Chapitre 49 : Maudit Potter !

Regulus se réveilla enchainé à une chaise. Il réfléchit à ce qui s'était passé pour qu'il en soit arrivé là et n'eut que deux mots en bouche.

« Maudit Potter ! »

Il se débattit quelques instants sans la possibilité de pouvoir bouger. Il tenta bien de faire tomber la chaise pour la briser mais celle-ci résista au choc.

« Tu comptais nous le dire quand ? » fit une voix derrière lui, colérique et accusatrice.

« De quoi tu parles, Potter ?! » s'énerva l'Assassin alors que deux membres de l'Ordre le redressaient pour faire face à l'auror.

« D'Harry. Quand allais-tu nous dire qu'il avait un fragment de l'âme de Voldemort en lui. »

Regulus s'immobilisa et fixa le Gryffondor avec un œil mauvais mais empreint d'une légère inquiétude pour son fils.

« Tu as toujours été du côté de Voldemort, n'est-ce pas ? » continua Potter. « A protéger au nez et à la barbe de tous l'un de ses horcruxes ! »

« Il s'agit de mon fils ! Mon gamin ! J'attends encore les expertises des Gobelins pour savoir s'il y a moyen de le lui enlever sans avoir à le tuer ! »

« Tu mens, il n'y a aucun moyen ! »

« Tu n'en sais rien ! »

Regulus se prit un coup de poing en pleine figure et tomba à terre. Le goût du sang lui vint en bouche et il cracha. Il se sentit redresser à nouveau.

« Je veux parler à Sirius, » dit-il d'une voix calme mais autoritaire. « Tu n'as pas le droit de t'en prendre à un membre d'une honorable famille sans l'autorisation du Lord Régnant de la dite famille ! »

« Sirius est tout à fait d'accord avec moi. »

« Alors je veux qu'il vienne me le dire en face ! »

Potter renifla dédaigneusement avant de le cogner encore. Après quelques instants, Lily Potter entra dans la pièce et présenta à l'Assassin son téléphone.

« Contacte-le, » dit-elle.

Sa voix était légèrement enrouée. Elle avait sans doute pleuré à l'idée de devoir sacrifier volontairement Harry pour pouvoir anéantir Voldemort.

« Je n'ai pas son numéro. Il l'a fait pour ne pas griller sa couverture. »

« Contacte-le, » insista Potter en lui attrapant les cheveux et lui enfonçant sa baguette contre sa carotide. « Tu ne l'as certainement pas laissé partir là-bas sans moyen de le contacter d'urgence. »

« Crève, Potter ! »

Il reçut un passage à tabac pour refuser d'obtempérer. Il s'en fichait. Si avant il avait eu peur de mourir, aujourd'hui, il était fier de se sacrifier si cela signifiait que son fils pouvait vivre. Mais il devrait quand même le contacter pour l'avertir. Mais comment lui faire passer le message ?

'Réfléchis, Regulus !'

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Harry errait dans quelques rues de Liverpool à se vider l'esprit. Si jamais il allait maintenant au Continental, il pourrait éventuellement provoquer quelqu'un. Se faire Excommunicado pour une broutille n'était vraiment pas dans ses plans. D'autant plus que le fait même signifiait la fuite ou la mort. Très peu pour lui.

Autant se décontracter d'abord. Il marcha longuement le long d'une rue animée, pleine de bars, de tavernes et bordels dans certains cas. Il laissa parfois glisser son regard sur ces derniers mais il devait avouer que regarder une femme à moitié nue se dandiner pour attirer les clients n'était pas vraiment son genre. Cela ne l'attirait tout simplement pas.

Alors il marcha encore, pour décompresser. Tout simplement.

Il sentit une vibration et sortit son téléphone, curieux. C'était Blanche Neige.

« Oui, Blanche ? » fit-il en décrochant.

« Il y a ton père qui te cherche. Il voudrait que tu rentres au Square. »

« Tu es sûre ? »

« Certaine, je viens de l'avoir au bout du fil. »

Harry fronça les sourcils. Voilà qui était bizarre.

« Tu es au Continental ? »

« Oui. Pourquoi ? »

« Tu peux me rendre un petit service ? »

« Cela dépend… Tu voudrais quoi ? »

« Que tu ailles demander au Concierge s'il a reçu un message du Fantôme pour moi. »

« Okay, je te fais ça au plus vite. »

« Merci, Blanche. »

« Je te rappelle. »

Harry raccrocha et attendit tout en continuant à marcher. Il avait un mauvais pressentiment tout un coup. Il en était vraiment mal à l'aise. Blanche rappela.

« Je t'écoute. »

« Il n'a pas laissé de message au Concierge. Qu'est-ce qui se passe, Zmeya ? Cela fait un moment qu'il avait disparu au point qu'on le croyait mort. »

« Il se faisait passer pour mort justement. Mais qu'il t'appelle toi à la place du Concierge ce n'est pas dans ses habitudes. »

« Je sais. Tu as besoin d'aide ? »

« Je crains que même avec toute la bonne volonté du monde, cela n'est pas de ton ressort. Mais je pense savoir qui peut m'aider. »

« Qui ? »

« Je pensais peut-être … à Hadès. »

« Il ne s'occupe que des cas passionnés, » répliqua Blanche, confuse. « En quoi … »

« Tu te souviens de ce que je t'ai dit à propos de ma famille ? Qu'on l'avait retrouvée ? »

« Oui ? »

« Ben, là cela pourrait devenir du ressort du passionnel… »

« Tu vas les éliminer ? »

« S'il se passe ce que je pense qu'il se passe, oui, jusqu'au dernier. »

« Sois prudent, Harry. Si tu as besoin, appelle-moi. »

« Je m'en rappellerai. »

Harry raccrocha et respira profondément. Il transplana dans sa chambre du Continental et récupéra son Ombr'Lune avant de faire un nouveau transplanage, pour le lieu sorcier qu'il venait justement de quitter furibond. Si ce n'était pas aussi grave qu'il le pensait, il penserait qu'il ne tournerait tout simplement plus rond.

Il marcha rapidement et parcourut les couloirs en direction de la salle à manger. Pour l'heure, ils étaient certainement tous en réunion. A vrai dire, il en avait que faire. Il avait besoin de Severus.

Il pénétra dans la pièce en grande pompe, interrompant Voldemort dans son monologue. Le mage noir fronça les sourcils de contrariété.

« Que fais-tu là, Harry Black ? » demanda-t-il d'une voix froide.

Le jeune Assassin ne lui répondit pas et glissa simplement son regard sur l'assemblée à la recherche du Maître des Potions. Il croisa bien rapidement son regard.

« Il y a un problème, » lui dit-il simplement. « C'est Raven. »

« C'est-à-dire ? » demanda Severus, les sourcils froncés.

« J'en sais rien mais il a dérogé à ses habitudes pour me contacter et il ne l'a jamais fait. »

« Et tu as besoin de moi parce que … »

« J'aimerais que tu ailles y faire un tour pour te renseigner. »

L'homme hocha la tête et se leva directement, marchant vers la sortie.

« Severus…, » commença Voldemort avant d'être interrompu par Harry qui lui pointait son beretta en plein visage pour la deuxième fois de la soirée.

« Je suis navré mais son départ est non-négociable. J'ai besoin de lui. Et je suis aussi susceptible de demander tes services au moyen d'un médaillon, Hadès. »

« Voilà qui devient intéressant, » commenta simplement ce dernier en triturant la tige d'une rose rouge entre ses doigts fins.