Bonjour, bonsoir !
Après une longue pause, je vous ai écrit ce chapitre dans l'espérance qu'il soit le premier d'une longue série. Je n'ai aucun chapitre d'avance sur la fic. Alors je ne peux promettre une date pour la prochaine publication. Je vous promets toutefois que j'ai un plan au minimum jusqu'à la fin de l'année 3.
Je vous souhaite une excellente lecture et j'espère à bientôt.
Chapitre 48 : La Vérité et un Gamin Placé
Harry regardait un peu autour de lui dans la Grande Salle et avisait tous les regards étranges dans sa direction, les sourcils froncés.
'Qu'est-ce qui se passe à ton avis ?' demanda-t-il à sa mère.
'Aucune idée, mon chéri. Les adolescents sont de vraies commères…'
Il se tourna vers Daphnée et Tracey qui mangeaient de plus en plus en sa compagnie et leur posa la question.
« Tu n'as pas vu la Gazette ce matin ? » demanda la seconde.
« Euh … non ? Pourquoi ? Je devrais ? »
« Ben … cela dit que tu es le fils de Snape, » fit remarquer Daphnée. « Officiellement. »
« … »
« C'est vrai que maintenant que c'est dans le journal, c'est évident que tu ressembles à Snape, » continua Tracey. « Je n'arrive pas à croire que je n'avais jamais remarquée la ressemblance avant. »
« Ouais … enfin… Cela ne change pas grand-chose… Je reste la même personne. »
« Oui mais maintenant tu es un Snape et plus un Potter. Tu vas être le chouchou. »
« Ca c'est pas encore garanti, » rit Harry alors qu'il jetait un œil à la table des professeurs. « Mais c'est vrai que cela me ferait plaisir. Je n'ai jamais eu vraiment un parent qui s'occupe réellement de moi. Enfin… à part Sirius, mais lui c'est mon parrain. »
« Donc, tu es doublement lié à Malfoy. »
« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Eh bien, » expliqua Daphnée en rajustant sa pince dans ses cheveux bruns. « On sait de source sûre que la mère de Malfoy est une Black et comme tu nous as dit il y a environ deux semaines que Snape était son parrain… Du coup tu es doublement lié à Malfoy. Par ton père et par les Black. »
« Double raison de vraiment faire en sorte que la guerre se termine entre nous. »
« Vous n'êtes pas dans un cessez-le-feu ? »
« Cela ne signifie pas que la guerre est terminée encore, » répliqua Harry avec un sourire. « Mais le professeur Snape, enfin… mon père voudrait qu'on s'entende Malfoy et moi, cela lui évitera de devoir choisir. »
« Et il choisirait qui ? »
« Il a dit qu'il me choisirait parce que je suis son fils. »
« Mais tu n'y crois pas, c'est ça ? »
« Je n'ai pas dit ça. »
« Mais tu l'as pensé. »
« Même pas. Disons que tout est encore nouveau et se chamboule. Même si je savais depuis longtemps qu'il était mon père, il m'a détesté pendant longtemps parce qu'il me pensait être le fils de son pire ennemi. »
« Qu'est-ce qui se passait entre eux pour qu'il te déteste à ce point ? »
« Disons que c'était pire qu'entre Malfoy et moi … Surtout quand on considère le côté mauvais farceur de James Potter et ses amis… Je ne vais pas en raconter davantage. Il n'aimerait pas que j'en parle. Et d'ailleurs, les deux autres personnes encore responsables de son calvaire ne doivent pas être très fiers de leurs conneries d'adolescent non plus… »
Les jeunes filles acceptèrent son explication et la discussion tourna sur le devoir de sortilèges.
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Severus était assis à son bureau et avisait le courrier moldu qui lui était parvenu via le Conseiller-Gobelin qui s'occupait autrefois de Lily. Avec l'attaque en justice des Dursley, ces derniers avaient été condamnés à un certain nombre d'années en prison. Rien que Pétunia y allait pour minimum trois ans pour être essentiellement complice même si elle n'était pas tout à fait innocente dans les maltraitances d'Harry. La sœur de son mari aussi allait en prison pour quelques années. Il n'y avait donc plus personne pour s'occuper de Dudley Dursley.
Le Maître des Potions était tenté de le placer dans un orphelinat. Ce n'était qu'un Moldu, un délinquant qui plus est, et lui était un sorcier. Il ne pourrait pour ainsi dire pas s'occuper de lui.
Mais plus il étudiait les documents, plus il réfléchissait à ce que ferait Lily à sa place. Cela restait malgré tout de la famille, son neveu à elle. Il ne pouvait pas être sans cœur même si les Dursley le méritaient sûrement pour avoir étés sans pitié avec Harry durant toutes ces années.
Quelques coups frappés à sa porte le tirèrent de ses réflexions et il invita la personne à entrer.
« Qu'y a-t-il, Harry ? » fit-il en voyant son fils entrer dans son bureau.
