Heeey ! Voici le chapitre 51 avec un bon mois de retard désolé/ Syndrome de manque de temps, de flemme et de panne d'inspiration ! Je sais je suis insupportable... On reparlera en bas de tout ça ;) Merci à Esys et MagRd pour la relecture, elles sont au top comme toujours :)

Merci aux guests : Mel.B,Ktlyn, louise56, Elooo; Fanny pour leur retour ^^

Criketz : Olala oui déjà 51 chapitres pfoua si j'avais su ! Tu n'imagines même pas pour les alliances... J'espère être à la hauteur !

Morgane : Toujours au rdv merci :D Et oui les Giordano sont de retour enfin ! Haha pour Gaia tu remercieras Esys qui me lâche pas avec ! Mais il est vrai que ça installe un certain piment :P

Lala : Contente de t'avoir tenu en haleine sur le précédent chapitre ! La suite va être sombre... Du moins quand la guerre sera officiellement déclarée...

Rxn : Bienvenue ghost reader ! Ton retour m'a fait extrêmement plaisir ! C'est une joie pour moi de réussir à lire mes petits lecteurs cachés ;) Haha euh pour le vécu à part mon sang corse qui dort depuis ma naissance je ne vois pas trop... :p On va dire que j'ai peut être un ancêtre mafieux haha ! Merci à toi et à bientôt !

Allez bonne lecture à tous, cherchez pas le rythme de publication est totalement out ! Ca sort quand le chapitre est prêt ! J'espère qu'il n'y a pas trop de mots collés, les échanges du doc entre moi, Esys et Mag sont responsables et je ne suis pas sûre de tous les avoir corrigés... ^^'


Chapitre 51 : Contrecoup


Edda sursauta quand les doigts de la femme blonde s'appelant Clarke effleurèrent ses côtes. Elle s'était mise en soutien-gorge pour que la médecin puisse l'ausculter et lui donner un premier diagnostic. Elle n'était pas du genre à être douillette mais ce fou furieux s'était bien défoulé sur elle quand elle l'avait planté avec la broche.

-Il faudrait passer une radio pour être sûr mais je ne pense pas que ce soit cassé... Tu as au moins trois côtes foulées, indiqua la médecin en allant lui chercher un antidouleur et de la pommade dans la pharmacie d'une des salles de bain.

L'adolescente recula lorsque la mère de Madi approcha de nouveau ses doigts avec de la pommade.

-Je n'aime pas qu'on me touche... Je peux le faire... Marmonna juste la Giordano.

-Maman est médecin, tu peux lui faire confiance, tenta de la rassurer Madi qui observait depuis son lit celle à qui elle devait la vie sauve.

-Je comprends, sourit Clarke en lui tendant le tube de pommade. Mets-en au moins quatre fois par jour. Je vais te prescrire une semaine d'ITT.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Une semaine de repos complet donc pas d'école, pas de sorties jusqu'à ce que tu n'aies plus mal.

-Je t'enverrai les devoirs, j'irai voir tes professeurs, indiqua Madi qui ne lâchait plus du regard l'adolescente. Comme ça tu ne seras pas en retard...

-ITT ça marche pas pour pas avoir à faire ses devoirs ? Tenta Edda non sans un demi-sourire.

Malgré tout le stress accumulé, Clarke eut un petit sourire amusé et jeta un coup d'œil à sa fille qui voulait visiblement rendre service à sa "cousine". Son sourire disparut bien vite lorsqu'elle réalisa que Madi ignorait qui était Edda Giordano.

-Madi, aucun effort donc les devoirs attendront. Toi aussi tu vas devoir te reposer.

-Ah bon ? Mais il ne m'a pas tapée comme Edda... Je peux aller à l'école.

-Il t'a quand même collé un sacré coup de pied... Rappela Edda en fronçant les sourcils.

-Comment ?! Où t'a-t-il frappé mon amour ?! S'exclama immédiatement la médecin en s'approchant de sa fille.

-Dans la cuisse...

-Enlève ton collant et ta jupe que je regarde...

Madi grimaça avant de s'exécuter, dévoilant un large hématome violacé sur sa cuisse fine. Clarke lâcha un juron avant de s'atteler à passer de la pommade sur la blessure, regardant ensuite la coupure sur son visage.

-Ce n'est pas bien profond, je vais juste te mettre des strips pour que ça cicatrise plus facilement... Est-ce que tu n'irais pas prendre un bon bain chaud pour te détendre.

-Ça va enlever toute la pommade...

-Je t'en remettrai ce n'est pas grave... Edda si tu veux faire de même ?...

-Non je préfère retourner voir mes parents.

-Très bien. Ma chérie, tu m'appelles quand tu as terminé ? Je viendrai te remettre de la pommade et te border...

-Je peux le faire toute seule... Grommela Madi qui n'avait pas manqué le sourcil arqué et moqueur de sa camarade.

-Comme tu veux... Répondit sa mère sans relever pourquoi sa fille était si bougonne à présent. On y va Edda ?

- Je vous suis.

-Tu peux me dire tu... Oh, attends, tu ne vas pas remettre ta chemise toute tâchée et sale... Je reviens.

Edda ne répondit pas, se contentant d'observer la médecin qui revint avec une chemise blanche et propre.

-C'est une chemise à Lexa mais vous semblez avoir à peu près la même taille... Si tu veux autre chose, je peux regarder dans mes affaires...

-Non, c'est très bien... Souffla Edda en observant silencieusement la chemise blanche.

Elle la déboutonna pour l'enfiler, frissonnant au contact du vêtement. Elle portait une chemise appartenant à l'ancienne Dona, sa tante Lexa, cette femme qu'elle admirait secrètement à distance... Malgré la gêne douloureuse que lui provoquait le moindre mouvement, elle se sentit étrangement puissante avec ce vêtement. Elle était un peu grande pour elle mais pour rien au monde elle ne l'aurait refusée.


- Un traceur GPS dans sa montre... Répéta Lexa. Comment n'y ai-je pas pensé...

La culpabilité se lisait sur son visage tandis qu'Anya et Gustus étaient assis dans l'un des canapés du salon, lui faisant face.

-Faut croire que ça accapare toute ta tête de faire la maligne au Sénat et devant les caméras, lui asséna Anya avec un regard acéré.

-Anya... Grommela son mari.

-Quoi Gustus ?! Tu crois que je vais faire comme si de rien n'était parce que c'est Lexa ? Il n'en est pas question ! Elle nous a fait les quatre cents coups il y a plus de dix ans ! On avait un business solide, elle nous a lâchés, elle nous a reniés ! Et maintenant elle nous appelle au secours pour sauver la mioche de son frère incompétent et de cette folle de Barzetti ?! Je te signale qu'Edda aurait pu mourir à cause de toute cette merde ! Et qui est responsable ?! Lexa ! Elle a énervé toute la Mafia avec ses lois à la con !

-Comme je te l'ai déjà dit tout à l'heure... Edda est assez intelligente pour faire ses propres choix... Toute cette histoire de kidnapping n'est pas le fruit du hasard. Elle n'était pas au mauvais endroit au mauvais moment. Lexa n'a pas à endosser toutes les responsabilités...

-Je pense qu'Anya a raison, répondit Lexa.

Gustus arqua un sourcil surpris avant de hausser les épaules :

-Si tu lui donnes raison, je ne peux plus rien pour toi...

-J'ai énervé quelqu'un de puissant visiblement… Mais j'ai aussi séparé nos familles en pensant que ça protégerait ma famille mais au final ça n'a fait que fragiliser les futures générations... Madi souffre de ne pas avoir de cousins et cousines... J'imagine qu'Edda a souffert aussi de ce manque...

-De quoi j'ai souffert moi ? Les interrompit l'adolescente qui arrivait au bas de l'escalier.

Lexa leva les yeux vers sa nièce et remarqua immédiatement la chemise qu'elle portait. Edda soutint malgré tout son regard ce qui confirma à l'ancienne Donati que la fille d'Anya et Gustus avait un fort caractère et une force intérieure puissante.

-Ta tante Lexa tentait de nous expliquer que tu es malheureuse de ne pas la connaître et donc que ça te fragilise, que tu es incomplète, rebondit Anya, acerbe.

-Ce n'est pas ce qu'elle a dit... Secoua la tête Gustus en soupirant.

