Bonjour

Pardon pour le jour de retard. Et bon muguet en retard aussi. Beaucoup de bonheur et de santé à vous tous.

Aujourd'hui un petit chapitre sur après midi comme les autres ou pas… Méthos se permet quelques remarques bien senties. Shion et Camus un câlin secret et Athéna et Noémie ont une idée pour la journée du lendemain.

Bonne lecture j'espère que vous aimerez toujours vous balader dans le sanctuaire et rencontrer tout le monde.

Biz à dans un mois Peace'.


Chapitre 54 : J+16 (2)

Le repas de midi avait été festif et tout le monde avait été reconnaissant envers les divers chevaliers de Glace pour avoir rafraîchi la salle à manger. À la fin du banquet, Athéna avait pris la parole pour faire une annonce :

- Mes chers chevaliers et amis, avec la chaleur qui nous accable en ce moment, il serait bien aimable à vous tous de prêter main forte aux ouvriers pour terminer les travaux de rénovation afin de ne pas être en retard sur les délais. Je pense que nous désirons tous retrouver rapidement l'eau et l'électricité de façon permanente dans le sanctuaire.

Un grand silence s'était fait dans la salle laissant planer le doute et la réflexion dans l'assistance, mais à quatorze heures, tous les chevaliers – hommes et femmes disponibles – arrivèrent pour aider aux travaux.

Méthos avait aussi été de la partie. En arrivant près d'un des nombreux chantiers, il s'était assis sur un muret en décrépitude sous un immense olivier car il ne pouvait pas nier que ce lundi après-midi, il faisait très chaud.

Alors, à l'ombre des branches bien feuillues, il observait le sanctuaire et ceux qui y vivaient. Cela faisait maintenant deux heures qu'il était là et il n'avait pas été déçu.

Il les avait regardé faire des équipes qui permutaient toutes les demi-heures afin de laisser les travailleurs se mettre à l'ombre et se rafraîchir. Des points d'eau avaient été aménagés sous les rares arbres peuplant le domaine. Dans l'immédiat, les travaux ne se tenaient pas encore sur les hauteurs les plus boisées du sanctuaire. Ni dans la forêt allant vers les villages alentour.

Par endroits, des tentes avaient été placées pour donner plus d'ombre. Quant aux chevaliers maîtrisant l'Eau et la Glace, ils avaient été réquisitionnés afin de s'occuper du stock de boissons et de les garder fraîches le plus longtemps possible.

Même Poséidon, Dieu des Mers et Océans avait été sollicité. Il n'avait pas forcément accepté de bonne grâce au début, estimant que son statut le protégeait de toute activité en contact avec les simples mortels. Toutefois, son hôte Julian avait su trouver les bons arguments pour le faire fléchir et raviser son point de vue sur la question.

Ce jeune humain a vraiment une sacrée influence sur son Dieu, pensa alors Méthos. Il faudra s'en souvenir si les choses devaient mal tourner.

On avait notamment demandé à ce dernier de garder un stock d'eau au frais, mais l'ennui le gagnant, il fit venir toutes les personnes mobilisées pour les travaux sous l'arbre où il s'était abrité, non sans avoir prié au préalable le jeune Kiki – élève du Bélier – d'aller chercher dans les cuisines de quoi se faire une collation.

- Il est seize heures, venez manger et boire. Un quart d'heure de pause ne gênera pas le bon déroulement des travaux.

Tous furent ravis de cette initiative et s'installèrent tranquillement en rond à même le sol. Chacun prit ses aises et se décontracta. Quelques minutes plus tard ils applaudirent le retour du jeune apprenti qui portait tout par psychokinésie. Les humains non-initiés furent surpris de voir tous ces plateaux remplis de bonnes choses voler autour du gamin. En voyant leurs visages surpris, nombre des habitués éclatèrent de rire.

Une fois la stupéfaction passée, les échanges reprirent normalement quand une question d'un homme de la ville attira l'attention de Méthos.

- Jeune fille, pardon de vous demander cela mais je suis curieux. Pourquoi devez-vous porter un masque sur le visage ? demanda l'un des employés à l'une des chevaliers.

