Bonjour à toutes et à tous et bienvenu sur
la première partie du chapitre trente et un du Souffle Du Dragon !
Je tiens à remercier ceux qui m'ont ajouté en favoris ou en likes, chers lecteurs, mais plus encore pour leurs messages. Les reviews sont les seules récompenses que nous, auteurs de Fanfictions, ayons, alors je vous remercie réellement de prendre de votre temps pour ne serait-ce que me laisser un j'aime ou bien me dire ce qui vous dérange dans cette histoire. Vous êtes des amours !
Je vais le répéter encore une fois mais depuis quelques mois maintenant, les chapitres sont sectionnés en deux afin de laisser à ma bêta et moi-même la possibilité de prendre de l'avance, que ce soit sur la correction ou bien l'écriture. Certes, vous trouverez peut-être qu'avoir des chapitres de 10 000 mots (quoique, maintenant, nous nous approchions plus des 15 000 mots par chapitres…) c'est court, mais il est important que Pelote et moi gardions le plaisir de lire et écrire cette histoire, plutôt que d'en faire une contrainte.
Au passage, pour ceux qui souhaitent le savoir, Le Souffle Du Dragon fera en tout et pour tout 52 chapitres + 2 ou 3 Bonus + un épilogue (ou 2…) ! Alors préparez vos vendredis/samedis pour encore une année, parce qu'on n'est pas couché…
À l'attention de Dramionymus, Croquine, ChesiErhe et Lena-Malefoy, je vous ai envoyé un MP en réponse à vos commentaires ou à vos messages tout court 😉 !
Réponse à la review anonyme:
Guest: Bonjour à toi, Guest! Très heureuse de te retrouver à nouveau dans le fil des review sur cette histoire! Je suis contente que tu sois toujours au rendez vous et que l'histoire continue de te plaire ;) As tu un compte sur Fanfiction? Je te demande ca parce que ce serait certainement plus simple pour échanger, ou alors simplement un nom de compte ( comme, moi, je m'appel Mya ici) ce serait certainement moins impersonnel pour que de t'appeler Guest ahah!
je te souhaite une bonne lecture et j'espère te retrouver à nouveau dans le fil des commentaires,
Bisou
Mya
Comme d'habitude, je vous souhaite à tous de passer un très bon moment sur ce chapitre, nous nous retrouvons en bas pour la seconde partie de mon Blablas d'auteur !
*** Bonne lecture ! ***
Chapitre 31 : la seconde tâche
Charlie
Ça ne devrait pas être permis et ça ne devrait même pas me paraître normal, et pourtant, c'est un fait, jamais je ne me suis senti aussi bien, aussi à ma place que cette nuit, après qu'elle m'eut rejoint dans notre lit, ses pieds gelés s'échouant timidement contre mes cuisses, le bout de son nez froid frottant doucement contre mon cou dans l'espérance d'obtenir un peu de chaleur humaine.
En toute honnêteté, je pense que si Bill ne m'avait pas fait cette proposition – au demeurant bien plus Serpentard que je ne l'aurais cru de prime abord – de voir notre mariage, à Hermione et moi, comme le simple moyen de ne pas mourir, je n'aurais pas tenté de prendre les choses comme elles viennent, je n'aurais pas laissé le cours du temps filer entre mes doigts.
Pourtant, alors que la Saint Valentin s'est terminée de manière bien plus horrifiante que je ne l'aurais souhaité, elle a permis une chose essentielle : celle de réaliser l'une des espérances de la guérisseuse Hawks, tout comme la mienne.
Certes, ce n'est pas permanent, et encore moins tous les soirs, mais les nuits comme celle d'hier ou même samedi me rappellent pourquoi j'ai tant aimé partager ce mois avec elle, pourquoi j'ai tant regretté qu'elle me bloque l'accès à cet appartement après Noël.
Parce que ce n'est pas simplement retrouver le lieu où nous avons vécu et créé douloureusement les bases bancales de quelque chose de plus fort que de l'amitié, c'est aussi comme si, en me rouvrant les portes de chez nous, elle m'avait rouvert la voie jusqu'à elle, et bordel ce que ça fait du bien…
Ce n'est même pas pour le sexe ou la voir nue tout simplement, mais plutôt parce que je ne connais rien de mieux que de pouvoir échanger avec quelqu'un qui comprenne le même langage que soi, quelqu'un qui vous regarde avec cette étincelle de quelque chose de bien plus vibrant que le simple amour dont pourraient me rebattre les oreilles Fleur ou Bill. Non, c'est plus que ça.
C'est cette impression d'être invincible parce qu'en un instant, vous lui dites un mot, une phrase qui la fasse partir dans ses pensées, qui lui ouvrent de nouvelles perspectives et me permettent de me sentir comme la personne la plus intéressante au monde dans ses yeux noisette. Et ce n'est pas normal.
Ça ne devrait pas être normal de ne se sentir bien et serein, en paix avec soi-même que lorsqu'elle dort, comme en ce moment, avachie contre mon torse, sa cuisse passée autour de ma taille, son poing refermé contre mon torse, un putain de petit sourire heureux plaqué sur le visage.
Ça ne devrait pas être permis de respirer cette impression de bonheur et de normalité alors que des cernes de la taille d'un Souafle, preuves flagrantes que ses recherches sur la magie sans baguette chez les fantômes sont fondées, marquent ses yeux.
Ça ne devrait pas être permis de ne pas même avoir une érection à défoncer un mur parce qu'elle est tout aussi nue que moi, enserrée dans la couverture comme si elle pouvait nous protéger du reste du monde. Et pourtant, elle le fait.
En une simple semaine, depuis la Saint Valentin, depuis que j'ai accepté, pour un temps, de rendre les armes, je n'ai que très rarement été aussi en paix avec moi-même – tant que je ne pense pas à cet échange de magie à Ste Mangouste, le jour de la naissance de Cassie – que depuis qu'elle m'a proposé de venir passer la soirée avec elle.
— Tu sais que tu as ta tête d'abruti des grands jours ?
Le ricanement de Bill est à la hauteur de son sourcil redressé, de même que son épaule pressée contre le mur : chiant et douloureusement déstabilisant.
Pourtant, il a le bon ton de ne pas parler trop fort pour éviter de réveiller ma sorcière, chose pour laquelle je le remercie grandement, parce que je ne suis pas sûr qu'elle apprécie de le trouver sur le pas de notre chambre alors qu'elle est nue sous les couvertures…
Certes, elle m'a dit fantasmer sur le voyeurisme, mais entre le fantasme et la réalité, il y a un pas que je doute qu'elle soit prête à franchir ! Rien que l'idée que Severus puisse, un jour, entrer dans notre salon pendant que je m'occuperais consciencieusement d'elle la fait rougir comme une petite collégienne, et Merlin sait que je me suis occupé d'elle dans presque toutes les pièces de cet appartement, prenant un plaisir malsain à profaner jusqu'au bar sur lequel nous avons si souvent mangé.
Un mois. C'est le temps qu'il nous a fallu pour trouver un rythme entre nous. Le temps pour que j'arrête de penser à Tonks chaque nanoseconde. Le temps pour que je commence à arrêter de m'en vouloir à chaque seconde pour être parti si loin de ma famille durant si longtemps.
Mais un mois, c'est le temps qu'il m'a fallu pour comprendre à quel point sa présence dans ma vie était devenue essentielle. Le temps pour que je comprenne que le baiser du matin - qu'au début j'ai eu un mal fou à lui accorder - était devenu presque aussi vital pour moi que ma douche ou mon café. Le temps pour comprendre que j'ai agi comme un immonde petit égoïste en la laissant seule après Noël.
— Qu'est-ce que tu fais là ? chuchoté-je dans sa direction, ne me privant pas de l'assassiner du regard en le faisant.
Je ne saurais dire depuis combien de temps il est avachi contre le chambranle de la porte, ni même depuis quand il a son sourire en coin narquois qui me fout les boules tant il est promesse de moqueries à la pelle, mais si c'est le cas, alors, en effet, je ne doute pas qu'il doit me prendre pour un abruti.
Parce que j'ai parfaitement conscience de la regarder depuis que le jour s'est levé, alternant entre son visage, ses lèvres et le début de sa poitrine fermement enserrée dans la couverture. Mais il ne comprendrait pas.
Il ne comprendrait pas que je me sens perdu entre ce que je ressens et ce que me dicte ma tête. Il ne comprendrait pas que je me bats depuis si longtemps contre l'idée même de ne pas vouloir la lâcher une seule seconde et celle de m'enfuir à toutes jambes de cet appartement.
Il ne comprendrait pas à quel point je me sens mal de me sentir si bien quand elle sourit de cette manière-ci, avec une innocence candide sur le visage ou lorsqu'elle me regarde sans plus de haine ou de colère dans les yeux. Il ne comprendrait pas.
Il ne comprendrait pas, parce que lui aime sa femme de manière inconditionnelle, n'aura jamais peur de la voir partir parce qu'ils ne se sont jamais opposés l'un a l'autre de la même manière que ma femme et moi.
Il ne comprendrait pas, tout simplement parce qu'il n'a pas peur continuellement de faire du mal à la femme qui dort dans son lit, n'a pas peur de se laisser dépasser par ce qu'il ressent ou même les épreuves qui jalonnent leur chemin. Il l'aime et il ferait tout pour elle. Moi je n'en serais pas capable.
Je ne serais pas capable de la voir partir loin de moi, pendue au bras de n'importe qui, de qui que ce soit qui ne puisse la rendre au moins aussi heureuse que moi lorsque je lui fais goûter le paradis en lui faisant perdre la tête. Je ne serais pas capable de la savoir heureuse ou malheureuse si je n'en suis pas la cause, tout simplement.
J'en ai combattu des Mangemorts, des braconniers ou même de simples opposants durant la guerre, mais aucun n'a été un si farouche adversaire que ma petite sorcière, aucun n'a eu cette chose dans le regard qui me faisait bander autant que me frustrer lorsqu'elle me tenait au bout de sa baguette.
Peut-être que c'est ça, tout compte fait, la finalité de toute cette expérience que nous a forcé à faire Severus… Peut-être cherchait-il simplement à nous faire comprendre que nous n'étions pas faits pour nous entendre mais simplement nous opposer, nous attirer pour mieux nous repousser.
Parce que, soyons honnêtes, jamais je n'ai été aussi virulent à la baguette que lorsqu'elle était la personne à recevoir mes sorts. Pourtant, Merlin sait que je referais sans hésiter chacun des gestes que j'ai fait pour elle pour l'aider à remonter la pente, à sortir la tête hors de l'eau.
Drago dit qu'il est le simple artisan de la reconstruction de Padma ? Moi je sais que j'ai fait bien plus pour elle que je ne l'ai jamais fait pour quiconque. Parce qu'elle est la personne qui m'est devenue essentielle, vitale, dans toute cette putain de chose étrange qu'est l'après-guerre, dans cette quête absurde qu'est la vie.
Inlassablement, chaque jour que Merlin fasse, elle me montre un peu plus sa force et sa détermination, me pousse à comprendre des choses que je ne veux pas m'avouer ou qui me paraîtraient improbable le reste du temps. Mais elle est forte à ce jeu-là. Elle est même très forte.
Que ce soit dans ses hypothèses concernant les bagues de Patriarche, les 28 Sacrés, les fantômes et la magie sans baguette, ou même le simple fait que les Dames Dragons existent toujours, elle me convainc chaque jour qu'elle est trop bien pour quelqu'un comme moi, trop lumineuse pour quelqu'un comme moi, que je finirais par étouffer sa flamme si je laissais ce qu'elle a ressenti dans cette chambre d'hôpital grandir. Et je ne peux pas faire ça.
Sev avait raison, une femme comme elle peut devenir Ministre de la Magie, Guérisseuse ou même la réincarnation de Merlin tout puissant, je ne ferais que la rattacher toujours à son passé. À toutes ces morts, toute cette violence, toutes ces douleurs qu'elle a connues.
— Tu devrais arrêter de penser aussi fort, Cha, soupire Bill en se décollant du chambranle. En plus de te donner l'air aussi sombre que Severus, on pourrait te croire dépressif, et Fleur me tuerait si elle savait que c'est à cause de moi.
— Dans ce cas, ne lui dit rien ! levé-je les yeux au ciel.
Je crois que jamais je ne comprendrais cette volonté farouche qu'ils ont, tous les deux, à toujours tout se dire. C'est affolant ! Comment peut-on aimer quelqu'un au point de ne jamais rien lui cacher ?
Prenant sur moi de faire le moindre geste brusque de peur de la réveiller, je fais voler un boxer jusqu'à moi, l'enfilant prestement avant de quitter le lit, replaçant les couvertures correctement pour qu'Hermione n'attrape pas la crève. J'ai ce geste ô combien stupide mais qui a été si naturel durant quelques semaines de lui embrasser le crâne avant de me redresser. Quelle bien triste idée…
Parce que le regard bleu de Bill, malgré toute sa bonne volonté, est empli d'un amusement et d'une touche d'autre chose qui me fait frissonner. Je connais ce regard, c'est celui qu'il utilise lorsqu'il veut parler des deux sujets qui fâchent, à savoir la petite sorcière dans mon lit et Tonks. Et dans l'état émotionnel dans lequel je suis ces derniers temps, aussi bien l'un que l'autre serait une très mauvaise idée !
— Un seul mot et je t'égorge ! sifflé-je en lui faisant signe de rejoindre le salon.
— Ça a un air de déjà-vu, cette menace, ricane-t-il.
