et les esprits : que se passait-il donc ?

Pourquoi, suite au retentissement des cloches, l'atmosphère s'était-elle alourdie d'un seul coup ?

En entendant le son de la cloche, l'homme en charge des systèmes d'alerte de la cité comprit lui-aussi l'importance et surtout la gravité de leur signification. Il se dirigea immédiatement vers le cor en forme de tête de dragon qu'il ne pensait jamais utiliser dans toute sa vie. Mais il avait été formé pour toutes les situations et même si celle-ci ne s'était jamais présentée en situation réelle, il savait qu'il était primordial qu'il ne cède pas à la panique. La sécurité de la population dépendait de ce qu'il allait faire à l'instant. Il prit alors une grande inspiration avant de porter ses lèvres sur l'objet et d'expirer tout son souffle.

Le son qui en résultat fut au départ doux et long avant de devenir de plus en plus grave pour se répercuter pendant une dizaine de secondes dans toute la vallée. Une fois le silence revenu personne n'osa parler, puis tout se déclencha d'un seul coup.

Dans les différents endroits de la ville et de la vallée, des scènes identiques étaient en train de se produire.

— Que tout le monde rentre chez lui ! Ordonna un officier alors que beaucoup de gardes se déployaient en rang parfait. Ceci n'est pas un exercice ! Que tout le monde rentre chez lui jusqu'à nouvel ordre ! Si vous n'avez pas de domicile rejoignez un point de sécurité prévu à cet effet !

Les habitants savaient que lorsque l'armée donnait un ordre, ils n'avaient pas d'autre choix que d'obéir. En effet, bien que Heiwa était un lieu de paix, c'était avant tout un endroit au régime totalitaire. Les règles étaient simples : la population devait obéir si elle ne voulait pas être considérée comme traître à la nation.

Personne n'osa donc contrer les ordres prononcés dans toute la ville, ils se mirent à exécuter la consigne qui leur était imposée. Par le passé, ils avaient déjà eu des exercices similaires pour apprendre à regagner leur domicile avec discipline et sans débordement, mais cela avait toujours été des exercices. Ils n'avaient jamais eu le sentiment d'angoisse propre à la situation qui les accompagnait aujourd'hui. Les commerçants laissaient leurs stands en l'état, ils ne craignaient aucun vol puisque ce n'était pas une pratique dans la cité.

Ce fut donc une population qui quitta les rues et la place du marché pour se diriger vers leurs habitations. Toutefois, malgré l'apparente discipline, la peur pouvait se lire dans le regard des gens tout comme dans leur gestuelle.

Pendant ce temps les gens à l'extérieur de la ville accouraient vers la porte principale.

— Que se passe-t-il maman ? Demanda une petite fille avant d'être soulevée par son père qui courrait vers la herse tout en tenant la main de sa femme.

Ils croisèrent un régiment de cavaliers qui se séparèrent une fois arrivés au carrefour. Leur rôle était de transmettre des ordres dans une grande partie de la vallée et d'aider le plus possible à mettre en place de la discipline.

La petite famille venait de passer la herse avec d'autres personnes en suivant les directives des soldats postés à l'entrée.

— Retournez chez vous ! Si vous n'avez pas de domicile dans la ville dirigez-vous vers les lieux de sécurité ! Répétèrent les soldats dans la ville.

— Papa ! Se mit à pleurer la petite fille dans les bras de son père. Elle avait peur et ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle n'avait jamais vu son père aussi inquiet et sa mère non plus. Certaines personnes hurlaient, d'autre se bousculaient et il se dégageait dans l'air une certaine tension.

Peu de temps s'était écoulé depuis le retentissement du cor dans la cité qu'un autre bruit éclata et résonna de part et d'autre. Le son était à la fois sourd et bruyant : c'était tellement assourdissant qu'il fit se boucher les oreilles de tous ceux qui l'entendirent, certains mêmes eurent leurs oreilles qui se mirent à saigner tant les tympans étaient incapables de gérer la vibration qui en résultait, d'autres encore perdirent quelques décibels. Et il n'y avait pas besoin d'être un expert pour comprendre que ce bruit-là, au vu de sa puissance, ne pouvait être que celui d'une explosion... une énorme explosion.

