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Chapitre 48
La portière claqua et le blindage de la voiture étouffa tous les bruits en provenance du parking, que ce fussent les cris de son collègue à qui il était en train de voler le véhicule ou les crissements des pneus des autres.
Ne restait plus que les battements sourds de son cœur qui cognait à toute allure. Il verrouilla les portières, glissa la clé sur le contact et força à respirer, la main toujours sur son téléphone.
Focalisant quelques instants sur son rythme cardiaque, il exhala doucement, inspira une profonde goulée d'air. Puis il posa sa main gauche sur le volant pour ne plus la sentir trembler.
Ce n'était pas pareil qu'avec Obito, s'exhorta-t-il. Cette fois, il ne laisserait rien arriver à Itachi. Jamais. Ça n'arriverait pas. Il contracta les mâchoires avec rage, retournant son téléphone dans la main droite et le déverrouillant avec agilité, naviguant dans le répertoire pour passer un dernier appel. Ce n'était pas encore le moment de céder à la panique. Il se vautrerait dans l'inquiétude quand il serait à la maison, avec Itachi serré contre lui, pas avant.
La première tonalité retentit dans son oreille, alors que son collègue tentait de se défaire des menottes avec lesquelles il l'avait attaché au porte-vélos qui se trouvait derrière.
— Résidence Phénix, Asuma à votre écoute ! prononça le gardien.
Le temps qu'il avait mis à décrocher permit à Nagato de contrôler les tremblements de sa voix, à peu près :
— Bonjour Asuma, c'est Nagato Uzumaki. Est-ce qu'Itachi est rentré ?
— Non, il est encore tôt pour qu'il soit déjà de retour, nia le concierge.
Il y eut un silence durant lequel l'officier de police se retint de jurer.
— Il y a un problème ? demanda Asuma.
— Peut-être, répondit Nagato, évasif. Prévenez-moi immédiatement s'il rentre et mettez-le à couvert. Mon suspect est armé, dangereux et fanatique. Ne faites confiance à personne.
— Reçu.
Le ton militaire d'Asuma rassura l'ancien des forces spéciales. Ça, c'était un terrain qu'il connaissait bien. Il raccrocha l'instant d'après, mit le véhicule en route et sortit du parking.
Si Itachi avait quitté Akatsuki Productions et s'il ne répondait pas à son téléphone, cela pouvait signifier deux choses : soit il était en danger immédiat, soit il avait laissé son portable à la maison. Ce ne serait pas la première fois qu'il ne prenait pas son mobile, ayant oublié de le mettre en charge ou l'ayant abandonné dans un endroit aléatoire de l'appartement. La troisième solution – un savant mélange des deux premières – ne vint pas à l'esprit de Nagato.
Le plus simple était de parcourir l'ensemble des endroits où il avait l'habitude d'aller, même quand il flânait au hasard des rues de la ville : Itachi pouvait être passé voir Naruto, avoir souhaité acheter un énième polar – sans avoir conscience qu'il était présentement le protagoniste d'un thriller un peu trop haletant de l'avis de Nagato – ou il pouvait s'être rendu dans son sex-shop préféré pour se tenir au courant des nouveautés.
Nagato tourna le volant pour orienter la voiture en direction de l'agence immobilière, plus proche du commissariat que les autres boutiques, hésitant à faire claironner le gyrophare.
Il ne le fit finalement pas, reprenant le fil de ses réflexions, se contraignant à ne surtout pas se rappeler de l'odeur âpre de la poussière qu'il avait respirée, des battements sourds de son cœur contre ses tempes et de l'horreur fulgurante quand il avait découvert le corps d'Obito.
Cela n'arriverait pas à Itachi. Il ne permettrait pas une telle chose.
Le trajet jusqu'à Kagemane Immobilier se fit dans le silence : il avait jeté son portable à la place du mort, ignoré les appels sur la radio du véhicule de patrouille, la mettant en sourdine pour ne plus entendre le quartier général demander à l'agent Kamano de faire demi-tour et de revenir au commissariat.
