Bonjour à tous, comment allez-vous ?
Que dire aujourd'hui ? Un chapitre tout en douceur et une bombe qui menace d'exploser au milieu du calme environnent. C'est un bon résumé je crois.
J'espère que ça vous plaira.
Je vous remercie mille fois de me lire.
Je vous embrasse tous très fort et comme toujours, bienvenue aux nouveaux ;)
A vendredi prochain,
Affectueusement,
Lou De Peyrac.
Chapitre 58 :
Et peu à peu, sans que personne n'y prête attention, la soirée s'éternisa. Aux alentours d'une heure du matin, l'air s'était rafraîchit en ce début septembre. Elsa, même si l'alcool lui tenait chaud, avait fini par capituler face à cette fraîcheur estivale et avait revêtit le châle de sa mère caché dans un coin de son sac.
Elle l'avait apporté davantage pour se rassurer, pour se donner un peu de courage. Mais maintenant qu'il était là, elle n'allait pas s'en priver.
Il était à présent 2h30, et tous autour de la table commençaient à ressentir une certaine fatigue. Kuzco baillait sans relâche. Ralph s'endormait presque sur la table. Et Alice avait posé sa tête sur l'épaule d'une Esméralda étrangement silencieuse.
Mak frissonna en finissant son verre de coca et Elsa l'enveloppa d'un bras, rabattant sur elle une partie du châle.
- Bleu ? Chuchota la jeune fille au creux de son oreille.
Elsa accepta le retrait d'un hochement de tête et elles se levèrent en expliquant qu'elles devaient rentrer avant d'être trop fatiguées pour conduire.
Alice leur proposa de dormir sur place, mais elles refusèrent poliment, s'accordant en un simple regard pour dire qu'elles ne rêvaient que de la tranquillité de la chambre d'hôtel d'Elsa, d'une nuit dans les bras l'une de l'autre et d'un petit déjeuner au lit commander au room service pour le lendemain. Oui, en un regard, elles s'étaient dit tout ça.
Mak embrassa tout le monde et s'attarda un peu plus longtemps dans une étreinte pour Alice. Une étreinte de pardon, de merci, de je vais bien ne t'en fais pas. Tous assurèrent à Elsa qu'ils avaient été ravis de la revoir et que cette soirée, contre toute attente, s'était révélée légère et agréable.
Ce fut donc rassurées et le cœur moins lourd, que les deux jeunes femmes prirent congé. Elles rejoignirent la R5, marchant paisiblement l'une à côté de l'autre, Mak toujours cachée par le châle qu'Elsa gardait autour de ses épaules, déambulant dans l'obscurité de la nuit.
- Je ne vais pas mourir de froid, tu sais, sourit la jeune fille.
- Effectivement, je ne laisserai jamais une telle chose arriver.
Mak rit, encore. À vrai dire, elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait rit ce soir. Elle n'avait pas bu une seule goutte d'alcool et elle riait. Elle n'avait pas pris son traitement depuis une semaine et elle riait. Elle avait passé une soirée merveilleuse avec Elsa. Et elle marchait à présent dans la rue avec Elsa. C'était si incroyable qu'elle aurait pu en pleurer si elle n'était pas trop occupée à rire.
Elles retrouvèrent rapidement la voiture.
- Tu es sûre que tu ne veux pas que je conduise ? Demanda la blonde.
- Tu as bu. Tu ne conduis pas. Dois-je vous rappeler que vous vous êtes déjà fait arrêter pour conduite en état d'ivresse, Monsieur Stark ? Minauda Mak en prenant le volant.
- J'ai comme l'impression que tu n'oublieras jamais ce détail, soupira l'enseignante en souriant pourtant avant d'attacher sa ceinture.
Tout aussi sereinement, elles prirent la route. Mak, troqua ses habitudes pour un côté pratique et ferma toutes les fenêtres avant d'allumer le chauffage. Mak avait toujours craint le froid malgré un orgueil certain. Le drame de l'hypersensible. Chaud comme froid, toujours ressentir plus intensément avait parfois quelques contraintes. Une fine buée s'immisça sur les vitres comme pour, encore une fois, les préserver du monde. Et au moment où l'habitacle se réchauffa, Elsa ôta le châle de ses épaules pour le poser sur ses genoux. Genoux sur lequel Mak vint poser une main, main qu'elle replaçait à chaque changement de vitesse.
- Enfin un peu de calme… soupira Mak après quelques minutes de route silencieuse. Je les adore, hein, mais ils ont le don de m'épuiser.
Elsa sourit en l'observant une seconde. La jeune fille s'enfonçait dans son siège, conduisait lentement, prudemment, et n'avait même pas la force de craquer une cigarette. Son visage paraissait fatigué mais ses traits étaient sereins. L'enseignante devinait seulement que pour quelqu'un comme Mak qui emmenait son hypersensibilité partout où elle allait, cette soirée avait dû être plus fatigante que ce qu'elle ne voulait bien le dire.
- Hormis ta dispute avec Alice, tu ne t'es pas éclipsée de la soirée, remarqua Elsa. Ça m'étonne de toi.
