Bonjour à tous !

J'espère que vous allez bien et que vous profitez des beaux jours.

Voici le dernier chapitre en date. J'ose espérer qu'il vous plaira.

Je vous remercie pour vos gentils messages concernant le chapitre de la semaine dernière, il vous a plu apparemment et je crois que j'aurais pu le deviner ;)

Je vous souhaite une belle semaine et vous dis à vendredi prochain pour un nouveau chapitre.

Tendrement,

Lou De Peyrac.

Chapitre 52 :

Mak se réveilla bien plus sereinement que la veille au matin du deuxième jour qu'elle passait ici. Elle sourit en voyant les rayons du soleil traverser les fenêtres et illuminer la chambre. Un parfum d'été flottait dans l'air. Elle n'entendait aucun son provenant d'en bas ou alors seulement une ou deux cigales qui chantaient peut-être sous sa fenêtre. Elle regarda l'heure. 9h. Tiens, son corps semblait avoir eu sa dose de sommeil, c'était étonnant.

Alors pour une fois, elle choisit de ne pas traîner au lit et prit ses cachets seulement par habitude. Ce matin, ils ne lui étaient d'aucune utilité. Ils faisaient partie de sa vie, rien de plus. Elle prit le temps de prendre une douche dans la salle de bain adjacente à la chambre. L'eau beaucoup trop chaude lui fit du bien, effaçant les dernières tensions de son corps. Détendue, elle passa ensuite un jeans délavé, de vieilles baskets trouées au talon et un t-shirt large qu'elle noua à sa taille.

Elle rangea méticuleusement le pingouin en peluche dans son sac de peur de le perdre. Et quand l'envie d'un café se fit sentir, elle descendit silencieusement le grand escalier de la maison. Elle se dirigea vers la cuisine, lumineuse en cette saison, et fut surprise d'y trouver Alice, installée à la table centrale, lisant tranquillement un bouquin énorme.

- Salut, sourit-elle d'une voix enrouée en passant une main dans ses cheveux.

- Bah, t'es déjà debout, toi ? S'étonna la blonde en fermant son livre après avoir corné une page. Je te fais un café ?

- Ouais je veux bien, accepta Mak en s'asseyant en face d'elle.

La jeune fille s'appuya sur le dossier de sa chaise en allumant une cigarette. Alice déposa une tasse fumante devant elle et se prépara une infusion au passage. La blonde reprit alors sa place à table et posa ses mains de part et d'autre de la tasse.

- Merci, sourit Mak en soufflant rapidement sur le liquide amer.

- Tu as bien dormi ? Tu sembles moins fatiguée qu'hier, remarqua Alice.

Mak rougit malgré elle à cette remarque. Comment aurait-elle pu mal dormir après l'orgasme qu'elle s'était offert, qu'Elsa lui avait offert...

- Oui, bien. Il y a moins de bruit ici qu'à Lyon, déclara-t-elle.

C'était une minable excuse, bien-sûr. Le bruit de Lyon ne l'avait jamais dérangé. Pourquoi ne parvenait-elle pas à parler d'Elsa ? Pourquoi continuait-elle à la garder comme un sale petit secret ?

Toutes deux prirent le temps d'un silence. Appréciant seulement la tranquillité de cette grande cuisine, anesthésiées par la lumière qui inondait la pièce par de grandes baies vitrées.

- Merci d'être venue, sourit Alice.

- C'est normal, sourit Mak à son tour. Je suis contente d'être là.

- Et pourtant tu ne rêves que de repartir, déclara doucement Alice.

Mak plissa les yeux et un malaise s'imposa entre elles. C'était nouveau et terrifiant. Hormis le dossier "Elsa Lange", rien ne s'était jamais imposé entre elles, elles s'étaient toujours tout dit, sans faux semblants. Aujourd'hui c'était différent. Aujourd'hui, Alice sentait que Mak ne lui disait pas tout pour ne pas dire plus rien.

- Qu'est ce qui t'en empêche ? Demanda Alice face au silence de son amie.

- De ?

- De rejoindre Tony Stark, répondit la blonde avec légèreté en haussant les épaules. Je sens que tu n'es pas vraiment là depuis que tu es arrivée. C'est bien à elle que tu penses, non ?

- Oui c'est à elle...avoua Mak en un soupir parce qu'elle savait qu'il serait inutile de mentir.

- Bien, alors qu'est ce qui t'empêche de la rejoindre ?

- C'est pour toi que je suis venue, uniquement pour toi, rappela Mak.

- Tu es venue alors que je ne l'espérais pas et tu le sais. Alors t'as pas une meilleure excuse ?

Alice souriait alors que Mak grimaçait. Que pouvait-elle lui dire ? La vérité ? Sûrement pas.

- C'est compliqué, déclara-t-elle finalement.

- Ça ne m'étonne pas, tout est toujours compliqué avec toi, soupira Alice sans reproche.

- C'est un peu pour ça que tu m'aimes, non ? Charma Mak et Alice reconnut ce coup de charme comme un moyen de défense.

