DISCLAIMER : Attention, ce chapitre contient des scènes violentes, impliquant sang, claustrophobie et blessures graves. L'histoire reste une fiction accessible à tous et rien n'est vraiment détaillé mais si vous êtes un lecteur sensible, certains passages peuvent choquer.
Allongée près de Jehan, ses doigts toujours entrecroisés avec les siens, Andréa écoutait le jeune homme respirer doucement, la tête posée sur son épaule par-dessus la couverture de survie qui le recouvrait. Il peinait à parler et même garder les yeux ouverts était maintenant devenu une tâche compliquée pour lui. Il avait déjà perdu connaissance plusieurs fois et l'adolescente refusait de s'écarter de lui, ne serait-ce qu'un instant, pour s'assurer qu'il respirait toujours.
Cela faisait plus d'une heure que le bâtiment leur était tombé sur la tête et le temps venait sérieusement à manquer. Elle craignait qu'à tout instant, l'équilibre précaire qui maintenait la structure ne se rompe, sachant pertinemment que le nouvel effondrement qui s'en suivrait les tuerait à cause sûr. Elle avait peur de ne plus jamais revoir la lumière du jour. Elle avait peur de ne plus jamais serrer son père dans ses bras. Elle avait peur de ne plus jamais entendre la voix de Bridgette et celles de ces camarades de classe. Elle avait peur que Jehan ne survive pas. Elle avait peur de le perdre.
La jeune fille sanglotait doucement contre l'épaule de l'adolescent quand elle le sentit soudain remuer légèrement.
Andréa se redressa sur son avant-bras gauche pour le regarder, tentant de sourire pour le rassurer. Il croisa son regard quelques instants avant de se mettre à tousser, son corps secoué par de violents soubresauts. Elle tenta de l'aider à tourner la tête afin qu'il puisse expulser ce qui obstruait sa gorge sans s'étouffer. Après de longues secondes, Jehan recracha finalement un mélange infâme de salive, de sang, de glaires et de poussière avant de reprendre profondément son souffle, gémissant de douleur en laissant échapper quelques larmes qui dessinèrent des sillons humides dans la fine pellicule d'infimes débris qui recouvrait sa peau.
Elle le regarda avec un air compatissant, attrapant un morceau de tissu dans les débris pour essuyer le coin de sa bouche. Andréa ne savait plus quoi faire, si ce n'est serrer davantage sa main dans la sienne et lui caresser doucement les cheveux en lui assurant que tout irait bien. Elle avait arrêté la douce musique qui avait empli l'espace lorsque Jehan avait perdu pour la première fois connaissance et c'était maintenant le silence qui se faisait écrasant.
Plus le temps passait et plus l'adolescente avait du mal à contenir son stress. Elle avait du mal à respirer, elle souffrait de voir Jehan dans cette situation. Elle voulait que tout s'arrête, tout simplement.
Alors qu'elle baissait de nouveau les yeux pour tenter de dissimuler son stress et ses larmes, elle sentit les doigts froids de Jehan se poser sur sa joue, ce qui lui fit aussitôt relever la tête.
-« H-Hey… murmura-t-il d'une voix faible. Écoute… Je crois… Je crois que ça va pas le faire cette fois… Je suis vraiment désolé… »
-« Non, ne dis pas ça, souffla Andréa en posant sa main sur la sienne. Ça va aller, attends encore un peu… E-Encore un peu, s'il te plait… » supplia-t-elle sans pouvoir s'empêcher de sangloter.
Un nouveau silence se fit avant que Jehan, un petit sourire sur le visage, ne reprenne la parole.
-« Je… En fait… J'aurais voulu te dire quelque chose de très important… Si tu veux bien… »
-« Quoi … ? » demanda Andréa en inclinant la tête.
-« Eh… Crois-moi quand je te dis que j'avais souhaité que ça se passe autrement, mais s'il ne me reste plus de temps alors… Ça sera l'unique moment pour te le dire… »
Andréa écarquilla soudain les yeux en comprenant ce que voulait dire le garçon. En un souffle, elle se redressa au-dessus de lui pour poser doucement ses mains autour de son visage, plantant son regard dans le sien.
-« Non, dit-elle sans lâcher son regard. Ne dis rien. Pas maintenant. »
-« … Si j'insiste… protesta Jehan avec un léger mouvement de tête. Il sera bientôt trop tard… »
-« Non ! Tu ne dois pas me le dire maintenant Jehan ! » répéta Andréa au bord des larmes, les lèvres tremblantes.
-« M-Mais pourquoi ? »
-« Parce que si tu me le dis maintenant, tu n'auras plus de raison de te battre pour rester en vie ! Et je te perdrai pour toujours… » murmura la jeune fille avant d'éclater en sanglots.
