Attention: Harry Potter ne m'appartient pas.


Le week end d'Aria au Canada s'était très bien passé, en plus d'avoir un temps clément, malgré quelques nuages gris, et des interlocuteurs ouverts et agréables. C'est fatiguée, mais satisfaite, qu'Aria arriva à Londres le dimanche soir, tard. Au point de transplanage, la jeune femme monta dans le magicobus, elle avait assez eu de transplanage pour aujourd'hui. En regardant distraitement à travers les fenêtres du véhicule, elle fit le point sur son week end au Canada.

Heureusement pour elle, deux des trois familles qu'elle devait contacter lors de son séjour habitaient au Québec, ce qui avait minimisé ses déplacements. La famille Lou avait trouvé un compromis, ce qui l'avait grandement soulagée. Elle avait accepté de lui prêter main forte, mais uniquement quand ça serait absolument nécessaire. De plus, ils acceptaient de jeter un œil à l'évolution du conflit à venir au niveau de leur pays. C'était un bon compromis et Aria en avait été absolument ravie.

La seconde famille qu'elle avait rencontré, le dimanche matin, la famille Claw, avait accepté sous les mêmes termes. Cette famille n'était composée que de deux membres, bientôt trois. En effet, il se trouvait que le couple qu'avaient rencontrés les parents d'Aria étaient feu les parents du père de famille, Abriel. Ses parents étaient malheureusement décédés de maladie, une maladie sorcière, la dragoncelle. Aria avait donc rencontré leur fils unique ainsi que son épouse, qui attendait leur premier enfant, qui naitrait dans le mois à venir.

Abriel était un homme de trente ans, d'une carrure moyenne, qui possédait des cheveux bruns-roux, des yeux bleus-verts et un air sympathique et amical. Il lui fit immédiatement penser à Mr Weasley. Sa femme, elle, était à peine plus jeune qu'Aria. Elle avait de longs cheveux bruns lisses et de grands yeux verts. Enfin, elle avait un visage fin et doux et se prénommait Celena. Celle-ci était enceinte de huit mois, d'un petit garçon, que le couple avait l'intention de nommer William. C'était un joli prénom, Aria l'aimait beaucoup.

Elle s'était tout de suite bien entendue avec le couple, qui lui faisait penser au sien. D'ailleurs, ceux-ci avaient été particulièrement ravis d'apprendre qu'elle-même attendait un enfant, étrangement ça leur avait donné confiance pour se joindre à sa cause. La famille Claw avait été un peu plus ouverte que la famille Lou sur ses conditions. Abriel avait accepté de venir plus souvent en Angleterre, si c'était nécessaire, à condition que sa femme n'ai pas à quitter le Canada. Bien sur, Aria n'avait rien eu à y redire, elle avait même proposé les mêmes termes que ceux acceptés par sa famille maternelle, mais Abriel avait semblé avoir prit sa décision. Celena, elle, ne se joindrai à lui qu'au cas où il y aurait beaucoup de blessés, ses pouvoirs de lycan étant axés sur les soins, ce qui était extrêmement rare. Aria n'eu d'autre choix que de se plier à leurs conditions, bien que la présence plus récurrente d'Abriel lui fasse un peu de peine, elle aurait préféré qu'il reste d'avantage avec sa femme et leur fils, diviser une si belle famille lui déchirait le cœur. Mais ils avaient fait leur choix, et en un sens, c'était sa mission de les enrôler dans l'ordre, d'avoir leur soutien, qu'elle le veuille ou non.

La dernière famille qu'elle avait rencontré, la famille Canis, était un couple de lycan âgé. La femme, une veille dame au visage doux se nommait Corona et son mari Leo. Tous deux avaient un fils et une fille, des petits enfants et arrières petits enfants. Cependant, ils avaient refusé une quelconque implication. Ils ne voulaient pas mettre leur famille en danger. Bien sur, ils l'avaient dit avec douceur, mais le message était clair. Aria l'avait accepté avec un soulagement coupable. Elle était heureuse qu'une famille de lycan soit épargnée, mais d'un autre côté l'ordre avait besoin de monde, sa mission était d'en trouver et au lieu de ça, elle préférait en épargner. Elle se sentait coupable de penser ça, égoïste même, mais elle n'arrivait pas à penser autrement. Elle se soulageait en pensant que, durant ses exposés, elle ne disait, ni ne faisait, rien pour les dissuader, mais tout de même…

Elle soupira longuement, et dire que ce n'était que les premières familles qu'elle contactait ! Elle se remémora alors la discussion qu'elle avait eue avec Auriana, juste avant son départ pour aller voir la famille Claw.