- Oui, ça c'est évident, mais tu ne veux pas laisser couler pour une fois ? Soupira la blonde malgré toute l'affection qu'elle portait à son amie.

- Laisser couler ? Répéta Mak en trouvant par ces mots un écho flagrant à ce que lui avait déjà dit Elsa.

- Oui ! S'exclama Alice avec plus de passion qu'elle ne l'aurait voulu. Enfin, je veux dire, ça fait combien de temps qu'on se connaît maintenant ? Huit ans ? Et je ne t'ai jamais vu laisser couler quoi que ce soit. Sérieusement, tu n'es pas fatiguée ? Demanda-t-elle enfin, une lassitude évidente sur le visage.

- Bien sûr que si… soupira Mak, ne pouvant le nier. Mais, pour Tony Stark, c'est vraiment compliqué, je ne sais pas quoi faire.

- Ok, alors tu vas prendre tes affaires, te barrer de cette maison et rejoindre ce super-héros en armure, affirma Alice en appuyant ses coudes sur la table.

- Alice, je ne peux pas faire ça…

- Bien sûr que si tu peux ! S'exclama la blonde en haussant un peu le ton. Tu l'as dit toi-même, tu as une chance sur sept milliards, alors saisis-la. Et si tu as besoin d'un coup de pied au cul, moi je te le donnerai ! Prévint-elle en pointant un doigt moralisateur vers Mak qui écoutait sans broncher. Je dirai aux autres que tu as dû partir pour une urgence au boulot.

Mak resta silencieuse alors qu'elle sentait la conviction d'Alice contagieuse. Elle pensa encore et encore en la transperçant du regard, pesant encore et toujours le pour et le contre. Puis finalement, elle se souvint que son amie ainsi que le monde entier, semblait-il, ne lui demandait qu'une chose : de laisser couler…

- Ce que tu deviens vulgaire depuis que tu es avec Kuzco, sourit-elle finalement.

Sourire qu'Alice lui rendit. Un sourire qui témoignait de l'importance qu'elles avaient l'une pour l'autre, comme si elles se plaisaient à se souvenir qu'elles seraient à jamais liées, quoi qu'il arrive.

- C'était cool d'avoir ramené ta jolie petite gueule ici, mais je t'ai assez vu, alors maintenant casse-toi, sale petite punkette de merde, je te couvre, sourit Alice, espiègle, arrachant un rire à son amie.

Et sans perdre une seconde de plus, Mak se leva, courut rassembler ses affaires en tentant de faire le moins de bruit possible. Elle prit garde de ne pas oublier le pingouin en peluche et se retrouva ensuite devant la maison, une Alice souriante et fière d'elle à ses côtés.

- Sois prudente sur la route et ne me laisse pas sans nouvelle, prévint la blonde.

- Promis, merci Alice, sourit Mak en la serrant dans ses bras.

- Sans toi je n'aurai jamais eu le courage d'embrasser Kuzco la première fois, alors j'imagine que je te dois bien ça. Sauve-toi avant qu'ils ne se réveillent.

Mak embrassa sa joue une dernière fois et se dégagea de l'étreinte avant de courir vers sa voiture. Savait-elle réellement ce qu'elle était en train de faire ? Pas vraiment. Si elle en croyait les statistiques, elle avait une chance sur 7 milliards de réussir, autrement dit, elle avait 6 999 999 999 de chances de se planter… Et le pire était que comme prise d'une extrême folie, elle n'en avait strictement rien à foutre.

Elsa se présenta à 11h précise devant la porte de l'appartement. Elle sonna et entendit quelques aboiements ainsi que des jurons. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit laissant place à Emma Swan toujours vêtue de cette veste en cuir rouge qu'elle semblait apprécier.

- Hey, l'accueillit-elle en souriant.

- Bonjour, vous êtes prête ?

- Ouais, approuva-t-elle se tournant vers Colonel qui était assis près d'elle. Toi, tu restes là et tu es sage, prévint-elle sévèrement alors que le chien couinait déjà.

- On peut l'emmener si vous voulez, intervint Elsa.

- Non, il n'obéit qu'à Mak, il va être insupportable, conclut Emma en fermant la porte de l'appartement derrière elle. On prend votre voiture ?

- Si vous voulez, oui.

- Ça vous ennuie si on fait un arrêt au poste de police ? Je dois y déposer un dossier, demanda Emma en descendant l'escalier.

- Pas de problème, accepta docilement Elsa en la suivant.

Elles prirent donc la route en essayant de s'habituer chacune à la présence de l'autre.

Comme prévu, elles s'arrêtèrent au poste. Elles entrèrent. Elsa fut forcée de montrer sa carte d'identité pour suivre Emma dans les bureaux. L'enseignante resta en retrait pendant que la flic réglait ses affaires. Les différents policiers la dévisageaient, se demandant probablement ce qu'elle faisait là. Elle n'était pas très à l'aise dans ce milieu mais une certaine nostalgie vint l'éteindre, elle ne se rappelait que trop bien du jour où elle avait dû sortir Mak de garde à vue.

Une fois ses dossiers en règles, Emma se retrouva de nouveau dans le 4x4 de l'enseignante.

