Mot de l'auteur

/!\ Cette histoire est une réécriture en version boy x boy de "La quête des Livres-Monde" de Carina Rozenfeld, l'histoire et les personnages lui appartiennent ! Les livres peuvent être acheter sur amazon, fnac et en librairie ! (Environ 5 à 14 euros le livre et environ 30 euros l'intégrale) pour soutenir l'auteur et la financer dans ses projets ! /!\

PS : Les personnages autres que Nathan, Zayn, Lia et Aela ne m'appartiennent pas ! Ils sont de Carina Rozenfeld, une écrivaine très talentueuse que j'admire !


Comment décrire un monde qui se crée de toutes pièces, qui surgit du néant dans lequel il est resté plongé pendant des années ?

Il n'y avait pas de mots pour ça. Nathan, Zayn, Lia, Aela et Jérôme assistaient, émerveillés, au spectacle depuis le seuil du vortex qui les protégeait du gouffre de la création.

D'abord, un éclat les aveugla pendant plusieurs secondes. Tout fut blanc, d'un blanc parfait, une lumière virginale qui mangea la nuit et le vide. De cet écrin éthéré, des détails commencèrent à apparaître. De flous, au départ, ils s'affinèrent au fur et à mesure, comme une image pixellisée en train de se perfectionner à mesure que son téléchargement se complète.

Car c'était exactement ce qui se passait. Depuis les puces emmagasinées dans les trois Livres-Monde, des milliards de données se déversaient, se combinaient, s'assemblaient pour reconstruire Chébérith à un rythme effréné.

Le premier changement notable fut celui qui toucha la parcelle de terre grise et inerte qui supportait l'arche. Elle s'allongea de tous les côtés, loin, loin, à tel point que l'horizon se fondit dans la distance. La texture du sol changea, des couleurs se posèrent par touches éparses comme sur la toile d'un peintre qui hésiterait encore à donner forme à son idée. Puis un bouquet de nuances pâles finit par s'affirmer.

La nuit éternelle qui les entourait se teinta de mauve. Un lilas transparent pour commencer, qui vira au violacé à mesure qu'un soleil éclatant, vibrant de lumière et de chaleur, montait dans le ciel afin d'éclairer ce jour nouveau, un jour qui avait attendu plusieurs décennies pour chasser les ténèbres installées ici, ténèbres que l'Avaleur de Mondes avait prévues éternelles.

Le tableau se compléta ainsi, pendant une durée que personne ne fut capable de quantifier. Tous les cinq demeurèrent muets, immobiles, ne ressentant plus ni douleur ni fatigue, sous l'effet de la violence inouïe des sentiments qu'ils ressentaient, à l'unisson de l'intensité du miracle qui se jouait sous leurs yeux.

C'était comme être au début de tout, à l'origine du monde. C'était comme assister à la naissance la plus extraordinaire, à l'accouchement le plus étourdissant, le plus fascinant.

Le vortex les protégeait des secousses, des remous qui accompagnaient cette genèse palpitante, impétueuse, et pourtant la tiédeur des rayons du soleil chassa le froid qui les avait saisis un peu plus tôt. La myriade de couleurs qui explosait leur fit oublier le noir et le néant de l'Avaleur de Mondes. Les parfums suaves qui leur parvenaient leur firent oublier l'odeur du sang et de la peur.

Chébérith était en train d'éclore telle une fleur géante, magnifique, merveilleuse.

Nathan savait que les émotions qui l'étreignaient seraient gravées en lui à jamais, d'autant qu'il n'y avait aucune chance qu'il revive un moment semblable un jour. Il savait également que jamais il ne revivrait un événement comme celui-là. Alors, le cœur battant, il se gorgeait de la vue de ce monde en plein soubresauts de création, des contractions phénoménales, des spasmes gigantesques et violents mais sublimes. Aussi, il devinait qu'il n'aurait jamais les mots pour décrire ce spectacle et que, en dehors des amis qui l'entouraient à cet instant précis, personne ne pourrait jamais appréhender ni comprendre ce qui se déroulait là. Ils seraient à tout jamais liés, non seulement par l'aventure extraordinaire qui les avait unis, mais également par ce spectacle . Plus tard, un regard échangé entre eux serait suffisant pour qu'ils sachent, qu'ils comprennent.