Comme si le son ne suffisait pas, lorsque les habitants levèrent les yeux au ciel à travers les bâtisses les entourant, ils virent le ciel changer brutalement de couleur pendant quelques secondes avant de redevenir bleu. De plus, les secousses reprirent de plus belle et de façon plus intense que les précédentes. Il n'y avait pas besoin non plus d'être un soldat ou shinobi aguerri pour comprendre qu'il ne s'agissait pas du tout d'un phénomène terrestre : cela ne pouvait être qu'une attaque armée et que cette dernière avait été plus proche que la première fois que la population avait ressenti les secousses.

Inévitablement, la peur grandit dans le cœur des gens et la panique prit le dessus sur toute la discipline qu'ils devaient avoir : tous se mirent à hurler et à courir dans tous les sens, l'instinct de survie se décuplant en chacun. Tous voulaient échapper à la menace que représentait cette attaque invisible, mais terriblement effrayante rien que par le bruit généré.

— RESTEZ CALME ! Hurlèrent les officiers aux différents coins de la cité afin de tenter de ramener un semblant de calme dans les rues. Il ne fallait pas céder à la panique au risque de ne plus pouvoir être efficace dans leurs objectifs de mettre toute la population en sécurité.

00H 05M 00S

CLANG CLANG CLANG

Une nouvelle cloche retentit dans l'enceinte de la ville, mais cette fois-ci les habitants en connaissaient la signification sans pour autant que cela ne les rassure. Au contraire, cela n'indiquait qu'une chose : les portes de la ville étaient en train de se fermer afin d'empêcher toute intrusion d'étrangers s'il s'agissait d'une attaque armée.

La panique s'empara de plus en plus de la foule de personnes encore dans les rues. Force était d'admettre que malgré les exercices réguliers pour préparer au mieux les populations, quand il s'agissait d'une situation réelle, le facteur émotionnel changeait complètement le bon déroulement des opérations. C'est pourquoi, afin de venir en aide aux soldats, les troupes shinobi de Heiwa commencèrent également à affluer dans les rues afin de rapidement guider les civils jusqu'à leur domicile ou les centres d'hébergement.

Pour ceux qui avaient encore la lueur d'esprit d'observer ce qu'il se passait autour d'eux, ils purent voir également de nombreuses troupes ninja se déplacer à toute vitesse sur les toits des bâtiments. Ils allaient tous en direction de l'immense muraille pour voir concrètement ce qu'il se passait de l'autre côté. En plus des ninja, de grands contingents de soldats en rangs serrés se déplaçaient sur les murailles, armés d'arc et de flèches. Même les trébuchets étaient en train d'être préparés pour être prêts à être utilisés en cas d'une éventuelle invasion ennemie.

Les murs de pierre se mirent soudainement à luire d'une multitude de sceaux de Fûinjutsu placés par le clan Uzumaki depuis qu'ils avaient élu domicile dans cette ville. Les écrits luisaient d'un bleu roi et on pouvait sentir le chakra dans l'air s'en échapper pour solidifier la structure.

— Que se passe-t-il ? Demanda un Uchiha à un Uzumaki qui avait les mains plaquées contre la pierre de la muraille en hauteur.

— Aucune idée, pour le moment on ne connait pas la menace, mais l'alerte de niveau trois nous incombe d'activer les défenses maximales, expliqua le shinobi aux cheveux rouge sang qui regardait devant lui.

L'Uchiha porta son regard vers l'horizon, il y avait encore de nombreux civils qui étaient en train de courir vers la porte principale. Celle-ci était verrouillée, mais il y avait toujours une petite porte pour que les retardataires puissent rentrer. Bien entendu à la moindre menace celle-ci serait également verrouillée, mais pour le moment, elle était actuellement surveillée par de nombreux ninja.

