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Chapitre 57
L'office plongé dans le noir, seulement éclairé par l'ampoule faiblissante d'une lampe de bureau et par la lumière vive de son écran, Killer Bee agitait la tête au rythme de la musique qui passait dans son casque. Il avait choisi un rock lourd aux basses saturées, pour mieux s'accoutumer à son état d'esprit. Depuis la veille, il n'avait pas quitté son mode « chien renifleur » : il avait la certitude d'avoir un scoop juteux.
Mais pas juteux au sens salace du terme. Juteux au sens « avec la possibilité d'obtenir un prix de journalisme inespéré et ainsi montrer à Papa que même dans le porno, on peut mener de vraies enquêtes ».
Ses doigts allaient et venaient, entre son clavier et sa souris, naviguant entre chacun des soixante-sept onglets qu'il avait ouverts, l'étiquette n'affichant plus que la première lettre du titre du site internet. Pour autant, il n'avait pas encore raté un seul clic, bougeant avec précision, un léger sourire sur les lèvres, alors que ses yeux dévoraient les mots, remontaient la piste.
Dès qu'il était rentré dans les locaux de Porn-Mag, après être allé voir son contact au commissariat, il s'était mis en quête de trouver ce qui avait bien pu amener Tsuki sur les lieux pile quand il s'y trouvait, si peu de temps après un arrêt de travail. S'il s'était agi d'un simple passage à tabac, il n'y aurait pas eu de suite. Les acteurs de X – et les actrices, la violence ne touchant pas que leurs homologues masculins – ne déposaient jamais de plainte, c'était connu dans le milieu.
Alors, bien sûr, il aurait pu s'attarder sur qui était l'homme à ses côtés, mais la réponse était presque trop facile, il avait trouvé rapidement, une fois qu'il avait eu le nom de l'inspecteur Uzumaki – un des agents qui faisaient le piquet devant le commissariat l'avait salué « À bientôt, inspecteur Uzumaki ». Il avait été simple de découvrir qui il était. Nagato Uzumaki, 41 ans, divorcé depuis peu – selon les bans publiés par le tribunal. Un enfant. Inspecteur à la brigade financière, plutôt efficace. Un entrefilet datant de plusieurs années auparavant dévoilait l'homme comme un des policiers ayant permis de mettre au jour les malversations financières d'un politicien local.
Quand il eut obtenu ces informations, Killer Bee avait trouvé que ça manquait de saveur, il avait espéré découvrir plus sur l'inconnu. Ce n'était finalement qu'une colocation et les deux hommes étaient devenus proches, s'il en croyait la facilité avec laquelle l'inspecteur Uzumaki avait charrié Tsuki.
Ainsi, en perdant son mystère, l'inspecteur Uzumaki avait perdu son intérêt et celui-ci était revenu directement sur Tsuki, plus exactement sur les raisons qui le conduisaient à se rendre dans un commissariat.
En fouinant comme il savait si bien le faire, Bee avait fini par découvrir que des coups de feu avaient été tirés dans une église, mais qu'aucun journal n'avait titré dessus : l'événement, qui aurait pourtant dû attirer l'attention de certains de ses collègues, avait eu l'effet d'un pétard mouillé. Aucun remous, pas de vague. Bizarre. Le lien avec Tsuki était venu alors qu'il traînait ses oreilles dans un bar jouxtant le commissariat. Un agent un peu ivre n'ayant pas noté sa présence sur la banquette collée à la sienne, s'était bruyamment plaint d'une injustice flagrante qui lui était arrivée : « Tu te rends compte ? Uzumaki m'a menotté dans le parking, il m'a laissé là sans prévenir personne et il m'a tiré ma caisse ! » et le compagnon de beuverie du gardien de la paix avait mollement répliqué « Mais il a pas fait ça pour sauver une vie ? ».
L'agent Kamano avait grogné : « Ça fait pas de lui un héros, ça me dégoûte que le commissaire marmonne son nom tout le temps. Dix jours de mise à pied pour ça… Il aurait dû être viré ! Tout ça pour sauver le cul d'un acteur de X, quoi… ». Le camarade avait traité son ami de rancunier, lui disant de passer à autre chose.
