EDIT : Je suis une imbécile ! J'avais coupé le chapitre et j'avais complètement oublié, je n'ai donc pas tilté lorsque j'ai vu le nombre de mot ici que ça ne collait plus avec mon document, en fait le chapitre s'est copié deux fois entre le moment où j'ai modifié ici et sur mon ordi ! Tout ça pour dire, désolée ! Ma faute ! Oups !
Désolée !
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Hey !
Petit mot voyons... chapitre de transition... plusieurs scènes... Tout ce que je pouvais régler avant la suite des évènements ! :3
L'ambiance y est un peu étrange à écrire, j'espère juste avoir réussit à faire ce que je voulais ^^'
Ca va bien se passer, je vous jure (?)
Merci à tous vos retours sur le dernier chapitre, c'était incroyable vos commentaires T.T MERCI !
Merci à favoria ! Qui a réajusté des fautes et des tournures de phrases un peu étranges du chapitre précédent, pour le plus grand plaisir de vos yeux ^^
Bonne lecture ~
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Chapitre 54
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La gifle retentit dans la pièce et dans mon cœur.
Koala a le souffle court.
Le regard flamboyant.
- Comment as-tu pu ?!
Je n'ai rien à répondre.
Ma joue me brûle.
Mais ma poitrine est bien plus douloureuse.
Mes yeux se posent malgré moi sur Sabo.
Son regard me transperce.
Il est furieux, trahi et… déçu. Il tourne la tête sans un mot, la mâchoire serrée.
C'est comme recevoir une deuxième gifle.
J'ai la bouche sèche, la gorge étroite, aride. Je…
- Disparait !
Koala a crié. Elle a… les larmes aux yeux.
- Sort de cette pièce ! Va-t'en ! Je ne veux- Je ne veux plus te voir ! Cara, comment… Pourquoi ?!
Law s'avance.
- Je-
Elle ne lui laisse pas le temps de s'expliquer.
- Tais-toi ! Je ne veux pas entendre un mot de plus ! Espèce de-
Elle tremble de rage.
- Dégagez ! Tous les deux !
Mais je reste figée, fébrile, anémiée. Ma vue se brouille.
- Koala-
- LA FERME !
La porte s'ouvre, brisant la scène comme un coup de poing dans une vitre.
- Hey, Garp, je te cherchais. Tu sais où est Ca…- ra. Oh.
Bonney vient de rentrer, le bras en écharpe et elle met une seconde à analyser la scène. Elle s'immobilise, incertaine, soudain froide et calculatrice. Derrière elle, le Docteur Kureha hausse un sourcil, à peine intéressée.
Mais la nouvelle venue, cette parfaite inconnue qui me cherchait avec familiarité… ne fait qu'aggraver la rage flamboyante de Koala.
- Et elle ?! hurle-t-elle alors que sa voix s'éraille. Qui est-ce, hein ? Comment tu la connais ? Elle aussi elle- Cara !
Bonney semble comprendre rapidement la situation et reprend d'une voix posée et distante.
- Je ne suis pas là pour ça. Garp, tu es demandé par ta hiérarchie, et moi aussi. Je voulais juste m'assurer que Cara allait bien.
Elle hoche vaguement le menton à Law au passage, qui lui répond de même. A quel moment, ils se trouvent alliés, dans cette… situation ? Alors que Koala semblait prête à hurler de nouveau, Garp se lève.
- J'arrive. Les garçons sont en sécurité ici.
Mais Koala ne décolère pas. Son regard éclatant me brûle.
- Disparais ! Je ne veux plus jamais te voir. Ni ici, ni chez moi, nulle part !
J'arrive à ouvrir la bouche. J'arrive à… moduler un filet de voix dans ma gorge douloureusement étroite et sèche. Mais il le faut. Parce que c'est… elle. Ma Koala…
- Koala, je suis tellement… désolée.