— Alors tu dois bien savoir que la dérouillée que je vais te mettre sera à la hauteur de toutes celles que je t'ai déjà mises ! grondé-je en refermant la porte de la chambre.
Les gestes me reviennent automatiquement, le sort de rangement peut même être fait en informulé tant je l'ai prononcé, chaque matin durant un mois, pour que tout ce bordel organisé que sont les recherches d'Hermione retrouve leur place.
Les livres s'empilent sagement sur la table basse, son carnet est posé, face contre le bois, ses plumes moldues se rangent dans sa trousse et je parviens même à faire tout ceci en nous versant du café. Parfois, je me demande comment une telle chose est possible… Cette fille est si organisée dans la vie de tous les jours, alors comment peut-elle bien produire autant de foutoir en quelques heures ?
La réponse est simple pourtant et m'arrache un sourire en coin : dans le sexe comme dans ses recherches, Hermione Granger est une passionnée. Oh oui !
Certes, depuis Noël nous n'avons refait ce genre de choses que deux fois – les deux séances de préliminaires mis à part – mais ces deux fois ont réellement été à la hauteur de l'attente et de la frustration ressentie.
Entre ses jambes, le manque, la peur, et cette émotion atrocement effrayante que j'ai ressentie, tout s'est échappé à mesure que je m'enfonçais entre ses chairs, nous coupant totalement du monde extérieur, n'entendant plus que le chant de sirène produit par ses vocalises ô combien majestueuses dans l'orgasme.
Bordel… Je donnerais un rein pour pouvoir recommencer encore et encore ce que nous avons fait dans le bureau directorial ! Certes, j'ai eu un mal fou à supporter la journée de dingue que j'ai eu après, mais les souvenirs se sont marqués au fer rouge sous ma rétine, s'amusant à se jouer et se rejouer à chaque fois que je fermais les yeux, me conduisant à me tripoter bien plus souvent qu'à l'époque où j'étais moi-même étudiant dans ce château…
Putain elle était brûlante ce matin-là, sensuelle et sauvage, timide et pourtant d'une domination à en faire rougir le petit Charlie à l'époque où je suis entré à Durmstrang !
— Et tu as de nouveau ce regard d'abruti dopé aux hormones que tu arbores à chaque fois que tu penses à Hermione, ricane Bill.
Ne pourrait-il pas, une seule fois dans sa putain de vie, me laisser profiter de ces quelques moments de grâce où elle-même me laisse profiter de ses cuisses autour de mon cou, de ses mains dans mes cheveux ou même de sa bouche sur ma queue ? Non ? Ce serait trop difficile pour lui ? Je lui en parle, moi, des problèmes qu'il avait, dans son couple, au mois de novembre ?
Je lui parle, moi, de toutes ces allusions qu'il me fait, à chaque fois qu'il vient nous voir ou que je pars à la Chaumière, et qui sont en train de détruire petit à petit mes barrières d'occlumancie ? Non !
— Ta gueule ! grondé-je en avalant une gorgée de café.
— Là tu me déçois, frangin, soupire-t-il dramatiquement. En général, tu es bien plus ouvert que ça dès le matin !
Ma réponse assassine est noyée dans l'œuf lorsque des coups précipités sont frappés au tableau de l'entrée, me surprenant au point de m'en faire couler des larmes de café. Putain de bordel de merde ! N'y a-t-il pas un seul sorcier dans tout ce putain de Royaume-Uni qui sache être assez civilisé pour attendre que j'ai sorti la tête du sable dans lequel je suis si je n'ai pas pris ma douche et mon courage liquide ?
— Cha ? fait-il, surpris.
Le froncement de sourcil de Fred au moment où je déverrouille le portrait m'aurait sûrement fait rire si je n'avais pas vu, sur son visage, s'étaler une angoisse modérée tandis que ses doigts froissent La Gazette du Sorcier. Allons bon… Qu'a bien pu, encore une fois, nous pondre cette satanée Skeeter ?
— Entre ! fait Bill, joyeux, en lui faisant signe de s'asseoir sur un tabouret.
— Tu pourrais au moins attendre que je sois celui à le proposer, soupiré-je de lassitude. Je suis encore chez moi, merci bien !
Bon sang… Cette journée ne fait que commencer, et pourtant, je rêve déjà de retourner me coucher… Qu'elle me semble bien loin, notre petite séance sous la douche, à ma sorcière et moi, hier soir… Elle était parfaite, sous le jet d'eau, ses boucles alourdies par l'humidité, les joues rouges et ses petits seins tendus pour moi… Et merde… C'est maintenant qu'elle se réveille, cette maudite érection…
— Hermione ? hausse un sourcil moqueur Fred en s'asseyant tout en pointant du menton mon caleçon.
— Non, j'étais en train de m'imaginer un plan à trois, levé-je les yeux au ciel. Severus, Minerva et moi ! Tu n'imagines pas à quel point ce genre de choses me fait fantasmer !
Qui veut-il que ce soit ? Il n'y a qu'elle qui me mette les sens en vrille, qui puisse me faire réagir en moins d'une seconde et regretter que le port de la robe de sorcier ne soit pas obligatoire dans ce foutu château ! Même Kat, dans ses meilleurs jours, ne m'a jamais retourné la tête comme elle le fait, et pourtant, Merlin sait qu'elle a beaucoup de qualités pour faire se lever n'importe quel homme dans un rayon de dix kilomètres à la ronde !
— Je savais bien que ton amitié avec lui cachait quelque chose.
Sourire moqueur collé au visage, mon tee-shirt de Quidditch sur le dos pour unique vêtement – d'ailleurs est-ce une forme de protestation contre l'esclavage des elfes de maison si elle le met tous les soirs ? – ses jambes nues qui m'appellent sans qu'elle ne sache à quel point elle me fait de l'effet, Hermione Granger, dans toute sa splendeur, se fout royalement de ma gueule…
— Ça peut toujours s'arranger si tu le souhaites, rit-elle en me rejoignant dans la cuisine. Tu devras juste attendre le solstice d'été pour pouvoir profiter des bienfaits du corps de ton ami si précieux.
Ça ne devrait pas être permis de dégager tant de sensualité en n'étant pas peignée. Ça ne devrait pas être permis de m'électriser par un simple toucher, et pourtant, elle y parvient avec une force déconcertante…
Ma main rejoint sa taille au moment où elle passe devant moi, son visage se relève dans ma direction, et comme à chaque fois, tout le monde autour semble s'éteindre pour ne laisser que son regard brun comme seul point d'ancrage. Ça ne devrait vraiment pas être permis…
— Tu sais bien qu'il n'y a que toi qui me mettes dans cet état-là, chérie, susurré-je en la repoussant contre le comptoir du bar.
— J'en doute, bébé, sourit-elle en coin en se pressant contre mon corps. Tu aurais réagi bien plus dans le lit ce matin, sinon. Dois-je en conclure que toute la vigueur dont tu as fait preuve, il y a trois semaines dans le bureau de la directrice n'était pas ma faute ?
J'ai beau savoir qu'elle le fait exprès, qu'elle joue avec moi tout autant que je l'ai fait dès qu'elle a accepté ce pari au mois d'août, je ne peux pas empêcher mon gémissement de passer le barrage de mes lèvres lorsqu'elle prend appui sur moi pour s'asseoir sur le comptoir, passant ses jambes autour de mon corps pour me rapprocher plus fermement du sien.
Merlin sait que je lui oppose le plus de résistance possible, mais lorsqu'elle me regarde avec cette lueur de malice digne des jumeaux dans le fond de ses yeux, se redressant sensuellement pour venir déposer ses lèvres dans mon cou et mordillant ma peau, je me laisse totalement emporter par ses paroles envoûtantes et ses attouchements sur mon torse, lui répondant sans qu'aucun filtre n'altère le chemin entre ma tête et ma bouche. Elle aura ma peau…
— Est-ce à cause des directeurs si tu as déchiré mon débardeur ? chuchote-t-elle à mon oreille.
— Non, grondé-je.
— Est-ce à cause d'eux si tu as ruiné cette lingerie que tu aimes tant ?
Oh bordel ! Merlin sait que je voue un culte profond à sa lingerie fine qui s'accumule de plus en plus dans son armoire depuis que nous avons commencé ce jeu sordide, si je devais reprendre les mots de Severus…
Je peux entendre son sourire dans sa voix alors même que ses talons me poussent un peu plus fort entre ses jambes, mon érection douloureuse à cause des souvenirs rencontrant une chaleur qu'elle connaît par cœur. Mon oasis dans ces eaux troubles qu'est devenue ma vie…
— Est-ce à cause d'eux que tu m'as prise sur le trône directorial ? susurre-t-elle.
— Non.
Il me faut toute la volonté du monde pour ne pas gémir comme une fillette à ce souvenir. Bon sang elle était chaude, brûlante même, à se déhancher sur ma queue comme si elle lui appartenait, dansant sur moi comme une Banshee, les yeux brûlant d'envie et de luxure. Bordel, elle était parfaite pour moi…
— Est-ce à eux que tu pensais lorsque tu as dit…
Une alarme se déclenche immédiatement dans ma tête à ce moment-là. Ce n'est pas bon ! Elle a beau avoir accepté que nous n'en parlions plus jamais, je sais qu'elle n'a pas oublié ce qui m'a conduit à débarquer à la Chaumière aux Coquillages en pleine nuit, ivre comme Mondingus en période de solde de whisky Pur feu…
Mes lèvres rejoignent les siennes avant même la fin de sa phrase, la coupant en plein élan avant qu'elle ne termine de me mettre à terre par deux simples mots. Parce que, tant qu'elle ne le dit pas, le jeu peut continuer. Tant qu'elle ne le dit pas, le statut quo que m'a invoqué Bill peut encore tenir. Tant qu'elle ne le dit pas, alors rien ne change.
Je n'ai le temps que de capter, durant une infime seconde, la tristesse dans le regard de Bill avant que je ne préfère fermer les yeux, me laissant emporter par le ballet aphrodisiaque qu'elle entame de sa langue pour faire céder toutes mes résistances. Elle est forte à ce jeu-là, bien trop forte d'ailleurs.
Jamais je n'aurais cru, le jour où je l'ai rencontré, que quatre ans plus tard, elle serait assise sur notre bar, ne portant que mon tee-shirt et suintant la luxure à tour de bras, ses doigts fourrageant dans mes cheveux comme si sa vie en dépendait, s'occultant elle-même du monde qui nous entoure pour ne se focaliser que sur ma propre personne.
Dans un duel ou dans un lit, tout comme sur ce comptoir, Hermione Granger n'est jamais le genre de femme à abandonner un combat et j'aurais dû m'en souvenir avant qu'elle ne presse sa poitrine contre mon torse, mes mains rejoignant son cul comme guidé par une force surnaturelle. J'ai besoin d'elle. Maintenant.
— La chambre, grondé-je en la vrillant de mon regard que je sais être brûlant. Tout de suite.
Son gémissement est à la hauteur du besoin qu'elle ressent, elle aussi, j'en ai parfaitement conscience. Elle a beau s'en cacher le plus possible au reste du monde, dans mes bras, elle est une sainte petite dévergondée, aussi accro au cul que je ne le suis, une œuvre d'art parfaite alliant intelligence phénoménale et des courbes pouvant me mettre à terre en moins d'une demi-seconde…
Ses jambes s'enroulent autour de mon corps, mes mains pressent les deux lobes de ses fesses assez fort pour lui laisser des marques pendant une bonne semaine au moins, mais je n'en ai rien à faire. Elle est à moi. C'est ma sorcière, ma femme et mon adversaire.
— Ça va devoir attendre, se racle la gorge Fred. On a plus important à régler pour le moment.
Toute idée même de déhanchement de sa part s'arrête brusquement alors que son regard brillant d'inquiétude se vrille au mien avant de se jeter à l'assaut de celui de mon petit frère. Bordel ce que je peux les haïr, lui et Bill…
— Harry ? chuchote-t-elle, effrayée.
Bon sang… Parfois, je me demande lequel des membres de cette famille - au demeurant charmante mais ô combien dysfonctionnelle - a le plus souvent abrégé l'un de ces moments ô combien délicieux où elle me laisse bien gentiment me perdre entre ses cuisses…
— Non, soupire-t-il en baissant la tête. Les Serpentard.
Eh bah voyons ! Quand ce n'est pas un rouquin ou l'un de ses conjoints, soyez sûr que les petits serpents de Severus se font un plaisir de briser les quelques instants où je parvienne à occulter le reste du monde… Foutu château…
Pourtant, comme si Merlin avait entendu mon désespoir, ledit Severus passe le portrait de nos appartements, comme s'il se trouvait en territoire conquis, ne faisant que hausser un sourcil désapprobateur en voyant ma femme toujours accrochée à moi comme un dragonneau à sa mère…
Parfois, je me demande encore pourquoi je l'ai choisi lui comme ami, plutôt que de prendre l'ivrogne du coin… Au moins, lui, m'aurait laissé profiter de ma femme de bon matin, pour me donner la force d'affronter la journée qui va arriver, et très certainement la mauvaise nouvelle que sont venus nous délivrer nos chers visiteurs…
— Granger ! gronde-t-il d'ailleurs. Descendez de Charlie et allez donc passer quelque chose de plus décent que cette chose que vous portez en ce moment ! Je vois bien plus de votre anatomie que je ne l'aurais voulu un jour !
— Et c'est avec lui et la directrice que tu voulais faire un plan à trois ? hausse-t-elle un sourcil moqueur tout en délaçant ses jambes de ma taille.
