Point de vue de Zoro

Je me réveille en sursaut, le lit est vide, il est 10h. Je sors de la chambre, perdu, encore dans le flou de mon sommeil, il n'y a personne, je ne trouve pas Sanji. Mon cœur bat la chamade, où est Sanji, je veux voir Sanji.

Je peine à tenir sur mes jambes, j'ai le souffle court, je me sens mal.

Où est-ce qu'il est.

La lumière du salon m'aveugle, j'ai du mal à me retrouver dans l'espace.

Du bruit vient de dehors, j'ouvre la grande baie vitrée et suis obligé de fermer les yeux sous la luminosité. Le chaud m'agresse la peau, m'empêche encore plus de respirer.

Des rires explosent dans mes oreilles.

Où est Sanji.

L- Hoï Zoro, ça va?

Z- Où est Sanji?

J'ouvre un œil, je n'arrive pas à m'habituer à la luminosité.

Des bras m'entourent.

C'est Sanji.

S- Qu'est-ce qui va pas? Tu me cherchais?

Z- Oui j-je…

Je me contente de me retourner et de le serrer contre moi.

Z- J'ai eu peur, je me suis réveillé et tu n'étais pas là.

Il me caresse doucement le dos

S- Je suis là maintenant, je ne suis jamais vraiment parti et ne compte pas le faire.

Z- Je te l'interdit de toute façon.

Il sourit dans mon cou et son étreinte se resserre.

S- Je t'aime, de tout mon cœur tout entier.

Ma gorge se sert

C'est peut être la dernière journée que je passe à ses côtés, c'est peut-être la dernière fois que je le sens contre moi, c'est peut-être la dernière fois que je sens son odeur, ses bras autour de moi.

J'agrippe sa chemise dans mes mains et la sert fort.

C'est peut-être la dernière fois.

Il se recule et pose une main sur ma joue, je détourne le regard et baisse la tête.

S- Qu'est-ce qu'il se passe?

Je suis terrorisé.

Je le lâche.

Z- Rien..

Il me fait relever le menton et me regarde droit dans les yeux.

S- Ne me mens pas.

Les larmes sortent de mes yeux et je souris à travers.

Z- Je t'aime putain.

Les autres se taisent, j'ai parlé pendant un blanc.

Je pars d'ici en courant.

Depuis quand je suis devenu si faible, depuis quand j'ai aussi peur.

Sanji me rattrape devant le garage.

S- Eh attend t'en va pas comme ça.

Il me tire contre lui et me sert fort.

S- Tout va bien se passer, tout va s'arranger.

Il chuchote à mon oreille.

S- Je t'aime, de tout mon cœur, je ne veux pas te perdre non plus, demain tout sera rentré dans l'ordre, demain on sera libre. Demain je serais tient pour le reste de ma vie, demain sera le début de notre vie, la vraie, celle dont on a toujours rêvée.

Je pleure sur son épaule, les bras ballant.

S- Ce soir on montrera au monde qui nous sommes, ce soir on sera-

Z- Mort!

Je me recule et le pousse en arrière.

Z- Ce soir on sera mort Sanji!

Il pert son sourire encourageant en comprenant que je ne fais pas juste une petite déprime. Il s'approche de moi et je continue de crier tout en reculant.

Z- On va y rester! Je veux pas te perdre! T'es tout pour moi! Si t'es pas dans ma vie j'en veux pas! Je veux pas te perdre je suis terrifié à l'idée de te perdre je peux pas imagier un lendemain sans toi putain tu le comprend ça! Alors ouais c'est fleure bleue, ouais ça me ressemble pas d'avoir peur! Mais putain je t'aime et je donnerai ma vie pour la tienne!

Il attrape une de mes mains.

Z- Je veux pas vivre sans toi! J'ai jamais réellement vécu avant toi alors pourquoi je vivrai après toi!

S- Zoro, arrête.

Il attrape ma deuxième main.

