Bonjoooooooour !

Voici le chapitre 57 !

Quand la pureté reste dans l'âme

La noble et moderne famille Black

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Chapitre 57 :

Waking up

Le réveil

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Mardi 29 octobre, Département des Mystères

Londres

Le Département des Mystères était bel et bien l'un des plus mystérieux de l'Angleterre. Leurs employés étaient certes rémunérés par le Ministère mais ils restaient indépendants du gouvernement, pouvant mener à bien leurs recherches sans être inquiété. Seuls les deux Responsables du département pouvaient, après concertation avec leurs employés, donner un ou deux conseils ou quelques informations à la personne occupant la place de Ministre de la Magie.

Mais cette journée du 29 octobre était une journée spéciale : ce fut pour la première fois depuis bien longtemps que de « simples » invités allaient avoir la possibilité d'y mettre les pieds.

Lord Lovegood et sa fille étaient à présent dans la salle numéro dix-sept du département, dans une salle bleue turquoise au sol d'un magnifique gris anthracite. Quelques fenêtres sorcières reflétaient un paysage splendide que Luna semblait reconnaître, se perdant dans l'adoration des arbres et des libellules qu'elle voyait.

Un sorcier était entré discrètement dans la pièce et observait le père, assis sur une chaise blanche et le dos voûté. Il semblait porter un lourd poids sur ses épaules. La jeune fille était quant à elle perdue dans un paysage que presque personne ne connaissait…

Ailyd Johnes était l'un des responsables du Département et avait été surpris d'apprendre qu'autant de monde avait vu sa magie bridée par un être tel que Dumbledore. Il avait alors demandé à voir ces familles et leur rendre ce qui leur avait été confisqué durant toutes ces années. Ce serait fastidieux, et il n'était pas certain de réussir, mais il le ferait pour la Magie. Et il n'attendrait pas la fin du procès pour cela.

Il se présenta alors, d'une voix douce et calme qui apaisa les deux visiteurs. Luna fixa l'homme aux pupilles roses claires et l'écouta attentivement. Les cheveux cuivrés de l'homme avaient tout d'abord surpris Xenophilius qui, il ne savait pourquoi, avait eu un mouvement de recul. Cela avait déclenché un sourire amusé sur le visage de l'homme.

Ailyd leur expliqua qu'il souhaitait leur rendre certains pouvoirs et surtout la totale libération de leur esprit, bien trop étroit de par les divers sortilèges et maléfices qu'ils avaient subis. D'abord réticents, Ailyd réussi à les convaincre grâce à la toile sorcière représentant le paysage que Luna admirait tant. Celle-ci apaisa les maléfices posés sur les âmes et les deux individus s'endormirent sur deux canapés. Caelinia Damius, la seconde responsable du département, arriva alors et murmura plusieurs chants dans des langues qui s'étaient perdues au fil des ans, au fil du Temps. Elle demandait à la Magie de l'aider, elle la suppliait de guérir ces âmes meurtries.

Ils lévitèrent ensuite des chaînes en argent desquelles pendaient des cristaux au-dessus des deux corps endormis. Les cristaux étaient là afin de refléter l'état physique et psychologique des deux corps. Les deux Langues-de-Plombs versèrent ensuite de la poussière de quartz sur les deux corps et posèrent plusieurs pierres étranges autour des deux canapés.

Le rituel était long, mais si cela permettait à la magie de revivre…

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Deux heures étaient passées depuis que Luna et son père s'étaient endormis. Les corps avaient tremblés, et les Langues de Plombs avaient pu voir la lumière de leur âme traverser les deux êtres apaisés de haut en bas.

Ce fut Luna qui ouvrit les yeux en premier, observant son environnement comme si elle n'était pas venue d'elle-même en ces lieux.

Ses cheveux étaient maintenant bien plus épais et détachés. Une mèche blonde platine se remettait sans cesse devant ses yeux. Elle les toucha alors plus doucement, moins agacée. Leur touché était doux, et ladite mèche était bien plus claire que ses cheveux blonds couleur blé. Étonnée d'un tel changement, elle fixa Caelinia.

- Bienvenue parmi nous, fit la femme d'une voix douce.

- Je… merci.

