Chapitre 56 : Emrys

Le cœur de Mordred battait à toute allure mais il ne recula pas. Au lieu de cela, il se cramponna au bras du garde invisible chargé de sa protection. Il devait rester à son contact pour maintenir le sortilège.

Les flammes les traversèrent sans les brûler, et il relâcha un soupir de soulagement.

C'était la première fois qu'il faisait appel aux guerriers pour se rendre à la fois invisible et transparent. L'expérience était pour le moins unique. Il se trouvait dans un état physique différent de tout ce qu'il avait connu. Le monde réel n'avait plus de prise sur lui, et lui-même n'avait plus de prise sur ce qui l'entourait. Il ne pouvait ni utiliser ses pouvoirs, ni se déplacer. Les observateurs extérieurs pensaient probablement qu'il s'était replié à l'intérieur du château à l'arrivée du dragon, mais la vérité était qu'il n'avait pas bougé du balcon sur lequel il se tenait depuis le début. Libre de rester au milieu du chaos et d'observer tout ce qui se déroulait sans prendre de risque.

Il se demanda s'il faisait preuve de lâcheté en agissant ainsi. Cela revenait-il à prendre la fuite en abandonnant ses troupes ?

Un rapide coup d'œil à l'immense créature qui planait à hauteur du balcon lui rappela que se cacher était la bonne décision. Ne s'exposeraient au danger que ceux qui résisteraient à cette force, et il avait déjà averti tous les sorciers présents de l'arrivée imminente d'Emrys, leur intimant de ne pas s'opposer à lui à ce moment-là.

Sur le dos du dragon, l'intéressé plissa les yeux, confus face à la disparition de celui qu'il venait d'attaquer. Comprenant qu'il ne le trouverait pas, il se mit à observer les environs et à préparer son atterrissage. Cet homme-là n'avait pas l'apparence de Merlin mais le jeune druide l'aurait reconnu à travers n'importe quel déguisement. Il n'avait jamais eu besoin que les présentations soient faites pour l'identifier au premier regard. Jamais. Des années plus tôt, lorsqu'il avait été pris en chasse par les hommes d'Uther, il avait perçu sa présence dans la cité de Camelot avant même de l'avoir rencontré. Encore aujourd'hui, son pouvoir télépathique lui permettait de le repérer dès qu'il s'approchait.

C'était ainsi qu'il avait su, dès les premières lueurs de l'aube, que l'homme qu'il attendait se trouvait à proximité. Pas encore sur l'île, mais proche de la plage et des barques permettant de traverser le bras de mer. C'était donc à ce moment-là qu'il avait décidé de libérer Arthur et ses compagnons de leur cachot et de les mener vers la cour. Cela lui avait laissé la possibilité de dialoguer avec le roi et de le soumettre à quelques épreuves publiques avant qu'Emrys intervienne. Et celui-ci n'avait donc pas eu à entrer dans les profondeurs de la cité pour récupérer ses amis, il lui avait suffi de les retrouver dans la cour.

Car oui, il était toujours dans l'intention de Mordred de laisser son ennemi libérer les prisonniers et repartir avec eux. Il n'était pas prêt à l'affronter.

Il déglutit. Ce n'était pas de la lâcheté. Il avait de bonnes raisons d'agir ainsi. Avant de s'en prendre à un homme qui avait repoussé tant de puissants par le passé, il était indispensable de se renseigner à son sujet. De cerner l'étendue de ses capacités, et surtout ses points faibles.

Hunith se chargerait bientôt de cette mission, lorsqu'elle repartirait aux côtés des autres. Il avait menti lorsqu'il l'avait présentée comme son otage. En réalité, elle représentait un atout au potentiel encore inexploité. Le problème se serait plutôt posé si l'information de sa captivité était arrivée aux oreilles d'Emrys avant qu'elle soit prête à l'emploi.

Au prix de longs mois passés à travailler sur elle, Mordred avait réussi à en faire une arme exceptionnelle. Une arme capable d'espionner son propre fils sans être démasquée.

