Bonjour ... ?

Oui, je sais ! Cela fait une éternité sans publier, c'est une honte ! Je vais essayer de me rattraper, même si je ne peux rien promettre...

J'espère tout de même que certains d'entre-vous voudront toujours connaître la suite !


— Mad', est-ce que tu es certaine que tu ne veux pas en conserver une autre ?

— Complètement sûre, Lexa. Je garde déjà celle-là, dit la jeune fille en montrant une petite console qu'elle avait rangée dans son sac. On mettra les autres à disposition de tout le monde dans une salle, ça fera du bien de pouvoir se détendre de cette manière.

— Bon, on est prêtes à partir ? demanda Clarke avec un sourire en finissant de charger le pick-up, avant d'y pénétrer.

— On est parées ! lui confirma la Commandante en venant prendre le volant. Direction l'Eligius.

— J'espère que ma mère aura avancé… soupira la blonde.

— C'est ce que je souhaite aussi, ai Niron, mais nous ne lui avons pas laissé énormément de temps, alors il ne faut pas non plus s'attendre à trop de miracles.

Elles ne se trouvaient pas loin du vaisseau, alors le trajet se fit rapidement et sans encombre. Quand elles arrivèrent, toutes les trois prirent le temps de décharger une partie de ce qu'elles avaient rapporté de la maison. Il avait été statué qu'elles récupèrent ce qui pouvait servir, et abandonneraient une part de ce qu'elles avaient découvert ici pour le moment, avant de tout rapatrier à la Coalition.

Lexa et Clarke décidèrent d'aller dans un premier temps voir la mère de cette dernière, tandis que Madi partait de son côté pour montrer aux jeunes de son âge l'une des consoles de jeu qu'elles avaient trouvées.

— Salut Maman ! déclara Clarke à son attention.

— Bonjour à toutes les deux, répondit la plus vieille en se détournant de l'écran en face d'elle. Vos quelques jours se sont bien passés ?

— C'était parfait, affirma la brune avec un léger sourire en regardant brièvement sa compagne. Et ici ? Tu as pu avancer ?

— Pas autant que je l'aurais voulu… soupira la chirurgienne. Et il semble que votre sang ne me suffise pas pour travailler.

Et même si les deux jeunes femmes la scrutèrent avec étonnement, elles ne la coupèrent pas, la laissant finir.

— J'aurais besoin de votre moelle osseuse, à toutes les trois.

— Comment ça ? demanda Lexa avec méfiance. Pour faire comme les Maunons et l'injecter à tout le monde ? Je ne veux pas risquer que…

— Ne t'inquiète pas, Lexa, la calma la blonde. Ce n'est pas envisageable, nous ne sommes que trois. Et même si ça avait été possible, personne n'en serait mort.

— Quoi ? En aucun cas, je ne pensais pas du tout à ça ! protesta véhément la plus vieille en comprenant. Comme l'a dit Clarke, ce n'est pas réalisable. Non, j'en aurais besoin pour pouvoir récupérer directement les cellules souches hématopoïétiques. Et essayer de voir si je peux extraire le génome, ou au moins une partie, pour en faire quelque chose.

— Tu veux dire que tu vas injecter les gènes Natblida à tout le monde ? demanda l'ancienne Trikru et Commandante avec perplexité. Chacun de ceux qui auront reçu le traitement aura le sang noir ?

— Je vais te passer les détails techniques et médicaux, je pense qu'ils ne t'importent pas vraiment, mais non, ce ne sera pas le cas. Les gènes ne seront pas assez nombreux pour que ce soit le cas.

La blonde vit sa compagne soupirer de soulagement. Ça aurait pu paraître étonnant, mais elle le comprenait parfaitement. La Commandante avait été élevée dans l'idéologie que les Natblida étaient rares, et qu'eux seuls pourraient un jour gouverner. Et plus que tout, comme elle le savait maintenant, que seuls eux pourraient porter la Fleim. Elle ne souhaitait pas que cette dernière tombe dans les mains de n'importe qui aussi facilement.

— Comment comptes-tu faire l'extraction ? demande Clarke. J'imagine que tu vas avoir besoin de faire une ponction ?

