Bonjour à tous !

Je poste un peu tard aujourd'hui j'en suis désolée, je me réveillée un peu tard.

Le chapitre que je partage avec vous en ce vendredi et un peu un "test" pour moi d'une certaine manière. Un genre d'ovni au milieu de l'histoire. J'en suis plutôt contente, il change un peu la dynamique des personnages. Disons qu'on expérimente de nouvelles choses dans tous les sens du terme. Il ne fait pas avancer l'histoire plus que ça, mais a seulement une réelle portée psychologique sur les personnages. Je ne vous en dis pas plus et vous conseille par contre de le lire en solitaire. Vous m'en direz des nouvelles ;)

En dehors de ça, j'espère que vous allez bien et que tout se passe bien pour vous au niveau des cours, du travail, etc...

Je vous remercie d'être fidèle au poste chaque vendredi. Je vous embrasse très fort. Prenez soin de vous.

Lou De Peyrac.

Chapitre 55 :

Mak serrait les poings. Mérida parlait et parlait encore, Elsa riait. Et Mak n'avait en aucun cas envie de savoir ni de quoi Mérida parlait, ni pourquoi Elsa riait. Mak voulait seulement que Mérida la ferme et qu'Elsa arrête de rire.

- Ça va, je ne vous dérange pas trop ? Demanda la jeune fille, déjà venimeuse, en arrivant à leur hauteur en affichant un sourire crispé.

- Non, on parlait un peu, répondit l'enseignante avec légèreté, loin de se douter de tout ce qui se passait dans la tête de son ancien élève depuis qu'elle avait passé les portes du Storybrook.

- Tu savais qu'elle avait passé un an à Bali ? Demanda Mérida, très enthousiaste, trop enthousiaste.

- Oui je savais, répondit rapidement Mak en balayant le sujet d'un revers de la main, notant que Mérida savait quelque chose sur Elsa qu'elle-même savait depuis quelques jours seulement. T'as pas des trucs à faire, toi ? Tu crois que les clients vont passer le comptoir pour se servir tous seuls ? Demanda-t-elle en lui jetant un regard lourd de sens.

- Oh, désolée, je croyais que tu t'en occupais.

- C'est exactement ça le problème Mérida, depuis que tu es là, je continue à m'occuper de tout, soupira Mak en essuyant quelques verres comme pour appuyer ses dires.

- Ah euh... Je vais y retourner alors...décida la rouquine sans oublier bien sûr d'accorder un sourire à Elsa.

Je vais la tuer… pensa Mak en perdant réellement patience, reconsidérant sérieusement la proposition d'Emma.

- Oui voilà fais donc ça, approuva-t-elle en le regardant partir, ses yeux se confondant avec deux revolvers.

- Tu n'es vraiment pas sympa avec elle...fit remarquer Elsa en se disant qu'elle ne pourrait jamais, ô grand jamais, travailler avec Mak.

- Oh ne t'inquiète pas, je crois que tu t'es montrée largement assez "sympa" pour nous deux, chantonna Mak, piquante, en mimant des guillemets avec ses doigts après que son regard meurtrier ait glissé sur la blonde qu'elle rêvait d'étrangler dans l'instant.

Elsa fronça les sourcils sans comprendre. Tiens, Mak était jalouse ? C'était nouveau et tout à fait surprenant.

- Attends, je rêve ou tu es jalouse ? Demanda Elsa en essayant vaguement de comprendre la colère évidente de la jeune fille.

- Oh ça va, ne me dis pas que tu n'as pas vu comment elle te regarde, grogna Mak en posant deux mains à plats sur le comptoir dans une position que l'enseignante connaissait bien puisque c'était celle qu'elle prenait lorsqu'elle réclamait le silence en classe.

Ah, oui définitivement jalouse… pensa Elsa avec un brin de fierté au fond du cœur.

Mais Mak se méprenait sur un point cependant. L'enseignante n'avait remarqué l'intérêt que Mérida lui portait à aucun moment. Dans le cas contraire, elle aurait sûrement freiné les ardeurs de la jeune serveuse d'ailleurs, son but n'ayant jamais été que Mak sente leur relation menacée par quoi que ce soit. Chose qu'elle ne voulait plus voir arriver.

- Mak...C'est une gamine ! S'exclama l'enseignante comme si elle ignorait que l'esprit combatif de Mak n'allait pas se contenter de cette réponse.

- Et alors ? Ça ne t'arrête pas d'habitude, répondit immédiatement la jeune fille en faisant claquer un verre sur le comptoir.

Elsa grimaça face à cette réplique, grimace que Mak partagea avec elle en réalisant ce qu'elle venait de dire.

- Vraiment ? Soupira Elsa, blessée et excédée.

Mak garda le silence, l'idée de s'excuser lui effleura l'esprit mais elle n'en trouva pas la force. Elle savait que ces mots avaient été douloureux à entendre et ils avaient été tout aussi douloureux à dire. Et surtout, elle était consciente qu'aucune parole de plus ne suffirait à les effacer.

Elsa resta muette une seconde, puis prit le temps d'inspirer profondément. Elle expira ensuite et vida son verre d'une traite. L'alcool lui piqua la gorge mais ça l'aida à avaler ce que la petite bleue venait de lui dire.

- Tu ne me fais pas du tout confiance ? Demanda-t-elle enfin, une certaine amertume dans le fond de la gorge.

- Pas évident quand je te vois flirter avec une nana que je déteste devant moi, répondit Mak de manière quelque peu plus calme bien qu'encore très acide.

- Je ne flirtais pas !

Mak haussa un sourcil, signe silencieux qu'elle ne la croyait pas. Et quand bien même elle l'aurait cru, elle aurait probablement continué à faire la gueule. Elle était beaucoup trop énervée, beaucoup trop rancunière, elle l'avouait, beaucoup trop jalouse dans l'instant.

- Tu as fini ton service ? Finit par demander l'enseignante.

- Oui pourquoi ?

- Tu comptes me faire la gueule jusqu'à demain ou tu rentres avec moi ?

Mak fut surprise par la question. Elle aurait davantage pensé qu'Elsa prendrait son sac et s'en irait sans se retourner. Cette demande la décontenança, l'agaça aussi, parce que c'était quelque chose qu'elle n'avait pas prévu, une hypothèse qu'elle n'avait même paenvisagéegé.

- Tu ne veux pas rentrer avec Mérida plutôt ? T'es sûre ? Demanda-t-elle en contournant le comptoir, les bras croisés sur la poitrine, s'appuyant contre le bar, non loin de là où Elsa était assise.

Caractère de merde… pensa l'enseignante.

