Chapitre 62 – Opportunité.
Les premières heures, Hijikata Toshiro avait tenté de trafiquer le panneau d'alimentation de la porte de la pièce de stockage où il avait été enfermé. Mais il avait dû rapidement se rendre à l'évidence : il n'était pas doué pour les nouvelles technologies. Alors dans un vaisseau spatial dont il ignorait tout ? Même pas en rêve.
Il s'était alors affairé à défaire ses liens. Mais ils étaient beaucoup trop serrés, et même en frottant la corde contre l'arrête de certaines caisses de transport, il n'arrivait pas à rompre ses attaches. Il décida donc de mettre en œuvre sa souplesse exceptionnelle pour passer ses jambes entre ses bras, ses mains étant toujours attachées ensemble. Grâce à cette manœuvre compliquée et délicate, il put avoir au moins ses deux mains devant lui. Cela lui permettrait de pouvoir se mouvoir plus facilement.
Il avait ensuite passé en revue les informations qu'il détenait sur leurs kidnappeurs, cherchant quelle stratégie pouvait se montrer la plus efficace. Peut-être que la provocation était la meilleure approche, afin de pousser à la faute un des hommes d'équipes, et profiter d'un moment d'étourdissement pour forcer le passage hors de sa cellule improvisée.
Il n'aimait pas vraiment se jouer des gens, surtout en étant un représentant de l'autorité publique. Mais il n'avait pas le choix. Il allait donner tout ce qu'il avait pour se montrer le plus insupportable possible. Comme le Patron des Yorozuya. Oui, voila. Aussi chiant et emmerdant que ce glandeur de permanenté.
Il frissonnait déjà rien qu'à l'idée de devoir se comporter comme ce type.
Toutefois, avant même qu'il ait pu se résoudre à agir comme l'abruti qu'il détestait le plus dans tout Edo, une secousse secoua toute la pièce, suivie de gyrophares rouges sortant du plafond pour tourner et émettre des rayons de lumière partout dans la pièce. Une alarme stridente retentit, visiblement diffusée dans l'intégralité du vaisseau spatial.
Puis, encore une autre secousse.
L'éclairage auxiliaire s'éteignit pour laisser place à la lumière aveuglante de 4 tubes néons disposés sur le plafond.
'Qu'est-ce qui se passebordel?' Se demanda le Vice-Commandant.
Toshiro entendit alors plusieurs voix directement à l'extérieur de la pièce où il se trouvait, sans pour autant réussir à comprendre ce qui se disait. Puis des bruits de course à pieds. Puis plus rien, si ce n'est le bruit insupportable de l'alarme continuant de diffuser sa mélodie infernale à plein volume.
D'autres secousses firent trembler plusieurs fois la pièce, manquant même de faire mourir écrasé par une chute de caisse en bois le gradé du Shinsengumi. Les tubes néon éclairant la pièce commencèrent même à clignoter, avant de revenir à la normale.
Par réflexe, il se positionna près des murs, et le plus loin possible des chargements qui pouvaient lui tomber dessus à tout moment.
Dans sa tête, il comptait les intervalles de temps entre chaque secousse. S'il savait déjà ce qui se passait, peut-être trouverait-il un moyen d'en tirer parti pour s'échapper et porter secours à la jeune Yato. Et s'il ne se trompait pas, une prochaine secousse aurait lieu dans 5…
4…
3…
2…
1…
Une énorme secousse, encore plus forte que les autres, fit trembler toute la structure du vaisseau, décrochant du plafond et brisant au sol les néons qui éclairaient encore la pièce.
Toshiro se retrouva dans le noir complet, entrecoupé par l'éclairage rouge des gyrophares tournant toujours au plafond.
Et il entendit alors un sorte de gros clic métallique.
Est-ce qu'il venait de se produire ce qu'il pensait qu'il s'était produit ?
Tâtonnant le mur, il se rapprocha de la porte qu'il avait vainement essayé d'ouvrir durant les dernières heures, et sentit sous ses doigts que la porte était légèrement entrouverte.
Le système de sécurité avait dû provoquer son déverrouillage automatique. Il n'avait pas été enfermé dans une cellule, après tout. Et c'était juste la chance qu'il lui fallait.
