Mot de l'auteur
/!\ Cette histoire est une réécriture en version boy x boy de "La quête des Livres-Monde" de Carina Rozenfeld, l'histoire et les personnages lui appartiennent ! Les livres peuvent être acheter sur amazon, fnac et en librairie ! (Environ 5 à 14 euros le livre et environ 30 euros l'intégrale) pour soutenir l'auteur et la financer dans ses projets ! /!\
PS : Les personnages autres que Nathan, Zayn, Lia et Aela ne m'appartiennent pas ! Ils sont de Carina Rozenfeld, une écrivaine très talentueuse que j'admire !
Rien n'avait changé et pourtant tout était différent. Dans l'immense usine, il faisait froid à présent. La bise s'insinuait à travers les carreaux brisés et le vieux papier journal huileux ne parvenait pas à l'arrêter.
- J'ai reçu des signaux étranges, expliqua Jérôme en les guidant à nouveau vers l'arche éteinte depuis l'été et le panneau de contrôle à moitié démonté. Des variations dans le flux d'énergie provenant du vortex. Ça s'est manifesté par une montée de tension dans les circuits.
Ils ne répondirent rien, n'étant pas certains de comprendre ce que l'ancien majordome leur expliquait.
C'était comme si tout recommençait, malgré tout. Leur retour ici, et avec lui, le retour de l'espoir.
Zayn était arrivé l'avant-veille de New York pour passer les quelques jours de ses vacances d'automne à Paris avec ses amis, et surtout avec Nathan. Il se serrait contre lui et il avait passé un bras autour de ses épaules.
Ils étaient au complet à nouveau devant l'arche. C'était ce qu'ils guettaient depuis deux mois : un signe, juste un, qui les replongerait dans leur vie d'aventures. Alors qu'ils attendaient la suite des explications de Jérôme, une onde d'excitation les parcourait. Oubliés les semaines de cours, le froid, la routine, ils étaient là, tous ensemble, et leur monde à cet instant ne dépassait pas le halo de lumière distillée par une torche énorme posée sur une table.
Jérôme les avait tous appelés la veille, d'une voix qui, venant de lui, aurait pu être qualifiée d'excitée.
- Il faut que vous veniez, les enfants, il se passe quelque chose.
- Quoi ? avait demandé Zec.
Zayn était près de lui et le regardait avidement, espérant capter la conversation qui filtrait à peine du téléphone.
- Je ne sais pas trop. Des interférences, des signaux. C'est comme si on tentait d'activer le vortex de loin.
- C'est-à-dire, de loin ?
Il avait jeté un coup d'œil au Chébérien, avec un petit mouvement du menton pour lui faire passer un message d'espoir. Ses yeux s'étaient illuminés.
- Je n'ose pas dire de Chébérith parce que je ne suis vraiment pas certain de ce qui se passe, mais je veux que vous veniez. Je sens que c'est important.
C'est ainsi que, le lendemain, ils s'étaient entassés dans la voiture de Jérôme, direction l'usine.
Jérôme leur indiqua le panneau de contrôle qu'il avait à moitié dénudé pour en comprendre le fonctionnement et tenter de le faire redémarrer.
- Regardez.
De l'index il pointa un voyant orange. Il était éteint et ressemblait à toute une ribambelle d'autres boutons lumineux aussi inertes.
- Ouah ! Un bouton orange, fit remarquer Lia en se moquant gentiment.
Jérôme lui jeta un regard de tueur qui la calma aussitôt.
- Il s'est allumé à plusieurs reprises.
- Et ? demanda Nathan, qui ne voyait pas où il voulait en venir.
- Et l'alimentation est coupée ! Vous ne comprenez pas ? Je trafique les fils électriques, je coupe le courant pour ne pas me prendre de jus. Je ne le remets que quand je teste mes changements. Et alors même qu'il n'y a aucune énergie qui circule dans la machine, le voyant s'allume !
La légère agitation qui l'avait saisi était signe d'un grand émoi chez lui, et les adolescents furent bien obligés d'admettre que c'était en effet étrange.
- Vous pensez donc..., commença Zayn.
À ce moment, le voyant en question s'alluma, éclairant d'une vive lueur orangée la pénombre glacée de l'usine.
- Il s'allume ! s'écria-t-il.
