Point de vue : Mia

J'attendais sagement Charlie. J'étais stressée de savoir ce qu'il me voulait car je me doutais que le sujet avait tout à voir avec Harry. Et je le voyais au bout de quelques minutes d'attente arriver, s'approcher et me sourire avant de me faire la bise et s'installer en face de moi. Cet accueil chaleureux me rassurait, autant que les banalités que nous avions commencé à échanger. J'attendais patiemment que Charlie entre dans le vif du sujet mais il ne le faisait pas, ni à l'apéritif, ni à l'entrée. Mais il s'y attaquait, maintenant, au moment du plat.

"Tu vas à Paris ce weekend pour l'anniversaire de Théo ?"

"Oui...pourquoi toi aussi ?".

"Oui. Et Harry aussi ?", j'avais redouté sa réponse et je commençais à perdre légèrement l'appétit en imaginant ce repas en présence de Harry et de lui.

"Ahein", je n'étais pas capable de plus, je perdais tout mon courage à cette perspective et je le regardais se moquer de mon manque d'éloquence.

"Il va falloir que tu te détendes", je le toisais sévèrement mais toujours sans répondre parce que je trouvais sa remarque parfaitement inappropriée. Il le remarquait et se dépêchait de corriger avec un air faussement intimidé et effrayé.

"Pardon, il va vraiment falloir qu'ON se détende...parce que Catherine sera là aussi", et les couverts me tombaient littéralement des mains à cette révélation. J'avais commencé à me liquéfier rien qu'en nous imaginant tous les trois mais c'était encore plus terrible de nous imaginer tous les quatre. Ma bouche s'était ouverte sous le choc et je subissais le rire moqueur de Charlie qui s'amusait visiblement beaucoup de ma paralysie.

"Je te fais rire ?"

"Oui, parce que c'est à peu près la réaction que j'ai eu quand Théo me l'a annoncé. Ne t'inquiète pas, le sentiment est réciproque. Et c'est pour ça que je voulais qu'on se voit ce soir", j'avais fait l'effort de refermer ma bouche, j'essayais de trouver un nouveau confort sur mon assise et une nouvelle contenance pour traiter le sujet courageusement avec Charlie.

"Et comment Catherine a réagi à cette information ?"

"Beaucoup mieux que nous. Je pense qu'elle est rassurée de te voir venir avec Harry", j'étais incapable de verbaliser mon sentiment en ce moment. Je me contentais de soupirer, de grimacer et d'enchaîner les onomatopées. Je voyais Charlie toujours aussi amusé en face de moi.

"Grand bien lui fasse mais je vais annuler, il n'y a plus de pression, ne t'inquiète pas"

"Ne fais pas ça...Théo y tient vraiment…",

"Ce n'est pas grave, on trouvera le moyen de se faire pardonner, il s'en remettra"

"Et j'y tiens aussi, Mia", je fronçais les sourcils, j'étais sceptique à cet aveu, j'attendais qu'il se mette à rire encore une fois mais je le voyais devenir très sérieux et je l'écoutais poursuivre.

"Vous me manquez. Tu me manques. Harry me manque. Mes moments avec Théo et lui me manquent. Et nos moments ensemble avec Julia aussi. Donc oui, c'est une soirée potentiellement casse-gueule mais c'est aussi notre chance de tirer un trait définitivement sur toutes les tensions", mon cœur se réchauffait inévitablement après cet aveu mais j'essayais de noyer le poisson et mon émotion derrière un trait d'humour.

"Potentiellement casse-gueule ? C'est un bel euphémisme, Charlie", mais il ne se laissait pas détourner, il continuait avec autant de sérieux.

"C'est notre dernière étape. Et je préfère tenter plutôt que de revivre un weekend comme le dernier, à me morfondre et vous regarder profiter sans moi", si son objectif était de m'attendrir ou de me culpabiliser, c'était réussi. Je ne trouvais rien à redire après ça. Je réfléchissais quand même un peu et je cherchais un moyen de prendre du recul et mieux accepter l'idée.

"Très bien, mais seulement si tu promets de ne pas la laisser m'arracher la tête et de me protéger…?", je regardais Charlie rire mais je le sentais poursuivre avec une légère d'amertume dans sa voix.