Je pourrais les tuer, je pense, sans la moindre hésitation et sans le moindre remord pour cet acte de haute trahison qu'ils sont en train de me faire vivre. Merde à la fin ! Ils ont bien vu, subit et se sont moqués de ma frustration, de mon manque d'elle et du besoin de proximité que je ne recherchais, précédemment, que par le combat !
Ils devraient comprendre que l'idée même de la laisser quitter mon champ de vision, après tout ce que nous avons traversé en moins de six mois, tous les deux, fasse battre plus fort mon sang dans mes tempes, menaçant de me faire céder à la panique.
Merde ! Entre sa première transformation en Dame Dragon qui s'est terminée par la dévastation de l'appartement des jumeaux, sa mort durant la seconde et les Doloris à répétition que je lui ai envoyés pour la faire revenir à la vie, cette chute dans le vide lorsque Circé a pris le pas sur elle, nous forçant à faire cette chute de la falaise, ne sont que d'infimes éléments qui prouvent que je suis dans la merde…
Ils savent tout ce par quoi nous sommes passés, les doutes et les détresses que nous avons dû endurer, mais non ! N'ont-ils pas conscience de l'impression de crever que j'ai eu, lorsqu'elle a eu l'air de renoncer, engoncée dans cette robe de mariée ridicule ?
N'ont-ils pas conscience de mon envie de crever quand j'ai senti sa peine, sa peur et sa détresse, le jour où Harry lui a appris la mort de notre bébé ? N'imaginent-ils pas la douleur que ce fut de la voir céder doucement à la panique, dans la chambre de Penny, lorsqu'elle nous a présenté Cassie ?
Ne comprennent-ils pas que ce n'était pas pour être un héros que j'ai sauté dans le vide pour la rattraper, il y a une semaine, lorsqu'elle est tombée des gradins ? Ont-ils eu un seul instant conscience de l'impression de revivre que j'ai eu, lorsqu'elle a ouvert les yeux en me serrant la main, là, allongée sur le sable du stade de Quidditch ?
Comprennent-ils à quel point j'ai besoin de m'assurer qu'elle est en vie ? Que la simple idée de la savoir morte m'a déchiré de l'intérieur ? Que j'ai préféré donner tout ce que je possédais de magie sur l'instant pour continuer d'alimenter son cœur de magie pendant que Circé discutait avec elle, au risque de finir Cracmol ?
Non, ils n'en ont aucune idée. Aucune idée parce qu'eux peuvent se réveiller chaque jour en voyant la personne à laquelle ils se raccrochent désespérément pour oublier les peurs, les pertes et les douleurs. Ils ne vivent pas dans l'insécurité constante de la voir fermer les yeux définitivement, que son cœur s'arrête de battre parce que j'aurais été assez con pour ne pas faire tout ce qui était en mon pouvoir pour que ce mariage fonctionne.
Ils n'ont pas ces peurs, mais moi, oui. Moi je vis dans la peur constante de perdre un être cher depuis des années, et elle, elle m'est devenue bien plus vitale que l'air que je respire. Elle est ma poudre de Billywig et ma vodka Pur Glace, l'être sur qui je miserais même ma vie sans hésiter une seule seconde parce qu'elle a besoin de moi tout autant que j'ai besoin d'elle. Et ça, ils ne peuvent pas le comprendre.
Une main douce, une odeur de rose et de vanille, une chaleur qui me fait fermer les yeux et soupirer de gratitude, c'est ce qui me ramène sur Terre en moins d'une seconde. Mes bras se referment possessivement autour de sa taille en un geste désespéré, mon nez se colle à son cou presque immédiatement, mais ce n'est pas assez.
— Je ne pars pas, souffle-t-elle en passant ses doigts dans mes cheveux. Respire et écoute ma voix.
J'ai beau vouloir le faire de toutes mes forces, l'angoisse ne s'apaise pas. Ma magie ne s'apaise pas, pas tant qu'elle n'entre pas en collision avec la sienne, la serrant tout aussi puissamment que je le fais avec son corps sans parvenir à se fondre en elle. Avec la force du désespoir. Celle de perdre encore quelqu'un.
— Je suis désolé, Charlie, soupire Severus.
Je le sais, je peux même l'entendre dans sa voix, qu'il est désolé. Mais je ne saurais dire pourquoi et pour le moment, tout ce qui m'importe, c'est la douceur de la magie de ma femme qui agit sur moi comme un anesthésiant à ma peur et mes doutes.
Au raidissement de ses membres, je peux affirmer avec certitude qu'elle doit très certainement être en train de fusiller du regard mon ami le fantôme – à ses risques et périls d'ailleurs – mais petit à petit, l'angoisse décroît, ne laissant plus que le besoin vital de la garder contre moi encore un peu, juste le temps de m'assurer qu'elle ne s'envole pas. Qu'elle va bien.
— Qu'est-ce qu'il se passe ce matin pour que le grand comité des asociaux anonymes se réunisse dès le lever du soleil ? demande George, à l'entrée de l'appartement.
— Avez-vous un minimum conscience que cet appartement n'est pas un moulin ou même le hall de gare de King's Cross ? soupire Hermione me laissant me détacher de son corps.
— Tu as épousé un Weasley, Mione, ricane Harry. Tu aurais dû savoir que, dans ses valises, il t'apporterait ses frères, sa famille, ses dragons et son ami opalescent !
Risqué comme tentative d'approche de sa part envers Severus, mais je suppose que vaincre un Mage Noir donnerait des ailes à n'importe quel crétin, et si, auparavant, j'aurais considéré Harry Potter comme tout sauf abruti, avec une telle phrase, il vient de rejoindre ce gang très ouvert des cornichons, comme les appelle si affectueusement Sev.
— Peut-être suis-je opalescent, Potter, susurre-t-il, mais moi, au moins, je passe toujours les portes, vous ne pouvez pas en dire autant.
Des larmes obstruent les yeux d'émeraudes du Sauveur du monde sorcier avant que sa lèvre ne se mette à trembler. Bon sang… Si vivre avec un homme enceint ressemble à ça, je plains Fred de tout mon cœur ! Ses journées – et ses nuits – ne doivent pas être de tout repos !
— Cessez donc de faire votre Poufsouffle en manque d'affection, Potter ! soupire Severus. Entre ça et votre squelette que vous nous affichiez en début d'année, je suppose que ressembler à une madeleine sortant du four est une bonne chose…
— Je rêve ou tu viens de lui dire que la grossesse lui allait bien au teint ? ricané-je dans sa direction.
— Parce que tu trouves que dire de moi que je suis gros comme l'oncle Vernon c'est un compliment ? sanglote Harry.
Non, définitivement, les hommes, surtout ceux qui ont vaincu un Mage Noir, ne devraient jamais tomber aussi bas que lui. Par Merlin… Verser à ce point dans le mélodramatique est tragique quand on sait avec quel acharnement il s'est battu contre Voldemort…
— Vous ressemblez plus à un chaudron sur le point d'exploser, mais je ne désespère pas, lève les yeux au ciel Severus. Un jour peut-être arrêterez-vous de vous empiffrer comme votre ami Weasley !
— Je ne m'empiffre pas ! s'insurge le petit brun. Je dois nourrir un enfant ! Vous devriez essayer avec le vôtre ! Ça nous ferait des vacances, tiens !
— STOP ! s'écrie Fred en se plaçant entre les deux hommes, déjà fatigué lui aussi visiblement. Premièrement, Harry, tu n'es pas gros.
— Question de point de vue ! ricane le directeur.
— Et vous, professeur Rogue, vous êtes peut-être un fantôme, mais ça ne vous empêche pas de tester quelque chose de magnifique, une invention que les hommes ont créé il y a des centaines d'années, et qui s'appelle la diplomatie ! Merde à la fin ! Vous auriez aimé que quelqu'un parle ainsi de Narcissa si elle était enceinte ?
Ce qui a au moins le mérite de ramener Severus au calme et plonger l'appartement dans un silence tout relatif, uniquement brisé par les sanglots étouffés de Harry. Bon sang… Et dire qu'il n'est même pas encore dix heures du matin.
— Bien, maintenant que tout le monde est calmé, reprend Fred en s'appuyant au comptoir, je suis venu ce matin pour vous parler de la Une de La Gazette de ce matin.
— Tu lis ce torchon ? fronce le nez Hermione.
— Difficile de faire autrement quand toute la Grande Salle sans exception a reçu un exemplaire ce matin ! gronde-t-il. A l'heure actuelle, notre salle commune ressemble à une zone de guerre et tout ça, uniquement grâce à Pansy, Blaise, Drago et Padma…
Qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'une telle chose se produise ? Au nom de Merlin ! Ces quatre-là se sont toujours bien entendus même si la tension entre les deux premiers est à couper au couteau depuis la Saint Valentin. Bill nous lance, à Hermione et moi, le journal qu'il tenait entre les mains à son arrivée, tandis que Fred donne le sien à Harry. Je savais bien qu'une bombe était sur le point d'éclater, ce matin en me levant…
« Scandales à Poudlard : Héros de l'ombre ou Mangemorts dans l'âme ? Par Rita Skeeter.
À la suite des procès de Mangemorts s'étant déroulés entre les mois de juin et septembre de l'année qui vient de s'écouler, de nombreux secrets ont été révélés, des mystères sur la vie ou la mort de certains citoyens sorciers anglais durant et après la guerre.
Toujours en quête de vous dévoiler la vérité sur ce que les leadeurs de notre monde vous cachent, quel n'a pas été mon étonnement de voir apparaître dans mon bureau, des centaines de souvenirs (attestés par le Ministère) qui révèlent de biens sombres histoires, mes chers lecteurs…
Tout sorcier ayant suivi l'actualité, cet été, sait que le procès de l'ancien Mangemort Severus Rogue a révélé une facette bien plus lumineuse de sa personne grâce à son rôle d'espion pour l'Ordre du Phénix.
Cependant, notre source nous a fourni des souvenirs mettant en doute l'intégrité du directeur de l'institut Poudlard. Et pour cause, chers lecteurs !
La semaine dernière, dans la Grande Salle de cette même école, les élèves ont pu apprendre que, non content d'être le descendant de Merlin, l'actuel directeur serait aussi le père biologique de Drago Lucius Malefoy « grâce à une potion d'adoption qu'il aurait fait prendre à son nouveau-né, dans laquelle il aurait versé un cheveu de son ami (l'actuel prisonnier Lucius Malefoy) avant de jeter un Imperium sur la Gynécomage venu aider Lady Narcissa Malefoy. »
À La Gazette du sorcier, nous nous interrogeons désormais sur la fiabilité des allégations de Madame Narcissa Black (ayant perdu son titre de Lady suite à la rupture de son contrat d'Union Traditionnelle Sorcière de Sang-Pur au mois de juin dernier).
Drago Malefoy aurait-il menti pour pouvoir se détacher de l'image de Mangemort qu'il partage avec ses camarades Blaise Zabini, Théodore Nott ou encore Pansy Parkinson, eux aussi placés dans la tourmente du fait de ce que peuvent révéler ces souvenirs ?
Soyez assurés, chers lecteurs, que nous ferons la lumière sur tous ces secrets que « l'élite des sorciers Anglais » se plaît à nous cacher, parce que votre bien-être passe par une connaissance réelle de leurs vies.
Ne manquez pas notre édition spéciale de demain « Blaise Zabini & Pansy Parkinson : l'histoire d'amour tragique d'un Mangemort Romantique ».
Severus Rogue : sa romance tragique avec Lady Narcissa Malefoy, par Rita Skeeter, p. 2
Severus Prince : Une vie dans l'ombre de Merlin, Dumbledore et Vous-Savez-Qui, par Rita Skeeter, p. 2
Drago Malefoy : l'enfant de l'amour ou de l'adultère ? par Rita Skeeter, p. 3
Narcissa & Lucius Malefoy : la fin d'une ère, article paru dans La Gazette du Sorcier le 13 juin 1998, par Rita Skeeter, p. 3
Amelia Bones : récit d'une résurrection, par Rita Skeeter, p. 4 »
Incrédule, je redresse la tête pour, l'espace d'un instant, apercevoir l'échange de regard inquiet qui se joue entre Bill et Severus, chacun d'eux semblant être aux prises avec de nombreuses questions. Allons bon… Quelle tuile va-t-il encore nous tomber sur le coin du nez…
Cependant, au vu de ce que la Une de La Gazette met en lumière, je comprends aisément que ce qui doit être en train de se jouer, dans la salle commune, en cet instant, de même que dans la Grande Salle, ce qui doit être le pire jour de la vie de Minerva…
— Comment peut-elle avoir connaissance de ça ? gronde Harry en adressant un regard luisant de rage à Severus. Comment cette vulgaire petite salope décolorée peut-elle savoir ça, alors que nous avons vraiment fait très attention à ce que votre lien avec Narcissa ne soit pas connu avant que vous ne vous sentiez prêt à le révéler ?
Je dois l'avouer, si la diplomatie n'est pas le fort du petit Potter, il n'en reste pas moins qu'il fait preuve d'un tact incroyable avec Severus. Je crois ne jamais avoir connu sorcier si adepte de garder sa vie privée, et bien, privée !
— Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est le nom de cette supposée source dont elle fait part à quelques reprises, secoue la tête Hermione, tout aussi en colère que Harry.
