DISCLAIMER : Attention, ce chapitre contient des scènes violentes, impliquant claustrophobie, sang et blessures graves. L'histoire reste une fiction accessible à tous et rien n'est vraiment détaillé mais si vous êtes un lecteur sensible, certains passages peuvent choquer.


Chat Noir se pencha légèrement en avant pour regarder l'état de la rue en contrebas, les sourcils légèrement froncés.

-« On ne va pas pouvoir porter secours à tout le monde, les pompiers font de leur mieux. Il faut se concentrer sur l'akumatisé. Plus vite on arrêtera ce monstre, plus vite tu pourras utiliser le Miraculous Ladybug pour tout réparer. »

Sa coéquipière se contenta de hocher la tête. Même si elle était véritablement rassurée de savoir son partenaire en vie et plus déterminé que jamais, elle ne pouvait faire dégonfler cette boule de stress qui grossissait dans sa gorge et dans son ventre à chaque fois qu'un bruit suspect se faisait entendre.

Elle pensait à toutes les personnes bloquées, blessées et même pire… Elle passa ses mains sur ses joues en se redressant : elle devait absolument se concentrer sur la mission, et ne pas se laisser distraire.

Alors qu'elle inspirait à fond, elle sentit une douleur aigüe au niveau de ses côtes. Elle retint un gémissement en serrant les dents. La jeune fille ne voulait pas inquiéter Chat Noir mais plus que jamais, elle savait qu'il avait raison, d'autant plus maintenant : le temps pressait.

Maintenant infirme sous sa forme civile, elle ignorait à quel point la protection magique offerte par son costume allait pouvoir lui épargner la douleur et surtout les risques autrement plus graves liés à sa blessure.

-« Allons-y, somma-t-elle en se tournant vers le garçon. Suivons les traces, on finira forcément par le repérer. »

Sur ces mots, les deux héros s'élancèrent, sautant par-dessus les rues à moitié détruites. Essayant de se concentrer sur les traces laissées par l'akumatisé et les bruits sourds qui se faisaient entendre au loin, Ladybug ne put s'empêcher de poser ses yeux sur les nombreux bâtiments démolis et les parisiens démunis qui fuyaient en tous sens.

La boule au ventre, la jeune fille tentait de faire abstraction des cris, du bruit des éboulements, des pleurs et lamentations qui résonnaient tout autour d'elle. Paris était à feu et à sang et la jeune héroïne se sentait responsable de tout cela.

Bien sûr, elle n'ignorait pas le fait que Papillon était le véritable fautif, qu'il était à l'origine de ce désastre, mais elle s'en voulait beaucoup de ne pas être intervenue plus tôt. Elle craignait, à raison, que ses pouvoirs ne lui permettent pas de tout réparer.

Tikki lui avait mainte et mainte fois expliqué que les capacités magiques que lui conférait son statut d'héroïne n'étaient pas infinies. Si ces dernières pouvaient lui permettre de soigner la plus grave des blessures, il n'y avait malheureusement aucun retour en arrière possible pour les victimes mortellement atteintes lors des attaques des akumatisés de Papillon.

Les visages de Jehan et Andréa lui revinrent soudainement en tête : elle refusait qu'ils subissent ce sort. S'il devait leur arriver malheur, elle savait qu'elle ne pourrait jamais s'en remettre. Alors que la jeune fille, perdue dans ses pensées, lançait son yoyo autour d'une cheminée, sa distraction due lui faire faire un mouvement plus brusque, tirant davantage sur le filin de son arme pour atterrir sur les tuiles.

Aussitôt, une douleur lancinante lui traversa le ventre, la forçant à s'arrêter, s'enserrant de ses bras en réprimant un gémissement.

La voyant faire, Chat Noir s'arrêta à son tour pour se poser à côté de sa coéquipière, les sourcils froncés.

-« Ladybug ? » souffla-t-il en s'accroupissant à ses côtés.

-« C-Ce n'est rien… Excuse-moi, je suis distraite. Il faut que je fasse mieux que ça. » soupira l'héroïne en passant sa main sur son visage.

Chat Noir, inquiet, avait remarqué e teint blafard de sa coéquipière mais il mettait cela sur le compte du stress et de la peur qui devait l'envahir à cet instant. Lui non plus n'était pas rassuré : il n'avait aucune idée de comment aborder le problème auquel ils faisaient face, craignait de ne pas être à la hauteur de la tâche qui lui incombait.

Mais le jeune homme voulait être fidèle à la promesse qu'il avait faite en prenant ses pouvoirs : faire de son mieux pour défaire les plans du Papillon jusqu'à ce qu'il soit mis hors d'état de nuire. Rien ne devait le détourner de sa mission.

Alors que le héros essayait de trouver les mots pour réconforter sa partenaire, une énorme explosion vint soudain ravager l'immeuble de l'autre côté de la rue, soufflant la façade qui s'effondra dans la rue tandis que des débris s'envolait dans les airs.

Ladybug et Chat Noir se relevèrent aussitôt, bouche bée. En bas, les citoyens criaient et paniquaient de plus belle. Certains sortaient des décombres tandis que les autres tentaient d'aider tant bien que mal les nombreux blessés. La jeune fille sentit une onde de colère irradier sa colonne vertébrale. Serrant les poings à tel point que ses ongles se seraient enfoncés dans la peau de ses paumes, l'héroïne se décida à descendre devant l'immeuble. Elle n'ignorait pas le fait qu'elle ne pourrait pas sauver tout le monde, mais son rôle d'héroïne lui dictait également d'aider un maximum de personnes, autant en luttant contre les akumatisés qu'en assistant directement les citoyens.