- C'est très indiscret en effet. Si je vous réponds, je serai obligée de vous tuer après, rigola alors la jeune fille interrogée.

- Haha ! Elle rigole, rassura alors Méthos.

Tous les chevaliers soufflèrent de soulagement jusqu'à ce que le trentenaire rajoute :

- La vérité c'est qu'il y a très longtemps, la Déesse Athéna, maîtresse de ce sanctuaire, était très jalouse de la beauté de ses prêtresses. Alors désirant être la plus belle de toutes et la seule à être regardée par les hommes tellement elle était narcissique, elle força toutes les femmes de son domaine à se cacher le visage.

- MÉTHOS ! s'écria Camus. Tu fais chier parfois ! Le Verseau était décontenancé par l'attitude de son ami.

- Quoi !? On va leur effacer la mémoire de toute façon, donc ils peuvent connaître la vérité, non ? se moqua encore plus le chevalier d'Arès.

- ÇA SUFFIT ! siffla alors Rhadamanthe.

- Oh ! Tu as quelque chose à rajouter ? Vas-tu prendre la défense d'Athéna ? Ton Dieu te l'a peut-être ordonné ? Et en bon…

- FERME-LA ! claqua la voix d'Arès qui venait d'arriver. Tu t'excuses tout de suite !

Tous furent surpris. Que ce soit par l'ordre donné ou par le timbre de voix du jeune Dieu, mais surtout par l'aura menaçante qui tournoyait autour de lui. Toutefois, son subordonné ne se démonta pas pour autant et reprit naturellement :

- On ne sait pas pourquoi les femmes se cachent le visage, cela fait très longtemps et il n'y a pas d'écrit sur le sujet. Mais cela persiste depuis longtemps. C'est une tradition dont seule Athéna a le secret, expliqua alors Méthos avant de se lever.

Il rafraîchit les boissons au passage et repartit vers le treizième temple, mais en dépassant son seigneur il rajouta :

- Je rigolais ! Je ne vois pas pourquoi j'aurais à m'excuser, ce n'est pas de ma faute s'ils n'ont aucun humour...

- Méthos… commença le Dieu de la Guerre.

- Laisse-le partir, le coupa la Déesse de l'Amour.

Ceux qui avaient assisté à la scène se regardèrent en silence et n'osèrent rien rajouter. Ils avaient tous ressenti les tensions et les malaises.

Kanon, quant à lui, avait pu se rendre compte de l'inimitié entre Rhadamanthe et Méthos. Même si d'habitude, les deux hommes faisaient comme si tout allait bien, parfois ils montraient une certaine animosité l'un envers l'autre. Un jour ou l'autre, Rhad' devrait lui parler. Il ne lui laisserait pas le choix.

Camus, lui, avait pris le temps d'observer la scène. Au début, il s'était focalisé sur les propos déplaisants de Méthos envers Athéna qui l'avaient énervé, même si venant de lui il avait l'air de les comprendre pour il ne savait quelle raison.

C'est pour cela qu'en cet instant, il ne s'inquiétait pas de ça, du moins pas pour le moment.

Ce qui l'avait surtout surpris par la suite fut sa prise de bec avec Rhadamanthe ainsi que la façon dont Arès lui avait parlé.

Quand le Dieu était arrivé, Méthos en bon chevalier avait compris l'ordre, mais Rhad' et Hadès qui accompagnaient le jeune adolescent avaient baissé la tête. Comme s'ils étaient coupables d'une chose dont le Dieu de la Guerre ne voulait plus parler. Le regard de Méthos était alors passé de furieux à compatissant envers son Seigneur.

De plus, quand il partit, même la Déesse de l'Amour voulait que tout cela cesse. Puis celle-ci avait touché la main de son oncle – le Maître des Enfers – comme pour le rassurer sur le regard furieux que son chevalier lui avait lancé.

Il était certain d'une chose, il devrait en parler à Shion. Il doit vraiment y avoir eu un événement terrible entre le sanctuaire de Sparte et celui sous-terrain.