Ouvrant avec précaution la porte, il vit que le couloir était également lui aussi plongé dans une relative obscurité. Les gardes avaient visiblement eu mieux à faire, car plus personne ne gardait la pièce de stockage où Toshiro avait été retenu contre son gré.
Il ne trouva pas son sabre, même dans ses pièces à proximité, et dut se résoudre à progresser sans, les poignets toujours liés.
Il pourrait toujours trouver un moyen de trancher ses liens en chemin.
Dans les dix minutes qui suivirent, il se retrouve à explorer les coursives du vaisseau, tout en esquivant les groupes d'hommes se déplaçant d'une section à un autre. Les secousses étaient presque ininterrompues à présent, des explosions commençant à retentir à plusieurs endroits du vaisseau.
Il en avait déjà eu la confirmation tout à l'heure, notamment grâce au rythme de ces « secousses » mais ce n'était pas pour autant encourageant.
Le vaisseau spatial dans lequel il se trouvait, était en train de livrer bataille à un autre vaisseau, se prenant beaucoup de dégâts en très peu de temps. C'était donc une course contre la montre pour quitter le bord le plus rapidement possible, avant que le navire ne soit entièrement détruit. Mais pour cela, il devait en premier lieu trouver la jeune fille des Yorozuya. Et aussi défaire ses liens. Le Vice-Commandant continua donc d'arpenter comme un spectre les couloirs sombres, tout en cherchant tout élément qui pourrait être un indice quant à ce qu'il recherchait.
Et tout à coup, il se figea sur place, son regard ayant été attiré par quelque chose d'étrange.
Au fond du couloir qu'il était sur le point d'emprunter, il distinguait une silhouette de taille humaine.
Un homme jeune aux longs cheveux bruns en bataille, et portant un pantalon bleu foncé avec une veste beige, se tenait fermement devant une porte fermée.
Si ça, ça ne criait pas « regardez par ici, on garde quelqu'un contre son gré ! », alors Toshiro ne savait pas ce qui pourrait être plus équivoque que cela.
Le jeune homme semblait peu musclé, mais tout aussi grand que le Vice-Commandant du Shinsengumi. Il fallait donc rapidement obtenir l'avantage dans ce genre de confrontation. Surtout si l'ennemi en question était armé.
Évaluant l'apparence du garde, Toshiro vit alors que l'homme possédait deux sabres longs suspendus à sa ceinture. Ce qui était plutôt très inhabituel. (1)
Plissant les yeux pour essayer de distinguer un peu mieux dans la pénombre les armes en question, il reconnut le tsuba (2) de l'une d'entre elles.
'Je rêve, ou ce type porte mon sabre à la ceinture ?' Pesta mentalement Toshiro.
Il pouvait toujours chercher aux abords de la pièce où il avait été retenu. Mais jamais il ne l'aurait trouvé, sachant que la précieuse arme avait déjà été embarquée comme trophée par un des membres d'équipage du vaisseau.
Cela énerva le Vice-Commandant. Il allait récupérer son sabre, quoi qu'il en coûte !
De plus, ce type ne se doutait de rien, malgré l'agitation ambiante. Une agitation qui, bien d'origine inconnue, était la bienvenue pour permettre à Hijikata Toshiro de s'enfuir et de circuler en toute discrétion et sans encombres. La pénombre masquait la vision, et les secousses et impacts bruyants les accompagnant permettaient d'entraver l'ouïe.
Il put donc progresser dans le noir en empruntant un couloir parallèle à celui où se trouvait sa cible, et put, lentement et silencieusement, rejoindre l'homme par une nouvelle intersection de couloirs jusqu'à se placer directement à côté de lui, dans son angle mort. Et cela, sans même que ce dernier ne se doute de quoi que ce soit.
Dans un geste précis et fluide, il donna un coup de pied à l'arrière du genou gauche du jeune garde, qui s'effondra immédiatement au sol, à présent appuyé directement sur ses deux genoux. Mais Toshiro n'allait pas lui laisser le temps de riposter, ou même de s'enfuir déjà positionné dans le dos de son adversaire.
