Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.
Conrad n'avait plus qu'à apprendre les langues de ce monde. Il prit le casque du bout des doigts. Cette magie était vraiment pratique. Il savait que dans ce monde, il y en avait une plus ou moins pareille. Mais moins invasive que ce casque. Bien que la sensation de ces petits cousins sur les oreilles avait quelque chose d'agréable. Le seul hic dans tout ça, c'était que beaucoup passait l'anglais pour traduire. Il vit le médecin attirer son attention. Il ôta le casque pour le laisser glisser sur ses épaules.
« Désolé Conrad, mais tu ne peux pas voir Bob pour le moment, il a été appelé en urgence au Costa Rica pour le travail, il ne reviendra pas avant plusieurs jours.
- Je peux comprendre, le maoh de la terre doit être une personne très occupée... »
Le semi-mazoku devait trouver quelque chose à faire pendant ce temps. Il n'allait pas rester inactif à apprendre les multitudes de langues de ce monde. Bien que c'était intéressant, il manquerait d'action. Il avait tant travailler pour garder l'ordre, que rester dans un endroit à rester assis. Ce n'était pas son style. Pas du tout. Il finirait par s'ennuyer. Alors tant qu'à faire, il allait voir cette femme qui l'avait aidé. Ça serait une façon pour lui de s'habituer au chariot de fer. Et de parler à ces personnes sans la barrière de la langue. La magie de ce monde semblait mieux marcher sur lui. En plus de ça, il laisserait le médecin faire son travail pour lequel il était payé.
Quand il revit le bâtiment, il ne pouvait toujours pas lire ce que disait le panneau. Mais ce n'était qu'un détail. Il apprendrait à lire après. Il entra et le ventilateur, car c'était ainsi que se nommait ses petits moulins à vent, oscillait déjà. La jeune femme vint à lui.
« Oh, contente de vous revoir comment allez-vous ?
- Bah, ça peut aller, si on considère que j'ai tout perdu en arrivant ici, ma mallette, mes cartes et que je me suis retrouvé au milieu de nul part sans vraiment comprendre. Sans oublier que j'avais perdu la mémoire. Donc on peut dire que j'ai de la chance dans mon malheur. Parce que le docteur Rodriguez m'aide beaucoup à retrouver mes affaires et ma mémoire. C'est un bon gars. Sans compter que grâce à la NASA, je peux comprendre quand vous parlez à présent.
« C'est fou ce que fait cette organisation, j'en suis heureuse pour vous. Donc vous venez de l'étranger. Vous n'êtes pas américain et vous avez perdu la mémoire. J'espère que ça ira pour vous... »
La dame n'eut pas le temps de dire que grand-chose que l'adolescent qui l'avait trouvé lui fonça dans ses bras. Il ne savait pas pourquoi ce jeune homme était si attaché à lui, mais ça avait un côté adorable… Il lui caressa les cheveux.
« Conrad, je suis si content de te revoir. Dis, tu vas travailler ici ?
- C'est qui est prévu, en effet. »
Le jeune homme sourit et le serrer contre lui. Il n'avait pas fait grand-chose pour que ce garçon soit si affectif. Mais il n'allait pas le repousser. Il l'avait sauvé, dans ce désert, sans lui, il aurait sûrement erré un moment, peut-être été en danger à cause de ces chariots de fer nommé voiture.
« Merci de m'avoir sauvé... »
La jeune sœur du garçon vint et lui tendit un tablier, il en avait vu vaguement sur les servantes du château du serment de sang. Mais aussi à un forgeron. Sauf que ce dernier avait de petits carrés de couleurs. Des carreaux. Il faudra vraiment qu'il se renseigne pour lire l'anglais pour comprendre plus ce monde. Il passa le vêtement simple sur lui. C'était assez élégant, ayant moins de froufrou que ceux des servantes de son monde, ça aidait. Il sentit le regard du médecin sur lui.
« Cela vous va bien, Conrad, je reviens vous chercher ce soir. Avec ce genre de vêtements, vous ressembler à ces jeunes adultes qui ont leur premier travail. Ce qui est loin d'être votre cas.
- Voilà des années que j'ai commencé à travailler au service de quelqu'un.
- Votre apparence ne dit rien de votre âge réel, mais c'est normal, éviter de dire votre vrai âge. Qu'importe si votre vie est longue ou courte, tant que vous êtes heureux, malgré les épreuves. Soigner les blessures de vôtre âme afin qu'elle soit belle quand elle rejoindra la personne que vous aimez. »
Conrad ne savait pas trop quoi penser de cet homme à la fois si joyeux et triste. Comme s'il y avait deux hommes différents avec lui. Celui qui avait hâte de faire découvrir ce monde à un semi-mazoku comme lui et l'autre, triste de sa perte.
