Quand il entra, ce fut comme une bouffée d'air frais.
Meredith sourit à Derek, déjà pressée de sentir à nouveau le réconfort de leurs mains entrelacées.
« Alors, ça s'est bien passé ? »
« Plutôt. »
Il hocha la tête, s'asseyant au bord du lit d'hôpital.
« Vous avez déjà discuté de la manière dont les choses allaient se passer, quand tu rentreras ? »
« Demain. »
« Tu as l'air bien. »
Elle lui sourit rêveusement.
« Ça m'a fait du bien. »
Derek lui embrassa le dos de la main.
« Je suis content pour toi. »
« Il va falloir qu'on parle, plus tard. Il y a plein de choses à dire. »
« Bien sûr. »
Il continua à la regarder droit dans les yeux, se retenant de trop s'approcher pour éviter d'envahir Meredith. Actuellement, il ne savait pas encore quelles étaient les délimitations des limites.
« Ils aimeraient beaucoup te voir, Alex, Cristina, Richard et Bailey. »
« Vraiment ? »
« Ils attendent dans le couloir. »
« Je pensais que je les avais fait fuir. »
« Tu accepterais qu'ils entrent ? »
Elle réfléchit une seconde. Ils ne l'avaient pas abandonnée, quand elle avait quitté Seattle. Elle si. Et elle avait été horrible, en les faisant quitter la chambre. Cristina, malgré ses réticences envers Derek, était son âme sœur, sa personne, ou n'importe quel titre du genre. Alex l'avait protégée, il avait promis de la sauver. Alex s'était inquiété pour elle. En Richard Webber, Meredith voyait une figure paternelle et à Bailey elle confierait sa vie les yeux fermés.
Ces gens étaient sa famille, ses proches les plus précieux.
Mer acquiesça. Elle voulait une chance de se racheter.
« Très bien, je vais ouvrir la porte. »
« Mais tu restes, n'est-ce pas ? »
« Je ne vais nulle part. »
La jeune femme le gratifia d'un regard reconnaissant et pour la deuxième fois en peu de temps, fixa la porte de sa chambre.
Le docteur Webber fut le premier à entrer.
Il s'assit sur le canapé et déclara à Meredith à quel point il aurait aimé connaître ses enfants.
Alex lui sourit et installa une chaise de l'autre côté du lit.
Cristina déposa un pot de glace à la fraise sur la tablette en plastique au bout du lit et s'approcha de son amie, la serrant fermement dans ses bras.
Finalement vint Miranda Bailey, avec son regard plein de chaleur et sa manière réconfortante de replacer les oreillers dans le dos de sa patiente.
Meredith se retrouva au milieu de cette agitation, ses amis jouant aux cartes, Richard plongé dans un magazine et Bailey remplissant des dossiers sur sa tablette, et de son côté, Derek assoupi dans le fauteuil mono-personnel.
Le docteure Grey avala une nouvelle cuillère de glace à la fraise. Elle avait été réticente, au début, par peur de saboter son rétablissement. Mais Bailey lui avait assuré qu'il n'y avait aucun risque. Alors Mer avait pris une première cuillère. La glace avait eu le goût de la peur, la peur de continuer à avancer sérieusement vers la guérison. Cet objectif qui lui avait paru si lointain et irréalisable maintenant matérialisé à porté de main s'était transformé en la plus effrayante des choses. Mais pour finir, le gout de la glace avait fait s'allumer quelques voyants dans le cerveau de Mer qui lui avaient rappelé à quel point elle aimait ça. La moitié du pot avait disparu dans les quelques minutes.
Dans la chambre 216, Meredith avait retrouvé son semblant de normalité. Autour d'elle, sa famille, les gens auxquels elle tenait le plus sur terre. Et elle se sentit mieux que n'importe quand depuis des années.