Elsa roula des yeux avant de tourner la tête vers elle. Elle plissa les yeux en se confrontant à une colère palpable. C'était étrange soudainement de se confronter à une jalousie évidente qu'elle ne lui connaissait pas. Elles n'en avaient jamais parlé. Elles n'en avaient jamais eu besoin. De quoi avait-elle peur au juste ? Pourquoi se montrait-elle à présent si méfiante ? Quel était le fond du problème ?

Mak était pour une fois à sa taille, c'était amusant, mais bien vite, elle se leva et leur différence de taille habituelle reprit alors le dessus.

Elsa la regardait de haut, elle le voyait bien. Elsa n'était pas contente et elle pouvait la comprendre. Pourtant, autre chose qu'elle n'avait pas prévu... Elsa jeta un œil à Mérida qui les observait en nettoyant quelques tables, puis attrapa le menton de Mak entre deux doigts dépourvue de douceur. La jeune fille, surprise, ouvrit la bouche pour répliquer, mais les lèvres d'Elsa posées sur les siennes l'en empêchèrent. Et Mak, même si elle avait fermé les yeux, pouvait deviner que la mâchoire de sa serveuse n'était pas loin de se décrocher.

Mak sentit ses jambes devenir flageolantes alors qu'un bras d'Elsa s'enroulait autour de sa taille sûrement pour l'empêcher de tomber. Son cœur, encore une fois, se rythma sur celui de l'enseignante.

Et la jeune fille qui avait bien failli oublier sa jalousie n'eut même pas le temps de poser une main sur la blonde que déjà, son professeur s'éloignait.

- Offre à prendre ou à laisser Lichtenstenner, murmura Elsa tout près de son oreille avant de se retourner et de faire quelques pas vers la sortie.

Mak hésita quelques secondes, puis finit par grogner et pressa le pas pour la suivre après avoir jeté son tablier sur le comptoir.

Dehors, Elsa marchait d'un pas décidé. D'un pas qui n'appelait pas à la négociation. L'enseignante trouva rapidement la R5 et s'adossa à la portière conducteur.

- Tu me laisses conduire ? Demanda-t-elle.

Mak hésita. Et pourtant elle savait quelque part qu'elle n'avait pas le choix. Alors elle soupira et fourra ses clés de voiture dans la main d'Elsa avant de contourner le véhicule et de prendre place côté passager.

La jeune fille allumait déjà une cigarette quand elle démarra. Un silence passa dans la voiture. Mak regardait par sa fenêtre, visiblement tendue. Elsa lui jetait quelques regards par moment en essayant de comprendre pourquoi sa petite bleue s'était soudainement sentie menacée par Mérida, tentant par la même occasion de calmer sa colère.

Au bout de quelques minutes, Elsa soupira et posa une main sur la cuisse de la plus jeune. Mak sursauta mais vint poser une main sur celle de l'enseignante. Elsa pouvait voir une certaine culpabilité dans ses yeux, quelque chose qui diluait les reproches sans pour autant y mettre un terme.

- Il faut absolument que tu saches que le fait que tu m'ais plu n'a strictement rien à voir avec ton âge, se sentit obligée de préciser Elsa.

- Je sais… soupira Mak. C'était bête et méchant de ma part. J'ai dit ça pour te faire de la peine, je n'aurai pas dû, expliqua-t-elle bien plus calmement sans pourtant lui accorder un regard.

Elsa hocha la tête, heureuse d'avoir éclairci ce point, c'était un début.

- Toujours jalouse ? Tenta de sourire l'enseignante.

Mak haussa les épaules pour toute réponse. Oui elle était toujours jalouse ! Evidemment qu'elle l'était. Et elle savait que sa colère n'était pas directement dirigée contre Elsa, mais surtout contre Mérida et son petit sourire. Et contre elle-même aussi, surtout contre elle-même, d'avoir osé dire une horreur pareille. Elle n'avait jamais vu Elsa comme une perverse avec un sérieux penchant pour les jeunes filles, elle savait qu'elle avait été une exclusivité pour la blonde et pire encore, elle savait qu'Elsa s'en voulait suffisamment comme ça. Cette culpabilité les avait empêché d'être ensemble assez longtemps comme ça… Et elle pensa à tout ça durant de longues secondes, retournant encore le problème dans sa tête. Pourquoi avait-elle dit une saloperie pareille… ?

- Je ne t'ai jamais vu comme une perverse ou que sais-je… parvint-elle enfin à souffler faiblement.

- Et moi je ne t'ai jamais vu comme une énième conquête, sourit Elsa en pressant doucement la cuisse de la jeune fille, sincère soulagée de voir qu'elle comprenait la peine qu'elle lui avait causé par ses mots.

Mak hocha la tête tout en gardant son regard fixé à l'extérieur. Il était tellement plus facile de lui parler quand elle ne la regardait pas.

- Alors Mérida ne t'intéresse pas ?

- Bien sûr que non, chérie, assura Elsa. Tout serait tellement plus simple si tu me faisais confiance… soupira-t-elle.

- Je n'y arrive pas, je te l'ai déjà dit, rappela Mak, sans reproche, exposant seulement les choses comme elles étaient.

Elsa soupira intérieurement en s'arrêtant à un feu rouge. Elle arrivait à faire quelques pas vers la jeune fille mais elle avouait que, dans le fond, la situation restait bloquée. Elle n'était pas stupide, et même si Mak avait tenté de rester discrète, l'enseignante voyait bien qu'elle refusait de s'endormir près d'elle, que son corps lui interdisait de s'abandonner à elle, que quelque chose semblait brisé. Et ce quelque chose n'allait pas pouvoir rester brisé indéfiniment. Il allait falloir qu'elles en parlent, qu'elles trouvent une solution pour régler définitivement ce problème de confiance qui les bloquait sur tous les plans…

- J'ai envie d'essayer quelque chose avec toi, affirma soudainement l'enseignante en plissant les yeux et Mak la sentait réfléchir de là où elle était.

Si fort qu'elle tourna la tête.

- Essayer quoi ?

- Quelque chose qui, j'en suis convaincue, te plaira, sourit Elsa d'une manière quelque peu mystérieuse que Mak ne lui connaissait pas.

Et comme pour accompagner ses dires, la main qu'Elsa avait posée sur sa cuisse remonta de quelques centimètres vers son entre-jambe. Mak frissonna. Elsa sourit. La jeune fille ne savait pas vraiment où son ancien professeur voulait en venir, mais il lui semblait en avoir une petite idée.

Alors elle ne dit rien de plus et fit taire son impatience d'arriver à l'hôtel.

- Je ne sais pas comment tu fais pour conduire un engin pareil, grogna Elsa en claquant la portière de la R5.

- Facile, moi je ne suis pas assez blindée pour m'offrir un joli 4x4, rétorqua Mak en récupérant ses clés.