"Non, ça, ça a toujours été la mission de Harry et je suppose que tu pourras encore plus compter sur lui maintenant…", je baissais les yeux de malaise à ce pic imprévu mais je l'entendais reprendre rapidement après ça.

"Mais ce ne sera certainement pas nécessaire. Je t'assure que Catherine digère bien le sujet", je pouffais de rire moqueusement et je rebondissais habilement sur le fond de la conversation.

"Que tu crois...C'est un truc de femme ça, te caresser toi dans le sens du poil et pousser l'ex discrètement sous un bus", je riais aussi en même temps que lui.

"Effectivement. Tu es mon ex. Et je dirai même mon ex-maîtresse. Et tu es maintenant ma cliente. Et aussi une amie. Et une amie au physique beaucoup trop irréprochable... Et tu es la petite-amie de Harry...Qui est aussi mon ancien meilleur ami...Et qui est en partie responsable de notre rupture... ?", Charlie parlait avec beaucoup de malice en appuyant sur tous ces qualificatifs pour nous confirmer un peu plus à quel point la situation allait être périlleuse pour chacun. J'éclatais de rire avec lui après ce planté de décor en cachant mon visage derrière mes mains. Je soupirais ensuite pour calmer mon rire nerveux et tenter de retrouver mon sérieux.

"Très bien…Quel est ton plan d'action pour sortir vivants de cette soirée à hauts risques ?"

"Tu prends sur toi pour rester agréable quoiqu'elle fasse ou quoiqu'elle dise et je prends sur moi pour ne pas avaler de travers quand je te verrai avec Harry…", et c'est moi qui avalait de travers à sa réponse beaucoup trop sincère. Je sentais un changement instantané dans son regard. Je lisais une lueur de peine ou de nostalgie mais je ne commentais pas parce que je la comprenais parfaitement. J'avais ressenti la même chose en le voyant avec Catherine. Je savais que j'étais aujourd'hui sur la même longueur d'onde que lui, qu'il n'y avait plus d'envie ni de romance mais qu'il était juste question de refermer le livre de notre histoire. Sa réplique me mettait mal à l'aise d'un côté mais elle me soulageait de l'autre, parce que j'étais satisfaite de savoir qu'il nous aimait suffisamment pour avoir ce pincement au cœur. Je marquais donc forcément un temps de pause après ça, je jouais hasardeusement avec la nourriture de mon assiette pour trouver quoi dire de plus.

"Donc pour résumer et me concernant, je dois aller à cette soirée en paix, en étant suffisamment proche de Harry pour la rassurer tout en étant suffisamment dans la retenue pour te ménager…?", je souriais malicieusement à la fin de la phrase malgré moi et je le voyais en faire de même après mon résumé.

"Tu as compris. Tu vois ? Simple ?", je riais également face à tant d'ironie. Effectivement ça n'allait pas être simple mais au vue de ce nouveau repas ensemble, je savais que j'y allais solidaire et en équipe avec lui.

"Et pour la tenue, tu me conseilles plutôt la burqa ou la soutane ?", c'était ma dernière réplique légère pour conclure. Charlie le comprenait, il n'y avait plus grand chose à ajouter et je continuais le repas avec lui sur d'autres sujets et notamment nos points à l'étude pour le studio.

"J'ai une visite prévue samedi matin à Paris. Tiens toi prêt à négocier, si le local me plait"

"Tu ferais une offre à partir de quand ?"

"Le mois prochain ? Le temps de faire une transition avec Olivia et d'organiser le déménagement"

"Et tu comptes poser tes cartons chez Harry au retour... ?", je pouffais de rire spontanément à sa question car je trouvais l'idée ridicule.

"Ça fait 3 jours, Charlie…"

"Non ça fait onze ans, Mia", il arrivait encore à me perturber avec sa façon remarquable de me bousculer sur ce sujet.

"On va se calmer puisque mon précédent ménage précipité ne s'est pas très bien terminé", je le regardais rire et je me contentais de sourire mais Charlie ne voulait pas en rester là.