- Ou est ce qu'on va ? Demanda Elsa.

- Je connais un endroit sympa, je vais vous guider.

L'enseignante accepta d'un hochement de tête et elles arrivèrent rapidement à destination grâce aux indications d'Emma.

Il faisait déjà chaud sur les toits Lyonnais, elles s'installèrent donc en terrasse et commandèrent des cafés et des croissants.

- Je suis contente de pouvoir enfin passer un moment tranquille avec vous, déclara Emma en touillant son café.

- Ah oui ? S'etonna Elsa, loin de penser qu'Emma Swan prenait plaisir à être ici avec elle.

- Oui, je ne pensais pas pouvoir vous approcher un jour. Pas que nos petites querelles dans votre chambre d'hôtel m'aient déplu mais discuter autour d'un café c'est quand même plus sympa, sourit Emma, volontairement légère, voyant très bien qu'il n'était pas dans le caractère d'Elsa de l'être.

- Je suis désolée pour ça, je peux parfois me montrer froide au premier abord, j'ai toujours été comme ça.

- Ce n'est pas grave, on ne peut pas dire que j'ai été très tendre avec vous non plus.

- Je comprends, vous ne me connaissiez pas, vous vouliez protéger Mak, c'est normal. J'aurais sans doute fait la même chose.

- En parlant de Mak, ça avance ?

Elsa bloqua une seconde, surprise par la question sans savoir si elle était en droit d'y répondre honnêtement en se souvenant de sa petite discussion par message la veille avec la jeune fille. Emma sembla capter son désarroi et continua :

- Alors je vais vous mettre à l'aise tout de suite, il n'y a plus rien entre Mak et moi.

Un poids s'éleva des épaules de l'enseignante à cette déclaration. Emma poursuivit :

- Nous sommes proches, c'est vrai, mais je sais qu'elle vous a toujours attendu. Il ne faut pas que vous doutiez de ça. Et moi, je n'ai aucun problème avec ça. Les choses ont toujours été claires entre nous.

- Merci, ça fait du bien de l'entendre, sourit Elsa, heureuse d'enfin obtenir cette confirmation.

- Elle vous en fait baver, hein ?

- Un peu… avoua Elsa en se laissant aller contre le dossier de sa chaise. Un pas en avant, trois pas en arrière, soupira-t-elle.

- Ça vous étonne ? Sourit Emma.

- Pas vraiment, non. Je peux vous poser une question ?

- Bien sûr.

- Comment l'avez-vous rencontré ?

- Ah...rit Emma. Je l'ai foutue en garde à vue.

Elsa manqua de s'étouffer avec son café. Décidément, Mak ne se lassait pas d'avoir des problèmes avec la justice.

- Pourquoi ?

- Elle s'est retrouvée au milieu d'une embrouille dans un bar. J'étais de garde ce soir-là. On a parlé toute la nuit, elle en cellule, moi derrière mon bureau. Je me suis rendu compte qu'elle n'était pas dangereuse, sourit Emma à ce souvenir. Personne n'a porté plainte, elle a eu de la chance.

- C'est à croire que son ange gardien est surentraîné alors, sourit Elsa. J'ai dû la sortir de garde à vue quand elle était au lycée.

- Ah bon ? Elle ne m'a jamais raconté ça, rit Emma, essayant d'imaginer Mak dans la peau d'une lycéenne.

- Étonnant, je suis persuadée que même aujourd'hui elle en reste fière. Elle avait tagué un mur du lycée pour emmerder le cpe. Je me suis fait passé pour sa sœur et j'ai réussi à la faire sortir.

Emma rit franchement cette fois. Ça ne l'étonnait pas, tellement pas de Mak.

- Soit votre mensonge était en béton armé, soit le flic était vraiment mauvais !

- Un peu des deux je crois, rit Elsa en prenant finalement plaisir à entretenir cette conversation avec la blonde.

Et la discussion se poursuivit. Elles parlèrent essentiellement de Mak, riant aux larmes par moment, souriant tendrement à d'autres. Jusqu'à ce qu'Elsa repense à un détail qu'elle avait bien failli oublier.

- Dites-moi, Mak est sous traitement, je me trompe ?

Emma soupira alors que ses épaules s'affaissaient. Bien sûr elle n'avait besoin d'aucune information supplémentaire pour savoir de quel traitement Elsa voulait parler.

- Depuis trois ans, oui…

- Qu'est-ce qu'elle prend ?

- Ça reste entre nous ? Elle n'aimerait pas que je vous le dise.

- Bien sûr.

- Xanax et Seroplexe, dose maximale.

- Dose maximale pour un si petit gabarit ? Demanda Elsa de peur d'avoir mal entendu.

- C'est avec ça qu'elle parvient à se lever le matin...soupira Emma. Et je sais qu'elle en prend au cours de la journée quand je ne suis pas là…

- C'est de l'inconscience… soupira Elsa en se massant la tempe face à une Emma impuissante.

- J'essaye de surveiller ce qu'elle prend, mais je ne suis pas toujours là pour…

- Emma, je ne vous reproche absolument rien, coupa immédiatement l'enseignante. Si on réfléchit bien, je suis d'ailleurs sans doute la seule fautive dans cette histoire, se reprocha-t-elle amèrement.