À dix-sept heures et quart, Camus sortit d'une douche glacée bien méritée.

Il était heureux de supporter si bien le froid, cela lui permettait de prendre autant de douches qu'il le désirait, surtout à présent que l'eau avait été rebranchée dans les temples. Du moins pour l'eau courante, pour l'eau chaude il faudrait attendre un peu, les chauffe-eaux n'arriveraient que dans quelques jours.

Perdu dans ses pensées, il s'arrêta net quand il vit son amant dans la chambre. Celui-ci l'attendait en regardant son tableau de recherches. Il ne put s'empêcher de le rejoindre et de le prendre dans ses bras. Tout en douceur, il enlaça sa taille et un sourire naquit sur ses lèvres. Shion était si fin qu'il resserra sa prise de ses deux bras musclés.

- Hey ! Tu essaies de m'étouffer ? s'exclama Shion en posant ses mains sur les bras de Camus qu'il caressa de ses pouces en un geste lent et tendre.

- Non ! fut la seule réponse du Verseau.

Avec délicatesse il retourna son amant afin qu'il lui fît face. Il le contempla quelques secondes avant d'enfouir son visage dans son cou. Il respira profondément la douce odeur de ses cheveux. Un parfum sucré d'abricot, il aimait cela.

- Tu sens bon. J'aime ton corps. Tu es si musclé et si fin en même temps. Shion tu es…

Camus ne put terminer sa phrase, car elle fut coupée par les lèvres de son compagnon. Quand le baiser prit fin, le chevalier enfouit à nouveau son visage dans le cou de son amant et l'embrassa.

Il lui chuchota des mots expliquant ses dernières trouvailles tout en lui rapportant l'incident qui avait eu lieu une heure auparavant avec Méthos.

Shion l'écouta sans prononcer un mot, appréciant la voix de son homme et se laissant bercer par ses caresses et ses lèvres se baladant sur sa peau. Il sentit la bouche de Camus s'arrêter à la base de son cou... un suçon, pensa-t-il.

- Tu me marques ? demanda-t-il amusé.

- Cela te gênerait ? répondit du tac au tac le chevalier du Verseau tout aussi amusé que Shion.

- Non au contraire.

- Voudrais-tu qu'on sache pour nous ? Comme pour Ikki et Aphrodite ? s'informa alors le onzième gardien.

Le corps de Shion se crispa un instant et il baissa la tête, ne sachant que répondre.

D'un côté il était pour, surtout que sa déesse avait montré une certaine joie quand elle avait su pour eux.

D'un autre côté, il lui était difficile de se montrer, cela voudrait dire que tout cela deviendrait réel et aux yeux de tous.

Mais avant de pouvoir répondre, il fut sorti de ses pensées par son amant qui le bloqua contre son torse et releva son visage afin de le regarder droit dans les yeux.

- Ne t'inquiète pas, je rigolais. Je ne désire pas non plus que tout le monde sache. J'en ai bien assez avec les deux Aphrodite, Méthos, Hadès et Athéna si j'ai bien compris. Il vit Shion acquiescer. Ne te méprends pas, ce n'est pas que je ne veuille pas que l'on sache pour nous. En fait, j'aime bien que cela soit notre secret. Et puis au moins je peux m'amuser avec toi sans que personne ne nous juge. Tu sais, je comprends que tu hésites, je ne t'en veux pas. Bien au contraire, profitons-en pour nouer une relation forte et durable avant de la révéler aux autres. De plus, pour moi aussi il est difficile de me dire que c'est réel.

- Camus… Je t'aime…

- Je sais tout ça, le rassura Camus. Je te l'ai dit, je sais, je te comprends et cela me va car moi aussi je t'aime.

Le regard des deux hommes s'accrocha quelques secondes, avant que leurs visages ne se rejoignent et que leurs lèvres ne se touchent. Un nouveau baiser naquit, un doux baiser plein de promesses pour l'avenir mais surtout pour l'heure à suivre.

Le maître des Glaces, au comble du bonheur, souleva son homme et le porta au lit, où il le déshabilla tout en douceur et avec tendresse.