Ce fut au tour de Jehan d'écarquiller les yeux. Dans un sens, elle n'avait pas vraiment tort. Lui avouer son amour était maintenant la seule mission qui le maintenait encore en vie, ayant abandonné l'idée de sortir d'ici vivant. Il voulait absolument lui dire, tout, tout ce qu'il ressentait pour elle. À quel point elle le fascinait, comment elle l'inspirait à toujours s'améliorer dans la pratique de ses instruments, rien que par amour pour elle. Comment elle avait chamboulé l'entièreté de son existence en si peu de temps, et à quel point il était persuadé de vouloir lui offrir son cœur si elle voulait bien de lui.
Il inspira longuement avant d'esquisser un sourire plus large, résolu. Si elle ne voulait pas l'entendre maintenant, alors soit. Ne lui restait plus qu'à se battre pour pouvoir lui dire correctement.
-« … Tu as raison, souffla-t-il en posant à son tour ses mains sur le visage de la jeune fille avec un effort colossal. Je vais attendre encore un peu alors. »
Andréa hocha doucement la tête avant de poser délicatement son front sur celui de Jehan, les yeux fermés, sans défaire leur étreinte. Elle voulait l'embrasser, le serrer davantage contre elle pour le rassurer, lui faire comprendre par ce contact ce qu'elle n'avait jamais osé lui avouer non plus, bien que l'envie ne lui manquait pas. Mais elle savait que ce n'était pas le moment. Ils restèrent ainsi, sans bouger, quelques secondes, avant que le garçon ne reprenne la parole.
-« Du coup… Je me demandais si… Par hasard… S tu ne fais rien demain soir… Si tu accepterais de venir à un petit… rendez-vous avec moi… ? » hasarda Jehan en rouvrant les yeux pour guetter les réactions de l'adolescente.
Cette dernière écarquilla les yeux avant de lui sourire gentiment avec un léger hochement de tête.
-« Oui bien sûr, avec plaisir… » murmura-t-elle avant de se rallonger à ses côtés.
Il la regarda faire, enlaçant ses doigts fins avec les siens sans la lâcher du regard. Il soupira doucement avant de relever les yeux vers la pierre au-dessus d'eux, pratiquement la seule chose qu'il pouvait regarder depuis sa position sans se fatiguer. Un nouveau silence passa avant que Jehan ne se mette à rire tout doucement.
-« Tu sais… Si on m'avait dit qu'un jour je me retrouverai allongé à tes côtés dans un endroit sombre, j'aurais pensé à toute autre chose, crois-moi. »
-« Tss… Remarque… Je pense que j'aurais imaginé autre chose moi aussi… » railla Andréa avec un regard complice au jeune homme.
Les deux jeunes gens échangèrent un petit rire chaleureux, Andréa se lovant davantage contre l'adolescent, les yeux fermés. Elle devait lui faire oublier son mal, le soulager de ce sentiment de mort imminente qui planait autour d'eux et continuer de lui parler de tout ce qu'ils allaient pouvoir faire et construire après la fin de cette attaque qui leur aura fait littéralement traverser l'enfer.
Pestant comme rarement il ne l'avait fait auparavant, Chat Noir se dépêchait de revenir depuis là où le Canonnier l'avait éjecté. Attrapant un morceau de tuyau qui dépassait d'une façade à moitié effondrée, le jeune homme avait évité de peu la catastrophe, s'empêchant de justesse de s'écraser dans un amas de débris. Mais sonné par le coup qu'il venait de recevoir, le garçon s'était laissé retomber lourdement sur le sol, d'abord debout puis à genoux, massant sa mâchoire en serrant ses dents qu'il avait senti grincer.
Sa tête lui tournait et le garçon avait dû fermer les yeux quelques instants pour réprimer cette nausée qui le mettait mal à l'aise. Et soudain, comme s'il s'était reçu une décharge électrique, Chat Noir avait fait volte-face pour escalader les décombres qu'il avait dépassé pendant son vol plané. Ladybug était maintenant seule face à ce monstre, et il était hors de question qu'elle se mette en danger alors qu'il n'était pas là.
Haletant et s'énervant contre lui-même, se sommant d'aller plus vite, toujours plus vite, le héros se hissa finalement au-dessus de la montagne de débris pour se laisser retomber de l'autre côté puis de se mettre à courir, slalomant entre les décombres qui juchaient le sol, les panneaux renversés et les voitures abandonnées en cours de route. C'était un véritable paysage de guerre qui défilait sous ses yeux mais le garçon n'avait le temps de s'y attarder.
Enfin, il rejoignit le géant qui n'avait fait que quelques pas depuis qu'il l'avait envoyé valser. Mais ce qu'il vit alors lui glaça le sang. Le Canonnier, de profil par rapport à sa position, avait remonté son poing face à lui dont il put voir dépasser légèrement le corps de sa coéquipière. Mais au lieu de lutter comme il pensait la voir faire, la jeune fille était amorphe, son buste rejeté en arrière, contre les phalanges de leur ennemi, comme une poupée de chiffon.