Malgré les protestations de Chat Noir qui tenta de la retenir un instant, Ladybug se laissa glisser le long du filin de son yoyo jusqu'à toucher le sol. À peine avait-elle posé le pied par terre que des dizaines de parisiens se rassemblaient autour d'elle, lui demandant de l'aide dans un brouhaha de paroles incompréhensibles.

Chat Noir, qui avait imité à contre cœur sa coéquipière, subit le même sort qu'elle. Le garçon inspira longuement pour garder son calme, détestant le fait de se retrouver noyé dans la foule. Alors que Ladybug tentait de rassurer un maximum de personnes en essayant de ramener un semblant d'ordre, une femme traversa soudain l'assemblée, se jetant littéralement dans les bras de la jeune fille, bousculant tous les autres citoyens.

Elle était blessée à l'arcade sourcilière, un flot de sang recouvrant la partie gauche de son visage, et elle était recouverte de poussière, échevelée au possible.

-« Ladybug ! Je vous en prie ! Je vous en supplie ! Mon fils… ! Mon bébé ! Vous devez sauver mon bébé ! »

-« C-Calmez-vous s'il vous plaît… ! déclara la jeune fille en posant ses mains sur les siennes, la voix tremblante. Dites-moi ce qui est arrivé. »

-« J-Je suis sortie de chez moi… ! Je suis descendue dans les escaliers pour voir ce qu'il se passait… ! Mais il y a eu une fuite de gaz et ils m'ont entraîné vers la sortie ! Mon bébé ! Mon fils est resté dans l'appartement ! Je vous en prie ! L'immeuble risque de s'effondrer ! Aidez-moi ! »

La mâchoire de l'héroïne se décrocha, sensible à la détresse profonde de cette mère. Elle leva la tête vers l'immeuble qui venait de subir l'explosion. Le cœur de la jeune fille se serra en pensant qu'il aurait pu arriver quelque chose à un bébé, un enfant en si bas-âge. Cela aurait été trop injuste.

Comprenant les pensées de sa coéquipière, Chat Noir s'avança vers elle. Lui non plus n'était pas insensible à la situation de cette jeune mère. Mais il savait que le temps était compté et que de se dérouter de leur mission principale risquait d'engendrer d'autres situations comme celles-ci. De plus, il savait que s'ils se mettaient à rendre ce genre de service dans une situation aussi critique, des centaines d'autres personnes allaient bientôt venir les solliciter, les empêchant d'autant plus de stopper rapidement l'akumatisé.

Cependant, avant qu'il n'ait pu faire part de ses réflexions à Ladybug, la jeune fille hocha légèrement la tête, un petit sourire qu'elle voulait confiant dessiné sur les lèvres.

-« Je vais aller chercher votre fils. Dites-moi où se trouve votre appartement. »

La jeune mère, entre des mots d'excuses et de remerciements, donna les indications à Ladybug qui s'élança rapidement vers l'immeuble à moitié détruit, sous les exclamations de la foule, Chat Noir sur ses talons. Le jeune homme se hâta de la rattraper et la fit s'arrêter en saisissant son poignet.

-« Nous ne pourrons pas faire cela pour tout le monde. »

-« Je le sais. Mais je ne vais pas abandonner ce bébé si j'ai encore la possibilité de le sauver. »

-« Je t'assure que je comprends ta position mais il faut q- »

-« Écoutes, ça ne sert à rien d'essayer de m'en empêcher. Si tu ne veux pas m'accompagner, je comprends. Tu n'as qu'à prendre de l'avance et repérer l'akumatisé. Je te rejoindrai juste après. »

Les yeux de Chat Noir s'écarquillèrent légèrement de surprise. Le regard de sa coéquipière ne reflétait aucune émotion, simplement une grande détermination. Ses iris habituellement d'un bleu si vif étaient devenus grisâtres. Ne leur restaient plus que cette vague lueur qui fit comprendre au jeune homme qu'elle ne changerait pas d'avis. Il leva les yeux un instant, regardant un nouveau pan de mur s'effondrer avant de soupirer.

-« Bon d'accord, allons-y. Mais dépêchons-nous. »


Main dans la main avec Jehan, Andréa tentait de guider Priam, David et les pompiers à travers les décombres, espérant qu'ils puissent les retrouver pour tenter de les aider, ne serait-ce qu'un peu. Si elle s'efforçait à sourire, elle avait du mal à garder son calme.

La situation de Jehan était grave, très grave.

Bien qu'elle avait réussi à réduire quelque peu l'hémorragie qui vidait peu à peu son camarade de son sang en utilisant les ceintures de leur pantalon, Andréa savait que ses soins étaient loin d'être suffisants. Parfois pris de spasmes qui le faisait gémir de douleur malgré le fait qu'il tentait de rester positif, Jehan s'affaiblissait de minutes en minutes et elle savait que le soutien des pompiers ne serait pas inutile.

Mais la destruction du bâtiment ne rendait pas leur progression facile et même si Priam tentait lui aussi de rester positif pour rassurer ses camarades, la panique et le stress dans sa voix étaient clairement palpables.