Le temps était annulé. C'était comme s'ils étaient hors de l'univers, de la spirale de la vie elle-même. Est-ce que cela dura quelques minutes ? des heures ou même des mois entiers ? Ils auraient été incapables de le dire. Ils restèrent là, debout, serrés les uns contre les autres, cherchant le contact physique, le frôlement d'une épaule ou d'une main afin de se rassurer, de se s'assurer qu'ils n'étaient pas seuls dans l'univers. Incapables de bouger ni de détourner leur regard, le souffle suspendu, leurs joues inondées de larmes, ils assistaient au retour de Chébérith, au rythme des battements de leur cœur.

Ils étaient au centre de tout, au cœur du commencement et de la fin.

Lorsque le vortex lui-même se mit à trembler autour d'eux, à se contracter, ils s'arrachèrent à leur contemplation hypnotique.

- Je n'aime pas ça, murmura Jérôme. Je crois qu'il va falloir rentrer, et vite. Je ne sais pas si le vortex va tenir.

- Quoi ? On ne va pas partir maintenant que Chébérith est là, à nos pieds ! s'indigna Lia.

- Je comprends que ce soit décevant, mais c'est plus prudent. On ne peut pas rester coincés ici, pas dans cette marmite bouillonnante. C'est trop dangereux. Et puis on pourra toujours revenir, enfin, je pense. Dépêchons-nous.

En se faisant un peu bousculer par le majordome, qui les pressa parce qu'ils avaient du mal à tourner le dos au spectacle magique qui les avait envoûtés, ils finirent par faire demi-tour malgré la frustration et reprirent le chemin vers la Terre le plus rapidement possible. Jérôme avait raison. C'était comme si le passage entre les deux mondes toussait. Il se mettait à tanguer, semblant se rétrécir pour finalement retrouver sa taille une fois les trépidations passées, puis, au bout d'un instant, cela reprenait, plus fort.

Ils se mirent à courir. C'était difficile puisque tout autour d'eux se déformait, ondulait... Leurs jambes devenaient très courtes, avant de s'allonger d'un coup. Le sol se déroba sous leurs pieds et cela leur fit perdre l'équilibre, au point qu'ils trébuchèrent à plusieurs reprises avant de déboucher dans l'usine désaffectée. Là, ils tombèrent au sol, à l'instant même où, dans un dernier soubresaut, le plus violent de tous, le vortex se contractait complètement. S'ils s'étaient trouvés dedans à ce moment-là, ils auraient certainement été broyés. Puis, dans un souffle énorme de bête sauvage blessée, il se referma soudainement. Le silence tomba dans l'immense espace, et le contraste avec ce qu'ils avaient vécu fut si grand qu'ils restèrent un moment hébétés, pris à la gorge par une intolérable nostalgie.

Ici, tout était gris et sale, poussiéreux, abandonné. Le fauteuil d'Eyver était toujours renversé sur le côté, vide pour toujours. Chébérith achevait sa renaissance dans un coin lointain de la Galaxie, ou peut-être même encore plus loin d'eux, à l'autre bout de l'univers. Des couleurs, des parfums, des formes à peine esquissées restaient à venir, des paysages extraordinaires continuaient à se modeler, mais sans eux. Après tous les efforts qu'ils avaient faits, tous les sacrifices...

- Je veux retourner là-bas.

La voix d'Aela troubla le silence du moment. Elle était chargée de regrets et de sanglots.

- Moi aussi, murmura Zayn avec les larmes aux yeux.