La vue du héros se brouilla quelques instants et se fut bientôt la colère qui le fit voir rouge. Il était hors de lui, vibrant d'une fureur qu'il n'avait encore jamais ressenti auparavant. C'était un sentiment fort, envahissant, et qui monopolisait toute son attention, comme un gigantesque incendie qui avait enflammé l'entièreté de ses veines, le plus petits de ses nerfs. Il n'était plus que haine, une véritable bête sauvage en quête de vengeance.
Il tourna violemment la tête vers un véhicule stationné à quelques pas de lui. Dans un moment de pure rationalité, comme il en avait l'habitude, Chat Noir se serait sûrement dit qu'il était impossible de soulever cette voiture, et encore moins de l'envoyer droit dans le visage du géant face à lui pour le déstabiliser et ainsi lui faire lâcher prise. Il aurait sûrement trouvé un moyen plus stratégique et plus fin de secourir sa coéquipière.
Mais pas maintenant.
Il en avait assez de ce combat qui durait depuis trop longtemps. Sa colère, qu'il avait pourtant essayé de réprimer, de voir son établissement scolaire s'effondrer sous ses pieds et de n'avoir rien pu faire pour empêcher ses amis d'être blessés et/ou coincés dans les ruines dont il n'avait pas pu les extraire, était maintenant attisée par la peur de perdre sa coéquipière. Une peur qui se métamorphosait elle aussi en rage, lui donnant suffisamment d'énergie pour accomplir n'importe quoi, tant que cela était efficace.
Ni une ni deux, il empoigna le véhicule avant de le soulever au-dessus de sa tête. Il fit quelques pas pour se donner de l'élan et, avec un hurlement de rage véritablement animal, il le lança droit vers la figure du Canonnier. Ce dernier, surpris par ce cri soudain, tourna la tête, suffisamment rapidement pour voir que Chat Noir puisse voir la voiture s'écraser sur le coin de sa mâchoire.
Il ne réalisait pas encore ce qu'il venait de faire, l'action incroyablement improbable qu'il venait d'accomplir. Tout ce qui importait pour le moment était de secourir Ladybug car sans elle, Paris était perdu.
Et il ne serait plus rien.
Surpris par cette attaque soudaine, le Canonnier chancela, défaisant sa poigne autour de l'héroïne qu'il écrasait toujours entre ses phalanges. Le corps de la jeune fille se mit à glisser avant de chuter vers le sol. Chat Noir avait conscience qu'il aurait pu profiter de la déstabilisation de leur ennemi pour utiliser son Cataclysme sur son canon. Il savait qu'il aurait pu tout terminer maintenant. Mais pour l'instant, Ladybug était la priorité.
Le jeune homme se précipita aux pieds du géant, qui se rattrapa au bord d'un immeuble pour éviter de tomber après l'assaut qu'il venait de subir, et effectua un saut pour réceptionner Ladybug. Mais malgré le fait qu'elle était maintenant libérée de l'empirise de l'akumatisé, la jeune fille n'avait pas repris en connaissance.
Les dents serrées, le garçon la serra davantage contre lui, passant ses bras dans son dos et sous ses genoux avant de se propulser loin de leur ennemi, s'enfuyant dans son dos afin qu'il ne puisse pas les suivre des yeux.
Chat Noir s'éloigna en courant, cherchant frénétiquement du regard un endroit où il pourrait s'arrêter sans risquer d'être surpris ou dérangé. Enfin, après quelques instants, il trouva une large cheminée derrière laquelle il put se cacher. Il se mit à genoux, posant délicatement sa coéquipière sur les ardoises du toit. À son grand soulagement, il put constater qu'elle respirait toujours. Mais sa tête, constamment penchée en arrière, lui indiquait que la situation était grave. Son bras gauche soutenant sa tête, il posa sa main sur son épaule gauche pour la secouer légèrement.
-« Ladybug ! Allez, réveille-toi ! encouragea-t-il en la serrant davantage. Nous avons un ennemi à vaincre, nous ne pouvons pas baisser les bras maintenant ! »
Voyant que la jeune fille ne réagissait pas, le jeune homme osa passer le bout de ses doigts sur la joue gauche de sa coéquipière. Un mince filet de sang s'échappait de sa bouche, traçant en écarlate un sillon humide sur sa peau blanche. Chat Noir continuait de la regarder, réprimant la panique qui battait dans son ventre et qui lui donnait la nausée.
-« Ça va allez… Je te le promets… Tu es en sécurité maintenant, alors… ouvre les yeux, s'il te plait… » murmura-t-il en recoiffant la mèche de cheveux qui couvrait le front de son amie.
Le jeune homme était totalement hors de son corps. Jamais il ne se serait permis ce genre de proximité en temps normal mais à cet instant, il ne s'en rendait même pas compte. Il voulait qu'elle se réveille, c'est tout.
Soudain, après quelques secondes de silence, où le garçon se contenta de caresser l'épaule de la jeune fille de son pouce, il put la voir tousser avant d'ouvrir les yeux, les entrouvrant à peine.
-« C-Chat Noir… ? » souffla-t-elle.
-« Oui ma lady, je suis là, tout va bien. » acquiesça-t-il avec un petit sourire.