Z- J'étais personne avant de te connaître, j'étais rien avant que tu entres dans ma vie, j'existais pas..

Il me lâche et vient se blottir dans mes bras.

S- Aucun de nous ne va mourir ce soir, tu sais pourquoi?

Z- Tu crois aux miracles Sanji, t'as toujours cru que les choses doivent forcément bien se passer si tu y crois fort. Mais c'est pas comme ça.

Je me recule encore de lui.

S- Arrête de me repousser, je suis là pour toi.

Z- Mais tu réalises pas ce-

S- Je réalise pas quoi? Que c'est peut-être le dernier jour de ma vie? Si j'en suis pertinemment conscient, mais moi je ne passe pas ce jour à me lamenter. Tu devrais rire avec nous, profiter de nous, de moi. Mais tu te replie sur toi-même comme si on étais déjà mort…

Z- Je refuse de te voir mourir, ni toi ni personne d'autre d'ailleurs…

Je baisse la tête et il revient contre moi.

S- Et je n'en pense pas moins, mais les choses sont telles qu'elles sont, nous avons fait un choix, et nous devons l'assumer jusqu'au bout. On ne fera pas demi tour, c'est pas notre genre, surtout à 8h de la fin. Tout est déjà en place, tout le monde, ici et ailleurs, attend le feu vert.

Il caresse tendrement ma joue

S- Et même si ça se passe mal, c'est la vie Zoro, aussi dur que ça soit pour toi et pour n'importe qui d'autre de l'accepter, la vie est ainsi faite et nous n'avons pas de pouvoir sur la mort, nous pouvons juste nous contenter de jouer à chat avec elle.

Je me force à sourire et hoche la tête

Z- Je sais..

S- Sache une chose, je suis le plus heureux du monde à tes côtés. Tu as fais de ma vie un paradis, même si des fois on se prend la tête, même si des fois je suis pas très cool avec toi, je t'aime de tout mon cœur et plus encore. Si un de nous meurt ce soir, je te serais quand même éternellement reconnaissant de toute la joie que tu m'as apporté.

Ma gorge se noue et j'essaye de retenir mes larmes sans succès.

S- Et si on survit, je serais l'homme le plus heureux du monde de savoir que je passerai le reste de ma vie à tes côtés.

J'essaye d'étouffer mes sanglots. Il me sert fort contre lui et se met lui aussi à pleurer.

S- Je t'aime, moi aussi je donnerai ma vie pour toi tu sais, je ferais n'importe quoi pour toi, pour te voir heureux.

On se retrouve à pleurer l'un contre l'autre sans rien pouvoir faire pour s'arrêter. J'essaye de me calmer pour aligner quelques mots.

Z- Avant que tu n'entre dans ma vie, j'étais.. Vide, je n'avais peur de rien, j'étais ce que je considérais comme fort. J'étais loin du compte, à tes côtés, je me suis rendu compte qu'être fort c'est montrer ce que l'on ressent, pas l'enfouir. Je me suis rendu compte qu'aimer demande bien plus de courage que ce que je pensais, et que ça en fait donc une chose de gens fort. Je me suis rendu compte que pleurer et lâcher prise n'a rien de pathétique, je me suis rendu compte.. De tellement de choses.. Et je serais rester dans mon ignorante existence si je n'avais jamais franchis la porte de ton épicerie.

Il reste le visage enfoui contre moi, continuant de pleurer. Je passe une main dans ses cheveux avant d'y déposer un baiser.

Z- Je suis descendu d'un piédestal imaginaire en te rencontrant, mais je suis loin d'être tombé, mis à part sous tes charmes. J'ai découvert une facette de l'être humain que j'avais oublié depuis longtemps. Le pardon. Tu n'en a jamais voulu a personne d'autre que la cause de ton mal. Alors que j'en ai voulu à la terre entière pour le mal que je m'infligeais tout seul.

Il me sert un peu plus contre lui, pour me montrer qu'il m'écoute, me dire de continuer.