L'enseignante leva les yeux au ciel avant de passer un bras autour de la taille de son ancienne élève en l'incitant à la suivre. Ce qu'elle pouvait l'agacer lorsqu'elle se montrait si piquante… Mak se laissa guider à travers le parking de l'hôtel et fut surprise de sentir la main d'Elsa se glisser dans la poche arrière de son jeans. Elsa n'avait jamais fait ça. Pourquoi en ressentait-elle le besoin aujourd'hui ? Mak n'en savait rien mais cette main et la place qu'elle s'était offert sur ses fesses lui plaisait.

Elles entrèrent et Elsa fit signe au standardiste avant qu'elles n'entrent dans l'ascenseur.

Ce même ascenseur dans lequel elles se toisaient du regard en cherchant pourtant parfois à éviter une confrontation qui, elles le savaient, viendrait plus tard. Seulement une fois qu'elles auraient passé la porte de la chambre 206. Seuls leurs doigts s'entremêlaient par moment, distraitement, comme si les corps ne désiraient que se retrouver sans que leurs propriétaires ne l'aient encore décidé. Elsa plissa légèrement les yeux. Dans le regard de Mak, elle voyait qu'un peu de colère persistait. Un brin d'insolence diluée par un désir qui assombrissait sa pupille. Le désir à l'état brut, elle savait le reconnaître.

Le tintement de l'ascenseur leur indiqua qu'elles étaient arrivées à destination et la cabine s'arrêta alors que leurs estomacs s'envolaient encore un peu plus. Sans réfléchir davantage, Elsa attrapa la main de son ancien élève et la tira dans le couloir si vite que Mak peinait presque à la suivre avec ses petites jambes. La jeune fille jeta un œil curieux au visage de la blonde alors qu'elle poursuivait sa marche par de grandes enjambées. Elle lui devina un regard déterminé et quelque part, elle se doutait de ce qui l'attendait. Elle connaissait ce masque qu'Elsa Lange se plaisait parfois à endosser.

Une mâchoire serrée, un corps tendu, une allure fière, une démarche déterminée. Mak comprit. Elsa envisageait de la dévorer toute crue. Alors elle roula des yeux en silence, presque agacée de la voir si sûre d'elle. Elsa et son égo étaient de retour…

Presque trop vite, elles arrivèrent devant la porte de la chambre 206 alors qu'Elsa avait déjà la clé dans la paume de sa main. L'enseignante déverrouilla la porte et la tint élégamment à son élève avant de la fermer derrière elle. Elle alluma ensuite seulement une lampe d'appoint présente dans la chambre, se disant qu'un plafonnier ne serait pas adapté à ce qui allait suivre. Parce que là où Mak ne savait pas véritablement de quelle manière elle allait être mangée, Elsa en avait une idée très précise au contraire. Et ce qu'elle s'imaginait, parce qu'elle savait que Mak ne pourrait pas lui résister bien longtemps, lui envoyait déjà des décharges électriques dans le ventre.

Mak la regarda agir sans rien dire, debout, au milieu de la chambre et sourit, amusée, en voyant son professeur se poster en face d'elle. Son professeur… il fallait qu'elle arrête de penser à Elsa en ces termes… Elsa n'était plus son professeur, même si elle se doutait qu'elle aurait aimé le redevenir, au moins le temps d'une nuit…

De nouveau, Elsa plissa les yeux en voyant le sourire insolent. Bien sûre, comment avait-elle pu espérer que Mak renoncerait à sa sauvagerie naturelle ? La même sauvagerie qu'elle avait gardé de l'enfance.

La jeune fille, perdant patience en voyant qu'Elsa n'entamait rien, se hissa sur la pointe des pieds et voulut lui voler un baiser. Un baiser, un innocent baiser, ce n'était pas grand-chose, et pourtant, Elsa sourit et se recula. D'un pas seulement mais ce fut suffisant pour décontenancer la jeune fille qui fronça les sourcils sans comprendre.

Mak ouvrit la bouche, déjà prête à répliquer, mais Elsa posa un index sur ses lèvres.

- Ne dis rien, et ne bouge pas, ordonna-t-elle en un souffle à peine en perçant la jeune fille et son air ahuri de ses yeux bleus dans lesquels virevoltaient une certaine malice.

Mak haussa un sourcil, mais consentit finalement à obéir, plutôt curieuse de voir la suite.

- Brave fille, sourit Elsa en lui offrant une tape condescendante sur la joue avant de faire quelques pas dans le dos de la jeune fille qui soupirait déjà devant l'attitude si révoltante de la blonde.

Non mais sérieusement pour qui se prenait-elle ? Brave fille ? Elle n'osait même pas dire ça à son chien ! Mak parvint pourtant à garder le silence en serrant les poings sans bouger. Ce qu'Elsa Lange pouvait la mettre hors d'elle. C'était indéniable. Jamais une femme ne l'avait tant agacé. Au même titre que jamais une femme ne l'avait tant troublée… Tel était le paradoxe de cette foutue blonde.

Mak entendit alors du bruit derrière elle. Un frottement de tissu, une fermeture éclair qu'on ouvrait et refermait.

- Qu'est-ce tu fais ? Demanda-t-elle enfin, n'y tenant plus.

- Je croyais t'avoir demandé de ne rien dire, fut la seule réponse à laquelle elle eut droit et dans cette réponse, elle sut entendre la voix d'Elsa.

Une voix profonde et glaciale qui ne laissait que peu de place à la négociation.

La voix de prof… reconnut Mak immédiatement. Si tes élèves savaient que tu utilises cette voix aussi bien en classe qu'au lit, pensa-t-elle et elle se fit rire toute seule.

- Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle ? Demanda Elsa à qui le rire n'avait pas échappé, faisant toujours on ne savait quoi dans le dos de Mak.

- Rien, pardon, sourit la petite bleue après s'être raclé la gorge, prise en flagrant délit.

- Vas-tu donc finir par te taire ?

- Quoi ? Je t'agace tellement que tu ne supportes plus de m'entendre ? Piqua-t-elle encore.

Tu n'es pas décidée à te laisser faire… pensa Elsa que le contraire aurait d'ailleurs sûrement déçue.

Nous parlions tout de même de Lichtenstenner… et Elsa se souvenait avec bonheur, que déjà adolescente, Mak était loin d'être docile. Alors avec cinq ans de plus… elle était impatiente de découvrir ce qui avait pu changer. L'impertinence visiblement perdurait à travers les années… Qu'on lui pardonne, elle adorait ça. Et plus encore, aujourd'hui, c'était différent. Aujourd'hui, Mak était une adulte qu'Elsa ne craignait plus de choquer, d'effrayer en franchissant certaines limites. Une totale liberté s'offrait à elle, et quelque part, malgré son air de même pas peur, Elsa se doutait que Mak n'attendait que ça. Il lui suffisait de voir la manière dont elle se plaisait à la provoquer. Cette jeune fille cherchait les problèmes c'était évident. Bien… elle les trouverait, en temps voulu.