De manière étonnamment naturelle, le héros ramena le corps de sa partenaire contre le sien pour la serrer dans ses bras. Écarquillant les yeux, surprise de cette proximité que le garçon prohibait habituellement, elle se laissa faire sans broncher, aussi étonnée que rassurée par ce contact.
-« Tu m'as fait peur… » souffla le garçon sans défaire son étreinte.
-« Je suis désolée… J'ai baissé ma garde quelques instants et il m'a attrapé. J'ai perdu connaissance… Comment tu as fait pour lui faire lâcher prise… ? »
-« Je lui ai lancé une voiture. » expliqua Chat Noir d'un ton monotone.
-« Tu quoi… ? »
-« J'ai paniqué… Il fallait réagir vite. Je n'ai pas plus réfléchi que ça. »
-« Mais comment… ? »
-« Je l'ignore, et ça me fait peur aussi. » murmura Chat Noir en se redressant.
Ladybug garda le silence quelques instants. Sa poitrine la faisait atrocement souffrir, et elle était persuadée que sans la protection magique que lui offrait son costume, elle n'aurait pas pu survivre à ce qu'elle venait de subir. Mais c'était surtout ce que venait de lui dire son coéquipier qui la préoccupait le plus.
Lui avait-il vraiment lancé une voiture ? Chat Noir était-il assez puissant pour ce genre de manœuvre ? Non pas qu'elle mettait en doute sa parole, mais la surprise était si grande qu'elle ne savait pas comment recevoir l'information.
La jeune fille repensa soudain au combat contre le Sculpteur. Même si ce jour-là, leur ennemi avait été son cousin akumatisé, elle se souvenait encore parfaitement bien de la colère noire qui avait irradié son être quand elle avait vu le corps de son coéquipier se transformer progressivement en pierre alors qu'il s'était mis en danger pour elle. De cette haine, qui l'avait poussée à se jeter droit sur leur adversaire, le projetant si violemment au sol qu'elle lui en avait brisé quelques os. Était-ce de cette même puissance que Chat Noir s'était servi pour la secourir ? Avait-il lui aussi ressenti cette colère, poussant sa force dans ses plus loin retranchements ?
Elle soupira. L'heure n'était pas encore aux questions et ils ne pouvaient plus se permettre de perdre du temps. Avec une grimace de douleur, la jeune fille se redressa alors que son partenaire surveillait tous ses gestes, les sourcils légèrement froncés.
-« Nous ne connaissons pas encore bien l'étendue de nos pouvoirs. Peut-être… Peut-être que nous cachons en nous une force supplémentaire qui ne se manifeste qu'en cas de grand danger. Je l'ai déjà ressenti un jour. C'est peut-être ce qui vient de t'arriver. »
Le garçon baissa un instant les yeux, semblant réfléchir. Cependant, son visage restait toujours impassible, comme si le jeune homme avait été vidé de tout ressentiment. Elle voulut lui dire que ce n'était rien, et qu'il finirait par un jour maîtriser l'étendue de leurs capacités. Mais une nouvelle secousse provoquée par le Canonnier la coupa dans son élan. Se remettant sur ses jambes aux côtés de son partenaire, elle regardait le géant progresser à quelques rues de là. Il semblait furieux et appelait sans discontinuer les héros de Paris.
-« Nous devons en finir maintenant, la situation n'a que trop duré. Et moi je… » murmura Ladybug en en s'enserrant les côtes, les lèvres tremblantes.
-« Est-ce que ça va ? » demanda Chat Noir.
-« Oui, ça va aller. Mais dépêchons-nous. Nous savons maintenant à quoi nous attendre, il faut trouver un plan maintenant. »
Sans perdre un instant, la jeune fille se recula de quelques pas avant de lancer son yoyo au-dessus d'elle.
« Lucky Charm ! »
Aussitôt, une nuée de coccinelles apparurent autour de la jeune fille, tournoyèrent quelques secondes au-dessus d'elle avant laisser derrière elles une grande toile rouge et noire qui chuta droit dans les bras de l'héroïne.
-« Qu'est-ce que c'est ? questionna Chat Noir en inspectant le tissu de plus près. Encore une toile de parachute ? »
-« Non… souffla-t-elle en remarquant les fines alvéoles et l'étonnante élasticité de l'objet. C'est une toile de trampoline ! » s'exclama-t-elle en montrant les ressorts qui ornaient les bords de cette dernière à son coéquipier.
Les visages des deux amis s'éclairèrent quand, d'un même coup, ils comprirent ce qu'ils devaient en faire.
-« Je vais avoir besoin d'un petit moment pour l'installer. Tu crois que tu pourras le retenir ? »
-« Sans soucis. Je ne me referai pas avoir, tu peux me faire confiance. »
-« D'accord, alors sois prudent. » acquiesça la jeune fille en tendant sa main vers le garçon.