Évidemment, le lien n'avait pas été difficile à faire pour Bee qui avait souri, remerciant intérieurement l'inconséquence de l'agent ivre, souhaitant tout de même qu'il ne rentre pas chez lui au volant du fameux véhicule de service.
— We are fighting dreamers, chantonna-t-il en croisant les bras pour réfléchir.
Il était actuellement à la recherche d'une quelconque information sur ce qu'il s'était passé. Sur les réseaux sociaux, Akatsuki Productions n'avait pas communiqué à propos du moindre retard sur le tournage des prochains films de Tsuki, mais cela n'avait rien de surprenant. Le compte officiel de Tsuki recyclait de vieilles photos, mais Bee savait déjà que ce n'était pas l'acteur qui gérait ses profils sur les réseaux, il le lui avait dit en off pendant l'interview – et Killer Bee respectait avec beaucoup de zèle ce qui était dit en off, n'en divulguant pas le plus petit mot.
Il avait cherché, toujours sur les réseaux, s'il y avait un compte pour l'église où avaient résonné les coups de feu et il avait fini par tomber sur un groupe de fidèles qui partageaient les permanences du prêtre pour être sûrs de pouvoir le trouver, mais il semblerait que les derniers jours, personne n'avait pu accéder au lieu de culte, classé par la police comme scène de crime. Les portes étaient scellées et fermées et personne ne pouvait y entrer – ce que Bee était allé vérifier en personne, bien entendu.
Le prêtre était absent, Tsuki déposait une plainte, il avait le visage couleur moutarde et des coups de feu avaient été tirés.
Peut-être que ce n'était pas la conclusion la plus logique, mais pour le journaliste, cela semblait évident :
— Le prêtre, dans la sacristie, avec l'arme de poing. Et Tsuki, c'est le colonel moutarde.
Il sourit à sa plaisanterie, la note dans un coin de son carnet, puis il posa les pieds sur le rebord de son bureau. L'inspecteur Uzumaki avait probablement dû intervenir. Killer Bee voyait la scène d'ici : Tsuki envoyait un appel à l'aide à son colocataire qui se précipitait pour lui sauver la vie, prenant le premier véhicule disponible pour foncer à travers la ville.
La question à laquelle il lui fallait répondre, à présent, était pourquoi. Et pour cela, il lui fallait soit parler à la victime – mais comme Omoï l'avait fait remarquer, Tsuki était en arrêt de travail et il était pour l'instant sous la surveillance d'un agent de police expérimenté qui ne laisserait sans doute pas un journaliste approcher –, soit s'adresser au coupable.
La porte de son bureau s'ouvrit et il releva les yeux, retirant son casque pour contempler la mirifique moustache de son frère aîné qui eut un temps de surprise.
— T'es encore là, Bee ? tonna A.
— Yes, brother, j'ai flairé un truc. Un truc énorme. Je vais bosser encore un peu.
Le rédacteur en chef de Porn-Mag laissa un silence s'installer alors que les yeux de son cadet revenaient sur l'écran, sautant d'un bord à l'autre, pendant que Bee se laissait de nouveau happer dans sa réflexion.
— Ok, brother, céda A. Rentre pas trop tard.
Pourtant, cette nuit-là, Bee resta au bureau et finit par s'endormir sur le clavier de son ordinateur.
Dans la cage de l'ascenseur qui conduisait au dernier étage du building qui abritait le Ristretto, Itachi trépignait d'impatience, incapable de retenir le sourire qui éclairait son visage. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas pu se retrouver en tête-à-tête avec Madara qu'il avait rédigé une liste de tout ce qu'il avait à lui dire.
L'ascension lui paraissait interminable. Il se tourna vers le miroir, s'en approchant pour regarder l'aspect qu'avait son hématome. La couleur jaunâtre de sa peau lui donnait un air maladif sur ce profil, mais, au moins, il n'était plus aussi inquiétant qu'encore quelques jours auparavant.
Il pinça les lèvres, tout de même, et vérifia de nouveau l'ensemble de sa mise, s'assurant qu'il était bel et bien tiré à quatre épingles.
Avant qu'il parte, Nagato lui avait demandé pourquoi il était chaque fois sur son trente-et-un quand il allait dîner avec son oncle et Itachi avait expliqué que c'était une tradition, qu'il se voyait mal faire honte à son aïeul en se présentant débraillé, le patriarche Uchiha étant toujours au summum de l'élégance.