Edda observa les trois adultes, sentant Clarke qui attendait calmement à ses côtés. Elle pouvait sentit la colère qui animait sa mère et la lassitude de son père qui n'avait pas envie de se prendre la tête sur une histoire de sentiments.

-Pourquoi je devrais souffrir de pas connaître une traître ? Lança, incisive l'adolescente, jouant la provocation pour voir réagir Lexa.

L'ancienne Dona allait-elle sortir de ses gonds et la remettre à sa place ? Elle l'espérait au plus profond d'elle-même. Elle avait tellement idéalisé cette femme puissante que son père admirait encore. Elle avait tout fait pour lui ressembler et atteindre son niveau afin qu'il soit fier d'elle.

-Edda ! Aboya son père, furieux.

-La vérité sort de la bouche des enfants, s'amusa sa mère, plus calme à l'idée que sa fille soit de son côté.

Malgré l'attaque directe sur ses actions passées, Lexa resta calme. Au plus profond d'elle-même, elle sentit malgré tout comme une pensée fugace lutter pour sortir. Une pensée qui aurait fait taire immédiatement cette adolescente provocatrice. Elle la repoussa bien vite : elle était fière de ce qu'elle était devenue. Si elle avait pu se débarrasser de tout lien avec la mafia, elle ne pourrait jamais se débarrasser du sang mafieux coulant dans ses veines ni de son passé en tant que Dona. Edda semblait être une jeune fille plus intelligente qu'elle ne le laissait paraître. A travers sa provocation, elle lisait en elle qu'elle irait loin avec un bon encadrement.

- Je pense qu'il va falloir du temps avant que nos relations se solidifient de nouveau, du moins, si vous êtes d'accord tous les trois pour que nous reprenions contact. Je suis assez occupée par mon poste de sénatrice mais cette histoire d'enlèvement m'a donné une bonne leçon de vie encore. J'aurai pu tout perdre aujourd'hui et vous m'avez prouvé qu'avec une Famille unie, on peut lutter contre n'importe qui... Je ne dis pas que c'est une solution magique et durable mais on est plus forts ensembles que séparés...

-Tu oublies qu'on est des mafieux et toi une politicienne, répondit Anya, piquante. Nous sommes ennemis selon la loi.

-Et moi je peux écrire ou modifier la loi, répondit Lexa. Edda ?

-Quoi ?

-Approche, l'invita la brune.

L'adolescente avança, suivit de Clarke qui s'installa aux côtés de sa compagne qui lui murmura quelque chose à l'oreille. La médecin acquiesça rapidement. Lexa leva de nouveau son regard vers les deux mafieux avant de le tourner sur leur fille qui se demandait à présent à quelle sauce sa tante allait la manger. Sans prévenir, un chat blanc et noir lui passa à côté, sauta sur la table basse avant de s'installer sur les jambes de Lexa. Le félin se mit à ronronner avec force tout en tapant de sa tête la main droite de l'ancienne Donati. Elle se sentit happer par un vieux souvenir, se revoyant une décennie plus tôt dans son bureau avec ce même chat venant réclamer des caresses alors qu'elle s'occupait de proposer une solution à un syracusain venu lui réclamer justice.

-J'ai un marché à te proposer.

Gustus et Anya échangèrent un regard étonné, la dernière fois qu'ils avaient entendu Lexa dire ça remontait à des années. Eux aussi se laissèrent emportés par la nostalgie de leur vie d'avant. Celle où leurs familles étaient les plus puissantes de la Sicile.

-Tu as sauvé notre fille Madi d'une mort certaine. J'ai donc une dette envers toi.

Edda retint son souffle, l'ancienne Dona était-elle réellement en train de lui dire qu'elle lui était redevable ? Cela voulait-il dire qu'elle pourrait lui demander tout ce qu'elle voulait ?

-Un jour je te rembourserai cette dette. Tu choisiras ce que tu veux. Aujourd'hui il est trop tôt, mûris bien ta demande et quand tu seras prête, je t'écouterai.

-Je sais ce que je...

-Edda, la reprit sa mère ce qui étonna l'adolescente.

Étrangement, la colère d'Anya semblait s'être estompée et son père regardait Lexa avec cette lueur d'admiration qu'il avait toujours eu dans le regard lorsqu'il parlait d'elle.

-En attendant, je te propose, si toi et tes parents êtes d'accord, de t'installer et vivre ici la semaine plutôt qu'à l'internat. Du moins si vous souhaitez qu'Edda continue ses études dans cette école malgré ce qu'il s'est passé aujourd'hui ?

-Oui elle y reste, affirma Gustus.

-Ça n'a rien avoir avec la dette ? Se méfia Edda non sans foudroyer du regard son père.

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de l'ancienne mafieuse dont le regard s'alluma aussi d'une lueur bien particulière. Cette jeune fille était réellement brillante. Elle avait tout d'une future Dona en devenir si elle choisissait de suivre ses parents ou bien d'une future politicienne si elle choisissait de la suivre elle.

-Non.

-C'est d'accord. Désolée Papa, Maman mais cette école elle pue la merde. Alors l'internat c'est encore pire ! Tout est chronométré à la seconde là-bas et c'est pas pour autant que j'ai de meilleures notes. Gardez votre fric sérieux. Si je peux pas être avec vous, autant rester ici…

Gustus et Anya ne dirent rien, se consultant silencieusement avant de donner leur accord :

-Très bien. Peut-être que tes tantes réussiront à faire quelque chose de toi... Indiqua Gustus.

-Hey ! S'offusqua l'adolescente.

-Par contre, je n'ai qu'une règle à imposer si vous l'hébergez, dit Gustus.

-Dis-nous, répondit Clarke, s'ajoutant enfin à la conversation.

-Pas de garçons... Ni de filles, dit-il, intransigeant en regardant son ancienne protégée.

Edda fit une moue agacée avant de croiser les bras contre sa poitrine ce qui ne manqua pas de lui tirer un geignement de douleur.

-Prends un verre ma fille, ça te fera oublier la douleur, plaisanta son père en poussant la bouteille de whisky posée sur la table basse.

-Ah je dis pas non !

-Dans tes rêves jeune fille, enchaîna Clarke, en récupérant la bouteille.

-Oh putain... Je crois que l'internat était pas une si mauvais option finalement... Geignit Edda ce qui ne manqua pas de faire sourire ses parents et ses tantes.


Clarke passa une main dans le bas du dos de sa compagne, tandis qu'elles regardaient partir le véhicule de Gustus et Anya.

-Ça ne s'est pas si mal passé finalement...

-Oui... je ne sais pas si j'ai fait le bon choix en leur rouvrant notre porte... Tu n'es pas en colère ?

-A l'idée de devoir rajouter trois couverts de plus pour les repas familiaux du dimanche ? Plaisanta la médecin.

-Hm... On en discutera plus tard... Je pense qu'on a besoin de dormir toutes les deux... Je vais aller voir Madi et j'arrive...

-Je viens avec toi.

Les deux femmes montèrent à l'étage, passant devant la porte de la chambre attribuée à Edda qui était entrouverte.

-Tu as tout ce qu'il te faut ? Demanda Clarke.

-Quand j'aurai récupéré mon portable, mon pc et mon enceinte portable oui j'aurai tout ce qu'il faut, indiqua l'adolescente.

-On tâchera de récupérer tout ça demain... Bonne nuit ma belle.

-Hein ...? Ah ouais... Euh bonne nuit... Grommela Edda en fermant sa porte à clé.

Clarke resta quelques secondes surprise face à la réaction de la fille d'Anya et Gustus avant de se rendre à l'évidence : Edda n'aurait sans doute pas besoin d'autant de cocooning que Madi. Elle entra dans la chambre de sa fille, rejoignant Lexa qui était déjà assise sur le lit, sa fille entre ses bras.

-Comment ça va ma chérie...? Demanda la médecin, s'asseyant à son tour.

-J'arrive pas à dormir... Murmura la petite brune.

-Tu veux qu'on reste avec toi cette nuit ? Proposa Lexa en embrassant le front de sa fille.

Madi garda le silence avant de finalement faire un petit mouvement de tête timide. Ses deux mères se faufilèrent sous la couette pour venir l'enlacer chacune d'un côté.