Alors l'enseignante trouva enfin ce qu'elle cherchait et avança de quelques pas en direction de son ancienne élève avant de se poster, droite, juste derrière elle.

Elle fit alors glisser le foulard en soie entre ses doigts, leva les bras, et vint le positionner religieusement sur les yeux de Mak.

La jeune fille sursauta en sentant le tissu aussi doux et léger qu'une plume recouvrir ses paupières alors qu'elle sentait très clairement Elsa le nouer derrière sa tête. Et dire qu'elle n'avait même pas entendu la blonde approcher… si elle voulait survivre les yeux bandés, il allait vraiment falloir qu'elle se concentre sur ce qu'Elsa lui permettrait d'entendre.

- Elsa, c'est quoi ce plan ? Demanda Mak, profondément surprise par l'initiative alors qu'elle sentait les doigts de son ancien professeur quitter le bandeau pour retomber le long de son corps en effleurant son dos au passage.

- Détends-toi, murmura l'enseignante au creux de son oreille, la faisant déjà frémir. Étant donné que j'aimerais que tu réapprennes à me faire confiance, je me suis dit que ça pourrait être un bon exercice pour toi, sourit-elle enfin, heureuse de cette mise en scène.

- Tester ma confiance par le sexe ? Putain, il n'y a qu'une prof de philo pour penser à ça…

- Vraiment ? Si tu veux que je te mette une note et une appréciation à la fin de la séance, ça peut s'arranger… plaisanta Elsa, devinant que Mak en avait besoin pour se détendre, pour accepter le fait que ses yeux étaient bandés et qu'elle n'avait maintenant plus aucun contrôle sur la situation.

Car même si la jeune fille tentait de garder la face en affichant une grande gueule et une condescendance à toute épreuve, Elsa la connaissait et savait deviner qu'elle serait hésitante à l'idée à s'abandonner ainsi à elle.

Un rire grave fit vibrer le petit corps et Elsa l'en remercia en déposant un fragile baiser dans le creux de son cou. Après tout, un peu de douceur n'avait jamais fait de mal à personne.

- Ok, et quel est le but ?

- Toi. Sans résistance, expliqua Elsa en sachant que Mak n'avait aucunement besoin qu'elle développe.

- Hm, tu crois vraiment en ce que tu dis ? Demanda Mak, sceptique malgré la position de faiblesse dans laquelle elle se trouvait.

- Je ne crois pas t'avoir laissé le choix de toute façon, rappela Elsa alors qu'elle passait déjà des mains envieuses sur les cuisses de la jeune fille avant de les faire remonter lascivement jusqu'à ses fesses.

- Ah ouais d'accord… soupira Mak, comprenant doucement où Elsa voulait en venir. Tu ne prendras pas mes supplications en compte, c'est ça ?

- Hm, hm, répondit seulement l'enseignante en embrassant de nouveau le cou que Mak lui offrait sans même s'en rendre compte.

- Et tu seras intransigeante ?

- Hm, Hm.

- Et sans pitié ?

- Hm, Hm.

- Et si je veux que tout s'arrête je dis rouge ? Non parce que si on veut effleurer un cliché, autant y aller à fond hein… Râla la jeune fille qui sentait doucement que son corps répondait déjà aux avances d'Elsa.

Elsa stoppa ses gestes, réfléchissant une seconde sérieusement à la question. Il était vrai que pour ce qu'elle lui réservait, elles avaient tout intérêt à mettre en place un mot de secours. Elle avait déjà expérimenté ce genre de choses par le passé avec quelques jeunes filles curieuses, mais jamais avec Mak. Ça n'avait jamais été un besoin entre elles, mais si elles devaient opter pour un simple mot, si ça aidait une confiance mutuelle, si ça rassurait sa jolie petite punkette parfois si fragile alors pourquoi pas après tout...

- Pas rouge, sourit-elle enfin. Bleu.

- Ah bah oui quelle idiote, j'aurai pu y penser… se moqua Mak en roulant des yeux sous le bandeau de soi. Et le bandeau est obligatoire j'imagine ?

- Tout dépend de toi. Tu me fais confiance ou pas ?

- Évidemment que je te fais confiance, Elsa… soupira Mak, se disant que son ancien professeur avait véritablement quelque chose à régler de ce côté-là.

Lui vouait-elle une confiance aveugle et sans limite ? Parfois, elle y croyait. Pourrait-elle jurer qu'Elsa ne partirait plus du jour au lendemain ? Ce n'était peut-être pas une exacte certitude. Lui faisait-elle pleinement confiance pour s'occuper d'elle dans une chambre d'hôtel ? Oui, ça lui était plus facile étrangement. De ce côté-là, elle lui avait toujours fait confiance.

Et si pour résoudre ce blocage, elle devait se donner à elle inconditionnellement ce soir, qu'il en soit ainsi. Après tout, se donner à Elsa n'avait jamais été une épreuve pour elle.

- Bien, alors avance de trois pas, ordonna l'enseignante.

- Je ne vois rien, grogna Mak comme si elle avait besoin de le lui rappeler.

- Et moi je ne vois pas le rapport, rétorqua l'enseignante, quelque peu plus virulente en comprenant qu'elle la prenait pour une imbécile. Ce que je t'ai demandé et pourtant clair, jeune fille.

Jeune fille, tiens, ça faisait longtemps, pensa Mak, profondément amusée bien qu'un peu surprise par le ton de voix employé.

Alors elle avança prudemment d'un premier pas, puis d'un deuxième, et enfin s'arrêta après avoir franchi le troisième. Elsa sourit, satisfaite en voyant que Mak s'était posté à l'endroit précis qu'elle avait choisi pour elle. Autrement dit, la jeune fille n'en avait pas conscience, mais elle se retrouvait à présent juste devant le lit. L'enseignante s'approcha silencieusement et se tint de nouveau dans le dos de la fille aux cheveux bleus qui attendait sagement qu'elle lui demande autre chose.

- Allonge-toi, demanda Elsa.

- Comment veux-tu que…

Mais Mak n'eut pas le temps de poser sa question qu'elle sentit une main se poser entre ses omoplates et la pousser sans douceur vers l'avant. Par réflexe, elle couvrit son visage de ses bras, craignant de rencontrer le parquet de la chambre, mais fut tout à fait surprise et rassurée de tomber sur le lit.

- Putain, Elsa ! Grogna-t-elle en se redressant sur ses coudes, frustrée de s'être faite avoir si bêtement.

- Encore une fois, ce que je t'avais demandé était clair. Et je le répète, allonge-toi.