— C'est l'idée, en effet. Lexa, je ne sais pas si tu sais comment cela marche, alors je vais t'expliquer. Le mieux serait que je puisse vous mettre sous anesthésie générale, mais te connaissant, tu risques de ne pas vouloir. Donc, une fois sous anesthésie, je vais devoir prélever la moelle osseuse dans la crête iliaque, l'os de la hanche. Il n'y en a pas pour plus d'une heure au maximum pour réaliser l'opération, et c'est assez peu douloureux. En temps normal, une sorte de raideur dans la zone et des courbatures se font ressentir pendant vingt-quatre à quarante-huit heures, mais je pense que dans votre cas avec le Nightblood ce sera plus rapide. Tu as d'autres questions ?

— Je crois que tout me paraît clair pour l'instant. Quand pourrons-nous le faire ? Et sera-t-il envisageable que l'on retourne à la Coalition juste après. Ça fait un moment que nous sommes partis, je ne veux pas tarder à rentrer.

— Bien entendu, je n'y vois pas de problème. On peut prévoir ça pour demain, si ça te va ? interrogea Abby.

— C'est possible de le faire tout de suite ? demanda la Commandante. Plus rapidement ce sera fait, plus rapidement tu pourras avancer, j'imagine ?

— Euh, et bien oui, effectivement. Je prépare tout, ça peut se faire cet après-midi si vous voulez ? Jackson et Niylah seront là pour m'aider, ça ira assez vite.

— Parfait, on fait ça alors ! Je me charge d'aller prévenir Madi ! déclara la brune en se dépêchant de quitter la salle.

Clarke laissa échapper un léger rire en l'observant faire, avant de croiser le regard de sa mère qui souriait.

— Quoi ? lui demanda la plus jeune après un moment.

— Rien, lui répondit Abby avec toujours le même sourire. Je ne t'ai jamais trouvée aussi heureuse, c'est tout. Ça me fait plaisir. Je n'aurais jamais pensé que ce puisse être possible, pas après sa mort, quand tu m'as avoué que tu l'aimais.

— Et pourtant… déclara la jeune femme regardant brièvement vers la porte avec un grand sourire.

Puis il s'effaça un peu, faisant hausser les sourcils de la plus vieille, qui attendit de découvrir ce qu'il allait en être, sans pousser sa fille à parler.

— Est-ce que… commença-t-elle en faisant tourner distraitement sa montre sur son poignet. Qu'est-ce que Papa aurait pensé de tout ça à ton avis ?

— De quoi parles-tu ? De Lexa ? demanda Abby, continuant quand elle vit sa fille hocher de la tête. Tu étais tout pour ton père, son monde. Il aurait été le plus heureux des hommes de savoir que tu l'étais également. Et je crois qu'il aurait beaucoup apprécié Lexa, une fois passé au-dessus du côté Commandant. Regarde, c'est bien mon cas, après tout.

La plus jeune ne put empêcher un rire léger en entendant ça, y repensant avec un sourire en coin, avant que celui-ci ne se tarisse également, la laissant avec un air plus grave et sérieux.

— C'est dur à dire et peut-être encore plus à penser, mais parfois je me dis que c'est mieux qu'il soit parti à ce moment-là, avant tout ça. Ne te méprends pas, j'aurais préféré qu'il soit ici avec nous. Mais au moins, il n'a pas eu à vivre tout ça, à vivre avec toute cette violence, et surtout il n'a pas pu voir tout ce que j'ai fait. Je n'ai pas pu le décevoir.

— Clarke… commença Abby doucement en lui prenant les mains, la forçant à la regarder. Je t'interdis de penser ça, pas même une seule seconde. Tu n'aurais jamais pu décevoir ton père, il aurait été fier de toi, quoi qu'il en soit. Et où qu'il soit, je suis convaincue qu'il l'est. Vraiment. J'aurais tellement aimé qu'il soit là moi aussi, pour voir la femme que tu es devenu… Même si je sais qu'après tout ce qui s'est passé, je n'ai pas le droit de te dire tout ça.

— Ne dis pas ça, Maman. La mort de Papa… Oui, c'est vrai, je t'en ai voulu longtemps, admit la blonde avec honnêteté. Mais je sais que tu ne désirais pas que ce soit ce qui arrive, que tu espérais simplement l'aider… Et… avec tout ce que j'ai fait, j'ai compris que, dans certains cas, même les meilleures intentions peuvent conduire au pire.

Elles restèrent un moment dans cette pièce, toutes les deux, les larmes aux yeux. Clarke ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait eu une telle conversation à cœur ouvert avec sa mère. Et elle devait reconnaître que ça lui avait fait beaucoup de bien.