« Mes regrets…
- Ce sont eux qui vous empêchent de vous libérer de vos chaînes… Je sais que certains gère les choses différemment. Mais les regrets, ce sont eux qui vous empêcheront de devenir à votre tour une âme aussi pure que celle que vous aimer. Une âme aussi brillante comme celle dans votre poche est extrêmement rare, hors des regrets. Une âme, c'est quelque chose qu'on doit prendre soin. Je saurai être là si vous avez besoin de mon expertise... »
Conrad laissa l'homme s'en aller. Ce sourire, il aurait aimé pouvoir en faire lui aussi. Un sourire, celui de la joie. De la joie qu'était la vie malgré la perte. Il passa une main dans ses cheveux avant de remonter ses manches. Il devait travailler pour ces gens adorables. Cette femme qui l'avait aidé sans demander rien en retour, de cet adolescent qui l'avait guidé ici. De cette jeune fille pleine d'avenir. L'avenir. Il se demandait s'il pouvait rester un peu plus longtemps dans ce monde. Y rester, il savait ça impossible, car son monde avait besoin de lui. Il aurait aimé rester et rester loin de ces hypocrites qui l'avaient laissé seul avec ses pensées.
Le soldat apprenait le métier de serveur dans un petit restaurant d'autoroute avec la femme qui l'avait sauvé, mais surtout de ces deux enfants. Les appareils étaient vraiment étranges, mais beaucoup servaient à des tâches bien particulières. Il avait du mal à se faire à toutes ces choses. Mais il faisait du mieux qu'il pouvait, il gardait un vague sourire, pas sincère pour un sou. Mais les gens s'en contentaient. Ils allaient et venaient dans cet endroit perdu dans leurs voitures, de formes et de tailles différentes. Tant de chariots différent, il se demandait si ce n'était pas une façon pour les gens de ce monde de montrer leur classe. Ça se faisait dans l'autre monde, alors pourquoi pas ici.
Il finit de laver une table avec une lavette et prit un sac en plastique noir. Le plastique, les humains de ce monde étaient vraiment débrouillards. Sans la magie, il avait créé des choses. Beaucoup de choses. Bien qu'il y avait quelques mazokus dans ce monde, comme le docteur et quelques-unes de ces connaissances…
Il souleva le couvercle de la poubelle, encore un objet dont il soufflerait l'invention aux gens de son monde. C'était bien plus pratique que laisser les le tout dans un coin pour laisser les servantes s'en débarrasser. Une poubelle pourrait les aider au lieu de passer des heures à balayer. Mais bon, il savait que ce genre d'idée serait bien inutile. Alors qu'il posa le couvercle sur le contenant, il entendit des bruits de pas. Sur ses gardes ? Il retourna et vit l'adolescent qui tenait la main de sa jeune sœur. Autant d'amour entre eux, il ne pouvait s'empêcher de trouver ça adorable. Il sourit sincèrement.
« Conrad, vous êtes vraiment populaire auprès des clients, c'est super. Je pense qu'à part pour les machines, vous n'aurez plus besoin de notre aide.
- Avec l'argent que je gagnerais, je pourrais sûrement plus vite retrouver mes affaires. Pour la mémoire, seul le temps me le dira.
- C'est que doit maman. Le temps vous permettra de retrouver votre mémoire. Regarder le ciel. »
Le soldat de l'autre monde leva les yeux au ciel, non seulement, il faisait sombre, légèrement froid, mais la lune brillait dans le ciel. Unique et belle. Celle de son monde n'était pas si agréable à la vue. Elle était parfaitement ronde. Comme l'âme de son aimée. Brillante et rassurante comme elle. Il sentit une vague de chaleur, il savait que ces pensées n'y étaient pas étrangères à cette sensation. Comme il aurait aimé lui dire plus de choses, passer du temps avec elle. Avant qu'elle ne soit qu'une âme. Mais il devait vivre avec ses souvenirs encore douloureux.
« J'espère que la personne qui m'attend sera une bonne personne.
- Je pense qu'elle le sera, si ce n'est pas le cas. Moi et ma sœur, on s'occupe de lui. »
Conrad pouffa, ces gens étaient vraiment adorables. Pourtant, il ne se sentait pas encore paré à confier cette vie à en devenir à ces personnes. Il avait besoin de temps. Encore.
« Vous pensez à quelqu'un ?
-Désolé, je pensais juste à celle que j'aimais… Je me souviens d'elle. J'ai même son âme ici. Dans ma poche. »
Il sortit de sa poche de son pantalon le flacon, dans ce dernier, l'âme brillait encore de mille feux. Il vit le regard curieux de l'enfant. Il se demandait si c'était un bon plan de lui exposer un fait purement magique. Mais les enfants de ce monde comme ceux des mazokus devaient avoir une bonne imagination.