- Et là, il n'y a pas d'électricité ? demanda Lia en se penchant légèrement, comme s'il voulait vérifier qu'une éventuelle prise était bien débranchée.
- Rien. Tout est coupé, assura Jérôme en s'amusant à appuyer sur tous les autres interrupteurs pour leur prouver qu'en effet rien ne se produisait.
- C'est Chébérith, souffla Aela en fixant la lumière, les yeux magnétisés par l'éclat qui se mit à clignoter à un rythme régulier.
- Ça voudrait dire... Ça voudrait dire qu'il y a quelqu'un de l'autre côté, murmura Zayn en se tournant vers l'arche inactive, s'attendant presque à ce que quelqu'un en surgisse à l'instant.
- C'est ce que je pense. Je n'ai pas voulu y croire la première fois. J'ai spéculé qu'il y avait un circuit secondaire installé là en cas de problème, pour pallier une panne du système principal. Mais j'ai tout démonté, tout séparé, tout débranché, et pourtant le voyant a continué à s'allumer par intermittence. Je ne comprends pas. Parce que, même si ça vient de là-bas, je ne vois pas comment le lien se fait.
- Par l'arche, non ? hasarda Nathan en observant les câbles épais, entortillés les uns autour des autres en une grosse liane courant au sol qui reliait le portique métallique au panneau de contrôle.
- Certainement, mais comment ? Tout est fermé, scellé.
- Peut-être pas ? continua le Chébérien en suivant les cordons.
Il se pencha à l'endroit où ils se raccordaient à l'immense leur cercle qui avait servi de porte vers Chébérith.
S'accroupissant à leur niveau il posa ses doigts sur l'enchevêtrement de fils et les suivit ainsi, à tâtons, remontant le long de l'arrondi de l'arche.
Tout le monde l'observait en silence.
- Là ! Regardez !
Le groupe s'approcha. Doucement, il souleva une jungle de câbles de toutes les couleurs et désigna du bout du doigt une lumière profondément enfouie dans la structure métallique de l'arcade et qui clignotait au même rythme que le voyant orange.
- Mais l'arche n'est pas non plus alimentée en énergie, dit Jérôme d'une voix serrée.
- Pas de ce côté. Il faut croire que l'électricité vient d'ailleurs.
Fière de sa conclusion, Lia enfonça son doigt dans la cavité découverte par son ami.
C'est alors qu'une vibration intense les surprit tous, les faisant sauter en arrière.
- Je n'ai rien fait, couina Lia en cachant son index derrière son dos comme un enfant pris en flagrant délit de bêtise.
- Je ne pense pas que ce soit vous, la rassura Jérôme.
Une violente lumière jaillit de l'arche en tourbillonnant elle-même. La pulsation augmenta, faisant tressauter tout ce qui se trouvait autour d'eux.
- Il s'ouvre, le vortex s'ouvre ! s'écria Zayn. Ce sont eux !
Ils se rapprochèrent les uns des autres, formant un demi-cercle face à la porte qui s'activait à nouveau, les yeux plissés pour les protéger de l'intense luminosité qui s'en dégageait. Nathan sentait son cœur battre à tout rompre. Il avait l'impression d'assister, d'une certaine façon, à une deuxième création de Chébérith, sauf que cette fois le miracle venait de là-bas. Il y avait des gens de l'autre côté, vivants, pensants, qui avaient actionné la porte.
Quand ils s'étaient trouvés au seuil du monde, ils n'avaient fait qu'assister aux premières minutes de sa renaissance : sa lumière, son ciel, sa forme globale. Mais, depuis que la porte s'était refermée, les laissant comme orphelins du côté de la Terre, l'oeuvre de création avait dû continuer son parcours : les âmes du premier livre, les Chébériens enregistrés dans les nanopuces, devaient s'être éveillées, surgissant du néant, de l'oubli, reprenant forme, rassemblant leur mémoire, leur personnalité, leur quintessence. Reprenant vie au milieu de leur décor, là où elles s'étaient effacées.
Évidemment, les quatre amis ne pouvaient que s'imaginer ces scènes, mais même ainsi, montées de toutes pièces dans leur tête, elles étaient intensément émouvantes. C'était comme des retrouvailles géantes après des années de séparation.
Qui allait surgir du passage ? Que sauraient-ils? De quoi se souviendraient-ils?