Nathan ressentait exactement la même frustration, la même sensation de perte immense. Mais il ne pouvait détourner les yeux du fauteuil d'Eyver. Sa disparition lui apparaissait bien plus réelle ici. Là-bas, dans le corps malmené, ne se trouvait pas vraiment le vieux Chébérien qu'il aimait. C'était l'Avaleur de Mondes, l'ennemi, et sa disparition définitive était un soulagement, une victoire, après tout ce qu'il leur avait fait subir. À présent, de retour sur Terre, son effacement devenait concret. Il n'était pas là pour les accueillir, les presser de questions. Ils ne pouvaient pas lui raconter le miracle auquel ils venaient d'assister, leur émerveillement, les émotions qui les avaient littéralement écrasés. Il ne savait pas que son monde était en train de renaître, que sa famille allait revenir, ses amis, ses enfants, et même lui, plus jeune, en parfaite santé...

Tout ce pour quoi il avait lutté avec tant d'acharnement d'abnégation, il ne le verrait jamais.

Sans chercher à les retenir cette fois, Nathan sentit les larmes couler, brûlantes, sur ses joues. Il n'était plus qu'une boule de nerfs, un trop-plein d'émotions qui débordaient. L'excitation qui les avait animés en entrant dans le vortex, la peur et la douleur vécues là-bas, l'émerveillement de la régénération de Chébérith, l'absence d'Eyver. C'était trop, beaucoup trop.

Pour finir, ils restèrent longtemps assis sur le sol crasseux de l'usine, incapables de bouger ni même de prononcer une parole de plus. Saisis par ce qu'ils venaient de vivre, par la succession de bouleversements qu'ils avaient traversés, ils laissèrent les minutes s'écouler, sombres, mêlées de tristesse, de joie, de regrets, d'émerveillement.

Au bout d'un temps très long, le téléphone de Nathan sonna, les faisant tous sursauter, ce qui les tira de la transe où ils étaient plongés.

Avec des gestes engourdis, il fouilla dans sa poche et en retira l'appareil en tremblant.

- Allô ?

Sa voix était éraillée, changée, à l'image de son âme pour toujours par les événements qu'il venait de vivre.

- Nathan, tout va bien ?

- Maman ?

Entendre sa mère, c'était comme se réveiller d'un très long rêve, revenir d'un coup à la réalité, quitter les limbes d'un autre monde à mi-chemin entre la Terre et Chébérith.

- J'étais tellement inquiète ! Ça fait plus de dix heures que vous êtes partis. Est-ce que tout va bien ? Vous allez bien ?

- Je... Ça va, maman. Ça va aller... On a réussi, tu sais ? On l'a fait. On a recréé une planète...


La sonnerie avait à peine retenti que les élèves étaient debout, bousculant les chaises, se dépêchant de jeter leurs affaires dans leurs sacs, entourés d'un brouhaha de conversations.

Une fois hors du lycée, Nathan se rua sur son téléphone pour découvrir le message qu'il espérait tant. Il venait de Zayn, qui lui disait combien il lui manquait.

Il sourit béatement en le lisant et répondit aussitôt.

- Pas de nouvelles de Jérôme ? demanda Lia, qui savait pertinemment, à la tête de son ami, que le mail ne venait pas de l'homme taciturne.

- Non. Toujours rien.

Ils soupirèrent en chœur, et le sourire sur le visage de Nathan s'effaça.

- Il n'y arrivera jamais. On va rester coincés ici pour toujours, se lamenta Lia en faisant la grimace. Dire que j'étais supposée devenir une héroïne à qui on érige une statue, dont on raconte les exploits en chanson... Tous mes rêves réduits à néant.

- Pas que les tiens, répliqua Nathan. Pense à nous qui espérions découvrir notre monde d'origine, pense à Aela qui espérait retrouver son père. Pense à Lodan et à tous les villageois, au Pérou, qui étaient persuadés de rentrer chez eux.

- Je sais, je sais... Je tentais juste de minimiser le drame.