Quand les portes s'écartèrent, Itachi eut une légère hésitation avant de faire un pas au dehors de l'ascenseur. Il leva les yeux et, étonnamment, Madara s'avança à sa rencontre, repoussant la chaise dans laquelle il était assis, venant au-devant de lui avec un sourire radieux sur les lèvres, les bras ouverts.
— Fils ! s'exclama Madara. Quel bonheur de te voir !
Cependant, la joie sur les traits de l'entrepreneur fondit alors qu'il s'approchait. Sa bouche formait à présent un pli contrarié, ses sourcils étaient si froncés qu'ils finissaient par se rejoindre ou presque, les rides sur son visage lui donnant un air dur et sévère.
Il serra brièvement Itachi contre lui avant de l'écarter légèrement, saisissant son menton de la main droite pour tourner sa tête et examiner sa blessure.
— Qui t'a fait ça ? siffla Madara.
Quasiment immédiatement, Izuna les avait rejoints alors que l'aîné s'éloignait un peu plus, lâchant son neveu.
— Je… C'est une longue histoire, mon oncle. Ne vous inquiétez pas, le responsable est actuellement en détention. Cela fait partie de ce que je souhaitais vous raconter ce soir, nous serons sans doute mieux installés à table.
Légèrement, Madara souffla et se força à sourire, son regard déviant rapidement vers son frère cadet, puis il hocha la tête, pivotant, posant sa main entre les omoplates de son neveu pour l'inciter à avancer. Il marmonna sombrement :
— Et ton colocataire, l'inspecteur Uzumaki, il ne pouvait pas te protéger ?
— Mon oncle, sourit Itachi, c'est déjà grâce à lui si je suis toujours là pour vous conter cette histoire. Sans son intervention, je serais mort.
Le mot le bouleversa, mais, fort heureusement, ils étaient parvenus à la table et il avait eu le temps de s'asseoir, alors que la serveuse s'empressait d'emplir leurs coupes d'un champagne rosé hors de prix. Finalement, Izuna tira une chaise pour s'installer à son tour et Itachi lui retourna une œillade étonnée.
— Vous restez dîner avec nous ?
— Oui, rétorqua Izuna. Cette histoire m'intéresse.
Madara approuva d'un hochement de tête et la serveuse courut presque à la recherche de ce qui manquait au troisième convive. Ils attendirent qu'elle fût revenue et que le couvert d'Izuna fût dressé pour trinquer à leurs retrouvailles.
La panique qui avait saisi la serveuse finit par contaminer les cuisines et le chef en personne vint présenter ses excuses pour le retard de quelques minutes qu'auraient les plats. Madara passa outre d'un geste de la main et Itachi sourit : ce genre de scènes surréalistes lui avaient manqué. Quand ils furent enfin tous les trois, il reposa sa coupe et observa tour à tour les deux frères en glissant ses doigts dans sa poche pour saisir sa liste.
— Je suppose que vous aimez mieux commencer par ma blessure ? demanda-t-il d'une voix penaude.
L'entrepreneur soupira silencieusement et Itachi se tortilla.
— Avant, il y a ma rencontre avec la mère de Nagato. Je pense que je serais plus à l'aise si je pouvais vous raconter ce qu'il s'est passé en votre absence dans l'ordre.
— Si tu le souhaites, consentit Madara.
De toute façon, estimèrent les deux frères, Itachi ne sortirait pas du restaurant sans avoir expliqué toute l'histoire. Le premier plat arriva alors qu'Itachi narrait le test de Fusô Uzumaki qui s'était prolongé toute la journée. Tout avait été passé en revue, de son registre de langue à sa façon de se comporter tant avec Mikan qu'avec Nagato.
Il s'attarda longuement sur les parades qu'il avait trouvées afin de plaire à la mère de son colocataire, restant aussi un temps certain sur le refus clair et net qu'elle lui avait offert quant à une possible cour qu'il pourrait faire à son fils.
Madara pouffa et Izuna se fendit d'un demi-sourire, alors qu'Itachi terminait son verre de vin, laissant le cadet de son oncle le resservir généreusement.