-Ils font partie de quelle police Gustus et Anya ? Demanda après quelques minutes la jeune fille.

-On en parlera plus tard ma chérie... Repose-toi maintenant, tu es en sécurité... Répondit simplement Lexa, serrant encore plus sa fille contre elle.


Anya et Gustus roulaient en silence, escortés de leurs hommes de main dispersés dans deux autres véhicules. Ils étaient habitués à vivre la nuit avec leur business. Le casino n'était qu'une couverture pour mieux blanchir l'argent et piéger les imbéciles gourmands et addicts aux jeux. Ils avaient remplacé les Barzetti sur ce marché juteux après l'arrestation de Nia.

-On devrait retourner la chercher, dit Anya, cassant enfin ce silence pesant.

-Pour quelle raison ?

-C'est notre fille. Ce n'est pas à elle de l'élever. Je suis sa mère et tu es...

-Edda est déjà élevée. Elle a déjà un père et une mère. Elle ne cherchera pas ça chez Lexa.

-Tu n'en sais rien.

-Ce que je sais c'est qu'elle a besoin d'être avec sa tante.

-Pourquoi bon sang ?

-Pour comprendre qu'elle ne doit pas suivre notre voie. On était d'accord Anya,lorsqu'on l'a inscrite dans cette école c'était pour lui donner une chance de s'en sortir plus tard. On ne sait pas ce que nous réserve l'avenir à tous les deux avec nos affaires. Surtout en ce moment avec les tensions avec Victor.

-On a qu'à juste leur donner un avertissement.

-Et faire éclater une vraie guerre ? Non.

-Tu es trop laxiste. Que ce soit dans les affaires ou avec Lexa !

-Et toi ta rancune te perdra avant mon laxisme ! S'agaça-t-il.

-C'est ce qu'on verra...

Un regard assassin fut échangé entre les deux mafieux avant que chacun ne se taise de nouveau, frustré par leur échange.


Un sursaut la tira de son sommeil léger. Lexa ouvrit les yeux avant de tourner la tête pour regarder l'heure sur le réveil posé sur la table de nuit : 2h57. Elle était en sueur et la respiration haletante. Elle ne se souvenait pas de quoi elle avait voulu s'échapper mais au fond d'elle, elle sentait son cœur battre à tout rompre. Clarke dormait à ses côtés, aussi se leva-t-elle doucement pour ne pas perturber son sommeil. Seulement trois jours étaient passés depuis l'enlèvement de Madi. Elle avait prévenu son bureau qu'elle serait absente une semaine afin de récupérer. Son téléphone portable semblait prêt à imploser tant les appels, messages et mails affluaient pour connaître les détails du retour de sa fille chez elle. Elle avait prévenu la police mais avait négocié pour que sa fille soit tranquille jusqu'à ce qu'elle soit remise complètement. Elle avait promis de faire une déclaration publique lorsqu'elle serait de retour à Rome mais elle avait beau tourner ses idées dans tous les sens, la vérité était qu'elle avait fait appel à la Mafia pour retrouver sa fille.

Elle se passa un peu d'eau dans la salle de bain attenante et sortit de la chambre pour traverser le couloir menant à la chambre de sa fille, poussant doucement la porte pour jeter un œil à l'intérieur. Madi dormait avec des petits soubresauts et en marmonnant par moment. La brune s'avança doucement et s'accroupit pour caresser le visage de sa fille, l'embrassant avec douceur tout en lui murmurant la comptine sicilienne qu'elle lui chantait lorsqu'elle était bébé. Rapidement, Madi sembla se tranquilliser au fil des mots chantonnés. Lorsqu'elle la sentit plus sereine, Lexa quitta la chambre pour descendre à la cuisine pour se désaltérer. Elle se servit un verre d'eau fraiche avant d'aller sur la terrasse.

Les lumières automatiques dispensées par des spots au sol s'allumèrent pour permettre à la brune d'avancer jusqu'à l'une des chaises installées autour de la grande table en pierre. Le calme de la propriété et l'air frais lui permirent de faire fuir ses précédentes angoisses.

-Madame ? Y-a-t-il un problème ? Demanda un garde qui faisait visiblement sa ronde.

-Non. Juste une insomnie. Rien à signaler ?

-Tout est calme Madame. Nous avons juste dû chasser deux paparazzis il y deux heures. Rassurez-vous, ils n'ont pas pris de photos.

-C'est parfait.

La brune observa son employé repartir faire sa ronde. Elle avait triplé les effectifs depuis l'enlèvement de Madi. Il était hors de question de laisser la moindre ouverture. L'argent lui importait peu.

-Lex ? Entendit-elle ce qui lui fit tourner la tête.

-Je suis là… Répondit-elle.

Clarke la rejoignit sur la terrasse, frissonnant immédiatement face à la fraicheur de la nuit.

-Qu'est-ce que tu fais toute seule en pleine nuit ? Ça va ?...

-Oui… Une insomnie…

-Tu en fais plusieurs par nuit… Tu ne veux pas que je te prescrive quelque chose ?... Demanda la blonde en passant derrière sa compagne pour enlacer son cou, posant un baiser sur les cheveux bruns.

-Non… Tu sais bien que je ne suis pas très médicaments…

-Je sais oui…Ou sinon…

-Sinon ?

Lexa sentit la bouche de Clarke se poser à plusieurs reprises sur sa joue et son oreille, glissant finalement dans son cou ce qui ne manqua pas de lui arracher quelques frissons. Elle déglutit avant de souffler, offrant une caresse sur le bras de sa compagne :

-Désolée mais je n'ai pas trop la tête à ça…

-Je comprends…C'était pour nous réchauffer… Il fait froid non ?...

-Je suis bien ici…

-Tu es une bouillotte vivante toi aussi… Plaisanta la médecin.

Lexa leva les yeux vers sa compagne, amusée par cette comparaison.

-On va se recoucher ?

-Bonne idée, confirma la blonde.

Les deux femmes se levèrent et rejoignirent leur lit, se remettant sous la couverture, Clarke se collant à la brune pour profiter de sa chaleur. Lexa embrassa chastement le front de sa compagne.

-Tu es stressée ? Murmura sa femme.

Lexa fit une moue des lèvres avant de souffler :

-Oui... Toute cette histoire me travaille... Ce qui aurait pu arriver à Madi, le retour de Gustus et Anya dans notre vie... Edda... Mon travail de sénatrice... Je ne sais pas comment je vais réussir à tout concilier... Sans compter celui ou ceux que j'ai énervé au point de déclencher cet enlèvement... A qui vont-ils s'en prendre ensuite ? Toi ? Moi ?... Tout tourne dans ma tête... Ce que je t'ai dit aussi ce soir-là... Que je t'abandonnerai si...

-Hey... ralentis Lex... Souffla la médecin, se redressant pour pouvoir observer le visage de sa compagne.

Elle se doutait bien que quelque chose travaillait la brune. Lexa était distante, silencieuse et bien trop souvent plongée dans ses pensées depuis trois jours. Elle avait décidé de lui laisser le temps de digérer mais finalement ce n'était peut-être pas la solution.

-On pourrait retourner voir notre thérapeute ?

-Pourquoi ? Notre couple ne va pas bien ? S'inquiéta soudainement la brune.

-Tout va bien... Juste si tu as besoin de parler... Peut-être d'ailleurs toi toute seule... Il serait sans doute d'accord. Ou toutes les deux si tu n'es pas à l'aise.

- Je vais y réfléchir... pour le moment j'ai besoin d'un peu de temps c'est tout...

-D'accord... Tu promets d'y réfléchir sérieusement hm ?

-Oui, acquiesça la brune.

La médecin lui offrit un petit sourire avant de l'embrasser chastement sur les lèvres.


Lorsqu'elle se réveilla, Lexa eut de nouveau un sursaut alors que l'absence de Clarke dans le lit lui sauta au visage. Elle eut un mauvais réflexe de chercher une arme à feu qu'elle aurait caché il y a dix ans en arrière derrière la tête de lit. Son cœur battait à tout rompre, elle était totalement déboussolée, ne remarquant pas que la lumière du jour filtrait à travers les volets encore fermés de la chambre. Elle sortit au pas de course de la chambre, prête à hurler après sa femme et sa fille mais elle reconnut rapidement le rire de Madi qui semblait venir de la cuisine :

-Maman ne va jamais boire ça ! Riait leur fille.