Mak serra les dents, très peu décidée à battre si facilement en retraite. Mais Elsa passa une main nonchalante dans ses cheveux. Main qu'elle laissa courir tout le long du petit corps dont elle appréciait la vue de dos. La caresse ne valait pas grand-chose, et pourtant, elle parvint à calmer immédiatement l'ardeur de la jeune fille qui s'allongea finalement sur le ventre sans broncher.

- Mignon, une caresse et tu ne réponds plus de rien, se moqua gentiment l'enseignante, s'attirant un doigt d'honneur de la part de son ancienne élève.

Elle rit face à cette réaction bien démesurée et se dit qu'il n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne fasse qu'une bouchée de cette jeune fille au sale caractère.

Mak grogna encore en entendant son rire moqueur et sentit qu'Elsa montait sur le lit pour finalement s'asseoir sur ses fesses.

La jeune fille tenta de ne pas frissonner en imaginant déjà tout ce qu'elle voulait qu'Elsa lui fasse. Le fait que ses yeux soient bandés l'aidant à ne pas réfléchir sur ce qu'elle voyait. C'était d'ailleurs sûrement pour ça qu'Elsa avait choisi de lui imposer ça, encore un énième moyen ingénieux qu'elle avait inventé pour mettre son cerveau en pause.

L'enseignante sentit le corps tendu sous le sien. Elle s'en doutait un peu à vrai dire, car même si elle sentait que Mak savait qu'elle ne craignait rien, elle comprenait bien qu'il puisse être peu rassurant de se retrouver ainsi privé de la vue.

- Qu'est-ce qu'on a dit sur le fait de te détendre ? Demanda la blonde.

- Elle me pousse dans le vide, et elle veut que je me détende… râla Mak.

- Cesse de dramatiser. Je t'ai poussé sur un lit, rien de plus, rappela Elsa.

- Je ne dramatise rien, tu m'as prise en traître.

- Si véritablement je t'avais prise en traître, tu crierais mon nom à l'heure qu'il est, sourit Elsa d'une voix chaude en appuyant le double sens de cette phrase.

Mak rougit à vue d'œil suite à cette déclaration et cacha son visage dans ses bras repliés sous sa tête.

- Oh non, rit Elsa en se penchant pour attraper ses poignets et délier le tout. Je veux te voir, expliqua-t-elle en posant délicatement les mains de la jeune fille sur le matelas. Tu es si adorable quand tu rougis.

Et c'est une nouvelle vague de chaleur qui se répandit sur les joues de la jeune fille et un nouveau rire de la part d'Elsa.

- Tu veux me voir alors que moi je n'en ai pas le droit ? Résuma Mak, gardant une certaine sauvagerie, essayant d'ignorer les mains que la blonde posait sur le bas de son dos.

- Un problème avec ça ? Demanda Elsa en haussant un sourcil réprobateur que Mak aurait pu lui deviner tout en relevant les replis du t-shirt de la jeune fille.

- Tu profites de moi, râla Mak.

Elsa, qui perdait presque patience mais que ce jeu amusait bien plus que prévu, plissa les yeux, et désirant lui faire ravaler sa langue posa une main entre les jambes de la jeune fille sans prévenir. Mak réagit instantanément et serra les poings, alors qu'un gémissement s'échappait de sa bouche et que son corps entier se crispait.

Elsa sourit, victorieuse en sentant sous ses doigts une chaleur bien plus qu'évidente à travers le jeans. Son instinct avait vu juste, Mak avait beau dire le contraire par simple esprit de contradiction, cette situation lui plaisait bien plus qu'elle ne l'admettait.

Et Mak n'eut même pas le temps d'apprécier le contact auquel elle ne s'attendait pas, que déjà, la main d'Elsa avait disparu. Elle sentit pourtant que l'enseignante se penchait au-dessus d'elle et devina bientôt que ses lèvres étaient tout près de son oreille.

- Je crois plutôt que tu n'attends que ça, que je profite de toi, devina calmement Elsa alors qu'elle sentait Mak frissonner en dessous d'elle. Alors maintenant tu vas ravaler ta mauvaise humeur horripilante, et tu vas me laisser m'occuper de toi. Parce que nous savons toutes les deux que je sais exactement ce qui te fait flancher, rappela-t-elle sérieusement, froidement en désirant qu'elle se souvienne qu'elle connaissait son corps par cœur.

- Tu es bien sûre de toi… souffla Mak. Qui te dit que je n'ai pas changé ? Provoqua-t-elle, incapable de s'arrêter, parce que l'agacer avait toujours été son passe-temps favori.

Elsa se mordit la lèvre inférieure. Il semblait qu'avec les années, Mak avait gagné en ténacité. Mais la blonde n'était pourtant pas décidée à lui laisser passer quoi que ce soit. Alors sans prévenir, elle planta deux doigts dans les flancs de cette jeune fille qui semblait avoir grand besoin d'une leçon.

Mak cria en se tortillant brutalement alors qu'un rire incontrôlable s'échappait de sa gorge.

- Toujours aussi chatouilleuse semble-t-il, se moqua l'enseignante, ne se lassant pas de se moquer d'elle aujourd'hui.

- Je t'interdis de jouer à ça ! Argua Mak, se souvenant à quel point Elsa aimait la chatouiller.

- Dois-je te rappeler que tu n'es pas en position de m'interdire quoi que ce soit pour le moment ?

Mak ne répondit pas. Elsa avait raison. Bien sûr qu'Elsa avait raison. Et finalement, avait-elle réellement envie de lui interdire quoi que ce soit alors qu'elle ne rêvait que d'une chose : qu'elle la fasse sienne. Et pour ça, elle comprit qu'elle devrait lui obéir.

Heureuse de ce silence obéissant, Elsa passa alors une main dans les cheveux bleus comme pour calmer un chat et demanda avec plus de douceur :

- Bien, serais-tu enfin prête à me laisser faire en sorte que tu te détendes ?

- Hm… grogna Mak.

- Mets-y un peu du tiens, jeune fille, ordonna l'enseignante alors que sa voix baissait à nouveau d'une octave, et que ses mains s'insinuaient sous son t-shirt.

- Oui, Elsa… souffla Mak, pour une fois sans résistance.

- Mieux, consentit Elsa.

Alors sans ajouter un mot de plus, elle releva entièrement le t-shirt large de la jeune fille et se réchauffa les mains avant de les poser doucement sur le dos tendu. Mak frissonna en sentant les mains douces sur sa peau.

- Tu as froid ?

- Non, répondit Mak, prenant ici une voix grave et caverneuse.

Ta voix du matin, pensa Elsa avec bonheur, heureuse de la voir enfin quelque peu lâcher prise, se souvenant sans peine de cette octave que Mak perdait le matin.