— C'est typique des vieilles familles, commenta Madara. Ton arrière-grand-père, Tajima, avait fait passer le même genre de tests à l'épouse de notre frère, ton grand-père. A-t-elle fini par t'accepter ?
— Il semblerait que j'ai passé les tests. Quand on a quitté la demeure familiale, elle m'a promis un pull avec une belette dessus.
Izuna cilla et examina Itachi avec perplexité, alors que celui-ci se tortillait.
— La fille de Nagato adore les belettes, c'est son animal préféré. C'est très mignon, une belette.
— C'est vrai, confirma Madara.
Izuna ne sut dire s'il s'amusait de la puérilité de son neveu ou s'il était sincère. Itachi ne remarqua pas le ton mi-figue mi-raisin de son oncle, concentré sur son récit.
— Et Madame Uzumaki adore tricoter, donc… Elle m'a tricoté un pull assorti à celui qu'elle a fait à Mikan.
— J'ai hâte de te voir avec, plaisanta l'aîné des Uchiha, de toute évidence, nos rencontres manquent cruellement de pull en laine avec des belettes.
Par-dessus sa fourchette, Itachi lui lança une œillade sévère.
— Moquez-vous, mon oncle. Je n'avais jamais eu de pull tricoté pour moi. Père interdisait à Maman de nous prodiguer ce genre d'attentions. Selon lui, ça risquait de nous rendre faibles et incapables de bon goût.
Il reposa ses couverts, écartant les mains quand la serveuse revint, prenant garde de ne pas approcher Madara par-derrière – il était connu qu'il avait horreur qu'on se tînt derrière lui.
Quand le plat principal arriva, ils abandonnèrent le sujet Fugaku pour qu'Itachi pût enfin expliquer sa blessure.
Si Izuna était resté pour entendre l'histoire, dès que le jeune acteur prononça le nom du prêtre, le cadet de Madara s'enfonça dans son téléphone, pianotant avec fougue, jetant des regards en biais à son frère aîné alors que celui-ci était entièrement happé par le récit, ne touchant que peu à son assiette, la main droite serrée sur son couteau.
— Il était en train d'accomplir cette sorte de rituel, quand la vitre a éclaté. Il y a eu un son horrible et un flash de lumière, j'ai profité de l'inattention du père Danzô pour lui échapper, il a tenté de me retenir, je me suis débattu et j'ai dû me cogner, je ne me souviens plus.
Il humecta ses lèvres, prenant une pause pour avaler une gorgée d'eau.
— Quand j'ai repris connaissance, Nagato était près de moi, avec quelques autres policiers, Danzô avait été maîtrisé et apparemment blessé par balles. On est rentré à la maison, un médecin m'a examiné pour vérifier que je n'avais pas de commotion. Et j'ai dormi avec Nagato.
Madara papillonna des cils, considérant l'information incongrue qui tombait au milieu du récit de cette tentative de meurtre. Il prit une respiration puis fronça légèrement les sourcils pour prononcer quelques mots :
— Tu devais être content.
— Pas vraiment…
Itachi repoussa son assiette.
— Ce n'est pas comme ça que je m'imaginais ma première nuit avec lui, plaisanta-t-il.
Son sourire ne parvint pas à rester fixé sur son visage aussi longtemps qu'il l'avait souhaité.
— J'étais mort de peur, expliqua-t-il. C'est pour ça que Nagato m'a laissé dormir dans son lit.
Sa lèvre trembla alors que le souvenir de cette nuit revenait à son esprit. Par réflexe, il se recroquevilla un peu sur lui-même.
— Il a été très bien. Il a pris soin de moi. Il prend soin de moi depuis, je suis en arrêt de travail. Lui a été mis à pied, à cause de ça.
— Pourquoi ? siffla Madara. Il a sauvé ta vie, il devrait recevoir une de leurs si précieuses médailles.
L'acteur hocha la tête, accompagné par Izuna qui avait, semblait-il, tout de même suivi l'histoire.
— Je suis d'accord avec mon frère, un tel acte de bravoure ne devrait jamais être sanctionné.
— Il n'a pas suivi les procédures, argüa Itachi.
— S'il l'avait fait, tu serais sans doute…
Madara ne termina pas sa phrase, massant douloureusement ses yeux clos.