Ce dernier enferma la main de sa coéquipière dans les siennes quelques instants, lui faisant un léger sourire avant d'attraper son bâton dans son dos pour se propulser sur le toit de l'immeuble de l'autre côté de la rue. Ladybug le regarda s'éloigner avant de se laisser tomber en contrebas. Elle observa autour d'elle, à la recherche d'un objet suffisamment costaud pour supporter la tension de la toile.
Un peu plus loin dans la rue, elle remarqua soudain un échafaudage, solidement accroché à la façade du bâtiment qu'il recouvrait. Face à lui se dressait une grande grue de chantier, de l'autre côté de la rue, rangée dans un terrain en construction. À défaut de trouver mieux, la jeune fille décida en un instant que ces installations étaient sa meilleure solution. Elle se dépêcha de remonter la rue, se dirigeant d'abord vers l'échafaudage.
Le tissu, en forme de grand rectangle, allait devoir être tendu de part et d'autre de la rue et suffisamment haut pour que le boulet du Canonnier ne puisse pas y échapper. Elle commença par fixer le coin inférieur gauche de la toile, levant ses bras afin que celle-ci ne traine pas par terre. La position la faisait souffrir, sa blessure aux côtes l'empêchant de lever correctement les bras. Mais l'héroïne ne faiblit pas : tout le monde comptait sur elle et Chat Noir s'était de nouveau mis en danger pour lui permettre de mettre son plan à exécution. Elle ne pouvait pas reculer.
Mais alors qu'elle s'affairait, elle entendit soudain des murmures s'élever tout autour d'elle. La jeune fille se retourna vivement pour remarquer qu'une foule de parisiens s'était rassemblée et commençait à venir vers elle. Craignant que chacun ne lui demande un service, comme lorsque cette jeune mère lui avait demandé d'aller secourir son enfant, l'adolescente commença à réfléchir à ce qu'elle allait bien pouvoir leur dire pour les dissuader de l'interrompre dans sa tâche.
Mais alors qu'ils étaient maintenant tout près, elle put voir plusieurs personnes ramasser l'autre bord de la toile tandis qu'un homme beaucoup plus grand qu'elle achevait de fixer la toile là où elle avait commencé.
-« Nous allons vous aider ! » s'exclama une jeune femme qui tenait le bord du tissu.
-« Ouais ! Nous aussi on veut se battre ! On va pas le laisser faire ! » renchérit un homme.
Ladybug regarda les parisiens s'amasser autour d'elle, tous déterminés malgré le danger. La jeune fille pensa l'espace d'une seconde à leur demander de se disperser, ne tenant pas à ce que la liste des victimes ne s'allonge davantage. Mais d'un autre côté, elle savait qu'elle n'était pas en état de refuser la moindre aide. Et elle n'ignorait pas non plus que plus vite la toile serait en place, plus vite ce cauchemar s'arrêterait.
-« Merci… ! Merci à tous ! Dépêchons-nous ! » s'enquit la jeune fille avec un grand sourire.
Tous hochèrent la tête et aussitôt, un groupe se forma pour récupérer le bout de la toile pour la tendre sur toute la longueur de la rue. Avec une exclamation générale, tirant sur le tissu pour la tendre au maximum, le groupe de parisien parvint à traverser l'avenue tandis que d'autres grimpaient sur l'échafaudage pour accrocher le coin supérieur gauche de la toile.
Ladybug encouragea ses compagnons d'infortune qui atteignirent bientôt le pied de la grue. Ni une ni deux, la jeune fille grimpa le long de la colonne de fer, étant la seule capable d'accrocher le coin supérieur droit de la toile tandis que le groupe, avec un dernier effort, tentait de fixer le coin inférieur de ce même côté. Quand tout fut prêt, l'héroïne demanda à tout le monde de lâcher la toile. Après une courte concertation générale, les parisiens amassés autour de leur assemblage s'écartèrent vivement, regardant avec appréhension leur ouvrage, craignant qu'un des côtés ne se rompe. La toile trembla quelques instants, soumise à une grande tension puis s'immobilisa. Une exclamation de joie se fit entendre, soulagés de ne pas avoir à recommencer.
Avec un grand sourire, Ladybug se hissa sur le toit où avait bondit Chat Noir quelques instants plus tôt et fit volte-face pour faire de grands signes aux civils en contrebas.
-« Merci mes amis ! Maintenant dépêchez-vous de vous mettre à l'abris ! Nous allons attirer le géant par ici, et tout sera terminé ! Prévenez tout le monde et dispersez-vous ! »
-« Ouais ! Allez-y ! Faites-lui mordre la poussière ! »
-« Débarrassez-nous de ce monstre ! »
-« Vous allez y arriver ! »
La jeune fille hocha la tête avant de se mettre à courir pour rejoindre son partenaire. Ce dernier se contentait de tourner autour du Canonnier, évitant consciencieusement ses boulets, en évitant de le faire tirer dans les bâtiments. Le géant semblait s'énerver de minute en minute, élargissant toujours plus ses mouvements qui faisaient voler ce qui restait des immeubles autour d'eux.