- Ne vous jetez pas la pierre, vous êtes là maintenant, rassura doucement Emma, désirant lui montrer que dans cette ville où elle ne connaissait personne, elle pouvait tout de même voir une alliée en elle.

- Vous pensez que ça lui fait du bien ? J'ai l'impression qu'elle ne sait plus où elle en est depuis que je suis revenue.

Emma réfléchit une seconde, refusant de lui donner une réponse toute faite, analysant méticuleusement le comportement de Mak ces derniers temps comme le meilleur des profilers.

- Elle est perturbée, ça je le vois, commença-t-elle. Elle remet beaucoup de choses en question, je crois. Elle fait un point sur ce qu'elle était, sur ce qu'elle est devenue pendant votre absence, et surtout, sur ce qu'elle pourrait être pour vous maintenant. Mais je pense que oui, même si c'est douloureux pour elle, ça lui fait du bien.

- Oui, je vois… répondit distraitement Elsa, pensive.

Elsa réfléchit une seconde, mesurant doucement tout ce qui c'était passé lors de son absence. Il était évident que Mak ne lui disait pas tout et ça ne l'étonnait pas d'ailleurs. Mais même si ça lui avait été douloureux au départ, elle admettait maintenant que sa petite bleue, aussi forte soit-elle, aurait bien plus mal tournée si elle n'avait pas fait la rencontre d'Emma Swan.

- Mak m'a vaguement dit ce que vous aviez fait pour elle, commença-t-elle quelque peu faiblement.

Emma plissa les yeux face à cette déclaration.

Coucher avec elle pour qu'elle puisse vous oublier ? C'est ça qu'elle vous a dit ? Pensa-t-elle.

- Je vous remercie pour ça, conclut finalement Elsa.

Ah non, ça ne devait pas être à ça que vous pensiez…

Emma resta perplexe face à cette affirmation. Elle ne savait pas véritablement comment y répondre. Elle n'avait pas la sensation d'avoir accompli un travail exceptionnel avec Mak. Elle avait seulement réchauffé les draps d'une jeune fille qui se sentait seule lors de certaines nuits, rien de plus. Et dire qu'elle n'y avait pris aucun plaisir serait mentir. Elsa semblait voir les choses autrement. Que lui avait dit Mak exactement ? Avait-elle essayé de la rendre jalouse ? Venant de sa colocataire, c'était fort probable. Cette pensée l'amusa une seconde.

- Vous ne voulez pas qu'on se tutoie ? Demanda enfin Emma, se disant que ça pouvait déjà être un bon début.

Elsa sourit. Emma n'avait pas répondu, mais elle savait que le message était passé et que, par cette demande inoffensive, toutes deux enterraient définitivement la hache de guerre. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était un début.

- Si tu veux, répondit-elle et elle put voir Emma se détendre.

Et ainsi, elles parlèrent de choses et d'autres, de Mak surtout, durant les deux heures qui suivirent. Elsa raconta Mak au lycée, ses notes médiocres en Histoire, ses autres notes, vertigineuses, en philo.

- Si tu savais à quel point elle pouvait parfois m'agacer en tant qu'élève, disait Elsa. Elle était douée, vraiment douée. Enfin surtout pour éviter les heures de colle.

Et Emma riait, imaginant très bien le genre d'adolescente que pouvait être Mak. Elsa lui parla de ses pantalons troués, de ses baskets déglinguées, de son fameux vélo et de son casque perpétuellement vissé sur ses oreilles comme pour s'éloigner du bruit ambiant.

Puis la flic se laissa raconter les cinq ans qu'elle avait vécu avec la jeune fille. Elle parla de sa joie d'avoir enfin décroché son permis, de sa colère après son entretien d'embauche avec Régina, et bien sûr, de Colonel.

- Elle m'a regardé avec ses petits yeux quand j'ai ramené le clebs, je savais qu'elle avait une idée derrière la tête.

- On peut le garder ? Imita Elsa en prenant un regard tendre et la voix de midinette qu'elle associait souvent à Mak.

- Exactement ! Rit Emma. Je n'ai pas pu refuser.

- Je comprends, je n'aurai pas pu non plus, sourit tendrement Elsa, sachant à quel point les petits yeux de Mak pouvaient arriver à leur fin. Après tout, elle en avait été la première victime.

Et les deux jeunes femmes parlaient encore au moment de payer. Et également quand elles reprirent la route après avoir jeté leurs sacs sur la banquette arrière du 4x4. Et elles souriaient, portées par une tendresse commune envers la seule personne qui les liait. Elles avaient finalement tant de choses à se raconter, tant de choses à partager. Si bien que ni l'une ni l'autre ne vit la voiture arriver dans un angle mort, mais toutes deux sentirent la taule du 4x4 se faire broyer sous l'impact.