— Comment te sens-tu, fils ?
— Je ne sais pas exactement. Pas bien, trancha-t-il, c'est certain. Un homme a voulu me tuer. Et je ne sais pas ce que je dois ressentir. Je suis en colère, je pense. Reconnaissant envers Nagato, aussi. Et triste.
— As-tu besoin de quelque chose ?
— Merci, mon oncle, mais ça ira, ne vous inquiétez pas. Je ne veux pas vous rajouter ce poids sur l'esprit. Je m'en remettrai.
— Et puis, rajouta Madara, il y a Nagato qui est là pour prendre soin de toi.
L'air malicieux d'Itachi permit d'alléger un peu l'atmosphère très lourde qui s'était formée autour de leur table.
— Je n'en joue bien entendu pas, mais… C'est vrai que c'est très agréable.
Le dessert arriva, alléchant et gourmand, et Itachi y plongea sa cuillère avec délices : le millefeuille de ce restaurant était à tomber par terre.
— Même Mikan s'y est mise… Cette enfant est incroyable. Jeudi matin, raconta Itachi entre deux bouchées, nous avons pris comme d'habitude notre petit-déjeuner tous les trois. Nagato a insisté afin de ne pas bouleverser le rythme de la maison et vu que je n'aime pas traîner au lit, ça m'allait tout à fait. Après le petit-déjeuner, Mikan s'est levée et est allée s'installer, sous l'air complètement halluciné de son père, devant la télé, qu'elle a allumée sur sa chaîne de dessins animés.
Il prit un instant pour souffler et s'empêcher de rire.
— Nagato l'a regardée faire, effaré, puis il lui a dit « Mon cœur ? Tu ne te prépares pas pour aller à l'école ? ». Elle s'est redressée dans le canapé, a posé sa main sur l'accoudoir et croisé les jambes, elle a soupiré et puis elle a dit « Papa, j'ai bien réfléchi et je pense qu'aujourd'hui, je vais rester à la maison, parce que ce n'est pas juste que tu sois en vacances et qu'Itachi soit en vacances et que je sois quand même forcée d'aller faire des mathématiques ». Je n'avais jamais vu Nagato être aussi désarmé devant l'aplomb de cette petite fille.
— Est-elle allée à l'école ?
— Non, rit Itachi, Nagato n'a pas su comment répondre, il a baissé les bras et accepté qu'elle reste avec nous. Elle vous plairait, cette petite, elle a un culot que vous sauriez apprécier à sa juste valeur.
Madara fit la moue.
— Je ne suis pas très à l'aise avec les enfants…
L'euphémisme était tel qu'Izuna s'étouffa dans la gorgée de son café, finissant par rire si fort qu'il entraîna avec lui les deux autres.
Quand Itachi rentra à la résidence Phénix, déposé par la voiture de son oncle, il se sentait bien plus tranquille qu'il ne l'avait été les derniers jours. Nagato était encore éveillé, toujours sur ce livre consacré aux pères célibataires, lorsque son colocataire franchit la porte, un sourire aux lèvres.
Itachi se déchaussa, retira son manteau et ferma à clé avant de s'approcher du canapé, s'installant près de Nagato qui cessa de lire pour porter une œillade rassurée.
— J'attendais que tu sois rentré pour aller me coucher. Tout s'est bien passé ?
— Oui, sourit Itachi. Ce repas en famille m'a fait du bien. Apprends-tu quelque chose avec ce livre ?
Nagato le referma et retourna un regard rieur à Itachi, notant que leurs cuisses se touchaient, mais ne décalant pas sa jambe.
— Oui. Que je ne suis décidément pas fait pour la théorie. J'ai beau lire et relire les mêmes chapitres, ils n'ont pas davantage de sens à mes yeux.
— Je vois, commenta Itachi en se penchant pour récupérer son propre ouvrage déposé sur la table basse. Il faut dire que c'est de la psychologie de comptoir.
Nagato approuva alors qu'Itachi revenait s'asseoir, leurs épaules se touchant, cette fois-ci. Ils passèrent près d'une heure à lire, installés l'un contre l'autre, sans jamais s'offusquer des contacts qui se multipliaient entre eux.
À bientôt !