Le simple fait d'ensorceler sa mère n'aurait pas suffi à berner le sorcier très longtemps : de nombreux ennemis des Pendragon s'étaient essayés à enchanter les habitants de Camelot au fil des années et tous en avaient payé le prix. Que ce soit parce qu'il était sensible à l'utilisation de la magie autour de lui ou parce qu'il savait reconnaître la duplicité de ses interlocuteurs, le protecteur de la cité avait toujours repéré ce type de menace. C'est pourquoi il avait fallu œuvrer sur cette femme d'une manière plus subtile. Perfectionner durant des mois le don télépathique que Mordred tenait des druides, jusqu'à pouvoir greffer une partie de lui-même en elle. Une partie destinée à rester inactive et dépourvue d'essence magique la plupart du temps, n'éveillant ainsi la sensibilité d'aucun sorcier aux alentours mais capable d'utiliser ses pouvoirs pour prendre le contrôle d'Hunith dès que celle-ci se trouverait assez loin d'Emrys. Les périodes de possession seraient oubliées aussitôt qu'elle retrouverait l'usage de son corps.

Elle resterait elle-même la plupart du temps, et notamment en présence de son fils, mais cela n'empêcherait pas l'intrus dans son esprit d'absorber à son insu tout ce qu'elle verrait et tout ce qu'elle entendrait. Certes, ces informations ne pourraient pas être transmises au druide tant que le lien magique ne serait pas rétabli mais, dès qu'elle prendrait ses distances avec Emrys, l'ambassadeur de Mordred présent en elle rétablirait la connexion.

Tant pis si les guerriers invisibles avaient refusé d'infiltrer Camelot eux-mêmes. Il n'avait pas besoin d'eux pour cela. Grâce à cette nouvelle arme, il pourrait non seulement écouter les conversations les plus privées du valet royal, celles qui se rapportaient à la sorcellerie, mais il serait aussi en mesure d'agir depuis l'intérieur.

Ses ancêtres considéreraient probablement cet usage de leur héritage télépathique comme une perversion, mais il n'était pas de cet avis. Il transcendait leur don pour réussir là où ils avaient fait le choix de la soumission par excès de pacifisme.

A présent, il n'avait plus qu'à laisser les évènements suivre leurs cours. Le sorcier était bien arrivé, et il repartirait avec tous ses proches, Hunith comprise. Il fallait simplement le laisser faire.

Malgré le chaos engendré par son arrivée fracassante. Malgré la sensation glacée qui paralysait les muscles de Mordred face à cette menace qu'il avait pourtant attendue de pied ferme.

Emrys l'avait surpris en se présentant de cette façon. Grâce à sa puissante monture, il avait franchi la distance qui le séparait de l'île en quelques minutes seulement. Cela avait complètement déstabilisé le jeune druide, qui avait senti son esprit se rapprocher à une vitesse inattendue, et qui n'avait pas tout de suite compris pourquoi. Plus difficile encore avait été de comprendre pour quelle raison il avait ensuite perçu cette même conscience au beau milieu de la cour sans pour autant voir son propriétaire. Il était allé jusqu'à se demander si le sorcier ne se cachait pas parmi les spectateurs. Ce n'était qu'une fois le voile d'invisibilité levé qu'il avait pris conscience des informations manquantes. Le bouclier, probablement dérobé à un guerrier. Et surtout le dragon.

Il observait son ennemi avec attention. Cet homme-là vivait dans l'ombre en permanence, adoptant plusieurs identités pour éviter de se révéler, et poussant aujourd'hui le vice jusqu'à se rendre temporairement invisible, en complément du changement d'apparence qu'il avait déjà opéré. Bien sûr, ces actions avaient des buts différents, mais il était intéressant de constater que toutes deux lui permettaient de se dissimuler. Soit de ses ennemis, soit de ses amis.

En effet, ce n'était pas uniquement pour tromper ses adversaires qu'il troquait son visage pour un autre. C'était pour son propre entourage. Tant mieux, après tout, qu'il vive dans le secret. Le druide avait l'intuition que les pleins pouvoirs d'Emrys ne se libèreraient que le jour où il se révèlerait au monde. Le jour où il pourrait enfin être lui-même. Alors le plus tard serait le mieux : son masque était une muselière.