Mak conduisait depuis plus de trois heures et demie. Elle s'offrait un rythme de croisière, profitant de cette virée qui lui vidait la tête. Pour une fois que son esprit était tranquille, elle n'allait pas s'en priver. Elle serait chez elle dans un petit quart d'heure et elle avouait quand même que si Lyon restait perpétuellement électrique, ça lui avait manqué. Il était environ 13h, et elle prévoyait de manger avec Emma ce midi alors le minimum syndical était tout de même de la prévenir.

Emma la réprimanderait sûrement en la voyant faire ça, mais elle attrapa son téléphone et le coinça entre son épaule et son oreille après avoir trouvé le contact désiré. Elle attendit sagement en écoutant les bips sonores qu'elle détestait tant, et tomba finalement sur la messagerie de la jolie blonde. Elle soupira, Emma avait sans doute encore oublié son portable à l'appart, comme elle le faisait souvent.

Elle composa alors un tout autre numéro, celui du poste.

- Agent Hopps, bonjour, que puis-je pour vous ? Lui répondit une voix familière.

- Salut Judy, c'est Mak, sourit la jeune fille.

Judy Hopps était une jeune recrue, très douée avec un avenir prometteur de ce que lui avait dit Emma. Une gentille jeune femme que Mak avait appris à connaitre grâce à ses apparitions au poste.

- Oh, salut Mak. On a envoyé une équipe sécuriser le terrain, ne t'inquiète pas. Je te tiens au courant dès que j'ai du nouveau.

Mak fronça les sourcils et baissa le volume de son autoradio.

- Attends, quoi ? De quoi tu me parles ? Tu peux me passer Emma, s'il te plaît ?

Un court silence passa. Jody se racla la gorge et demanda faiblement :

- On ne t'a pas prévenu ?

- Prévenu de quoi ? Demanda la jeune fille alors que ses mains se serraient autour du volant.

- Emma a eu un accident de voiture, avoua enfin la jeune agent.

Le cœur de Mak s'arrêta une seconde alors que quelques démons du passé refusaient brutalement surface. La jeune fille dû user de toute sa concentration pour garder le contrôle de son véhicule.

- Quoi ! S'exclama-t-elle, une panique évidente dans la voix. Comment ça ? Explique-moi !

- Sur le périphérique, près de Bellecour, expliqua précipitamment la jeune femme. Un 4x4 rouge s'est fait percuter, on a vu Emma partir avec en compagnie d'une blonde ce matin, je n'en sais pas plus pour l'instant.

Mak écarquilla les yeux, une deuxième fissure perça son cœur en parallèle de la première. Ses mains se mirent à trembler violemment. Un 4x4 rouge ? Elle avait bien entendu ? Si sa logique était bonne, personne d'autre qu'Elsa ne pouvait être au volant de ce 4x4. Son cerveau s'activa rapidement.

- A hauteur de Bellecour, tu dis ?

- Oui c'est ça, assura Jody.

Mak ne prit pas la peine d'ajouter quoi que ce soit et raccrocha avant de jeter son téléphone sur le siège passager. Elle respirait mal, ses mains étaient secouées de convulsion mais elle ne pouvait se permettre de céder à la panique.

Elle embraya et passa la cinquième. Elle dit adieu à son rythme de croisière et pied au plancher, poussa sa voiture dans ses retranchements en prenant la direction de Bellecour.

Le pot d'échappement de sa voiture fumait noir, son moteur grondait comme s'il pouvait lâcher à tous moments et la vitesse que son tableau de bord indiquait était indécente, surtout pour une R5. Elle se fit klaxonner à de nombreuses reprises, slalomant entre les différents véhicules.

Ses yeux restaient rivés sur la route, et quelques larmes s'échappaient déjà de ceux-là. Elle n'y prêtait pas attention, elle n'avait pas le temps pour ça non plus. Ses mains étaient soudées au volant, ses phalanges blanchissaient à vue d'œil alors que son visage, qui avait plutôt bonne mine ce matin, affichait des traits tirés et un teint cadavérique.

Et seulement dix minutes après avoir enfreint sans doute toutes les règles du code la route, elle vit un éclair rouge un peu plus loin. Elle plissa les yeux en se rabattant sur la file de droite sans même prendre la peine de mettre un clignotant. Elle fronça les sourcils en voyant à une centaine de mètres d'elle une belle voiture de luxe noire dont le pare-chocs était détruit et le flanc arrière droit du 4x4 complètement enfoncé. Mais elle lâcha un soupir en voyant, appuyées sur le capot de ce même 4x4, Elsa et Emma, l'une à côté de l'autre alors qu'un homme, sans doute le propriétaire, restait près de sa voiture abîmée.

Elle serra les dents alors qu'une colère dévorante se mêlait à l'inquiétude.

Elsa, les bras croisés et l'âme détruite en voyant ce qu'était devenue sa voiture, releva les yeux en entendant un fort bruit de moteur et le grincement de pneus sur le bitume. Elle vit une R5 blanche déraper sur la bande d'arrêt d'urgence et sa mâchoire tomba.

- Mak ? Souffla-t-elle.

- Merde… soupira Emma qui voyait l'état d'esprit de la jeune fille rien qu'à sa façon de conduire.