Mais sa main se lève à nouveau dans un geste d'une violence que je n'ai jamais vu chez elle, et je sais. Je n'ai même pas le temps d'appréhender la douleur, elle ne pourra jamais être aussi force que celle qui encercle déjà ma poitrine. Je ferme les yeux, attendant le choc, résignée.
Qui ne vient pas.
Je papillonne.
Law s'est positionné devant moi, un bras protecteur devant mon visage. Bonney s'est avancée pour attraper son bras au vol et la dévisage avec froideur.
- Je ne sais pas ce qui se passe ici gamine, mais Cara vient de sauver vos amis. Et de m'aider à arrêter un tueur en série. Je ne te laisserai pas la toucher comme ça.
Koala ne l'écoute même pas. Elle lui lance à peine un regard avant de darder ses yeux sur moi. Elle me hait comme elle n'a jamais haï personne et mes lèvres ont un goût de cendre. Je ne peux pas… soutenir son regard… mais je ne peux pas m'en défaire. Peut-être qu'elle va… changer d'avis… Mais chaque seconde qui passe est plus incandescente que la précédente et je sais d'ores et déjà que…
Je suis allée trop loin.
C'est terminé. La partie est finit et j'ai perdu. Je l'ai perdu.
Je baisse les yeux… je cherche Sabo du regard, mais je suis résolue. Je sais déjà… je connais déjà… son regard.
Koala est le feu, il est la glace.
Il me dévisage comme si j'étais une parfaite inconnu.
Et ce qui restait de mon cœur se brise.
Ma poitrine ne me fait même plus mal. Elle est désormais… vide.
Sabo a les lèvres blanches. Son regard est stérile. Pas la moindre étincelle dans ses pupilles. Désenchanté. Je ne suis plus qu'une étrangère pour mon meilleur ami, le complice de mes nuits blanches, mon partenaire de lecture, mon si brillant et si compréhensif associé dans la folie douce de ceux qui nous entourent.
Je l'ai… perdu.
- Ça suffit, tranche Garp en se levant. Bonney, Trafalgar, Cara, avec moi.
- Kureha, je te laisse prendre la suite.
Sans poser plus de questions, les deux médecins échangent leur place auprès de leur patient.
- Marco, reprend Garp en se tournant vers lui, professionnel. Je te saurai gré ne pas intervenir et de garder pour toi ce qui ne rentre pas dans vos affaires.
Marco hoche la tête.
C'est Garp qui passe une main dans mon dos, m'aidant enfin à bouger. J'ai un dernier regard pour Sabo. Qui m'ignore. Et Koala. Elle, ne me lâche pas.
- Je ne veux plus jamais te voir. Ni toi, ni ces personnes.
Et la porte se ferme.
Je ne tremble même plus. Je réalise soudain que j'en ai occulté la présence de Rayleigh et Shakky. Eux, ils savaient. Au moins une partie. Mais ils ne sont pas intervenus. Ils m'ont laisser m'expliquer seule, et je leur en suis… si reconnaissante. Ils n'ont pas cherché à changer quoi que ce soit, nous laissant entre nous. Je sais à quoi m'en tenir.
J'aurais quand même aimé… croiser leur regard avant de partir. Mais il est trop tard. Et si j'y avais vu de la pitié ou du soutient… ou de la colère… ? je ne sais pas ce qui aurait été le plus douloureux.
- Il ne vaut mieux pas que l'on soit trop vu ensemble, dit Law mais sa voix me semble lointaine. Allez voir la Brigade, j'emmène Cara dans le bureau de Kureha, on y sera tranquille. Vous nous rejoindrez quand vous pourrez.
Garp approuve. Son travail passe avant tout. Mais Bonney prend une seconde pour se saisir de ma main.
- Il faut qu'on parle, toi et moi. Mais… Cara ?
Je cligne des yeux, lui offrant toute mon attention malgré le bourdonnement à mes oreilles.
- Ce soir, tu m'as aidé à trouver le meurtrier de ma petite sœur. Et pour ça, je t'en serai à jamais reconnaissante.