Z- Je n'exagèrerais rien si je disais que tu m'as sauvé la vie. Je t'aime, et je sais que je suis un connard qui ne te mérite pas, que je suis loin d'être parfait, que je suis toujours celui qui créé les disputes, toujours celui qui fait du mal en premier, toujours celui qui fait mal, qui parle mal, qui réagis mal. J'en suis désolé. Sincèrement. J'essaye d'être une meilleure personne chaque jour qui passe, et.. Et si ce soir signe pour moi la fin de ma vie, je serais plus que ravi et satisfait d'avoir pu te connaître, t'aimer, et plus que fier d'avoir été porté dans ton cœur.

Il se recule, essuie ses larmes et renifle avant de me sourire.

S- Avant de te rencontrer, on en m'a jamais porter d'importance comme tu l'as fait, j'ai toujours été le fils de mon père, je n'étais pas Sanji, j'étais un rejeton Vinsmoke. J'étais une cible à abattre, un homme à suivre, à blesser, à achever. J'étais fugitif de ma propre vie. J'étais utilisé par tous, voulu par personne. J'étais plus un passe temps qu'une passion. Mais depuis que je te connais, j'ai appris ce que ça fait de se sentir désirer, réellement. J'ai appris ce que ça fait de réellement se sentir vivant en un toucher, un sourire, un mot, un regard…

Il m'embrasse tendrement.

S- Je t'aime Zoro.

Z- Et moi plus encore.

Pour notre possible dernier repas, tout le monde s'est fait plaisir, chacun s'est commandé ou s'est cuisiné son plat.

Nami mange des tagliatelles au saumon, Robin a jeté son dévolu sur un panini dont elle a gardé la recette secrète, Luffy et Ace on commandé un tacos XXXL chacun. Sanji mange du riz à la crème avec des émincés de poulet. Shanks dévore un homard. Boa a choisi une salade césar avec un smoothie d'épinard, drôle de choix selon moi. Law s'est commandé un plat entier de paëlla. Tout le monde se rempli la panse, et moi, je n'arrive pas à manger mon repas, j'ai le ventre noué.

Sanji me tend une fourchette de son riz en souriant. Je la mange en lui souriant en retour.

S- Tes spaghettis vont être froide.

Z- J'ai pas faim..

Il prend mon assiette et commence à me donner à manger.

S- Aller ouvre grannnnnnnnd.

Il fait voltiger la fourchette pleine de pâtes dans les airs.

Z- Je suis pas un bébé.

S- L'avion arriiiiiive.

Je rigole et ouvre la bouche en rougissant.

S- Tu vois quand tu veux, aller fini tout seul comme un grand vu que tu n'es pas un bébé.

Je l'embrasse rapidement et me met à manger.

Le repas se termine dans la joie et la bonne humeur, je traîne dans le jardin avec Sanji et Luffy vies me cacher le soleil.

L- Zoro, excuse moi de te déranger, on peut parler? J'ai quelque chose à te dire.

Z- Bien sûr.

Je me tourne vers Sanji.

Z- Je reviens mon cœur.

S- Aucun soucis, je vais en profiter pour aller emmerder Boa.

Je pars avec Luffy dans son bureau.

Z- Qu'est-ce qu'il y a de si important pour que tu fasses une tête pareille?

L- C'est pas grand-chose, et rien à voir avec le plan, ne t'en fais pas.

Z- Ouf j'ai cru qu-

Il me prend dans ses bras.

L- Je tenais juste à te remercier de faire partie de ma vie, et je voulais juste te dire qu'à mes yeux t'es beaucoup plus qu'une feuille, t'es comme un frère.

Il se recule et me sourit.

L- Je suis pas doué pour dire ce que je ressens, mais j'espère avoir le temps de trouver mes mots une fois toute cette histoire terminée.

Je lui sourit en retour et pose une main sur son épaule.

Z- Je suis ci grâce à toi, je te dois énormément de chose Luffy, ne serait-ce que la chance d'avoir pu parler à Sanji, je te dois bien plus que tu ne le pense.

