Je pense qu'un autre avertissement ne fera de mal à personne, on n'est jamais trop prudent.
La direction que prend ma fanfiction est susceptible d'heurter des lecteurs.
Le thème abordé pouvant être difficile, je pense qu'il est préférable d'être préparé.
Les paupières de Meredith papillonnèrent un instant avant de s'ouvrir.
En premier lieu, elle vit la fenêtre. Et tout lui revint, la chambre d'hôpital, le psychiatre, la rage.
À l'intérieur, la lumière était éteinte. Dehors, la nuit était tombée. Des flocons de neige virevoltaient, portés par la brise. La première neige de l'année. Elle adorait la neige, petite. Lexie aussi, elle crut se souvenir.
Elle ferma les yeux et remonta les draps sous son menton, envieuse d'un autre sommeil sans rêve.
Dans son dos, le bruit d'un objet tombé sur le sol la fit sursauter.
Mer se retourna lentement, son corps encore lourd et engourdi.
Au niveau de la porte entrouverte, un rayon de lumière se faufilait. Une silhouette se tenait à côté.
Mer reconnut Derek. Il était hésitant, mal à l'aise.
Dans l'ombre, elle pouvait sentir son regard bleu dardé sur elle.
« Désolé si je t'ai réveillée, mon bipeur est tombé, » il souffla presque silencieusement.
Elle ne dit rien. Son cœur était comprimé, ses doigts rigidement refermés sur la couverture.
« Derek... »
Sa voix était rauque.
Il glissa nerveusement les mains dans les poches, toujours silencieux.
Une minute passa. C'était si lent, comme une séance de torture.
Elle voulait avoir la force de se lever, de lui prendre la main et de le regarder droit dans les yeux. Elle le voulait tant.
« Derek, » elle réessaya.
« Dis quelque chose. »
Il se passa la main dans les cheveux et murmura d'une voix enrouée,
« Je ne sais pas quoi dire. »
C'était trop.
Meredith fondit en larmes, referma les yeux et se recroquevilla sous les couvertures.
Des pas retentirent dans la chambre 216 et le matelas du lit d'hôpital s'affaissa légèrement. Un bras s'enroula autour du frêle corps de Meredith Grey et la serra.
Elle se laissa faire et se retourna.
Derek la regardait, les yeux brillants de larmes.
« Mer… »
Elle lui prit la main et se blottit contre son torse.
C'était là, sa maison, c'était à cet endroit qu'elle appartenait.
Derek Shepherd tint Mer contre lui. Ses doigts glissèrent dans ses longs cheveux de miel.
Il ne voulait plus jamais partir.
Lorsque cinq heures tapantes du matin arrivèrent, l'horloge interne de Cristina Yang se déclencha.
Elle se réveilla en sursaut, faisant grincer le lit dans la chambre de garde.
« Alex ! » elle cria en enfilant ses baskets.
Dans le lit d'en face, Alex grogna et enfouit sa tête sous l'oreiller.
« Réveille-toi ! » s'exclama Cristina, lui arrachant l'oreiller des mains.
« Laisse-moi dormir, » il gémit.
« Non, il est cinq heures ! La journée commence. Et on est vraiment des mauvais amis. »
Vers une heure du matin, ils s'étaient tous deux retirés de la chambre de Meredith pour essayer de retrouver le téléphone portable de celle-ci, perdu dans une chambre de garde. Après l'avoir trouvé, ils s'étaient affalés sur les lits et avaient dormi comme des loirs.
« Allez, allez ! »
Alex pesta en enfilant sa blouse blanche et ses chaussures.
Et sans attendre, ils se dirigèrent vers la chambre de Meredith.
« J'espère qu'elle ne s'est pas encore réveillée, » dit Cristina en montant dans l'ascenseur.
« Bailey, Shepherd et Webber sont restés avec elle. »
« Tu comprends pas, Alex. Je veux pas l'abandonner encore une fois. »
« Crois-moi, je comprends. »
Ils partagèrent un regard inquiet.
Les portes s'ouvrirent un étage avant le leur.
Le docteure Bailey entra.
« Bailey ? »
« Quoi ? »
« Vous n'êtes pas avec Meredith ? »
« Oh non, je l'ai laissée avec le docteur Webber, j'avais besoin d'une ou deux petites heures de sommeil. »
Ils arrivèrent rapidement à leur étage.
« Et vous deux, où étiez-vous passés ? »
« Sieste involontaire en salle de garde, » répondit Cristina.