Elle serre ma main avec douceur, m'offrant un de ses rares sourires emplie de douceur et s'éloigne derrière Garp.
Law m'indique le chemin et je le suis.
J'ai la nausée.
Dès que l'on arrive devant le bureau du Docteur Kureha, je me précipite dans les toilettes à côté jusqu'à un lavabo où et régurgite tout ce que j'avais sur l'estomac et le cœur. J'ai des vertiges.
Mes jambes me lâchent entre deux hoquets. La salive que je crache n'humidifie même pas mes lèvres puantes de bile.
La main de Law dans mon dos me fait sursauter mais elle m'aide soudain à m'encrer dans le sol.
- Ça va aller ?
Je hoche la tête. Il attrape mes lunettes avant qu'elles ne dégringolent dans l'évier.
J'ai les idées un peu plus claires désormais. Il m'aide à me lever pour nous enfermer dans le bureau et m'assoir sur un vieux canapé en sky. Il garde un bras autour de mes épaules, soutient indéfectible et j'avoue qu'il est la seule raison qui me garde consciente à cet instant. Peu à peu, mes tremblements disparaissent, mon souffle redevient normal. Même mon cœur est reparti dans un rythme correct.
Seule ma joue reste incandescente.
- Je suis désolée que tu es eu à assister à ça, je souffle à Law.
- J'ai ma part de responsabilité.
Passe sa main dans toute la longueur de mon dos. Je remonte mes genoux sous mon menton et soupire.
- C'était inévitable.
A peine je prononce ces mots, que leur fatalité m'étreint enfin complètement. Evidement que c'était inévitable. Qui est-ce que je croyais tromper ?
Je n'ai évidemment pas pu en dire trop. Pas de mafia, pas de Doffy mais le reste…
J'ai un rire malgré moi.
- C'était… inévitable…
Law passe un bras réconfortant dans mon dos.
Je n'ai même pas envie de pleurer.
Juste la réalité de la situation qui s'abat enfin.
Et quelque part… un peu de soulagement.
Je tends la main pour récupérer mes lunettes qu'il gardait précieusement et les passer. Un miracle qu'elles soient encore intactes.
Mon regard porte malgré moi sur Law. Il a un air coupable qui ne me convient pas du tout. Je tente un sourire pour le rassurer, mais à la lumière soudain inquiète dans ses yeux m'indique que ce n'était pas une bonne idée. Je laisse tomber toute tentative.
A la place, je me laisse tomber contre son épaule, vide de toute énergie. Son bras se resserre dans une étreinte réconfortante. Je m'y abandonne un instant, comme un baume apaisant sur la fracture de ma poitrine.
- Merci d'avoir été là, Law.
Il ne répond pas immédiatement, mais sa main ne s'arrête pas.
- Toujours, Cara.
Impossible de dire combien de temps est passé lorsque la porte s'ouvre sur Garp et Bonney. Je me redresse en même temps que lui pour nous séparer, réalisant soudain que je suis plus calme. Je lance un regard de remercîment à Law qui me sourit, paisible. Toute culpabilité a déserté ses traits.
- On a réglé ce qu'on avait à régler, explique simplement Garp en soupirant pour s'assoir sur la table basse en face de nous, Bonney l'imitant dans un soupir de soulagement.
Eux ont vraiment l'air épuisés.
- Et maintenant ? demande Law.
- Tu ne peux pas être plus impliqué avec mes petits-enfants. Kureha se charge de te couvrir ici. Bonney a terminé son travail pour moi.
- J'ai besoin de vacances…
A peine un murmure. Elle semble perdue dans ses pensées, coudes sur les genoux et des cernes inhabituellement rouges sous les yeux.
- Tu les as plus que mérité, lui concède Garp. Prend ta petite-amie et offrez-vous des vacances. Loin.
Elle hoche la tête en soupirant.
- Hey Garp. Quand je reviendrai… est-ce qu'on pourra discuter de ma place à la Brigade ?
Je cligne des yeux, surprise.
- Tu veux rejoindre la Brigade ?