Mais le garçon ne faiblissait pas, continuant de narguer son adversaire pour ne pas perdre son attention. Plusieurs fois il tenta de bondir sur son bras droit en forme de canon, pensant qu'il pourrait peut-être utiliser son Cataclysme plus vite que prévu. Mais l'akumatisé n'était pas dupe et ne se laissait pas faire. Et alors qu'il se mettait à l'abris sur un toit pour éviter un coup qui lui frôla les jambes, il put apercevoir sa coéquipière, de l'autre côté de la rue qui lui faisait de grands signes. C'était le signal.
Il hocha la tête, lui signifiant qu'il avait bien compris, avant de se tourner vers leur ennemi.
-« Hey ! Tout ce que tu sais faire, c'est donner des coups en l'air. Tu ne pourras jamais m'attraper ! » nargua une nouvelle fois le garçon en changeant de direction, se positionnant vers là où il devait attirer le géant.
-« Imbécile ! J'ai senti les os de ta coéquipière se briser dans mon poing, et tu prétends que je ne serais pas capable de faire pareil avec toi ?! »
Réprimant son amertume, Chat Noir se contenta d'esquiver le nouveau boulet du Canonnier, continuant de reculer vers là où il devait l'emmener. Il sentit de nouveau cette colère gronder en lui mais parvint cette fois à la maîtriser. Le jeune homme savait qu'il ne devait pas prendre de risques inconsidérés et que le moindre faux pas pourrait s'avérer fatal.
Courant le long de son bras pour asséner un coup de bâton dans la mâchoire du géant, plus pour l'énerver que pour le blesser, le jeune homme continuait sa course dans les rues, sentant leur piège se resserrer peu à peu sur leur adversaire.
Ils n'étaient plus très loin maintenant, et Chat Noir jeta quelques coups d'œil par-dessus son épaule pour tenter de repérer sa coéquipière. Personne pour l'instant. Sûrement s'était-elle cachée pour éviter de se faire remarquer par le Canonnier.
Soudain, un bruit sourd fit tourner les yeux du héros. La rue, devenue trop étroite pour le laisser passer, le géant venait d'écarter deux bâtiments en les séparant l'un de l'autre, les pliant comme s'ils avaient été des briques de lait. Devant le regard surpris du héros, le vilain laissa échapper un rire triomphal.
-« Ahahaha ! Qu'est-ce que tu disais il y a quelques instants ?! Approche si tu l'oses, et je peux t'assurer que tu finiras dans le même état que ton amie ! » rit-il, persuadé d'être arrivé à bout de l'héroïne qui n'était toujours pas réapparue.
Chat Noir prenait sur lui. Il savait que le vilain faisait cela pour l'énerver. Serrant les poings, il continuait de reculer, prenant l'angle de la rue où la toile avait été installée.
-« Bah alors ?! On attaque plus ?! Tu as peur de quoi hein ?! Ahahaha ! Espèce de lâche ! » railla le Canonnier en pénétrant à son tour dans la rue.
Le sang du héros ne fit qu'un tour. Il décrocha son bâton de son dos, laissant échapper un cri de frustration. Il ne pouvait pas exactement expliquer cette colère qu'il sentait pulser en lui. Il ne savait pas d'où elle venait. Peut-être de l'accumulation des évènements de la journée.
Peut-être d'autre chose.
Il prit une grande inspiration et se mit à courir sur les ardoises du toit sur lequel il était juché, bien déterminé à faire taire son ennemi une bonne fois pour toute. Mais alors qu'il s'apprêtait à sauter sur le vilain qui avait déjà armé son bras en forme de canon, une voix résonna dans toute la rue.
-« Et si tu t'en prenais à quelqu'un d'autre pour changer ?! » cria Ladybug, juste devant la toile.
Chat Noir tourna les yeux vers elle. Elle semblait mal en point, chancelante sur ses jambes et tenant toujours son flanc droit de sa main gauche, mais un air déterminé sur le visage. Les traits du Canonnier, d'abord surpris, se durcirent en un instant.
-« Encore toi ?! Je ne t'ai donc pas suffisamment brisée pour te tuer ?! Approche pour voir ! »
-« Viens me chercher ! » railla la jeune fille en mettant ses mains en porte-voix.
S'en fut trop pour le vilain qui arma son bras dans la direction de l'héroïne. Chat Noir fit un mouvement vers sa coéquipière, prêt à lui venir en aide, mais la jeune fille le stoppa dans son mouvement par un signe de main, lui demandant silencieusement de tenir sa position, ce qu'il fit.
Aveuglé par sa colère, le Canonnier tira droit vers l'héroïne, qui fila aussi en plein dans la toile de trampoline. Ladybug fit un saut sur le côté pour éviter le boulet qui s'approchait dangereusement d'elle, ce dernier s'enfonçant dans le grand tissu rouge et noir. Avec appréhension, elle regarda tour à tour l'échafaudage puis la grue, qui se cambrèrent légèrement sous le poids de l'objet. Une seconde se passa et c'est avec un soupir de soulagement qu'elle put voir le boulet repartir à toute vitesse dans l'autre sens.