Le regard de l'Uchiha se porta vers les montagnes au loin d'où émanait une énorme quantité de fumée. Il lui semblait qu'un morceau de montagne s'était effondré sur lui-même. En activant son Sharingan il vit directement que c'était du Ninjutsu qui avait créé cela. L'air au loin était inondé de chakra et tout ce qui se trouvait là au moment de l'explosion avait dû être désintégré.

— Qu'est-ce qui a bien provoquer cela !? S'exclama l'homme brun qui n'en revenait pas.

Pour lui, seules trois personnes dans Heiwa ou dans le reste du monde étaient capables de faire des techniques aussi dévastatrices : Ashina Uzumaki, Uchiha Madara et Uchiha Sakura.

— Je l'ignore, répondit un soldat proche de lui.

Puis soudainement, à plusieurs kilomètres de la capitale une forêt se mit à subir des dégâts. Plusieurs arbres volèrent dans tous les sens complètement déracinés ou broyés en mille morceaux. La personne ou la créature qui se déplaçait à travers la végétation se moquait royalement d'être discrète ou pas jusqu'à s'arrêter en plein milieu de la forêt. Il n'y avait pas besoin d'être un ninja de type sensoriel pour reconnaître et ressentir une condensation de chakra.

L'Uchiha en eut des frissons et beaucoup de personnes dans la cité se sentirent très mal en ressentant cette émanation de chakra. De nombreuses personnes venant de Konoha furent tétanisées quand ils reconnurent cette sensation qu'ils avaient déjà expérimentées dans le passé : ce mélange de haine, de détresse et de pression dans l'air. Tout ce chakra déployé dans l'atmosphère depuis cette zone de la forêt était malsain et vil car il ne pouvait appartenir qu'à une seule créature toute aussi malfaisante : le très célèbre Kyûbi No Yoko, le démon renard à neuf queues.

Au bout d'une dizaine de secondes, la concentration de chakra se matérialisa alors en une boule de couleur violacée et orangée qui grossissait jusqu'à atteindre une taille visible de tous depuis la muraille. Tous ceux qui étaient sur la muraille étaient complètement abasourdis par ce qui était en train de se dérouler au loin. Tous connaissaient les Bijû pour avoir croisés ceux que Sakura et Madara, leurs seigneurs vénérés, avaient conduits plus au nord, mais personne n'avait jamais vu un Bijûdama en action.

Mais alors que la sphère de chakra grossissait encore, elle fut soudainement propulsée en direction d'une ville de la vallée. Tous les arbres furent balayés par le souffle de l'attaque, créant ainsi un chemin à la masse de chakra qui alla percuter la ville en plein centre.

Tous retenaient leur respiration face à ce spectacle auquel ils assistaient impuissants.

— Oh mon dieu, chuchota un des soldats alors que l'orbe disparut un instant avant qu'un flash éblouissant de lumière se mit à illuminer le ciel de différentes couleurs. Tous purent voir un rayonnement blanc, rouge, orange puis bleu avant que la boule de chakra implose et multiplie sa taille par dix avant de créer une énorme explosion dévastatrice. La ville de trois cents habitants fut réduite à l'état de poussière par le seul souffle du Bijûdama. Toute vie aux alentours périt instantanément : que ce soit à cause du souffle, de l'explosion ou de l'envahissement du chakra démoniaque dans leur corps.

A peine leur yeux eurent retrouvés leur stabilité que le souffle de l'explosion arriva à leur hauteur. Tous les ninjas gardèrent leurs positions, mais toute personne n'ayant aucune connaissance dans le chakra se retrouva propulsée par la force. Certains hommes ou femmes en armure furent projetés en contrebas de la muraille pour atterrir sur le toit des bâtiments.

Malheureusement, la chute était si importante que de nombreuses personnes trouvèrent la mort ou furent très grièvement blessés.

