Chapitre 56 : Massacre
Harry se posta sur un toit en compagnie de Drago. Ce dernier était là officiellement pour assurer ses arrières – ordre du Seigneur des Ténèbres – mais le jeune Assassin n'avait pas besoin de lui. Il lui donna juste une paire de jumelles et lui montra le terrain en contrebas.
« Bon spectacle, » dit-il simplement.
« Qu'est-ce que tu vas faire ? » demanda le Sang-Pur.
« M'entrainer au tir sur cibles mouvantes, » répondit Zmeya avec un sourire sadique alors qu'il sortait son fusil sniper.
« Et ça c'est encore une de tes armes moldues ? »
« Oui. »
« Ce n'est pas un peu loin pour t'en servir ? »
« Non, c'est là que c'est mieux que la baguette. » Harry sortit la lunette. « Regarde au travers, tu vas comprendre. »
Le blond obéit et jura en observant le terrain au travers.
« C'est extrêmement précis ! »
« Et oui. Tu es sûr de ne pas vouloir apprendre à t'en servir ? »
« Je … je vais y réfléchir. »
« A ta guise. »
Harry monta son arme et patienta. Son père servait d'appât avec quelques Mangemorts de seconde zone. Ils avaient laissé Severus divulguer une information quant à leur position. Un piège naturellement. Mais ce ne serait que plus amusant.
« On est en position, » informa-t-il à son père à travers son oreillette.
« Entendu. »
Dès que le premier membre de l'Ordre transplana, un combat féroce s'engagea. Les deux partis s'affrontaient dans un monstrueux duel de sorciers.
« On ne devrait pas les aider ? » demanda Drago juste à côté de lui.
« Et tu crois que je fais quoi ? » répliqua Harry en tirant deux balles.
Deux morts.
« Du tricot ? »
Il tira une troisième balle mais manqua partiellement sa cible.
« Maugrey est touché, » prévint-il. « Mais toujours opérationnel. »
Harry abattit encore d'autres sorciers avant de voir son oncle en difficulté. Il affrontait James Potter, Remus Lupin et Lily Potter de concert.
« P'pa, Sirius a besoin d'aide. Mais on a besoin des Potter vivants. »
« Je croyais que tu voulais les tuer ! »
« On les prend vivants ! »
« Tu parles d'un cadeau ! »
« J'ai jamais dit en un seul morceau par contre. »
Il abattit encore cinq autres personnes, assistant quelques Mangemorts dans la foulée. Bientôt, il ne resta plus que les trois cibles principales. Les trois dont Harry avait besoin pour la suite de son plan.
Il se redressa et démonta son fusil.
« Et voilà, » fit-il en se levant avec sa valise. « Rentrons, » ajouta-t-il à l'adresse de Drago.
« Quoi ?! Mais … »
« Mais quoi ? »
« C'est tout ? »
« Oui, c'est tout. On a fait notre petit massacre. On a porté un grand coup à l'Ordre. Et surtout, on a mis la main sur ce qui sera notre appât. »
« Appât de quoi ? »
« Les Potter, bien sûr, » soupira Harry. « En les gardant en vie, on mènera notre petit Golden Boy tout droit dans un piège. Il saura naturellement que cela en est un mais il ne pourra pas s'en empêcher. Il viendra. »
« A cause de ses liens familiaux… »
« Exactement. »
« Comme toi tu l'as fait. »
« Non. Moi, j'ai évalué les chances de survie de mon père, puis celles d'un sauvetage. Si elles avaient été nulles, je l'aurais laissé crever. J'en aurais hurlé de colère et de haine, c'est vrai, mais je l'aurais laissé. »
« Tu aurais fait quoi alors ? »
« Je l'aurais vengé, tout simplement. » Harry posa sa main sur l'épaule du blond. « Rentrons au Manoir pour apprécier notre petite victoire et donner à nos trois prisonniers la chambre qu'ils méritent. »
Il les transplana immédiatement pour le Manoir Malfoy où ils rejoignirent directement le salon émeraude où les attendaient le Seigneur des Ténèbres et Hadès.
« La mission a été un succès, » sourit le jeune Assassin. « On peut passer à la suite du plan. »
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Harry prit une pomme et descendit aux cachots pour saluer les hôtes du Seigneur des Ténèbres. Cela faisait deux jours que Lily et James Potter étaient là, tout comme Remus Lupin. Ils avaient emmenés ce dernier car il était le parrain d'Ezequiel. Une raison supplémentaire pour obliger le gamin à pointer le bout de son nez. Mais pour le moment, il n'avait laissé encore aucun indice à ce dernier quant à la localisation de ses proches. Le jeune Assassin voulait encore le laisser mariner son inquiétude quelques temps.
Il sortit son couteau de combat et se mit à trancher lentement sa pomme pour la déguster tout en admirant le groupe misérable qui était assis derrière les barreaux.
« Tu es venu nous narguer ? » cracha Potter. « Ou bien tu es venu nous achever ? »
« Ni l'un, ni l'autre, » répondit honnêtement Harry. « Je m'assure que vous êtes encore relativement en bon état. J'ai encore besoin de vous pour terminer mon travail. Mais il est vrai que vous ne devez pas espérer grand-chose de l'avenir. »
« Nous sommes tes parents, Harry ! » gronda Lily.
Sa voix était misérable. Le jeune Assassin ricana.
« Oui et bien… il fallait être des parents exemplaires dès le départ ! Et non pas venir harceler mon père pour me récupérer quand vous vous êtes rendu compte que j'avais été élevé par un tueur à gage. »
« Et tu comptes faire quoi maintenant ? » demanda Lupin. « Nous torturer ? »
« La torture ne fait pas partie de mes hobbies. Cela dit, si vous souhaitez vraiment l'être, je peux aller chercher Bellatrix Lestrange. J'ai cru comprendre qu'elle avait le doloris facile... »
« On s'en passera, » grogna James Potter.
Harry ricana et mangea un autre morceau de sa pomme. Il ignora les regards assassins qui lui étaient adressés et continua simplement de déguster son fruit en les observant.
« Tu n'as pas répondu à ma question, Black, » dit Lupin.
« La réponse est pourtant simple, » rétorqua calmement l'Assassin. « J'ai un contrat à terminer. Une livraison. Malheureusement, les livraisons ne sont pas mon fort. Alors, je vais faire en sorte que le paquet vienne directement à moi. C'est d'autant plus facile quand je joue avec les sentiments des autres. »
« Ezequiel, » murmura Lily Potter.
« En effet, » sourit Harry. « C'est lui la livraison. »
« Cela ne marchera jamais ! » cracha James Potter.
« Ce n'est pas parce que cela n'a pas marché avec moi que cela ne marche jamais. Vous n'aviez juste pas de chance. Je suis qui je suis. Un survivant et un assassin bien entraîné. Et je suppose qu'on peut m'ajouter le qualificatif de serpentard également. Avec moi, cela ne pouvait pas marcher à cause de mon entrainement. Mais avec Ezequiel, ce sera tellement simple. Il ne pourra s'empêcher d'accourir pour sauver ses parents. Il viendra dans la gueule du loup sans même y réfléchir. Ou à peine. Tels sont les Gryffondors. »
Il jeta un regard à sa moitié de pomme puis aux prisonniers. En bon prince, il décida de la leur laisser. Il la posa sur le sol devant la grille et s'en alla.
« A bientôt, » dit-il simplement en disparaissant dans les escaliers.