Luna se mit en position assise, et observa sa peau bronzée en fronçant les sourcils.

- Il y avait beaucoup de maléfices et de charmes sur vos corps, intervint Ailyd. Nous sommes tous deux les responsables du Département des Mystères et… nous avons fait tout notre possible afin de vous rendre votre héritage magique. Vous vous y habituerez rapidement, Miss Lovegood. Attendons maintenant que votre père se réveille et nous retrouverons votre mère.

- Ma… mère ? Mais…

Alors les deux personnes racontèrent à Luna ce qu'ils avaient eux-mêmes appris des différentes sessions du Procès. Luna, malgré son jeune âge, sembla en comprendre les grandes lignes. Son père était maintenant réveillé et observait ses bras bien plus costaud que quelques heures auparavant.

- Oh… Magia.

- Effectivement, fit Ailyd avec un petit rictus amusé.

- Comment avons-nous pu nous laisser berner ainsi ? Oh Misère… MiseriaeMiserere mei Magia

- Lord Dumbledore est un homme puissant, intervint Caelinia. Et il avait bien monté son plan pour la disparition de votre femme.

- Où est-elle ? demanda brutalement le père de Luna.

- Dans la salle d'à côté. Vous sentez-vous assez bien pour vous déplacer ?

Pour réponse, les deux personnes se levèrent.

- Et… mon frère ? demanda doucement Luna.

- Il est aussi à côté, mon enfant, fit une voix provenant de la fenêtre magique.

Les Aurors étaient allés récupérer Pandora Lovegood dans la demeure achetée « symboliquement » par Dumbledore au défunt Lord James Potter. Pandora était dans un sale état et ses pouvoirs avaient été grandement bridés. Les Langues-de-Plombs avaient expressément demandé le transfert de la jeune femme dans leur service. Jamais ils ne donnèrent leurs raisons, mais la Ministre avait pleine confiance en eux. Et elle avait fait le bon choix.

S'ils avaient amené Pandora à Ste Mangouste, elle aurait été mise sous potions de nutrition alors que, d'après les Langues-de-Plombs, ce n'était pas la marche à suivre pour son rétablissement. Ils l'avaient alors placé dans un coma léger, et effectué à peu près le même rituel que sur les deux autres membres de la famille Lovegood. Pandora était actuellement somnolente, son corps étant épuisé et malnutri. Il lui faudrait du temps pour s'en remettre, mais elle y arriverait.

Xenophilius s'était mis à pleurer en prenant les mains de son épouse entre les siennes. Il s'excusa des milliers de fois, lui promettant de la protéger du mieux qu'il le pourra pour le temps qui leur resterait à vivre.

Contre toute attente, Luna ne se dirigea pas vers sa mère en premier mais bien vers un jeune garçon, du même âge qu'elle.

- Fratris ! avait-elle dit.

- Angelus Luna ! Oh, petite sœur de mon cœur.

- Tu as manqué à mon âme, grand frère.

Ils étaient certes jumeaux, mais Luna était née quelques heures après son frère. Les deux jeunes enfants se serrèrent dans leurs bras, ayant peur d'être à nouveau séparés.

Un des rituels des Langue de Plombs avait fait transplaner l'enfant, désorienté, dans une de leurs salles mystérieuse. L'un des employé s'était donc occupé de l'endormir – contre le gré de l'enfant – et de retirer toutes les barrières magiques une à une. Ce fut un long et fastidieux travail, sans compter la dangerosité d'un tel geste puisque la magie de l'enfant avait été réduite au silence durant de trop longues années… Ils avaient remarqué que les jumeaux avaient été privés de leur magie bien avant la disparition définitive de Pandora et Elias. Ils avaient aussi pu analyser l'acte et transférer les résultats au Département de la Justice.

Le jeune garçon avait ensuite retrouvé la mémoire et remercié des centaines de fois la jeune femme qui lui expliquait le pourquoi de sa présence au sein du Ministère. La jeune femme savait. L'enfant revenait de loin, et personne ne savait si, le lendemain, l'enfant aurait encore été en vie…

Une salle leur fut attitrée, dans le Département des Mystères afin de les garder sous surveillance avant de leur offrir leur liberté tant attendue et bien méritée. Les responsables du Département sentait qu'il était encore trop tôt pour les laisser partir… un danger planait au-dessus de leurs âmes.

