Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.
Bien avant que Yuuri naisse, Conrad a fait ce voyage, il est temps pour nous de voir comment il avécu ces moments et un peu avant aussi. Ces instants, le soldat semi-mazoku, il ne savait s'il devait les chérir ou les oublier. Les deux, littéralement.
C'était encore dur pour lui, il venait de perdre la femme qu'il avait aimée. Il savait que c'était aussi elle qui avait donné une part d'elle pour le futur maoh, afin qu'il ne soit pas tout à fait semblable au premier maoh. C'était une mission dure à porter sur ses épaules. Il devait choisir un hôte pour l'âme de son aimé mêlée au premier maoh. Lui qui n'avait pas eu la chance d'avoir une descendance de Julia. Il sentit son cœur se serrer. Une douleur qui le rendait silencieux. Seule sa respiration indiquait qu'il était en vie. Son regard était éteint, ses poings trop souvent serrées relâchés à cet instant.
La prêtresse fit venir à elle un flacon, à l'intérieur une boule lumineuse semblait attendre. Il flotta jusqu'à sa main et le prit avec une douceur infinie. Elle devait savoir à quel point cette boule de lumière lui était précieuse. Si seulement, elle n'avait pas eu cette volonté de faire en sorte de l'oublier, de vivre une autre vie. Sûrement bien loin de lui. Qu'avait-il fait de mal ? Il en savait rien. Il avait si mal, mais il resta neutre, c'était son cœur qui en silence criait sa peine.
« Shinou a décidé que cet âme sera élevé ailleurs, dans un pays très lointain. Et comme je sais que tu tiens à tomber sur la bonne personne. Tu feras le voyage. Elle y sera élevée et choyée. Ne détourne pas cette âme de son destin. Malgré le manque qu'il y a dans ton cœur.
- Pourquoi moi, Shinou ? Pourquoi m'infliger ça ? Je ne voulais pas la perdre, et voilà que vous m'imposer de veiller sur l'être qui va voler tout ce qu'elle était. Vous trouverez quelqu'un de plus apte, de plus loyal à votre cause que moi.
- Shinou se trompe assez peu. C'est l'unique et seul chemin. Vous reviendrez ici, votre deuil sera fait.
- Je pourrai m'enfuir, trouver dans ce lointain royaume une femme lui ressemblant et vivre ma vie avec mon amour. Je pourrai aussi disparaître et ne rien laisser derrière moi, mon nom, mon ascendance et faire en sorte que cette âme ne naisse jamais. Ou encore l'élever et faire en sorte que votre roi bien-aimé ne soit pas celui que vous attendiez tant. Que cette personne renverse le pouvoir de ce fichu pays. Je pourrai le manipuler…
- Vous ne pourrez pas faire ça.
- Comment pouvez-vous en être sûr. Je ne suis pas un mazoku, je n'ai pas de magie.
- Je sais que c'est son âme, la sienne et que vous ferez tout pour respecter sa volonté de faire de notre monde, un monde meilleur, c'était son seul désir.
- Qu'en savez-vous, vous n'êtes qu'une opportuniste. Une fichue magicienne. »
Il avait envie de lui arracher les cheveux, les yeux, les cordes vocales. Il savait que sa magie était encore plus puissante que sa mère. Sa longue vie en témoignait. Celle qu'il aimait n'était plus qu'une âme, un souvenir dans ses pensées. Pourquoi ce sacrifice ? Il savait qu'avec lui, elle aurait eu peu de chance d'avoir un bon jeune mazoku plein de magie, mais quand même. Cette terre lointaine ne lui disait rien de bon. Au moins, ce voyage l'éloignerait de cet endroit rempli d'hypocrites. Il fallait voir le côté positif. Bien sûr, la magie l'obligerait à rentrer. Par tous les démons, ils étaient obligés de le faire souffrir autant ?
« Même sans ce qui est arrivé, ça n'aurait jamais duré longtemps. Ou pas assez à tes yeux. Te voir mourir m'aurait été douloureux. Je ne voulais pas te faire du mal à mourant, mais il est temps pour toi de vivre de façon plus équilibrée. Je sais que de tout les semi-mazoku, tu es celui qui fait le moins attention à toi. Même sans shinou, je suis heureuse que mon âme puisse guider le prochain maoh. Avec ma bonté et la magie du premier maoh, on pourra faire en sorte que tu ne souffres plus.
- Comme c'est pratique, parler aux morts. Comme ça, vous dites que ce que vous voulez que j'entende. Pas la vérité. Elle méritait une longue vie. Mais non. C'était trop dur.
- Il suffit, Conrad, je sais que vous souffrez. Mais dire de moi que je suis une menteuse, une manipulatrice, ce n'est pas vrai. Je ne fais que retransmettre la volonté de nos ancêtres et de nos morts. Ils souhaitent que le meilleur pour vous, pour le monde. Oui, la vie est injuste, mais ne laisse pas votre douleur parler à votre place. Elle est morte, acceptez ça. Elle vous aimait, et je suis sûr que l'être qui portera son âme aura une profonde affection pour vous. »
Une affection, ça lui faisait une belle jambe. Il savait que c'était pour l'apaiser, sauf que ça ne faisait que rouvrir ses blessures. Celle que Julia avait laissée derrière elle après avoir perdu la vie.