— Allez ! Je dois tout préparer, déclara la plus vieille en séchant les quelques larmes qui avaient finalement coulées. Va rejoindre tes deux natives, on se voit tout à l'heure.

Avec un sourire, la blonde quitta l'infirmerie. Et comme elle l'avait pensé, elle retrouva les deux personnes qui comptaient le plus pour elle dans la salle où Madi avait prévu de mettre en marche l'une des consoles qu'elle avait récupérées lors de leurs quelques jours seules. Les deux natives étaient devant l'écran sous les œillades intriguées, mais néanmoins intéressés, de quelques résidents de l'Eligius.

La Griffin ne put faire autre chose qu'éclater de rire au moment où sa compagne lâcha un vif cri de victoire en direction de Madi. Elle n'avait pas pu ignorer les regards surpris de leur auditoire, surtout des Natifs ayant connu la brune dans l'Ancien Monde. Celle-ci la rejoint quand elle la vit, laissant sa place devant l'écran et la console à l'un des jeunes qui vint s'y essayer.

— Tu sais que si tu continues comme ça, bientôt ton image de Heda impitoyable n'existera plus ?

— Qui te dit que je veux la garder ? demanda-t-elle avec un sourire en approchant pour la prendre dans ses bras.

— Ce qui est certain, c'est que je n'aurais jamais pu penser une seule seconde te voir comme ça quand je t'ai rencontré, encore moins devant ton peuple, dit la blonde en l'embrassant. « Tu es celle qui a brulés vifs trois cents de mes guerriers. »

— « Tu es celle qui les a envoyés pour nous tuer », répondit Lexa avec un sourire en coin, en échangeant leurs répliques, datant d'il y a tant de temps pour elle. Si seulement j'avais su à cet instant précis…

— Peut-être dans une autre vie… Tu imagines ? Si nous pouvions retourner à cet instant, ou un peu avant, tout en ayant nos souvenirs ?

— Comme tu l'as dit, ai Hodness, peut-être que ce sera le cas dans une autre vie. Qui sait, après tout tu m'as bien retrouvé ici.

Elles conservèrent un long moment cette position, observant les allées et venues devant l'écran. Dans un premier temps, c'était surtout les anciens Skaikru qui s'étaient succédé, ceux ayant vécu sur l'Arche étant bien plus à l'aise avec la technologie.

Mais par la suite, les Natifs devinrent plus curieux et s'y rendirent également. Madi resta avec eux, leur expliquant avec patience, un peu comme Lexa elle-même le lui avait expliqué à peine quelques jours auparavant.

Certains des Natifs jetèrent un regard vers la Commandante, comme s'ils attendaient d'une certaine manière son aval avant de pouvoir aller jouer. En effet, même s'ils appréciaient le divertissement, peu d'entre-deux avaient l'habitude de laisser autant tomber leurs réserves, encore plus devant elle.

La brune aux yeux verts se contenta de leur répondre par un hochement de tête accompagné d'un léger sourire, à chaque fois que la situation avait lieu. Elle ne pouvait également être plus ravie qu'ils la voient en compagnie de Clarke, tenant la jeune blonde dans ses bras, de plus, et qu'ils ne s'en formalisent absolument pas.

Les Natifs présents à la Coalition s'en étaient habitués assez aisément elle devait l'admettre, mais ici, elle ne pensait pas que ce serait le cas. Pas aussi rapidement, et pas aussi facilement, en tout cas.

Peut-être qu'après tout et malgré ce qu'elle croyait, si elle avait survécu dans leur Ancien Monde, la Kongeda aurait fini par accepter la Griffin comme étant plus que Wanheda, comme sa compagne, peut-être encore plus, peut-être comme son égale.

Parce qu'en ce moment et ici même, c'était ce que la jeune blonde était. Et pour rien au monde, elle ne voulait que cela ne change. Bien au contraire, même.

— Lex'? Lexa ? Ça va ? lui demanda cette dernière.

— Hum ? Oui, ne t'en fais pas, ai Niron. J'étais simplement perdue dans mes pensées, répondit-elle en déposant un baiser sur la tempe de la jeune femme.