- J'ai même terminé l'école de police pour ça, m'explique Bonney en m'offrant une esquisse de sourire espiègle. Quand ma sœur est morte, il était plus facile d'enquêter sur le Ténébreux en tant que chasseuse de prime que dans les rangs de la Brigade dont ce n'était pas l'affaire. Alors j'ai tout plaqué.
Garp hoche la tête.
- Mon offre a toujours été sérieuse. Tu étais major de ta promo et après un exploit comme celui que tu viens d'effectuer ce soir, tu seras toujours la bienvenue dans nos rangs. Mais prend le temps d'y réfléchir avant. Si après avoir pris un peu de recul et des vacances tu souhaites toujours postuler, la porte de mon bureau t'est grande ouverte.
Elle hoche la tête, reconnaissante.
Garp tapote l'épaule de la jeune femme dans un attitude familière que je l'ai déjà vu avoir avec Ray ou Shakky.
Puis il se tourne vers moi avec un regard soucieux cette fois.
- Cara ?
Je hausse les épaules.
- Mes choix sont restreints. C'est un peu…
Bonney me coupe.
- Je n'ai pas tout suivit. Mais Garp m'a un peu expliqué la situation. Tout le monde va avoir besoin d'un peu de calme. Emménage chez moi.
Je sursaute.
- Bonney, c'est-
- Je suis très sérieuse. Ton amie va avoir besoin de temps et toi aussi. Tu vas emménager chez moi en attendant. Laissez-vous du temps.
Je hoche la tête, gênée.
- Mais tu vis avec quelqu'un…
- Je vais et viens dans cet appartement. Ma petite amie aussi. J'ai plein d'espace et de pièces. Tu n'as qu'à investir la chambre d'amie de l'autre fois. De toute façon, tes choix sont limités.
Pas besoin d'y réfléchir longtemps : elle m'offre en effet la meilleure solution, si ce n'est pas la seule.
- Merci, Bonney.
- Je te dois au moins ça.
Law ne dit pas un mot. Garp réfléchit.
- Je ne vois pas d'autre solution. Tu seras en sécurité de Vergo chez Bonney. Je serai même rassuré de te savoir plus près d'elle.
- Et loin des garçons, je reprends. Ça évitera d'autres… dommages collatéraux.
Il hoche la tête, il ne peut pas nier.
- Law ?
- Je vais reprendre comme si de rien été.
- Alors pour le moment, tout est réglé. Suivons ce plan.
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J'ai vidé l'appartement que Koala et moi partagions depuis si longtemps de toutes traces de mon existence. J'ai laissé ma clef sur la table en partant avant de claquer la porte. L'opération ne nous aura pris qu'une heure, à Garp et moi.
Il m'a aidé à poser toutes mes affaires chez Bonney, me laissant seule à ma demande après avoir tout posé. Il est parti après avoir ébouriffé ma tignasse et m'avoir fait jurer de l'appeler en cas de problèmes.
Il n'y a pas eu de problème. J'ai rangé l'intégralité de mes affaires dans la fameuse chambre. Intégralité qui se résumait finalement… à si peu de choses. A peine quelques cartons. Beaucoup de livres. Des fringues. Des… souvenirs. J'ai récupéré toutes les photos du mur où j'apparaissais. J'avais de toutes façons, un double de toutes les autres. Mais je laisse le tout dans une boite au fond du placard. Trop douloureux pour le moment.
Bonney est partie en vacances avec Lamy.
Rayleigh m'a appelé tous les jours, me donnant des nouvelles des garçons.
Sabo est complètement remis. Il a une cicatrice impressionnante sur tout le côté gauche du visage et une partie de son crâne, mais il n'a pas perdu la vue de son œil.
Luffy s'est réveillé. Lui aussi aura une cicatrice sur la poitrine mais à part ses côtes cassées qui mettent un peu de temps à guérir, il est déjà sur pied.