- J'ai dit que je ne te lâchais pas, d'ailleurs je suis désolée pour ça.
Elsa roula légèrement des yeux. Comment pouvait-elle lui en vouloir alors qu'elle l'avait défendue bec et ongle ? Que ces paroles avaient été si touchantes ? Mak et sa culpabilité, il allait falloir qu'elle l'aide à travailler là-dessus.
- Tu n'as pas à t'excuser pour tes amis et puis j'ai cru comprendre que ça s'était bien terminé, non ?
- Elle va avoir besoin de temps, grimaça Mak sans quitter la route des yeux. Mais oui, Monsieur Stark, dans l'ensemble cette mission est un succès, sourit-elle finalement.
- Oui, aussi incroyable que ça puisse être, j'ai passé une excellente soirée.
- Avec tout ce que tu as bu, excuse-moi, mais ça ne me paraît pas si incroyable que ça.
- Dois-je te rappeler que de nous deux, c'est moi qui tiens le mieux l'alcool ?
Mak eut un regard pour elle. Un regard de tendresse, quelque chose d'amoureux. Elsa lui mentait, c'était évident. Il lui suffisait de voir ses yeux brillants, ses joues rougies, son corps délicatement chancelant. Tant pis, l'alcool lui seyait à merveille.
- Elsa Lange et son ego, bonjour, ça faisait longtemps… rit la jeune fille.
- On ne se refait pas. Je dirai seulement que je suis un peu éméchée, admit la blonde.
- Bien, je te l'accorde pour cette fois.
- Trop aimable, votre altesse.
- Ça c'est ton rôle, pas le mien, grimaça Mak en se disant que sa belle blonde rêvait éveillée, que même dans un autre monde, il n'y aurait jamais rien de princier en elle, ça c'était plus le domaine d'Elsa.
La jeune fille dont l'esprit tournait toujours tellement vite, imagina alors une Elsa en robe en satin bleu, vivant sûrement dans un immense palais avec une ribambelle de jeunes filles qui se battraient pour avoir l'honneur d'être sa favorite. Cette pensée la fit sourire. Mais une autre pensée, quelque peu plus inquiétante lui parvint.
- J'ai une question, déclara-t-elle.
Oh mon amour, ça fait si longtemps que je n'avais pas entendu ces mots de ta bouche...pensa Elsa avec un brin de nostalgie.
- Comme toujours Lichtenstenner, j'écoute, répondit-elle seulement parce qu'elle avait toujours répondu ceci.
- Tu as parlé de ton passé, de certaines expériences avec certaines filles, commença Mak, mal à l'aise.
Un brin embarrassée dirons-nous, ou seulement quelque peu inquiète, puisqu'elle se sentait si bien dans l'instant qu'elle n'aurait voulu être nulle part ailleurs.
- Ça t'a gênée ? S'inquiéta immédiatement Elsa.
- Non, non, du tout. Seulement...Elle chercha ses mots une seconde. Tu aimais ce que tu faisais avec elles ?
- Eh bien, je n'ai jamais rien fait qui ne me plaisait pas alors j'imagine que oui, pourquoi ?
- Non, pour rien, comme ça.
Elsa plissa les yeux. Certes, elle était un peu saoule, mais elle n'était pas stupide. Et même si l'alcool rendait son esprit un peu nébuleux, elle n'en oubliait pas pour autant de connaître sa petite bleue sur le bout des doigts.
Littéralement…pensa-t-elle, le cœur un peu lubrique. Et cette pensée suffit à la faire sourire alors qu'elle enfouissait cette mauvaise blague peu délicate au fond de sa mémoire, jurant qu'elle l'aurait oublié demain.
- Menteuse, sourit-elle. Dis-moi.
Mak garda le silence une seconde, puis expliqua :
- C'est juste que je me demandais, ce que tu faisais avec ces filles, tu le ferais avec moi ? Demanda-t-elle, incertaine, juvénile, presque encore impressionnée par Elsa après tant d'années.
- Tu veux que je t'apprenne de nouvelles choses, mon cœur ? Sourit Elsa, surprise mais ravie, gardant volontairement un ton de voix léger.
Mak était du genre à faire un drame de pas grand-chose alors elle savait qu'elle devrait être détendue pour deux afin de continuer cette conversation. Et elle savait aussi que les mots doux aidaient à délier la langue de sa petite bleue. C'était de la manipulation, elle le savait et elle n'en était pas fière mais pour discuter de sujets sensibles avec Mak il n'y avait parfois pas d'autre moyen, elle avait dû s'adapter avec le temps.
- Je me doute que je n'aurai jamais l'expérience des femmes que tu as pu connaître avant moi mais je me dis que je pourrai au moins essayer, proposa la jeune fille en rougissant un peu.
Elsa fronça légèrement les sourcils. Cette réponse ne lui plaisait pas. Depuis quand Mak se comparait-elle aux autres ? Que voulait-elle lui prouver ? Croyait-elle vraiment qu'elle manquait de quoi que ce soit à ses côtés ?