Bien que les ordres d'alertes avaient été scrupuleusement mis en place, tous ceux qui avaient rejoint leur poste se sentaient complètement impuissants par rapport à ce qu'ils venaient d'être témoin : la puissance d'un Bijû. Et même si la quasi-totalité de l'armée n'avait jamais affronté un démon à queue, la force destructrice qui en résultait était suffisante pour leur faire comprendre qu'ils n'avaient aucune chance.

— Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, remarqua l'Uchiha en voyant la ville complètement rasée.

En effet, à la place de la ville se trouvait désormais un immense cratère fumant d'où émanaient quelques éclairs de chakra.

— Quoi donc Uchiha-san ? Demanda l'Uzumaki tout aussi choqué par le résultat de l'attaque.

— Je reconnaîtrai ce chakra entre mille : c'est le Kyûbi, dit le shinobi sans quitter l'horizon du regard, Sharingan toujours activé. Sauf que le démon renard à neuf queues devrait être visible d'ici, or on ne le voit pas. Qu'est-ce que cela signifie ?

La remarque était légitime de la part de l'Uchiha car lors de l'attaque contre Konoha par Madara, la bête avait été visible de très loin. Celle-ci étant cinq fois plus grande que le plus haut des arbres d'Hi No Kuni, alors pourquoi celui-ci n'était pas visible ?

— J'espère que la force d'intervention sera suffisante, espéra l'homme aux cheveux rouge sang.

Une fois l'explosion passée, les survivants qui étaient encore dans la vallée se relevèrent le plus rapidement possible et se mirent à courir en direction de la capitale. Beaucoup de soldats avaient laissé leurs armes au sol pour porter un enfant ou aider des civils à aller plus vite. Les cavaliers tentaient tant bien que mal de calmer leur monture mais ce fut une tentative vaine puisque les chevaux fuirent effrayés par la terreur qu'inspirait le chakra démoniaque.

Alors que certaines personnes se dirigeaient vers la cité, d'autres avaient pris le chemin opposé.

Seules les personnes formées aux arts shinobi purent les apercevoir : un groupe de dix personnes se déplaçaient à très grande vitesse en direction de la forêt d'où provenait l'attaque. Cette force était composée des meilleurs shinobi de la nation et ils avaient pour ordre d'analyser et si possible d'éliminer toute menace. Cette escouade était composée pour la majorité d'Uchiha et d'Uzumaki.

— Formation 5, ordonna le chef d'escadron en pénétrant dans la forêt où se trouvait potentiellement la menace.

Ils avaient parcouru la distance le plus rapidement possible en essayant de cacher au mieux leur chakra pour ne pas alerter l'ennemi. Les dix ninja se déployèrent afin d'éviter une potentielle attaque de zone. Il aurait été stratégiquement malencontreux de subir une technique du même calibre alors qu'ils étaient tous au même endroit.

Ils sautaient d'arbre en arbre à une vitesse folle et l'un d'entre eux vit trop tard le projectile qui se dirigeait droit sur lui. Un énorme arbre recouvert d'un chakra orange avait été lancé dans la direction d'un Uzumaki qui périt immédiatement alors que le projectile rasa en même temps tout sur son passage.

La troupe d'intervention se rendit alors compte qu'ils étaient découverts avant même d'arriver sur la cible qui était au centre d'une clairière non naturelle. Celle-ci avait été créée de toute pièce, le sol était complètement dévasté par les résidus de chakra démoniaque et des arbres jonchaient le sol ici et là. Et en son centre se tenait : une seule personne.

Celle-ci portait une armure du début de l'ère Sengoku et avait les cheveux rouge sang ce qui signifiait à quatre-vingt-dix pour cent qu'elle était affiliée au clan Uzumaki.

Pourtant, alors que les membres d'escadron observaient l'individu au centre de la fausse clairière, l'un d'eux fut attaqué sans que les autres ne le remarque. Un être émergea à moitié d'un arbre pour attraper la tête de l'Uchiha qui mourut sur le coup la nuque brisée avant que l'être ne disparaisse comme s'il n'avait jamais été là.