Nathan sentit la main de Zayn se glisser dans la sienne et il la serra très fort.
Pendant de longues minutes, le souffle du vortex s'intensifia, avant de se stabiliser. Son apparence était la même que la première fois, quand ils l'avaient actionné eux-mêmes. Cette espèce de lumière sourde, ces parois aux limites indéfinies.
Ils l'observèrent un moment en silence, avant que Lia ne demande :
- On fait quoi, on y va ?
- Je ne préférerais pas, murmura Jérôme. On ne sait pas encore ce qui nous attend de l'autre côté. Qui l'a ouvert.
- Vu que ça ne peut être que des Chébériens, on ne craint rien, protesta Aela, qui mourait d'envie de se jeter dans le passage entre les deux mondes.
Pourtant, elle ne bougea pas. Elle n'irait pas sans ses amis et personne n'avait l'air de se décider à la suivre.
- Certes, ce sont certainement des Chébériens, mais je suis d'accord avec Jérôme, il vaut mieux attendre, voir ce qui se produit. Ce n'est pas comme si nous étions attendus là-bas..., dit Nathan à mi-voix.
Le temps passa, le vortex paraissait stable, aucun soubresaut, aucun bruit suspect. Au bout d'un moment, n'y tenant plus, Aela fit un pas en avant.
Une main la rattrapa in extremis.
- Attends, regarde. Il y a quelque chose !
Lia avait raison, une silhouette venait d'apparaître, encore lointaine. Un frisson d'excitation et de curiosité les parcourut, en même temps qu'un sentiment d'inquiétude. Qui était-ce ? Pourquoi venait-il ? La forme floue se rapprocha, ses contours se précisèrent. C'était un homme, grand, mince. On pouvait deviner qu'un autre le suivait, même si on le distinguait encore à peine.
Quelques pas de plus de sa part, et ils purent constater qu'il était pourvu d'une épaisse chevelure châtain ondulée. Il portait des vêtements sombres et, de part et d'autre de son dos, des ailes s'épanouissaient, blanches, fines, onctueuses. Un Chébérien sans aucun doute.
Enfin, il s'arrêta sur le seuil de l'arche, clignant des yeux, découvrant avec étonnement son comité d'accueil.
- Eyver, souffla Nathan, une boule de joie mêlée de surprise et de tristesse coincée dans la gorge.
Malgré les différences flagrantes qui le démarquaient du vieux Chébérien coincé sur son fauteuil roulant qu'il avait connu, il n'y avait aucun doute, l'homme devant eux était bien Eyver.
Il était bien évidemment plus jeune, pourvu de cheveux et de sourcils. Ses yeux, enfoncés dans leurs orbites dans sa version malade, étaient bien visibles, clairs, brillants, éclatants d'intelligence, de curiosité. Il était très grand, mince, en pleine forme, debout sur des jambes fortes.
Nathan entendit Zayn étouffer un sanglot et Lia jurer tout bas. Lui-même se retint de hurler sa joie. Ils devaient se forcer à se rappeler que cette version de leur ami ne les connaissait pas. Cet Eyver n'était jamais venu sur Terre, il n'avait pas subi les effets néfastes du mémo.
Le Chébérien déboucha finalement dans l'usine et se tint là, immobile, appréhendant son environnement. Il les dévisagea un moment en silence.
Nathan se dit qu'il devait évaluer la dangerosité de sa réception. Il ne s'attendait certainement pas à trouver du monde à l'autre bout du vortex. Puis son regard se posa sur le garçon, dont le cœur eut un raté sous le poids de son intensité. Il le fixa longuement, fronça les sourcils. Une expression de surprise détendit finalement ses traits, avant de laisser sa place à une grande douceur.
Alors Eyver sourit. Ses lèvres, qui étaient charnues, bien dessinées, dans sa version jeune, s'étirèrent avec chaleur. Il s'avança vers eux, les paumes tendues en avant en signe de paix et d'amitié.
- Nathan..., dit-il.
Ce dernier crut qu'il allait s'étouffer. La boule dans sa gorge enfla un peu plus, des larmes piquèrent ses yeux et il lâcha la main de Zayn. Il se rapprocha d'Eyver et, sans savoir comment, se retrouva dans les bras de son mentor.