— Et moi, ce que j'aimerais comprendre, c'est comment ce Veracrasse de Skeeter a bien pu avoir connaissance de la demande en mariage de Blaise, alors que même Luna n'est pas au courant, siffle froidement George. Merde ! Ça s'est passé dans leur appartement, un appartement que Théo et Hermione ont barricadé de runes anti-intrusion !
Si j'étais sarcastique, je dirais qu'une telle méthode révèle plus de la paranoïa dont peut faire preuve Parkinson, ces derniers temps, mais je sais qu'il en est tout autre. Je sais que, comme pour ma famille ou moi, cela révèle tout simplement d'un besoin profond de s'assurer de garder ceux que nous aimons en sécurité.
Pourtant, les échanges de regards entre Bill et Severus ne s'arrêtent pas, et pour la première fois, je peux voir une froideur incroyable dans le regard de mon frère à l'encontre de mon ami. Comme si Sev était responsable de toute cette merde.
— Je ne sais pas qui est cette source, Miss Granger, finit par lâcher froidement le directeur. Tout ce que je sais, c'est que même le ministère ne connaît pas son nom.
— Alors les souvenirs dont parle Skeeter…, commence doucement Fred.
— Kingsley nous a assuré, à Minerva et moi-même, que tous ont été examinés scrupuleusement par le département des Aurors, les Langues-de-Plomb et le Département de la justice magique, termine-t-il.
— Mais de quels souvenirs peut-elle bien parler ? soupiré-je en me laissant choir sur un tabouret. Pourquoi semble-t-elle ne vouloir s'en prendre qu'aux anciens Serpentard ? Cherche-t-elle uniquement à les mettre dans la merde ou a-t-elle un but avéré ?
Le grondement bas de Bill en direction de Severus ne s'arrête pas, comme s'il faisait son possible pour le dissuader de répondre à mes questions. Mais pourquoi ?
— Les souvenirs ne concernent pas uniquement les Serpentard, finit par soupirer Sev. Ils concernent tous les couples que j'ai créés pour l'épreuve du mois de novembre.
— Qu'entendez-vous par là ? souffle Hermione, vacillant quelques secondes sur ses jambes.
Oh, je comprends parfaitement cette réaction ! Moi aussi, j'ai cette impression qu'une chape de plomb me tombe méthodiquement dans le ventre, écrasant tous mes organes douloureusement à mesure qu'elle poursuit son chemin. Qu'est-ce que ces souvenirs révéleraient ?
Mettraient-ils en lumière l'état de Harry ? Sa relation avec Fred qu'ils cherchent à cacher ? La perte de notre bébé ? Le statut de Dame Dragon d'Hermione ? Le fait que je lui ai lancé trois Doloris pour tenter de la ramener à la vie, au mois d'octobre ?
— Je ne sais pas, Miss Granger, gronde-t-il en se détournant. Tout ce que Kingsley a accepté de me dire, c'est qu'avec ce genre de révélations, il pourrait être obligé de remettre Poudlard sous l'autorité du Ministère !
— Mais pourquoi ? s'agace-t-elle. Le fait que vous ayez eu un enfant avec Narcissa ne signifie pas que Kingsley soit obligé de reprendre la tutelle de l'école ! Merde ! Il n'est pas aussi con que Fudge !
Le regard sévère que m'envoie mon ami fantomatique me laisse quelques secondes sans respirer. J'avais raison. Ce ne sont pas uniquement des histoires de coucheries que nous risquons de voir apparaître dans les journaux, mais bien des choses que nous nous évertuons à cacher depuis un bon moment.
— Il faut vous préparer à affronter la tourmente, siffle-t-il. Skeeter est partie en chasse, et nous sommes tous son gibier.
Putain, maintenant c'est sûr, j'aurais mieux fait de rester dans notre lit ce matin…
CW / HG * SDD * HG / CW
Fleur
J'aurais certainement dû y réfléchir à deux fois, avant d'accepter la double charge d'être représentante de l'institut Beauxbâtons durant ce tournoi, avec celui de travailler pour Gringotts tout en étant enceinte…
Rarement les journées ne me paraissent aussi longues – et Circé ! J'ai tout de même vécu la dernière guerre de l'intérieur ! – mais rien ne m'avait préparé à l'envie de détruire ce qui me déchire les entrailles depuis des jours, de tout envoyer valser et délocaliser notre famille, celle que nous avons réunie pour Noël dans la Chambre des Secrets, partout ailleurs qu'en Angleterre.
Mon arrivée, ce matin, dans l'âtre de la cheminée de la directrice McGonagall, tandis que Bill débarquait dans celle d'Hermione, s'est avérée révéler plus du parcours du combattant que de la balade de santé. Rarement je ne l'avais vu aussi fatiguée, à bout de nerfs et si proche de rendre son tablier, préférant laisser la bonne garde de l'école à Severus.
Cependant, même s'il est un très bon directeur, j'en conviens, et le meilleur ami de Charlie – Bill et Ivan mis à part bien sûr – il n'aurait pas le tact et la douceur toute maternelle qu'a Minerva dans le ton de sa voix lorsqu'elle s'en donne les moyens.
Néanmoins, lorsque Severus est revenu, furieux et cherchant déjà quel type de malédiction bien vicieuse il pourrait lancer sur cette blondasse de journaliste, j'ai compris pourquoi elle serait prête à lui remettre les clefs de la boutique les yeux fermés, si un jour elle se sentait prête à démissionner.
Mais ce genre de choses n'arrivera pas. Pas après qu'elle ait été assez courageuse pour se battre sur le champ de bataille, en mai dernier malgré sa canne et l'année douloureusement éprouvante qu'elle venait de vivre. Pas après qu'elle a perdu bien trop d'amis, de collègues et d'élèves.
Minerva McGonagall n'est pas seulement une combattante, elle est aussi, à l'image de la nouvelle génération, une sorcière sacrifiée sur l'autel du plus grand bien, prête à offrir sa vie si ce geste lui permettait de sauver quiconque.
— Vous êtes sûr de votre choix, Miss Delacour ? soupire-t-elle, me sortant de mes pensées.
Cette conversation tourne en rond depuis plus de deux heures, et pourtant, elle continue inlassablement de vouloir me faire encore une fois participer au tournoi.
Certes, j'ai voulu plus que tout qu'il voit le jour, pour rendre hommage à Cédric qui, lui-même, a donné sa vie le soir de la dernière épreuve, mais je n'ai plus la volonté de me battre de cette manière, plus depuis que Viktor m'a avoué avoir cédé sa place de concurrent à l'un de ses élèves, comme s'il passait le flambeau dans l'une de ces compétitions olympiques moldues.
— Écoutez, professeur McGonagall, soupiré-je à mon tour en m'installant plus profondément dans le fauteuil en chintz. Je crois que, pour Viktor comme pour moi, il est temps de céder la place aux jeunes. Et puis, voyez le bon côté des choses ! Vous obtenez plus de chances de gagner ce tournoi si nous nous disqualifions nous-mêmes !
Peut-être n'aurais-je pas dû rire de cette manière sur la fin, mais le sourire éphémère qu'elle m'offre, les lèvres pincées mais l'œil brillant quelques instants d'une flamme d'amusement, me fait plaisir.
Que ce soit Bill, Charlie ou même moi, nous nous inquiétons pour cette femme, bien trop âgée pour diriger une école où des centaines d'étudiants découvrant tout juste les joies des hormones en ébullitions lui font vivre l'enfer, mais qui soit aussi bien trop bornée pour passer le flambeau à son tour… Décidément, tous les Gryffondor de ma connaissance sont soit bornés, soit totalement suicidaire…
— Monsieur Krum vous a-t-il dit qui il comptait inscrire, ce soir, en tant que remplaçant, dans la Coupe de Feu ? susurre Severus.
Bien ! Il semblerait donc que, soit il n'a pas trouvé de malédiction assez vicieuse, purulente ou douloureuse pour la journaliste, soit il a mis la main dessus, et si j'en juge le sourire en coin absolument terrifiant qu'il arbore, c'est bien le cas !
Néanmoins, sa question m'interpelle. Certes, depuis qu'il est revenu en Angleterre, nous ne nous parlons pas aussi souvent que je le souhaiterais, et le peu de conversations que nous ayons, est en général écourté par nos travaux respectifs, mais qu'à bien pu nous inventer Viktor pour que Minerva paraisse si défaitiste ?
— Il m'a juste dit qu'il avait trouvé quelqu'un à la hauteur de Harry, haussé-je les épaules, malgré tout inquiète.
Et pourtant, Merlin sait que pour trouver quelqu'un qui soit magiquement au niveau de Harry, il va lui falloir se lever bien plus tôt qu'il ne le croit ! Bon sang ! À moins qu'il nous ait dégoté le croisement génétique entre un dragon et une ligne tellurique, il ne risque pas de ramener une seule coupe jusqu'à Durmstrang cette année !
Je l'ai vu, je les ai vus s'entraîner, cet été, mettant toute leur rage, leur haine et leur hargne dans les combats – censés rester amicaux mais qui ne l'ont jamais réellement été – à la Chaumière, alors même ainsi, je doute qu'il soit prêt à subir les foudres de notre petit brun à lunettes…
Un coup léger contre la porte du bureau de la directrice nous coupe dans notre discussion, et ledit petit brun à lunettes passe doucement sa tête par la porte, rougissant légèrement lorsqu'il est soumis à nos trois regards combinés.
— Excusez-moi de vous déranger, professeur McGonagall, mais je voudrais vous parler à propos du tournoi, fait-il en entrant doucement dans la pièce.
— Entrez donc, monsieur Potter, soupire-t-elle en lui faisant signe. Miss Delacour est, elle aussi, venue nous faire part de sa démission du poste de champion pour la seconde tâche.
— Et Merlin sait que nous aimerions avoir une meilleure excuse que « le passage de témoins aux jeunes », susurre narquoisement Severus.
— J'aurais pu vous sortir la même excuse que celle que va vous donner Harry dans quelques minutes, mais vous crieriez sûrement au scandale et peut-être même à une volonté affichée de faire tout ce qui est en mon possible pour obtenir la célébrité, levé-je les yeux au ciel.
Le sursaut de Harry est bien plus amusant que je ne le pensais. Peut-être devrais-je l'apprendre aux jumeaux, Charlie et Hermione, ou Percy ainsi qu'à Pénélope de cette manière !
Quoique… Je doute que le témoin de Bill soit aussi réceptif que Harry ne l'est en ce moment même, plaçant sa main amoureusement sur son ventre légèrement enflé, un doux sourire sur le visage et les yeux pétillants de malice.
— J'en déduis que tu as terminé de saucissonner Bill comme un rôti ? arque-t-il un sourcil moqueur. Ses boules sont-elles sauves maintenant ?
Seuls mon regard et mon sourire narquois lui répondent, ce qui le fait éclater de rire. Parfois, lorsque je le regarde ainsi, je peine à retrouver le petit garçon perdu du précédent tournoi, celui dont le nom est sorti en tant que quatrième champion.
Là, ainsi, je ne vois plus le jeune homme qui se raccrochait de toutes ses forces à leur entraînement journalier sur la falaise, mettant toute sa hargne et sa colère, de même que sa peur dans ces combats.
À dire vrai, depuis cette expérience qu'a été Noël, je dois avouer que Harry semble avoir retrouvé un souffle de vie, un souffle d'espoir, et je ne doute pas que ce fait provienne uniquement du petit être s'épanouissant lentement dans son ventre ou encore du père dudit petit être.
— Mrs Weasley doit être aux anges, maintenant qu'elle sait qu'elle va avoir un petit bébé à pouponner, ricane-t-il en venant s'asseoir sur le fauteuil adjacent au mien.
— Tu rigoles ? ouvré-je les yeux en grands, un frisson de terreur remontant mon échine. Je ne le lui dirais que lorsque je ne pourrais plus le cacher, ou, au pire, quelques heures avant d'accoucher !
Cette dernière proposition me paraît bien plus intéressante que la première ! Elle serait bien capable de venir élire domicile à la Chaumière, faisant fi de toutes convenances et me poussant à arrêter mon travail pour Gringotts !
— Félicitations, Fleur, sourit-il doucement en attrapant ma main, le regard doux. Vous le méritez amplement.
Je ne saurais dire si la tristesse résiduelle au fond de son regard est plus ou moins touchante que ses mots, mais ceux-ci me tirent une unique larme qui s'en va rouler en douceur sur ma joue. Qui a dit qu'une Vélane ne savait pas pleurer ?
— Trêve de sentimentalisme, voulez-vous ? soupire Severus en coupant mes remerciements tout en se pinçant l'arête du nez. J'ai une potion à faire préparer par Hidoko, et une malédiction à fomenter à l'égard de cette petite scribouillarde incompétente de Skeeter.
Sa manière de susurrer ferait froid dans le dos de n'importe quel homme, qu'il soit Auror, Guérisseur ou Merlin en personne ! Bon sang ! Ça ne devrait pas être permis de filer la trouille aux gens de cette manière !
— Je suis peut-être nul en potions, susurre Harry à son tour, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis votre homme !
— Contentez-vous déjà d'expulser la calamité que sera le croisement entre les familles Potter et Weasley, et nous en reparlerons, lève-t-il les yeux au ciel encore une fois.
Pourtant, je pourrais jurer avoir vu la commissure de ses lèvres se redresser, l'espace d'une seconde, à l'idée de pervertir un peu Harry et l'adjoindre à la vengeance que j'imagine sordide pour Skeeter.