— Oui, j'ai vu ça ! ria-t-elle doucement en l'embrassant. Tu es sûre de ne pas vouloir que ma mère t'endorme complètement pour l'intervention de cet après-midi ? Ça risque d'être un peu violent…

— Certaine. Madi et toi allez être anesthésiées un moment, à ce que j'ai compris, et je ne souhaite pas vous laisser sans surveillance. Même si j'ai une entière confiance en ta mère. Et je veux pouvoir être en pleine possession de mes moyens à tout moment, si quelque chose venait à arriver. Rappelle-toi que j'ai subi bien plus dur que ça. Ça ira, Hodness.

Elles passèrent le reste de la matinée en faisant le tour de l'Eligius, saluant et discutant un peu avec ceux qu'elles connaissaient, notamment Lexa.

Encore après tout ce temps, il paraissait fou à Clarke que la brune se souvienne autant de chaque personne de son peuple, et les reconnaisse. C'était peut-être dû à la Flamme, ou bien aux Anciens Commandants, mais ça la surprenait toujours autant.

Puis vint l'heure du repas, et elles se rendirent dans la sorte de grande cantine du vaisseau, où une partie de leurs amis se trouvaient déjà sur une table où il restait des places. Madi était quant à elle installée à une autre table, avec des jeunes ayant à peu près son âge.

— Lexa, Clarke, les accueillit Niylah avec un signe de tête très respectueux pour la brune, et un sourire pour la Griffin.

— Niylah, je t'ai déjà dit que tu n'avais pas besoin d'en faire autant. Encore plus quand personne ne semble en mesure d'entendre notre conversation, vu le bruit ambiant.

— Ne t'en fais pas, ô Grande Commandante, elle va finir par s'y faire ! déclara Raven en ricanant, recevant un regard noir de son amie Native. Comme moi !

Il était sûr qu'une fois les choses mises aux clairs, la Reyes ne l'avait plus vu de la même manière. Mais elle savait qu'il y avait tout de même des limites, au moins en public.

Avec étonnement, Lexa remarqua les mains liées de la jeune hispanique et de Shaw, qui était à ses côtés. Jetant un regard à sa compagne, elle vit qu'elle aussi l'avait remarqué. À en voir le sourire de Raven, cette dernière semblait heureuse, ils devaient tous les deux avoir discuté et en avaient fait ressortir du positif.

— Alors, c'était comment ces quelques jours ? demanda Althéa avec un sourire.

— Super ! Ça fait du bien de pouvoir souffler complètement, admit Clarke.

— Oui, acquiesça sa compagne, entièrement de cet avis. On reste encore aujourd'hui, parce que nous avons des choses à faire. Mais nous repartons à l'usine demain. Je veux y retourner au plus vite, même si je sais que tout va bien. En tout cas, de ce que John et Luciana m'ont dit.

Lexa avait décidé, avec l'accord de Clarke, qu'il valait mieux pour le moment ne rien dire de ce qu'elles faisaient avec Abby. Même ceux qui avaient été témoins de la guérison de Madi, leurs plus proches amis, n'en avaient pas été informés.

À ce jour, mis à part les Griffin et la Commandante, seuls Jackson, Niylah et Raven étaient au courant. Les deux premiers l'étaient, car ils étaient les assistants d'Abby et lui apporteraient donc de l'aide, la Reyes parce qu'elle avait dû modifier certaines machines pour les y aider.

Ce n'était pas une décision qu'elles avaient prise pour cacher que ce pourrait être possible. Parce que la vérité, c'est que même si Madi avait guéri et ne s'était pas transformée, elles ne savaient pas si cela pourrait leur permettre de créer une sorte de vaccin. Elles ne savaient même pas si toutes les deux pourraient guérir également, n'étant pas Natblida de naissance. Ni Clarke, ni Lexa, dans ce monde.

Elles finirent de manger, tout en discutant avec leurs amis, jusqu'à ce qu'il soit l'heure convenue de se rendre à l'infirmerie du vaisseau. Abby devait certainement encore y être, n'étant pas passé par la cantine, et Niylah les avait quittés déjà quelques minutes auparavant.

La Commandante croisa le regard de Madi qui semblait également s'être aperçu que le moment était arrivé, et avec Clarke elles quittèrent toutes les trois leurs tables respectives.

Quand elles pénétrèrent dans la salle de soins que la plus âgée des Griffin avait aussi transformée en labo, celle-ci semblait finir les derniers préparatifs avec l'aide d'Éric Jackson et de la Trikru qui était également devenue son assistante lors du règne de Blodreina dans le bunker de la seconde Aube.

— Toujours prêtes ? leur demanda Abby en les voyant entrer, avant que les trois femmes lui répondent d'un signe de tête. Bien… Installez-vous chacune dans un lit, nous allons vous poser des cathéters.

