Chapitre 57 : Une Cassette Vidéo

Ils se tenaient tous dans une maison de Lucius Malfoy. Une maison que ce dernier utilisait uniquement pour pouvoir utiliser les quelques objets moldus qu'il possédait. Mais comme toute maison du Sang-Pur, elle avait un certain chic et respirait la richesse.

Là, dans le salon, les prisonniers étaient fermement attachés à une chaise par des liens serrés. Sirius les surveillait tout en posant quelques questions à son frère.

« Tu fais quoi avec ce machin ? » demanda-t-il en désignant une petite boite en métallique.

« Ce machin comme tu dis, Siri, est une caméra. On va faire un petit film pour appâter le gamin Potter. »

« Le pauvre… »

« Après ce que les Potter t'ont fait, tu voudrais encore les défendre ? » s'étonna le Fantôme.

« C'est pas ça. Lily, James et Rem' le méritent, c'est sûr. Mais pas Ezequiel. »

« Vraiment ? Ce gamin se croit le roi du monde. S'il en avait été capable, il aurait fait du mal à Harry sans le moindre scrupule. Il en va de même pour Dursley. Ils sont de la mauvaise graine. »

« Et Harry, c'est quoi, selon toi ? » cracha James Potter.

« Harry vit selon des règles précises, » répliqua Regulus sans même lever la tête. « Sans règles, nous ne valons guère mieux que des animaux. Vous, vous n'en avez aucune. »

« Tu te fous de notre gueule ?! Tu es un assassin et tu as des règles ?! »

« Bien sûr. Ne pas faire de meurtre sous le coup de l'émotion. Survivre à n'importe quel prix. Respecter les règles du Continental, bien sûr. Et ne pas faire de médaillon sans en avoir une excellente raison. »

« C'est quoi un médaillon ? » demanda Sirius. « Le sens que tu lui donnes semble … différent de celui que j'ai. »

« Demande à Lucius. Il te montrera celui qu'il a fait avec Harry. »

Il avait fini d'installer l'appareil et appuya finalement sur un bouton. Une petite lumière rouge s'alluma à l'avant. Cela enregistrait. Il se tourna alors vers les prisonniers et leur fit un sourire sadique.

« Faites-nous un bon show. Crier, hurler si cela vous amuse, on veut de l'épique. »

Il sortit de la pièce. Sirius était sur ses talons.

« Tu es un traître Patmol, » cracha Remus.

« Vous avez été les traîtres en premier, » rétorqua simplement Sirius. « D'abord avec Harry, puis avec moi. Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même. »

« Mais de là à suivre Voldemort ?! »

« Je ne le suis pas. Je suis neutre. » Il fixa un instant ses trois anciens meilleurs amis de son regard glacé. « Quand tout cela sera fini, je partirai avec Regulus et Harry pour la Russie. Je me dois de rester avec ma famille. »

« Des monstres et des assassins ! » cria Lily. « Nous ne sommes pas comme eux ! »

« Vous êtes tout aussi horribles qu'eux au contraire. La différence étant qu'eux, au moins, ils ont gardé certains principes dans leur monde de barbarie. Là où vous, vous n'avez pensé qu'à vous et au qu'en dira-t-on pour ce qui concernait Harry, le soi-disant Cracmol. Comme on dit, on récolte ce que l'on sème. »

Sirius quitta la pièce sur ces mots, laissa les trois membres de l'Ordre crier et ruminer leur colère dans une pièce insonorisée.

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Harry tenait une cassette vidéo dans sa main et réfléchissait au meilleur moyen de la faire parvenir à Ezequiel. Un sourire effleura ses lèvres alors qu'il marchait dans les couloirs du Manoir Malfoy. Il ouvrit une porte et tomba sur Voldemort en pleine discussion avec son père.

« Papa, je peux t'emprunter Raven ? » demanda-t-il.

« Cela dépend ce que tu veux que je lui fasse faire … »

« Porter cette cassette à Ezéquiel avec une lettre. »

« Hmmm… D'accord. »

Regulus se leva et se dirigea vers la fenêtre la plus proche. Il l'eut à peine ouverte que le corbeau noir pénétrait dans la pièce à tire d'aile et se posait sur l'épaule du jeune Assassin.

« Tu m'expliques tout en détail, » continua le Fantôme en faisant un geste vers son Ombr'Lune tout en retournant auprès du Seigneur des Ténèbres.

« C'était mon intention, » sourit Harry en s'apprêtant à quitter la pièce avec le corbeau. « Seigneur des Ténèbres, » salua-t-il, moins chaleureux et plus professionnel.

« Harry Black, » en fit tout autant Voldemort.

Harry quitta la pièce et retourna dans la pièce qu'Hadès lui avait laissée à disposition. Il commença à rédiger une lettre pour le Gryffondor quand il fut interrompu par l'entrée de Drago Malfoy.

« Que puis-je pour toi ? » demanda-t-il sans lever la tête, sa plume continuant de courir sur le parchemin.

« Je voudrais en savoir plus encore sur ton monde, » répondit simplement le blond en venant s'installer à côté de lui.

« Tu sais déjà tout ce qu'i savoir pour survivre dedans et te faire un nom, Drago. Maintenant, reste à savoir si tu peux suivre le rythme, ton corps et ton esprit je veux dire. C'est une vie de criminel. Pour le moment, tu as encore le choix de faire machine arrière. Veux-tu vraiment te plonger là-dedans ? Une fois qu'on rentre dedans, il est impossible d'en sortir sans mourir. »

« Ne suis-je pas déjà dedans ? »

« Pas encore non. Pas officiellement. Tu n'es encore que le fils de ton père. »

« Et comment je rentre dans l'organisation ? »

« Tu deviendras l'un des nôtres quand tu rempliras ton premier contrat qui est en général un meurtre. »

« C'était quoi ton premier contrat ? »

« J'ai tué un prêteur sur gage qui devait étrangement des sous à une personne haut placée dans la mafia russe, » répondit simplement l'Assassin.

Il termina la lettre qu'il rédigeait et la rangea dans une enveloppe. Quant à cette dernière, il la glissa dans le petit paquet contenant la cassette vidéo.

« Voilà. Raven, » dit-il avec un sourire à l'adresse du corbeau. « Surveille leurs réactions autant que possible. »

L'oiseau croassa et embarqua le paquet avant de s'envoler par la fenêtre.

« Qu'est-ce que c'était ? » demanda le blond en montrant la fenêtre du doigt.

« Si tu parles de l'oiseau, il s'agit de l'Ombr'Lune de mon père, si tu parles du paquet, c'est le piège que je tends à un petit gamin Gryffondor qui a récemment perdu ses parents… »

« Potter, » comprit Drago. « Tu crois qu'il va tomber dedans ? »

« Non seulement je suis sûr qu'il va mordre à l'hameçon mais en plus je suis persuadé que même s'il découvre que c'est un piège, il viendra quand même parce qu'il est dévoué à sa famille et ne pourra pas faire autrement. Il n'est, malheureusement pour lui, pas assez malin pour me piéger moi. Et encore malheureusement pour lui, j'ai trois jolies petites cartes dans mon jeu que je peux abattre à tout moment. Il est dans tous les cas perdant. »

« Rappelle-moi de ne jamais être ton ennemi. »

La remarque du Sang-Pur n'apporta qu'un rictus amusé sur le visage de l'Assassin.