- Tu sais dans quoi tu t'impliques, n'est-ce pas ? Demanda doucement Auriana.

- Oui.

- Tu sais aussi que ça a coûté la vie à tes parents ?

- Bien sûr. Mais les circonstances étaient différentes, ce n'était pas exactement en lien…

- Certes, mais ils auraient pu mourir pour cela.

- Je sais. Admit tristement Aria.

Les deux femmes restèrent silencieuses un moment avant qu'Auriana ne soupire.

- Mais si tu es là, c'est sans doute que tu connais les risques.

- Oui. Honnêtement, je ne suis pas heureuse de vous mettre en danger, mais je veux croire en un avenir meilleur, et pour cela nous avons besoin de toute l'aide possible.

La femme acquiesça doucement, restant silencieuse avant de regarder la jeune femme devant elle de façon indéchiffrable.

- Je suis heureuse d'avoir pu faire ta connaissance. Tu es une jeune femme bien et courageuse. Tu fais honneur à tes parents.

- Merci… tante Auriana. Sourit Aria avec émotion.

La lycan sourit doucement avant de secouer la tête.

- Alors comme ça, ton mari est un loup garou ? S'enquit-elle.

- Hé oui, Remus est… quelqu'un de bien, vraiment, de courageux aussi. Je l'aime énormément.

- Je n'en doute pas, comme tout lycan qui se respecte ! Rit-elle.

- Hé ! Est-ce que tu es entrain de te moquer tante Auriana ?

- Mais non, je suis contente pour toi, si tu es aussi attachée c'est qu'il le mérite, et vu sa condition, il doit être comblé également. Assura la femme avec amusement.

Aria leva les yeux au ciel mais avant qu'elle n'ait pu répondre, Auriana reprit, d'une voix plus douce, plus nostalgique aussi.

- Ça ne s'était jamais vu avant, c'était même impensable, encore à mon époque. Dit-elle. Un couple lycan et loup garou… C'est une bonne chose, les mentalités évoluent, les loups garous… ne sont pas nos ennemis, plus depuis bien longtemps, ils ne sont plus que des victimes des erreurs du passé… Mais certains lycans ont eu la rancune tenace pendant des générations. Un tel jumelage pourrait sauver tellement de ces pauvres enfants.

- Comment ? S'étonna Aria. Tu veux dire que notre enfant pourrait…

- Je l'ignore, mais qui sait ? Après tout, les loups garous sont nés de nous.

Aria resta silencieuse, et si elle disait vrai ? Après tout, elle avait cherché, et elle cherchait encore, une façon de guérir la lycanthropie à partir de ses propres gènes, sans résultat concluant… Elle secoua la tête, de toute façon elle n'en saurait rien pour le moment alors autant arrêter de se triturer les méninges, elle avait une mission à remplir. Puis, une question lui vint à l'esprit, une question qu'elle s'était toujours posée et qui était restée sans réponse.

- J'ai une question, tante Auriana.

- Laquelle ?

- Pourquoi… pourquoi nos familles étaient en froid ? Je veux dire, si ça n'avait pas été le cas, tous seraient restés ici, on se serait côtoyés plus souvent…

La femme resta silencieuse un moment, cherchant visiblement ses mots.

- Ta grand-mère, Ariane, ma sœur… Avait des opinions que notre famille ne partageait pas. Notamment, ironiquement, vis-à-vis des loups garous. Elle était comme toi, elle cherchait à les aider, les protéger, elle était de leur côté, tout simplement, et ça nos parents avaient du mal à l'entendre, particulièrement notre père. J'étais plutôt de son côté, mais j'étais plus jeune, je ne voulais pas me rebeller contre ma famille. Ta grand-mère était bien plus courageuse que moi. Admit-elle. Finalement, ma sœur a connu ton grand père, qui partageait ses idées, un anglais. Elle l'a suivi là-bas. Ça a été le début de la scission de notre famille.

- Le début ? S'étonna Aria. Pourquoi je n'ai jamais entendu parler de la lutte de ma grand-mère ? Je ne comprends pas…

- Ho pour ça, tu dois t'en douter malgré tout. Tout comme aujourd'hui, le système magique renie fermement les loups garous, tu es bien placée pour le savoir, et à l'époque c'était bien pire. Expliqua Auriana. Elle a dû se retrouver coincée par l'étroitesse d'esprit du ministère de la magie. Et puis, c'était une autre époque.