L'akumatisé, se rendant compte trop tard de son erreur, n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit pour éviter son propre boulet qu'il se prit en plein thorax. Le vilain vacilla avant de tomber en arrière, n'ayant aucune prise à laquelle se rattraper. Sa chute fit trembler tous les immeubles aux alentours, provoquant un bruit qui résonna jusqu'à plusieurs kilomètres de là.
-« Chat Noir ! À toi de jouer ! Nous n'aurons pas de meilleur moment ! » cria Ladybug en mettant un genou à terre.
Le garçon ne perdit pas une seconde. Il sauta du toit sur lequel il était perché, se réceptionnant sur l'asphalte de la rue avant de courir vers leur adversaire, esquivant les nombreux débris qui jonchaient le sol. Ni une ni deux, il escalada la jambe du vilain, remonta le long de son corps avant d'effectuer un saut avec l'énergie du désespoir, la main droite devant lui.
« Cataclysme ! »
Dès que sa main toucha le métal gris vert, celui-ci prit soudain une couleur rouille avant de disparaître dans un amas de poussière dont s'échappa l'akuma noir et violet. Le guide du musée perdit aussitôt ce qu'il restait de son costume de vilain, tombant dans les débris qui les entouraient.
Chat Noir releva les yeux vers le petit papillon qui s'éloignait, affolé. Mais il n'eut pas le temps de se demander comment il allait bien pouvoir l'empêcher de s'échapper que déjà, Ladybug, qui avait remonté la rue, le capturait à l'aide de son yoyo.
-« Tu as assez fait de mal comme ça petit akuma, déclara-t-elle d'une voix faible. Je te libère du mal. »
Le petit être disparu un instant dans l'arme de l'héroïne avant d'en ressortir, immaculé. Ladybug le regarda prendre son envol jusqu'à ce qu'il se confonde avec la couleur du ciel. Elle fit un sourire à Chat Noir, toujours juché sur la montagne de débris qu'avait provoqué la chute de leur ennemi. Tout était enfin fini. Ne lui restait plus qu'à activer le Miraculous Ladybug et tout rentrerait dans l'ordre.
Elle se tourna vers la toile de trampoline, toujours en place, mais sur laquelle s'affairait déjà des civils, voulant la décrocher le plus vite possible. Chat Noir, avec un petit hochement de tête, les rejoignit en quelques secondes, décrochant à son tour le coin inaccessible pour eux tandis que Ladybug s'approchait lentement, trainant les pieds.
En un instant, le tissu chuta au sol et le héros, avec l'aide des autres personnes présentes, se dépêchèrent de la rassembler pour l'amener à la jeune fille qui les remercia avec un sourire avant de lancer, non sans difficulté, la toile au-dessus d'elle.
« Miraculous Ladybug ! »
Dans les décombres du lycée, Andréa était en panique. Jehan venait encore une fois de perdre connaissance mais cette fois-ci, il s'était arrêté de respirer. La jeune fille secouait frénétiquement ses épaules, lui criant d'ouvrir les yeux, des larmes inondant son visage.
-« T'as pas le droit de me faire ça ! Jehan ! Réveille-toi, tout de suite ! Tu m'entends ?! hurla-t-elle en prenant son visage entre ses mains. Je t'aime, imbécile ! Alors ouvre les yeux ! Je t'interdis de m'abandonner ! Jehan… ! »
La respiration coupée par ses sanglots, la jeune fille continuait ses mouvements quand soudain, un bruit autour d'elle se fit entendre, comme de la pierre qu'on déblaie, des débris qu'on déplace. Elle n'eut pas le temps de se demander ce qui était en train d'arriver qu'une nuée de coccinelles vint l'entourer, l'éblouissant tellement qu'elle fut obligée de fermer les yeux. Elle se sentit libérée, elle put de nouveau inspirer à fond sans avoir mal et sa tête ne la faisait plus souffrir. Elle se sentit soulevée, emportée avant d'être délicatement reposée sur le sol. Un sol reconstruit, sans aucun débris qui ne le recouvrait.
Andréa rouvrit délicatement les yeux. Elle était de retour dans la salle de musique. Tout était de nouveau à sa place, chaises, tables, instruments, fenêtres, murs, tout était là, comme avant l'explosion. Posant sa main sur son front, elle osa à peine regarder autour d'elle. Même son sac était de retour, à côté de celui de Jehan, près de l'entrée de la salle.
En apercevant les affaires du garçon, l'adolescente fit brusquement volte-face. Jehan était là lui aussi, allongé sur le dos, immobile. Sans se soucier de savoir si elle était totalement guérie ou non, elle se précipita vers lui, manquant de tomber tant ses jambes étaient faibles. Elle osa regarder vers celles de son camarade, qui avaient disparues sous un énorme pan de mur pendant l'attaque. Mais avec bonheur, elle put constater qu'elles étaient bien là, et que le pantalon du jeune homme n'était plus gorgé de sang, les garrots de fortune ayant même disparus.