-Mais si tu verras ! Répondait sa mère.

-C'est pas bon !

Elle expira de soulagement, sursautant en entendant une voix venant de sa gauche :

-Vous êtes décidément trop bruyants dans cette famille... Grommela Edda qui semblait être à peine réveillée.

Lexa déglutit, s'imposant le calme alors que son cœur semblait vouloir n'en faire qu'à sa tête. Elle ignorait ce qui lui arrivait exactement mais cela ne lui plaisait pas. Ce vieux réflexe de chercher une arme dès le réveil l'inquiétait. Elle n'avait pourtant pas de raison de s'inquiéter autant avec le nombre de gardes du corps qui étaient présents sur la propriété. Elle salua et suivit sa nièce pour entrer dans la cuisine : Madi était assise sur une des chaises hautes qui entouraient l'immense ilot central et semblait profiter d'un petit déjeuner des plus complets.

-Oh mon amour, tu es réveillée, sourit sa compagne tout en secouant un shaker.

-Quelle... Quelle heure est-il ?...

-Dix heures...

-Déjà... Il fallait me réveiller...

-Tu as des heures de sommeil à rattraper donc on a préféré te laisser dormir... En plus ça m'a donné l'occasion de te préparer un de ces jus détox que tu adores tant...

-Il est pour la cigarette celui-là ?...

-Non... Pour le stress...

-Ah... D'accord... Merci.

Lexa jeta un œil au verre remplit d'un mélange aux couleurs étranges. Sa fille lui fit une grimace, profitant que son autre mère soit occupée à chercher quelque chose dans le frigo. La brune sourit, amusée et goûta la mixture pour faire plaisir à sa compagne, se gardant bien de donner son avis.

-Ça a l'air immonde, lança Edda tout en se servant un verre de jus d'orange pressé.

-Mais non, c'est un peu amer c'est tout... Tu veux quoi Edda pour petit-déjeuner ? Se défendit Clarke.

-Rien... Je mange pas le matin...

-C'est important de...

-Je sais tu me l'as déjà dit hier et avant-hier. Je vais y avoir droit chaque matin ?

-Bon je ne dis plus rien alors... Répondit la médecin. Madi tu ne manges pas ta deuxième tartine ?

-En fait je n'ai pas très faim non plus... Indiqua la brune en regardant Edda. Je peux partir me doucher ?

-Quoi mais...

-Clarke laisse... Souffla Lexa.

-Bon... Oui tu peux y aller.

Edda ne demanda pas la permission pour quitter l'îlot, filant avec Madi vers l'étage. Lexa ne manqua pas la mine soucieuse de sa compagne et lui fit signe de s'approcher tandis qu'elle s'asseyait sur une chaise haute. La médecin ne se fit pas prier et vint se blottir contre sa compagne, murmurant :

-Madi commence à devenir une copie d'Edda... Je t'avoue que ça m'inquiète un peu...

-Ça ne fait que quelques jours... On va avoir besoin d'un peu de temps avant de retrouver un juste équilibre...

-Tu as sans doute raison... Ce qui m'inquiète c'est de devoir gérer les deux sans toi...

Lexa se raidit légèrement à cet aveu : même si elle avait demandé son accord à Clarke, il était vrai qu'elle n'avait pas pensé à la charge de travail supplémentaire que représentait Edda. Madi était plutôt une enfant facile bien que l'adolescence n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez.

-Il faut qu'on parle à Madi des liens qu'elle a avec Edda... Je pense que ça te simplifiera la tâche... Edda n'a rien dit pour le moment mais je pense qu'elle n'attend que ça.

-Oui... Tu reprends quand ?

-Lundi prochain. Ça arrivera vite...

-Oui... On lui dit quand et où ...?

-C'est une très bonne question... Souffla la brune en amenant mécaniquement le verre qu'elle tenait à la main à ses lèvres. Argh...!

-Quoi ?! S'inquiéta soudainement la médecin.

-Qu'est-ce que tu as mis là-dedans ? C'est vraiment infâme...

-Tu m'as fait peur imbécile ! Lui reprocha Clarke non sans un rire. C'est peut-être infâme mais ça ne donne pas le cancer au moins...

-Très fin Dr Griffin.

-Merci... Sourit Clarke, amusée d'avoir piégé sa compagne.

La blonde regarda discrètement si personne n'était présent dans la pièce avant de glisser un index charmeur le long de la joue de la brune, soufflant :

-Ton aimable politesse sicilienne disparaît au fil des années c'est bien dommage...

Lexa fronça les sourcils, demandant :

-Mon aimable politesse sicilienne ?...

-Tes pirouettes orales pour éviter de dire que je suis une calamité en cuisine notamment...

-Oh... Excuse-moi... Ce jus est délectable mais ne me correspond pas tout à fait... C'est mieux ?

-Un peu mieux mais j'ai entendu et vu mieux de ta part...

-Vraiment ? S'étonna la brune.

La main de Clarke glissa jusqu'à la nuque de sa compagne, l'invitant à se rapprocher pour l'embrasser. Les lèvres de chacune étaient proches, prêtes à franchir les derniers centimètres.

-Oui avec ton bel accent sicilien et tes yeux charmeurs...

Un rire échappa à la brune qui secoua la tête, amusée :

-Quel accent ? Je n'ai pas d'accent... Toi tu en as un par contre... Et je le trouve magnifique...

-Moi j'ai un accent ? Rit la blonde. Je parle italien couramment depuis que je me suis installée en Sicile !

-Tu ne l'entends pas mais moi oui, s'amusa sa compagne.

-Et moi je peux t'assurer que j'entends le tien quand tu... Commença la médecin en lui volant un baiser léger, visiblement d'humeur coquine.

-HM ! HM ! Toussa Edda près d'elles.

Les deux femmes s'écartèrent pour se tourner vers la jeune fille qui était face à elles et semblait les observer.

-Désolée hm... J'ai plus d'antidouleurs et mes côtes me font un mal de chien...

-Oh ! Je vais aller t'en chercher pas de souci, répondit Clarke en quittant au pas de course la cuisine.

Edda et Lexa se retrouvèrent seules dans la cuisine, gardant le silence. Sans savoir l'expliquer, Lexa ne savait pas quoi lui dire.

-C'est donc ça l'amour, fit remarquer la jeune Giordano.

-C'est à dire ?

-Flirter malgré la quarantaine passée... Je pensais que quand on était vieux y'avait plus d'amour, se moqua Edda avec un sourire en coin.

-J'ose imaginer que quand on aime il n'y a pas de question d'âge...

-Ouais si tu le dis.

-Voilà Edda ! S'exclama Clarke en déposant deux boîtes de médicaments dans la main de l'adolescente.

-Merci, répondit-elle avant de tourner les talons pour repartir vers l'étage.

-Vous discutiez de quoi ?

-De l'amour... Elle semble avoir une vision tranchée sur la question...

-En même temps, Gustus et Anya ne sont pas le genre à flirter à tout va, se moqua Clarke, se remémorant les débuts tumultueux des deux mafieux.

Lexa expira avant d'acquiescer :

-En effet... Les sentiments ce n'est pas leur fort...

-Il va falloir que l'on montre à cette jeune femme en devenir ce qu'est le véritable amour hm ?

-Je crois qu'il y a d'autres choses à lui montrer avant ce chapitre...

-Ah bon... Tu ne veux pas lui raconter l'histoire de la terrible et sévère Dona qui tomba éperdument amoureuse d'une médecin innocente ?...

-Innocente ?! Tu plaisantes j'espère ? Pouffa de rire la brune. C'est toi qui es venue me faire du rentre dedans je te signale...

-Et qui après ne m'a pas lâchée?... Sourit la médecin.

-Tss... Souffla la politicienne.

-J'aime te voir comme ça mon amour, lui confia la blonde.

La brune tiqua à la confidence avant de sourire sincèrement, comprenant qu'elle avait sans aucun doute inquiétée sa compagne avec son silence de ces derniers jours. Elle enlaça la médecin, posant quelques baisers dans son cou avant de murmurer :

-Merci d'être là.

-A la vie à la mort hm ? Sourit Clarke en lui montrant son alliance.

-Aspirons plutôt à la vie qu'à la mort hm...