La voiture fut garée en vrac devant l'agence et il passa la porte, saluant à peine Shikamaru Nara qui essaya pourtant de l'empêcher d'entrer dans le bureau de Naruto : ce dernier était actuellement en rendez-vous. Le plus jeune des Uzumaki sursauta vivement quand Nagato poussa le battant, ignorant la cliente qui avait l'air outré.
— Est-ce que vous avez vu Itachi aujourd'hui ? demanda-t-il avec empressement.
Le blond secoua la tête, sourcils froncés, visiblement alerté par la peur qui suintait dans la voix de Nagato.
— Non, je ne l'ai pas vu depuis un long moment… Cherchez du côté de la librairie Myoboku, informa Naruto.
Il tenta d'être le plus précis possible sur les habitudes de son client préféré. Il était évident que Nagato ne se mettrait jamais dans un tel état s'il n'arrivait pas quelque chose de grave.
Un instant, Naruto se figura que le père d'Itachi l'avait retrouvé et l'avait conduit de force sur le domaine Uchiha, comme il avait menacé de le faire et il écarta l'idée, se forçant à être rapide et concis :
— Il y a aussi une petite boutique gérée par un couple, près de la gare. Avec des vitres teintées et une enseigne clignotante rose. Elle est plus près d'ici que la librairie.
— Merci !
À peine Nagato eut-il prononcé ce mot qu'il était déjà de nouveau à l'extérieur, se jetant au volant, apercevant dans sa marche arrière le rideau du bureau de Naruto qui s'écartait et observait la voiture reprendre sa course.
La boutique à laquelle il faisait référence était le sex-shop où Itachi avait ses habitudes. Il lui en parlait souvent à demi-mot, expliquant qu'il connaissait les gérants depuis son arrivée ici, qu'il avait hésité à travailler pour eux un moment, mais qu'il avait préféré le X, bien entendu.
Nagato s'en était offusqué, d'ailleurs : « Tu voulais travailler comme lap-dancer ? » et Itachi avait ri : « Non, comme vendeur, que vas-tu chercher, encore ? Je suis très mauvais en lap-dance, je n'ai aucun sens du rythme… »
Secouant la tête, il accéléra encore un peu plus, flirtant avec l'excès de vitesse. Par bonheur, si les radars détectaient une plaque de la police, ils ignoraient l'infraction et passaient à la voiture suivante. Il roula un long moment, s'agaçant de l'enfilade de feux de circulation dans le centre-ville, puis des piétons qui traversaient n'importe où, hésita encore à enclencher le gyrophare et ne le fit pas.
La voiture monta le trottoir avec aisance, il en sortit avec précipitation et il franchit la porte de cette boutique dans laquelle il n'aurait probablement jamais mis les pieds en d'autres circonstances.
À vrai dire, il s'était attendu à autre chose. Une lumière moins chaleureuse, une odeur peut-être un peu rance, mais ce qu'il avait sous les yeux contrastait avec tout ce qu'il avait pu imaginer : les étals étaient propres, un effluve de citron désinfectant flottait dans l'air, les marchandises étaient rangées avec soin, parfaitement organisées.
Derrière le comptoir se trouvait un couple – Shinko et Tenma, devina-t-il – dont il s'approcha rapidement, les saluant d'un hochement de tête.
— Est-ce que vous avez vu Tsuki, aujourd'hui ?
Ils échangèrent un regard méfiant et Nagato roula des yeux.
— Je suis son colocataire, pas un fan dégénéré, bon sang !
— Prouvez-le.
D'ordinaire, il aurait apprécié la prudence des deux jeunes gens qui ne voulaient pas communiquer d'informations personnelles sans être certains d'avoir affaire à quelqu'un de digne de confiance.
Cependant, clairement, il ne savait pas quelles informations avaient eu ses fans et lesquelles relevaient trop de la sphère privée – des scoops dont il serait le seul dépositaire et qu'il devait conserver précieusement.
— Il est myope, lança-t-il le plus vite possible. Ça, je ne pense pas que sa communauté soit au courant, il sort rarement en public avec ses lunettes. Quoi d'autre ? C'est un fan de polar. Je dois avoir des photos de lui sur mon téléphone, aussi, certaines prises avec ma fille et je n'ai pas mon téléphone sur moi, je l'ai laissé dans la voiture. Je suis vraiment bête à manger du foin !