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Les quelques membres du Ministère Irlandais avaient longuement discuté avec les Aurors anglais. Arsene, Nikolaï et Sergej Meliov avaient également mis leur ingrédient dans la potion et donné leur avis. Il serait malvenu d'aller littéralement enlever la famille Granger sans leur expliquer, dans un endroit neutre, ce qui se passait.

Ce fut cependant Octavius Perks, le procureur des affaires familiales du Ministère Anglais ainsi que Daisy O'Connor – responsable de l'Enfance au Ministère Irlandais – qui prirent la décision finale. Ils partirent alors, non sans emmener Coleen Londubat, du côté des Sans-Pouvoir.

Daniel, le cousin de Coleen, était de sept ans plus âgé qu'elle. Il avait également pris le nom de sa femme. Annabelle était née de l'union d'Alexius Malefoy et de Maryleen Eleanor de Bridgewater. La famille de duc et duchesses de Bridgewater n'avait plus vraiment fait parler d'elle depuis les années 1850 du côté des sans-pouvoirs, ou alors très sporadiquement. La branche sorcière s'était installée en Ecosse et vivait tranquillement.

Daniel et Annabelle Malefoy de Bridgewater – puisque Alexius avait lui-même demandé à ce que l'on colle le nom des Bridgewater au leur – avaient donné la vie à trois enfants : Oliver Ethan Frank et son frère jumeau Ethan Oliver Frank, nés le 30 septembre 1977 ainsi qu'à Hermione Bethany Jade née le 19 septembre 1979.

Mais Daniel et Annabelle n'étaient, pour ainsi dire, plus de ce monde. Octavius, Daisy et Coleen étaient à présent chez les Granger et tentaient d'expliquer au couple qu'il devait les suivre, pour le bien de leur fille. Daniel s'agita soudainement alors qu'Annabelle devenait de plus en plus pâle. Elle refusa catégoriquement, quand bien même la vie de sa fille serait en danger, de les suivre tout en prétextant qu'elle n'en avait pas le droit. Les sortilèges de confusion placés sur les deux individus étaient à l'œuvre : un genre de repousse-moldu dès qu'il était mention de quelque chose de surnaturel.

Coleen, mal à l'aise, observa Octavius tenter le tout pour le tout. Il les informa qu'il en allait même de la survie de leur fille, mentant honteusement à ce couple qui adorait leur fille unique. Il n'ajouta aucun mot et prit le bras de Bart et Alexanne Granger avant de disparaître.

Coleen et Daisy transplanèrent aussitôt et arrivèrent dans une salle beige et grise.

- Où sont nos enfants ? gronda une voix qui fit sursauter Coleen.

- Oncle Georges ! s'écria-t-elle. Oh, c'est bon de vous voir ici.

- Erinus nous a prévenu, fit Kattrin Londubat, la mère de Daniel.

Erinus Londubat était l'époux de Coleen, celui-ci lui fit signe, au loin.

- Il a été difficile de les convaincre, entama alors Daisy, mais Lord Perks les a emmené avec lui. Ils sont dans une salle, la numéro cinq normalement… Je pense que nous pouvons y aller.

- Voir autant de monde d'un seul coup n'est peut-être pas une si bonne idée, contra Kattrin.

- Allez-y, fit Coleen. Je reste ici avec Erinus, nous allons prévenir Clementius et Jade.

Clementius était le deuxième fils de Borith et Augusta Londubat. Cette dernière arriva justement, alors que Daisy emmenait les parents de Daniel dans la fameuse salle.

Tous se trouvèrent donc à attendre, dans la salle d'attente du premier sous-sol du Ministère. Ils avaient certes souhaité avoir un endroit neutre, mais ils n'avaient pas pensé que cela serait aussi complexe malgré l'avertissement des Aurors et des Langues-de-Plombs. Coleen les contacta d'ailleurs, afin de les informer de la présence des époux Granger. Dionyius Ollivander était donc entré dans la pièce, afin de surveiller les réactions du couple.