-Lex' ! Tu es insupportable ! C'est pas ce que je voulais dire ! S'indigna sa compagne en lui claquant vigoureusement la fesse droite ce qui fit se tendre la brune.

-Hé... Ça fait mal...

-Tu le mérites, ça ne va pas de dire des choses pareilles... Reprocha la blonde.

-Je sais... Bon... Je vais aller prendre une douche et réfléchir à notre conversation avec Madi...

-Je suis invitée ?...

-Si tu viens je ne pourrai pas réfléchir...

-Pas faux. Je t'accorde ce point.

La sicilienne sourit avant de se séparer de sa compagne pour partir à son tour vers l'étage. Clarke en profita pour regarder son portable professionnel. Elle avait plusieurs appels et messages vocaux. Elle en écouta un qui venait de la mairie.

"Bonjour Clarke, c'est Gaïa Salomon. J'imagine que ces derniers jours ont été compliqués mais je voulais t'informer que l'enquête sur le dispensaire se poursuivait. En revanche, il a été révélé que la porte d'entrée n'était pas verrouillée donc les assurances refusent de prendre en charge la réhabilitation du local. Je ne vais pas te mentir, la mairie ne compte pas accorder un nouveau budget au dispensaire et l'hôpital non plus. Je pense que c'est la fin de cette aventure... Voilà. Au revoir."

-QUOI ! Mais c'est pas possible ! S'insurgea la médecin.


-LEXA ! Hurla Clarke en entrant avec fracas dans leur chambre.

-Clarke ?! Qu'est-ce qu'il y a ?! Répondit avec surprise sa compagne en sortant trempée de la douche, ne prenant pas le temps de passer une serviette autour d'elle, pensant à une urgence vitale.

-Ta connasse de remplaçante vient de me laisser un message pour me dire qu'elle stoppait le dispensaire ! Je vais la tuer ! Elle fait tout depuis qu'elle est passée maire pour me dégommer le projet ! Où vont aller les habitants des quartiers si le dispensaire ferme ?! Explosa la blonde en faisant les cents pas dans la pièce.

Le visage de Lexa se détendit immédiatement et elle souffla de soulagement : l'éternel duel entre sa femme et Gaïa Salomon reprenait. Les relations entre les deux femmes avaient toujours été tendues depuis le rapprochement de la fille d'Indra envers elle.

-J'irai lui parler... Ça me fera du bien de retourner à la mairie avant de replonger dans le bain du Sénat... Lui assura la brune. Je peux retourner me doucher maintenant ?...

-Te doucher ?! Parce que c'est la priorité ?!

-Pour le moment oui, répondit la sicilienne en retournant dans la salle de bain.

-Non mais je rêve ! Je te parle du fait que le dispensaire va être définitivement fermé et toi tu vas te doucher !

-Clarke, tu t'énerves pour rien... Tu sais très bien que Gaïa est capable de trouver une solution... Il suffit de discuter...

-NON ! NON ! Elle veut juste balayer mon travail ! Mon combat avec Cage, tout ! Ce dispensaire c'est... C'est tout pour moi ! S'écroula finalement la blonde, s'asseyant sur le lit pour tenter de se calmer.

Les larmes vinrent finalement et elle commença à sangloter ce qui fit sortir Lexa de la douche à nouveau. La brune s'était entourée d'une serviette et s'installa près de sa compagne, l'enlaçant :

-Tu es sûre que toute cette colère et tristesse vient de la nouvelle que tu viens d'apprendre...?

-Bien sûr... Quoi d'autre...

-Peut-être ce qu'on a vécu avec Madi, le fait de prendre soin de moi aussi alors que tu es tout autant stressée et que tu le gardes pour toi aussi...

La médecin fit une moue, ses larmes coulant encore :

-Peut-être un peu...

-Peut-être un peu beaucoup... hm ?

-Ça va aller... J'ai juste...

-Craqué et c'est normal... Tu me l'as toi-même dire hier soir... Si tu es là pour moi, je suis là pour toi ok ?... On va appeler notre thérapeute avant ma reprise.

-Oui...

-Je vais appeler Gaïa afin de convenir d'un rendez-vous afin qu'elle m'explique pourquoi le dispensaire ne peut être réhabilité...

-Elle va te sortir des excuses à deux balles comme à moi...

-Peu importe...

-J'ai l'impression que tout part en vrille depuis quelques mois... Je suis fatiguée de me battre... Confia la blonde.

-Je commence à m'en rendre compte aussi... Avoua la brune.

-On va s'accrocher hein ?

-Oui.

-Comment tu comptes la faire changer d'avis ?

-J'ai quelques idées... Sourit la brune.

La blonde tiqua rapidement et la fusilla du regard :

-Si tu comptes jouer de ton charme, je te préviens que c'est hors de question.

-Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes... Gaïa me doit certaines faveurs politiques... Qu'est-ce que tu vas t'imaginer là...

-Je vais venir à cet entretien.

-Si tu veux mais j'ai plus de chance de la convaincre sans toi et tu le sais.

-Etrange hein, grommela la médecin ce qui ne manqua pas de faire rire sa compagne.

-Après la colère, la petite crise de jalousie ? Souligna la sicilienne. Tu es adorable...

-Si je suis si adorable, alors fais-moi l'amour.

-Quoi ? S'étonna la brune, s'attendant à tout sauf à cette réponse.

-J'ai envie de toi Lex et tu me fuis depuis que Madi est revenue à la maison... Et là tu me parles d'aller voir ton ex...

-Mais non je ne fuis pas... Et Gaïa n'est pas mon ex... On s'est juste embrassé quelques fois et j'étais perdue à ce moment-là, tu le sais... C'est juste que je n'ai pas la tête à ça en ce moment... Tu es toujours aussi désirable à mes yeux je t'assure... Si je vais la voir c'est pour le dispensaire mais si tu veux je n'y vais pas.

-Vraiment ?

-Bien sûr... Je vais appeler notre théra...

Elle ne put finir sa phrase car la médecin se pendit à ses lèvres, cherchant un baiser passionné auquel la brune répondit avec douceur, tentant de la rassurer. Clarke s'installa à cheval sur les cuisses de la brune, s'accrochant à son cou comme à une bouée de sauvetage.

-Clarke ?... Souffla Lexa, inquiète.

Elle sentit le corps de la médecin s'affaisser contre elle, de nouveaux sanglots la saisissant. La brune la serra contre elle, murmurant :

-Je suis là... Craque vas-y... Fais tout sortir...

-Ils ont enlevé mon bébé... Elle aurait pu mourir... Comme le dispensaire... Qu'est-ce que je vais perdre après...

Lexa fit alors le rapprochement : Clarke prenait le contre coup de l'enlèvement de Madi. Le dispensaire était fermé depuis qu'il avait été vandalisé, dans l'attente du feu vert des assurances. Aujourd'hui, Clarke venait d'apprendre que ce dernier fermait définitivement ce qui la ramenait au sort qu'aurait pu subir Madi.

-On va s'en sortir... Lui souffla-t-elle.


Lexa descendit les escaliers pour rejoindre le salon. Elle y retrouva Madi qui lisait un livre sur le canapé près d'Edda qui écoutait de la musique avec des écouteurs sans fil.

-Où est maman ? Questionna Madi.

-Elle est fatiguée, elle se repose dans la chambre... Lui expliqua la brune. Ecoute Madi, j'aimerai te parler... Enfin j'aimerai vous parler à toi et Edda. Mais d'abord, j'aimerai savoir comment tu te sens ?

- Ça va... Souffla la jeune fille.

-Tu es sûre ? J'aimerai te proposer de parler à un psychologue... De ce que tu as vécu, ressenti...

- Ça craint les psy... Mes parents m'ont envoyé chez un psy à cause de mes notes pourries. Ça sert à rien, lança Edda qui semblait écouter la conversation malgré ses écouteurs.

-Je veux pas voir de psy, affirma Madi après s'être tournée vers l'adolescente.

-Prends-le temps d'y réfléchir au moins d'accord ? Insista sa mère.

Madi lui fit une moue en guise de réponse.

-Bon très bien... Souffla Lexa. Edda, peux-tu couper ta musique une minute ?

La Giordano soupira mais s'exécuta. Elle se mit à observer le visage de sa tante : elle semblait chercher le meilleur moyen d'aborder une conversation difficile. Elle pouvait le voir à ses traits qui étaient soucieux.