— Et elle s'appelle comment, votre fille ? grimaça l'homme – Tenma.
— Mikan, répondit instinctivement Nagato sans vraiment voir le rapport.
Shinko hocha la tête et ses deux tresses gigotèrent en rythme.
— Ouais, c'est bien le prénom de la fille du coloc de Tsuki, confirma-t-elle. Vous devez être Nagato, alors.
Elle soupira.
— Non, on ne l'a pas vu, aujourd'hui. Il nous avait dit qu'il essaierait de passer, pour qu'on lui donne les heures où on est pas trop envahi de monde – savez bien, il tient à sa tranquillité. Mais il s'est pas montré.
Tenma s'agita aussi, un peu agacé.
— On a une de ses commandes qui est arrivée, vous pourrez le prévenir ?
Nagato s'éloignait déjà, conscient d'être d'une impolitesse crasse, mais jugeant que ça n'avait pas la moindre importance.
— Oui, je lui dirai si j'y pense, lança-t-il en s'extirpant de cette boutique de l'horreur.
Il jura longuement en trottinant jusqu'à la voiture dans laquelle il s'engouffra avant de partir en direction de la librairie.
Mieux que quiconque, il savait que dans ce genre de cas, chaque minute comptait et que de chacune d'elle dépendait la survie de la personne manquante. Bien entendu, n'importe quel flic à l'accueil du commissariat aurait dit que c'était beaucoup trop tôt pour parler de disparition, mais lui en avait la conviction, petit à petit. Danzô l'avait devancé. Danzô avait anticipé ses mouvements. Peut-être avait-il sous-estimé la paranoïa du vieux prêtre, en pénétrant chez lui et peut-être avait-il laissé des traces.
Il ne gardait pour lui que ces deux certitudes : Itachi était à présent entre ses griffes. Et c'était de sa faute, encore.
Serrant les mâchoires, il jeta le véhicule dans la circulation, n'hésitant pas, cette fois-ci, à user du gyrophare pour se frayer un chemin jusqu'à la librairie.
Le vieux Fukasaku fut un peu plus utile pour le renseigner : Itachi était apparemment passé à la librairie une heure trente plus tôt, peut-être deux heures. Il avait précommandé un ouvrage, ainsi qu'une bande dessinée adaptant les aventures de l'inspecteur Nobody, puis il était sorti les mains étrangement vides, marmonnant à propos d'un cadeau à faire à quelqu'un qui lui était cher, mais ne trouvant pas satisfaction parmi l'immense collection des lieux, signala le libraire d'un air vexé.
— Savez-vous dans quelle direction il est parti ? supplia Nagato avec un peu de désespoir dans la voix.
Une ou deux heures de décalage, c'était trop. Itachi pouvait être absolument n'importe où. Le vieil homme secoua la tête et Nagato sentit ses épaules s'affaisser. Il le remercia tout de même pour le temps qu'il avait pris à lui répondre, puis il tourna les talons. Quand il arrive sur le seuil, il s'orienta de nouveau vers le vieux libraire.
— À tout hasard, vous n'auriez pas vu un prêtre, également ?
— Oh si, confirma Fukasaku. Il est venu aujourd'hui, à peu près dans la même période, directement vers le rayon des religions. Il est sorti quelques minutes après Itachi, je crois. Sans rien acheter, grogna le commerçant.
Nagato n'écouta pas la fin du discours et sortit de la boutique le plus rapidement possible. Se réinstallant au volant, il refusa une fois de plus à céder à la panique – plus tard, à la maison, quand il aurait Itachi dans ses bras et la conviction que tout va bien. Puisque suivre Itachi n'avait servi à rien, il pouvait tout aussi bien essayer de se concentrer sur le vieux prêtre.
— Je suis un fanatique religieux, récapitula-t-il. Je me découvre soudainement un attrait pour un homme en particulier, qui est acteur de X. Je suis persuadé que c'est le Diable et j'ai tout mis en place pour pratiquer un exorcisme. Où est-ce que je fais ça ?
Il ferma brutalement les yeux quand il se rendit compte de l'évidence. Bien entendu que, pensant agir avec l'aval de son dieu, Danzô se rendrait à un endroit où il a des facilités à communier avec.