Mordred retint son souffle lorsque leurs regards se croisèrent. Le sorcier ne pouvait pas le voir, mais il devait capter une présence magique car il fronça les sourcils. Néanmoins, pris dans le feu de l'action et n'ayant pas le temps de s'attarder sur cette perception, il s'en désintéressa rapidement.

Le dragon se posa au milieu de la cour désormais déserte. Les chevaliers eurent un mouvement de recul et brandirent leurs épées tandis qu'Arthur demeurait immobile.

Celui-ci se comportait de manière étrange depuis un moment déjà mais c'était particulièrement visible depuis la fin de son combat contre Fergus, qui s'était étonnamment soldé par une victoire. Ou une défaite, selon le point de vue. Mordred ne s'était absolument pas attendu à ce que le roi l'emporte, et encore moins à ce qu'il prenne la vie de son adversaire à l'issue de l'affrontement. Obnubilé par la conscience d'Emrys qu'il avait senti approcher à grande vitesse, il avait tout de même eu un instant de stupeur face à ce retournement de situation survenu en périphérie de son champ de vision. Et face à cette exécution sans procès. Qui aurait cru cela d'un homme d'ordinaire si soucieux de rester bon et juste ? Cette perte n'en était pas vraiment une, notamment après les excès de zèle et de cruauté de Fergus, mais la scène de décapitation avait été marquante. Bien qu'elle ait rapidement été éclipsée par l'apparition du chevalier blanc sur son fougueux destrier cracheur de feu.

Ce bon souverain avait maintenant le regard vide, comme s'il n'était qu'une coquille sans âme, comme s'il était mort à l'intérieur. Ce qu'il s'était passé ici depuis sa capture l'avait profondément affecté. Son humiliation publique avait parfaitement fonctionné mais l'ampleur de sa réaction avait de quoi surprendre.

Il réagit à peine lorsque le nouvel arrivant mit pied à terre, contrairement aux chevaliers qui restaient sur la défensive. Était-ce uniquement dû à son état émotionnel ou savait-il de qui il s'agissait ?

-Je ne vous veux pas de mal ! cria le sorcier en restant à distance. Mon nom est Emrys, je suis là pour vous aider !

Le seigneur Gauvain fronçait les sourcils et le fixait avec une intensité hors du commun.

-Vous êtes Emrys ? demanda-t-il, incrédule. Comment peut-on en être sûr ?

Il jetait de petits coups d'œil craintifs en direction du dragon.

La réponse fusa, après un court instant de réflexion :

-Me feriez-vous confiance si j'étais une nymphe… ?

Cela n'avait aucun sens.

Mais le plus intrigant fut la réaction du chevalier, dont le regard s'illumina immédiatement, comme si ces paroles étaient exactement ce qu'il avait besoin d'entendre.

-Je vois ! s'exclama-t-il, inexplicablement convaincu.

Elyan semblait plutôt confus. Lui, ne voyait pas du tout.

Le seigneur Gauvain s'approcha d'Emrys et ils échangèrent quelques mots inaudibles. Le chevalier finit par pointer du doigt la tour dans laquelle Gilli était retenu prisonnier, et le cœur du druide manqua un battement.

Non… Ils n'étaient pas censés se préoccuper de cela…

Le sorcier hocha la tête. Il était trop tard. Ils ne repartiraient pas sans le villageois de Willowdale.

Gauvain se rapprocha plus encore, jusqu'à saisir les épaules de son interlocuteur. Il prononça quelques paroles à voix basse, avant de pointer Hunith du doigt. Elle courait dans leur direction, libérée du garde qui l'avait auparavant tenue à l'écart et qui avait l'ordre de déguerpir à l'arrivée de la cavalerie.

Son fils tressaillit en la voyant.

Une chose devint évidente : Gauvain l'avait préparé au choc. Ainsi, il connaissait la véritable identité d'Emrys. Lorsque celui-ci avait clamé ne pas être une nymphe, il avait révélé qu'il était bien Merlin sous ce déguisement, et ce d'une manière compréhensible uniquement des deux hommes.