- Et si on s'entraînait un peu avant de suivre les cours de Méthos, lui redemanda alors Camus tout en le cajolant.

Une fois de plus Shion resta sans réponse, se laissant plonger allègrement dans les havres du plaisir, gémissant le nom de Camus, encore et encore. Son corps s'arquant sous les attentions de son amant.

Ce dernier en était ravi, toutefois une chose le gênait aussi. Son amant le comblait de bonheur et il désirait en faire de même. Mais il n'avait pas l'impression d'être vraiment lui-même avec son compagnon.

Une idée lui traversa alors l'esprit. Il savait ce qui l'empêchait d'être parfaitement heureux.

- Shion… j'aimerais que tu m'appelles par mon prénom, lui demanda alors Camus.

- Camus…

- Non, le coupa-t-il, mon vrai prénom. Je veux que tu sois le seul à m'appeler ainsi quand on sera que nous deux. Je suis le chevalier Camus du Verseau mais l'homme qui t'aime est plus qu'un chevalier. Je suis…

- Gabriel, souffla Shion en coupant son amant.

Ledit Gabriel eut le cœur qui s'accéléra et happa les lèvres de son amoureux avec toute la fougue qu'il pouvait déployer. Haletants, les deux amants tentaient de reprendre un semblant de souffle puis, dans un regard entendu, ils se donnèrent l'un à l'autre sans retenue. S'offrant au plaisir de l'autre et se mettant à nu, corps et âmes. Un ballet de caresses, de baisers et de gémissements emplit le lit et la pièce.

Il ne leur aura pas fallu longtemps pour jouirent ensemble. Une fois fini, ils furent légèrement frustrés de devoir se séparer si vite, le chevalier du Verseau n'ayant qu'une heure de repos. Tous deux espéraient que les invités partiraient bientôt pour pouvoir passer plus de temps ensemble.

Alors ils s'habillèrent rapidement et repartirent chacun de leur côté. Mais juste avant de se séparer, Shion lâcha un dernier :

- Je t'aime… Gabriel.

- Je t'aime aussi Shion, confirma à son tour le Maître des Glaces.

Et après un dernier baiser, ils se séparèrent pour de bon.


Peu avant le dîner, Athéna déambulait dans les couloirs. Avec le temps, elle s'était aperçue que marcher l'aidait souvent à réfléchir et à trouver des solutions. Et en cet instant, elle était complétement perdue dans ses pensées quand elle percuta sans le vouloir la personne qui arrivait face à elle et qu'elle n'avait pas vue. Dans un grand fracas, une pile de dossiers que tenait ladite personne s'éparpilla sur le sol, sortant la Déesse de ses rêveries pour considérer ce qui se passait.

- Oh ! Pardon... je vais vous aider, s'excusa la déesse qui n'avait vraiment pas fait attention à son environnement.

- Pas besoin Demoiselle Saori, lui répondit la personne percutée.

- Noémie, pardon, je…

- Tout va bien ! Vous ne vous êtes pas fait mal ? s'informa l'assistante de Shion.

- Non et vous ? demanda à son tour la Divinité.

- Ça va merci, la rassura Noémie.

Tout en ramassant les papiers, les deux jeunes femmes échangèrent rapidement deux mots quand Noémie émit soudain une idée :

- Mademoiselle Saori, demain c'est férié. Aussi, les travaux seront arrêtés. Que pensez-vous de proposer à tout le monde une journée à la plage avec un pique-nique ? Je suis sûre que tous en seraient ravis, autant les chevaliers que les invités et ils pourront se reposer. De plus, rien de mieux qu'une journée de repos et d'amusement au bord de l'eau pour les remettre en forme.

- C'est une très bonne idée, confirma Athéna. Ce soir, je le leur annoncerai au repas.

- Bien, et moi j'irai tout organiser alors, sourit Noémie ravie que la Déesse ait approuvé son idée.

Puis les deux jeunes femmes partirent chacune de leur côté. Avant de se retrouver un peu plus tard pour le repas du soir.