Serrant de plus belle sa main dans la sienne lorsqu'elle entendit David tomber sur les décombres à travers le téléphone qu'elle tenait cramponner à son oreille, elle ne put réprimer un soupir. Elle avait peur. Elle n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. Même l'attaque du Mime, qui lui avait pourtant laissé elle aussi un souvenir indélébile, faisait pâle figure à côté de ce qu'ils étaient en train de traverser. Remarquant le trouble, parfaitement compréhensible, de sa camarade, Jehan lui adressa un sourire assuré en posant sa deuxième main sur la sienne.

-« Ils vont nous retrouver, j'en suis sûr. Ne t'inquiète pas. Priam n'est pas du genre à abandonner facilement, ils vont finir par nous retrouver. »

–« J'espère, j'espère vraiment… » murmura Andréa en essuyant ses joues.

-« Et quand ce sera fait, tu pourras partir. » acquiesça Jehan.

Andréa tressaillit avant de baisser les yeux vers lui. Il semblait si serein, si calme, en contraste total avec ce qui leur était arrivé et la douleur qui devait irradier son corps à cet instant. Après un instant de flottement, Andréa hocha négativement la tête, sentant de nouvelles larmes perler à ses yeux.

-« Non, c'est hors de question. Je ne te laisse pas tout seul. »

-« Mais je ne serai plus seul. Et toi, il faut que tu te mettes à l'abris. »

-« Non ! Je ne t'abandonne pas ! »

-« … Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Tu pourrais même partir dès maintenant, alors… ? » souffla Jehan.

-« … Parce que si je m'en vais, tu ne te battras plus pour rester en vie. Et il est hors de question de te laisser mourir, tu m'entends ? Alors… je reste pour te surveiller. »

Un nouveau silence se fit avant que Jehan ne laisse échapper un petit rire. Elle n'avait pas totalement tort. Il porta la main de son amie à ses lèvres pour embrasser furtivement ses phalanges. Andréa le regarda faire avec un sourire gorgé d'affection qu'elle n'essayait même plus de dissimuler, faisant couler ses larmes le long de ses joues.

Mais alors qu'elle ouvrait la bouche pour dire quelque chose, des pas au-dessus d'eux accompagnés de la voix de Priam au téléphone leur firent relever les yeux.

-« Ils ne sont plus très loin. » affirma Jehan avec un petit sourire, auquel Andréa répondit.


Les deux héros pénétrèrent dans le bâtiment par ce qu'il restait de la grande porte d'entrée. Par chance, l'immeuble comptait deux bâtiments et celui où était resté coincé l'enfant avait été touché par l'explosion qui avait soufflé la façade en bien moindre mesure que celui côté rue et tenait encore debout. Du moins pour le moment.

Les jeunes gens se hâtèrent de traverser la petite cour centrale avant d'emprunter un escalier, suivant toujours les indications données par la jeune mère. Malgré le fait qu'une explosion avait déjà fait sauter une partie de la structure, l'odeur de gaz était encore très présente et Chat Noir craignait une nouvelle explosion à tout instant.

Ils grimpèrent un étage, puis deux en criant dans les parties communes afin de s'assurer que personne d'autre n'avait été laissé en arrière avant d'arriver devant la porte indiquée. Tandis que Ladybug essayait de l'ouvrir, Chat Noir surveillait le feu qui s'était emparé du hall du bâtiment et devant lequel ils avaient dû passer pour arriver jusqu'ici. Plus les minutes passaient et plus le garçon craignait qu'ils ne se retrouvent coincés là, pris au piège par les flammes qui croissaient en contrebas.

Il fallait faire vite. Très vite.

Serrant les poings en voyant que la porte résistait aux coups d'épaules pourtant vigoureux de Ladybug, il lui demanda de s'écarter avant de donner un coup de pied sur la grand surface lisse, abattant sa semelle près du verrou qui la maintenait fermée.

Après plusieurs tentatives, un des gonds lâcha puis tous les autres avec un énième coup du héros. Ladybug fut la première à s'engouffrer dans l'appartement, suivie de près par son coéquipier qui refusait de la laisser s'éloigner. Tandis que ce dernier inspectait le salon, la jeune fille pénétra un peu plus profondément dans l'habitation, empruntant un couloir qui formait un angle sur la droite. Elle repéra une salle de bain et ce qui ressemblait à une cuisine en dépit du fait qu'une partie du plafond s'était effondrée. Un petit bruit dans son dos lui fit soudain tourner la tête.

Ladybug poussa une autre porte et entra dans la pièce suivante, reconnaissant immédiatement la chambre décrite par la jeune mère, avec ses étagères de livres, sa grande armoire, son coffre à jouet et surtout ce landau au fond.

Sans prendre le temps de réfléchir plus que cela, elle se précipita vers le petit lit, agrippant le bord à barreaux de toutes ses forces. Sous ses yeux, un bébé d'à peine un an aux cheveux bruns gesticulait dans tous les sens, se tortillant sur le matelas. Il semblait incroyablement calme, son comportement contrastant complètement avec le chaos ambiant. Quand leurs regards se croisèrent, le petit garçon eut un instant de réflexion avant de tendre ses mains vers Ladybug, un large sourire édenté sur le visage.

