Chapitre 64 - Éveil.


Elle ne savait pas combien de temps exactement elle avait été inconsciente. Mais aussi rapidement qu'elle avait été atteinte de ce mal étrange, la Kagura du futur s'était à nouveau éveillée.

Au départ, elle s'était retrouvée à l'étroit dans la caisse où Sougo l'avait cachée plus tôt, et il lui avait fallu un petit moment pour se souvenir exactement de l'endroit où elle se trouvait.

Mais une fois ce sentiment d'oppression - que seules les personnes claustrophobes pouvaient réellement comprendre – loin d'elle, il avait fallu se rendre à l'évidence : la durée de temps pendant laquelle elle avait été endormie pouvait très bien signifier la vie ou la mort pour Sougo comme pour elle.

Encore à l'étroit, elle leva ses bras et toucha le lourd couvercle de la caisse où elle se trouvait. À mesure que ses forces lui revenaient entièrement, elle sentit que la résistance du bois s'amenuisait, et bientôt, elle put ouvrir entièrement le panneau se débarrassant au passage de la bâche que le policier avait posée sur elle.

Elle se redressa lentement, et toujours assise dans la caisse, regarda autour d'elle. Il est sûr que n'importe qui ayant vu cette scène aurait pensé voir soit un film de zombies, soit le retour de la momie. Et la « revenante » en question ne les aurait sûrement pas contredits. Elle se sentait elle-même un peu morte, comme si elle avait dormi durant très longtemps.

Mais elle n'était pas issue d'une lignée de pierres précieuses aussi, la mettre dans une simple caisse ne suffirait pas à la contenir (1). Loin de là.

Elle finit par se lever, et la première chose qu'elle constata lorsqu'elle posa le pieds sur le sol du vaisseau spatial, fut que les moteurs semblaient à l'arrêt.

Est-ce que l'ennemi était venu enlever le sadique, uniquement pour abandonner le vaisseau derrière eux et le laisser dériver dans l'espace ?

C'était un possibilité comme une autre, pour l'instant.

Et le fait qu'elle n'entendait absolument plus aucun bruit tendait à renforcer cette hypothèse.

Toutefois, comme lui avait appris un certain Vice-Commandant, il fallait toujours rester sur ses gardes, afin de faire face même aux situations les plus inimaginables. Car entre ce qu'on pensait savoir, et ce qui se passait réellement, il y avait parfois un gouffre.

Elle prit donc ces mots de sagesse droit au cœur, et après avoir récupéré son sabre resté dans la caisse, entreprit d'explorer le vaisseau.

Aucun bruit.

Les moteurs étaient bien à l'arrêt, ce qui était mauvais signe. Ils pouvaient très bien avoir été arrêtés sciemment par l'ennemi, ou avoir été complètement détruits par les tirs à énergie.

Il ne semblait pas non plus y avoir quelqu'un d'autre qu'elle à bord. Du moins de vivant.

En parcourant les couloirs, elle avait pu tomber sur plusieurs corps d'Amantos qui avaient sûrement dû rencontrer la lame du Capitaine du Shinsengumi avant de succomber. Et ce dernier n'y était pas allé avec le dos de la cuillère.

Plusieurs ennemis avaient des membres tranchés, ou de longues entailles profondes par lesquelles ils s'étaient vidés de leur sang. Et tout ce sang avait répandu dans la carlingue du vaisseau une désagréable odeur métallique que la Yato avait espéré ne pas sentir de sitôt.

Le policier s'était vraiment bien battu, à en juger par tous les cadavres qu'elle trouvait sur son chemin jusqu'à la salle de contrôle. Mais ça n'avait probablement pas été suffisant.

Car même avec tous ces efforts, la salle de contrôle du vaisseau comme le cockpit étaient terriblement vides. Ce qui signifiait que Sougo avait bel et bien été capturé par l'ennemi qui les avait pris pour cible et poursuivis.

Elle se maudit intérieurement. Si seulement elle ne s'était pas évanoui à ce moment crucial…

Peut-être aurait-elle pu faire quelque chose. Peut-être pas. Il était trop tard pour essayer d'imaginer ce qui « aurait pu être ».

Ce qu'il fallait faire à présent, c'était agir pour secourir le sadique, s'il était encore en vie.