— La cible est seule, dit le chef d'escadron en langage des signes.

Si cette cible était seule, l'escadron avait pour ordre de neutraliser la menace. Alors ils chargèrent de toute part en direction du responsable de tout ce chaos. Cependant en approchant, presque la moitié des shinobi ralentirent leur mouvement avant de s'arrêter complètement en voyant qui était devant eux. Ils avaient reconnu cette personne qu'ils connaissaient bien et qu'ils pensaient disparue.

— Princesse... chuchota un des Uzumaki en voyant le regard de la femme devant lui. Son regard était de glace, meurtrier et elle profita de cette confusion pour lancer une salve de kunaï chargés de chakra orange. Ces projectiles lancés avec force tuèrent aisément trois autres shinobi qui ne réagirent pas à temps à cause de la surprise de voir cette femme devant eux.

00H 10M 00S

Au loin sur la muraille, diverses techniques de Ninjutsu pouvaient être perçues par tout le monde avant de finalement s'arrêter. L'escadron d'intervention avait-il réussi sa mission ? La menace était-elle neutralisée ? Tant de questions qui trouvèrent rapidement réponse quand l'un des shinobi pointa une direction :

— Là-bas !

Au milieu de la route était en train d'apparaître une boule de chakra similaire à celle précédente. Elle fut, au début, petite avant de grossir de plus en plus au fil des secondes.

La sphère devenait encore plus grosse que la précédente avant d'être finalement lancée. L'impensable était en train de se produire : la boule de chakra avait été envoyée en direction de Heiwa même.

— Mon dieu !

— C'est la fin...

— On va tous mourir !

Réalisant cette réalité inévitable, de nombreux cris s'élevèrent parmi la foule entassée sur la muraille. Certains étaient complètement tétanisés par le destin funeste qui allait s'abattre sur eux. De toute manière, comment pourraient-ils éviter une telle attaque destructrice ? Il n'y avait qu'à voir le sillon de plusieurs mètres de profondeur que la sphère créait derrière elle pour imaginer ce que cela allait provoquer lorsqu'elle percuterait la muraille de la cité.

Dans tout ce chaos, alors que l'orbe approchait, Akihiko saisit délicatement la main de Yui avant de la regarder. Pour lui, il n'y avait aucun doute sur le fait que la fin était proche, alors il regarda cette femme qu'il aimait, il voulait s'imprégner de son visage délicat avant de mourir. Il était heureux d'avoir pu au moins connaître ce sentiment-là et il le devait à la seconde chance que lui avait accordée Sakura en le sauvant et en l'emmenant à Heiwa.

Cependant, juste avant que la masse de chakra ne percute la pierre, celle-ci se stoppa net, ou plutôt ralentit brutalement que cela donnait l'impression qu'elle était à l'arrêt. Une multitude de sceaux de Fûinjutsu étaient apparus autour du Bijûdama qui créait un souffle faramineux par le contact des deux techniques.

Qui avait pu réussir un tel exploit ? Reprenant alors leurs esprits et un semblant d'espoir d'être sauvés, tous cherchèrent du regard le responsable et tous purent voir Ashina Uzumaki le bras vers l'avant devant cette masse de chakra. Celui-ci réfléchissait à quoi faire : devait-il renvoyer cette technique vers son créateur ? Non cela risquait de faire d'autres victimes dans les villes et villages voisins.

La laisser percuter Heiwa était hors de question, alors il fit la seule alternative qui lui restait. Il leva son second bras en l'air et haut dans le ciel apparut une multitude de sceaux de Fûinjutsu et tous purent voir la boule de chakra apparaître dans le ciel avant de reprendre sa course en direction de l'atmosphère.