Finalement, peut-être est-ce ça qui les rapproche, tous les deux, ainsi que Charlie. Aussi bien les uns que les autres n'ont aucune manière lorsqu'il s'agit de tact, mais en revanche, lorsqu'il s'agit de mener à bien une vengeance, je ne parierais jamais contre eux !
Le simple fait que Severus soit sorti de cette guerre en tant que héros et non soumis au baiser du Détraqueur est la preuve qu'il ne faut jamais sous-estimer une personne étant passée à Serpentard, ou ayant frôlé de peu cette maison !
— Je ne comptais pas créer de potions pour vous, je ne suis pas stupide non plus ! ricane Harry.
— Vous m'en voyez ravi ! grimace Severus. J'ai appris à aimer ce château, voyez-vous, et vu vos talents dans l'art noble et délicat des potions, vous méritez au mieux un Troll, au pire, de vous faire expulser !
— Cette fois-ci, c'est toi qui verses dans le sentimentalisme, Severus, fait la directrice en retenant un rire.
— Ce n'est pas être sentimental que de dire que ce gamin serait capable de raser tout le Royaume-Uni si on lui laissait des ingrédients entre les mains !
— Une chance pour moi que j'ai cessé de vouloir être Auror, dans ce cas, sourit Harry, tristement.
— Monsieur Potter ?
L'appel surpris de la part de Minerva le fait se redresser lentement sur son fauteuil, ses coudes s'appuyant sur les bras de celui-ci alors qu'une main douce s'égare sur son ventre, le caressent amoureusement.
— Je vais bientôt être père, hausse-t-il les épaules. Je n'ai pas le droit de rester accroché au passé de cette manière-ci. Hermione m'a permis de comprendre que je devais arrêter de vouloir reproduire le même schéma que mes parents, et être Auror n'aurait fait que ça, malheureusement.
— Peut-être reste-t-il encore un espoir pour Miss Granger, ricane légèrement Severus.
— Vous le savez tout aussi bien que moi, sourit en coin Harry. Elle est ce qui se rapproche le plus d'un espoir pour les nouvelles générations. Elle permet à la magie d'être forte et puissante, je sais que vous pouvez, tout autant que moi, la ressentir malgré votre état de fantôme.
Ainsi donc, ce que me disait Mère était vrai ? Les hommes enceints peuvent bien ressentir plus fortement la magie, comme s'ils étaient empathes ? Mais, dans ce cas, pourquoi dit-il ce genre de choses à Severus ?
— Vous devriez vous rapprocher d'elle, vous savez ? continue-t-il en le vrillant du regard. Elle est en train de développer une théorie pouvant vous aider à retrouver vos pleins pouvoirs, comme de votre vivant.
— Je suis un fantôme, Potter ! lève-t-il les yeux au ciel, lui parlant comme à un enfant. Les ectoplasmes ne peuvent pas faire de magie.
— D'après Hermione et Charlie, il serait possible que si, hausse les épaules Harry. Je n'ai pas tout compris, mais d'après ce qu'ils nous en ont dit, à Fred et moi, il serait possible de vous faire pratiquer la magie sans baguette.
— Ce serait…, souffle Severus, les yeux dans le vide.
— Incroyable ? Du jamais vu ? Prodigieux ? sourit-il doucement. C'est ce qu'en a dit George, en tout cas. D'après Luna, ce genre de choses serait possible, uniquement si vous étiez un Mage.
Je suis d'accord avec lui ! Une telle nouvelle est plus que prodigieuse ! Elle nous permettrait de remettre en cause tout ce qui fait des fantômes de simples empreintes d'âmes marchant sur Terre auprès des vivants ! Elle ferait d'eux des empreintes de magie, et ce fait est bien plus révolutionnaire que la lotion Lissenplis pour Hermione !
— C'est à mon tour de vous poser une question, fait-il plus durement en fixant son regard dans celui de la directrice. Depuis combien de temps êtes-vous au courant de ma grossesse ? Et concernant celle d'Hermione ? Pourquoi ne pas nous en avoir parlé ? Pourquoi avoir gardé ça secret ?
— Monsieur Potter…, soupire-t-elle en évitant son regard.
— C'est ma faute, lâché-je en m'avachissant sur mon siège. C'est Bill et moi qui leur avons demandé de ne pas vous en parler.
— Alors tu le savais ? écarquille-t-il les yeux, ne semblant pas y croire. Depuis quand ?
— Notre virée shopping à Paris, révélé-je en tournant la tête vers lui. La couturière m'a parlé du ventre tendu d'Hermione, j'ai juste fait le rapprochement entre son état et le fait que tu manges un sandwich en le trempant dans ton café.
Rarement je ne me suis sentie aussi en colère contre moi-même, ma magie ou encore la Terre entière qu'en comprenant que toutes les personnes qui ne le désiraient pas forcément, finissaient par tomber enceintes autour de moi.
Mais Bill m'a soutenu, m'a tenu dans ses bras et m'a aidé à comprendre que notre couple ne se résumait pas qu'à ça, que notre amour ne se résumait pas qu'à produire un héritier pour lui faire plaisir ainsi qu'à sa mère.
Encore une fois, avec sa douceur et sa gentillesse, il m'a fait comprendre que ce n'était pas de ma créature dont il était tombé amoureux, mais bien de la personne que je suis, de mon caractère bien trempé et de mes failles.
— Et vous ? hausse-t-il un sourcil en regardant la directrice.
— Le jour de la première tâche, soupire Severus en levant les yeux au ciel. Il n'est pas nécessaire de faire votre Poufsouffle encore une fois, Potter.
— Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ?
— Et risquer que vous n'agissiez encore une fois comme l'imbécile que vous êtes lorsqu'il s'agit de prendre une décision réfléchie ? hausse-t-il un sourcil moqueur. Nous avions déjà le bonheur conjugal de Charlie et Miss Granger à subir, un seul mélodrame à la fois, voulez-vous ?
— Alors toute cette épreuve du mois de novembre ne visait qu'à nous faire comprendre et accepter notre situation ? fronce les sourcils Harry.
Severus hoche la tête, masquant – divinement bien, je dois le reconnaître – l'inquiétude sous-jacente dans son regard lorsqu'il pense à l'idée que Harry puisse les dénoncer, Minerva, Poppy et lui, au ministère, pour avoir pratiqué le Graviditate sans autorisation sur lui ou sur Hermione.
— Merci, sourit doucement Harry en passant une main tendre sur son ventre. Merci de ne pas nous avoir forcés à être des parents tout de suite et nous avoir permis de nous retrouver avant.
— Je doute que vous ayez compris l'intérêt de cette épreuve, monsieur Potter, susurre froidement le directeur. Le but de celle-ci était de vous faire agir en tant que parents !
— Finalement, je ne douterais plus jamais de mon raisonnement, ricane-t-il, les yeux débordant de malice. Vous êtes vraiment le père de Drago ! Tout autant Gryffondor et Poufsouffle qu'il ne l'est !
— Je pourrai vous forcer à concourir, demain, pour la seconde épreuve, déclare-t-il, froidement.
— Et risquer que le ministre en personne ne vienne vous arrêter pour avoir mis la vie du Sauveur en danger ? hausse-t-il un sourcil moqueur. Vous avez bien plus d'instinct de survie que ça !
Je ne saurais dire qui, de Minerva, Harry, Severus ou moi, est le plus surpris de voir ces deux-là parvenir à avoir une conversation sans se sauter à la gorge, mais pourtant, ce miracle est réellement en train de se jouer sous mes yeux.
Dans le fond, je crois que Severus a dû faire tout autant de chemin que chacun d'entre nous, depuis la fin de la guerre, apprendre à panser des plaies qu'il ne savait peut-être même pas ouvertes, et vivre avec ses erreurs ou ses doutes. Et c'est en ça que Severus Rogue est un grand homme.
Parce que lui, malgré la cargaison de mauvais choix qu'il a fait, sa mauvaise humeur, ses phrases assassines et son regard froid et tranchant, est en train de devenir un père, un ami, un directeur ou un conjoint que chacun rêverait d'avoir.
Quelqu'un qui soit là dans le bon comme le mauvais, à l'écoute, prêt à nous remettre les idées en place ou nous pousser dans la bonne direction. Peut-être Charlie n'avait-il pas tort de le choisir comme meilleur ami, finalement…
— Peut-être devrions-nous en revenir à vos choix de prénoms, en ce qui concerne vos remplaçants ? propose le professeur McGonagall, recentrant le débat. Miss Delacour, quels sont les noms que vous proposez ?
— Je propose Telma Franc, soupiré-je en sortant le papier de ma poche. Elle est très douée en sortilège et défense, et elle se défend plutôt bien dans le domaine des potions. C'est une sorte d'amie pour Gabrielle, j'espère qu'elle pourra lui permettre de se recentrer, si jamais elle s'égare à vouloir jouer cavalier seul.
— Et comme remplaçant si les deux champions choisis ce soir par la Coupe ne sont pas en état de le faire ? hoche la tête Severus.
— Marie Deschamps, souris-je en coin, prévoyant déjà l'éclat de fureur que pourrait avoir ma sœur si elle le savait. Elle est professeur à Beauxbâtons depuis moins d'un an, comme le stipule le contrat créé par le Département de la coopération magique internationale cette année.
Si Madame Maxim s'est fait un plaisir de descendre en flèche ce fameux contrat, pour les personnes comme Victor et moi, ou encore Charlie qui a pu jouer une partie de Quidditch contre l'une de ses idoles sur balai, ce fut une aubaine !
Combien de chances y avait-il pour qu'un jour je puisse avoir le plaisir de jouer une partie contre pas moins de trois de mes beaux-frères, et dans la même équipe que le témoin de mon mari à notre mariage, cet été ? Aucune, à moins, bien sûr, d'aller passer un été au Terrier, et je ne suis pas sûre d'avoir assez de courage mentalement pour faire une telle chose !
— Il faudra au moins ça pour pouvoir espérer battre la remplaçante de Durmstrang si les champions de demain doivent déclarer forfait, se lamente Minerva en se levant pour aller se servir un verre de bourbon Écossais.
— Qui a-t-il choisi pour le remplacer ? froncé-je les sourcils.
Je l'avoue, je suis réellement intriguée par le choix de Viktor. En général, il est quelqu'un de franc, de facile à vivre et très souvent, même, adepte d'envoyer ses propres principes aux belladones si tant est que cela puisse aider quelqu'un.
Alors qui peut-il bien avoir choisi ? Qui peut bien provoquer, dans le regard du directeur Rogue, cette étincelle d'inquiétude mêlée à de la joie malsaine, et dans le regard de Minerva, simplement de la peur à l'état brut.
Merde à la fin ! Cette femme n'a pas flanché une seule fois sur le champ de bataille, en mai dernier, même face à certains de ses anciens élèves ! Qui peut bien lui faire peur pour ses étudiants comme elle semble le redouter ?
— Monsieur Krum a fait le choix judicieux de se faire remplacer par Serguei Marinov, le frère jumeau d'Andreï, batteur en première place, durant la première tâche, soupire-t-elle en revenant s'asseoir sur son fauteuil.
Ce qui signifie donc que, si l'épreuve de demain est une qui soit basée sur du combat ou de la force physique ou magique, les jumeaux Marinov auront une large marge d'avance sur n'importe quel duo d'adversaire…
La bonne nouvelle, pour Beauxbâtons, est que Telma ou même Marie sont de redoutables guerrières, chacune d'elles ayant été, ou étant toujours, vainqueur de la compétition annuelle de duel de l'institut…
Mais même ainsi, même en les faisant entrer toutes les deux dans la compétition dès demain, puisque Charlie ne pourra plus concourir pour Beauxbâtons, je doute réellement qu'elles aient une infime chance de gagner, que ce soit face aux jumeaux Weasley ou encore Astoria Greengrass…
— Et qui sera le remplaçant en cas de problème de dernière minute ? froncé-je les sourcils.
Je suis bien consciente que les jumeaux Marinov ne représentent pas une réelle menace dans un cas pareil, pas alors qu'elle engloutit son bourbon comme s'il s'agissait de son dernier repas avant de passer entre les bras d'un Détraqueur…
— Sermirov, crache Harry en fusillant Severus du regard. C'est elle, n'est-ce pas ?
Oh putain ! Ce serait tellement Viktor de jouer un coup comme celui-ci qu'une telle stratégie ne m'étonnerait même pas de sa part ! Pourtant, intérieurement, je ne peux m'empêcher de plaindre et même frissonner de peur pour l'inconscient qui se retrouvera face à elle.
Le simple rappel de ce que fut le premier cours de défense contre les forces du Mal des huitième année, ainsi que de l'état dans lequel était Hermione, ce jour-là, me provoque des sueurs froides et fait enfler la haine et la rage en moi.
Comment une telle chose a bien pu être autorisée à enseigner à des enfants ou de jeunes adultes ? Comment la direction de Poudlard a bien pu laisser passer ce genre d'exactions sans même la punir ? Sont-ils tous inconscients, en Angleterre ? Ma parole ! Il faudrait faire enfermer ce genre de femmes, les soumettre à toutes sortes de tortures ou autres pour leur éviter d'un jour avoir l'envie même de procréer !
— En effet, monsieur Potter, soupire une nouvelle fois Minerva. Le professeur Sermirov a été accepté par la Coupe de Feu en début d'après-midi, bien qu'elle ne soit pas enseignante à Durmstrang.