Seul Ace reste dans le coma. Son état était si critique que le simple fait qu'il soit encore en vie relève du miracle ou d'un très bon chirurgien. Personne ne sait quand il se réveillera mais les blessures se résorbent de jour en jour.
A chacun de ses appels, Ray me dit que si j'ai besoin de quoi que ce soit, il sera toujours là pour moi. Il est si prévenant avec moi, je ne m'en sens pas méritante un instant. Sa voix est bien trop douce avec moi, si calme. Il sera là pour moi, je le sais, mais ça reste… une pointe acéré de culpabilité dans ma poitrine déjà douloureuse.
Je l'en remercie à chaque fois, de tout ce qu'il reste de mon cœur.
Je ne suis pas encore retournée au lycée. Mais j'ai demandé un transfert vers le lycée public du Quartier Nord, plus près de chez Bonney et le plus loin possible de Doffy. Il a été approuvé. Je reprendrai les cours là-bas, après le nouvel an.
J'ai quitté mon travail au Laboon's Soul. Brook m'a affirmé en être attristé et que je pouvais reprendre quand je le voudrais. Ce n'est pas dans mes intentions.
Mon esprit est parfois mauvais joueur : des fois, l'envie soudaine d'appeler Sabo ou Koala me prend pour immédiatement déverser de la lave jusque dans mes pieds.
Law ne manque jamais de m'envoyer un mot, j'y réponds toujours volontiers ou j'entame la journée en lui envoyant de la musique selon notre humeur.
Le froid de l'hiver reste le meilleur des cataplasmes.
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Mon téléphone sonne, la sonnerie de Law.
- Salut.
- Tu fais quelque chose pour le nouvel an ?
- Non.
Cette année, je n'irai pas fêter l'anniversaire d'Ace. Bonney et Lamy sont reparties en vacances et je ne me serai pas imposée de toutes manières. Je m'apprêtais à le fêter seule devant un film en me cuisinant un truc simple.
- Je serais de garde le 30, mais pas les deux jours suivants. J'ai pour habitude de le passer seul avec Viola lorsque je ne travaille pas. Tu serais des nôtres ?
Viola… l'autre infiltrée. Je n'aurais rien à cacher.
- J'apporte le dessert.
- Bien. Tu peux venir quand tu veux, Viola sera déjà là-bas en train de cuisiner. Je l'ai prévenu.
- J'y serai. Merci Law.
- Quand tu veux. A plus tard.
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Il n'est que dix-sept-heure, le 31 décembre lorsque je sonne chez Law.
La porte s'ouvre sur une belle femme brune dans une longue robe surmontée tablier qui me sourit.
- Swallow Cara, n'est-ce pas ? Entre, je m'appelle Riku Viola, j'ai beaucoup entendu parler de toi.
- Enchanté, moi aussi, je lui souris en déposant mes affaires dans l'entrée.
Elle me laisse m'installer et mettre au frai ce que j'ai rapporté pour la soirée. Dans la cuisine, il y a plusieurs casseroles sur le feu et de la nourriture un peu partout.
- Thé ?
- Avec plaisir.
Elle est vraiment très belle. Et très gentille. Elle nous prépare une théière et nous nous installons dans la cuisine où elle surveille ses plats du coin de l'œil. Sûre d'elle, bien droite, assurée. Elle a un port de tête presque royale, une attitude altière et des gestes gracieux. De sûr, elle doit faire tourner la tête de beaucoup de monde, et à ses gestes… tiens, ils me sont familiers. Ah c'est vrai, c'est un médecin n'est-ce pas ? Law m'avait dit-
Soudain, je remarque-
- On ne se serait pas déjà croisées ?
Elle me sourit.
- Si. Tu étais dans un tel état cette fois-là que je n'étais pas sûre que tu me reconnaisses. Je suis Docteur, la chef du service des grands-brûlés. C'est nous qui vous avons accueilli, tes amis et toi il y a quelques temps.
Immédiatement, je revois en effet son visage et son badge. C'est elle qui avait essayé d'appeler mes parents. Et qui du coup ne me demande pas pourquoi je ne passe pas le Nouvel An en famille comme le voudrait la coutume.
