Je pense qu'un autre avertissement ne fera de mal à personne, on n'est jamais trop prudent.

La direction que prend ma fanfiction est susceptible d'heurter des lecteurs.

Le thème abordé pouvant être difficile, je pense qu'il est préférable d'être préparé.

« Vous avez le droit d'aller mieux, Meredith. »

Cette phrase résonna un moment dans son esprit.

Le docteure Grey la tourna dans tous les sens, essayant de savoir quelle syllabe l'effrayait le plus.

Gardner avait réussi à éveiller sa curiosité. Elle rouvrit les yeux.

« Pardon ? »

« Vous avez le droit d'aller mieux. »

La jeune femme se mordit la lèvre puis murmura,

« Vous le pensez vraiment ? »

Il hocha la tête.

« J'en suis sûr. »

« J'ai fait des choses horribles. »

« Il vous est arrivé des choses horribles. C'est loin d'être la même chose. »

Elle se raidit brusquement.

« À qui est-ce que vous avez parlé ? »

« Que voulez-vous dire ? »

« Qu'est-ce que vous savez ? » demanda-t-elle froidement.

Paul pencha la tête et griffonna sur son carnet.

« Durant votre sommeil, hier soir, j'ai eu une discussion préliminaire avec vos proches. »

« Quel genre de psychiatre êtes-vous ? C'est moi la patiente, pas mes amis. »

« J'aime avoir le point de vue des proches. »

« Je trouve que cette méthode est nulle. »

« J'ai parlé avec les docteurs Webber, Yang, Hunt, Karev, Shepherd et Bailey. Que représentent-ils, pour vous ? »

« Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ? »

« Qui sont tous ces gens, pour vous ? »

« Vous n'avez pas répondu à ma question. »

« Et vous à la mienne. »

« Je n'ai pas envie d'y répondre. »

« C'est un point important à aborder. »

« Ils sont comme ma famille. Vous pouvez répondre à ma question, maintenant ? »

« Pourquoi tenez-vous autant à savoir ce que je sais de vous ? »

« Pour savoir à qui je dois en vouloir. »

« En vouloir pourquoi ? »

« Je ne parle pas de ma vie à n'importe qui. »

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? »

« Je garde mes trucs pour moi. Et ça fonctionne comme ça depuis longtemps. »

« Mais êtes-vous sûre que ça fonctionne ? »

« S'il vous plait, répondez à ma question. »

Paul soupira, s'inclina davantage contre le dos du canapé et feuilleta son bloc-notes.

« Êtes-vous certaine de vouloir parler de tout ça maintenant ? Et en une fois. »

« Je ne veux pas en parler, juste savoir. »

« Le docteur Webber m'a parlé de votre enfance et de votre adolescence ainsi que de tous les problèmes auxquels vous avez dû faire face. »

« Comment ça ? »

Son corps était hérissé de chair de poule.

« Il m'a parlé de votre situation familiale ainsi que de vos tentatives de suicide. »

Elle ne réagit pas, trop occupée à laisser ses pensées tourbillonner.

« Meredith ? Comment vous sentez-vous par rapport à ça ? »

« Alors ils savent ? »

« Pardon ? »

« Tous mes amis. Ils savent. »

« Vous n'en aviez parlé à personne ? »

« Non ! »

Elle commença à crier puis se redressa dans le lit et attrapa le plateau repas.

« Que se passe-t-il ? » demanda doucement Paul.

Mer essuya rageusement des larmes qui avaient coulé et joua avec le gobelet en plastique rempli d'eau.

« Laissez-moi tranquille. »

Il ne bougea pas.

« Laissez-moi tranquille ! » elle hurla, jetant de toutes ses forces le gobelet contre le mur d'en face.

Le docteur Gardner se leva promptement.

« Meredith… »

Elle rejeta la main qu'il voulait poser sur son épaule et attrapa le bol en plastique rempli d'une fade salade.

L'infirmière rousse entra au moment où le bol était projeté contre le mur.

« Il n'avait pas le droit ! » cria Grey, maintenant hors d'elle.

L'infirmière tenta d'attraper Meredith par les épaules mais celle-ci se dégagea et continua à hurler et pleurer.

Les couverts en plastique s'entrechoquèrent en tombant sur le sol.

« Il ne pouvait pas, » répéta-t-elle, la voix enrouée.

Avant que le reste du plateau repas atterrisse de l'autre côté de la pièce, le docteure Bailey se précipita aux côtés de sa patiente.

Miranda saisit les poignets de Mer et les baissa doucement. Mer la regarda. Ses yeux étaient remplis de larmes.

« Meredith, tu dois te calmer. »

Elle secoua la tête.

« Vous ne comprenez pas, » gémit-elle.

« J'essaie. Je te le promets. »

Mer secoua encore la tête, se pencha en avant et se mit à sangloter, la tête entre ses genoux rassemblés contre sa poitrine.

Bailey posa une main sur l'épaule de Meredith. Elle l'évita. Bailey remit sa main et entoura Meredith de ses bras. Elle chercha d'abord à se débattre mais s'abandonna à l'étreinte de Miranda et pleura sur son uniforme bleu foncé.

La chaleur rassurante de Miranda l'entoura et, en quelques secondes, l'apaisa. Comme sa main qui caressait ses cheveux et ses murmures réconfortants.

Et rapidement, le docteure Grey fut trop lointaine pour sentir l'aiguille de tranquillisant s'enfoncer dans son bras.