Les époux de Bridgewater – Alexius et Maryleen – étaient eux aussi arrivés et devinrent aussi blanc que la poudre de lune lorsqu'ils virent les deux corps allongés sur des brancards, sortir de la salle.

- Nous avons dû les endormir. Nous allons les transférer au département des Mystères, annonça froidement le Langue-de-Plomb. Ca évitera que vous jouiez aux annonceurs de bonne nouvelle sans réelle notion de magie.

Puis l'employé disparu avec les deux corps endormis, laissant tout le monde planté là, avec un regard ahuri.

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Les Granger se trouvaient dans une salle violette, dans laquelle flottaient des nuages et des étoiles. Des petits points sur les murs scintillaient de mille feux et le couple se réveilla non sans difficultés.

- Où sommes-nous ? demanda Bart Granger à son épouse.

- Je… je ne sais pas, fit Alexanne. Tu ne sens pas quelque chose ? Dans ton cœur…

- Si… il bat à cent à l'heure… mon Dieu mais… que se passe-t-il ici ? Les étoiles flottent…

- C'est marrant, je ne me sens pas aussi paniqué qu'habituellement.

- Toi aussi, quand tu entends Hermione parler de magie, ça te stresse au possible ?

- Oui, mon chéri. C'est insupportable… souffla Alexanne.

- Pourquoi sommes-nous ici ?

- Je ne sais pas…

Le couple se sentait plus calme, plus détendu qu'ils ne l'avaient été depuis bien longtemps. A vrai dire, ils ne se souvenaient pas de leurs derniers instants de calme et de sérénité. La porte – qu'ils n'avaient pas remarquée – s'ouvrit sur un homme mince et grand aux cheveux noirs. Ses yeux dorés semblaient pouvoir briller dans le noir.

- Bonjour, je me nomme Dionyius Ollivander. Vous me connaissez déjà mais… je pense que vous ne vous en souvenez pas. Quel est le souvenir le plus ancien que vous ayez, jeunes gens ?

Les adultes froncèrent les sourcils, oubliant même de se présenter. Chose qui aurait été bien inutile en réalité.

- Je…

- Oui, madame Granger ?

- Je ne me souviens pas de la naissance de ma fille, fit alors Alexanne le regard rempli d'effroi.

- Et vous, Monsieur Granger ?

- C'est étrange… je me souviens vaguement de mon adolescence… je n'avais pas réellement fait attention à cela…

- A quoi, Bart ? fit alors Alexanne.

- Je me souviens des choses d'un point de vue global mais je ne me souviens même pas de la couleur des yeux de ma mère… je ne peux même pas me concentrer sur un souvenir précis, sans compter que je ne me souviens pas non plus de la naissance d'Hermione, finit-il d'une voix bien plus grave.

- Si vous permettez, intervint Dionyius, deux de mes collègues vont entrer.

Romus Peverell et Deila Carrow entrèrent alors, un doux sourire sur le visage. Ils se présentèrent et expliquèrent avec délicatesse ce qu'ils allaient faire.

Deila tourna autour des adultes, assis dans un petit canapé, dans le sens d'une aiguille d'une montre alors que Romus faisait le chemin inverse. Un trait fin argenté se formait autour du quatuor et Lord Ollivander traçait des runes à l'aide d'une craie noire.

Une puissante lumière blanche sorti du centre du cercle et toutes les personnes présentes s'évanouirent.

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- Miss Granger, veuillez me suivre, fit durement McGonagall.

Le professeur de Métamorphose était fatigué. Le procès était éreintant et toutes ces histoires internes à Poudlard l'agaçaient. La famille Weasley était à Sainte Mangouste et certains parents étaient venus retirer leurs enfants de l'École à cause des rumeurs qui couraient sur Dumbledore.

Heureusement, Hermione n'avait pas posé de question et l'avait suivie dans un bureau non loin de celui du Directeur.

Minerva ne pouvait pas se résoudre à y emménager. Trop de souvenirs y étaient liés et Poudlard avait répondu à sa demande. Au premier étage, une salle s'était ouverte et avait laissé place à un dragon de pierres d'environ trois mètres de haut. Il fallait donner un mot de passe pour que le dragon se décale sur la droite et donne accès à quatre grandes marches, toutes d'un mètre de profondeur, qui elles donnaient sur une grande porte en bois.