- Merci pour cette fois-là. Même si on a un peu mis le bazar dans votre service.
Elle secoue la tête : nous sommes déjà pardonnés.
- C'est un plaisir de faire officiellement ta connaissance. Tu nous as beaucoup aidé.
Je hausse les épaules.
- J'étais juste au bon endroit au bon moment. Que de la chance.
- Quand bien même. Merci d'avoir sauvé Law ce soir-là.
Son intonation est bien trop solennelle à mon goût. Mal à l'aise, je cherche à changer de sujet.
- Law me disait que vous passiez souvent le Nouvel An ensemble ?
- Depuis des années, explique-t-elle en se levant pour remuer un plat. Law est seul et je ne peux pas rejoindre ma famille tant que je travaille pour Doffy.
- J'en suis désolée…
Elle secoue la main avec légèreté, mais je devine sans mal le poids sur ses épaules.
- C'est mieux ainsi. Et je sais qu'ils vont bien. J'ai juste hâte que l'on en finisse.
Elle hausse les épaules, désinvolte mais dans sa voix, résonne une certaine nostalgie. Je n'aurais pas dû poser de questions.
La porte d'entrée claque.
- Viola ?
- On est en cuisine !
Il entre dans la pièce, me saluant au passage d'un sourire sincère et presque soulagé, comme s'il avait douté que je vienne. Il a l'air fatigué mais il se tient bien droit, sa casquette sur le crâne. Il s'approche pour venir voir ce que prépare Viola, ébouriffant au passage ma tignasse et je lui envoie un coup dans sa cuisse intacte, complice.
- Ça à l'air délicieux Viola, tu t'es encore surpassée cette année.
- Merci ! Savoir que j'avais une autre personne à contenter m'a encouragé à faire mieux que juste pour toi…
Il rit et je hausse un sourcil mais souris lorsqu'elle me lance un clin d'œil. Ces deux-là sont des compagnons de galères, ça se devine à chacun de leurs gestes. Ils ne sont pas intimes. Ils sont comme des collègues de boulot, à la notable exception que leur vie est en jeu à chaque instant. Soutiens mutuels.
Je suis… rassurée de le voir ainsi. Ils sont perdus très loin dans un enfer que peu pourraient imaginer, mais ils savent qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre.
C'est de la confiance que je discerne lorsqu'il lui tourne le dos sans hésiter, lorsqu'elle boit son verre sans faire attention à qui l'a approché.
Mais ça reste différent de la relation qu'il entretient avec Smoker et Hina. Si Viola et lui sont des alliés fiables et fidèles, il ne pourra plus jamais me dire qu'il ne supporte pas le couple : quoi qu'ils en disent, tous les trois sont amis.
Il passe une main devant mes yeux.
- Tu dors déjà ?
Je souris.
- Non non. Qu'est-ce que tu as dans ton sac ?
- Le champagne. J'ai besoin d'un verre.
- Et d'une douche, se moque Viola. Vas-y, j'installe tout.
- Attend Viola, je vais t'aider, j'affirme en relevant mes manches.
Elle s'amuse à me voir sortir la vaisselle alors qu'elle sert le rôti qu'elle faisait mijoter dans un plat pendant qu'il nous laisse pour monter se changer.
- Qu'est-ce que ça sent bon ! je m'extase en reniflant sans gêne la sauce et les légumes sautés avec des champignons.
- Merci, rit-elle. J'ai préféré faire ça puisque nous n'étions que trois. Law ! On mange, dépêche-toi !
Il revient dans une chemise propre… et un jogging. Viola plisse le nez, roulant les yeux. Il faut dire qu'entre lui et moi (en robe certes, mais toute simple et sans fioritures), Viola n'est pas bien entourée pour fêter dignement la Nouvelle Année.
- Je sens bon ? souligne Law avec un air innocent qui ne trompe personne.