-« Jehan ! Jehan… ! appela-t-elle une fois à sa hauteur. C'est fini, tu n'es plus blessé ! Tu peux te réveiller maintenant ! »
Mais voyant qu'il ne bougeait pas, une nouvelle vague de panique s'empara d'elle. Était-il trop tard… ? Le Miraculous Ladybug soignait les corps mais ne ramenait pas les morts à la vie, elle le savait, alors… ?
-« N-Non ! cria Andréa en le secouant une nouvelle fois. Maintenant ça suffit, c'est pas drôle du tout ! Réveille-toi ! Ouvre les yeux ! »
Elle passa son bras derrière sa nuque pour relever légèrement le corps de Jehan vers le sien, le pressant contre elle en enfouissant son visage dans le creux de son cou.
-« Je ne veux pas te perdre…. ! Ouvre juste les yeux, fais ça pour moi, je t'en prie… Je t'en supplie… » sanglota Andréa en le serrant davantage.
Un petit silence se fit, silence qui parut durer des heures pour la jeune fille quand elle put entendre la voix de Jehan résonner contre son buste.
-« Andréa… Tu m'étouffes… » souffla-t-il en passant sa main à l'arrière de sa tête.
Comme foudroyée, Andréa se redressa d'un seul coup, les yeux écarquillés. Jehan lui souriait gentiment, immobile, avant de passer doucement sa main sur sa joue en retenant les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. Stupéfaite, elle n'osait rien dire.
-« Hey… chuchota-t-il. On a réussi… On s'en est sorti… tous les deux. » acquiesça-t-il avec un sourire plus large.
Incapable de dire quoi que ce soit, les lèvres tremblantes et l'estomac noué, Andréa se contenta de passer ses bras autour des épaules de Jehan avant d'éclater en sanglots, tandis que le garçon s'asseyait, passant ses bras autour d'elle pour caresser doucement son dos, lui répétant que tout irait bien désormais.
Avec un sourire de satisfaction en demie teinte, Ladybug regarda les coccinelles magiques virevolter partout autour d'elle, venir danser autour de Chat Noir, des autres parisiens, puis elle, avant d'achever de reconstruire tous les bâtiments qui s'étaient écroulés puis de disparaître.
Un lourd silence tomba sur la capitale, comme figée dans le temps. Les civils commencèrent à sortir peu à peu de leurs cachettes, soulagés. Mais l'heure n'était pas à la fête.
Ladybug se tourna vers Chat Noir, essayant de lui faire un petit sourire mais la jeune fille se sentit soudain faible. Tout se mit à tourner autour d'elle et sans qu'elle ne puisse rien y faire, Ladybug tomba à son tour, épuisée, face contre le sol.
-« Ladybug ! » cria Chat Noir qui la vit faire.
Il se précipita auprès d'elle, la retourna sur le dos, l'air inquiet. Mais il put la voir lui sourire de nouveau, le regard faible, mais bien éveillée.
-« On a réussi… souffla-t-elle. Bien joué partenaire. » poursuivit-t-elle en tendant son poing vers lui.
-« Oui, nous avons fait ce qu'il fallait. » acquiesça-t-il en venant cogner ses phalanges dans les siennes.
Mais leur réjouissance fut de courte durée. Déjà s'élevait tout autour d'eux les plaintes et les cris déchirants des civils qui n'avaient pas vu leurs proches se réveiller malgré les pouvoirs de Ladybug. Leurs espoirs de les voir guérir s'envolaient et elle ne pouvait rien y faire. Allongée sur le sol, la jeune fille les écouta quelques instants, les lèvres tremblantes avant de céder à une crise de larmes qui la fit crier de douleur, tant la peine qui battait dans sa poitrine était grande, trop envahissante.
Ils avaient réussi… mais à quel prix ?
Voilà qui marque la fin du combat contre ce vilain, mais je n'ai pas encore fini de vous torturer ! C'est la première fois que j'ai fait un chapitre qui se termine "mal" (dans la mesure où il y a de vrais morts), donc bon... J'espère que ça vous a quand même plu !
Et non, ne vous inquiétez, Jehan va bien. Je ne comptais pas le laisser mourir dans ces décombres, il est encore trop important pour la trame principale de mon histoire et de toute façon, croyez-moi quand je vous dis que s'il n'avait pas pu s'en sortir, Bridgette n'aurait jamais pu endosser le rôle de Ladybug de nouveau. Ça aurait été trop dur pour elle (ce qui se comprend). C'était un scénario envisageable que j'ai pas choisi de garder, mais à vous d'imaginer ce qui aurait pu se passer pour l'ensemble des personnages si Jehan était mort dans les décombres (si vous avez envie de vous déprimer).
Et de toute façon, je ne pouvais pas passer à côté de LA scène de confession entre Jehan et Andréa (qui va arriver, promis) : ça aurait été trop injuste n'est-ce pas ? ;)
Quoi qu'il en soit, je vous retrouve la semaine prochaine pour la fin de cet arc, restez connectés...