Il avait réussi à passer rapidement ses bras avec ses mains toujours attachées autour du cou du jeune homme, commençant à le tirer vers lui et à l'étranger pour l'empêcher de crier et de respirer.
Mais son adversaire continuait de donner des coups de coude en arrière pour tenter de se libérer de la prise de son assaillant.
Le Vice-Commandant encaissa les coups, mais dut tout de même serrer les dents face à ses blessures de nouveau sollicitées. Il allait avoir besoin de tant de repos, après tout ça…
Il resserra sa prise autour du coup du garde, qui bientôt, se débattit de moins en moins, pour finir par s'évanouir à cause du manque d'air.
Enlevant finalement ses bras autour du cou du jeune homme, Toshiro laissa son adversaire tomber mollement au sol.
C'était le seul et unique obstacle qui le séparait de la pièce en face de lui. La pièce où potentiellement, pouvait se trouver la jeune fille qu'il cherchait. Impatient, il récupéra également son sabre, tombé au sol avec son adversaire, puis entreprit de trancher enfin ses liens.
Massant ses poignets endoloris, il ouvrit soudainement la porte en face de lui jusqu'alors fermée et tomba nez à nez avec un médecin vêtu d'une blouse blanche, ainsi que Kagura, allongée avec les yeux fermés sur un des lits occupant la pièce. Pièce qui, contrairement à tous les couloirs qu'il avait parcourus jusqu'à présent, éclairée comme en plein jour ce qui l'aveugla momentanément.
Cet environnement menaçant le força à sortir son sabre de son fourreau, et à le pointer vers l'homme inconnu qui occupait la pièce.
Il avait retrouvé la jeune fille, mais à présent, un autre problème se posait.
Elle était encore inconsciente, et peut-être était-ce ce qui avait décidé l'équipage à ne laisser qu'une maigre surveillance devant la pièce.
Il fallait donc trouver un moyen de la réveiller. Et vu l'arrangement de la pièce, rangée et lumineuse, avec plusieurs lits semblables à celui où se trouvait la jeune fille, c'était très probablement l'infirmerie principale du vaisseau spatial.
Aussi, en repensant encore une fois à ce qui s'était passé, il en avait été convaincu : la seule chose qui aurait pu neutraliser aussi rapidement la jeune fille, était probablement la même substance qui avait au départ été distribuée dans des engins piégés partout en ville. Elle leur avait donc réellement sauvé la vie, à ce moment-là.
Mais si c'était la seule chose qui la maintenait dans cet état, cela voulait aussi dire qu'elle pourrait s'en remettre plus rapidement que s'il s'était agi d'une blessure physique.
Restait donc à trouver l'antidote correspondant.
Toshiro se tourna alors vers l'homme qu'il avait assommé. Pas de chance.
Mais le médecin qui se trouvait juste en face de lui, moins téméraire, était sûrement prêt à répondre à ses questions.
« Où se trouve l'antidote pour la saloperie que vous lui avez donnée ? » Demanda avec hargne le policier, un regard sévère tourné vers l'homme vêtu d'une blouse blanche.
L'homme en question se précipita de pointer du doigt un meuble avec des vitres en verre rempli de plusieurs dizaines de petites fioles en verre.
Ce qui énervé un peu plus Toshiro.
« J'ai pas le temps de chercher tout un meuble pour un truc en particulier, alors sors ce qu'il me faut ! » Ordonna-t-il en levant et en dirigeant son sabre vers le médecin.
Levant instinctivement les bras devant lui, le médecin balbutia rapidement quelques mots.
« T-Toute l'armoire contient l'antidote ! » Parvint-il à dire.
'Toute l'armoire ?' S'étonna mentalement Toshiro.
Détaillant du regard le meuble vitré, il vit que toutes les étagères étaient remplies de flacons avec des étiquettes de la même couleur.
Il devait y avoir au bas mot une centaine de flacons, si ce n'est plus. Et tout ça, c'était de l'antidote ?
Qu'est-ce qu'ils avaient prévu, au juste, pour avoir besoin d'autant de doses de ce produit ?
Re-focalisant son attention sur le médecin de bord, il lui donna un nouvel ordre.
« Administrez-lui l'antidote, maintenant ! » Menaça farouchement Toshiro.