« C'est une requête de Julia que vous y alliez. Elle a vraiment confiance en votre jugement. »
Il savait bien qu'il ne pouvait plus rien faire. Il était bien obligé de les laisser faire. De laisser son cœur saigner alors qu'il était conduit sur un terrain vierge. La terre mise à nu. Pas un seul grain d'herbe. Son élément s'il avait sûrement été un mazoku complet. Il toucha ce sol. Il respira à fond et ferma les yeux. Laissant la magie de la prêtresse l'envahir. Cette âme, il la garderait le plus longtemps possible. Quitte à retarder sa mission. Car il ne se sentait pas de lui dire adieu pour toujours. C'était trop tôt. Beaucoup trop tôt. Même sans magie, sa longévité était vraiment bonne. Oui, il mourrait un jour. Mais il était encore loin ce jour.
Il lâcha un soupir, ça ne servait à rien de s'énerver contre elle, cette prêtresse n'était qu'une âme enfermée dans le corps d'une enfant. Tous ces souvenirs, mais surtout l'image de son sourire avait du mal à le quitter. Sans parler de sa mort, où le sang avait abreuvé le sol…
Celui sur lequel il était, semblait tourner. L'enterrer vivant. Pour peu, il aurait ri de la façon que la magie avait échappée à son corps. Mais que l'élément dont il était le plus proche était celui qui était reconnu pour être le plus paisible. Lui paisible ? Pas en ce moment. Cette terre commençait à le couvrir. Il ne se débattait pas. Il savait que de toute façon, il ne pourrait pas mourir comme ça. Sa mission était trop importante pour la suite. La lumière ne semblait pas percer. Mais il savait qu'il voyageait. Mais jusqu'où il avait l'impression de changer de monde. Changer de monde. Il n'avait jamais cru possible sans en mourir. Le voilà cette terre lointaine. Il n'était pas dans le même univers, c'était tout. Sur le coup, il aurait bien ri. Mais cette terre autour de lui avait bien du mal à laisser filtrer son hilarité. Il ne savait pas combien de temps, il fallait pour changer d'univers. Il décida de laisser cette terre disparaître. De laisser que son toucher lui informait que la terre l'avait laissé libre de ses mouvements.
Elle finit par le quitter doucement, se détachant sous un vent doux et chaud. Cette chaleur, pour le moment était agréable. Mais quand il put voir le paysage autour de lui. Il devina que cet endroit était désertique. Il en avait vu aussi dans son monde. Il était dans un autre monde. Au milieu de nul part. Il ne savait pas pourquoi la magie l'avait mis ici. Drôle d'endroit pour y confier une âme. Quand il se pencha pour sentir le sol, ce n'était pas du sable, mais de la terre dure. Il était dans un désert de roche. Sous un soleil de plomb. C'est à ce moment qu'il remarqua cette chaleur quasi-étouffante. Cette soif qui commençait à le tenailler. Il finit par s'installer sur le sol. Le ciel semblait être le même que dans l'autre monde. Bleu avec quelques nuages. Les gens qui vivaient étaient sensibles à la magie ? Ou non. Il en savait rien. L'endroit semblait vide de monde. Il commençait à toucher son corps à la recherche de son épée, mais elle n'avait pas fait le voyage avec lui. Il était désarmé, pas sans défense. Il avait longtemps appris à se battre sans. Mais se retrouver sans elle, ça lui laissait une sensation de vide. Au moins, il était toujours vêtu. Est-ce que ce monde avait le même genre de vêtements. Il commençait à avoir mal à la tête. La seule trace de civilisation pour ou moins proche, c'était ce chemin gris qui semblait aussi chaud que le reste. Un chemin grois assez grand pour y mettre trois cavaliers sans soucis. Voir plus. Les rares plantes étaient maigres, semblaient un peu dangereuses. Mais vertes, la soif viendrait, il faudrait voir s'il pouvait s'en servir pour s'abreuver. Il n'était pas dans son monde, s'il fallait d'autres preuves de ça. Il ne savait pas trop à quoi s'attendre.
« Ce n'est pas Sverrella… C'est sûr, mais ça y ressemble... »
Il aurait pu rire, voilà qu'il se parlait à lui-même. Ça n'allait décidément pas très fort. Un bruit commençait à s'approcher. Ça ne ressemblait à rien de ce qu'il avait connu. Conrad se mit rapidement en position de défense. Ce son ne lui disait rien de bon. Ça ressemblait vaguement à un rugissement de dragon. Mais plus rauque, comme si le dragon était âgé. Puis un bruit d'explosion manqua de le faire tomber. Quel était donc cette chose ou créature qui approchait ? Ça lui disait vraiment rien qui vienne. Un chariot qui semblait fait de métal passait sur le chemin gris en rugissant. Le métal gris brillait légèrement sous les rayons du soleil. Il porta une main à sa poche. L'endroit où y était l'âme. Celle de son aimé mêlé à un peu du premier maoh. Il n'aurait pas apprécié que son voyage les sépare maintenant. Il savait bien que cette chose devait trouver un hôte. Mais il n'était pas pressé. Le rugissement du chariot de métal semblait être calmé. Était-il trop loin pour qu'on l'entende, ou cette chose s'était arrêté. Il n'avait pas plus le temps de se poser des questions. Qu'une ombre était au-dessus de lui. Le soldat sans magie leva la tête pour observer qui était là. C'était une personne assez jeune à la peau brune, les yeux noirs, les cheveux noirs. Il savait que c'était un grand signe de magie chez lui. Mais ici ? C'était pareil ?