Après un dernier assentiment, sans un échange de regards, Lexa, Clarke et Madi firent ce qui leur avait été demandé dans les trois lits roulants qui étaient pour le moment assez proches les uns des autres.

Niylah vint poser précautionneusement et avec douceur un cathéter aux deux Griffin, comme l'avait dit la chirurgienne, puis elle s'approcha de la brune en sortant un autre pack de matériel.

— Je ne veux pas être anesthésiée, Niylah. Je l'ai déjà dit à Abby, déclara-t-elle rapidement en fronçant les sourcils, la voyant sortir le même matériel que pour Madi et Clarke.

— Je le sais bien, Lexa. Mais non allons tout de même t'en poser un, juste au cas où. Si nous avions par exemple besoin de te faire une transfusion d'urgence. Et en plus, ajouta-t-elle avec un sourire en coin, je ne tiens pas à avoir quelque chose avec la mort d'Heda. Même sans ça, je suis absolument certaine qu'Althéa me tuerait si je laissai quelque chose t'arriver ! Et je ne préfère même pas parler de Clarke…

La Commandante ne répondit pas, se contentant d'un sourire. Elle était heureuse que les choses avec son amie se soient résolues une bonne fois pour toutes, du moins l'espérait-elle vraiment.

Elle était heureuse également que l'ancienne journaliste ait trouvé quelqu'un à qui elle pouvait vraiment s'attacher, elle le méritait. Et Niylah était réellement une bonne personne, alors elle n'avait pas à s'en faire pour elle.

— Bien, déclara Abby en revenant vers elles. Clarke, Madi, vous êtes prêtes ? C'est le moment.

— Oui, Maman, acquiesça la blonde après un regard pour sa fille, tandis que sa compagne lui serra la main du lit adjacent. Tu peux y aller, Niylah.

Cette dernière fit doucement passer les différents fluides nécessaires à l'opération et à l'anesthésie, composés d'un somnifère et une dose de morphine, dans le sang de Clarke et Madi. Peu à peu, les deux Griffin finirent complètement par s'endormir et Niylah et Jackson les positionnèrent avec précaution sur le ventre.

Lexa ne lâcha pas des yeux sa compagne et Madi, tandis que la Trikru passa des compresses imbibées d'alcool pour nettoyer l'endroit où elles allaient être piquées. Jackson, quant à lui, était un peu plus loin s'occupant de sortir des aiguilles et ce qui serait, semble-t-il, nécessaire aux trois opérations.

Trop accaparée par sa surveillance sur les deux Griffin maintenant endormies, la brune ne se rendit pas compte qu'Abby était maintenant à ses côtés, un sourire au coin des lèvres et en train de préparer une seringue et des compresses.

— Je suis heureuse que tu tiennes autant à elles, déclara cette dernière. À toutes les deux.

— C'est normal, répondit la Commandante en se retournant pour la regarder faire. Clarke compte pour moi plus que quiconque n'a jamais compté dans ma vie. Dans mes deux vies. Alors Madi aussi.

La chirurgienne se contenta de sourire, tout en finissant ses préparations, jetant un œil à ses assistants pour voir où ils en étaient.

— Lexa, je vais encore une fois te passer les détails médicaux. Mais j'ai un peu réfléchi à ce qui pourrait se passer après les premières injections, si tout fonctionne comme on l'a prévu.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda la brune avec un air suspicieux, fronçant les sourcils.

— Non, ne t'en fais pas, rien de grave. Mais à vrai dire, je ne sais pas vraiment comment les gênes vont fonctionner, mais comme je te l'ai dit, ça ne suffira pas à donner du sang d'ébène à la personne. À vrai dire, je ne sais même pas encore si les injections pourront bloquer la transformation lors d'une morsure, ou bien fonctionner comme un vaccin… Mais, il est possible que le gène devienne récessif et ne puisse apparaître sur un individu donné, après une ou plusieurs générations. Je ne sais pas si mes explications vont te paraître claires…

— Attends… Comme c'était le cas dans l'Ancien Monde ? demanda Lexa, semblant comprendre. Certains pourront naître avec ?

— C'est ça, oui. À ce que j'ai pu comprendre, il est possible que les premiers d'entre vous étant restés sur Terre aient eu une injection qui a rendu leur sang noir, mais que les gènes se soient perdus avec le temps et ressortis seulement chez quelques individus, dont toi et Madi. Je ne sais pas non plus si le gène du Nightblood peut se transmettre à la descendance.