Ce bois était clair, avec des barres dorées et argentées qui partaient du sol pour aller vers le haut, se divisant en plusieurs branches et formant des arbres et des fleurs… le plafond était arrondi et, selon l'heure de la journée, il y avait soit des étoiles soit une lumière dorée représentant le soleil.

Puis, pour ouvrir la porte il fallait soit que la personne y autorise l'accès ou poser sa main sur la porte afin que la porte annonce d'un nouvel arrivant. Un petit tableau était présent à gauche de la porte, représentant un griffon, un serpent, un aigle et un blaireau. Les quatre animaux avaient également leur tableau à l'intérieur du bureau, et annonçaient généralement les nouveaux venus.

Minerva avait était impressionnée par autant de magie et de sécurité. Le serpent l'avait même informée que le Château cachait bien des choses aux habitants, et ce depuis des centaines et des centaines d'années.

La directrice adjointe traversait rapidement le château, suivit par une élève essoufflée qui se posait des dizaines de questions à la seconde. Que lui voulait cette dame en qui elle n'avait pas confiance ? Elle avait tendance à l'apprécier, certes, mais une voix lui disait de ne faire confiance qu'en Albus Dumbledore. Que lui seul était à suivre.

Elle observa alors, ébahie, le dragon bouger et son professeur qui l'intima de la suivre en silence. Ils entrèrent dans un couloir dont les murs faisaient des courbes sur une dizaine de mètres. Le couloir débouchait sur une arche puis sur le bureau arrondi. Sur la droite se trouvait une grande cheminée de pierres blanches, recouverte d'une couche de marbre noir. Des vitrines étaient disposées de chaque côté de l'arche et une porte, invisible de tous sauf de Minerva, se trouvait entre la vitrine de gauche et la fenêtre.

Le mur de gauche comprenait deux grandes fenêtres puis de deux étagères ainsi qu'une grande fenêtre en face de l'arche. Sur le côté droit, en diagonale par rapport à l'arche d'entrée, se trouvait un grand bureau en bois massif avec quatre chaises devant. Il y avait quelques étagères derrière le siège de bureau ainsi qu'une porte privée entre celui-ci et la grande cheminée. Ce qu'Hermione ne savait pas et ce que Minerva n'avait pas encore vu, étaient les appartements privés qui avaient été déverrouillés par Poudlard. Elle n'avait eu ni le temps, ni l'envie de visiter. A vrai dire, ce n'était que la deuxième fois qu'elle mettait les pieds dans cette pièce simple mais tout de même luxueuse et extrêmement lumineuse.

Hermione ne comprenait pas pourquoi elle avait dû suivre son professeur. Celle-ci n'avait même pas été présente ces dernières semaines et ce qu'elle avait pu lire dans la Gazette la laissait dubitative quant à cette professeur à l'air dur et sévère. Elle voyait en elle une personne à dénigrer, puisqu'elle semblait être contre le Directeur qui était pourtant un grand mage qui inspirait la confiance.

Perdue dans ses pensées, Hermione n'eut pas le temps de réagir alors que son professeur la faisait disparaître avec un phénix puis réapparaître dans un couloir sombre.

- Lieu provisoire de transplanage pour phénix à nouveau bloqué ! fit une voix masculine alors qu'Hermione paniquait.

- Vous ne m'avez pas entendu parler, je présume, miss Granger ?

- Non… non professeur, j'étais perdue dans mes pensées.

- J'avais pourtant annoncé notre lieu de rendez-vous. Bref, venez, vos parents vous attendent.

- Mes parents ? Ne sont-ils pas morts ?

La bouche entrouverte, Minerva fixa l'enfant.

- Pourquoi seraient-ils morts, miss Granger ?

- Le professeur Dumbledore m'a amené sur leurs tombes, peu avant le procès. Il m'a dit qu'il y avait eu un incendie dans leur cabinet.

- Vous me paraissez plutôt détaché pour quelqu'un qui vient de perdre ses parents adorés, fit alors froidement Snape.

Hermione pivota et fixa avec dégoût le professeur.