"Ça finira différemment entre Harry et toi. Je l'ai compris depuis longtemps. Je l'ai dit sur le ton de l'humour avant ce soir mais je te le redis sérieusement aujourd'hui. Je n'avais aucune chance face à Harry. Aucun homme n'a ses chances face à Harry. C'est une histoire qui risque de vous amener très loin, Mia", je fixais mon verre péniblement en entendant son verdict et sa conclusion. J'étais perturbée, chamboulée et gênée et je bénissais l'interruption inopinée du serveur à ce moment critique. Je vidais mon verre d'une traite d'embarras à son départ ensuite en évitant le regard de Charlie. Dieu merci, il acceptait mon invitation silencieuse à passer sous silence le sujet.

"Sinon, comment va Ricardo…?", je souriais très largement mais je désapprouvais pour la forme du regard sa transition très mesquine.

"Très bien. Tu me crois si je te dis qu'il a aussi demandé de tes nouvelles ?"

"Vraiment ? Alors tu lui passeras le bonjour et tu l'inviteras la prochaine fois. On est parti du mauvais pied lui et moi", et je riais encore pour la millième fois de la soirée face au ton malicieux de Charlie. Notre relation était en train de devenir très naturelle et spontanée, je me régalais de pouvoir parler avec lui avec autant de facilité et de pouvoir me replonger dans ces souvenirs sans aucun malaise.

J'en avais profité largement ensuite, au point de faire la fermeture du restaurant avec lui. J'étais maintenant chez moi, confortablement installée dans mon lit et j'avais très envie d'entendre la voix de Harry.

"Je t'ai manqué ?"

"Oui mais toi pas beaucoup vu l'heure très tardive à laquelle tu m'appelles", je grimaçais à la remontrance mais je devinais son ton avenant et son plaisir de m'entendre.

"J'avais mon dîner avec Charlie..."

"Ah oui ? C'était aujourd'hui ? J'avais oublié", son ton était décalé et volontairement peu convainquant. Je riais sincèrement en m'installant plus confortablement dans mon lit avant de lancer un de ces échanges joueurs dont je raffolais avec lui.

"Désolé d'avoir tardé mais la soirée s'est prolongée chez lui…", je riais en l'entendant souffler bruyamment au bout du fil et mon sourire s'élargissait dans l'attente de sa réponse.

"...Tu rêves d'une fessée c'est ça...? Tu sais que tu peux simplement me le demander ? Tu n'es pas obligée de jouer avec la vie de Charlie pour ça", je me mordais les lèvres de plaisir à sa réponse taquine et coquine. J'adorais toujours ses réactions surprenantes et incroyablement viriles.

"Qu'est-ce qu'il te voulait alors ?", son ton redevenait un peu plus sérieux alors j'abandonnais l'humour aussi pour lui répondre simplement.

"Parler du studio, aussi un peu de toi mais surtout me prévenir qu'il serait présent à l'anniversaire de Théo...et Catherine aussi", j'entendais Harry marquer un blanc de son côté avant de reprendre.

"Je vois...donc c'est une soirée entre couples...Ça risque d'être un peu gênant mais ça peut bien se passer"

"Mmh, oui. Ça va très bien aller. Les petites amies m'adorent tellement…", je regrettais aussitôt la réplique ironique car le lien avec Victoria était évident. Je notais effectivement un silence plutôt gênant mais, dieu merci, Harry reprenait sans laisser la gêne s'installer.

"Mais tu n'es pas célibataire cette fois. Elle devrait être plus détendue de te voir avec moi", il avait le même argument que Charlie donc je supposais que je devais considérer ce point pour acquis.

"Et si elle a un peu de jugeote, elle comprendra que tu n'as plus aucun intérêt à redescendre en gamme avec son Charlie", et je riais bruyamment face à cette réplique pleine d'assurance et irrésistible.

"Définitivement pas…Et si elle était tentée, elle, de monter en gamme avec toi en prenant sa vengeance par la même occasion ?"

"Il n'y a aucune chance pour que je redescende aussi en gamme, Mia…", je me mordais encore les lèvres de plaisir à son compliment subtile. Je rebondissais avec beaucoup de plaisir ensuite.

"Donne-moi ma note, tiens, que je sache un peu où me placer...", je l'entendais rire au souvenir de notre débat de vendredi à propos de Ricardo. Je m'attendais à ce qu'il me taquine aussi en retour, j'étais prête pour une nouvelle joute et prête à me défendre et j'étais donc déstabilisée par sa réponse docile.