Tous observaient presque religieusement cette masse être envoyée vers le ciel priant pour qu'elle ne retombe pas vers eux. Il était inutile d'être un grand savant pour comprendre que si une telle chose arrivait, personne n'en sortirait vivant de l'impact. Mais il semblait que la technique d'Ashina Uzumaki portait ses fruits car la sphère continuait encore à s'éloigner jusqu'à brutalement imploser dans le ciel. Cela était dû à la différence de température et aux quelques impuretés dans l'air qui déstabilisèrent cette énorme masse de chakra.

Alors que le Bijûdama explosait dans l'atmosphère, tous furent éblouis par l'aveuglante lumière produite par le phénomène. Il y eut d'abord un rayonnement d'une couleur blanche tellement vive que tout le monde eut mal aux yeux, qu'ils soient fermés ou non. Mais cette sensation visuelle très inconfortable ne dura qu'une fraction de seconde avant d'être suivie par la puissance du souffle que provoqua l'implosion de la sphère.

L'air se mit à vibrer avec une telle puissance avant de s'abattre tout aussi violemment que la lumière en direction du sol. La force était telle que tous furent comme écrasés par la pression qu'exerçait le souffle sur la terre : il était impossible d'y résister et tout le monde fut plaqué au sol. La puissance était monstrueuse qu'elle provoqua également des dégâts sur les habitations. Certaines fissures apparurent sur les murs, d'autres constructions beaucoup plus sommaires furent complètement détruites par cet impact invisible.

Enfin, alors que tous étaient non seulement aveuglés et oppressés par cette masse d'air, le bruit arriva enfin à leurs oreilles.

Le son était si sourd et le volume tellement élevé que tous eurent les tympans extrêmement douloureux alors qu'ils subissaient le son de la déflagration. Ils avaient comme l'impression que le bruit ne venait pas de l'extérieur mais de l'intérieur de leur propre corps, comme s'ils étaient eux-mêmes en train d'imploser.

Leur cerveau n'étant pas capable de distinguer à cet instant les sensations toutes aussi extrêmes que chacun pouvait ressentir durant les différentes étapes de cette explosion. Quelques-uns pensèrent tout de même qu'ils avaient échappé à quelque chose de bien plus terrible encore car si les effets de l'explosion dans l'air étaient déjà si violents qu'est-ce que cela aurait été si la sphère s'était finalement écrasée sur eux. Une fois cela passé, tous observèrent avec effroi le ciel qui était désormais d'un rouge flamboyant lié à l'incandescence du chakra dans l'atmosphère. La vision qui s'offrait à eux était proche de ce que certains appelleraient : Apocalypse.

A l'écart de la muraille, deux personnes vêtues de leur tenue de combat, avaient observé chacun des événements. Ils ne pouvaient pas laisser cette attaque continuer et devaient se charger de cette terrible menace qui s'abattait sur la paix qu'ils avaient bâti. Et alors qu'ils s'apprêtaient à se diriger vers le lieu d'où émanait la source de chakra, Madara se tourna subitement vers sa femme.

— Sakura...

— Oui Madara ? Demanda Sakura qui n'avait jamais vu son époux avec ce genre de regard à son encontre.

L'homme fixait son épouse avec une telle intensité et une telle profondeur que cela provoqua une vive émotion chez la jeune femme. L'Uchiha voulait lui transmettre tout l'amour qu'il lui portait. En effet, depuis que Madara avait reconnu le chakra du Kyûbi, il n'avait aucune inquiétude sur sa capacité à se charger de lui car il s'agissait d'un combat comme un autre mais l'Uchiha eut cette pensée qui lui traversa l'esprit : et si ?

L'homme n'était pas du style à avoir de remords et encore moins de regrets, pourtant il décida tout de même de prononcer cette phrase à son épouse. Il n'était pas un romantique et encore moins un sentimentaliste. Il savait que cela serait la toute première fois qu'il le lui dirait avec des mots. Mais il trouvait le moment opportun pour le faire aujourd'hui.

— Je vous aime.