- Comment… Comment connaissez-vous mon nom? murmura-t-il dans le cou du Chébérien.
- Je... Je me souviens. Un peu. C'est comme un rêve, ou plus exactement comme les impressions d'un rêve. Je n'en saisis des fragments flous mais, quand je vois ton visage, vos visages, je sais que je vous connais, j'ai des flashs, des visions de moments que nous avons... que nous avons dû vivre tous ensemble, n'est-ce pas ?
Il releva la tête et sourit aux autres.
- Zayn..., Aela, Lia. Et Jérôme. Mon fidèle Jérôme. Je ne me trompe pas, j'espère.
Aussitôt, tous se précipitèrent pour une embrassade générale.
- Vous vous souvenez ! On est si heureux de vous revoir.
Une voix derrière eux les interrompit dans leur joyeuse fête.
- Alors, mon ami, tu ne fais pas les présentations ?
Ils se retournèrent vers le deuxième homme qui venait de surgir à son tour du vortex.
Eyver n'eut pas le temps de lui répondre. Aela avait poussé un cri.
- Papa !
La jeune fille était figée, une main tendue vers lui, l'autre plaquée sur sa bouche, ses larges yeux brillants de larmes.
Larchael fronça les sourcils et la contempla. Le silence était retombé, tout le monde était pétrifié. Qu'allait-il se passer ? Larchael ne la connaissait pas, ne savait même pas qu'il avait eu une fille.
- Papa, murmura Aela à nouveau en faisant un pas vers lui.
À l'instar d'Eyver, juste avant lui, il fixa intensément la jeune fille qui l'avait appelé papa. Puis une myriade de sentiments le traversèrent. C'était comme s'il faisait un effort intense pour se souvenir, rassembler ses pensées.
Pendant ce temps, chacun retenait son souffle.
Enfin le visage de l'homme se transfigura, littéralement. Ses traits s'adoucirent, une violente émotion le saisit.
- Ma puce, comme tu as grandi...
Se retrouver tous dans le salon d'Eyver, alors que Jérôme s'affairait à leur préparer de quoi se remettre de leurs émotions, aurait pu paraître parfaitement normal, si ce n'était qu'Eyver était assis dans son propre canapé, les jambes croisées, et que Larchael était installé juste à côté, Aela blottie contre lui.
Ils avaient fermé le vortex après que Larchael se fut assuré qu'il était tout à fait réparable, et, se serrant tant bien que mal dans la voiture, Zayn sur les genoux de Nathan et Aela sur ceux de Larchael, Jérôme les avait ramenés à Paris.
Pourtant, bien que la situation fût nouvelle, il semblait que tout était exactement à sa place. Eyver était chez lui, son équipe de choc rassemblée, une fois de plus, sous son toit, buvant ses paroles. Même Jérôme avait fini par s'asseoir après les avoir servis.
La voix d'Eyver était basse, chaude, loin des échos rauques et usés de sa version plus âgée. Il se tenait droit, son regard gris, vif, passait de l'un à l'autre alors qu'il racontait ce qui s'était passé sur Chébérith après sa recréation.