"La note historique de 10...Sans la moindre hésitation", je souriais encore beaucoup trop niaisement face à ce nouveau compliment. Je souriais encore plus en repensant aux moments qui lui permettaient d'attribuer cette note. J'avais conscience de soupirer de frustration au combiné et j'entendais son rire moqueur au bout du fil.

"A quel moment tu es en train de penser exactement ?", j'étais prise en flagrant délit de rêverie, c'était une évidence mais je m'appliquais à nier pour ne pas aller sur ce terrain glissant.

"Je ne pense à rien du tout…", et je le voyais ignorer complètement mon déni et poursuivre.

"A celui où j'ai posé ma langue entre tes cuisses ? Ou plutôt à celui où je t'ai prise contre ce mur…?", je ne m'étais absolument pas préparée à son attaque. Je sentais mon entrecuisse réagir fortement à son ton beaucoup trop charmeur et à ses paroles obscènes. J'avalais péniblement ma salive face à cette attitude qui ne faisait que d'aggraver mon manque de lui.

"Ou bien celui où…", et je me dépêchais de l'interrompre avant qu'il ne me torture d'avantage.

"STOP ! On est uniquement lundi, bon sang ! Je ne survivrai pas à cette semaine si tu continues comme ça…", et je l'entendais se moquer, protester, soupirer mais il acceptait de poursuivre plus sagement à force de supplication de ma part.

L'appel s'était éternisé encore une heure ensuite et il était le premier d'une suite faramineuse de messages et d'appels les jours suivants. Nous avions eu toutes les peines à nous canaliser, la tension était croissante au fil des jours et j'en devenais folle. Harry me manquait terriblement au point de décaler tout mon agenda et d'avancer mon voyage en dernière minute sur un coup de tête après un énième coup de fil cruel.

Point de vue : Harry

"Ne te couche pas trop tard, tu vas avoir besoin de toutes tes forces pour ce que je te réserve demain…."

"Mmh maintenant que tu le dis j'ai aussi de très bons projets pour toi…", et je fermais les yeux très douloureusement à cette contre-attaque de Mia. Elle me mettait au supplice.

Si l'attente avait été douloureuse avant ce weekend de Thanksgiving et mes premières fois avec elle, ce n'était rien à côté du calvaire que je vivais depuis dimanche. C'était mille fois pire maintenant, avec ces images en tête, ces souvenirs brûlants et ces sensations encore beaucoup trop ancrées dans ma chair. Je peinais, je luttais et je bandais beaucoup trop depuis lundi à chaque fois que j'entendais sa voix. Mia me manquait atrocement, elle, sa bouche et son corps me manquaient. J'étais à l'agonie et chaque appel était aussi délicieux que douloureux. Celui de ce soir ne faisait pas exception à la règle.

"Je suis en train de mourir, Mia. Ça devient au dessus de mes forces, je crois que c'est mon dernier coup de fil avant ton arrivée", c'était merveilleux d'entendre son rire et je me frottais le visage pour essayer de redescendre en tension mais mon sexe était irrémédiablement au garde à vous. Il la réclamait plus que tout.

"Parce que je te manque…?"

"Douloureusement…", c'était plus que sincère et à peine exagéré. Je trouvais la force de lui répondre quand j'entendais la sonnerie de l'entrée mais je m'appliquais à l'ignorer royalement pour revenir à cet échange particulièrement excitant avec elle.

"J'ai entendu sonner, tu n'ouvres pas ?"

"Non, c'est sûrement un livreur. Je préfère largement en savoir davantage sur tes projets".

"Alors à ta place j'irai ouvrir cette porte", et je me figeais en devinant le sous-entendu merveilleux qui se cachait derrière cette réponse.

"Non…?", je l'interrogeais et je me languissais de sa réponse. Mia se contentait de rire et je comprenais que c'était elle derrière cette porte alors je m'y dirigeais à la hâte et je me dépêchais de l'ouvrir. J'avais un sourire béat en la voyant, sur mon pas de porte avec ce sourire lumineux et cette valise à la main. Elle était incroyablement belle comme toujours mais elle me donnait l'impression de l'être encore plus ce soir, sûrement à cause de ces jours interminables de privation. Je la regardais raccrocher malicieusement et me sourire avec beaucoup de fierté après cette nouvelle surprise plus que réussie.