C'est plus fort que moi, je pouffe devant tant d'audace et Viola tourne la tête, faussement outrée. Mais tout agacement est oublié lorsque nous commençons à manger.
Elle s'est surpassée. Je n'avais pas mangé quelque chose d'aussi savoureux depuis longtemps.
Viola parle de tout. Elle fait sereinement la conversation pour trois, avec calme mais heureusement qu'elle est là. Elle me pose plein de questions sur tout et n'importe quoi, y compris sur le longboard qu'elle ne connait pas du tout. Comment nous finissons par parler sculpture m'échappe encore mais elle en connait un rayon en art ancien.
J'en découvre aussi beaucoup sur Law, via ses anecdotes. Il détourne les yeux lorsqu'elle l'asticote mais il ne cherche pas à cacher son sourire quand elle le taquine sur ses antécédents d'adolescent colérique et sombre.
- Tu auras dû voir la fierté qu'il avait lorsqu'il est revenu tatoué la première fois ! rit-elle en sirotant son champagne. J'ai cru que Cora allait faire une crise cardiaque ! Le pauvre a pleuré sur mon épaule pendant deux jours « mon Law ! Mon petit chaton innocent ! ». J'ai bien cru qu'il allait tout plaquer.
Law rit à ce souvenir.
- C'était un exutoire, m'explique-t-il sans rougir. Je venais de terminer ma première opération, j'en avais été malade pendant des jours, j'avais seize ans et je réalisais à peine que j'avais eu la vie de ce parfait inconnu sous les doigts pendant des heures. Disons que j'ai exorcisé tout ça comme j'ai pu.
Viola a un sourire attendrit. Soudain, mon humour à ce sujet disparait. Oups, je l'avais taquiné à ce sujet. Mais captant ma grimace, il rit.
- Oh arrête. Oui les médecins chef ont tiré une drôle de tête lorsque je suis passé interne en chirurgie. Tu m'avais percé à jour.
Bon, il ne semble pas m'en vouloir. Et ses mains sont cicatrisées, l'encre est même un peu passé je me rappelle soudain. Il ne les a pas faites réencrer.
Et Viola lui rappelle un souvenir de cette époque justement. Ils rient ensemble, complices et j'adore écouter ces histoires.
Autour de la table basse du salon où l'on mange, ils parlent médecine, plantes vertes, Viola se plaint de son dernier petit ami… Je ris avec eux, à la légèreté de leurs plaisanteries, à l'ambiance chaleureuse qu'ils dégagent.
On trinque sans même regardez l'heure.
Je me réveille le lendemain sans me rappeler m'être endormie. Sur le canapé, une couverture sur les épaules et mes lunettes sur la table basse, débarrassée de notre soirée. J'ai vraiment dû avoir un sommeil de plomb pour ne pas les avoir entendus tout ranger.
Je me redresse en baillant et m'étirant, appréciant le soleil qui passe à travers la baie vitrée. Je suis parfaitement détendue et reposée, c'est appréciable.
Mon téléphone m'indique que j'ai manqué un appel de Ray mais il a laissé un message vocal pour me souhaiter une bonne nouvelle année. Je lui réponds de même. Hina m'a envoyé un message où elle a joint une photo d'elle et Smoker, au bord d'une superbe plage. Bonney s'est contentée d'un message qu'elle signe pour deux. Garp aussi m'a envoyé un sms, m'invitant à l'appeler si j'en avais besoin.
Je leur réponds à tous, avec plaisir.
Je voudrais tant aller voir Ace…
Mais je sais que je ne serai pas acceptée.
Mon téléphone sonne.
Un numéro inconnu, si tôt ?
Je décroche, sans trop oser parler.
- Cara ? C'est Marco.
- Oh. Bonjour Marco, bonne année.
- Bonne année à toi aussi. Je voulais juste… Je n'ai pas eu l'occasion de te remercier. Ni moi, ni Père ou les autres.
Je cligne des yeux sans comprendre.