Au bord des larmes, l'héroïne répondit à son sourire, se dépêchant de scanner l'enfant, à la recherche de la moindre blessure, même légère, avant de le soulever dans ses bras. Elle le cala contre sa poitrine, lui frottant doucement le dos en essayant de calmer sa respiration tandis que le bébé continuait de gazouiller tranquillement contre son épaule.

Elle avait eu tellement peur qu'il lui soit arrivé quelque chose, inquiète de ne pas avoir entendu de cris ou de pleurs en pénétrant dans l'appartement. Et maintenant que le stress redescendait quelque peu, la jeune fille peinait à réfréner ses émotions.

Ne voyant pas sa coéquipière revenir, Chat Noir s'engouffra à son tour dans le couloir et pénétra dans la chambre. Il regarda Ladybug bercer le bébé qu'ils étaient venus chercher avec une infinie tendresse avant qu'elle ne se tourne vers lui, le regard brillant.

-« Regarde… Il n'a rien… Rien du tout… ! » s'exclama la jeune fille en allongeant l'enfant sur son bras gauche.

-« C'est une très bonne nouvelle, répondit le héros en regardant à son tour le bébé. Maintenant, dépêchons-nous de partir. Nous ne sommes pas en sécurité ici. »

Ladybug acquiesça avant de suivre son partenaire. Ragaillardie par la tournure que prenait les choses, même un bref instant, elle continuait de serrer le jeune bambin dans ses bras, ce dernier ayant attrapé une de ses mèches de cheveux entre ses doigts. Tentant de rester concentrée sur le fait de devoir s'extirper d'ici, la jeune fille avait pourtant du mal à détacher son regard de ce bébé, tant elle avait eu peur pour lui.

Enjambant les débris qui jonchaient le sol, les deux héros arrivèrent à l'entrée de l'appartement, et Chat Noir fut le premier à s'engouffrer dans la cage d'escalier, avant de s'arrêter net, les yeux écarquillés.

-« Oh non… » murmura le jeune homme alors que sa coéquipière se penchait au-dessus de son épaule pour voir ce qui avait interpellé son camarade.

En bas, le feu avait commencé à ronger les marches en bois, les unes après les autres et les flammes qui grossissaient s'attaquaient également aux marches du premier étage. Une épaisse fumée se répandait dans les couloirs, forçant les deux héros à reculer.

Serrant plus étroitement le petit dans ses bras alors que Chat Noir fermait la porte de l'appartement, Ladybug regarda son partenaire, l'air perdu et très inquiète.

-« E-Et maintenant ? bredouilla-t-elle. Qu'est-ce qu'on fait ? »

-« Pas le choix, il va falloir passer par l'extérieur. Le feu va attaquer les étages les uns après les autres, il faut se dépêcher. »

Les deux héros firent aussitôt volte-face, Ladybug tenant toujours l'enfant bien serré contre elle. Ils se hâtèrent de traverser le salon, évitant les nombreux débris qui jonchaient le sol. Chat Noir, en tête, ouvrit précipitamment la grande fenêtre qui donnait sur la rue en contrebas, se penchant quelque peu pour regarder par-dessus le garde-corps avant de se tourner vers sa partenaire.

-« Pas de danger, nous pouvons descendre par ici. Ça va aller pour… ? »

-« Oui, merci, ça va aller. Il faut juste que je trouve… Ah ça ! C'est parfait ! »

L'héroïne arracha aussitôt le rideau qui pendait le long de la fenêtre. Le tissu était fin mais robuste. Le posant quelques instants sur le sofa à proximité, Ladybug enroula l'enfant dans le rideau, faisant tourner le grand tissu pourpre autour du bambin qui gazouillait toujours. Chat Noir fut surpris de la voir faire aussi facilement.

Était-elle habituée à ce genre de gestes ? Peut-être avait-elle elle-même des enfants ? Le garçon se gifla intérieurement en se pinçant l'arête du nez. Il savait qu'il lui était défendu de se poser des questions sur la vie personnelle de sa coéquipière, les deux héros ayant juré de ne jamais divulguer leurs identités secrètes à qui que ce soit, ni même à l'un et l'autre.

Mais malgré cela, depuis quelques temps, il ne pouvait s'en empêcher. Quelle était cette drôle de sensation qui le poussait à en apprendre toujours plus sur elle, lui qui était toujours si réservé ?

Le garçon sortit de ses pensées quand sa partenaire se tourna une nouvelle fois vers lui, un sourire triomphal sur le visage. Elle avait enroulé le grand rideau autour de ses épaules et sa taille, maintenant l'enfant contre elle sans qu'elle n'ait à le tenir de sa main droite comme elle l'avait fait jusqu'à présent. Chat Noir lui adressa un petit sourire avant de désigner la fenêtre d'un mouvement de menton.

-« Tu peux accrocher ton yoyo au balcon au-dessus de celui-ci, il semble avoir tenu le choc. »

-« D'accord, c'est parti. »

Aussitôt, la jeune fille s'exécuta, s'avançant sur le balcon pour accrocher le bout de son arme à la rambarde au-dessus d'elle. Voulant éviter de trop secouer l'enfant malgré le fait qu'il était solidement harnaché contre sa poitrine, Ladybug se contenta simplement de se laisser glisser le long du filin. En bas, de nombreux débris jonchaient le sol mais rien ne semblait l'empêcher de se poser au pied de l'immeuble.