- La question est : veux-tu essayer parce que tu en as envie ou pour ressembler à ces femmes ?
Mak ouvrit la bouche, prête à répliquer, à inventer une excuse bidon qu'Elsa n'aurait sans doute même pas cru. Mais elle se ravisa, ferma la bouche, sourit, puis avoua :
- Touchée.
- Lichtenstenner, si j'ai choisi d'être avec toi et pas avec une autre c'est que je préfère ce que nous partageons, expliqua calmement l'enseignante. Tu n'as pas de soucis à te faire là-dessus. Je suis comblée, sourit-elle. À tous les niveaux, ajouta-t-elle plus malicieusement.
Mak hocha la tête, heureuse de l'entendre, puis demanda :
- Et si j'en avais envie tout simplement ?
- Alors dans ce cas, oui, je serai heureuse de t'apprendre, sourit Elsa.
Mak souffla, toute crainte envolée. Évidemment, comment avait-elle pu douter d'elle ? Elle lui avait tout appris, pourquoi est-ce que ça changerait aujourd'hui ?
- Tu as une idée derrière la tête ? Demanda Elsa, définitivement curieuse.
Bien sûr, Mak en avait trop dit ou alors pas assez. Maintenant, il était sûr qu'elle voulait en savoir plus, ou qu'elle rêvait de les téléporter dans sa chambre. Un peu des deux en fait.
- Pas forcément, mais…
La jeune fille rougit, encore, comme une gamine en manque de tendresse et c'est bien cette facette d'elle qu'Elsa aimait tant.
- Mais ?
- Mais je t'ai trouvée trop gentille la dernière fois, avoua-t-elle enfin en laissant un sourire fendre ses lèvres.
Elsa plissa les yeux en observant cette petite bleue et ses nouvelles envies qu'elle voulait découvrir avec elle.
- Inutile de me le dire deux fois, Lichtenstenner, sourit-elle enfin en se disant que Mak n'était sûrement pas totalement consciente de ce qu'elle venait de dire.
- Je n'en doute pas, Monsieur Stark, capitula la jeune fille, qui était au contraire, tout à fait consciente de ce qu'elle venait de dire.
Et bientôt, des jours, puis plus d'une semaine s'écoula sans que rien ne perturbe la routine qui s'était installée à Lyon. Mak partageait son temps entre son travail au Storybrook, de nombreuses balades avec Colonel, des midis partagés avec Emma, et des soirées divines avec Elsa suivies de nuits délicieuses dans ses bras. Le plus souvent, elles se retrouvait à l'hôtel, ne se lassant pas de l'intimité totale qu'offrait cette chambre en comparaison de l'appartement de la plus jeune.
Mak arrivait tard, dans la nuit de temps en temps, après ses rares services du soir même si elle tentait de passer peu à peu ses horaires en journée. Chose qu'elle parvenait à faire grâce à Mérida. Profiter d'Elsa grâce à sa collègue qui avait envisagé de lui voler sa nana, c'était un concept qui ravissait le cœur de cette jeune fille encore quelque peu jalouse quand il s'agissait de parler d'Elsa.
Ainsi, elles pouvaient profiter de soirées ensemble. Soit pour regarder un film, faire une balade en ville, tout dépendait de l'humeur. Quand les pluies un peu précoces du début d'automne s'abattaient sur Lyon, elles s'enfermaient seulement dans cette chambre et profitait de la chaleur du grand lit qu'offrait l'hôtel. Alors elles parlaient sans que les mots ne se tarissent jamais. De tout et de rien, peu importait. Ou alors Elsa prenait plaisir à lire un bouquin de son choix à voix haute. De la philosophie le plus souvent. Et Mak s'allongeait sur elle de tout son long, posant sa tête contre sa poitrine, écoutant les battements de son cœur derrière la voix grave et profonde qu'offrait la blonde. Et elles restaient ainsi de longues heures, immobile alors que le temps semblait se figer pour leur faire plaisir. Ça ne dérangeait pas Elsa. Après tout, la petite n'avait jamais été bien lourde.
Au contraire d'ailleurs, elle aimait l'avoir ainsi sur elle. Sentir les courbes de son corps épouser les siennes. Sentir aussi un rire faire vibrer son squelette quand Mak jugeait une théorie trop fumeuse. Elsa demandait alors pourquoi elle riait, Mak expliquait, et elles débattaient, encore un encore, sur de la philo. Mais après tout, c'était comme ça que tout avait commencé, non ?
C'était à présent devenue une douce habitude. Et quand Mak travaillait de nuit, Elsa prévenait le standardiste qu'elle attendrait une visite nocturne. Celui-ci ne s'en étonnait même plus. Et Elsa attendait encore et encore, qu'elle rentre. Et elle aimait ça. Elle aimait plus que tout être à l'endroit où Mak rentrait. Etre la maison de Mak quelque part, être la personne où sa petite bleue aimait aller. Alors Mak lui racontait et ça aussi, ça lui plaisait.
Les débriefes de fin de journée étaient variés.