« Hmmm… Avant que tout ceci se passe, Sirius m'a envoyé une lettre quand il a été déclaré innocent. Et il m'en a renvoyé une pour demander confirmation maintenant que je suis officiellement ton fils… »
« C'est-à-dire ? »
« Il voudrait savoir si je vais chez lui pendant les vacances de Noël… »
Severus se laissa aller contre le dossier de son siège en soupirant.
« Tu veux y aller ? »
« J'aime bien Sirius, » avoua Harry. « J'ai passé un super été avec lui, malgré les vadrouilles et les détraqueurs. C'est mon parrain. »
« Je sais mais je ne l'apprécie pas. »
« Oui, je sais. Il m'a d'ailleurs demandé de t'inviter pour le réveillon. »
« Quand bien même je voudrais, je ne peux pas, je suis directeur de maison. Je dois rester à Poudlard pour m'assurer que tes camarades ne fassent pas de bêtises. »
« Et si tu venais quelques heures le lendemain ? Comme ça je t'attends pour ouvrir mes cadeaux. »
« C'est ce que tu veux ? »
« Eh bien, tu es mon père et j'attends ça depuis des années, alors oui ! Et au vu de la situation, vous pourriez tenter de trouver un terrain d'entente, Remus, Sirius et toi. A défaut de pouvoir faire vraiment la paix, ce sera déjà ça. Pour moi ? » Harry vint s'appuyer sur le bureau. « Et puis, si je dois faire des efforts avec Malfoy, tu peux en faire aussi avec les deux derniers Maraudeurs... »
« Vous osez user de mes propres armes contre moi, jeune homme ? » fit Severus en refermant la lettre de Gringott's pour la garder dissimulée au regard de son fils.
« Je ne suis pas ton fils pour rien, » rétorqua le Survivant avec un sourire en coin.
« Et qu'en pense ta mère ? »
« Elle aime bien Sirius et Remus. C'est même elle qui a défendu Sirius bec et ongles et m'a poussé à rester auprès de lui quand je l'ai vu à Privet Drive. Même si en soi, ils ont eu des actions répréhensibles quand ils étaient adolescents, Sirius et Remus restent des hommes biens. Elle a confiance en eux deux. »
Le Maître des Potions inspira profondément.
« Très bien, » dit-il un peu à contrecoeur. « Tu peux y aller. Et je viendrais le jour de Noël. »
« Super ! »
Harry fit le tour du bureau pour faire une étreinte affectueuse à son père. Severus la lui rendit encore un peu maladroitement.
L'adolescent se redressa ensuite avec un visage assez sérieux.
« Il y a maman qui demande ce qu'il se passe avec Gringott's, » dit-il en lui montrant la lettre.
« Rien d'important, » rassura le père en posant une main sur la lettre. « Juste un petit souci que je vais régler rapidement cet après-midi. »
« Oh … D'accord. »
« Tu voulais autre chose ? »
« Hmmm… Non. Juste … on t'aime, Papa. »
« Je vous aime aussi. Tous les deux. »
Harry sortit avec un sourire de son bureau et partit faire Merlin seul savait quoi avec ses amis. Dessins, musique, devoirs. Severus était juste presque certain que ce ne serait pas une bêtise.
Il retourna au problème concernant le jeune Dudley Dursley et soupira. Il se leva et attira à lui sa cape de voyage qu'il transforma en une veste moldue et il passa par la cheminée pour rentrer chez lui et de là se rendre dans le monde moldu. Il avait quelques démarches à faire et notamment récupérer l'adolescent au centre d'accueil pour le déposer à Saint-Brutus par la voie moldue. Cela serait une longue journée …
Quand il arriva sur place, il salua les assistantes sociales.
« Je vous souhaite du courage avec lui, » fit l'une d'elle, plus que ravie de se débarrasser de l'enfant.
« Si je peux m'en sortir dans une classe pleine d'étudiants, je pense pouvoir m'en sortir avec un seul, » rassura-t-il d'une voix calme.
« En espérant que vous puissiez rectifier l'éducation qu'il a reçue de ses parents… »
Severus hocha la tête et se présenta devant le jeune Dudley Dursley.
« Vous voulez quoi ? » demanda le garçon sur un ton grossier.
« Mr Dursley, je serai dorénavant votre tuteur pour les prochaines années, le temps que votre mère sorte de prison et qu'elle obtienne à nouveau votre garde. »
« Et qui êtes-vous ? »
« Severus Snape, l'ex-mari de votre tante. Suivez-moi. »
« Ma tante ? La mère de Potter ? »
« On ne peut rien vous cacher, Mr Dursley. Maintenant suivez-moi. Nous avons une longue route à faire. »
« Et pourquoi je devrais vous suivre ? Je ne vous connais pas et mon père m'a toujours dit de ne pas suivre les personnes comme Potter. Vous n'êtes que des … »
« Je ne vous suggère pas de terminer votre phrase, Mr Dursley. Par ailleurs, je vous prierai de dire 'monsieur' quand vous vous adressez à moi. Votre cousin s'en est déjà plus d'une fois mordu les doigts de m'énerver alors qu'il n'était que mon élève. J'avais une certaine limite à ne pas dépasser, limite que je n'ai pas au même niveau avec vous. Suivez. Moi. Dernière fois que je le demande. »
« Ou quoi ? »
« Je vous forcerai. »
« J'aimerais bien savoir comment, » ricana le gamin avec un petit air supérieur. « Je dois bien faire le triple de votre poids. Vous ne pourrez pas me forcer à bouger si je ne le veux pas. »
Le Maître des Potions se rapprocha du jeune Dursley et l'attrapa par le poignet avant de se pencher à son oreille.