Dès qu'elle fut en bas, elle récupéra son arme puis fit de grands signes à Chat Noir pour lui indiquer que tout allait bien. Le jeune homme, un petit sourire sur les lèvres, se contenta de hocher la tête.

Mais alors qu'il s'apprêtait à la rejoindre, un craquement dans son dos lui fit tourner les yeux. C'est alors qu'il put s'apercevoir que les flammes l'avaient déjà rejoint, embrasant l'entrée de l'appartement. Aussitôt, et sans qu'il ne puisse rien y faire, il vit la totalité de la pièce disparaître dans une vive lumière rouge et chaude, le gaz s'échappant des tuyaux endommagés de la cuisine s'enflammant dans une gigantesque explosion.

Dans un cri, Ladybug ne put que se replier sur elle-même, se protégeant des débris qui se mirent à tomber tout autour d'elle. La jeune fille se dépêcha de s'écarter du pied de l'immeuble, craignant un éboulement auquel elle ne pourrait échapper si elle restait là. Enjambant un pan de mur tombé à quelques mètres d'elle, l'héroïne se hâta de rejoindre la rue principale, frottant à travers le tissu du rideau le dos du bébé qui s'était mis à pleurer.

Luttant contre ses propres larmes, Ladybug se mit à appeler le nom de son partenaire en continuant de serrer l'enfant contre elle. Elle n'ignorait pas le fait que l'explosion avait été puissante, allant jusqu'à faire siffler ses oreilles pendant encore plusieurs minutes, et que même avec son costume et sa protection magique, le garçon pouvait être sévèrement blessé.

Elle regarda en tous sens, continuant de l'appeler, observant le moindre débris qui provenait de l'immeuble qui venait de perdre sa façade dans un bruit assourdissant. Elle sentait son stress augmenté davantage : plus les minutes passaient, et plus elle se sentait dépassée par les évènements. Elle avait craint de ne pas être à la hauteur de la tâche qui lui incombait ce jour mais sans Chat Noir, Ladybug savait que Paris était condamné.

Un mouvement sur sa gauche la fit sortir de ses pensées. Le cœur gonflé d'espoir, elle vit une silhouette se relever de derrière un morceau de pierre, toussant en s'époussetant.

-« Chat Noir ! » cria-t-elle en reconnaissant le costume et la chevelure blonde de son coéquipier malgré les larmes qui embuait sa vue.

Le garçon eut à peine le temps de faire volte-face que la jeune fille se jetait déjà dans ses bras. Il le regarda faire avec surprise, n'étant toujours pas habitué par ses démonstrations physiques d'affection.

-« Est-ce que ça va ?! demanda-t-elle en scannant le jeune homme, inspectant son visage puis ses bras. Je suis tellement désolée, tout ça c'est de ma faute, j'aurais dû t'écouter, on aurait p- »

-« Hey, coupa Chat Noir avec un petit sourire. Je vais bien, tout va bien. Je t'assure. »

Les lèvres tremblantes, Ladybug regarda son partenaire pendant de longues secondes avant d'acquiescer. Elle baissa ensuite les yeux vers le bébé qui avait calmé ses pleurs, imitée par Chat Noir. Le bambin les regarda avant de leur sourire en levant sa main pour attraper une des mèches de cheveux de l'héroïne. Mais ce moment de sérénité fut brisé par un nouveau bruit sourd au loin, rappelant les deux jeunes gens à l'ordre.

-« Dépêchons de rendre ce bébé à sa mère, nous avons un akumatisé à arrêter. »

Ladybug acquiesça une nouvelle fois et aussitôt, les deux jeunes gens se remirent en route. Étant sortis par l'autre côté du bâtiment, ils devaient faire le tour de l'immeuble pour retrouver la mère et les pompiers qu'ils avaient laissés derrière eux. Alors qu'ils progressaient, les deux héros devaient éviter des centaines et des centaines de débris qui jonchaient le sol, rendant la route absolument impraticable pour les véhicules qui tentaient pourtant de l'emprunter dans un chaos indescriptible.

Serrant de plus belle l'enfant contre elle, Ladybug sentait le stress l'envahir une fois de plus. La situation était hors de contrôle : cela faisait bien trop longtemps que les parisiens tentaient de se débattre au milieu de ce paysage de destruction, et il était grand temps pour elle et son coéquipier de faire quelque chose.

Avec un sourire rassuré, l'adolescente reconnu sans mal la jeune maman, le visage baigné de larmes, recroquevillée sur elle-même, pleurant sur le sort de son enfant. Suivie de près par Chat Noir, elle se précipita vers elle et cette dernière laissa échapper une exultation de joie en retrouvant son bébé que l'héroïne se dépêcha de placer dans ses bras.

Elle le serra fort contre elle, continuant de pleurer avant de passer son bras autour des épaules de Ladybug pour la remercier mille fois sans pouvoir calmer ses sanglots, autant de joie que de peur. L'héroïne l'enserra à son tour quelques secondes puis se redressa, elle et son partenaire acclamés par la foule qui s'amassait autour d'eux.

Mais alors que les deux jeunes gens commençaient à demander aux parisiens de se disperser, un énorme boulet fila droit dans la façade d'un bâtiment, juste en face de leur position. Ladybug et Chat Noir durent se boucher les oreilles tant le bruit était assourdissant, mêlant verre qui explose et pierres qui s'écroulent.