Elsa vit alors la jeune fille sortir de la voiture. Même de loin, elle pouvait voir ses joues mouillées et son cœur tremblant. Mak marchait rapidement vers elle et l'enseignante fit quelques pas vers elle avec l'envie de la serrer dans ses bras.

Emma grimaça en sachant pertinemment ce qui suivrait. Elle fit un pas en avant en tendant un bras vers Elsa, désirant la prévenir, mais il était trop tard, la distance entre les deux femmes n'existait déjà plus.

La gifle claqua sans prévenir. Elsa l'accueillit de plein fouet sans s'y attendre. Emma grimaça encore sous la puissance du coup. La joue de l'enseignante la brûlait. La paume de la main de Mak la démangeait alors que son corps semblait prêt à exploser. Mais Elsa eut à peine le temps d'ouvrir la bouche que déjà, elle sentait deux mains rageuses attraper le col de sa chemise, puis des lèvres furieuses se poser sans douceur sur les siennes. La bouche de Mak avait un goût de larme. Un saveur salée distillée dans une colère palpable, une inquiétude évidente, une panique encore bien présente.

Elsa profita du baiser sans oser faire quoi que ce soit, jurant que ce baiser, aussi brutal soit-il, fit disparaître la chaleur de sa joue.

Emma, restée en retrait, souriait tristement en les observant. Mak excessivement amoureuse, intensément émotionnelle… ça ne l'étonnait plus.

Le temps resta suspendu le temps de ce baiser, puis Elsa sentit les lèvres de Mak s'éloigner. L'enseignante se fit pousser violemment par son ancienne élève et elle fut forcée de reculer d'un pas.

- Idiote ! Hurla Mak en pointant un doigt vers la blonde. Imbécile ! Stupide emmerdeuse ! Continua-t-elle sur le même ton alors qu'Elsa baissait les yeux, consciente qu'elle ne pouvait rien faire pour apaiser sa colère.

- Arrête, ma jolie… intervint prudemment Emma en s'approchant d'elles.

- Oh toi, la ferme ! Hurla Mak, définitivement furieuse. Vous vous rendez compte de la peur que j'ai eu ? Demanda-t-elle sans attendre de réponse en faisant face aux deux jeunes femmes. Manquer de mourir, et dans un accident de voiture en plus ! Vraiment ! Vous croyez que je n'ai pas assez donné à ce niveau-là ?! Tout ce que je vous demande, c'est de rester en vie, ce n'est pas si compliqué, putain !

- On n'a pas fait exprès d'avoir un accident…l'autre type nous a doublé par la droite, essaya faiblement Emma.

- J'en ai rien à foutre ! Répondit Mak, haussant encore d'un ton. C'est ta collègue qui m'a tenu au courant, tu trouves ça normal ?!

- On pensait que tu ne rentrerais que dans une semaine, on ne voulait pas t'inquiéter inutilement… expliqua Elsa, pour la première fois penaude devant son ancienne élève.

- Oh oui, Elsa, comme tu le vois, je suis parfaitement calme là ! Bordel, je devrais…Grogna-t-elle en peinant vraiment à se calmer. Je devrais vous laisser ici toutes les deux !

- Euh… excusez-moi, intervint l'homme à la voiture noire. Vous voulez qu'on fasse un constat ?

Le regard de Mak quitta les deux blondes pour glisser sur l'homme qui tenait quelques papiers. Dans celui-ci, plus aucune trace d'inquiétude, seulement la colère à l'état brut.

- Vous savez où vous pouvez vous le mettre votre constat ! Cria Mak en contourna Emma et Elsa pour faire face à l'homme qui recula d'un pas. Estimez-vous heureux si je ne porte pas plainte contre vous et votre bagnole à la con ! Termina-t-elle en voyant son pied cogner dans le pare-chocs de la voiture noire.

Pare-chocs qui trembla sous le coup avant de se décrocher du véhicule et de tomber sur le bitume sous le regard effaré de l'homme qui n'osa pas argumenter davantage.

Mak lui jeta un regard noir avant de se retourner et de scanner une seconde l'état du 4x4. Elle soupira intérieurement, la voiture était bonne pour la casse… La roue arrière était enfoncée, elle ne pouvait même pas espérer la ramener sans une dépanneuse. Tant pis, Judy lui avait dit qu'elle avait envoyé une équipe qui ne devrait plus tarder maintenant, les collègues d'Emma s'en occuperaient sûrement.

Elle passa une main faible sur son visage et jeta un œil à ses deux blondes. Toutes deux affichaient un air désolé et, mal à l'aise, elles la fuyaient du regard.

La jeune fille inspira en essayant minablement de se calmer, n'y parvenant pas du tout, puis se dirigea vers la R5. Elle ouvrit la portière conducteur et déclara :

- Montez.

Les deux jeunes femmes eurent un temps d'arrêt. Encore une fois, Mak les rappela à l'ordre.

- Sinon je peux vous laisser vous démerder hein, ça ne me pose aucun problème de conscience, rétorqua-t-elle, venimeuse.

Enfin, Elsa et Emma réagirent et s'approchèrent de la voiture.