- C'est comme se réveiller après un long sommeil. J'ai ouvert les yeux. J'étais chez moi, sur Chébérith, et toute ma famille se réveillait au même moment. Au début, il n'y avait pas un bruit, car la planète entière était plongée dans une sorte d'hibernation. Nous en sommes sortis tous en même temps. Hommes, femmes, enfants, animaux... Comme dans un conte de fées où le sort jeté par la méchante sorcière cesse de faire effet d'un coup. Alors les bruits ont repris. Les voix, les exclamations de surprise, les rires, la musique. Le vent dans les arbres, le chant des oiseaux... J'ai su que c'était un recommencement car le dernier véritable souvenir que j'avais n'était pas de m'être couché chez moi. Je me souvenais être allé me faire enregistrer dans une nanopuce, après avoir préparé mes affaires pour mon départ sur Terre. Je devais partir peu de temps après ma sauvegarde. Je me revoyais au laboratoire, des tas de capteurs collés sur le front, sur la nuque, contre mon cœur, une aiguille enfoncée dans le bras, le tout relié à une machine. La dame qui s'occupait de moi m'expliquait que la nanopuce serait fabriquée instantanément et placée dans le Livre des Âmes aussitôt. J'étais l'un des derniers à me faire mémoriser, et les trois livres étaient quasiment prêts à être envoyés sur la Terre. Mélior, Larchael et Suméor étaient passés avant moi. Voilà. À un moment, je suis au laboratoire et, l'instant d'après, je m'éveille chez moi. Avec toute cette lumière, cette impression d'avoir fermé les yeux cinq minutes et pourtant d'avoir dormi pendant des années. De ce long sommeil, il me restait donc des bribes d'images, un écho de ce que l'autre moi avait vécu, une maîtrise du français que je n'avais pas avant de partir et qui, pourtant, me semblait évidente, ancrée en moi par une longue pratique. Car, même si je ne serai jamais lui, il a toujours été moi. Je crois que les souvenirs de ma vie sur Terre, de la dégradation que j'ai connue en raison du mémo, ont quand même trouvé un moyen de se fixer dans ma mémoire, même si ce ne sont que des visions évanescentes et que jamais je ne retrouverais l'intégralité de ce que j'ai vécu ici. Il nous a fallu quelques jours dans notre réalité, pour admettre que, pour nous tous, nos derniers souvenirs remontaient à notre enregistrement dans une nanopuce. Qu'entre ce moment et notre réveil il n'y avait rien. En quelques jours, nous avions compris que notre plan pour sauver Chébérith avait fonctionné. Que nous n'étions pas réveillés, mais que nous étions de retour d'un long voyage depuis les limbes du néant et de l'oubli. Alors une liesse immense nous a saisis. L'information a circulé partout, les explications, les analyses... J'ai retrouvé mes compagnons chez Larchael. La porte vers la Terre était là, et, d'après les enregistrements, elle avait été ouverte quelques semaines auparavant. Tout devenait plus clair. En recoupant les bribes de souvenirs qui flottaient dans nos esprits, nous avons conclu que tout avait marché : les Livres-Monde cachés sur Terre avaient été correctement retrouvés par les enfants que nous avions envoyés là-bas pour accomplir cette mission. Mais alors où étaient-ils, ces héros ? Nathan, Zayn, Lia et Aela... Leurs prénoms dansaient dans ma tête comme un refrain. Des visages, des sourires... Je vous connaissais sans vous connaître. C'était très étrange. Larchael a pris le temps de faire des analyses poussées. Il s'est avéré que, sous la puissance du processus de recréation de Chébérith, certains circuits avaient grillé. Il les répara et découvrit également, avec stupeur, que l'espèce de petit big bang généré par la nouvelle genèse de la planète offrait des ressources en énergie absolument faramineuses. Le temps de tout remettre en état de marche, d'évaluer les risques de rouvrir le vortex... et nous voici !
- Par contre, ajouta Larchael, nous ne nous attendions pas à un comité d'accueil. Pourquoi étiez-vous là ? C'était comme si vous nous attendiez !
Nathan sourit d'un air entendu.
- Je crois que, d'une certaine manière, c'est ce que nous faisions. Ce que nous espérions, en tout cas. Jérôme tentait lui aussi, de son côté, de réparer l'arche de passage, et il nous a prévenus qu'il se passait quelque chose. Alors nous sommes venus voir. Au bon moment.
Nathan et ses amis avaient bu les paroles du Chébérien. Voilà donc ce qui s'était passé là-bas durant les deux mois où la liaison avait été coupée ! Eyver avait raison, cela ressemblait à un conte de fées : une malédiction levée d'un coup sur un monde, une résurrection générale...
- C'est merveilleux, reprit Eyver. Maintenant, c'est à vous de tout nous raconter, de nous expliquer ce qui s'est passé ces dernières années, ces derniers mois. Comment vous avez sauvé Chébérith et nos vies. Même si j'ai quelques images qui me reviennent, je suis loin de tout savoir.
- Et moi encore moins ! renchérit Larchael. Je n'ai pas résisté aussi longtemps qu'Eyver à l'oubli et j'ai manqué toute cette partie de l'histoire. Nous devons la consigner pour la transmettre à nos semblables et à toutes les générations qui vont suivre, afin que tous se souviennent et que l'oubli ne nous attaque plus jamais...
Alors, chacun à son tour, afin de compléter l'histoire, Nathan, Zayn, Lia et Aela se mirent à raconter la quête des Livres Monde…