« C'est vrai que ça peut sembler irréel…
- Ce ne l'est pas tant que ça, tu sais Conrad. Ma mère dit souvent qu'une part de mon père vit en moi, vit en ma sœur, vit en ma mère. Je pense que c'est le cas pour cette personne que vous aimez tant. Si elle encore une âme, c'est qu'elle a eu aussi ce besoin d'être un peu avec vous avant de se réincarner. Bien sûr, ce concept est purement d'une autre religion. Mais ça me va mieux de savoir que mon père est heureux quelque part. Que son âme puisse continuer à vivre un peu en nous. Maman dit parfois que c'est les liens profonds qui sont le plus dur à vivre… Elle a raison, j'ai pleuré longuement avant la naissance de ma petite sœur. Parfois, je me dis qu'elle a de la chance de ne pas se souvenir de lui, car elle était trop petite quand il a disparu… Maman disait qu'il fallait sourire de ses souvenirs heureux. Qu'il fallait continuer à vivre... »
Le jeune adolescent passa une main dans ses cheveux sombres. Sous les rayons blafards de la lune, il avaient un coloris presque irréel. Il avait aussi souffert de la disparition de son père. Il était parti, dans le genre mort. Il n'avait pas compris ça la première fois. Il ne savait pas s'il devait s'excuser ou non.
« Je me doute qu'elle n'a pas eu facile, qu'elle n'a jamais pleuré devant nous. Mais pendant longtemps, on a été ces seuls confidents. Je pourrai être le vôtre, si vous restez. Bien entendu.
- Cela ne dépends pas que de moi. Je suis aussi dépendant des décisions du docteur. Il pense à mon amnésie.
- Le souvenir de cette perte était vraiment important pour que vous vous en souveniez. Sachez que vraiment, je pense comprendre un peu ce que vous pouvez ressentir. »
Cet adolescent était vraiment sincère, il le savait. Il pouvait le sentir dans chacun de ses regards posé sur lui. Vraiment, il pourrait rester ici pour y installer le futur maoh. Le pays semblait immense, et les gens exceptionnels comme ces gens seront des bons parents.
« Je pourrais me faire à cette vie, vraiment… »
Conrad se sentait bien avec cette petite famille, les clients étaient plutôt gentils dans l'ensemble. Il savait que le docteur serait bientôt là. Il savait que ce soir, il serait de retour chez cet homme. Qu'une nouvelle langue viendrait s'ajouter dans son esprit.
« Bonsoir, ta journée était sympa ? »
Cette voix, c'était celle du médecin, il avait ce sourire, le même qu'il avait depuis la veille. Il était tard, donc c'était logique qu'il vienne le chercher. Il sourit doucement, il devait saluer non seulement les enfants, mais aussi la jeune femme.
« Bob m'a téléphoné entre deux réunions. On s'est décidé qu'on ferait en sorte que nos âmes seront au même endroit. Mais pas ici. Navré, Conrad. Je pense qu'il y a un souci avec l'élément qui est rattaché à ces âmes dans ce lieu. Nous allons à Hong Kong, puis au Japon. »
Conrad souleva un sourcil, il avait donc l'idée des langues qu'il apprendrait par la suite. La langue de ces deux lieux. Il avait fait qu'un jour dans ce petit restaurant, mais il ne souhaitait pas trop quitter ces gens.
« Pourquoi je devrai vous suivre ?
- Christine a vécu un moment à Hong Kong, elle a sûrement très envie de revoir sa terre d'adoption avant de réincarner. Le Japon est un bon pays, plein de paradoxe. Puis c'est là qu'est, né ma série préférée. Vous verrez, c'est vraiment génial. Hong Kong est un tout petit pays, mais il s'y passe toujours quelque chose. Bon y est pour le moment.
- C'est pour ça que vous choisissez cet endroit ? Je n'ai pas droit de décider de moi-même ?
- Sûrement, mais je recommande le Japon, il a beau avoir ses défauts, au moins le pays guide leurs enfants du mieux pour faire d'eux de bons citoyens. Nul n'est parfait. Et je pense que vous n'êtes pas prêt pour voir les mauvais côtés de l'Amérique…
- C'est si grave que ça ?
- Cet endroit est éloigné de tout, les Américains sont parfois égoïstes. S'il vous plaît, essayez Conrad. »
Le soldat de l'autre monde posa un regard sur l'homme. Un mazoku, un être de magie dans un monde qui en avait que peu. Des humains inventant des machines étranges, mais qui fonctionnaient grâce à la magie nommée électricité. Devait-il lui faire confiance ? Il serra le flacon dans lequel flottait l'âme de son aimée. Elle ne serait pas seule. Il y avait cette âme réincarnée. Il préférait que le futur maoh ne soit pas seul. Il finit par hocher doucement la tête.
« Merci à toi et à ta mère pour m'avoir aidé.
- Je pense que ton arrivée a permis à maman d'aller un peu mieux. Elle prendra sûrement un jeune serveur pour l'aider. N'hésite pas à revenir quand tu veux. Tu seras le bienvenu.
- Je ne peux pas vous promettre de revenir. Mais sachez que vous gardez une place dans ma mémoire défaillante. »
L'adolescent appela sa mère, cette dernière serra contre elle ses enfants et l'homme venant d'un autre monde. Le Japon. Conrad ne savait pas grand-chose de ce lieu, mais il avait hâte de voir ça. Il espérait seulement que ce séjour, ailleurs, serait constructif.