-Madi, tu m'as demandé si les parents d'Edda étaient de la police tu te souviens ?...

-Oui. Ils avaient des pistolets et ils ont tu...

-Ils nous ont libéré, corrigea Edda.

-Euh oui... Confirma Madi.

Lexa observa sa nièce : elle reconnaissait bien là l'éducation mafieuse. Ne rien dire pour ne pas se faire prendre. Elle protégeait ses parents comme un homme de main protègerait son Don.

-Oui... C'est moi qui les ai appelés Madi.

-Ah bon ?

-Gustus... Hm... Gustus est comme un père pour moi... Tu te rappelles ? Je t'ai raconté que mes parents sont morts très jeunes et que c'est Titus, ton arrière-grand-père qui m'a élevée?

-Oui je me souviens...

-Et bien Gustus travaillait pour Titus et il était très ami avec ma Maman... Quand elle a disparu, il a pris le relais quand mon grand-père ne pouvait pas être là pour moi... Il a été un réel soutien pour moi... Et je lui aurai confié ma vie sans hésitation.

-Mais pourquoi il ne vient jamais à lamaison si c'est comme ton papa ?

-On s'est fâché lui et moi...

- Pourquoi ?

La sicilienne ne manqua pas le regard intéressé d'Edda à qui il manquait visiblement aussi des morceaux de l'histoire.

-Hm... C'est compliqué à expliquer... Disons que nous n'étions pas d'accord sur notre façon de travailler et il n'aimait pas ta maman aussi... Ce qui a fait que nous nous disputions souvent à ce sujet...

- Il aimait pas Maman ? Pourquoi ?

-Disons que j'ai donné priorité à notre histoire d'amour plutôt qu'au travail et cela n'a pas plu à Gustus...

-D'accord... Maman ?

-Oui ?

-Si le papa d'Edda est comme ton papa à toi, ça veut dire qu'Edda est ta demi-sœur ?

Lexa resta interloquée un instant, ne s'attendant pas à ce que Madi fasse aussi rapidement le lien.

-Que tu es intelligente ma chérie... Souffla sa mère en lui caressant la joue.

-Donc Edda est ma tante ?

-Pas tout à fait... Mon nom de famille est Donati et non Giordano. Gustus ne m'a jamais adoptée officiellement et donc il n'est pas légalement considéré par l'administration comme mon père adoptif, disons qu'Edda s'apparente plutôt à ta cousine. Vous n'avez aucun lien de sang mais plutôt de cœur...

-Edda est ma cousine ?!

-Oui et je suis sa tante... Tout comme Gustus et Anya sont ton oncle et ta tante... C'est un peu comme tante Octavia et Raven...

-Génial ! Explosa de joie Madi en sautant de son canapé vers celui d'Edda qui la réceptionna de justesse.

-Oh ! T'es dingue ! Sourit l'adolescente qui tentait de masquer ses émotions.

Edda avait le cœur qui battait la chamade : c'était officiel, Lexa venait de reconnaître devant elle et Madi qu'elle était sa tante. Elle avait évidemment évincé le sujet de la mafia mais elle ne pouvait pas le lui reprocher. Madi était encore jeune et ne comprendrait sûrement pas.

-On est cousines ! Criait Madi en sautant sur le canapé, folle de joie.

-T'as un grain ma parole ! Aïe !

-Oh pardon ! Je t'ai fait mal ? Je t'apporte de la glace ! Débita Madi tout en partant vers la cuisine.

Lexa et Edda se retrouvèrent donc seules ce qui permit à l'ancienne Dona de dire :

-Je vais te demander de ne rien dire à Madi concernant mon passé de Dona. Je ne sais pas ce que ton père a pu te dire mais j'aimerai que tu le gardes pour toi. Je lui dirai le moment venu.

-Tu ne collaboreras jamais avec la police et respecteras la loi du silence, répondit simplement l'adolescente ce qui ne manqua pas d'interloquer sa tante.

-Voilà de la glace ! Tiens mets en sur tes côtes ça ira mieux !

-Ahh ! C'est froid Madi ! Bordel ! Gémit la jeune fille ce qui ne manqua pas de les faire rire toutes les deux.

Elle échangea un regard silencieux avec sa tante avant de remettre ses écouteurs, en cédant finalement un à Madi qui en l'espace de quelques minutes était devenue comme une partie d'elle-même.

-Et bien c'est quoi tous ces cris ? Demanda Clarke qui venait d'arriver.

-Tu es levée mon amour ? Ça va mieux ? Souffla Lexa.

-Oui je me suis reposée...

-Maman ! Edda est ma cousine !

-Ah bon vraiment ? S'amusa la médecin.

-Oui ! Je suis trop contente !

La blonde s'approcha de sa compagne, échangeant avec elle un regard complice avant de se blottir contre elle.


Elles étaient de nouveau sur ce divan luxueux. Le cabinet de leur thérapeute était toujours aussi chaleureusement décoré ce qui permettait de s'y sentir à l'aise. L'homme discutait avec elles depuis une vingtaine de minutes déjà, échangeant au sujet de leurs ressentis vis-à-vis de l'enlèvement de leur fille et de la joie de la retrouversaine et sauve au cours de la nuit. Comme d'habitude, Clarke parlait bien plus que la brune.

-Lexa a en effet soulevé un lien intéressant concernant votre réaction au sujet de la fermeture du dispensaire Clarke...

-Oui... J'ai sur-réagi...

-C'était une façon comme une autre de lâcher la pression... Pensez-vous qu'il n'y a vraiment plus d'espoir pour une réouverture ?

-Nous en saurons plus demain matin... J'ai rendez-vous avec la maire de Syracuse pour en discuter, indiqua Lexa.

-Vous Lexa ? Mais il me semblait que c'est votre femme qui est en charge de ce projet... Je me trompe ?

-Disons que politiquement j'ai plus de poids que Clarke... Elle a monté ce projet lorsque j'étais encore moi-même maire et il était convenu avec Mme Salomon que le dispensaire continuerait à obtenir des subventions à l'avenir.

-Ce qu'elle oublie de préciser c'est que Mme Salomon est éperdument amoureuse d'elle donc elle aura forcément gain de cause contrairement à moi...

-Clarke...

-Nier ne servirait à rien... Alors que Madi avait disparu, Gaïa est venue chez nous en soutien mais je l'ai retrouvée main dans la main avec ma femme, dit-elle sèchement.

-Quoi ? Réagit Lexa, interloquée.

-Tu ne t'en es peut-être pas rendue compte mais moi oui et Raven aussi, tu n'auras qu'à lui demander.

-Si Lexa ne s'en souvient pas, pensez-vous que cette femme a la moindre chance de vous voler votre compagne Clarke ?

-Qui sait... Elle a les dents longues, tellement qu'elles rayent le parquet.

-Clarke enfin... C'est ta jalousie que te fait dire ça...Tenta de la raisonner Lexa.

-Ah donc ma jalousie n'est pas adorable aujourd'hui ? On a pas fait l'amour depuis deux semaines je te signale et hier tu as fait envoyer au pressing cinq de tes tailleurs... Sachant que tu as déjà des tailleurs à Rome, je ne vois pas l'utilité si ce n'est te faire belle pour ce rendez-vous.

-C'est ridicule, s'agaça Lexa en secouant la tête. Tu mélanges tout ! Et c'est nouveau de compter ? Je croyais qu'on était ici pour parler de la façon dont nous avions vécu l'enlèvement de notre fille ? Je ne savais pas que nous avions un planning à tenir sur notre vie sexuelle !

-J'en ai besoin Lexa ! Peut-être que toi non mais je suis au bord de l'implosion ! J'ai besoin de sentir que tu m'aimes, que tu me désires, que l'on se donne du plaisir !

Les joues de la brune rougirent légèrement de gêne : elle détestait particulièrement dévoiler leur vie sexuelle à leur thérapeute. Professionnel ou pas, elle restait très pudique.

-Lexa ?... Interrogea l'homme avec douceur.

-Je n'ai rien à dire...

-Clarke, intervint leur thérapeute. Vous êtes-vous demandé pourquoi Lexa n'avait pas envie de faire l'amour ces dernières semaines ?

La blonde jeta un regard à sa compagne qui évita son regard.