S'il devait chercher quelque part, il devait commencer par l'église.
Dans le fourgon d'intervention, le seul son qu'il était possible de percevoir était une chanson diffusée en bruit de fond par le poste radio qui crachotait l'air d'une musique pop à succès, racontant l'histoire d'un adultère. Yahiko était trop fatigué pour être mal à l'aise. D'ordinaire, quand il entendait ce genre de chansons, il avait tendance à changer de station, se sentant vraiment comme le dernier des connards, mais cette fois-ci, il n'en fit rien. Il jeta un regard à Mui qui conduisait, puis au reste de son équipe par le rétroviseur.
Tous avaient l'air aussi découragés que lui. L'intervention n'avait malheureusement pas donné les résultats qu'ils espéraient et ils en venaient à penser que jamais cette enquête n'aboutirait, qu'ils allaient tous passer leur carrière à courir après un fantôme. Derrière, Kie se trémoussa un peu et Yahiko guetta ses gestes, se demandant si, finalement, ce n'était pas lui qui avait raison de vouloir changer de service. Avoir si peu de résultats était à chaque fois un nouveau coup au moral.
Le lieutenant soupira et coupa finalement la chanson, s'attirant un regard moqueur de Mui. Kakashi l'avertit d'une œillade froide que ce n'était clairement pas le moment de faire le moindre commentaire et le chauffeur du fourgon obéit, pour une fois.
— La prochaine fois sera la bonne, lança Tenzô longtemps après.
Personne n'y croyait vraiment, mais se raccrocher à cette idée permit à Yahiko d'esquisser un sourire. Il se trouva vieux l'espace d'un moment, quand il vit son reflet. Le communicateur avec le QG grésilla un instant sur un « Agent Kamano, faites demi-tour » auquel ils ne prêtèrent qu'une attention distraite, absolument pas concernés par le message. C'était une fréquence sur laquelle des informations générales circulaient, l'agent Kamano allait changer de canal pour répondre et le reste ne les regardait pas.
— Oui, confirma Kakashi avec plus de fougue qu'il n'en ressentait vraiment. On se rapproche, mine de rien, c'est pas passé loin, cette fois.
— Vous voulez pas qu'on charrie le chef, plutôt ? interrompit Mui. Non parce qu'on va déjà bouffer les conséquences de cet échec avec le commissaire, autant profiter de ces quelques minutes de répit pour parler d'autre chose.
Avec un jappement à moitié agacé, Yahiko approuva.
— Si ça peut te faire plaisir, sur quoi tu veux vanner ?
— T'as encore coupé « Dilemme Nocturne », annonça Kie en fermant les yeux. Donc il est peut-être temps qu'on évoque ce qu'il s'est passé avec Nagato.
Mui se trémoussa, Yahiko humecta ses lèvres. Kakashi et Tenzô échangèrent un regard rapide. Si personne ne prenait parti, ça ne les empêchait pas de penser.
— Ok, céda Yahiko, je vous écoute, vu qu'apparemment, tout le monde a un avis à donner sur ma vie privée.
Un silence glissa dans l'habitacle, mais rapidement brisé.
— Clairement, moi, je pense que tu es une ordure, ponctua Kie sans se faire prier. Nagato était un lieutenant excellent qui en a vu de toutes les couleurs et il méritait pas ça. T'as pas juste couché avec sa nana, quoi, tu l'as fait juste après qu'il a vu Obito mourir sous ses yeux. Et tu savais tout ça. Tu savais combien ça lui faisait mal. Donc ouais, t'es une sombre merde.
— Bah j'sais pas, renchérit Mui, elle était d'accord aussi, donc bon, y a pas eu crime. En vrai, j'aurais plutôt tendance à la blâmer, elle, si j'étais Nagato.
— J'ai pas dit qu'elle était toute blanche, répondit Kie. Personne m'a demandé mon avis sur elle, j'exprime seulement ce que je pense de mon supérieur. Alors, bien sûr, ça m'empêchera pas de bien faire mon job, mais je n'ai aucune confiance en toi. Quelqu'un capable de trahir son frère d'armes de cette façon, on sait pas ce qu'il peut faire à quelqu'un de moins important. Dès que Nagato a sa promotion, je demande ma mut' à la financière.