L'homme couina de peur face à cet homme terrifiant, et se dépêcha d'ouvrir le cabinet de pharmacologie puis plusieurs tiroirs, pour sortir plusieurs éléments de matériel médical. Il faut dire que le Vice-Commandant du Shinsengumi était déjà terrifiant en temps normal. Mais avec le visage encore plein de sang ? Ça devenait une vision cauchemardesque, là.
Sous le regard toujours aussi menaçant de l'ancien prisonnier, le médecin commença à serrer une sangle autour de la partie haute du bras de la jeune fille pour repérer ses veines.
Puis, ayant introduit du liquide dans la seringue, positionna l'aiguille au dessus du bras, de façon à pouvoir injecter le produit directement dans les veines. Tout cela, sous le regard à présent anxieux de Toshiro.
Il espérait vraiment qu'il avait fait le bon choix, en faisant confiance à ce type trouillard. S'il y avait bien quelque chose qu'il était difficile de dissimuler, ou d'imiter, c'était bien la peur. C'était un des sentiments les plus honnêtes qu'une personne puisse avoir, qu'elle soit dans le cas des gentils, ou celui des méchants.
Toutefois, il suffit de quelques minutes pour se rendre compte que le produit avait bien fonctionné.
Remuant légèrement au départ, Kagura avait ensuite serré et desserré plusieurs fois les poings, avant de finalement ouvrir les yeux. La jeune fille fixa du regard le policier, surprise de le voir avec plein de sang séché ayant coulé de sa tête.
Défaisant la sangle, puis essuyant avec une compresse stérile le point de piqûre, le médecin ne s'attendit pas à être immédiatement menotté à un des lits voisins, avant d'être à son tour lui aussi assommé.
Une menace de moins, même minime, était toujours mieux, surtout dans la situation actuelle.
S'approchant du lit de la jeune Yorozuya, il l'observa rapidement. Il ne semblait pas y avoir de blessures externes. Elle n'avait donc été qu'exposée à cet étrange poison, même si c'était pour un court instant.
« Tu peux bouger ? » Demanda-t-il.
La jeune fille continua à le fixer du regard, avant de se décider à tenter de se redresser sur le lit.
Avec lenteur, elle commença à se pousser vers le haut avec ses bras, mais au bout d'un moment, finit par retomber lourdement sur la literie. Elle semblait elle-même frustrée de ne pas avoir réussi ce simple geste.
C'était mauvais signe. Il faudrait sûrement du temps pour que la jeune fille se remette complètement du poison qui lui avait été administré. Même avec l'antidote.
Elle avait l'air également confuse, notamment à cause des bruits qui résonnaient à l'extérieur de la pièce où ils se trouvaient tous les deux. Compréhensible, étant donné qu'elle était restée inconsciente jusqu'à présent. Mais ce n'était pas le moment d'expliquer ce qui se passait.
Prenant la jeune fille par les bras, il la souleva pour la faire s'asseoir sur le lit.
Puis, se mettant dos face à elle en s'accroupissant, il lui fit signe de monter sur son dos.
La jeune Yato hésita un moment, puis comprenant enfin ce qu'il voulait qu'elle fasse, se pencha péniblement en avant pour chuter sur le dos du policier qui lui, serra les dents pour éviter de grogner à cause des douleurs qu'il ressentait déjà et qui venaient momentanément de s'amplifier.
Même avec l'antidote enfin dans son organisme, la jeune fille des Yorozuya ne pourrait très sûrement pas bouger normalement avant un petit moment. Alors se reposer sur sa force surhumaine… C'était perdu d'avance.
Toshiro allait sûrement devoir faire sans. Pas le choix.
La jeune fille passa ses bras autour de son cou, et lui-même souleva les jambes de la jeune Yato, afin qu'elle ne glisse pas de son dos.
De nouveaux bruits d'explosions se rapprochant peu à peu, mêlés aux poutrelles métalliques du vaisseau spatial se tordant dans tous les sens, firent presser le pas au gradé du Shinsengumi.
Il avait eu de la chance jusqu'à présent, mais ça n'allait probablement pas durer.
Le plus urgent était donc de s'enfuir le plus rapidement possible.