- Que des connards aujourd'hui… soupirait parfois la jeune fille en se laissant tomber sur le lit. Sérieusement, tout le monde sait qu'une bière dans un bar c'est minimum quatre balles, non ? S'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à aller à l'épicerie du coin… Râlait-t-elle.
D'autres pourtant étaient plus enjoués.
- L'ambiance était fun, souriait-elle. Régina était détendue pour une fois, c'est à croire que Swan fait des miracles.
Et Elsa se plaisait seulement à l'écouter, jusqu'à ce qu'elle ne tombe de fatigue.
Emma, de son côté, profitait d'une Régina qui s'ouvrait de plus en plus à elle quand celle-ci ne travaillait pas. Une Régina qui avait enfin banni l'utilisation de ce maudit Miss Swan. Ou alors seulement pour embêter la blonde. Ce à quoi celle-ci répondait toujours la même chose : Ne me Miss Swan pas ! Et Régina riait, tout simplement.
Mérida et Mak apprenaient doucement à travailler ensemble. Bon, leur relation restait seulement cordiale, mais leur patronne avait bon espoir qu'elles puissent un jour s'entendre si Mak cessait de faire sa mauvaise tête. Et en même temps, elle ne lui en voulait pas. Elle n'oubliait pas que c'était exactement pour ça qu'elle l'avait engagée, parce qu'elle avait eu besoin de quelqu'un aux épaules larges qui ne se laisserait pas démonter. Alors foncièrement, il serait bien hypocrite de sa part de lui demander à présent d'être douce et délicate même si elle voyait clairement que sa barmaid était moins amère depuis le retour d'Elsa.
Il suffisait de voir son sourire et ses yeux brillants quand la blonde lui faisait la surprise de venir boire un verre pendant son service. Pour ça non plus, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle faisait exactement la même chose avec Emma. Oui, il semblait que sans qu'elle ne s'en rende compte, l'agaçante Miss Swan se soit octroyé quelques droits sur son cœur.
Ce matin-là, en ce 12 Septembre, Elsa se réveilla le sourire aux lèvres malgré le fait qu'aujourd'hui, elle atteignait 29 ans. La barre des 25 ans était passée depuis longtemps, mais la trentaine n'était pas là pour autant. La trentaine, elle n'était pas prête à l'atteindre. À 30 ans, on n'était plus tout à fait jeune et pas vraiment vieux non plus et cette période transitoire durerait au moins jusqu'à ces 45 ans. Cette période étrange où elle ne serait qu'une adulte sans sagesse et à la fois une enfant sans innocence.
Pourtant aujourd'hui c'était son anniversaire. Alors elle avait le choix entre se morfondre sur son âge et sur le fait que c'était un anniversaire de plus sans ses parents, ou profiter tout de même de sa journée. Après tout, elle préférait davantage s'en réjouir. Elle choisit donc de sourire parce qu'elle savait que Mak la préférait souriante. Et rien qu'à la pensée de la petite bleue, le sourire vint naturellement.
Malgré elle, elle espérait une attention de sa part, un geste, un mot, n'importe quoi… Mak se souvenait elle seulement de sa date d'anniversaire ? Quelque part, elle l'espérait. Et puis si on comptait sur sa mémoire surentraînée, entretenir cet espoir n'était probablement pas si stupide, si ?
La sonnerie de son téléphone la sortie de ses pensées. Elle fut déçue de ne pas voir le contact de Mak s'afficher mais plutôt un numéro étrange et totalement inconnu.
- Allô ? Répondit elle en fronçant les sourcils.
- Madame Lange ? Lui répondit une voix de femme qu'elle ne parvint pas à reconnaître.
- C'est moi.
- Bonjour, je ne pense pas que vous vous souveniez de moi, je suis Jane Porter, la directrice du lycée français dans lequel vous avez enseigné à Bali l'année dernière.
- Oh oui ! Comprit Elsa en se redressant. Bonjour, que puis-je faire pour vous ?
- Eh bien, si le dossier que j'ai sous les yeux est correct, je crois savoir que vous avez postulé pour rester parmi nous cette année, c'est exact ?
Elsa se pinça l'arête du nez en réfléchissant, se souvenant vaguement que, oui effectivement, elle avait lancé cette procédure pour réitérer une année de plus à Bali.
- Oui, c'est exact mais j'ai été forcée d'annuler ma candidature.
- Oh...Je n'avais pas cette information. Quelque chose vous a déplu dans notre établissement ? Demanda la directrice alors qu'Elsa pouvait entendre les cliquetis de son clavier d'ordinateur.
- Non ! S'empressa-t-elle de répondre. J'ai passé une année merveilleuse au sein de votre équipe mais j'ai eu quelques problèmes personnels à régler en France, expliqua-t-elle.
En réalité, Madame Porter, l'amour de ma vie a laissé un message larmoyant sur mon répondeur. Vous comprenez bien que je n'ai pas pu y rester insensible ? Qu'auriez-vous fait, vous Madame, si la personne que vous aimiez vous avait appelé ? Auriez-vous, comme moi, traversé la moitié du globe pour la retrouver ?