La bouche entrouverte, Ladybug releva les yeux et put apercevoir, derrière un gigantesque nuage de poussière et de fumée, se dégager la silhouette de l'akumatisé : un énorme soldat, aux allures de robots, recouvert d'un métal aux reflets verts et gris et au bras droit en forme de canon. Un sourire carnassier était dessiné sur son visage et celui-ci s'étira davantage quand il reconnut les deux jeunes gens qu'il recherchait à travers la capitale. Les dents serrées, Chat Noir attrapa le poignet de Ladybug sans le lâcher des yeux.

-« Il ne faut pas rester là, viens. » tonna-t-il alors que la foule autour d'eux se dispersait.

La jeune fille eut à peine le temps d'acquiescer que le vilain pointait déjà son canon dans leur direction. En un souffle, les deux coéquipiers sautèrent en dehors de la trajectoire du boulet qui vint s'écraser dans la boutique derrière eux. Déployant leurs armes, ils se retrouvèrent bientôt sur les toits, courant pour attirer le vilain dans une autre direction.


Penchée au-dessus de Jehan, Andréa, les mains tremblantes, s'affairaient à soigner les blessures de son ami comme elle le pouvait. Priam, David et l'équipe de pompiers qui les accompagnaient avaient fini par les retrouver et sans surprise, les secouristes avaient annoncé aux jeunes gens qu'ils ne pourraient malheureusement pas dégager Jehan de sa prison.

Malgré les vives protestations de ce dernier et des pompiers, Andréa avait insisté pour rester, refusant de laisser sa place à quelqu'un d'autre. La jeune fille avait récupéré une petite trousse de secours et une couverture de survie des mains d'un secouriste et suivait ses conseils pour tenter de stopper l'hémorragie de Jehan. Couvrant ses bras de son sang, non sans un frisson de dégoût et de peur, elle lui enserrait les jambes de liens en plastique, faisant office de garrot de fortune.

Une fois sa tâche terminée et les pompiers s'étant absenté pour le moment afin d'aider d'autres personnes après avoir demandé à Priam et David de se mettent à l'abris, promettant de revenir les voir dans un moment, Andréa essuyait maintenant le visage de Jehan, retirant le sang qui coulait de son arcade sourcilière. Le garçon se laissait faire sans rien dire, profitant simplement des caresses de la jeune fille sur sa peau.

Mais alors qu'il ouvrait la bouche, un bruit sourd résonna de nouveau au long, ébranlant légèrement le bâtiment et faisant tomber quelques pierres autour d'eux. Andréa releva les yeux, affolée, crispant ses mains en respirant fortement. Jehan la regarda faire avec un air désolé avant de sourire légèrement.

-« Qu'est-ce que tu dirais d'un peu de musique ? » demanda-t-il en attrapant son téléphone.

-« Maintenant ? Tu es sûr ? »

-« On a rien d'autres à faire de toute façon… souffla-t-il. Tiens, choisis n'importe quoi, ce qu'il te plait. » poursuivit-il en lui tendant l'appareil.

Andréa lui adressa un regard incertain avant de se saisir du téléphone. Dans l'espace seulement éclairé par la lumière de l'écran, la jeune fille fit défiler les différentes playlists de son camarade, oscillant entre titres connus et d'autres qui ne lui parlaient absolument pas. Soudain, la jeune fille fronça les sourcils avant de tourner l'appareil vers son ami, un sourire narquois sur le visage.

-« C'est quoi « I love you too much » ? Elle revient souvent… »

-« RIEN DU TOUT ! s'écria soudain Jehan en écarquillant les yeux. E-Enfin… C'est une chanson que je… Euh… Enfin… Que je travaille en ce moment... C'est pour… »

Mais devant le sourire qui se dessinait sur le visage d'Andréa, le garçon laissa échapper un petit rire nerveux sans achever sa phrase.

-« Je vois, souffla-t-elle avec un petit hochement de tête. Tu me la chanteras bientôt ? »

-« … Oui bien sûr. » affirma Jehan avec un sourire plus large.

Andréa laissa échapper un petit rire avant de croiser ses doigts avec ceux du jeune homme puis de s'allonger de nouveau à ses côtés, bercés par la musique calme et enjouée qu'elle avait choisie et qui remplissait maintenant le vide de l'espace.


Chat Noir et Ladybug regardaient le vilain circuler au milieu de la route sans cesser de courir. Ils pouvaient sentir le sol trembler à chaque pas du géant, et les murs des bâtiments se fissurer à chaque boulet qu'il envoyait tout autour de lui.

Sautant au-dessus d'une ruelle en contrebas, les deux héros se réfugièrent quelques instants derrière une cheminée afin de reprendre leur souffle. La jeune héroïne se recroquevilla sur elle-même, la tête entre les mains.

-« Qu'est-ce qu'on va pouvoir faire ?! On ne pourra jamais empêcher ces énormes boulets de tout détruire ! On ne sait même pas où se trouve son akuma ! »

-« Calme-toi, ça va aller, répondit Chat Noir en posant sa main sur l'épaule de la jeune fille. En ce qui concerne l'akuma, je pense qu'il s'est logé dans son canon. »

-« Comment est-ce que tu le sais ? » questionna Ladybug en passant sa main sur son visage.