« Qui êtes-vous ? »
La voix étaient celle d'un enfant. Son observation avait dû perturber cet enfant. Car il lui posait un tas de questions.
« Qui êtes-vous, pourquoi êtes-vous habillé comme ça ? Vous venez d'où ?
- Je suis Conrad.
- Vous venez d'Ecosse ? Parlez-vous anglais ? Ou encore espagnol ?
- Je suis juste Conrad, et j'arrive à vous comprendre jeune fille ou jeune homme. Je vais bien. Bon, je commence à avoir soif, mais sinon ça va. Je ne sais pas où je suis. Je sais juste que ce monde n'est pas le mien. Serais-tu assez généreux pour sauver un étranger comme moi jeune âme ? Je pourrais comprendre si tu disais non. Après tout, tu ne sais pas grand-chose de moi. »
L'enfant lui tendit la main, pour l'aider à se relever sûrement. Quel drôle d'endroit. Vraiment particulier. Les enfants étaient tous aussi généreux ? Il en savait rien. Il prit doucement cette main minuscule.
« Vous êtes un peu blessé, avez-vous mal ? »
Cette aide, venant d'un autre monde, était agréable. Il avait chaud. Il se levait, les jambes tremblant un peu. Il avait en face de lui un jeune mazoku. En tout cas, il ne semblait pas paré à faire de la magie. Un humain sûrement.
« Venez par ici, dormir ici risque d'être dangereux pour votre vie. »
L'adolescent le tenait par la hanche. Il ne savait pourquoi cette personne s'était arrêté pour lui. Le chariot de fer semblait l'entendre en ronronnant. Il avait grimper dans cette chose ? Vraiment ? Il avait du mal à voir comment une chose pareil pouvait faire pour avancer. Il n'y avait pas de cheval. Ces humains, pratiquaient-ils une autre magie ? Il se demandait comment les inventeurs de son monde verraient cette chose. Il pouvait presque entendre leurs questions dans sa tête. Les mêmes un peu près qu'il se posait. Il rit intérieurement en grimpant dans le véhicule. Il en aurait des choses à raconter lors de son retour dans le monde mazoku. Il était bien obligé de s'avouer que les sièges de ces chariots de métal étaient confortables. En plus d'aller vraiment vite. Quelle était cette sorcellerie ? Le ronronnement étaient la conséquences de cette magie qui semblait faire bouger ce chariot. Peut-être, il n'avait pas le cœur, ni l'énergie à poser cette question. Il était fatigué, il avait soif. Il souhaitait juste que son séjour soit assez long pour que ce monde l'oublie un peu. Ce monde dans lequel il avait vécu un bon moment. Il arriva devant une drôle de maison, il avait bien du mal à lire les inscriptions. Alors pourquoi il comprenait ce que les gens disaient. La magie de la prêtresse devait l'aider. Au moins, il pouvait communiquer avec les gens de ce monde. Il ne se sentait vraiment pas au top de sa forme. Et se faire conduire par un adolescent ne le dérangeait pas plus que ça.
Quelque part pas loin de l'endroit où était rentré Conrad, une voiture rouge vif, avec une coupe sportive avançait à vive allure sur les routes, à son volant, un homme d'une trentaine d'année environ à la peau mate, qui avait un grand sourire.
« Je sens que la personne que j'attends vient d'arriver. Il est temps pour moi de me présenter à cette personne et de le guider au mieux. »
Il remonta d'un geste vif ses lunettes de soleil rondes. L'astre du jour dans ce genre de zones ne pardonnait pas. Même pour lui, il savait pas à quoi ressemblait l'émissaire de l'autre monde. Voilà un moment dont il n'avait pas senti cette magie. Ce monde était peu sensible à la magie, mais pas lui. Toutes choses qui semblait emplies de magie n'était que souvent poudre aux yeux. Il était plus qu'un humain. Et c'était l'heure pour lui et sa famille guide un voyageur. Les Usa étaient si grand. Presque trop pour lui. Mais il n'avait pas peur. Il siffla. Les choses avançaient. Et il ignorait si c'était le hasard ou juste le destin, mais il prenait cette opportunité de rencontrer un lointain, très lointain cousin. Il serait son médecin, vu l'appel qu'il avait reçu. Vive la magie. Sans elle, il n'aurait jamais croisé un voyageur comme ces ancêtres.