— Alors comment est-ce possible ? éclate-t-il de colère. Comment pouvez-vous la laisser porter une baguette dans une école remplie d'enfants qui ne sauront pas se défendre face à cette psychopathe blonde décolorée ? Comment pouvez-vous la laisser participer à ce genre de compétition sans vous attendre à ce qu'elle cherche, au minimum, à tuer ses adversaires ?
— Parce qu'elle est la descendante de Salazar Serpentard et Eleanor Durmstrang, grimace Severus. Possédant le sang de deux des créateurs de la Coupe de Feu, elle est légitimement en droit de poser son nom dans la Coupe et concourir pour Durmstrang ou Poudlard. Elle a fait son choix ce matin.
Même avec tous les meilleurs arguments du monde, de toute façon, je doute qu'elle aurait, rien qu'un tout petit peu, voulut défendre les couleurs de Poudlard… Cette femme est une dégénérée et le simple fait qu'ils la laissent exercer prouve que le gouvernement magique Anglais l'est tout autant !
Un lourd silence envahit le bureau après cette assertion de Severus, cependant, je peux voir les rouages du cerveau de Harry tourner à plein régime, ses mâchoires carrées en signe de colère, de même que ses sourcils froncés.
À n'en pas douter, il est en train de trouver la technique imparable pour faire payer à Sermirov ce qu'elle leur a fait vivre depuis le début de l'année – que ce soient les cris de dinde écartelées, pour reprendre Pansy, ou les duels dans leur salle commune ou en classe – quitte même à devoir reprendre sa place dans le concours malgré sa grossesse avancée et son interdiction de faire quoi que ce soit de dangereux.
— Fleur, chuchote-t-il en se tournant au ralenti vers moi. Tu m'en voudrais beaucoup si c'était Poudlard qui gagnait le tournoi inter école ?
Je pourrais mettre ma baguette à brûler qu'il vient d'avoir l'idée du siècle ! Il n'aurait pas ce genre de regard sinon, ce pétillement sauvage et cette vague de magie douce et euphorique qui balaie ses cheveux. Il a trouvé le moyen de la mettre à terre.
Et qui suis-je, moi, ô faible et pure petite Vélane, pour l'empêcher d'avoir sa revanche sur le monde après avoir tout perdu ? Non, rendons-nous à l'évidence, j'ai simplement cette envie de sang et de carnage qui revient de plus en plus souvent depuis que je suis enceinte, celle que Bill, Hermione et tous les autres puissent avoir réparation pour les torts commis !
— Je t'en voudrais uniquement si vous ne vous battez pas avec tout ce que vous avez en vous, Harry, susurré-je froidement.
— Alors je sais comment la battre, sourit-il en coin sombrement.
Je ne le parierais pas, mais je suis presque certaine que mes yeux doivent être débordants de haine et de froideur, à l'image du Severus vivant, qui nous toisait du haut de son mètre quatre-vingt-dix, l'année où nous sommes venus étudier les potions à Poudlard.
Mais pourtant, rien n'est aussi dérangeant que de voir cette même expression s'animer dans le regard émeraude de mon vis-à-vis. Lui qui est si doux, en général, avec moi, tiens plus de la harpie que du Boursouflet en cet instant !
— Je ne peux concourir pour les deux dernières épreuves, fait-il en se tournant vers les deux directeurs, leur servant le même sourire qui fait froid dans le dos qu'à moi. De plus, après mûres réflexions, Fred a décidé lui aussi de se retirer de la course.
Là encore, je ne parierais pas ma baguette là-dessus ! Les jumeaux ont tellement voulu participer à cette épreuve, durant leur sixième année, je doute que, maintenant qu'ils sont officiellement inscrits, ils en sortent aussi facilement !
Non, connaissant Harry et Fred, je dirais plutôt que le jeune rouquin adorateur de petit brun à lunettes s'est encore une fois laissé convaincre par les sifflements en Fourchelang de Harry, lui permettant de lui faire dire ce qu'il voulait, du moment qu'il lui fasse Merlin seul sait quoi !
Bon sang… Deux semaines pour faire partir les odeurs d'hormones en fusion qu'ils nous ont déployé dans toute la Chaumière, ces deux-là, à force de se tourner autour comme deux ados en chaleur !
Bordel ! Même Hermione et Charlie, pourtant pas en reste de jouer à « tripote mon dragon » ensemble, n'ont pas foutu un tel foutoir chez nous, week-end de transformation en Dame Dragon mis à part !
— Il vous faut donc nous donner quatre noms et non plus deux, comme nous vous l'avions demandé, dans ce cas, monsieur Potter, hoche la tête Minerva.
Oh, je ne doute pas, qu'elle aussi, soit rassurée que Harry soit parvenu à lui tirer cette concession. Elle aussi, le jour de la première tâche, a fini les larmes aux yeux, en croyant Harry mort pour l'école, encore une fois… Bon sang… Ce petit ne peut-il pas, un seul jour dans sa vie, être normal ?
— J'ai réfléchi à la personne qui me remplacera et Fred m'a donné le nom de la personne parfaite pour me remplacer.
— Par pitié, Potter, soupire Severus en se pinçant l'arête du nez, tout mais pas Londubat !
— Voyez par vous-même, sourit-il en coin tout en leur tendant un morceau de papier.
— Êtes-vous devenu totalement fou, Potter, pour mettre tous les espoirs qu'aurait Poudlard de gagner ce tournoi sur les épaules de Dennis Crivey ? fait le directeur, les yeux écarquillés, ahuri.
En toute franchise, je dois avouer que Dennis n'aurait pas, non plus, été mon premier choix, quelques mois en arrière.
Cependant, depuis l'épreuve orchestrée par les deux directeurs, je dois bien reconnaître que Dennis a réussi à reprendre pieds dans la réalité, et si j'en juge la hargne dont il faisait preuve face à Yaxley, dans le rêve que nous a raconté Astoria, de leur première nuit de vie commune, il a des chances de pouvoir s'en sortir dans un duel.
Néanmoins, s'il venait à se retrouver face aux jumeaux Marinov ou, pire, Sermirov, il y a de grandes chances que sa baguette ne fasse pas long feu, et qu'il faille l'emmener à Ste Mangouste en urgence…
— Je mise sur le fait que la Coupe soit un artefact de magie vraiment très intelligent et qu'elle le mette en duo avec Astoria, hausse les épaules Harry, me ramenant sur terre.
Il est vrai qu'en duo, ils sont impressionnants. Ils n'ont pas la même puissance que Harry, Hermione, Charlie, Drago ou encore Blaise, mais à deux, ils ont déjà réussi à mettre à terre Luna et Daphnée, chose qui me paraissait impossible avant qu'ils ne mettent leur relation au clair, le soir de la Saint Valentin.
— Même en duo avec Miss Greengrass, ils ne vaincront pas le professeur Sermirov, monsieur Potter, soupire Minerva.
— Qui a dit que je comptais les faire aller jusqu'à la troisième épreuve ? sourit-il en coin, l'œil brillant de malice.
— Qui as-tu choisi comme remplaçant pour Dennis ? froncé-je les sourcils, amusée de le voir ainsi.
Parce qu'il faut bien l'avouer, voir Harry Potter en tant que fin stratège n'a jamais été chose aisée, pourtant, là, en cet instant, je miserais tout sur son idée absurde, peu importe ce qu'elle est, je sais par avance qu'elle pourrait fonctionner.
— La seule personne à qui je confierais ma vie les yeux fermés, tout simplement, hausse-t-il les épaules, agrandissant son sourire par une touche de douceur.
— Hermione, souris-je à mon tour.
Je n'aurais pas pensé qu'il serait prêt à « sacrifier » Hermione de cette manière-là, et encore moins à ce qu'il soit prêt à la mettre face à Katya Sermirov, encore moins si elle se retrouvait en duo avec quelqu'un comme Paulus McPherson, mais il le fait tout de même, mettant au rebut son angoisse de blesser encore une fois quelqu'un qu'il aime.
— Et concernant le choix de Monsieur Weasley ? hausse un sourcil Severus.
— Drago.
La réponse tombe nette et froide, tranchant l'air du bureau avec violence malgré le ton doux sur lequel il le dit.
Pas une seule seconde, son nez ne se fronce de dégoût, de colère ou de haine pour les années passées. Juste un calme désarmant qui fasse froid dans le dos. Parce qu'en face de nous, ce n'est plus simplement Harry, le petit sorcier à lunettes, futur père de famille et amoureux de Fred. Non.
Face à nous se dresse le chef de guerre, celui qui est parti se promener avec ses deux meilleurs amis sur tout le territoire anglais durant un an, dans l'espoir de trouver quelque chose pour pouvoir vaincre les ténèbres.
Face à nous, c'est Harry Potter, le survivant, le guerrier implacable et droit dans ses bottes, prêt à partir au combat et mettre à terre Voldemort. Et peut-être est-ce ça, que le directeur voit enfin, lorsque ses yeux se fixent dans ceux de Harry.
Peut-être que, malgré sa main passant doucement et amoureusement sur son abdomen, Severus voit enfin que Harry n'est plus un enfant, qu'il n'est pas uniquement le fils de James Potter et de Lily Evans, pas uniquement le filleul de Sirius Black ou le héros du monde sorcier.
Peut-être voit-il enfin, tout simplement, que Harry est un garçon dont la vie a été jalonnée de combats, de colère, de haine et d'abandon, mais qu'il continue de se battre, de défendre le monde et ses valeurs parce que lui veut encore y croire.
Lui veut que ses enfants puissent vivre dans la sérénité et le bonheur. Lui veut simplement avoir une famille à lui, un rêve qu'il puisse voir et embrasser chaque jour, et se dire tous les soirs en allant se coucher qu'il est parvenu à faire les choses bien, qu'il est parvenu à rendre le monde meilleur pour les générations futures.
De la même manière qu'Hermione s'escrime à le faire depuis la rentrée de septembre. Enseigner pour ne plus se laisser guider. Réfléchir pour ne plus subir. Se battre pour être libre. Être libre pour enfin vivre.
Dans le fond, toute cette génération n'a qu'un seul et unique but en tête, le même. Chacun d'eux veut trouver la paix et la rédemption, trouver un moyen de pardonner au monde sorcier et à eux-mêmes les lâchetés et les douleurs qu'ils ont dû subir. Pour ne plus jamais être esclave de leur propre inconscience.
— Et si Drago ne peut concourir ? soupire Severus en se frottant les tempes.
Le sourire que lui renvoie Harry est proprement terrifiant, et je peux dire à l'instant précis où la réponse s'imprime en chacun de nous trois, avant même qu'il n'ait besoin de crier pour se faire entendre.
Définitivement, Harry Potter est un enfant qui a, certes, grandit bien trop vite, mais lorsqu'il s'en donne les moyens, il est bien plus stratège, revanchard et vicieux que n'importe lequel des Serpentard de ma connaissance !
— Charlie ! sourit perfidement Severus.
— Charlie, acquiesce-t-il en souriant froidement avant de se tourner vers moi. Tu te souviens des Sept Péchés Capitaux ?
Bon sang ! Cette première rencontre au sommet entre les Weasley et les Serpentard s'est, certes, faite sous de mauvais auspices, mais il en est réellement ressorti quelque chose de bien, et les Sept Péchés Capitaux, même si, ces derniers temps, nous avons préféré laisser le plan en dormance, est réellement une très bonne technique pour mettre à terre Sermirov !
— Il est temps de déchaîner la colère d'une Dame bafouée et de son compagnon, sourit-il vicieusement. Hermione a besoin de prendre sa revanche, et qui suis-je pour lui refuser un tel choix, n'est-ce pas ?
Bordel ! Avec cet air angélique, on pourrait lui donner Merlin, Viviane et Circé sans confession ! Pourtant, je ne doute pas que si ce duel devait se jouer, alors il serait fait de haute, très haute magie ! Et putain ce que j'ai hâte de voir une telle chose !
CW / HG * SDD * HG / CW
Severus
J'en ai connu des exaltées, durant mes presque vingt années à enseigner à Poudlard, mais Granger est très certainement la lie du monde sorcier dans un cas comme celui-ci ! Bordel ! Je tuerais pour être réellement mort en cet instant, et Merlin sait que j'ai encore quelques petites choses à faire avant que ce ne soit réellement le cas ! Mais là, si elle continue ainsi, je ne réponds plus de rien !
Dame Dragon, femme de Charlie, élève de ce château ou encore professeur ; elle est en train de mettre à rude épreuve un self control que je me suis imposer il y a des années et ce, grâce à mon occlumencie. Jamais nous n'aurions dû, avec Minerva, permettre à miss Delacour d'être la personne chargée de définir la teneur de la seconde tache…
Bordel ! Nous aurions dû prendre en compte le fait qu'elle soit amie avec cette foutue fille ! Mais non ! Entre les retombées due l'article d'hier, le champ de bataille qu'est devenu la salle commune des professeurs hier matin et les trésors de patience et de conseils qu'il a fallu délivrer pour apaiser un peu les tendions. En soit, éviter que leur lieu de vie ne devienne un charnier…
A cause de cela, nous nous en sommes remis totalement à cette Vélane folle furieuse qui nous impose de devoir écouter, depuis une heure, le réquisitoire ô combien soporifique de Miss Granger !
Voilà à quoi conduit la gentillesse ! Moi, à deux doigts de regretter de ne pas être mort, Minerva qui fait mine d'être intéressé par ce qu'elle dit, Kingsley qui boit ses paroles comme si elle était merlin réincarné, Amélia qui est tout aussi impassible qu'elle l'est dans sa salle de procès généralement, et le reste des invités et élèves qui luttent douloureusement contre le sommeil.