-« C'est le seul élément de son armure qui sorte de l'ordinaire. »

Ladybug prit une profonde inspiration avant de se pencher, tout comme Chat Noir, pour observer leur ennemi qui criaient leur nom, les sommant de sortir de leur cachette.

-« Il va falloir que tu gardes ton cataclysme pour le détruire, sinon on y arrivera jamais. » murmura Ladybug en levant les yeux vers son coéquipier.

-« Oui tu as raison, acquiesça Chat Noir. Il nous faut un plan d'action, sinon on risqu- »

Mais le garçon n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'akumatisé envoyait déjà un boulet dans leur direction. Les deux héros sautèrent du toit juste à temps, quelques secondes avant que le toit sur lequel ils étaient juchés ne s'effondrent sous leurs pieds.

Avec un rire victorieux, le Canonnier lança un boulet dans leur direction, filant droit vers eux. Avec une exclamation de surprises, ils parvinrent à l'esquiver, l'énorme boule de métal continuant sa trajectoire vers le ciel. Déséquilibrés, Ladybug chuta en avant, atterrissant lourdement sur les tuiles alors que Chat Noir se rattrapait à la gouttière et que le boulet poursuivait sa course avant de retomber sur la route, plus loin, dans un grand bruit sourd.

Le jeune héros eut à peine le temps de relever la tête qu'il vit sur sa gauche la gouttière se décrocher progressivement, fixation par fixation, et de plus en plus vite. Et alors qu'il tentait de se propulser, elle céda sous son poids et il se sentit alors tomber dans le vide.

Mais, avec un glapissement de surprise, il se sentit rattrapé par le poignet. Ladybug avait compris ce qui était en train d'arriver en une fraction de seconde et l'avait rattrapé juste à temps.

-« Viens par-là chaton, j'ai besoin de toi en un seul morceau. » déclara-t-elle avec un demi-sourire.

Chat Noir lui répondit en étirant à son tour ses lèvres et en hochant légèrement la tête. Mais tandis qu'elle aidait son coéquipier à se hisser à côté d'elle, Ladybug sentit une douleur lancinante cogner dans ses côtes, lui coupant la respiration. Elle se recroquevilla sur elle-même, s'enserrant de ses bras en rentrant davantage sa tête entre ses épaules.

-« Ladybug ! Est-ce que ça va ? Tu es blessée ? » s'inquiéta aussitôt Chat Noir, à genoux à côté d'elle.

-« N-Non… C'est rien… Je vais bien… ! Tout va bien, c'est le stress je crois. » souffla l'héroïne avec un rire nerveux.

Mais alors que le garçon ouvrait la bouche pour poursuivre, il vit la main gauche du géant se lever, dépassant le toit du bâtiment dans un geste menaçant. Sans perdre un instant, Chat Noir attrapa sa coéquipière dans ses bras avant de bondir hors de leur position tandis que le géant aplatissait l'immeuble de sa paume, le transformant en tas de poussière avec un rire satisfait.

Les deux jeunes gens ne purent s'empêcher d'ouvrir légèrement la bouche en voyant la façade s'effondrer comme un château de carte, comme si la structure toute entière n'avait rien été d'autre qu'une construction en sable face à un enfant trop turbulent. Et avec cet effroi de voir la ville disparaître en un nuage de poussière de plus en plus vite, la peur de ne pas être à la hauteur continuait de grandir dans l'esprit des porteurs de miraculous.

-« On ne peut plus le laisser nous mener en bateau comme il le fait, il faut trouver un moyen de l'empêcher de tout détruire. » souffla Ladybug alors que son partenaire la reposait sur le sol.

-« Une idée ? » demanda ce dernier en décrochant son bâton de son dos.

-« Il faut trouver un moyen de le mettre hors d'état de nuire, même un bref instant, avant que tu aies le temps de détruire son canon avec ton Cataclysme, mais… »

-« Mais il est fort, et plutôt rapide. Nous ne devons pas nous faire surprendre. »

-« Tentons de le prendre à revers, après on avisera. » souffla Ladybug alors que le géant amorçait une nouvelle attaque vers eux.

Après un léger hochement de tête, les deux partenaires se séparèrent, contournant leur ennemi chacun d'un côté, à droite pour Ladybug et à gauche pour Chat Noir. Alors que la jeune fille préféra se hisser d'abord sur les tuiles d'un toit voisin alors que le Canonnier envoyait un nouveau boulet vers elle, Chat Noir profita que ce dernier avait l'esprit ailleurs pour se propulser directement sur son poignet à l'aide de son bâton pour commencer à escalader son bras.

Si leur adversaire était effectivement très puissant, sa grande taille l'empêchait cependant de se mouvoir facilement et sa vitesse s'en retrouvait alors drastiquement réduite. Alors qu'il écrasa son épaule contre un autre immeuble pour tenter de faire tomber le héros, Chat Noir, bien que secoué, ne perdit pas pour autant l'équilibre et parvint à se hisser sur l'épaule du vilain avec un petit sourire alors que sa coéquipière faisait de même.

Mais les mouvements répétés du géant, faisant trembler le sol et voler de nombreux débris autour de lui, les empêchaient de faire quoi que ce soit, peinant à tenir leurs positions.