Voilà ce qu'elle avait envie de lui dire. Mais il était évident qu'elle n'en avait pas le droit.
- Ah je vois… c'est embêtant...j'imagine que ma proposition tombe à l'eau dans ce cas.
- Puis je vous demander de quelle proposition il s'agissait ?
- Eh bien, l'enseignant qui devait prendre votre poste nous a fait faux bon, alors j'espérais vous compter de nouveau parmi nous cette année étant donné que nous avions été très satisfait par vos services. Vous pensez que cette offre pourrait vous intéresser ?
Elsa bloqua une seconde. Ça, c'était inattendu...il y a encore quelques semaines, elle aurait sauté sur cette opportunité sans réfléchir et aurait retrouvé avec bonheur la tranquillité d'une vie balinaise. Mais depuis qu'elle avait décidé de reconquérir Mak, elle avait bien vite abandonné cette idée, elle n'y avait même pas repensé jusqu'à aujourd'hui. Aujourd'hui où elle se retrouvait bien démunie sans savoir quoi en penser.
- Madame Lange, vous êtes toujours là ?
- Hm, oui, excusez-moi, se reprit-elle après s'être raclé la gorge. Dois-je vous donner ma réponse immédiatement ?
- Non, bien sûr, rassurez-vous, je sais que ma demande est assez soudaine, sourit la directrice. Je vous appellerai la semaine prochaine, ça vous convient ?
- Oui, très bien, merci.
- Merci à vous, Madame Lange, à vite j'espère.
- Au revoir.
Elsa soupira et jeta son téléphone sur le lit après avoir raccroché. Une semaine pour prendre une décision qui pouvait changer toute sa vie ? C'était si peu… que devait-elle faire ? Et pire encore comment allait elle pouvoir parler de ça avec Mak ?
Sa petite bleue allait tellement lui en vouloir, sans doute lui dire qu'elle projetait de l'abandonner encore une fois… oserait-elle lui proposer de la suivre à l'autre bout du monde ? Comment pouvait-elle, en prenant en compte leur passé commun, lui demander de comprendre ?
Et comme pour l'obliger à ne pas réfléchir, son téléphone sonna encore. Elle sursauta et tenta de se calmer en voyant que cette fois l'appel provenait bien de Mak.
- Allô ?
- Salut, beauté fatale, ça va ? Lui demanda la jeune fille d'une manière enjouée qu'elle ne lui avait pas trouvé depuis longtemps. Tu fais quoi aujourd'hui ? Demanda-t-elle sans lui laisser le temps de répondre.
Elsa sourit au ton de sa voix en essayant d'oublier le fait que Mak ne semblait pas se souvenir de sa date de naissance.
- Pas grand chose, tu veux que je passe chez toi ?
- Tu ne veux pas qu'on sorte plutôt ?
Elsa fut surprise par la demande, Mak n'était pas du genre à vouloir sortir à tort et à travers, elle tendait plutôt vers un caractère casanier et même parfois carrément ermite. Aujourd'hui pourtant, sa petite bleue semblait vouloir prendre l'air.
- Oui, pourquoi pas.
- Super, je passe te prendre dans une heure, tu seras prête ?
- Je ne suis tout de même pas si longue pour me préparer, grogna l'enseignante, et Mak lui répondit d'un doux rire.
- Oh, et, Monsieur Stark, tenue confortable pour vous aujourd'hui, déclara la jeune fille.
Elsa haussa un sourcil alors qu'un sourire en coin étirait ses lèvres.
- Tu veux choisir mes fringues maintenant ? Chantonna-t-elle.
- Tu me prends pour un connard d'hétéro misogyne ou quoi ? S'offusqua presque Mak. Non, seulement, j'aimerai t'emmener quelque part, et nous avons un peu de route à faire, je pense à ta santé, rien de plus. Après si tu ne veux pas m'écouter parce que tu es une tête de mule, c'est toi qui vois, ma douce, taquina-t-elle enfin.
Elsa rit en prenant encore conscience à quel point Mak avait gagné en insolence en vieillissant. Autrefois, elle ne se serait jamais permise de lui parler comme ça, et aujourd'hui, elle adorait ça.
- Bien, tenue confortable pour aujourd'hui, accepta-t-elle donc.
- Brave fille, gloussa Mak parce qu'elle savait que ces mots agaceraient tant son ancien professeur. A dans une heure, sois prête, déclara-t-elle avant de raccrocher sans laisser à Elsa le temps de répondre.
L'enseignante haussa un sourcil surpris.
- Sale gosse… souffla-t-elle enfin en souriant pourtant.
Et comme convenue, une heure plus tard, Elsa reçut un message de la jeune fille lui expliquant qu'elle l'attendait à la réception.