-Sans doute à cause de moi...

-Lexa ? Est-ce parce que Clarke ne vous attire plus ?

-Bien sûr que non ! S'indigna la brune en tapant du poing sur le divan.

Un silence suivit avant que sa mâchoire accepte de se desserrer pour confier :

-Je me dis que je n'ai pas le droit d'être distraite de nouveau...

-Quoi ?... Demanda Clarke, ne comprenant pas.

- Tout allait parfaitement bien avant que je consacre à nouveau du temps à ma carrière. On a eu du mal à retrouver un certain équilibre durant ma campagne électorale et après mon élection au Sénat... mais finalement on a réussi à se surprendre de nouveau, à se faire confiance... et ça ne me déplaisait pas... Au contraire... J'ai aimé quand tu es venue me surprendre à Rome l'autre fois par exemple... mais... à être trop distraite et dans une bulle dorée, j'ai relâché ma vigilance habituelle et Madi s'est fait enlever... Confia-t-elle honteusement.

-Vous pensez donc que vous priver de sexe vous permettra de maintenir cette vigilance ?

-Priver est un mot fort... Je ne suis pas si tordue... Reprocha-t-elle. Je dirai que le sexe n'est pas une priorité aujourd'hui...

-Mais vous en avez envie ?

-Bien sûr ! Qui n'a pas envie de faire l'amour régulièrement enfin ! Quel est l'intérêt de votre question tordue ?! Me faire réaliser que j'ai un problème ? Que je suis coincée ?! J'aime ma femme et oui j'aime faire l'amour avec elle dans toutes les positions non catholiques qui existent età n'importe quelle heure de la journée ça vous va ?! Je n'ai pas besoin d'un planning pour ça ! J'en ai déjà bien assez au travail ! Seule Clarke peut comprendre pourquoi j'ai ce blocage... Et il est hors de question que j'en parle avec vous.

-Visiblement Clarke ne le comprend pas.

-Si... Tout s'éclaire... Rebondit la blonde en regardant sa compagne qui, si elle avait eu des revolvers à la place des yeux, aurait fusillé leur thérapeute. Lexa tu ne peux pas porter toute seule la responsabilité de l'enlèvement de Madi, je te l'ai déjà dit. Elle a été enlevée pour te faire du chantage politique mais j'ai manqué de vigilance aussi.

-Je sais et je t'ai dit que j'étais d'accord mais au plus profond de moi je n'arrive pas à arrêter de me répéter que Madi s'est fait enlever par ma faute... J'ai été distraite par nous, par le travail... Je n'ai pas le droit à l'erreur... Comme avant... Je dois maîtriser...

-Nous n'avons pas le droit à l'erreur Lex... Mais on a aussi le droit de vivre.

-Je... Nous... Qu'importe... Ça ne change pas ce que j'ai en moi, comment je fonctionne... Toi seule peux comprendre.

-Je sais, répondit la médecin, en attrapant la main gauche de sa compagne.

-Est-ce qu'on peut s'arrêter pour aujourd'hui ? Demanda Lexa, fatiguée.

Elle avait connu des séances moins éprouvantes : se livrer à nue était décidément une épreuve à chaque fois. Malgré leurs longues discussions avec Clarke au quotidien, elle s'étonnait du nombre d'informations qu'elle filtrait inconsciemment.

-Oui nous pouvons nous dire au revoir. Souhaitez-vous que l'on positionne une nouvelle séance ?

-Je vous appellerai si c'est nécessaire, indiqua la médecin tout en regardant sa compagne se lever pour quitter la salle avec un "au revoir" à peine articulé.

-Très bien, au revoir Clarke, bonne soirée, sourit le thérapeute.

La médecin le remercia et partit rejoindre sa compagne qui fumait une cigarette à l'extérieur du cabinet, entourée de quatre gardes du corps. Clarke ne dit rien et se serra simplement contre la brune qui expira sa fumée sur le côté, écrasant sa cigarette à peine entamée.

-Je t'aime, dit simplement la blonde.

-Moi aussi. Arrête d'en douter s'il te plaît...

Clarke acquiesça silencieusement.


Lexa marchait d'un pas agacé dans son bureau. Racoon la regardait depuis un meuble faire ses va et vient. A peine était-elle rentrée qu'elle avait reçu plusieurs appels insistants de la part de son cabinet de gestion. Visiblement son silence sur le retour de sa fille ne plaisait pas et occupait tous les titres des journaux locaux à Rome. Chaque journal émettant des hypothèses parfois grossières à son sujet. L'hypothèse la plus stupide étant qu'elle aurait pu elle-même mettre en scène cet enlèvement pour forcer le passage de ses lois anti-mafia. Ses associés commençaient à fatiguer face aux harcèlements des médias et lui demandaient de faire une déclaration publique avant la date posée mais elle s'y refusait.

Elle cherchait encore comment elle allait expliquer au peuple italien pourquoi elle avait fait appel à deux mafieux pour retrouver sa fille plutôt que de faire confiance à la police. Elle tourna la tête quand elle entendit toquer à sa porte de bureau.

-Oui ? Dit-elle, s'arrêtant de marcher.

-C'est moi, indiqua sa compagne en entrant en peignoir les cheveux encore mouillés. Madi est couchée, elle m'a dit que tu lui avais proposé de voir un psychologue ?

-Oui... La nuit elle semble faire des cauchemars... Je me disais que ça pourrait l'aider, elle ne parle pas beaucoup de ce qu'elle ressent depuis cet enlèvement...

-On se demande de qui elle tient pour ça hm ? Sourit la médecin en venant enlacer la brune, appuyant son bassin contre celui de sa compagne.

-De toi évidemment, plaisanta la sicilienne.

-Bah bien sûr... Rit la blonde en se blottissant complètement contre elle.

La brune sentit rapidement le cœur de sa compagne battre un peu plus vite. Son nez vint se perdre dans le cou et les cheveux détachés de la blonde tandis que ses mains vinrent englober les fesses de la médecin. Le cœur de Clarke s'emballa un peu plus et elle leva le regard pour interroger sa compagne. Pour toute réponse, la bouche de Lexa vint embrasser avec gourmandise sa gorge ce qui arracha un petit soupir excité à la blonde.

-Tu as envie ou tu le fais pour me faire plaisir ? Je peux attendre si tu as besoin...

-Tu as raison, on a le droit de vivre... Je peux lâcher prise ce soir... Nous sommes toutes les quatre en sécurité...

-D'accord...

-Tu es toute nue sous ce beau peignoir dis-moi...? Susurra sa compagne.

-Je te laisse vérifier par toi-même, répondit la médecin en amenant une des mains de sa femme contre le nœud.

Lexa s'apprêtait à défaire le vêtement quand elle entendit que l'on toquait de nouveau à la porte de son bureau. Elle fronça les sourcils, n'ayant pas envie de s'arrêter en si bon chemin mais Clarke rompit leur baiser pour aller ouvrir : Edda se trouvait devant le bureau et semblait ennuyée.

-Désolée... Madi pleure... J'sais pas trop quoi faire... Elle me répond pas quand je lui parle...

-Quoi ?! Merci ! On s'en occupe ! Répondit la médecin en quittant au pas de course le bureau, suivie de sa femme.

Elles trouvèrent leur fille réfugiée dans un coin de sa chambre, recroquevillée sur elle-même. Elles allumèrent la lumière et vinrent se mettre à son niveau pour la consoler.

-Il va revenir... Il va encore me taper... Souffla la petite brune, visiblement emprise par la peur.

-C'est fini... Tu es en sécurité maintenant... Lui dit la blonde.

-Viens-là ma chérie, dit Lexa en invitant la petite brune à s'accrocher à son cou.

Madi enlaça le cou de sa mère qui la souleva non sans mal. Elle n'était plus le petit bébé qu'elle avait été. Clarke l'aida à la soutenir et elles partirent se coucher dans leur lit ensemble sous le regard d'Edda qui eut un petit sourire avant de partir dans sa propre chambre.


Lexa sortit de la douche en vitesse et se sécha tout aussi vite avant d'enfiler une chemise blanche et son tailleur propre. Elle était devant le lit en train d'attacher sa montre sur son poignet quand Clarke entra dans la chambre tout sourire.

-Les filles sont parties faire du cheval. Elles sont sous bonne garde cette fois.