Les deux à l'arrière, je n'ai pas envie de vous voir, gronda Mak.

- Je peux rentrer avec mes collègues… essaya Emma.

- J'ai vraiment l'air d'avoir envie d'argumenter, là ? Pose ton cul dans cette voiture, Swan, ordonna froidement Mak en allumant le contact alors que les deux blondes s'installaient.

Mak démarra en trombe alors que les deux jeunes femmes sur sa banquette arrière n'osaient plus rien dire. La jeune fille regarda discrètement dans son rétroviseur. Elle scanna rapidement leur état. Aucune blessure, semblait-il. Si on prenait en compte l'apparence du 4x4, ça relevait du miracle. Emma paraissait tout à fait détendue, comme toujours, et regardait par la fenêtre. Elsa, paraissait un peu plus tourmentée et jouait nerveusement avec ses doigts. Mak vit sa joue rougie et grimaça alors avec une pointe de regret. Elle inspira profondément en prenant conscience que les deux jeunes femmes semblaient aller bien.

Son cœur sembla reprendre un rythme plus lent. D'une main rageuse, elle effaça les traces de larmes de son visage. Une question évidente lui vint alors en tête.

- Et on peut savoir ce que vous foutiez ensemble toutes les deux ? Vous êtes les meilleures amies du monde maintenant ? Demanda-t-elle sans quitter la route des yeux.

- On est allé prendre un café, histoire de se connaître un peu, expliqua Emma.

- Pourquoi faire ? Demanda Mak sans comprendre le but de cette opération.

- C'est ma faute, reprit Elsa. Je sais qu'Emma est importante pour toi, je me suis dit que ça te ferait plaisir qu'on s'entende… expliqua timidement Elsa en croisant le regard de Mak dans le rétroviseur.

Les épaules de la jeune fille s'affaissèrent sous ce regard qui la fit fondre. Alors comme ça sa coloc et son professeur avait comploté en pensant lui faire plaisir ? Elle devait avouer que l'attention la touchait… Sa colère descendit de quelques étages et sa conduite se fit plus souple.

Le reste du trajet se fit dans le silence total. Mak se gara juste devant le commissariat. Emma sortit de la voiture et avant qu'elle n'entreprenne une marche vers le poste, Mak ouvrit sa fenêtre et déclara :

- Je viendrai te chercher ce soir.

La blonde se retourna et s'approcha de quelques pas.

- Ne t'embête pas, je rentrerai en métro, refusa-t-elle poliment.

Mak soupira intérieurement, tourna la tête vers son interlocutrice et expliqua calmement :

- Swan, j'ai cru que je t'avais perdu aujourd'hui alors ce soir, tu m'attendras sagement et je viendrai te chercher.

Emma sut qu'elle n'aurait pas gain de cause alors elle sourit et répondit :

- A vos ordres, Madame. Si je t'embrasse sur le front, tu vas me gifler ou je ne risque rien ? Demanda-t-elle tout de même, désirant la dérider un peu.

- Si je te gifle, tu vas me coffrer pour outrage à agent, je ne suis pas si bête, répondit Mak en feintant l'exaspération, faisant sourire Elsa.

Emma s'autorisa un rire et posa une main douce sur la tête bleue avant d'y déposer un baiser.

- Merci pour tout, à ce soir, et ne sois pas trop dure avec elle, glissa-t-elle à son oreille en montrant Elsa d'un rapide geste de tête avant de s'enfuir.

Mak soupira intérieurement en rallumant le contact. Pas trop dure avec elle ? C'était facile à dire ça. Elle avait eu tellement peur. Elle avait eu l'impression de revivre la mort de son père. Comment aurait-elle pu survivre si un chauffard lui avait enlevé, encore une fois, des personnes si chères à sa vie ? Elle ne voulait même pas y penser. La colère l'avait quittée, enfin. Il ne restait plus que l'inquiétude.

- Tu passes devant ? Demanda-t-elle en croisant le regard d'Elsa dans le rétroviseur.

Sans argumenter, l'enseignante hocha la tête et s'exécuta.

Mak démarra alors qu'un silence de mort s'installait dans la voiture. La jeune fille conduisait lentement en jetant par moment un œil protecteur à un professeur mal à l'aise à côté d'elle.

- Es-tu blessée ? Demanda-t-elle enfin.

- Non, je vais bien, répondit Elsa, heureuse qu'elle lui parle.

- Tu veux que je t'emmène aux urgences ?

- Non, je t'assure que ça va, promit l'enseignante.

- Tu n'as pas la tête qui tourne ? Pas de nausée ? Voulu tout de même savoir la jeune fille sans quitter la route des yeux.

- Rien de tout ça, ne t'inquiète pas. Je te promets que je vais bien, répéta Elsa avec patience.

Mak hocha la tête, semblant convaincue. Lentement son corps se détendait, son cœur ralentissait la cadence. Elsa aussi, parvint à souffler un peu. Elles s'arrêtèrent à un feu rouge et Mak tourna la tête vers elle. Sans prévenir, elle posa un doigt froid sur la joue qu'elle avait claqué. L'enseignante sursauta mais se laissa faire. Sous ses doigts la peau était chaude, elle avait probablement frappé plus fort qu'elle ne le pensait.