Les deux amis restèrent silencieux sur le chemin du retour. Autour d'eux, la foule de lycéens s'égaillait bruyamment dans les rues du quartier. Quittant son groupe de copines, Aela les rejoignit. Elle n'était pas dans leur classe puisqu'elle avait choisi une section littéraire, mais elle finissait à la même heure que ses amis.

L'automne était froid cette année, peut-être pour compenser l'été brûlant qu'ils avaient vécu, le ciel était gris et bas. Une buée tourbillonnante enveloppait les visages à chaque respiration, une brume s'accrochait à la cime des arbres rougeoyants, auréolait de vapeur les lampadaires, qui ne distillaient plus que des halos de lumière brouillée pour compenser la tristesse de cette fin de journée. Sous leurs pieds, les feuilles mortes craquaient sinistrement.

Aucun d'eux trois n'avait besoin de parler. Ils étaient liés par une aventure, des souvenirs qui allaient au-delà des mots. Chaque jour, ils espéraient que Jérôme les appellerait pour leur annoncer la bonne nouvelle : qu'il avait réussi à réparer le vortex et qu'ils pouvaient enfin se rendre sur Chébérith.

Leurs tentatives pour le réactiver, impatients qu'ils étaient de découvrir la planète achevée, entièrement téléchargée à partir des puces des trois Livres-Monde, vibrante de vie, scintillante sous son soleil le jour et à la lumière de ses deux lunes la nuit, avaient échoué. Tout avait grillé. Les circuits du panneau de contrôle étaient inutilisables. La surtension provoquée par la renaissance de la planète, à l'autre bout du passage, avait détérioré la machine et ils étaient coincés sur Terre. Le retour à la vie quotidienne avait été d'autant plus difficile qu'ils portaient en eux la frustration de ne pas pouvoir découvrir ce monde pour lequel ils s'étaient battus avec tant d'acharnement. Au village chébérien du Pérou, la joie de savoir leur planète recréée était mêlée de consternation. Mais eux aussi gardaient espoir. Il leur paraissait inconcevable que Chébérith existe sans eux. Leur certitude d'y aller un jour aidait les quatre adolescents à tenir bon, eux aussi, à reprendre le fil de leur vie si fade après l'été incroyable qu'ils avaient traversé.

Ce qui les soutenait également, c'était le fait que Jérôme n'avait pas baissé les bras. Il avait réintégré l'appartement qu'il occupait avec Eyver et, maintenant qu'il n'avait plus à s'occuper du vieil homme, il passait tout son temps dans le laboratoire, à lire, décrypter et assimiler les notes laissées par Larchael, qu'Aela lui avait données. Tout était expliqué là : comment le vortex fonctionnait, quels composants le constituaient. Sa nouvelle mission, celle qui l'animait jour et nuit, lui évitait de trop penser à la perte qu'il avait subie, au silence qui régnait chez lui, c'était de comprendre tout cela et de réparer l'arche.

Plusieurs fois par semaine, il se rendait dans l'usine désaffectée et travaillait là, penché sur les circuits, les photocopies du journal du Chébérien qui avait conçu la machine accrochées au mur au-dessus des panneaux de contrôle.

Les quatre adolescents avaient repris le chemin du lycée avec une forme de détachement étrange.

Zayn était rentré chez lui à New York, jurant à ses amis qu'il reviendrait dès que possible. Leur séparation avait été vécue comme un véritable déchirement et les larmes avaient coulé, abondantes, le jour où il avait dû monter dans l'avion qui le ramenait dans la Big Apple. Lui qui s'était toujours senti solitaire se retrouvait encore plus isolé, loin de ses camarades d'aventures. Et loin de Nathan, son âme sœur. Il ne traversait ses journées qu'en comptant le nombre d'heures qui le séparaient du moment où il pourrait se connecter pour lui parler sur Messenger, voir son visage, demander des nouvelles de tout le monde, et les semaines qui lui restaient à supporter avant de retourner à Paris.