-Super, je les rejoindrai après mon rendez-vous avec Gaïa. Je ne suis pas en avance...

-Ah oui ?

-Oui j'ai rendez-vous dans moins de dix minutes... J'ai préparé un argumentaire en béton pour le dispensaire, ça devrait aller.

-Lex ?

La brune se tourna et se paralysa en se rendant compte que Clarke portait un magnifique ensemble porte jarretelle bleu paon. La blonde ne manqua pas le regard de sa compagne et sourit, avançant de manière aguicheuse.

-Ça te plait ?

-Je ne l'avais pas encore vu celui-là... Souffla la brune en se mordant la lèvre tout en laissant tomber sa montre pour effleurer les courbes de sa compagne. Quand est-ce que tu l'as acheté ?

-J'ai quelques ensembles en réserve...

-Vraiment ? Ce n'est pas très gentil de ne pas tousme les montrer...

-Il faut bien avoir des petites surprises de temps en temps, sourit la blonde.

-C'est vrai... Hm... C'est vraiment tentant mais je suis vraiment en retard, insista la sicilienne non sans un petit sourire joueur.

-Tant mieux comme ça elle se doutera qu'on a fait l'amour passionnément avant ce rendez-vous, s'amusa Clarke.

-Tu es infernale quand tu t'y mets...

Les mains de la brune vinrent caresser et palper les fesses arrondies et à peine recouvertes avant de se faire pousser par son amante sur le lit. Un petit rire lui échappa alors que Clarke s'installait à califourchon sur elle et commençait à déboutonner sa chemise rapidement. La blonde vint rapidement embrasser sa mâchoire, remontant jusqu'à son oreille pour susurrer :

-Alors quelle position non catholique allons-nous faire...?

-Tu retiens tout ce qui me dessert ! Se plaignit la brune non sans un rire. J'ai dit ça sous la colère... Cette conversation était horriblement déplacée...

-C'était parfaitement excitant, la rassura Clarke en venant l'embrasser langoureusement.

-Vraiment ? Tu ne me trouves pas vieux jeu et coincée ?

-Tu parles trop, rit sa compagne. Enlève-moi cet ensemble.

La sicilienne déglutit mais ne se fit pas prier, faisant descendre les bretelles du haut de la tenue pour découvrir les seins de la blonde. Elle se redressa pour les embrasser avec ferveur ce qui arracha quelques geignements excités à son amante. Elle amena ensuite une main sur sexe de sa compagne, la lingerie était trempée ce qui l'excita encore plus. Elle passa sa main sous la lingerie, commençant à caresser sa femme. Le visage de la blonde démontra rapidement que les caresses étaient fortement agréables. Lexa l'observa tout en continuant à la caresser, se délectant avec un sourire de la scène. Malgré les vagues de plaisir, la médecin remarqua finalement le regard fiévreux avec lequel sa compagne se délectait d'elle. Un petit rire s'échappa de ses lèvres tandis que ses joues rosissaient non pas à cause du plaisir mais plutôt par pudeur et elle poussa la brune pour que son dos touche de nouveau le matelas. Peu importe les années, Lexa la faisait par moment se sentir telle une adolescente qui découvre les joies du sexe. La brune se laissa faire et accueillit avec un sourire les lèvres de sa compagne qui lui murmura dans un baiser :

-J'adore quand tu me regardes comme ça...

Pour seule réponse, la sicilienne captura ses lèvres pour un baiser amoureux, invitant la blonde à la suivre dans son mouvement. Elle se dégagea de sous la blonde avec douceur, l'entraînant dans un nouveau baiser qui les fit s'enfoncer au fond du lit. Au fil de leurs embrassades, leurs corps avaient basculé sur le côté, s'épousant avec grâce. Lexa frissonna quand sa poitrine à moitié couverte par sa chemise se serra contre le dos de la blonde. Son bassin,bien qu'encore recouvert de son pantalon, était en ébullition au contact des fesses de sa compagne. Elle glissa sa main déjà mouillée du plaisir de sa compagne le long de ses côtes et de son ventre tout en embrassant la nuque de Clarke, la glissant de nouveau entre ses jambes pour continuer ses caresses tendres tandis qu'elle sentait la main de son amante venir se glisser délicieusement à son tour à l'intérieur de sa fine culotte.

-Il n'y a que toi dans mon cœur... Toi... Toi... Toi... Lui souffla-t-elle en la couvrant de baisers.

La médecin se tendit sous une nouvelle vague de plaisir et laissa l'orgasme la saisir en parallèle de la confidence amoureuse de sa compagne. Son corps se tendit et se détendit au fil des vagues qui l'envahirent et alors qu'elle pensait être libérée, un second orgasme se présenta. Orgasme que ne loupa pas sa compagne, Lexa continuant à la stimuler afin de le lui arracher tout en lui embrassant et mordillant la nuque et les épaules avec appétit, excitée comme jamais par ce que lui offrait sa compagne. Les crispations de Clarke se répercutèrent au niveau de ses doigts qui étaient bien plus sauvages sur le bourgeon de plaisir de la excitation monta en flèche en parallèle des gémissements de sa compagne. Elle tenta de se contenir mais elle était à sa limite.

-Oh bon sang ! Cria la médecin en serrant les draps près d'ellede sa main libre quand elle entendit Lexa jouir contre elle dans une respiration entrecoupée de gémissements.

Clarke capitula, incapable de résister et se laissa envahir par cette seconde tempête de plaisirqui se révéla encore plus longue et puissante que la premiè tempête sembla durer une éternité, s'entrechoquant avec la propre tempête de sa compagne, la laissant presque sans respiration contre la brune qui après une minute recommença à poser de doux baisers papillons dans sa nuque.

-Alors...? Souffla la brune en continuant à l'embrasser.

-Génial... Comme sur le bateau pour toi je crois...

-Vraiment ?

Clarke hocha simplement la tête ce qui fit sourire sa compagne. La blonde se tourna pour venir s'allonger sur le corps encore habillé de la brune, tout sourire. Un sourire partagé qui révélait toute la complicité qui existait entre les deux compagnes.

-Quoi ?... S'amusa la blonde.

-Je vais être très en retard si on s'arrête pas...

-Quel dommage... Murmura la médecin, le regard lubrique.

-Et sentir le sexe à plein nez...

-Oh oui... Dis-moi des trucs coquins comme ça encore... Ça m'excite...

Un rire s'échappa des lèvres de la brune qui enlaça sa compagne avec force : elle aimait cette femme plus que tout. Clarke était bien plus que sa femme, elle était celle qui avait fait basculer sa vie, son destin, sa meilleure amie et confidente, sa compagne et amante, une mère formidable.

-Je t'aime, lui murmura la brune, sincère et amoureuse.

La médecin sourit, entamant un nouveau baiser, permettant ainsi à la brune d'avoir un réel lâcher prise avant d'affronter la tempête médiatique qui l'attendrait dès son retour à Rome.


Et voilà un nouveau chapitre plutôt centré famille avec le contre coup de Lexa et Clarke notamment, un peu Madi aussi... :) J'espère que vous avez apprécié le petit lemon en fin de chapitre, vous pouvez remercier Esys car perso j'avais la flemme et j'avais coupé court à la première proposition mais elle m'a soûlé :P Qui a aimé la Clarke ultra jalouse ? Alala Gaia Gaia... ;p

Bon prochain chapitre le retour de Lexa au Sénat, l'arrivée d'un nouveau personnage et d'un marché... Allié ? Ennemi ?... Le retour d'Edda et Madi au collège, ça va être explosif ;) Possiblement la sortie de prison d'un personnage aïe aïe... Il faut que j'essaye de caser du Octaven aussi car vous êtes plusieurs à me l'avoir demandé ^^

Ah aussi petite observation de ma part, le plan de chaque chapitre devient de plus en plus compliqué à monter du coup je me posais la question de la nécessité d'une pause pour l'H ? Ou vous préférez que le chapitre soit posté dès qu'il est prêt sans rythme de publication particulier ? Sachant que s'il y a pause, j'ignore de combien de temps elle sera... Le but étant que prépare plusieurs chapitres à la suite pour les poster sur des intervalles plus courtes. J'attends votre avis à ce sujet après votre avis sur le chapitre :) Merci et à bientôt j'espère !