Pour un peu, mon respect à ses élèves augmenterait d'un cran si je n'avais pas enseigné à certains et ne savais pas à quel point, pour la plupart, ils ne devraient même pas être dans cette école, si je en me fiais qu'à leurs résultats en potion ou Défense contre les forces du Mal.
— Tout ce que vous dites, Lady Prewett, n'est pour moi qu'un bla-bla de petite fille pleine de rêves désuets, gronde Aurelius Selwyn. Vous n'êtes pas habilitée à passer devant le Magenmageot pour une bonne raison ! Vous n'avez pas encore compris que le monde magique évolue différemment de ce que vous espèreriez.
Le pacte de non-agression entre représentant des douze sièges autours desquels nous sommes assis est-il la raison d'une telle virulence dans les propos de Selwyn, ou le simple fait qu'elle soit en train de chercher à modifier un système d'esclavage en règle depuis près d'un millénaire est-elle la raison pour laquelle il la regarde si froidement ?
Pourtant, je comprends un peu mieux ce que peux lui trouver Charlie lorsqu'elle se redresse de toute sa hauteur, perdant sa lueur exaltée dans le regard pour quelque chose d'un peu plus féroce, revanchard, à l'image de ma maison. Finalement, peut-être y a-t-il encore un peu d'espoir pour elle !
— C'est une chance, dans ce cas, que cette épreuve soit une représentation du Parlement des Peuple du temps de Merlin et non une cour du Magenmageot, n'est-ce pas, Lord Selwyn ? susurre t'elle froidement, le dardant d'un sourire presque innocent.
Visiblement, elle n'a pas apprécié la petite pique lancée un peu plus tôt – bon sang ! Pourquoi cette fille refuse t'elle le fait même de se faire appeler par son titre de Lady Prewett ? – ni même l'interruption…
— Une chance pour vous, en effet, sourit il perfidement. Vous n'auriez jamais tenu plus de dix minutes avant de perdre totalement votre auditoire, sinon.
— C'est l'ait que je bouscule vos petits préjugés minables de Sang-Pur incapable de voir plus loin que le bout de son nez qui vous défrise ? hausse-t-elle un sourcil.
Définitivement, elle passe bien trop de temps en compagnie de Drago, miss Parkinson ou encore Charlie ! Jamais, auparavant ne s'est-elle permise de faire ce genre de chose, d'invectiver qui que ce soit avec tant de hargne et de fiel dans la voix !
Pourtant, en une seule phrase, elle vient de réveiller toute la grande salle dans laquelle se tiens ce tribunal exceptionnel, et ce n'est pas plus mal, parce que je commençais à me faire royalement chier malgré mon masque d'impassibilité !
— Modérez vos propos, jeune fille, siffle t'il en se redressant. Je n'ai peut-être pas le droit de vous lancer un sort, mais je peux très bien trouver le moyen de vous faire enfermer pour outrage à magistrat !
— Allez-y, lord Selwyn, ricane Sermirov. Ça fait des mois que j'essaye de parvenir à un tel prodige et j'ai beau tout essayer, elle est toujours ici…
Bordel… Comment cette femme peut-elle être la descendante de Serpentard ? Merde ! J'ai beau avoir eu mes raisons pour l'engager, à l'époque, si elle ne modère pas ses propos un peu mieux, dans quelques mois, nous allons la retrouver pendu au lustre dans le grand hall, il ne faudra pas chercher à savoir d'où ça vient !
Finalement, Charlie est peut-être réellement masochiste pour avoir pris un plaisir sadique à cohabiter avec sa femme et sa maitresse pendant deux mois et en être sortit tout aussi frais et pimpant qu'il ne l'était à son retour de Roumanie, cet été, c'est-à-dire autodestructeur, plein de rage et de peine.
Néanmoins, je dois avouer que c'était un coup finement jouer, de la part de miss Delacour d'avoir demandé à Sermirov de siéger à cette table.
Katya Sermirov, arborant un accoutrement tout aussi désagréable à l'œil qu'il est tapageur ; représentant les maisons Durmstrang et Serpentard, et ainsi donc le gouvernement et les idéologies Russes.
Apolline Delacour, fierté de la nation outre-manche dans le domaine de la Gynécomagie, descendante de Viviane Dulac et représentant les Français et dans une moindre mesure Beauxbâtons.
Luna Lovegood et Susan Bones, bien plus sobre que Lady Sermirov, représentant respectivement les maisons Gryffondor et Serdaigle pour la première et Poufsouffle pour la seconde, ainsi que moi, représentant Merlin.
Décidément, Fleur Delacour n'est pas le genre de personne à prendre à la légère lorsqu'il s'agit d'un sommet politique ! Pour un peu, j'en comprendrais bien mieux le sourire en coin qu'elle a arborer tout au long de la préparation dudit sommet, hier…
Bon sang… Parvenir à créer un sommet politique de cette ampleur, réunissant des créatures de races opposées en temps normales, le tout en ayant moins de vingt-deux ans est une réelle prouesse ! Elle est parvenue au coup de maitre de réunir dans la grande salle les descendant de chacun des quatre fondateurs et de l'illustre enchanteur qu'a connu Poudlard à son âge d'or.
— Vous n'allez pas me dire que vous, Lady Serov, vous donnez du crédit à cette fille et ses jérémiades ? s'insurge Aurelius.
— A elle ? hausse-t-elle un sourcil narquois tout en dardant Granger d'un regard critique. Non. En revanche, ce que, vous, vous qualifiez de jérémiades, nous, dans les pays Slaves, nous appelons sa l'alinéa 7 du chapitre 4 du code de respect et de sociabilisation envers les peuples parlants.
— De plus, je trouve que pour un ancien directeur du département de liaison sorcière auprès des créatures magiques, vous faites de votre mieux pour vous montrer parfaitement antipathique depuis le début de cette séance, gronde Apolline Delacour, le vrillant d'un regard bleu transcendant.
— Vous ne pouvez pas être impartiale dans ce genre de débat, de toute acon, lady Delacour, lève t'il les yeux au ciel. Tout le monde sait que votre fille entretient des relations avec cette fille !
— Et j'en suis très fière, ne croyez pas un seul instant le contraire, mon chère, susurre t'elle froidement. Cependant, tachez de ne pas oublier qui vous a sauver vos petites fesses molles il y a moins d'un ans, ici même, et gardez bien en tête que, si vous êtes toujours parmi nous, ce soir, c'est grâce à cette jeune fille et ses rêves que vous jugez désuets !
Je doute que le fait d'attaquer quelqu'un – surtout un Lord de l'aristocratie Anglaise – sur son postérieur soit de bon ton, mais il semblerait que côtoyer d'un peu trop près miss Granger ait fait que miss Delacour ait transmit cette particularité ô combien agaçante à sa mère !
— D'autant plus que, si mes souvenirs sont bons, ce sont des elfes de maison qui ont défendus vos terres, armés de poêle à frire ? demande t'elle précision à Granger avant de continuer. Je n'aime pas votre terme d'elfe de maison que notre peuple juge rétrograde et discriminant, mais aucun de vous, lords anglais, ne semble comprendre que, sans les elfes, sans la magie qu'ils déploient pour vous aider à tenir vos maisons, vous ne seriez rien.
Même de mon vivant, jamais je n'avais vu Sofia, princesse des elfes des bois, résidant dans la forêt de Brocéliande en temps normal ; et je doute que quiconque, les français mis à part, bien sûr, ne l'ait jamais vu, eux non plus.
Merde ! Même miss Granger a eu l'air fascinée durant les premières minutes de leur rencontre, jusqu'à ce qu'elle promette de lui faire parvenir un recueil en elfique sur les traditions de leur peuple !
Même Charlie n'a pas su la détourner de l'attention qu'elle lui portait, et pourtant, merlin sait qu'à ce petit jeu-là, ils sont très doués ! Combien de fois ai-je du m'y reprendre pour qu'il cesse de penser à elle et uniquement elle lorsqu'il n'était concentrer que sur l'idée de la tenir en joue ou se tenir entre ses cuisses ? Bien trop souvent !
— Vous pensez avoir asservit mon peuple et notre magie il y a des centaines d'années, les rendant à l'image que vous attendiez d'eux, à savoir petits, répugnant et asservis, continue t'elle, son visage se fermant tandis que sa voix se fait plus tranchante. Mais vous avez oublié une chose, vous autres anglais : ce ne sont pas les elfes de maison que vous avez asservit, c'est vous-même !
— Elle n'a pas tort, grimace Sanguini, roi des Vampires. Combien d'entre vous, Lords d'Angleterre, connait encore les charmes pour tenir sa maison ? Combien d'entre vous se souvient réellement des préceptes de Magia ou même de la création du monde selon mère magie ?
— Les elfes de maison ne sont qu'une petite part de ce que vous prenez pour acquis, de ce que vous pensez avoir mis en esclavage, mais vous vous trompez, sourit froidement le Seigneur Gobelin Gripsec. Sans nous, vous n'êtes rien, et comme du temps de merlin, c'est votre vanité et votre manque de respect envers tous les êtres de Magia qui vous mènera à votre propre chute.
Ce qui, au départ, ne devait être qu'une sorte de représentation théâtrale de ce qu'étais le Parlement des Peuples est en train de devenir un réel réquisitoire pour l'abolition de l'esclavage en terrain anglais…
— Quelles sont vos requêtes, ma Dame ? sourit Sofia en se tournant vers Granger.
— Je veux que les elfes de maison soient libres et payés, déclare t'elle, prise d'un regain de vigueur. Je veux qu'ils puissent trouver un travail et être payer pour cela. Je veux qu'ils cessent d'être brimés, opprimés, torturés et parfois même fouettés parce qu'ils ne font pas le travail comme leur Maitre le leur demande.
Une vague de vive protestation s'élève dans la grande salle ou les étudiants, professeurs ou même les familles sont venues assister à l'épreuve. Peut-être est-ce une chance, finalement, qu'une barrière de protection ait été placer autour de l'Arène, ainsi, aucuns des sorts envoyés en direction de Miss Granger ne peut l'atteindre…
Cependant, aux vues des regard que lui lancent Aurelius Selwyn, Hermione Granger vient de se faire une ennemi et tout pacte de non-agression fait par serment magique au début de la session ne sera plus valable si elle continue sur ce chemin là…
— Ministre Shaklebolt ! s'insurge encore une fois Aurelius. Amélia ! Vous ne pouvez autoriser une telle chose !
— Et pourquoi donc, Lord Selwyn ? susurre froidement Amélia. Parce que ça vous sortirait de votre petite zone de confort savamment ménagée par l'ancien ministre Fudge ? Celui-là même qui vous a offert pas moins de dix elfes pour s'occuper de vos trois filles afin de vous permettre de vous tuer à la tache ?
J'ai beau avoir travailler avec elle pour l'Ordre du Phénix et savoir qu'elle est passée par la maison Serdaigle, la voir agir comme une véritable petite Serpentard me fait toujours rire intérieurement.
— Peut-être devriez-vous accorder un peu plus de crédit à la nouvelle génération que ce que vous êtes en train de faire, Lord Selwyn, grimace-t-elle. ainsi, peut-être, nous éviterez-vous de passer pour des abrutis tout aussi stupide que Tom Jedusor.
Pas sûr qu'invoquer le Seigneur des Ténèbres en plein Poudlard, moins d'un an après que Potter a réussi l'exploit incroyable de faire fonctionner ses neurones assez longtemps pour l'éradiquer de la surface de la terre soit une bonne idée, mais à dragon donné, on ne regarde pas les crocs, n'est-ce pas ?
— Ce n'est pas parce que Vous-Savez…
— Si j'étais vous, Aurelius, sourit Amélia de manière tordue ; j'éviterais de dire Vous-Savez-Qui ou encore Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom face à cette jeune fille. D'après ma nièce, ce simple fait peut la faire totalement… Quel est le terme que tu as employé, la dernière fois, Susan ?
— Peter les plombs, ricane la petite rouquine de Poufsouffle. Elle a menacé toute sa classe de les mettre en retenu assez longtemps pour qu'ils ne se souviennent plus de ce qu'est le soleil s'ils refusaient de l'appeler Voldemort ou, au moins, Tom Jedusor.
Oh oui ! Un grand moment qu'a été le fait de donner des potions de sommeil sans rêve à tour de bras à ses petits étudiants, pour Poppy….
— Et pour que les choses soient bien claires, Aurelius, susurre froidement Amelia ; ce n'est pas parce que votre frère a rejoint les rangs de ce dégénéré de Voldemort qu'il faut que vous soyez tout aussi stupide ! Il est de notre devoir, c'en est même devenu vital pour notre magie, de faire confiance à la nouvelle génération, en ce qui concerne le fait de vénérer Magia et non agir comme des petits cons prétentieux sous prétexte que nous descendons de grandes familles de sorciers.
— JE descends d'une grande famille ! gronde t'il en se levant, sortant sa baguette pour la pointer sur elle. vous, vous n'êtes rien pour les grandes familles !
En moins d'une seule seconde, plusieurs choses simultanées se passent et si cette grande salle a déjà connu la guerre, il semblerait que ce soir en soit un sévère rappel...
Miss Bones perd sa robe de sorcière au profit d'un accoutrement tapageur fait de cuir, une épée dans chaque main ; Amelia troque sa robe noir réglementaire pour le même genre de tenues vestimentaires que sa nièce quoiqu'agrémentée d'une cape en cuir marron, une couronne d'argent sur ses cheveux roux et une lance à la main ; et miss Lovegood revêt ses attributs de valkyrie.