Dans le couloir, à quelques mètres de la chambre 216, Richard Webber surgit de derrière un coin de mur, deux tasses de café fumant à la main.
« Ah, bonjour docteure Bailey. Bien reposée ? »
Il avait l'air vivant, contrairement à la veille, et d'une humeur étonnement bonne.
« Pas assez pour me passer d'un café. »
Il lui tendit le second gobelet avec un sourire.
« Docteur Webber, est-ce que Meredith s'est réveillée pendant la nuit ? » demanda Alex alors qu'ils s'approchaient de la chambre.
« Oh, je n'en ai aucune idée, j'avoue que je me suis endormi dans mon fauteuil avant de filer en salle de garde pour reprendre des forces. »
« Mais alors… »
Le docteure Bailey ouvrit la porte de la chambre.
« Eh bien il n'y a pas de quoi s'inquiéter, le docteure Grey n'est pas restée seule. »
Elle s'écarta pour laisser les autres entrer.
Dans son lit d'hôpital, Meredith Grey était recroquevillée contre le corps du docteur Shepherd, qui l'entourait de ses bras comme pour la protéger. Ses mains et son visage étaient enfouis dans les longs cheveux de Meredith. Ils étaient si serrés l'un contre l'autre que le matelas semblait bien plus large qu'en réalité. Tous deux étaient profondément endormis.
« Euh…, » hésita Cristina.
Bailey secoua la tête et s'approcha du lit d'hôpital avant de délicatement poser sa main sur l'épaule de Derek.
« Shepherd ? »
Il gémit.
« Shepherd ? »
Il se réveilla en sursaut et, les yeux écarquillés, regarda autour de lui.
Richard toussota et Derek jeta un œil à Meredith, toujours profondément endormie.
« Oh, euh… »
Toujours légèrement désorienté, ils se détacha de l'étreinte de la jeune femme et se leva.
« Désolé, je… Je ne pensais pas qu'il était aussi tôt, enfin aussi tard. »
Le docteur Webber lui tendit son café.
« Alors, comment s'est passée la nuit, Shepherd ? »
« Pardon ? »
Les cheveux en bataille, il s'assit, hésitant, sur le canapé.
« Comment Meredith a-t-elle dormi après sa … crise d'hier ? »
« Bien. Oui, bien. »
Bailey acquiesça.
« Très bien. Le docteur Gardner aimerait s'entretenir une nouvelle fois avec Meredith, plus tard dans la journée. »
« Je ne crois pas que c'est une bonne idée, vous avez vu comment elle a réagi ? » dit Alex.
« Il pense que c'est important de commencer au plus vite. »
Cristina roula des yeux.
« Bon, »
Coupant Miranda dans sa phrase, le bruissement des draps d'hôpital résonna dans la pièce.
Tous regardèrent fixement Meredith chercher la présence manquante de Derek à ses côtés avant d'ouvrir brusquement les yeux, paniquée.
« Der ? Derek ? » elle demanda d'une voix enrouée.
Le docteur Shepherd se leva promptement et lui prit la main.
Elle le regarda et s'apaisa, un petit sourire aux lèvres.
Le docteure Bailey les interrompit à son tour.
« Bonjour, Meredith. Comment te sens-tu ? »
Elle hocha la tête, hésitante, le regard fuyant.
« Et par rapport au docteur Gardner ? »
Elle hocha la tête une nouvelle fois.
Alex fronça les sourcils et s'approcha de son amie.
« Tout va bien, Mer ? »
« Oui oui, » elle murmura.
« Tu es sûre ? » demanda Cristina, lui touchant l'épaule.
Mer sursauta.
« Je vous dis que ça va. »
« D'accord mais… »
« C'est bon ! Je peux juste… être toute seule maintenant ? »
« Quoi ? » Alex et Cristina s'étonnèrent en même temps.
« Meredith… » commença Richard.
« Écoute, je sais que, » fit Miranda.
Tous furent interrompus.
« S'il vous plaît ! »
Cristina lui caressa tendrement le dos.
« Laissez-moi, » dit Meredith d'une voix suppliante.
« Bon, euh, nous allons revenir plus tard, ça te va, Meredith ? »
« Allez-vous-en, s'il vous plait. »
Les médecins commencèrent à sortir, pleins d'incompréhension.
Puis Derek se leva. Il sentit la main de Mer serrer la sienne.
« Tu… Tu veux bien rester ? »
« Mer ? » s'étonna Cristina, sur le pas de la porte.
Elle fuit son regard.
Blessée, le docteure Yang fut la dernière à sortir de la chambre 216.