Mia était devant chez moi. Je l'avais enfin devant moi, j'allais enfin pouvoir l'embrasser, enfin pouvoir la toucher et enfin pouvoir nous soulager de toutes ces souffrances. Alors je réagissais à l'instinct mais surtout à la pulsion en m'emparant autoritairement de son bras, en claquant la porte fermement derrière elle et en me jetant sur sa bouche très fougueusement une fois à l'intérieur de l'appartement.

Je gémissais profondément et fortement au même moment qu'elle en retrouvant sa bouche et sa langue merveilleuses. Mon corps s'embrasait sauvagement. Je la dévorais comme le drogué que j'étais après des jours interminables de sevrage forcé. J'étais en crise et Mia avait intérêt d'être prête pour mon assaut. Et elle avait l'air de l'être, son corps brûlait autant que le mien, son souffle était aussi précipité que le mien et son désir semblait aussi puissant que le mien. Je n'avais strictement aucune patience, je m'empressais de lui retirer son manteau mais surtout de la porter et de l'allonger sur le sol de mon entrée sans aucun délai ni préavis. Je vrillais encore plus en la sentant crocheter ma taille avec ses jambes, en retrouvant la chaleur de ses cuisses, la perfection de ses courbes et le bonheur de ses caresses.

Elle était un cocktail explosif. Elle me faisait détoner à chaque baiser, chaque contact et j'étais déjà au bord de la jouissance et de l'accident en la voyant précipiter ses mains sur mon pantalon et mon boxer pour libérer mon sexe. Je réagissais à mon tour rapidement en essayant de ne pas m'attarder sur le plaisir terrible que je ressentais au contact de sa main sur mon membre. Je m'empressais de lui retirer son string et ses talons au passage. Nos deux sexes étaient libérés et c'était tout ce qui comptait, tout ce que je demandais et tout ce que je voulais. Je ne prenais pas la peine ni le temps de nous effeuiller davantage et je devinais la même envie violente et impérative dans le regard de Mia.

Et j'y étais enfin. J'étais enfin en elle, au terme d'une pénétration franche et brutale et de gémissements intenses et simultanés. Mia était plus mouillée que jamais autour de moi malgré l'absence de préparation. Elle était déjà terriblement serrée et contractée. C'était aussi sublime que dans mes souvenirs et je m'autorisais une pause pour savourer de nouveau ces sensations et ce début de libération. J'étais tiré rapidement de mes rêveries ensuite par Mia qui se cramponnait comme une lionne à moi, se ruait sur ma bouche et se mettait surtout à remuer et à se frotter à moi pour m'ordonner de la prendre sans délai. Et je le faisais, je la prenais urgemment et férocement, sur le sol de cette entrée. Je le faisais avec un plaisir monstrueux en me contentant uniquement de trois sensations : celle de ma queue douloureusement gonflée à l'intérieur d'elle, celle de sa langue particulièrement perverse dans ma bouche et celle du son exaltant et aphrodisiaque de ses gémissements. Je vivais chaque pénétration comme un feu d'artifice sous l'effet combiné de ces trois sensations et je sentais l'apothéose arriver dangereusement et rapidement. Je la reconnaissais et la subissais au cri de de plaisir ultime de Mia et pendant une série de spasmes francs autour de mon sexe. C'était le coup de grâce. J'explosais à mon tour à l'intérieur d'elle dans une éjaculation puissante et particulièrement libératrice.

Mon corps était ravagé. Mon cœur était soulagé. J'étais obligé de m'affaler contre elle en subissant des tremblements de plaisir saisissants après cette jouissance extrême et imprévue. Je la sentais m'enlacer tendrement et je recevais ses caresses et ses baisers merveilleux contre ma nuque. Mia était enfin avec moi et je me sentais de nouveau complet et comblé.

"Je vais mourir étouffée", je souriais à sa plainte et je trouvais la force nécessaire pour me relever légèrement et lui donner un peu d'air.

"Et moi je vais mourir des suites de tes surprises", je me mordais les lèvres en la voyant rire et en lisant ces expressions de bien-être et de contentement sur son visage. J'en profitais pour l'embrasser de nouveau mais beaucoup plus savoureusement et calmement cette fois. J'entendais ensuite ses tentatives de prise de parole mais je ne voulais pas libérer sa bouche.