Sakura sentit son cœur s'emballer de joie à l'entente de ces mots. Il l'avait épousée, lui avait fait un enfant, l'avait gâtée, protégée, il l'avait aimée, ça elle n'en avait jamais douté... mais jamais il ne lui avait dit avec des mots.

— Moi aussi je vous aime, répondit en retour Sakura les larmes aux yeux avant de sentir la main chaude de son mari serrer la sienne un court instant.

La réalité du moment reprit le dessus et ils sautèrent dans les airs pour atterrir à plusieurs dizaines de mètres de la muraille.

Ils courraient à toute vitesse en direction de l'ennemi : il ne leur fallut pas longtemps avant de rejoindre le lieu où se tenait leur ennemi. Ils s'arrêtèrent à quelques mètres quand ils l'aperçurent et surtout qu'ils la reconnurent.

Sakura resta aux côtés de son époux, prête à se battre au moindre signe d'attaque de cette personne qu'elle n'aurait jamais pensé un jour rencontrer et encore moins dans de telles circonstances. Mais pourtant, la fleur de cerisier n'était point impressionnée par elle.

— Ohayô Mito, dit Madara en voyant l'héritière du clan Uzumaki devant eux.

— Toi ! Répliqua la fille d'Ashina avec un dédain non dissimulé. Son regard était fermé et ne montrait aucune trace d'amicalité.

Au contraire, de découvrir que Madara Uchiha était devant elle, ne faisait qu'augmenter la haine qu'elle avait pour lui. Il n'avait donc pas péri lors de son combat avec son époux ! Par quel coup du sort avait-il pu y réchapper ! Mais tout s'expliquait alors, tout !

— C'est toi n'est-ce pas ? Toi qui as causé la perte de tous ces innocents ? Cela ne peut être que toi qui as éradiqué mon peuple ainsi que Konoha, affirma-t-elle avec colère et rage.

— Ton peuple ? Au contraire, j'ai sauvé ton peuple, celui-ci est ici à Heiwa... ton père inclus, affirma l'Uchiha toujours d'un ton calme.

Mito fronça les sourcils devant cette phrase, elle ne savait pas s'il disait la vérité. Mais elle était méfiante, après tout Madara Uchiha était réputé pour être un très grand manipulateur. Elle ne pouvait pas se fier à la parole de cet être qui n'avait pas eu de scrupules à rompre le traité de paix qu'il avait signé lors de la création de Konoha. Même si elle venait de tuer sans regrets des propres membres de sa famille, rien ne prouvait que tout le clan avait fait le choix de se joindre à ce traître. Son père ne l'aurait jamais permis quand bien même ils avaient survécu à la destruction de leur village.

— Père aurait préfère mourir sur le champ de bataille que de rejoindre un homme tel que toi, rétorqua Mito en repensant à son père qui haïssait Madara dans le passé.

— Et qui d'après toi aurait pu être capable de contrer ton attaque précédente ? Personne dans le monde vivant n'est aussi compétent que lui en termes de Fûinjutsu, rajouta le brun.

Mito eu une légère hésitation à cet argument, mais elle se refusait à écouter plus longuement cet individu. De toute façon, son camp était choisi depuis longtemps.

— Cela ne change rien...

— Tu sais que se battre n'est pas nécessaire, tenta tout de même Madara.

— Malheureusement si ! Affirma-t-elle vigoureusement, voulant mettre fin à ce dialogue.

— Être une Jinchûriki ne te permettra pas de gagner contre moi, je te rappelle que j'ai contrôlé le Kyûbi lors de mon combat contre ton défunt mari, exposa Madara à la femme devant lui.

— Toujours aussi prétentieux à ce que je vois, siffla-t-elle entre ses dents.

— Peut-être, mais tu es seule Mito, lui rappela Madara pour lui faire comprendre qu'elle avait peu de chance contre lui sachant que Sakura était à ses côtés également.

— Elle n'est pas seule, s'éleva une nouvelle voix derrière l'héritière du clan Uzumaki.