« Trois fois plus lourd que moi ? Un simple sort d'allègement et je vous rends plus léger qu'une plume. Voulez-vous vraiment vous envoler ? Je vous préviens, je suis incapable de vous rattraper si vous êtes malencontreusement emporté par le vent. Je suis plus que médiocre sur un balai. Alors choisissez. Vous venez de votre propre chef ou je vous allège au risque de vous perdre au gré du vent ? »
Dudley déglutit. Il n'arrivait pas à déterminer si c'était l'homme dans sa façon de parler et de susurrer ses menaces à son oreille, ou bien le fait qu'il était un sorcier ou … il n'arrivait même plus vraiment à réfléchir jusque-là – il ne fallait pas trop en demander à son esprit non plus ! – il accepta de suivre Severus sans plus de contestations, tenant sa valise en main.
« Où m'emmenez-vous ? » demanda-t-il une fois dans la rue. « Monsieur, » s'empressa-t-il d'ajouter en avisant le regard noir de son dorénavant tuteur.
« Dans votre nouvelle école. Comme vous l'avez compris, je ne suis pas vraiment de votre monde. Mes connaissances sont limitées. Toutefois, il m'a été fortement conseillé de vous envoyer à Saint-Brutus. C'est là que nous allons, » termina-t-il en faisant signe à un taxi.
Le véhicule s'arrêta juste devant lui et il y fit monter le gamin devant lui avant de pénétrer lui-même à l'intérieur en réprimant une grimace. Il détestait les transports moldus.
« Pourquoi Saint-Brutus ? Ce sont des personnes comme Potter qui devraient y être ! Moi je suis une personne bien élevée et normale. »
« Normale, peut-être, » convint Severus, le ton un peu sec. « Quoique, tout dépend où se situe la norme. C'est une variable des plus intéressantes… Mais même sans me référer aux propos de votre cousin, je peux d'ores et déjà affirmer que vous êtes tout sauf bien élevé. Un garçon bien élevé ne poursuit pas un autre juste pour le plaisir de le ruer de coups. »
« C'est juste la chasse au monstre. »
« Harry n'est pas un monstre. Il est mon fils. Et si vous avez le malheur de lui faire du mal, je vous punirai très sévèrement, Mr Dursley, me suis-je bien fait comprendre ? »
« Potter … votre fils ? Mais … je croyais qu'il était mort … assassiné ou un truc du genre avec sa mère… »
« Les choses sont bien plus compliquées que cela mais il ne vous est pas nécessaire de les comprendre. Harry est mon fils. Vous êtes le neveu de mon ex-femme. Lily n'étant plus là pour pouvoir s'occuper de vous en l'absence de votre mère, cette tâche me revient. Et je m'en acquitterai que vous le vouliez ou non. »
« En me mettant dans la pire école du pays ! »
« Cette école est un institut pour les délinquants violents dans votre genre, Mr Dursley. Vous pourrez y apprendre à vous contrôler et qui sait trouver votre avenir dans les matières qu'ils proposent. Vous avez un certain nombre de choix pour ce qui est de leurs options. Vous trouverez certainement quelque chose à votre convenance. »
« Vous me mettez en pension. »
« Votre cousin est également en pension dans son école. Il ne fait pas autant de simagrées. Vu ce qu'il s'est passé à Poudlard ces trois dernières années, il pourrait pourtant avoir de quoi se plaindre… Sa vie n'est pas facile. »
Le reste du trajet se déroula dans un silence relativement tendu. Du moins pour le gamin. Severus se complaisait dans le calme. Cela lui faisait un peu de bien. Quand ils arrivèrent enfin à destination, il paya le chauffeur et conduisit le garçon à l'intérieur du collège.
« Et maintenant ? » demanda Dudley. « Monsieur ? »
« Vous restez ici. »
« Et à la fin de l'année ? »
« Je viendrai vous chercher. »
« Et Potter ? »
« Il se nomme dorénavant Harry Snape mais il sera là également. Et vous vous réconcilierez avec votre cousin. »
« Je ne suis pas prêt à faire ami-ami avec des monstres comme vous ! »
« Je vous apprendrai à quitter la vision étriquée et faussée de vos parents. En attendant, apprenez vos leçons ainsi que le savoir-vivre. Je reviendrai vous chercher en fin d'année. »
Il partit, sans pouvoir faire son tourbillon de cape malheureusement – il adorait l'effet qu'il faisait avec et déplorait le manque de style des habits moldus - et repartit pour Poudlard, cette fois-ci utilisant la voie sorcière une fois qu'il trouva un endroit discret pour transplaner.