Aria acquiesça doucement. Elle ne le savait que trop. Rien que dans sa situation actuelle, elle ne pouvait protéger Remus sous peine d'énormes risques à venir pour l'ordre et eux-mêmes. Sa grand-mère avait dû être aussi frustrée qu'elle. Fichu ministère.

- Pour répondre à ta question, reprit sa tante, la seconde scission, et définitive, est arrivée au mariage de tes parents.

- Mes parents ?

- Hé oui. Soupira Auriana. D'ailleurs la scission a également eu lieu du côté de ton père, qui a coupé les ponts avec sa famille, ou plutôt, ce sont eux qui l'on coupé avec lui.

- Pourquoi ?

- Parce que nos deux familles ne s'entendaient pas, depuis des générations déjà. Elles gardaient une distance depuis longtemps, mais le mariage de tes parents, unissant nos deux familles, n'a pas été bien pris, du tout. Aucun ne voulait avoir à faire avec l'autre.

- Mais pourquoi ? Pria Aria.

- Je l'ignore Ariana. Ça dure depuis tellement longtemps que je pense que les deux familles ont même oublié comment ça a commencé. Heureusement il y avait la distance géographique, mais ça n'a pas suffit pour tes parents visiblement ! Rit-elle. Tu sais, je pense qu'eux même ne savaient rien de tout ça. Ta mère m'avait pausé la même question quand elle est venue ici, il y a près de quinze ans. A l'époque je n'avais pas plus de réponses qu'aujourd'hui. Je suis désolée.

- Ce n'est rien, c'est déjà beaucoup. Assura Aria. Merci.

- Je t'en prie. Mais, tu auras peut-être plus de réponses du côté de ton père, vas-tu les contacter ?

- J'hésite encore, pour dire vrai. J'ai lu dans les notes de mes parents qu'ils ne l'avaient pas fait, mais… je suis d'une autre génération, qui sait… Si au moins ils acceptent de me parler, ça sera suffisant à mes yeux.

- Bien, comme tu le sens. Soit prudente Ariana, ce dans quoi tu t'engages, tu pourrais ne jamais en revenir.

- Je sais. Mais au moins, je mourrais pour une cause en laquelle je crois.

Auriana la regarda avec un mélange de ferté et de tristesse. Elle fini par l'enlacer, lui souhaitant de réussir et de redoubler de prudence avant de finalement la laisser partir.


Aria n'oublierai jamais cette discussion, ni ses propres mots. Elle était prête à mourir pour l'ordre, pour leur cause, mais elle n'oubliait pas ce qu'elle laisserai derrière elle. Malgré ces mots, elle était déterminée à vivre, à survivre. Elle ferait tout pour.


En arrivant à Poudlard, tard dans la nuit, Aria fut soulagée de ne croiser personne, et surtout pas Dumbledore. Le week end avait été chargé en émotion et elle n'avait pas envie de le voir, après tout, c'était lui qui lui avait donné cette mission. Mission qui l'avait déchirée entre son sens du devoir et son sens de la famille. Pas qu'il était vraiment fautif, mais elle n'avait pas envie de lui faire de rapport immédiatement. De plus, le voyage l'avait énormément fatiguée, et elle ne rêvait plus que d'une chose, s'effondrer dans son lit. Dieu qu'elle était heureuse que son prochain cours ne soit qu'en fin de matinée.

La nuit fut courte mais Aria savait qu'elle rejoindrait son lit bien assez tôt. Dès son levé elle envoya Gwynneth à Remus, pour le rassurer sur son retour en Angleterre et le bon déroulement de son voyage. Ensuite, elle en fit de même avec un hibou de l'école, pour envoyer son rapport à Dumbledore. Une fois tout cela fait, Aria poussa un long soupir et partit faire son premier cours de la semaine.

Heureusement, sa semaine se passa sans accroc. Ombrage ne lui pausa aucune question, visiblement elle avait cru qu'elle rentrait simplement chez elle pour le week end et ne l'avait pas non plus fait suivre. Autrement, il y aurait eu des allusions, à n'en pas douter.