— Papa !
Le cri de l'une des trois filles de Lord Selwyn est noyé sous ceux de la masse, eux même bien trop accaparé par la vision des Gardiennes de la Magie, de retour sur les terres de Poudlard depuis un millénaire.
Jamais, depuis Merlin, Amazon et Valkyries ne s'était retrouvées, en même temps, dans ce château. A chaque fois, une amazone ou une valkyrie veille sur Poudlard, avant que l'autre prenne le relais, lorsqu'elle quitte l'école. Un cycle continu qui dure depuis mille ans, et qui se termine ce soir.
Un regard sur miss Granger et son hochement de tête, yeux brillants et lèvres pincées me fait soupirer intérieurement. C'est le moment. Bon sang… Cette année n'en finira elle donc jamais ?
— SILENCE ! crié-je, à deux doigts de perdre réellement patience.
Certes, le pacte de non-agression force chacun des douze représentants à ne pas faire usage de leur magie ou de leurs armes contre les autres membres de cette assemblée, mais je ne doute pas qu'ils seraient bien capables de ruiner, à eux seuls, toute cette épreuve ! Bordel ! Je n'avais pas signé pour ça, lorsque Minerva m'a demandé de devenir co-directeur !
Si mon cri permet de faire stopper toute agitation, c'est bien la seule chose qu'il permette, malheureusement… Tous les douze sont toujours fermement campés sur leurs positions, attendant merlin seul sait quoi, le regard débordant de fureur et de haine.
— Selwyn, rasseyez-vous ! tonné-je, la colère irradiant dans mes « veines ». ce n'est pas parce que vous êtes aussi stupide que Ronald Weasley devant un essai de Potion que vous vous devez de le montrer en toutes circonstances !
Bon sang qu'il est bon de savoir toujours faire peur même à ceux qui nous ont dénigrer toute notre vie ! Pour un peu, j'en remercierais même Granger !
— Amélia, Miss Bones et Miss Lovegood, nous ne sommes pas dans l'allée des Embrumes, alors veillez à ne pas être accoutrées comme des danseuses de la Licorne ensanglantée, ça m'éviterait de pleurer des larmes de sang, susurré-je froidement.
Certes, pour son âge, Amelia est plutôt bien conservée, c'est un fait ; mais de là à exposer bien plus de chaire que je n'aurais voulu en voir, il y a un monde entier que je ne suis pas prêt à traverser ! Je suis mort, merde ! Pas devenu aveugle ou sénile ! Quoique la sénilité me serait vraiment agréable là, si elle me permettait d'oublier ce genre d'images…
— Sermirov ! continué-je sur la même lancée. Ce n'est pas parce que vous vous sentez investie d'une mission divine en faisant tout votre possible pour que l'Angleterre entière vous déteste qu'il faut, pour cela, que vous nous fassiez profiter de vos cris de dinde écartelée, pour paraphraser miss Parkinson et son vocable ayant drastiquement diminuer depuis qu'elle fréquente d'un peu trop près les Gryffondor.
Le sourire vainqueur de miss Granger est tout ce qu'il me fallait pour savoir sur quel nouvel hippogriffe monter dans cette bataille.
— Et vous, granger, ce n'est pas parce que vous avez enfin découvert qu'il existait un autre moyen de parvenir à la jouissance que d'obtenir un Optimal dans un cour qu'il faut vous sentir en droit de nous exposer autre chose que votre chose qui vous sert de chevelure !
— Severus ! s'écrie Minerva, outrée.
— Quoi ? levé-je les yeux aux cieux. Tu n'es pas d'accord que ses cheveux ressemblent à un paillasson un soir de neige ?
— je crois que c'était pour l'autre partie de ta phrase qu'elle s'insurgeait, Severus, rit doucement Kingsley en se rasseyant, de même que Minerva, Gripsec, Sofia et Sanguini.
— Sérieusement ? écarquillé-je les yeux, incrédule avant de les fixer sur elle. ils ont du coucher dans tous les recoins de ce foutu château, Minerva ! Il te faut quoi de plus ?
A croire que cette fille se soit donnée pour mission dans la vie, en plus de me faire royalement chier en me rendant des parchemins plus longs qu'une nuit d'hiver du temps où j'étais son professeur ; de défier toutes les lois éthiques de ce château !
— Techniquement, nous n'avons pas fait tous les recoins, ricane Charlie. Il nous manque ta salle de potion.
Ma salle de potion ? Après son frère atrophié du bulbe, ce serait lui qui viendrait souiller ce haut lieu de culture qu'est MA salle de cours ? Pas un seul Weasley, ni même un seul autre étudiant ne fera un tel acte à nouveau ! Jamais !
— Nous si ! sourit Drago, les yeux dans le vide. Et c'était même le paradis !
— Drago ! s'écrie Padma Patil, le rouge envahissant ses joues.
— Quoi ? revient il sur terre, un sourire en coin narquois lui répondant. Eux ont coucher dans le bureau de McGo ! Tu te rends compte du chemin qu'il nous reste à parcourir avant de pouvoir faire la même chose ?
— La meilleure partie de jambes en l'air de toute ma vie, gémit Charlie en se coulant dans son siège, les yeux fermés, un sourire bienheureux sur le visage.
Cette épreuve est en train de tourner au fiasco, et eux n'ont même pas l'impression de s'en rendre compte ! Ou peut-être, aucun d'eux n'a-t-il conscience du visage rouge de gène et de colère de miss Granger, ou encore de sa volonté affichée de vouloir se cacher très profondément sous terre ? Je ne saurai le dire…
Quand donc cet institut si réputé s'est-il transformé en une sorte de quarantaine pour pré adultes aux hormones défectueuses ? Quand donc avons-nous manquer quelque chose de primordial au point de laisser des choses tels que Miss Granger et Weasley couchant sur le siège directorial arriver ? Et par les couilles de Merlin ! Depuis quand des cornichons couchent ils dans Ma classe ? Sur Mon bureau ? décidément, cette école part à volo…
— Peut-être devrions nous boire un verre pour apaiser les tensions, Severus, qu'en penses-tu ? pince les lèvres Minerva.
Oh oui, elle non plus n'est pas vraiment ravie de ce qu'il s'est passer dans notre bureau, mais elle aime encore moins ce qui arrivera sous peu…
D'un hochement de tête sec, je lui donne mon accord, interceptant rapidement le regard de Weasley premier du nom pour qu'il fasse sortir son frère de la pièce avant que les choses ne dégénèrent.
Cependant, nous n'avons pas vraiment le temps de mettre cette chose en place puisqu'un elfe de maison apporte le plateau contenant les douze verre pour leur en donner un à chacun et qu'à peine la dernière goute de leur breuvage terminés, un vent violent ait s'éteindre toutes les bougies éclairant la pièce.
Des cris, des mouvements de foule, des pleurs et des sorts se font entendre dans la grande salle jusqu'à ce que la lumière ne revienne lorsque chacun d'eux à la présence d'esprit d'invoquer un Lumos du bout de sa baguette. Quand je dis que cette école a perdu de son prestige…
— NON !
Ce cri désespéré, je ne l'ai entendu qu'une seule fois, il y a maintenant trois ans, dans une salle ne comportant qu'une arcade voilée et des gradins placés en amphithéâtres.
Alors même qu'il est retenu par les jumeaux Weasley qui eux même semble avoir pâlit bien plus que leur peau ne devra le leur accorder ; son regard est ivre de désespoir et de haine, de colère et de tristesse. Mais il n'est pas le seul, et c'est bien de cela, que j'avais prévenu miss Delacour !
Je l'avais prévenu que montrer ce genre de scène, montrer une Hermione Granger, gisant au sol, les yeux grand ouvert, à Charlie ou encore Potter, de même que le reste des enfants étudiants dans cette école, toujours aux prises des souvenirs que cette guerre leur a laissées serait l'une des pires idées de sa vie…
Cependant, si je m'attendais à ce que la colère de Charlie éclate face à une telle vision ; je n'avais pas pris en compte la vague de magie tout aussi désespérée et pleine de remords, autodestructrice que ne l'est celle d'Harry Potter, s'acharnant sans relâche, durant près de deux minutes, sur la barrière invoquée par Bill, Gripsec, Sofia, Sanguini et Bethesda, notre professeur de runes.
Rarement je n'ai pu sentir vague de magie sui puissante et destructrice que la sienne, et je ne doute pas que s'ils n'avaient pas mêler les écritures de nos quatre peuples, jamais la barrière n'aurait tenue si longtemps.
— Monsieur Weasley ! soupiré-je en m'approchant de Fred. emmenez le à l'infirmerie.
— Non ! Hermione ! continue de crier Harry.
Bordel ! A force de l'avoir placer en position de victime de Voldemort, leur enlevant un à un chacun des êtres qu'il aimait, mes deux anciens Maitres n'ont rien fait d'autre que de rendre le jeune homme plus fragile qu'en cet instant.
Chacun, dans cette salle, peut voir les stigmates de la guerre dans son regard, dans le désespoir sans nom qui irradie de son corps ou de sa voix, dans les larmes qui dévalent ses joues et accompagnent les vagues de magie brute qu'il émet.
— Il faut que Luna l'endorme, professeur, redresse un regard totalement perdu George. Ça a marché cet hiver, sur la tombe de ses parents.
— Miss Lovegood ne peut quitter le cercle d'enchantement, tout comme je n'aurais pas dû le pouvoir si je n'étais pas un fantôme, grimacé-je. Il va falloir que vous vous débrouilliez seul, monsieur Weasley…
— Est-ce qu'une potion de sommeil sans rêve interfèrerait avec son état ? soupire t'il en se massant les tempes alors que son frère tente désespérément de retenir son compagnon de se jeter dans l'arène.
En soit, je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée. Cependant vu l'énergie qu'il déverse par vague continue, de même que la magie ; il serait bien capable de perdre son bébé avant même d'avoir quitté la grande salle…
— Laisse-moi faire.
L'arrivée à point nommé d'un Théodore Nott angoissé, regardant dans l'arène à intervalle réguliers tout en gardant un œil sur le petit Creevey et Miss Greengrass – tous deux représentant Poudlard durant cette épreuve – détourne, durant quelques secondes Potter de son combat acharné.
Intriguant les jumeaux ainsi que moi par son geste, il dessine sur le front du brun une rune avant de psalmodier quelques mots à son oreille, celui-ci perdant toute volonté de se débattre ou s'en prendre à la barrière de magie.
— Qu'est-ce que tu lui as fait ? fronce les sourcils Fred, la tête penchée sur le côté tandis que Potter se cale plus profondément dans ses bras.
— Une rune celtique dérivée du langage Draconnique, c'est Granger qui me l'a apprise, hausse t'il les épaules.
— Et que fait-elle ? susurré-je, arquant un sourcil intrigué.
Je dois le reconnaitre, même si je suis celui à avoir proposer le nom de Théodore pour assister le professeur Babbling cette années, il m'est toujours intéressant de voir les progrès qu'il a pu faire, ou même simplement le voir à l'œuvre.
Des gamins comme lui, j'en ai eu à la pelle, durant mes années d'enseignent ici ; mais des fils de mangemorts si fermement opposés aux activités de leur père, préférant couper tout lien avec sa famille, ils ont été très peu.
Parfois, lorsque je suis assez lucide sur le passé et que j'oublie cette histoire de m'avoir envoyé dans le passage sous le saule cogneur pour faire cette rencontre brutale avec le loup garou lupin ; je me dis que Nott a le même profil psychologique que Sirius Black. Mais pas celui de mon adolescence à Poudlard.
Non, celui auquel il me fasse penser, c'est celui du 12 square Grimault, celui renfermé et sombre, qui préférait se battre pour sa famille et ceux qu'il considérait comme sa famille, plutôt que de se laisser entrainer vers la facilité et le pouvoir, comme moi.
— Un dérivé plus doux de l'Imperium, soupire t'il en lançant un sort pour que Fred puisse le prendre dans ses bras pour le sortir de là.
— Et quels sont les effets ? froncé-je les sourcils.
Ce gamin est réellement déconcertant ! Il est le croisement génétique entre la mémoire de miss Granger et la capacité phénoménale de miss Bones à rester en retrait si elle n'a rien à dire, ce qui, en soit, est un réel bonheur lorsque l'on côtoie la brune de Gryffondor durant sept ans…
— Il sera simplement plus réceptif à ta parole et ne cherchera pas à contredire Pomfresh si elle lui impose le lit durant une bonne semaine, ce qu'elle va faire à mon humble avis, sourit il en coin.
— Merci Théo, sourit Fred en calant Potter un peu mieux dans ses bras. Je vais l'emmener à l'infirmerie.
— Je t'accompagne, font-ils, lui et l'autre jumeaux, en même temps.
Parois je me dis que toute cette épreuve que je leur ai ait subir cet hiver n'était pas une si bonne idée que ça, puis, quelques fois, des « miracles » comme celui opérant sous mes yeux se produisent et je me dis que, finalement, je suis un génie.
Pourtant, si maintenant que la vague Potter est calmée, je pensais que nous pourrions reprendre le cours de cette épreuve, il en est tout autre. Bordel mais que fait-il au milieu de l'arène ?
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Je vous dis donc à vendredi ou samedi prochain pour la seconde partie du chapitre 31 !
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Je vous embrasse et vous souhaite une très bonne semaine à tous, soyez prudents et gardez vos amis et vos familles en sécurité,
Bisou,
Mya.