L'enseignante fut encore une fois surprise que sa petite bleue ne monte pas la chercher. Décidément, ses doutes étaient fondés, son anniversaire était passé aux oubliettes… Tant pis, au moins elle pourrait profiter d'elle, c'était déjà un joli cadeau. Ce qui l'inquiétait davantage cependant était qu'elle n'avait aucune nouvelle d'Anna. Sa sœur n'oubliait jamais son anniversaire et encore moins depuis la mort de leurs parents. Quelque chose sonnait faux avec cette journée, mais elle choisit de ne pas s'en préoccuper. Après tout, elle avait vite compris, aux alentours de 16 ans, qu'elle allait devoir tirer un trait sur un anniversaire heureux synonyme de bougie sur un gâteaux et de vœux exaucés.
Alors elle soupira, et attrapa son téléphone qu'elle fourra dans la poche arrière du jeans délavé qu'elle avait choisi pour aujourd'hui et quitta sa chambre.
Elle trouva effectivement Mak à la réception, discutant tranquillement avec le standardiste. Tiens, c'était nouveau et étonnant. Etonnant d'ailleurs qu'ils se taisent tous deux au moment où elle arriva à leur hauteur.
- Madame Lange, l'accueillit poliment le standardiste en se penchant légèrement en avant. La chambre est-elle toujours à votre convenance ?
- Elle est parfaite, sourit Elsa alors que son regard passait tout de même de Mak à l'homme.
- Bien, je vous souhaite une très agréable journée dans ce cas, déclara l'homme avant de s'éclipser alors que les deux jeunes femmes le remerciait d'un sourire.
- Qu'est-ce que vous vous disiez ? Demanda immédiatement Elsa en faisant un pas vers Mak.
- Bonjour à toi aussi, rit la jeune fille en se hissant sur la pointe des pieds pour se pendre au cou de son ancien professeur. Quelle amabilité, Monsieur Stark, taquina-t-elle avant de lui voler un baiser.
Elsa flancha immédiatement sous la caresse de ses lèvres et sourit contre celles-ci en posant une main dans le creux de ses reins.
- Bonjour, excuse-moi, répondit-elle simplement.
Elle mourrait d'envie de lui avouer tellement de choses aujourd'hui. Elle voulait lui dire qu'elle détestait le jour de son anniversaire, qu'il était toujours synonyme de déception pour elle, et qu'en de plus de cela, aujourd'hui particulièrement, elle avait reçu une offre d'emploi plus qu'intéressante à l'autre bout du monde… Oui, elle rêvait de lui expliquer tout ça, mais le baiser que Mak venait de lui offrir semblait être parvenu à calmer ses angoisses.
- Et ne t'inquiète pas, je lui parlais seulement du Storybrook, il voudrait y emmener quelques amis, expliqua la jeune fille et Elsa en fut tout à fait rassurée.
Elsa hocha la tête, convaincue par cette réponse, et se laissa finalement entraîner jusqu'à la R5. Un soleil de plomb cognait déjà sur Lyon et il semblait que l'été n'était pas décidé à battre en retraite. Il y avait moins de touristes cependant, tous les enfants ayant eut droit à une rentrée souvent perçue comme une torture bien qu'extrêmement libératrice pour certains parents. Elles retrouvèrent donc Colonel qui les attendait sagement sur la banquette arrière de la voiture.
- Où est-ce qu'on va ? Demanda l'enseignante en attachant sa ceinture alors que le gros chien couinait un peu, beaucoup trop heureux de la voir.
- Tu verras bien quand on y sera, sourit Mak en passant la première. Colonel, couché, râla-t-elle en jetant un regard à son chien surexcité dans le rétroviseur.
- Et on y sera dans combien de temps ?
- Pas tant que ça, répondit Mak, toujours évasive sans quitter la route des yeux, prenant le temps de se détendre au volant, posant une main sur la cuisse de la blonde.
Elsa resta silencieuse et patiente quelques minutes, mais quelques minutes seulement, car quand elle vit que la jeune fille prenait l'autoroute, elle demanda :
- On quitte Lyon ? Mais où est-ce que tu m'emmènes ?
Et pour seule réponse, Mak roula des yeux et augmenta le volume de l'autoradio. La voix de Gainsbourg couvrit alors sans peine celle d'Elsa.
- Dis le si je t'agace, grogna l'enseignante après avoir baissé le volume.
- Tu m'agaces, sourit Mak en tournant de nouveau ce bouton de malheur, réduisant Elsa au silence.
Presque vexée, Elsa croisa les bras et regarda par la fenêtre. Elle aimait Mak si fort, et pourtant, cette gamine avait toujours eu le don de la mettre hors d'elle, surtout par ses silences. Alors non seulement elle avait oublié son anniversaire et en plus, voilà que de nouveaux secrets tous plus agaçants les uns que les autres persistaient entre elles.
Mak essaya de ne pas sourire en la voyant agir ainsi. Il en avait toujours fallu si peu pour contrarier son ancien professeur, c'était affligeant et malgré tout, elle ne s'en lasserait jamais. Elsa démarrait toujours au quart de tour, surtout avec elle semblait-il. Ce caractère de chien qu'elle aimait tant.
- Tu fais la gueule ? Demanda Mak après dix bonnes minutes.