Il échangea quelques mots avec sa mère, cherchant probablement à vérifier qu'elle se portait bien sans donner libre cours à ses sentiments. Il n'était pas certain d'être à l'abri des regards.

-Montez tous sur le dragon ! dit-il ensuite d'une voix tremblante, encore bouleversé.

Il fit signe à Hunith, Arthur, Elyan et Gauvain de se dépêcher, et s'adressa ensuite à la créature :

-Protégez-les pendant que je m'occupe de Gilli. Si quelqu'un fait mine d'approcher, n'hésitez pas à lui roussir le poil. Je ne sais pas où a disparu Mordred, il me semblait pourtant l'avoir vu au balcon… En tout cas, restez sur vos gardes. Les sorciers ne sont pas non plus restés pour se battre, cela ne m'inspire pas confiance. C'est une armée, et non de simples citoyens, il n'est pas normal qu'ils aient tous pris la fuite.

Elyan et Gauvain firent mine de l'accompagner mais il leur demanda de rester pour veiller sur la reine et Hunith. Hésitants, ils acceptèrent tout de même.

Arthur, lui, n'émit aucune objection. Il resta pensif quelques secondes mais dut finalement estimer qu'il valait mieux le laisser y aller seul. Il acquiesça et fit quelques pas jusqu'à l'épée ensorcelée qu'on lui avait confisqué, pour la récupérer avant de rejoindre les autres. C'était la décision la plus raisonnable pour s'assurer que tout le monde s'en sorte mais, une fois encore, il n'était pas commun de le voir agir ainsi. Se montrer aussi calculateur et ne laisser aucune place à l'émotivité.

Il était intéressant de constater qu'ils accordaient tous leur confiance à un sorcier pour les tirer de cette situation. Après des années passées à persécuter le monde magique, cela faisait mal à voir. Il était bien trop tard pour ce revirement.

Emrys se dirigea vers l'entrée de la tour et fit exploser la porte dans un mouvement saccadé qui trahit son trouble. Contrairement à Arthur, il était à fleur de peau. Alors qu'il franchissait le seuil, il activa le pouvoir d'invisibilité du bouclier, qu'il tenait toujours fermement contre lui. Mordred ne pouvait plus le voir, il pouvait seulement l'imaginer s'enfonçant dans les profondeurs du château. Ce n'était pas vraiment pour lui plaire mais il se rassura : le sorcier récupèrerait Gilli et repartirait immédiatement, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter.

Les prisonniers se mirent en mouvement, s'approchant prudemment de l'énorme dragon qui leur tendait l'une de ses pattes pour les aider à grimper.

Un à un, ils gravirent la créature.

Mais alors que la troupe terminait son ascension, le ciel se couvrit de nuages sombres et un coup de tonnerre retentit.

Emrys.

Quelque chose s'était passé dans les souterrains qui avait affecté son humeur au point d'entraîner ce déchainement de pouvoir. Dans la cour, le dragon et ses passagers avaient aussi compris l'origine du changement. L'idée qu'un seul homme pouvait causer cela était vertigineuse, et Mordred partageait avec eux une sensation de petitesse face à ce phénomène.

Il avait pourtant tout fait pour restituer la totalité des captifs. Et en bonne santé, dans la mesure du possible. Mais ce qu'il avait tant souhaité éviter s'était tout de même produit : quelque chose avait tourmenté Emrys au-delà d'un certain seuil, libérant sa magie brutalement. Le druide n'osait pas imaginer ce qui se déroulait dans les cachots en ce moment même. Devait-il intervenir ? Peut-être, mais que pourrait-il bien faire ? Une pensée l'effleura. Était-ce son réalisme qui le retenait de passer à l'action, ou bien sa peur ?

Un éclair traversa les airs et le tonnerre gronda une nouvelle fois.