Profitant d'un petit instant de calme, le jeune héros tenta de profiter d'un moment d'inattention du géant pour se hisser sur sa tête. Mais alors qu'il effectuait son saut, le vilain tourna ses yeux perçants vers lui, le regard menaçant.

Écarquillant les yeux, Chat Noir comprit alors qu'il venait de faire une énorme bêtise. Comme si le temps avait été suspendu, il vit la main gauche du géant se lever à côté de lui avant que son dos ne le heurte violemment, l'envoyant valser plus loin dans une rue adjacente avec un cri de stupeur.

-« CHAT NOIR ! » hurla Ladybug en voyant s'envoler son partenaire, toujours fermement cramponnée à l'épaule de son ennemi.

-« Ahaha ! On respire déjà mieux ! rit le vilain avant d'armer son bras sur lequel était juché l'héroïne. Voyons un peu de ce que tu dis de ça maintenant ! »

Aussitôt, le Canonnier avança de quelques pas sur la grande avenue, le bras toujours en avant, puis visa un large bâtiment, constitué de deux étages, et où flottait un drapeau français à l'entrée. Ladybug pâlit en comprenant qu'il s'agissait d'une école et que des élèves devaient encore s'y trouver, pensant que les murs pourraient les protéger des attaques extérieures.

Et si la jeune fille avait bien compris le fait qu'elle ne pourrait pas sauver tout le monde aujourd'hui, même si cela brisait son cœur en un millier de morceaux, elle ne pouvait laisser cet établissement scolaire finir dans le même état que celui de son propre lycée. Elle avait vu ses camarades blessés et disparaître sous des nuages de poussière et de fumée. Elle ne pouvait pas laisser cela se reproduire.

Aussi, à peine le boulet avait quitté le bras du Canonnier, la jeune fille ne se posa plus une seule question. Sans vraiment savoir quoi faire, la jeune fille se jeta du haut de l'épaule du géant, jetant son yoyo en avant qui fila s'enrouler autour de la grande masse en fer sphérique. Une fois au sol, entraînée par la course de l'objet, Ladybug tira de toutes ses forces en hurlant, se cramponnant au filin et ancrant ses pieds dans le sol pour tenter de diminuer sa vitesse.

Après plusieurs secondes qui lui parurent interminables, la vitesse du boulet ralentit quelque peu et vint s'écraser au pied de la façade dans un bruit sourd, fissurant le pan de mur de bas en haut mais laissant le bâtiment intact.

Avec une grimace de douleur, la jeune fille tomba à genoux, puis à quatre pattes, fatiguée de l'effort qu'elle venait de fournir et de sa blessure aux côtes qui la vidait peu à peu de ses forces. Haletante les yeux fermés, elle n'eut juste le temps de rouvrir les yeux que pour voir l'ombre de la main du géant apparaître au-dessus d'elle.

Elle se retourna avec un frisson d'effroi et tenta de faire un saut de côté mais trop tard : le Canonnier venait de l'attraper dans son poing gauche. Avec un rire tonitruant qui fit trembler toutes les vitres aux alentours, il la remonta devant son visage pour la regarder de plus près. Les bras le long du corps, Ladybug peinait à respirer, battant des jambes et faisant des mouvements réguliers d'épaule pour tenter de se dégager.

-« Voilà donc les bijoux que je cherche, tonna le Canonnier avant d'éclater une nouvelle fois de rire. Je vais t'écraser comme le misérable insecte que tu es. Et Papillon n'aura plus qu'à prendre tes boucles d'oreilles. » déclara-t-il en serrant davantage son poing.

Ladybug laissa échapper un cri de terreur et de douleur, sentant ses poumons se comprimer et ses organes internes s'écraser les uns contre les autres. Des larmes de panique perlèrent à ses yeux alors que la douleur lui coupa soudain la respiration. Elle avait peur, elle ne savait pas quoi faire. Où était Chat Noir ? S'en était-il sorti ? Qu'allait-il devenir si elle venait à mourir maintenant ? Et Andréa et Jehan qui attendaient toujours d'être délivrés ?

Mille questions fusaient donc son esprit et alors que l'air vint soudain à manquer, insuffisant pour alimenter son cerveau et ses muscles qui s'immobilisèrent un à un, la jeune fille vit soudain un voile noir passer brusquement devant ses yeux alors que sa tête basculait violemment en arrière.


Oh ? Est-ce un nouveau cliffhanger que je vois ? Mais oui s'en est un ! Hehe, je pense que vous allez tous me détester au bout d'un moment xD

Mais que voulez-vous j'adore vous faire souffrir un peu, autant que moi j'ai souffert en écrivant ça en tout cas T.T J'espère vraiment que ce chapitre vous a plu. L'enchaînement des scènes de combat et des scènes de Jehan et Andréa est-il correctement rythmé ? Cela vous a-t-il plus d'avoir la progression des personnages en parallèle ou était-ce trop lourd ? Donnez-moi vos avis en commentaire !

J'avais déjà fait ça pendant l'arc du Mime, mais en beaucoup moins détaillé, et cela ne coupait pas autant dans la progression des héros, alors j'espère que le découpage a été correctement fait...

On se retrouve la semaine prochaine pour la suite, restez connectés...

P.S.: Toujours pas de spoil de la saison 4 de Miraculous dans mes commentaires, merci !