Elsa haussa les épaules pour toute réponse en regardant le paysage passer. Mak s'autorisa un sourire puisqu'Elsa ne semblait pas vouloir lui accorder la moindre attention, puis se contenta de refixer son regard sur la route. Quand sa blonde tirait la gueule, au moins elle ne lui posait plus de question.
Elsa bouillonnait intérieurement. Evidemment qu'elle faisait la gueule ! Comment est-ce que Mak pouvait encore en douter ? Et le pire c'est que par dessus ça, elle cherchait les mots pour lui parler de sa nouvelle offre d'emploi sans parvenir à les trouver. Elle tournait et retournait des phrases toutes faites dans sa tête sans arriver à organiser ses pensées. Et malgré une inventivité à toute épreuve, une seule revenait encore et encore :
Dis moi, mon amour, tu viendrais avec moi à l'autre bout du monde ?
Parce que malgré une infinité de paraphrases, le fond du problème était véritablement là. Mak accepterait-elle de la suivre dans un pays qu'elle ne connaissait pas, sur un autre continent…? Elle en doutait vraiment.
- Ça te plairait de venir avec moi à Bali ? Demanda-t-elle soudain, et elle-même n'arrivait pas à croire que ces mots étaient sortis de sa bouche.
Mak fronça les sourcils, foncièrement surprise par la question complètement inattendue, puis eut un léger rire nerveux avant de répondre.
- Tu n'étais pas censée m'emmener à un concert d'Ibrahim Maalouf avant de me proposer le bout du monde, toi ?
- Il ne fait pas de tournée en ce moment, précisa Elsa. Mais, je suis sérieuse, ça te plairait ?
Mak fut davantage surprise en comprenant que la question semblait tenir au cœur de la blonde.
- Je ne sais pas Elsa, je ne suis pas très voyage, il faudrait que j'y réfléchisse. Et puis, bon, Bali… soupira-t-elle en mesurant déjà à combien d'heure d'avion Bali devait être de Lyon. Pourquoi tu me demandes ça ? Tu veux prendre des vacances ? Sourit-elle.
- Non, je ne sais pas, comme ça… Eluda l'enseignante en voyant que son ancienne élève n'était absolument pas réceptive à sa proposition déguisée. Je peux te poser une question ? Demanda-t-elle en baissant de nouveau le volume de l'autoradio, ne supportant plus d'écouter ce que Serge Gainsbourg aimerait faire à Jane Birkin.
- Oui, si ça ne concerne pas notre destination.
- Combien de fois as-tu lu ma lettre ?
L'enseignante vit le corps de Mak se tendre et elle se souvint alors que même si leur relation se réparait lentement, certains sujets restaient délicats.
- Une ou deux fois peut-être, je ne sais plus… soupira Mak et Elsa comprit qu'elle ne voulait pas en parler, comme souvent. Après tout, elle aurait dû s'y attendre.
L'enseignante hocha la tête, lui signifiant silencieusement qu'elles n'insisterait pas et Mak l'en remercia intérieurement. Et comme pour être certaine que le sujet serait clos, Mak demanda innocemment :
- Tu m'allumes une cigarette ?
Elsa sourit alors qu'un doux souvenir lui revenait d'un coup en mémoire.
- Madame Lange, je peux fumer dans votre voiture ? Imita-t-elle, joueuse, en prenant une voix fluette d'adolescente.
Mak roula des yeux en souriant pourtant alors que l'enseignante ouvrait la boîte à gants pour allumer deux cigarettes dont une qu'elle tendit à la jeune fille avant de poser sa main sur sa cuisse, près de son entre-jambe.
- C'est la cigarette que je t'ai demandé d'allumer, pas moi, grogna Mak, coinçant l'objet entre ses dents, et Elsa rit en abaissant légèrement sa main alors qu'elle la sentait frissonner sous ses doigts.
Et ainsi une bonne demi heure passa. Il faisait chaud, terriblement chaud et l'enseignante remercia Mak de l'avoir obligée à enfiler quelque chose de confortable, se disant qu'elle n'aurait pas supporté d'être enfermée dans l'un de ses jeans perpétuellement moulants.
- On est presque arrivées ? Demanda-t-elle finalement après avoir laissé passer une playlist entière.
Mak soupira en s'enfonçant dans son siège.
- Elsa, chérie, tu vas être pénible comment ça tout le trajet ?
- Tu plaisantes ? Je me trouve super sage depuis qu'on est partit ! S'indigna l'enseignante en remarquant que Mak sortait enfin de l'autoroute.
- C'est ça… râla la jeune fille alors que sa voiture prenait maintenant la route d'une petite ville où elle n'était déjà venue qu'une fois.
Et sans laisser le loisir à la blonde de répondre, elle sortit son téléphone de sa poche et le lui tendit.
- Tiens, paramètre le GPS à la première adresse, peut-être que tu arrêteras ton numéro du FBI, sourit-elle malicieusement en pensant encore dur comme fer qu'Elsa ferait des merveilles pour le gouvernement russe.
Elsa attrapa l'objet en fronçant les sourcils et ouvrit rapidement l'application. Sa bouche s'entrouvrit et son regard bloqua sur l'écran quand elle reconnut l'adresse qui s'y affichait.