Arthur s'était rapproché de la reine, toujours inconsciente, et lui tenait la main. C'était l'unique exception faite à son nouveau comportement dépourvu d'émotions. Elle avait repris des couleurs depuis son dernier passage sur l'île, ayant probablement été soignée avant la traversée. C'était exactement ce que Mordred avait espéré en la laissant partir avec Elyan. A cet instant-là, il avait perçu l'esprit d'Emrys dans la forêt, à proximité de la plage mais sans l'avoir tout à fait atteinte. C'était une distance parfaite pour que les prisonniers relâchés puissent le rejoindre à temps, afin qu'il fournisse à la jeune femme les soins nécessaires à sa survie avant de se rendre sur place lui-même. S'il n'avait pas eu peur d'éveiller les soupçons, le jeune druide l'aurait guérie lui-même. Il fallait absolument la sauver, sa mort aurait suscité une réaction détonante de la part de Merlin.

Certainement similaire à ce qui se déroulait actuellement et qui n'avait pas pu être évité. Il soupira, se demandant ce qu'il se serait passé si, par-dessus le marché, la reine avait perdu la vie des suites des blessures infligées par Tina et Fina. Voilà au moins une catastrophe qu'il avait réussi à prévenir.

La fausse note était malheureusement venue des guerriers invisibles, lorsqu'ils avaient capturé Elyan pour la seconde fois, et Gauvain pour la première. Ce n'était pas très grave puisque ces derniers pourraient se voir libérés en même temps que les autres, mais cela avait nécessité de prendre quelques mesures supplémentaires. Au moment de l'entrée en scène d'Hunith, Mordred avait donc fait en sorte que les chevaliers capturés soient à ses côtés. De cette façon, tous les prisonniers censés partir s'étaient trouvés au même endroit.

Quoi qu'il en soit, il ne pouvait pas en vouloir aux gardes invisibles d'avoir fait leur travail en appréhendant ces intrus. Dans un souci de se protéger des fuites, il n'avait révélé son véritable plan à personne excepté les quelques alliés qui étaient présents lors de la réunion : Fergus, Tina, Fina, le chef des guerriers invisibles… Ce dernier n'avait pas vraiment apprécié que ses hommes soient maintenus dans l'ignorance, mais il ne s'y était pas opposé, conscient que disséminer l'information auprès de son armée n'était pas prudent. Et ce n'était pas comme s'il y avait un risque qu'elle arrête le sorcier ! Il ne s'était pas non plus réjoui d'exposer les guerriers au danger, mais il n'aurait pas pu se permettre de refuser. Interdire l'envoi des invisibles directement dans la gueule du loup Emrys à Camelot était une chose, mais il aurait été terriblement mal placé de ne pas défendre l'île si le prédateur se présentait lui-même à leur porte.

-Et quand on parle du loup, murmura le druide en le voyant ressortir de la tour.

Penché en avant, il portait Gilli sur son dos. Celui-ci, terriblement blême et affaibli, paraissait inconscient. Le bouclier avait disparu. Perdu ? Abandonné ? Leurs tenues étaient roussies à plusieurs endroits, ce qui ne laissait rien deviner de bon. Que s'était-il passé ?

Le sorcier avançait d'un pas décidé, traversant la cour sans un regard pour personne. En le voyant hisser le villageois blessé sur le dragon, Mordred remarqua que ses mains tremblaient. Il se demanda si cette volonté de secourir le jeune homme était uniquement venue d'un désir d'aider son prochain ou si tous deux se connaissaient personnellement. Si tel était le cas, alors laisser le villageois à Fergus avait été une erreur stratégique monumentale. L'objectif de laisser partir tout le monde en relative bonne santé n'avait pas été atteint. Cela expliquait l'orage.

Alors que la pluie se mettait à tomber, Emrys rejoignit ses compagnons sur le dragon à présent bien chargé.

La créature prit son envol et quitta l'île en quelques secondes, laissant derrière elle une cour complètement vide. C'était terminé.


Note : Merci pour vos reviews, Sapindetin, Nio, Lison Doute, Gwenetsi, ainsi que la personne qui a commenté en Guest ! :) Pour ceux à qui je ne peux malheureusement pas répondre (pas de compte associé à votre pseudo), j'aimerais quand même souligner que j'apprécie tout autant vos messages. Je suis particulièrement heureuse d'avoir pu vous faire passer par plusieurs émotions avec cette histoire, et j'espère bien sûr continuer. Bonne journée/après-midi/soirée !