- Je suis désolée pour la gifle, grimaça Mak en la transperçant des yeux. J'ai eu tellement peur, pardonne-moi…

- C'est oublié, sourit l'enseignante, sincèrement heureuse de retrouver le petit bout de femme douce et attentionnée qu'elle aimait tant.

Elle se doutait bien que cet accident avait fait resurgir de vieux cauchemars chez son élève, sa réaction, certes, avait été démesurée, mais elle ne lui en voulait pas.

- Je n'aurais pas supporté de vous perdre toutes les deux, se justifia encore Mak en posant définitivement sa main sur sa joue.

- Je sais, mais Emma va bien, je vais bien aussi, tu n'as plus à t'inquiéter, assura l'enseignante parce qu'elle savait qu'elle avait besoin de l'entendre.

Mak hocha la tête encore une fois, assimilant doucement ses mots. Le feu passa au vert, elle se concentra de nouveau sur la route. Pourtant, elle tendit une main, attrapa doucement celle d'Elsa et la posa sur sa cuisse. L'enseignante fut tout à fait surprise mais se laissa faire et serra doucement la cuisse de la jeune fille. A nouveau, elle sentit ses muscles se tendre à chaque changement de vitesse et, dieu, qu'elle aimait ça.

- Ça m'avait manqué, de faire ça avec toi, expliqua Mak en rougissant un peu.

- A moi aussi, chérie, répondit naturellement Elsa parce que c'était la pure vérité, la remerciant intérieurement de leur permettre de retrouver les gestes d'autrefois.

Et dans un autre silence, plus confortable cette fois, le trajet se termina. Mak se gara sur le parking de l'Hôtel Transylvanie et arrêta la voiture.

- Merci de m'avoir ramené, sourit Elsa, sentant que ce délicieux moment touchait à sa fin.

- Tu m'appelles si ça ne va pas ?

- Sans faute, cesse de t'inquiéter, assura Elsa, jurant qu'elle le répéterait autant de fois qu'il le faudrait.

Mak lui offrit un faible sourire et la vit sortir de sa voiture. Puis elle la regarda s'éloigner. Elle soupira en la bouffant des yeux et son cœur se serra en la voyant entrer dans le hall de l'hôtel.

Elle attendit ainsi plusieurs minutes, une dizaine, peut-être quinze, elle ne savait pas vraiment. A la base, elle était rentrée pour laisser couler… et voilà qu'elle se retrouvait à avoir giflé la personne qu'elle aimait après lui avoir fait subir une crise de nerfs pour finalement la laisser sur un parking. Très franchement, ce n'est pas ce qu'elle avait imaginé pour aujourd'hui. Elle rumina encore et encore, analysant toutes ses options, additionnant toutes ses alternatives et la sommes de ses réflexions revenait encore et inlassablement vers Elsa.

Enfin, elle détacha sa ceinture, fit claquer sa portière et se dirigea vers la porte de l'hôtel d'un pas décidé.

Elle entra, le standardiste habituel lui adressa un regard et voulut dire quelque chose.

- Je viens toujours voir Elsa Lange, et je suis toujours sa femme même si on a failli divorcer il y a moins d'une heure. Ça s'est arrangé rassure-vous, expliqua-t-elle rapidement en se dirigeant d'un pas décidé vers l'ascenseur dans lequel elle s'engouffra.

L'homme en noir fronça les sourcils en la voyant partir et choisit finalement d'hausser les épaules.

- Je ne cherche plus à comprendre… souffla-t-il pour lui-même en retournant à sa tâche.

Mak trouva rapidement la chambre 206 et y toqua faiblement, tentant de lutter contre son angoisse naissante.

Elsa ne tarda pas à ouvrir et fut tout à fait surprise de la trouver ici.

- Tout va bien, Lichtenstenner ? Demanda-t-elle alors qu'elle pensait que Mak était partie depuis longtemps.

Mak fourra ses mains dans ses poches en hochant de la tête puis expliqua précipitamment et de manière tout à fait maladroite mais définitivement adorables aux yeux d'Elsa :

- J'essaye de laisser couler en ce moment. Je fais un gros travail sur moi-même. Alice me dit que je n'ai jamais rien su laisser couler et je crois qu'elle a raison. Ce que je veux dire c'est que ce n'est pas naturel chez moi, je ne suis pas hyper douée pour ça. C'est pour ça que je suis rentrée plus tôt, parce que j'avais envie de te retrouver, et pour une fois, je n'ai pas réfléchi, tu vois ? Seulement, c'est plus dur que ce que je pensais et en sachant, qu'en plus, je n'ai aucun mode d'emploi pour faire ça, je crois que je vais avoir besoin d'aide. Je sais que tu n'es plus mon professeur, mais, tu veux bien m'apprendre ? Termina-t-elle enfin alors qu'Elsa n'avait pas osé faire un geste.

Wow, elle s'améliore en communication avec ses semblables, chantonna la petite voix d'Elsa et l'enseignante la soupçonnait de faire une danse de la joie.