- Grand-père Albus m'a dit de ne sortir du Château sous aucun prétexte et de ne faire confiance en personne. Mes parents sont décédés, bien entendu que je suis triste, mais cela ne vous regarde pas, fit durement Hermione.

Les pupilles de l'adolescente étaient devenues noires et Minerva se frotta le front. Dumbledore avait raconté tellement de choses à ses élèves qu'il allait être bien compliqué de rétablir la vérité dans les esprits.

- Albus Dumbledore se trouve être le directeur de Poudlard, et non votre Grand-Père, fit froidement un des employés du Ministère. Vous n'avez jamais été bien proche de cet homme, bien qu'il vous ait manipulé comme il le souhaitait à ce que je vois.

- Je ne suis pas manipulable ! Vous avez kidnappé mes amis et vous les avez internés comme s'ils étaient malades ! Dumbledore avait raison, nous devons vous combattre ! Vous êtes le mal en personne ! débita Hermione en tremblant de rage.

L'Auror immobilisa l'enfant et observa les adultes.

- Navré, je sais bien que cela est contre l'éthique mais nous devons retirer les liens magiques le plus rapidement possible. Venez.

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Les Granger avaient compris, grâce au rituel, que leur esprit avait été manipulé. Ils essayaient, au fond d'eux-mêmes, de retrouver un fil, un souvenir quelconque… un indice. Ils restèrent plusieurs heures dans un coma artificiel avant qu'ils ne trouvent enfin le lien qui liait fermement leur noyau magique au maléfice. Ils se souvinrent alors de l'attaque de Dumbledore au milieu d'un champ, puis de leur ancienne demeure, de leur vie d'avant… leur magie refaisait surface. Ils se sentaient enfin complets, libérés d'un poids qui les maintenaient renfermés sur eux-mêmes.

Les deux mots qu'ils dirent alors, en s'éveillant, furent les mêmes.

- Quelle horreur.

Les Langues-de-Plombs déclenchèrent plusieurs charmes et leur expliquèrent leur plan. Il fallait aller chercher les deux garçons, alors que leur fille était en ce moment même dans une des multiples pièces du Ministère.

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Lam Gelbero, âgé d'environ quatorze ans, était assis dans la cuisine d'une sombre maison. Il observait la médaille qu'il avait eu lors de la dernière course de la ville. Deuxième de sa catégorie… il avait enfin réussi. Il n'était pas arrivé premier, mais peu lui importait. Il avait une médaille !

Le sport était pour lui comme un défouloir. Il se sentait toujours mieux après une course ou un match. Comme libéré d'une pression, d'un stress qu'il ne comprenait pas.

Sa main commença à trembler et il passa une main sur son front en sueur. Cela faisait quelques jours, après cette fameuse course en vérité, que ses bras lui faisaient défaut. Il avait vu un médecin mais personne n'avait pu lui dire ce qui provoquait cela. L'un d'entre eux avait même dit que l'enfant avait des troubles psychologiques… ses parents avaient quitté l'hôpital sans régler les divers examens. Il ne voulait pas inquiéter les adultes et passait la plupart de ses journées dans sa chambre, ou en cours. Sa mère était partie en voyage d'affaire et son père s'occupait d'un orphelinat, à une centaine de kilomètres de leur maison.

Quelques coups furent frappés à la porte et il alla ouvrir, pensant que ce serait sa petite sœur, ou sa mère qui rentrait plus tôt que prévu. Mais il n'en fut rien. Son regard fut happé par celui d'une personne qui lui rappelait un bonheur infini… il ne comprit pas. Mais il les laissa entrer, par automatisme. Il était fatigué.

Les adultes se présentèrent, l'observaient. Puis une voiture se gara devant l'allée, le père de famille entra dans la maison en fixant les invités imprévus.

- Bonsoir, Monsieur Gelbero, je suis Elisa Curdo et voici un collègue. Oracio Drow.

- Enchanté, fit alors Oracio.

- Bonjour, qui êtes-vous exactement ? demanda le père de famille.

- Nous sommes venus vous rencontrer car nous avons quelques questions.

- Eh bien, je vous en prie.