- Tes indications ce soir-là ont sauvé Ace. Merci. Au nom de tous les Barbe-Blanche. Et personnellement.
Il me salue, on a un bref échange cordial et raccroche. Il n'est pas du genre à s'étaler après tout. Droit au but. J'aime bien Marco.
J'ai tellement envie d'aller voir Ace… simplement de le voir à défaut de pouvoir le prendre dans mes bras… de sentir sa chaleur qui accompagne le crépitement de son rire et le tempo de son cœur.
Je m'exhorte au calme : Ace est vivant. Vivant. Vivant… Je veux le voir…
- Bonjour.
Law descend les escaliers en baillant, une main sous son t-shirt informe. Je cligne des yeux pour me reprendre et je lui souris sans me forcer, contrairement à ce que j'aurais cru pouvoir faire. Il répond de même, pas dupe.
- Viola s'est installée dans la chambre d'amie. Tu dormais tellement bien qu'on n'a pas osé te réveiller.
- Vous avez bien fait, c'est parfait. Merci pour la couverture.
Je me lève pour le rejoindre dans la cuisine où il se fait un café et me fait bouillir de l'eau. On se prépare un petit déjeuner avant de rejoindre le canapé, dans l'air clair du premier jour de janvier.
Le silence est agréable, sa respiration régulière est douce.
Il tend sa tasse.
Je trinque avec lui.
Quoi que nous réserve cette nouvelle année, je compte bien profiter de chaque jour.
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Mon mois de janvier s'est résumé à préparer mon concours d'entrée à l'université avec acharnement, à en perdre la notion du temps jusqu'au jour J.
Et lorsque j'en sors, épuisée mais satisfaite de mon travail, c'est Bonney qui m'attend, adossée à sa voiture avec une tasse de chocolat chaud à emporter qu'elle me tend lorsque j'arrive à sa hauteur. J'en bois une gorgée avec délice.
- Alors ?
- J'ai cru mourir. Deux fois. Mais j'ai assuré. Maintenant il ne reste plus qu'à attendre que j'arrête de trembler et que mon cœur retrouve un rythme normal.
Elle hoche la tête. Sa tignasse claire est magnifique dans le soleil hivernal. Elle resplendit de son assurance, de sa force.
- Pas très utile ton truc en métal dans la poitrine, souligne-t-elle en se moquant.
- M'en parle pas…
- Allez viens. Ça fait un mois que tu n'es pas sortie. Le restau est pour moi. Et ne pense même pas à refuser, Lamy nous y attend déjà.
Je ris en m'étirant mais je la suis sans râler. Juste le temps d'envoyer un sms à Law, Garp et Rayleigh.
Le soleil est encore haut dans le ciel et la température reste vivifiante.
Je n'ai plus qu'à attendre mes résultats, et je compte bien me reposer en patientant.
Si, bien sûr, rien ne dégénère entre temps.
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Je vous laisse prendre vos paris pour savoir si oui ou non, quelque chose va encore dégénérer...
Comment dire... La réaction de Koala et Sabo est ce qu'elle est. J'aime ces deux-là du fond du cœur, n'en doutez pas. Mais c'était la seule réaction qu'ils pouvaient avoir. Ne leur en voulez pas, ne m'en veillez pas non plus s'il vous plait...
On est sur un chapitre de transition, j'en ai profité pour caler un maximum d'exposition. L'ambiance Nouvel An n'est pas vraiment festif mais vu le contexte, c'était difficile de faire mieux ^^'
Viola notamment, qui a son importance dans cette histoire mais que je n'ai absolument pas le temps de caser quelque part parce que Cara et elle ne se croisent pas. Elle reviendra bien vite...
NB : l'anecdote des tatouages "DEATH" de Law est directement tirée du roman Law de ODA Eiichiro et SAKAGAMI Shusei. Il est bien, lisez-le si vous aimez le personnage, c'est très cool.
Si vous avez des idées sur comment tout ça continue selon vous, je suis toujours curieuse... XD
Merci pour votre lecture ~
Bon week-end !