Son chargement sur le dos, le Vice-Commandant ouvrit les portes de l'infirmerie, et tout en restant dissimulé derrière le mur intérieur de la pièce, observa l'environnement immédiat.
Les lumières rouges d'alerte clignotaient toujours dans les couloirs, colorant par intermittences répétées les murs, le sol et le plafond.
Il semblait que la bataille spatiale qui devait se tenir à l'extérieur faisait toujours rage. Et Toshiro ne savait pas ce qui était le pire, dans l'histoire. Se retrouver prisonnier à bord d'un vaisseau du Kihetai et sous un feu ennemi ou ne pas savoir quelle force de frappe était suffisamment terrifiante et puissante pour endommager à ce point un vaisseau du Kihetai.
Et Toshiro préférait éviter de rester sur place pour le savoir.
Le couloir étant complètement vide, sans aucun membre d'équipage pouvant les arrêter, le policier prit finalement la décision de s'avancer.
Il n'était pas suffisamment familier avec la structure du vaisseau. Mais grâce aux vibrations dans les murs et le sol, il pouvait plus ou moins déterminer de quel côté pouvait se trouver le moteur spatial. Et si ce vaisseau avant la même structure interne que les vaisseaux du Bakufu, il pourrait peut-être trouver plus rapidement le hangar à navettes spatiales, et s'enfuir à bord de l'une d'entre elles.
« Il se passe quoi… Tosshi... ? » Demanda faiblement Kagura.
Elle pouvait déjà parler, c'était bon signe.
« Je sais pas trop. Mais le Kihetai est en train de se prendre la raclée du siècle, » répondit-il à la hâte, tout en continuant d'avancer dans les couloirs.
Il avait déjà tourné à deux reprises, pour essayer de se diriger vers la proue du vaisseau, et si possible trouver un accès vers les niveaux inférieurs.
S'il avait vu juste, le hangar inférieur devait à la fois servir de soute et de pont d'envol pour les navettes et les vaisseaux cargos. Mais si ce n'était pas le cas, il devrait alors rechercher un terminal électronique pour consulter les plans du vaisseau, sans se faire prendre.
En trouvant des escaliers ou un ascenseur, il pourrait se rendre en quelques minutes dans les étages inférieurs, et pouvoir enfin s'échapper en navette spatiale. Restait à savoir s'il arriverait à piloter un de ces engins de malheur. Si toutefois il y en avait bien dans le hangar.
Des bruits de pas rapides provenant de sa gauche le firent ressortir momentanément de ses pensées.
Il avait vraiment la fâcheuse habitude de faire complètement abstraction de ce qui l'entourait, quand il réfléchissait trop sérieusement à un problème. Et à vrai dire, il ne savait pas ce qui le mettait le plus dans un état de détresse entre la jeune fille à peine consciente sur son dos, ses propres blessures, son plan d'évasion lui-même, le risque de destruction imminent du vaisseau sur lequel ils se trouvaient, ou encore la possibilité de tomber sur des ennemis avant même d'avoir fait un seul pas.
Se cachant à l'angle d'une nouvelle intersection qu'il venait de découvrir, il entendit des hommes hurler des ordres et courir en groupe à travers le couloir où il s'était précédemment trouvé quelques secondes plus tôt. Il s'était vraiment écarté de justesse de leur chemin.
Il sentit également la respiration de la jeune fille sur son cou, ce qui le fit sursauter légèrement. Il avait presque oublié qu'il la portait sur son dos, et pensait avoir été surpris par l'ennemi.
Reprenant son calme, il attendit encore quelques minutes pour s'assurer que plus aucun membre d'équipage ne venait vers leur direction.
La voie était libre, l'agitation et la panique ambiante s'étant déplacées au loin avec le groupe de guerriers. Il réajusta rapidement la position de la jeune fille sur son dos, puis continua à se repérer avec certaines inscriptions et lignes de différentes couleurs au sol fléchant des parcours d'évacuation. Aussi, il fut relativement fier de lui-même, quand il se retrouva enfin face à face avec un ascenseur.