L- J'ai aussi.. Une chose.. À te demander.. A te confier..

Z- Oui, quoi donc?

L- Si je meurs, est-ce que..

Z- On veillera tous les uns sur les autres comme on l'a toujours fait, on prendra soin de Ace que tu meurs ou pas, comme on l'a toujours fait, arrête de t'en faire, okay?

L- C'est plus fort que moi, il est la prunelle de mes yeux.

Z- Tout comme tu es la sienne. Alors pas besoin de stresser, n inspire et on expire.

Je lui tape dans le dos.

Z- Aller, en route, reste pas tout seul ici.

J'ouvre la porte de son bureau.

Z- Ah et, Luffy, une dernière chose.

Il relève la tête vers moi.

Z- C'est réciproque.

Il me sourit de toutes ses dents.

L- Je sais, mais ça fait très plaisir de l'entendre.

Z- Tant mieux alors.

Je sors de son bureau et ferme derrière moi. Je me fais rentrer dedans par Mihawk qui, lui non plus, ne regardait pas vraiment ou il mettait les pieds.

Z/M- Désolé.

Z- Y'a pas de soucis

M- C'est moi

C'est incroyablement gênant.

Z- Je..

M- Ouais..

Il s'engage dans les escaliers qui descendent vers sa chambre et je reste planté là comme un idiot. Il s'arrête et se retourne vers moi.

M- J'ai quelque chose à te dire, mais je trouve ça déplacé, donc, si jamais tu as quelque chose à me dire de déplacé aussi, tu peux y aller.

Z- Prend soin de toi, fait attention.

Il me remercie d'un hochement de tête et ne me répond pas.

Z- Tu n'avais pas quelque chose à me dire?

M- C'est pas si important que ça en fait, désolé du dérangement.

Il tourne les talons et disparaît sans un mot de plus. Okay, cool, bah euhhhh.

J'essaye de faire comme si de rien n'était et continue mon chemin.

P- Il voulait te dire de prendre soin de toi, parce que t'es une personne chouette.

Je sursaute.

Z- Perona! Putain de merde!

Je me tiens le cœur.

P- Va pas me crever entre les mains, je t'ai fais si peur que ça?

Z- Oui!

Je reprends mon souffle.

Z- Comment tu sait ce qu'il avait à me dire?

P- Il m'a demandé si il avait le droit de dire ça, si c'était pas trop bizarre, si tu n'allais pas mal le prendre et toute les questions qu'une ado de 15 ans peut se poser.

Je rigole

Z- Je vois, merci, ça me fait une question de moins qui tourne dans ma tête.

P- Il voulait aussi te dire qu'il ne t'en veux pas, pour tout ce qui s'est passé, qu'il ne te tient responsable de rien, et qu'il te souhaite de vivre ta vie comme tu l'entends et dans le plus grand des bonheurs.

Z- Merci, de me le dire.

P- Tu as le droit et tu as besoin de le savoir, et il ne te le dira jamais de toute façon je le connais comme si c'était mon gosse celui là.

Z- Merci beaucoup.

P- Aller zou, va rejoindre ton chéri.

Z- Et toi?

P- Moi? Moi je suis très bien ici, dégage de ma vue avant que je ne me fâche.

Je lui souris et sort rejoindre Sanji qui se bagarre avec Boa.

B- Tu me prends vraiment pour une blondasse!

Elle lui fait une prise de judo et il se retrouve bloquer au sol.

S- Blondasse.

B- Tu cherches? T'es sûr?

Il continue de la défier et il fini par se faire jeter dans la piscine, avec ses clopes.

B- Bien fait pour ta petite gueule de frimeur.

Elle lui tire la langue et retourne vers Law.

Sanji sort de la piscine et essaye de me prendre dans ses bras.

Z- Non non, je suis sec, va te changer déjà.

Il me sourit et prend un air innocent.

S- Tu vient m'aider?