L'enseignante lui accorda alors un sourire qu'elle ne pouvait pas voir et entreprit de masser le dos qu'elle devinait courbaturé. Un dos qui portait sans doute beaucoup trop d'émotions beaucoup trop lourdes.

Un soupir d'aise s'échappa des lèvres de la jeune fille alors que toutes tensions semblaient se volatiliser sous les mains d'Elsa. Consciente de l'effet qu'elle lui faisait, Elsa s'appliqua à dénouer chaque muscle, un à un, méticuleusement, passant plus de temps sur certains nœuds évidents, plus particulièrement au niveau des épaules. Elle passa et repassa des mains aimantes le long de sa colonne vertébrale, appuyant sur les lombaires, débordant par moments sur le haut des fesses.

Après de longues minutes silencieuses, le corps parvint à se réchauffer comme s'il reprenait vie. Mak ne bougeait plus, n'argumentait plus, et profitait seulement des gestes libérateurs qui lui étaient accordés.

Depuis combien de temps ne s'était-elle pas laissé approcher de si près ? Bien sûr elle avait déjà donné son corps à Emma. Et pourtant, elle avouait que jamais Emma n'avait pu la toucher en plein cœur comme Elsa était en train de le faire...

- Ce n'est pas si mal de se laisser faire finalement ? Taquina Elsa, un rire au fond de la gorge, victorieuse.

- Hm… répondit seulement la jeune fille, incapable d'offrir une réponse plus constructive.

Et c'est une réponse qui ravit le cœur d'Elsa alors que l'enseignante n'avait plus espéré voir Mak se détendre ainsi sous ses mains.

La blonde attrapa alors ce qu'il restait du t-shirt et intima à la jeune fille de se relever pour qu'elle puisse le retirer. Mak n'hésita pas une seconde et grogna de mécontentement en se redressant sur les coudes. Elsa retira le vêtement en se disant intérieurement que si elle l'avait massé une seconde de plus, elle aurait fini par s'endormir. La détendre se révélait plus facile que prévu.

L'enseignante jeta le t-shirt quelque part dans la chambre puis s'ôta du petit corps. Mak grogna encore, réclamant par ce son quelques minutes de massage supplémentaire.

- Capricieuse, fit remarquer Elsa, s'attirant seulement un autre grognement. Je ne pensais pas que tu capitulerais si vite, se moqua-t-elle.

- Va te faire foutre, répondit cette fois la jeune fille alors qu'un sourire canaille et fatigué se dessinait sur ses lèvres, accompagnant sa voix trainante.

Elsa haussa un sourcil, désirant lui ôter ce sourire du visage après ce qu'elle venait de lui dire et la réveiller un peu aussi. L'enseignante oublia alors de réfléchir une seconde, se disant qu'avec elle, elle était en droit de tout tenter, et envoya une main ferme claquer les fesses de cette jeune fille ambitieuse.

Un gémissement suraiguë s'échappa des lèvres de Mak alors que tout son corps sursauta d'un coup et que son entrejambe se liquéfiait.

- Non mais ça va pas ! S'exclama Mak, profondément surprise par le geste.

- Pour ton insolence, expliqua Elsa en tentant maladroitement de ne pas éclater de rire.

La tape avait été légère et sans force. D'autant plus que Mak portait encore son jeans. Sa belle jeune fille exagérait. Faire un drame d'une innocente fessée, c'était bien son genre ça, tiens...

- Je ne t'ai pas donné mon accord pour ça ! Répliqua Mak en se redressant, l'idée d'obéir s'évaporant rapidement.

- Nous avons un mot de secours, rappela Elsa. Et si on prend en compte la rougeur de tes joues et ton couinement d'adolescente, quelque chose me dit que ça ne t'a pas déplu tant que ça, je me trompe ?

Mak haussa les épaules, incapable d'admettre qu'Elsa avait raison sur absolument toute la ligne, ce geste l'ayant littéralement enflammée de l'intérieur. Elle se souvint alors malgré elle de la première fois qu'elle avait réagi à un geste comme celui-ci, dans le chalet d'Annecy, juste après une nuit complètement dingue dans les bras d'Elsa. Déjà à ce moment-là, elle avait senti son corps surréagir. Mais à l'époque, elle ne connaissait le désir que très peu. Aujourd'hui c'était différent. Aujourd'hui, elle prenait conscience qu'elle aimait qu'Elsa lui fasse ce genre de chose… Elle comprenait maintenant le besoin d'un mot de secours, même si la tape l'avait seulement surprise et ne lui avait clairement infligé aucune douleur.

- Maintenant je vais enlever ton pantalon et tu vas sagement te rallonger, expliqua Elsa en reprenant sa voix de prof. En silence de préférence, à moins que tu n'en veuilles une autre.

Mak sembla hésiter une seconde entre sa fierté et ce que son corps réclamait. Une autre ? Elsa serait surprise de découvrir à quel point elle en voulait une autre... Alors elle céda à la tentation de découvrir ce qui l'attendait et s'allongea de nouveau sur le matelas, donnant une autorisation silencieuse à un professeur qui déciderait ce qu'il adviendrait d'elle.

Elsa hocha la tête, comprenant le message et passant une main clandestine sous le petit corps, déboutonna le jeans, ouvrit lentement la fermeture éclair de la braguette et le fit glisser lascivement le long des jambes.

Elle retrouva avec bonheur la cicatrice familière de la jambe gauche et l'effleura du bout des doigts, remontant jusqu'à ses hanches. Là, juste en dessous de l'os de la hanche, un infime détail attira son intention, quelque chose qui lui avait échappé jusque-là. En écriture d'imprimerie, un 206 d'environ deux centimètres à peine y était tatoué à l'encre noire. Rien d'autre, seulement ce nombre qui s'imprimait à présent de manière indélébile sous l'épiderme d'une peau qu'elle avait embrassée tellement de fois. A un endroit qu'Elsa savait tout particulièrement très sensible. L'enseignante n'avait besoin de poser aucune question pour savoir que ce 206 lui était dédié.

- Adorable… murmura-t-elle en caressant le tatouage.

- Sans commentaire, grogna Mak.

Elsa qui s'était laissée attendrir une seconde, reprit bien vite ses résolutions de l'instant, et sans prévenir, claqua de nouveau les fesses, cette fois dénuées de tout vêtement.

Elle eut alors droit au même gémissement qu'un peu plus tôt alors que les poings de Mak se serraient sur le drap et que son bassin se décollait du lit en réflexe de pur désir.

Elsa vit alors Mak serrer les dents et rougir encore alors qu'elle n'argumentait pas davantage.

- Pour ton insolence. Deuxième fois, expliqua Elsa alors que Mak se taisait, complètement chavirée par les émotions qui la traversaient. Ne m'oblige pas à t'en donner une troisième, il se pourrait qu'elle soit plus piquante.