- Mais… c'est l'adresse d'Ariel… murmura-t-elle en tournant la tête vers une Mak qui souriait tendrement sans pourtant lui accorder un regard.
- Fine déduction, Monsieur Stark. J'espérai garder la surprise jusqu'à ce qu'on arrive mais tu m'insupportes à ne pas savoir que le jour de son anniversaire on évite de poser trop de questions, expliqua-t-elle en soupirant sans perdre la tendresse de son visage. Sérieusement, on t'a déjà dit à quel point tu pouvais être une véritable emmerdeuse ? Grimaça-t-elle sans attendre de réponse en s'arrêtant à un feu rouge. Enfin bon, j'ai pensé que voir tes amis te ferait plaisir. On y reste deux jours, Anna est déjà passée récupérer tes affaires à l'hôtel, c'est pour ça qu'il fallait que je vois le standardiste ce matin, expliqua-t-elle en se tournant vers une Elsa qui écoutait sans bouger. Bon tu le mets ce GPS ou pas ? Demanda-t-elle en voyant que la blonde ne réagissait pas. Parce que moi je ne sais y aller chez Ariel, hein…
Et elle n'eut même pas le temps de râler davantage que déjà, elle sentit les lèvres d'Elsa se poser sur les siennes, puis la main d'Elsa sur sa joue. Elle se laissa faire, heureuse d'être arrêtée à ce feu rouge avec Elsa. Un bruit de klaxon les força à se séparer. Mak tenta de rapidement reprendre ses esprits, et démarra en trombe alors qu'Elsa souriait comme une imbécile heureuse.
- Bah putain si j'ai droit à ça à chaque fois que je te dis que tu es une emmerdeuse, rappelle-moi de t'engueuler plus souvent, sourit la jeune fille.
- Merci… J'ai cru que tu m'avais oubliée… avoua Elsa en comprenant à présent pourquoi elle n'avait reçu aucun message de personne.
- Je suis née avec un cerveau qui se rappelle toujours de tout, tu ne croyais quand même pas que j'oublierai ta date de naissance. Joyeux anniversaire, Monsieur Stark, souffla-t-elle enfin.
- Je t'aime… soupira l'enseignante sans même s'en rendre compte.
Putain qu'est-ce que tu viens de dire ! Hurla sa petite voix intérieure.
Ce n'était pas prévu ! Se défendit mentalement la blonde.
Un merci aurait suffit. Un putain de merci !
Putain qu'est ce qu'elle vient de te dire ! Hurla celle de Mak.
Le cœur de Mak se gonfla et elle frôla la crise cardiaque alors qu'Elsa grimaçait en prenant conscience des mots délivrés. L'enseignante s'en voulait. Ils étaient sortis tout seuls, comme ça, accompagnant seulement un moment de bonheur, une euphorie intérieure. Elle n'attendait même pas de réponse, ses lèvres avaient seulement jugé bon de lui dire ça à ce moment-là parce qu'elle l'aimait tellement d'avoir pensé à ce qu'elle pouvait ressentir, à ce qui lui ferait plaisir pour son anniversaire.
Réponds-lui bordel ! Imposait la petite voix de Mak.
Je ne peux pas ! Ferme-la ! Pensait la jeune fille, définitivement pas préparée à entendre ces mots de la bouche de la femme qu'elle aimait pourtant tellement.
- Tu ne préfères pas que je te guide ? S'empressa de demander Elsa en fermant l'application de géolocalisation et Mak fut soulagée qu'elle lui tende une perche pour changer de sujet.
- Tu es sûre ? Il ne manquerait plus que tu nous perdes, tiens… taquina-t-elle en se détendant un peu.
- Tu sais que ma patience pour supporter ton insolence a toujours été limitée ? Demanda Elsa, faussement sévère en haussant un sourcil réprobateur que Mak connaissait bien.
- Tu plaisantes ? Je me trouve super sage depuis qu'on est partit, minauda Mak en reprenant volontairement ses mots alors qu'Elsa roulait des yeux.
- Je me vengerai, déclara-t-elle seulement.
- Je suis terrifiée, sourit la jeune fille.
Elsa s'autorisa un rire. Évidemment, comment avait-elle pu penser qu'un jour sa petite bleue cesserait de lui tenir tête. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait, ceci avait jeté un froid dans la R5. Mais quelque part, elle la comprenait, et plus encore, elle s'en fichait. Mak était là pour son anniversaire. Mak ne l'avait pas oublié. Elle avait voulu lui faire plaisir, la faire sourire. Pour le moment, elle pouvait s'en contenter. Aujourd'hui n'était pas un bon jour pour parler de Bali, ni du reste d'ailleurs. Elle voulait seulement profiter d'elle en compagnie de ses amis. Passer un bon moment à ses côtés. Elle sentait qu'elles avaient besoin de ça, de passer de moments teintés de tendresse ensemble. Et c'est ce que Mak leur offrait aujourd'hui. Alors que pouvait-elle espérer de mieux ? Le reste attendrait.