"Tu…..ié...Valise...palier..."

"Oh merde !", et je me dépêchais de me relever et de remonter mon pantalon pour rouvrir la porte et ramener sa valise à l'intérieur, valise qui n'avait heureusement pas été volée. Je me retournais ensuite et je la regardais avec une admiration et un amour infinis. Mia était somptueuse affalée sur ce parquet, complètement débraillée par nos ébats et le visage marqué par ce sourire d'imbécile heureuse. Elle avait l'air de se sentir merveilleusement bien sur ce sol inconfortable. Elle se contentait de me regarder, de me sourire et de me tendre les bras ensuite d'une façon qui faisait chavirer mon cœur. Et je cédais à la demande en me baissant à son niveau, en la prenant dans mes bras et en la portant jusqu'à ma chambre. Je lui déposais des baisers où je pouvais sur le trajet en la sentant me câliner et me caresser.

Je prenais tout le temps ensuite de la poser sur mon lit mais aussi de nous déshabiller. Je voulais aller au bout de ces retrouvailles et compléter mon moment de bonheur en me glissant sous ces draps avec elle et en sentant son corps entièrement nu contre le mien. Et c'était divin. Ce moment de répit et de félicité était divin. Je nourrissais mon âme en sentant sa chaleur, sa douceur et ses caresses. C'était chaste, reposant et bienfaiteur.

"Je te préfère largement au livreur de pizza...", je l'avais dans mes bras, je l'entendais rire légèrement et je la regardais poser sa tête juste à côté de la mienne et me regarder fixement avec un air indéfinissable sur son visage. Je me taisais, j'étais suspendu à son visage, à sa beauté et à ses lèvres car je devinais qu'elle avait une réplique délicieuse sur le bout de la langue.

Point de vue : Mia

Ça ne faisait que quelques jours, nos moments d'intimité se comptaient encore sur les doigts mais j'étais déjà excessivement à l'aise avec Harry. J'étais transportée par une allégresse démesurée depuis mon arrivée sur ce pallier. Je me sentais terriblement épanouie de le revoir et de le retrouver. La puissance de cette passion consommée sur le sol de son entrée m'avait catapulté sur un nuage de rêve et j'étais merveilleusement bien en ce moment dans son lit, contre lui, à admirer son sourire et son visage fabuleux. Il m'avait cruellement manqué, le temps s'était écoulé au ralenti cette semaine mais je prenais la pleine mesure de mon manque ce soir en subissant ce plaisir exacerbé des retrouvailles. Je laissais donc échapper cet aveu qui me brûlait les lèvres.

"Tu m'as infiniment manqué…", j'avais avoué sans retenue ni appréhension en caressant délicatement son visage et en soutenant sans difficulté son regard très intense. Je soupirais de bien-être et de plaisir ensuite face à sa réaction. Je le laissais me donner de nouveaux baisers enivrants, je le laissais me couvrir de caresses délicates et me choyer comme une reine sous la douceur de ses draps. Harry me faisait l'amour à une nouvelle reprise dans ce lit mais très tendrement et lentement cette fois. Je me laissais complètement guider, cramponnée à lui et collée à ses lèvres. Je le sentais m'amener vers un orgasme d'un nouveau genre, un orgasme paisible et un orgasme sublime. Je subissais le voyage en terre inconnue dans ses bras, avec une confiance totale et aveugle. J'atteignais le point de non retour en même temps que lui, en subissant son regard pénétrant et ses baisers envoûtants. Je subissais une jouissance totalement magique et j'avais toutes les peines pour retenir mes larmes sous le poids des émotions et du sentiment de plénitude absolu que je ressentais. Je m'empressais de cacher mon trouble en enfouissant ma tête dans son cou et en me réfugiant dans ses bras. Je lui imposais un silence sacré pour me remettre de mes émotions. Je le faisais pour accepter et intégrer en toute pudeur la conclusion inédite et assourdissante de ces retrouvailles : mon amour incontestable pour Harry venait de déborder et de prendre une ampleur sans précédent. Il venait de faire une entrée fracassante dans mon âme. Il venait de pulvériser toutes les dernières barrières de mon cœur de pierre légendaire.