Restant sur ses gardes, il appela l'ascenseur à leur étage, et se décala sur le côté pour parer toute éventuelle attaque provenant de la cabine. Après d'interminables minutes, les portes gris brillant s'ouvrirent, sans révéler qui que ce soit à l'intérieur. Il rentra donc rapidement, et se tournant vers la droite, commença à chercher du regard quel bouton pouvait l'amener au niveau le plus bas.
S'il ne se trompait pas, le dernier niveau atteignable par cet ascenseur était le niveau 12. Et le hangar devait très certainement être accessible par les deux derniers niveaux, les 15 et 16. Il aurait donc très certainement à descendre au dernier niveau accessible, le 12, avant de chercher un autre ascenseur descendant plus bas dans la structure du vaisseau. Cette mesure de sécurité visant à construire des vaisseaux sans ascenseurs desservant tous les étages à la fois allait se révéler très problématique.
Il appuya sur le bouton du 12eme étage, et juste au moment où les portes se refermaient, Kagura s'écarta soudainement le plus loin possible du policier, tout en poussant la tête de l'homme qui lui tenait toujours les jambes vers l'avant.
Elle était à présent penchée en arrière, toujours avec des jambes de chaque côté du torse du policier. Policier qui lui - le torse et la tête penchés vers l'avant - s'était quasiment retrouvé avec la tête encastrée dans le panneau de contrôle de l'ascenseur.
Leur posture grotesque formait un joli « V » qui n'était pas sans rappeler la mèche de cheveux rebelle du Vice Commandant démoniaque.
Toshiro crut à la fois faire une crise cardiaque, et se briser la nuque, sous la rapidité et la violence de l'action. Mais il n'eut pas le temps de pester, qu'il put observer ce qui avait causé cette vive réaction.
Les portes de l'ascenseur venaient de presque se refermer en entier, mais s'étaient ensuite rouvertes dévoilant la lame d'un katana passé juste au milieu qui commençait à reculer.
La lame aurait très bien pu atteindre son cou, si la jeune fille ne les avait pas si rapidement éloignés l'un de l'autre.
Et une fois les portes entièrement rouvertes, les deux fuyards se retrouvèrent face à face avec Takechi Hanpeita et Kawakami Bansai.
À Suivre…
Notes de Compréhension :
(1) : Dans Gintama, suite à l'arrivée des Amantos, le port du sabre est interdit. Il n'est donc plus porté comme les samouraï le portaient, c'est à dire seul, ou en un ensemble d lames toutes de tailles différentes. Le plus courant était d'avoir un long sabre, accompagné d'un sabre de taille moyenne. Ce qui interpelle donc Hijikata ici, c'est que l'homme est un rebelle (les rebelles ne s'encombrent pas de plusieurs sabres, ils n'en ont généralement qu'un, et ce, dans tout Gintama, sauf très rares exceptions), et porte en plus deux sabres exactement de la même taille.
Les seules exceptions à cette règle sont Imai Nobume et Saitou Shimaru, qui portent deux sabres identiques car pratiquant le combat à deux sabres.
(2) Tsuba : pièce de métal ornée placée entre le manche et la lame du katana. Il s'apparente à la garde. J'en ai souvent parlé comme étant justement la « garde » d'une épée, jusqu'à présent. On peut donc appeler cela une « garde ornée ».
Note d'auteur : j'ai mis beaucoup de temps à finir ce chapitre. Sûrement plus que d'habitude. Mais pas spécialement parce que je faisais trop d'ajustements. Le jour même où je devais publier, Bigwest a annoncé que la licence Macross serait enfin distribuée dans le monde entier (au bout de 40 ans, c'est pas mal quand même). Pour une situation qui durait déjà bien avant ma naissance, et moi-même, ayant découvert l'univers en 2008/2009, j'ai toujours connu Macross comme étant interdit d'accès à cause des problèmes de droits d'auteur aux Etats-Unis; alors ça m'a vraiment rendue très heureuse. Je dois même pas imaginer ce que ça fait aux gens qui ont connu la série originale à l'époque, dans les années 80. Mais en tout cas, nul doute qu'on est tous tellement content de la nouvelle qu'on va être intenables jpp. Et déjà que la veille on avait l'annonce de la sortie de Dai Gyakuten Saiban cette année… Vous imaginez un peu l'état d'esprit dans lequel je me trouve.