Mak, bien incapable d'émettre un son qui ne la mettrait pas en position de faiblesse, hocha la tête en tentant maladroitement de reprendre possession de son corps qui semblait à présent n'obéir qu'à cette blonde qui la rendait déjà complètement dingue. Encore une fois, le claquement ne lui avait infligé aucune douleur et pourtant… elle ne savait pas grand-chose dans l'instant où seulement qu'elle en voulait plus, beaucoup plus… Elle se demandait seulement jusqu'où Elsa comptait aller. Appréhendait-elle ? Pas une seule seconde.

L'enseignante, devinant que la jeune fille ne se battrait pas davantage, sourit enfin et entreprit, comme pour son dos, de détendre les muscles de ses jambes. Elle commença innocemment par les chevilles, si fines qu'elle n'avait besoin que d'une main pour en faire le tour. Puis elle remonta le long des mollets et s'autorisa à déposer un doux baiser sur la cicatrice. Mak frissonna en sentant la douceur des lèvres de la blonde sur sa jambe. Cette jambe avait toujours eu un faible pour Elsa.

Et doucement, prenant volontairement son temps, les mains d'Elsa remontèrent sur ses cuisses, et descendirent aussitôt alors qu'elle avait surpris un soupir passer les lèvres de Mak qui s'attendait probablement à ce qu'elle la touche là où elle le désirait tant.

- Impatiente, se moqua l'enseignante.

Pour seule réponse cette fois, Mak parvint à se taire, et Elsa la vit pincer les lèvres, luttant contre l'envie de répliquer. La blonde sourit puis vint s'allonger au-dessus d'elle, sa poitrine se pressant contre son dos, avant d'embrasser son cou, passant volontairement une jambe entre ses cuisses.

Encore une fois, Mak trouva la force de ne pas relever la pique, et Elsa sentit ses fesses se relever du matelas pour s'appuyer comme par réflexe contre la braguette de son jeans.

- Bien, on dirait que tu commences à comprendre, remarqua Elsa en offrant un énième baiser au creux de la nuque à découvert, nuque sur laquelle elle voyait quelques petits cheveux bleus se redresser.

Mak sourit en sentant les tendres lèvres de son ancien professeur, son souffle près de son oreille, sa voix envoûtante, son parfum, et tout ceci amplifié par le fait que le droit de voir lui était refusé.

La jeune fille leva un bras, et, se contorsionnant quelque peu, parvint à perdre une main dans les cheveux blonds qu'elle trouva à tâtons.

- Hm, non, si je te laissais me toucher ça serait trop facile, tu ne crois pas, ma douce ? Sourit Elsa, profondément amusée par la tournure que prenaient les événements.

- Tu n'as pas été claire sur ce point, rappela Mak d'une voix bien moins insolente qu'en début de jeu.

- Je sais, c'est d'ailleurs pour ça que tu t'en sors sans aucune remontrance, consentit l'enseignante en attrapant les petites mains de la jeune fille dans les siennes.

Et Mak se laissa faire quand Elsa posa ses mains sur les barreaux froids de la tête de lit, lui intimant d'un geste de les saisir.

- Alors maintenant je vais être plus précise, expliqua la blonde en perdant son nez dans le parfum des cheveux bleus. Tu me fais confiance ? Demanda-t-elle une dernière fois.

- Oui, Elsa, répondit Mak sans réfléchir alors qu'elle se sentait déjà défaillir, serrant les barreaux bien plus que de raison.

- Bien, tu restes tranquille et tu t'accroches, sourit Elsa en ponctuant sa phrase d'une tape plus puissante sur les fesses de la jeune fille dont les poings se crispèrent autour de la barre métallique alors que l'enseignante pouvait sentir son corps se tendre instantanément. Tu vas en avoir besoin, rit-elle presque en voyant ses phalanges blanchir, n'ayant jamais pensé que Mak aurait pu un jour se révéler si sensible au creux de ses bras alors qu'elle l'avait jusque-là à peine touchée.

L'enseignante reprit alors son massage là où elle l'avait interrompu en offrant au passage une caresse puis un baiser sur les fesses rougies. Elle continua son manège tortueux, remontant ses mains sur l'intérieur des cuisses en ignorant superbement le point qu'elle savait culminant avant de redescendre alors que le bassin de Mak semblait accompagner ses mouvements sans même s'en rendre compte.

Et dire qu'elle lui avait demandé de rester tranquille… elle doutait vraiment de ses capacités dans ce domaine.

L'enseignante, consciente qu'elle ne tiendrait pas très longtemps et qu'elle lui en demandait beaucoup, consentit à déposer une myriade de baisers tous plus fiévreux à chaque seconde dans le bas de son dos en posant une main froide sur un endroit qu'elle n'aurait jamais cru trouver si humide. Il lui semblait d'ailleurs que Mak ne l'avait jamais tant désiré.

La réaction de Mak ne se fit pas attendre. La jeune fille qui était parvenue à se détendre quelque peu sous les caresses de la blonde, inspira d'un seul coup en tirant sur ses bras, remontant l'entièreté de son corps sur plusieurs centimètres.

Un rire fit vibrer le corps d'Elsa, alors qu'elle s'allongeait immédiatement sur la jeune fille, passant un bras sous elle, attrapant l'un de ses seins dans le creux de sa paume, la bloquant sous son poids.

- On a dit que tu restais tranquille, sourit l'enseignante alors que Mak s'efforçait désespérément de lui obéir malgré le fait que ça lui devenait si difficile.

- Elsa… s'il te plaît… souffla la jeune fille en pleurnichant presque et, la voyant ainsi, Elsa aurait presque pu lui céder.

De tous temps, dans un lit, Mak ne l'avait jamais supplié, et très franchement l'enseignante n'aurait jamais pensé en arriver là avec une personne comme elle. Ici, Mak ne devenait rien d'autre qu'un chaton. Un chaton aux pattes douces qui se plaisait à rentrer les griffes rien que pour lui plaire.

- Pas encore, trancha Elsa. Sois patiente, lui intima-t-elle d'une voix tendre en se retenant de lui dire qu'elle comprenait sa frustration et qu'elle était même étonnée qu'elle tienne si bien la cadence de leurs ébats.

- Laisse-moi te voir… réclama Mak alors qu'Elsa sentait une de ses mains s'échapper des barreaux pour venir attraper son jeans avec brutalité, lui faisant comprendre qu'elle voulait qu'il disparaisse.

Elsa, dont la main caressait toujours délicatement l'entre-jambe de Mak se figea, comme tout le reste de son corps qui empêchait absolument tout mouvement à la jeune fille.