Les résultats de Nathan n'avaient jamais été aussi brillants. Se pencher sur ses devoirs, les révisions, la préparation du bac de français, tout ça lui apparaissait comme une tâche d'une facilité déconcertante après les épreuves qu'il avait traversées. En quelques semaines, l'adolescent un peu immature se raccrochant autant que possible au monde de l'enfance s'était mué en un jeune homme posé, calme, capable de prendre un recul énorme par rapport aux événements du quotidien. Il s'était recentré. Maintenant, il savait exactement qui il était, de quoi il était capable. La vie lui avait donné sa plus grande et plus belle leçon, ce qui l'avait rendu plus fort.

Il en était de même pour Lia, même si elle ne s'était pas débarrassée de son humour et de son sens de la répartie. Aela, quant à elle, s'était complètement investie dans le domaine de l'art et mettait son expérience nouvelle au service de ses créations artistiques, qui devenaient plus novatrices, plus intéressantes que jamais, et qui révélaient sa sensibilité et sa profondeur. Elle attendait son père, il était là, de l'autre côté des étoiles, et il reviendrait pour elle. Cette certitude la soutenait, lui donnait une assurance qu'elle n'avait jamais eue, même quand elle se cachait sous une fausse apparence d'aisance un peu provocatrice.

Nathan s'enferma dans sa chambre pour attaquer directement ses devoirs. Il préférait les terminer tôt. Ainsi, il pourrait passer le reste de la soirée en ligne avec Zayn, une fois sa journée de cours à lui terminé. Le décalage horaire entre Paris et New York ne simplifiait pas la communication entre les amoureux, mais pour rien au monde ils n'auraient manqué leur conversation journalière.

Il soupira en se plongeant dans ses exercices, tentant de chasser les pensées qui le faisaient invariablement voyager à travers les étoiles, loin, très loin de la Terre, vers un monde qu'il n'avait fait qu'entrevoir, un soleil chaud, un ciel mauve, un parfum délicieux... Ces quelques bribes d'ailleurs étaient tatouées en lui de façon indélébile.

Un bip lancinant le tira de sa concentration. Il venait de son portable. Un appel par Messenger. Le garçon s'étira en souriant. Le temps avait filé et il était déjà l'heure de son rendez-vous avec Zayn.

Quand il décrocha, le visage du jeune homme s'afficha aussitôt à l'écran. Ses yeux de miel, ses cheveux épais, son visage couleur pain d'épice.

- Coucou, toi, souffla-t-il, toujours aussi ému de le découvrir.

- Hello...

- Tu vas bien ?

Il haussa les épaules.

- Comme d'habitude. Je m'ennuie.

Nathan eut un rire désabusé. Ils étaient tous dans le même état depuis cet été : le feu de l'action et l'adrénaline leur manquaient. Plus rien n'avait de saveur quand on avait goûté à la véritable aventure.

- Tu reviens bientôt, ça devrait aller mieux.

Le regard de Zayn s'illumina.

- Si tu savais comme j'ai hâte. Tu me manques tellement. Même Lia et ses bêtises me manquent.

- Courage. La semaine prochaine, tu es là. Je vais te serrer dans mes bras jusqu'à t'étouffer.

- J'espère bien ! Ça fait longtemps que personne ne m'a pas étouffé. Et j'ai envie de voler. À New York, c'est impossible : les buildings sont tellement hauts que, le temps d'arriver au-dessus de la skyline, cinquante personnes risquent de me voir simplement en regardant par leurs fenêtres, et puis le ciel est envahi d'hélicoptères. Le Pérou me manque aussi, dans ces moments-là.

- Je te comprends. Même si je peux m'échapper certaines nuit, ce n'est pas pareil. Si seulement...

Il s'interrompit. Ce n'était pas la peine de rappeler qu'ils avaient touché du doigt un monde où ils avaient la liberté de déployer leurs ailes. Ils ne le savaient que trop l'un et l'autre.

- Ça va aller, conclut-il, comme si ces simples mots portaient en eux le pouvoir magique de tout régler, ça va aller.