— C'est une bonne question… Je ne sais pas. Aucun Commandant n'a eu de compagne ou de compagnon officiel, et la plupart ne vivaient jamais assez vieux pour qu'on leur connaisse une descendance. Et les autres Natblida mourraient lors du Conclave. Je pourrais le leur demander, poser la question à Bekka Pramheda, elle le saurait peut-être. Après tout, c'est elle qui a créé le sérum.

— Cela serait une bonne chose, oui, acquiesça Abby. Ça pourrait nous permettre d'en connaître plus. Mais dans tous les cas, ce ne sera pas vraiment la même chose ici, puisque je ne vais pas injecter de sérum à quiconque. Ce que je veux dire, c'est qu'il est possible que des enfants finissent par naître avec le sang noir, dans ce monde.

— Je… Je ne sais pas vraiment quoi faire de cette information, déclara Lexa après quelques instants. On verra plus tard ce que ça implique, le plus important pour le moment reste que l'on puisse potentiellement sauver ce qui reste de l'humanité.

— Bien. Mets-toi sur le ventre ou le côté, comme tu préfères. Je vais nettoyer l'endroit de ta hanche sur lequel je vais réaliser la ponction, puis t'anesthésier localement.

La brune se mit sur le côté, tandis qu'elle regarda avec curiosité comment la plus âgée des Griffin travailla, tandis qu'elle gardait toujours un œil sur sa blonde et la jeune fille, sur qui les ponctions avaient déjà débuté.

Après avoir nettoyé et anesthésié l'endroit comme elle l'avait dit, Abby récupéra une aiguille assez longue et particulière que Jackson avait déposée il y a quelques minutes. Une fois le long et étroit tube de métal introduit dans sa hanche avec un mouvement particulier de torsion, la chirurgienne y accrocha une seringue comme réceptacle.

Lorsque la seringue se remplit, Lexa ressentit une douleur accompagnée d'une pression, qui la fit faiblement grimacer.

— C'est pour ça qu'il aurait été préférable de t'anesthésier totalement, dit Abby en levant légèrement les yeux au ciel tout en continuant.

— J'ai vécu pire, ce n'est rien, vraiment.

La Griffin changea plusieurs fois la seringue, pratiquant plusieurs ponctions, avant de la retirer délicatement. Elle nettoya la plaie, avant de commencer à la bander proprement.

— Il faut que tu restes couchée au minimum vingt à trente minutes, Lexa. Et c'est un ordre.

Abby semblait implacable et ne pas rire, la brune savait que si elle s'était octroyé le droit de lui donner un ordre, c'est que c'était important. Alors elle hocha simplement la tête, en regardant vers Clarke et Madi tandis que la chirurgienne étiquetait les échantillons.

— C'est ce qu'on vécut les Skaikru lorsque les Maunons les ont prélevés ? demanda-t-elle, maintenant qu'elle avait vu que ce n'était pas si terrible.

— Non… répondit la mère de sa compagne avec un léger tremblement. Ils ont fait une boucherie… Si seulement ils avaient attendu et avaient pris la peine d'entrer en contact avec nous avant de faire ça et de tuer certains des enfants…

— Pour eux, ce n'était rien d'en tuer certains de cette manière pour survivre, c'est ce qui était fait avec nous depuis des décennies, dit Lexa en se rappelant que la chirurgienne avait fait partie des personnes prélevées.

— Je le sais bien… Mais je suis certaine que nous aurions pu trouver un terrain d'entente, certains auraient été prêts à faire un don. Ça aurait pris peut-être plus de temps, mais nous aurions pu tous les faire sortir de la montagne…

— Certains d'entre eux auraient pu survivre et sortir, oui. Mais d'autres seraient morts dans tous les cas. Peut-être une grande partie, même. J'aurais seulement aimé que ce ne soit pas à Clarke de mettre fin à leur vie, dévoila la Commandante en regardant la blonde.

Quelques instants se déroulèrent dans le silence, uniquement perturbés par des tintements de verre et de métal.

— Le passé est le passé, nous ne pouvons rien changer, affirma Abby. Je lui en ai voulu, je t'en ai voulu, mais maintenant j'ai compris. Et la seule chose que nous pouvons faire, c'est regarder vers le futur. Et de faire de notre mieux ici.