- Tu as besoin d'un rappel à l'ordre on dirait… murmura l'enseignante dans le creux de son oreille. Je ne tiendrai pas compte de tes supplications, je serai sans pitié, intransigeante, et tu vas très vite reposer cette main à sa place où j'arrête tout immédiatement, expliqua-t-elle calmement bien que d'une voix ferme, reprenant volontairement les termes de l'accord passé plus tôt et Mak sut qu'elle était sérieuse.

- Elsa, j'ai besoin de te voir… essaya-t-elle une énième fois minablement.

- Et moi j'ai besoin que tu me fasses confiance, répliqua la blonde. Je sais jusqu'où ton corps peut aller, assura-t-elle et Mak ne put que la croire sur parole. Maintenant, sois sage.

Mak hésita une seconde et capitula enfin. Sa main retourna serrer docilement le barreau du lit et elle accepta enfin le fait que pour ce qui suivrait, elle ne bougerait pas d'un cil et laisserait l'enseignante faire d'elle ce que bon lui semblait.

Elsa comprit alors qu'elle avait quartier libre, et embrassa la nuque de la jeune fille en passant des mains indécentes sur ses flancs. Mak eut un sursaut qui la fit sourire alors qu'elle descendait maintenant le long de sa colonne vertébrale pour finir par l'attraper par les hanches avant de mordre brutalement l'une de ses fesses. Mak gémit avant qu'un léger rire incontrôlable ne passe la barrière de ses dents. Cette situation l'amusait, la détendait, lui faisait un bien fou à vrai dire malgré une frustration presque insupportable et un besoin d'être touché de plus en plus difficile à contenir.

Un besoin qu'Elsa sembla enfin décidée à combler puisque, sans qu'elle ne s'y attende, Mak sentit qu'on insinuait subitement deux doigts en elle. Malgré son désir d'obéir, elle se cambra en criant son nom, complètement dévastée par cette tension qu'on apaisait enfin. Bien vite pourtant, Elsa revint s'allonger au-dessus d'elle, couvrant son corps du sien, et murmura sensuellement :

- Tu vois, c'est ça se faire prendre en traître. Et comme prévu tu cries mon nom, sourit-elle, plus canaille que jamais.

- Ne t'arrête pas, je t'en prie, supplia Mak, craignant encore comme un mauvais réflexe que l'enseignante ne se dérobe, qu'elle s'en aille, qu'elle doive encore la perdre pour les cinq prochaines années.

Elsa, la sentant frémir sous ses doigts, la devinant même très proche de l'orgasme en sachant pourtant que quelque chose la bloquait, et comprenant les non-dits qu'elle tentait de lui faire passer à travers cette phrase, mit une seconde son rôle de dominante sadique de côté.

- Je ne m'arrête pas, assura-t-elle en accompagnant ses dires d'un coup de rein, s'insinuant plus profondément dans le corps de la jeune fille.

- Ne t'arrête pas, répéta Mak comme enfermée dans une boucle infernale malgré les délicieuses et transcendantes sensations que lui offrait son ancien professeur en se mouvant ainsi dans son dos.

- Je ne m'arrête pas, répéta Elsa en passant un bras sous la jeune fille, reprenant l'un de ses seins dans sa main parce qu'elle se souvenait que ça la rassurait, poussant ses doigts toujours plus en elle par d'indécents va et vient, parce qu'elle se doutait qu'elle avait besoin de la sentir.

- Ne pars pas, supplia enfin Mak malgré le fait que son cerveau peinait à aligner deux mots.

Enfin… le fond du problème, pensa Elsa avec un immense soulagement, se disant qu'elle avait vu juste, que cette séance de domination s'était révélée être un excellent exercice pour son ancien élève. Bon, sa manière d'enseigner avait changé avec les années, mais ce n'était qu'un détail qui la fit rire intérieurement.

- Je suis là, je ne pars pas, assura l'enseignante en la serrant si fort contre elle qu'elle craignait presque de la casser, embrassant son cou alors que la main qu'elle laissait entre ses jambes se faisait maintenant plus insistante, choisissant avec précision les points qui la feraient flancher.

Elle sentait la jeune fille définitivement prête sous ses doigts alors qu'elle prenait plaisir à se déhancher contre ses fesses, imposant un rythme que Mak se plaisait à suivre. Et quand Elsa la sentit se resserrer timidement autour de ses doigts, elle sourit tendrement et murmura parce qu'elle savait que ça lui était nécessaire pour lâcher prise :

- Je te promets que je ne partirai plus, mon amour. Laisse venir. Maintenant.

Un cri perçant suivit ses mots d'une extrême sincérité. Un cri qui se cogna contre les murs de la pièce. Un cri qui répondait, qui embrassait une rancœur révolue, une tendresse retrouvée, une caresse reconnue, une promesse scellée.

Les mains de Mak auraient pu broyer le métal qu'elles serraient. Ses os auraient pu se fracasser. Ses muscles auraient pu se fendre. Et son cœur aurait bien pu en mourir alors que la totalité de sa peau aurait pu s'embraser contre celle d'Elsa. L'orgasme était grand, long, intense, bien plus fou que tout ce qu'elle avait connu jusque-là. Elsa appuya là où il fallait, exactement quand il le fallait. L'enseignante ne lui avait pas menti, elle connaissait même après toutes ces années, son corps dans les moindres détails.

Après ce qui ressemblait à une éternité, Mak se laissa retomber lourdement contre le matelas, le souffle court et sans doute un souffle au cœur.

- Bleu ! Parvint-elle à articuler entre deux respirations laborieuses, n'en pouvant définitivement plus.

Elsa stoppa tous ces gestes immédiatement et entreprit de retirer ses doigts du corps de cette jeune fille qui lui paraissait soudainement si petite, si fragile en dessous d'elle.

- Reste… supplia Mak et Elsa sourit en la remerciant intérieurement de lui permettre de revivre quelque chose comme ça.

- Je reste, promit-elle avec bonheur alors que sa main entre ses jambes devenait immobile.

Vouloir qu'elle reste en elle, que pouvait-elle lui offrir de plus beau ? Vouloir qu'elle reste avec elle tout le reste de sa vie ? Elle se surprenait à y croire.

Alors définitivement conquise, Elsa se surprit à sourire comme une idiote, un sourire qui s'était fait rare sur ses lèvres ces derniers temps, et offrit seulement une douce étreinte au petit bout de femme qui s'était immolé au creux de ses bras. Depuis qu'elle l'avait retrouvé, elle avait bien vite compris que Mak était une bombe à retardement, un bâton de dynamite. Ici, elle n'avait joué le rôle que d'une allumette. Mak s'était consumée en dessous d'elle. Enfin, quelque chose allait pouvoir renaître des cendres de ce qu'elles étaient.