Alors que cette phrase finissait d'être prononcée, une forme apparut derrière la femme aux cheveux rouge avant de se placer à ses côtés. Sakura fut légèrement bouche bée et écarquilla les yeux en voyant la personne qui venait d'apparaître. Elle n'aurait jamais imaginé que cet homme soit présent à cet endroit, en chair et en os.

Madara quant à lui ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en reconnaissant la voix qui venait de s'élever, sourire qu'il garda quand l'individu se positionna aux côtés de la Jinchûriki du Kyûbi.

L'Uchiha trouvait que tout cela prenait à présent une tournure des plus intéressantes.

— Hashirama...

[Bonjour, bonsoir à tous.

Sachez que à partir de maintenant il ne reste que 5 chapitres avant la fin de cette histoire. Tous les chapitres sont déjà écris et corrigés. Habituellement je réponds aux reviews par message privé, mais j'ai reçu un commentaire constructif d'une personne anonyme.

Guest : Tout d'abord merci de prendre le temps de me lire, cela me fait énormément plaisir. Ensuite, pourquoi Sakura et Madara se vouvoient malgré leur rapprochement plus qu'évident ? C'est une forme de respect qu'il y avait dans l'ancien temps (que j'ai vu dans bons nombres d'oeuvres) Le tutoiement entre Ashina et Madara est plus là par insolence.

Ensuite pour ce qui est de Sakura, j'aimerai mettre le contexte. Dans l'oeuvre originale de Masashi Kishimoto, Sakura vit dans un monde en paix et où la seule guerre qu'elle expérimente c'est la Quatrième Grande Guerre Shinobi. Cette guerre-ci était face à un ennemi commun.

Lors de la Première Grande Guerre Shinobi (et Masashi Kishimoto l'a dit lui-même) c'était une guerre remplie de violences, de carnages, de saccages, de pillages, de meurtres, de barbaries, de viols et de bons nombres d'autres choses. Du coup, être plongé dans ce genre d'univers constamment... de voir du sang, des blessés, des gens torturés, des gens tués pour le plaisir... cela change la vision d'un individu. Donc oui, la Sakura que l'on connait de l'oeuvre originale ne pouvait que changer et s'endurcir avec le temps. Bien entendu, on ne réagit pas tous de la même manière : NARUTO en est la preuve ! Mais Sakura n'a pas le mental de Naruto et elle a plus d'intelligence que notre blond préféré.

Autre chose qui a fait que notre fleur de cerisier a changé.

Sakura était prête à quitter Konoha et à devenir Nukenin par amour pour Sasuke en étant une jeune adolescente. / Elle était prête à le rejoindre une fois adolescente par amour pour lui / Elle était encore une fois prêtre à quitter Konoha pour Sasuke à la fin de la Quatrième Grande Guerre Shinobi, alors que celui-ci l'a pratiquement tuée par DEUX FOIS !

Sakura a beau être une femme de caractère, elle est influençable quand il s'agit de sentiments.

Dans tous les couples qui durent sur la durée, inévitablement, il y a en à un qui prend le dessus sur l'autre (caractèriellement j'entends) Et le mari de Sakura n'est autre que Madara : l'être avec le plus de caractère du manga. Chose que vous ne voyez pas, c'est que Madara et Sakura sont pratiquement 24H/24 ensemble, donc Madara lui a parlé, lui a donné sa vision des choses. Et petit à petit en plus des horreurs de la guerre actuelle, Sakura ne peut avec le temps que se dire que Madara a raison. D'une certaine façon, Sakura a un syndrome de Stockholme pour Madara.

Comme j'ai prévenu plus d'une fois, ce n'est pas une histoire gentille. C'est une histoire qui prône la guerre, la violence, la remise en question... et toutes les questions et le but de cette histoire seront révélées dans les prochains chapitres.

Et surtout ! Vous comprendrez tout dans le DERNIER CHAPITRE !

En espérant que cette explication aura changé un minimum ta vision de mon histoire.]