- Nous sommes de la police, et de la protection de l'enfance, mais nous n'avons rien contre vous, je tiens à le préciser, fit l'Auror. Par ailleurs, monsieur Gelbero…

L'Auror semblait hésiter mais termina sa phrase. Il avait pris connaissance des termes exacts à prononcer pour débloquer la mémoire du moldu, bien que cela n'affecterait pas l'enfant.

- Quelle est la date et l'heure du décès de Junior, votre enfant bien aimé ?

- Le 20 décembre 1983, à quatre heures quarante-quatre du matin, à l'hôpital.

L'Auror acquiesça.

- Junior ? demanda Lam. J'avais un frère, papa ?

- Je… non, je ne comprends pas. Lam ? Mais…

L'homme fronçait les sourcils, et sentait la panique monter en lui.

- Je ne comprends pas. Mon fils avait été déclaré mort et…. Je me souviens l'avoir découvert sur le pas de la porte, à moitié épuisé. Comment cela se fait-il ? Lam était décédé.

- Mais je suis là, papa !

- Non… fit le père de famille en prenant sa tête dans les mains. Oh non…

- Etes-vous d'accord pour nous suivre, monsieur Gelbero ? demanda Lady Curdo. Vous comprendrez mieux.

- Ma femme devrait bientôt rentrer, ainsi que ma fille. Serait-ce possible de les attendre ?

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Alors que la famille Gelbero prenait un portoloin sans vraiment le comprendre afin de rejoindre le Ministère, l'Auror Jan Piet et John Green du Département de la protection de l'Enfance étaient en Australie. L'enfant, jadis déposé sur lit d'hôpital, fut retrouvé dans un quartier extrêmement pauvre. L'Auror, pas habitué au monde des non-sorciers, fut choqué par tant de misère. L'enfant n'avait jamais dû aller à l'école… Ils entrèrent dans une petite cabane, proche d'une petite forêt sauvage et humide.

- Qui êtes-vous ? avait hurlé une voix paniquée.

- Jesse, calme-toi, nous ne te voulons pas de mal, fit l'Auror.

- C'est ce qu'ils disent tous ! fit une voix aiguë.

Les adultes ouvrirent les rideaux et découvrirent, horrifiés et à même le sol, deux corps meurtris. Le plus âgé devait être Jesse. Celui-ci tenait entre ses bras maigres un petit corps tout aussi fragile que le sien.

- N'ayez pas peur. Je m'appelle John.

- Comment vous connaissez mon prénom ?

- C'est une longue histoire, petit, fit l'Auror. Mon prénom c'est Jan.

- Vous faites quoi ici ?

- Nous sommes venus te chercher, fit doucement John.

- Pourquoi ?

- Pour que tu puisses retrouver tes vrais parents.

- Mais… ils sont morts… ils… sanglota bruyamment le plus jeune. Jessy, me laisse pas, te plaît…

Les adultes se concertèrent du regard. Il leur avait paru peu probable que deux enfants soient réellement laissés seuls au milieu de nulle part, même si le souvenir et les paroles de Dumbledore ne laissaient que peu de doutes sur le passé de ces deux enfants. Comment avait-il pu faire cela ?

Ils avaient discuté avec leurs supérieurs quant à l'éventuel petit frère de Jesse. Que faire de cet enfant, s'il était réellement seul et sans famille ?

- Qui vous fait du mal ? demanda John.

- Les… les grands du quartier. On doit aller leur chercher de l'eau au puits… il y a pas d'eau courante ici, et nos parents sont décédés d'une maladie… je ne sais plus quoi mais ils m'ont bien fait comprendre que je devrai protéger Max. Je ne peux pas le laisser… ais-je fais quelque chose de mal, monsieur ?

- Non, tu n'as rien fait de mal.

John essaya d'expliquer, tant bien que mal, qu'un homme avait placé Jesse dans cette famille en Australie contre le gré des véritables parents. Il leur expliqua aussi qu'ils étaient donc recherchés afin de pouvoir retrouver la véritable famille de Jesse.

- Veux pas rester seul… sanglota le petit.

John soupira. Il était hors de question de laisser l'un des deux ici, il ne le pourrait pas. Il espérait juste que les parents biologiques de Jesse acceptent de s'occuper de lui, mais il promettait à Magia de s'en occuper lui-même si cela ne pouvait se faire.

Le monde était bien trop cruel.

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