La nouvelle ne choqua personne, bien entendu. Yahiko accusa le coup. Bien sûr, il ne s'attendait pas à recevoir des éloges de la part de ses hommes et les rumeurs couraient vite. Il déglutit, serra le poing pour en masquer les tremblements.
Il avait bossé dur sur l'enquête pour sauver Itachi du fou furieux qui voulait le descendre. Ça, ça allait probablement aider, avec Nagato, non ? Il n'espérait pas un retour immédiat d'amitié, mais au moins, peut-être qu'il lui reparlerait un peu ?
Bien sûr, il n'avait pas consacré du temps à cette enquête uniquement pour cette raison, c'était aussi son devoir de protéger les civils qui ne pouvaient pas se défendre seuls. C'était leur mantra depuis l'école de police, la promesse qu'ils s'étaient faite : aider la population à vivre en sécurité, sans tenir compte d'autres paramètres que celui d'un droit à la paix pour tous. Mais tout de même, s'il pouvait avoir un retour, même infime, à leur ancienne amitié…
Il jeta un regard sur les autres.
— Kakashi, Tenzô, un avis à donner ?
Tenzô secoua la tête.
— Non. Pas mon problème. Suis pas à la brigade des mœurs.
— Pareil, confirma Kakashi. C'est pas propre, clairement, mais je ne suis pas ton ami, je ne suis pas là pour te donner mon avis. Ceci dit…
Il se tut, fronçant les sourcils, quand le véhicule s'engagea dans le parking souterrain du commissariat. Dans un coin relativement à couvert, un agent menotté à un porte-vélo se débattait pour tenter de se défaire, braillant comme il le pouvait pour attirer l'attention, sans grand succès.
— Qu'est-ce que…
Oubliant tous les échanges belliqueux qu'ils venaient d'avoir, Kie et Yahiko s'entre-regardèrent, perplexes. Mui arrêta le véhicule et Yahiko – suivi de Kakashi – s'arracha au fourgon pour rejoindre l'agent.
— Enfin, s'écria Kamano, détachez-moi, s'il vous plaît, lieutenant !
— Que s'est-il passé ?
— C'est l'inspecteur Uzumaki, ce con, jura l'agent Kamano. Il a jailli de nulle part, m'a menotté ici et s'est barré avec ma voiture de patrouille !
— Quoi ? Mais pourquoi ?
L'agent massa ses poignets endoloris fraîchement libérés en contemplant Yahiko avec la plus grande incompréhension.
— Mais j'en sais rien, moi, bougonna Kamano, je serais pas attaché à un poteau s'il m'avait dit un truc, enfin !
La fatigue plomba encore plus les épaules de Yahiko, accordant le point au bleu saucissonné au porte-vélo. Quand Kakashi marmonna à son oreille « il doit avoir ferré son suspect, tu sais, le prêtre », il grogna.
— Ouais, ça se tient. C'est quoi ton numéro de plaque ?
— AG 253 KDO, informa Kamano.
Aussitôt, Kakashi remonta dans le fourgon, à la place du lieutenant pour taper le numéro sur l'ordinateur de bord. Quasiment immédiatement, l'engin retourna les informations de traçage localisant le véhicule. Le bras droit de Yahiko revint vers lui en hochant la tête.
— Je l'ai.
— Ok, les gars ! scanda Yahiko en contemplant ses hommes qui s'étaient approchés de la scène. Voilà ce qu'on va faire : Kakashi, tu restes ici avec Kie, apporte ton soutien à l'agent.
Le message sous-entendu signifiait clairement que Kakashi devrait se charger de convaincre l'agent Kamano de quelle version des faits il fallait donner au commissaire pour éviter que Nagato eût trop de problèmes.
— Pendant ce temps, Mui, Tenzô et moi on le prend en chasse. Compris ?
« Oui, chef ! » résonna dans le parking souterrain.
Il suffit dès lors à Yahiko de prononcer « Rompez ! » pour que chacun se mît à son poste avec détermination. Le moteur rugit et Mui lança le véhicule en direction du point représentant la voiture volée par Nagato.
À bientôt !