Quelques jours plus tard, pleine lune faisant, Aria avait entièrement récupéré de son voyage. Elle avait rejoint Remus et Sirius pour l'occasion. Bien sur, son mari avait d'abord refusé, prenant les demandes d'Abygail au pied de la lettre, demandant à Aria de limiter ses transformations. Mais celle-ci trouvait ça stupide pour l'instant, autant quand elle serait enceinte de 4 ou 5 mois oui, elle pourrait céder à sa demande, mais avant elle trouvait ça inutile. Le bébé serait un lycan de toute façon, se transformer ou pas ne changerait rien. En plus, les premiers mois, elle ne se mettait pas en danger, on ne voyait même pas qu'elle était enceinte ! Le bébé ne risquait rien lors de leurs sorties nocturnes pour le moment.

Remus avait finalement cédé, la priant cependant d'être prudente. Aria avait acquiescé docilement alors que Sirius avait levé les yeux au ciel. Oui, Aria, mine de rien, savait obtenir ce qu'elle voulait.

D'un autre côté, Aria avait été contente de ne revoir son mari que le soir de la pleine lune, il était alors bien trop centré sur sa transformation pour lui parler de son week end. Pas qu'elle ne veuille pas lui en parler, loin de là, mais c'était encore un peu tôt, elle préférait attendre le week end suivant. Elle serait alors plus reposée, plus ouverte à cette discussion. Dès le lendemain matin, elle quitta son mari, encore profondément endormi, pour rejoindre ses appartements à Poudlard. Elle était restée un moment à le regarder, le visage serein, en lui caressant doucement les cheveux. Encore une fois, elle était déchirée, cette fois entre son amour de l'enseignement et celui pour son mari. Que la vie était compliquée parfois. Qu'elle bénissait le temps où tout semblait si facile…

Le reste de la semaine passa sans encombre, elle put même discuter un peu avec Harry, Ron et Hermione. Apparemment, ils évitaient le sujet ''Harry comme professeur de défense'', pour ne pas le stresser, lui avait murmuré Hermione. Visiblement, Harry avait du mal à trouver un programme et tout ce qui allait avec son cours particulier de défense. Il doutait également pouvoir trouver des membres, la plupart des gens le croyant fou. Elle le regarda avec indulgence, lui assurant de ne pas perdre espoir. Le jeune homme sembla la croire mais visiblement il lui fallait un peu de temps. Aria n'insista pas, après tout, elle n'était pas si pressée que ça qu'il s'attire des ennuis, et particulièrement qu'il risque le pire face à Ombrage en la défiant sciemment.

Le week end se passa calmement et Aria était on ne peut plus ravie de pouvoir profiter du calme de la Tanière. Bien sur, le sujet de sa mission ayant eue lieu deux week ends auparavant fut abordé et elle fit un rapport détaillé, du bon comme du moins bon. Remus, Sirius et Abygail, qui était là exprès pour ça, l'écoutèrent religieusement et très vite, à son ton, ils comprirent combien ça lui avait coûté, mais également ce que la rencontre avec Auriana lui avait apporté. Finalement, ils avaient même fini par en rire, détendant grandement Aria.

- Auriana, Ariane, Arina, Meliana… Je vois comme une ressemblance ! S'amusa Sirius.

- Je t'avais prévenu, c'est une tradition familiale ! Rit Aria.

- Tu m'en diras tant !

- Et si vous avez une fille, vous comptez perpétuer la tradition ? S'enquit Abygail, curieuse.

Le couple se regarda un instant avant qu'Aria ne réponde.

- Nous n'y avons pas encore songé, admit-elle, mais de mon côté, ça m'est égal, en fait.

- Toi ? La grande traditionnelle ? S'amusa Abby.

- Pas tant que ça ! Protesta puérilement Aria sous les rire du groupe.

Avec Remus ils avaient déjà eu cette discussion, pour le moment il était encore bien trop tôt pour décider quoi que ce soit. Bien sur, ils y réfléchissaient chacun de leur côté, mais ils avaient bien conscience que leurs idées pouvaient encore varier jusqu'à la naissance du bébé. Mais au fond, Remus n'était pas contre suivre la tradition de la famille d'Aria, tant pour les noms d'étoile que pour les noms ressemblant au sien. Il aimait bien leur sonorité, s'était-il dit avec amusement.

A la fin du week end Aria dû retourner à Poudlard, ce qui lui arracha un soupir dramatique, sous les rires de ses compagnons. C'était bien l'une des rares fois où elle ne voulait pas retourner à Poudlard. Que c'était dur de quitter sa famille…

Heureusement, cependant, Ombrage semblait la laisser en paix, ce qui lui facilitait les choses, autant émotionnellement qu'au niveau de son double travail. Bien sur, elle devait rester prudente, mais ça lui enlevait tout de même un poids.