Elle entreprit de fouiller le poste de pilotage, donc le pare-brise était présentement obscurci par un volet métallique glissé devant.

Le système de survie du vaisseau avait dû se déclencher, et verrouiller toutes les zones à risque du vaisseau. Y compris les parois en verre donnant directement sur le vide de l'espace.

Elle activa le radar longue distance pour essayer de déterminer sa position dans l'espace, mais tout ce qu'elle obtint fut un bruit diffus et une image trouble. Elle essaya alors de trouver d'où venait la panne, mais aucun dommage matériel ne vint la conforter dans cette hypothèse. L'appareil ne fonctionnait plus, ou du moins, subissait de fortes interférences empêchant son fonctionnement.

Peut-être que l'ennemi avait implanté un virus informatique dans l'OS du vaisseau. Ou laissé à porté un brouilleur spatial. À moins que la panne en question ne se trouve bien plus loin que dans le cockpit. Encore une fois, tout était possible. Elle ne voulait écarter aucune possibilité, après tout.

Elle tourna alors le regard vers le pare-brise encore fermé. Il ne semblait pas y avoir de fissure dans le verre blindé, ce qui semblait être bon signe. Elle prit donc la décision d'ouvrir manuellement le panneau métallique qui lui bouchait la vue.

Tirant sur la poignée d'ouverture forcée, elle vit le volet renforcé se soulever lentement pour laisser apparaître ce qui faisait actuellement face au vaisseau.

Elle ne s'était pas retrouvée aspirée dans le vide, c'était déjà ça de bien. Mais quand elle vit ce qui lui faisait face, elle ne put s'empêcher de prononcer malgré elle trois mots :

« Putain de merde. »


GINTAMA


Au même moment, dans le vaisseau de la 7ème flotte des Harusame, avait lieu un vif débat entre le Capitaine Kamui, le Patron de Yorozuya... Et l'ingénieur Jihou, pris entre deux feux.

« T'es complètement taré ! » S'écria le permanenté.

Kamui se contenta de sourire. Ce qui poussa le permanenté à se passer les mains dans les cheveux avant de tirer dessus avec force pour se calmer.

« Complètement. Taré ! » Répéta le permanenté.

Jihou, lui, ne savait vraiment plus quoi faire. Il avait assisté à la dispute depuis plusieurs minutes déjà, et ne savait pas s'il devait s'interposer, ou au contraire se tenir bien à l'abri, à l'écart. Mais une chose était sûre, il ne pouvait clairement pas en vouloir à l'être appelé « Samouraï » en face de lui.

Parce que leur Capitaine était vraiment dingue. Et quand celui-ci avait une mauvaise -très mauvaise – idée, rien ne personne ne pouvait l'arrêter. Pas même Abuto.

Alors dans cette situation, où l'adjoint du Capitaine n'était pas présent ?

C'était comme agiter une jolie fille sous les yeux d'un cuistot d'East Blue (2) : le résultat était clair, évident et prévisible. Sans pour autant pouvoir être entravé de quelque manière que ce soit.

Il soupira. À quoi bon lutter quand on était face à un ouragan ?

« Hé ! Toi ! » S'écria alors Gintoki, tout en désignant Jihou du doigt.

« M...Moi ? » Demanda-t-il avec inquiétude.

« Oui, toi ! Dis-lui ! » S'exclama Gintoki, paniqué. « Dis lui que c'est une mauvaise idée et qu'on peut tous y passer ! »

Aussitôt, tous les regards – y compris celui du Capitaine – se tournèrent vers Jihou.

Chaque membre d'équipage présent attendait de voir quelle serait la décision du jeune ingénieur.

Mais vraiment, entre contredire le Capitaine Kamui et mourir maintenant, ou soutenir le Capitaine Kamui et mourir dans quelques minutes… Y'avait pas vraiment de choix mieux que l'autre.

Mais quitte à mourir, autant mourir plus tard que tout de suite, pas vrai ?

« Je… Je pense que c'est faisable... » Dit finalement Jihou, nerveux.

Kamui sourit alors, et avec une expression enfantine, dit alors :

« Ben voilà ! Quand tu veux, tu sais vraiment me faire plaisir, Daisy ! »

Le permanenté, lui, était déjà recroquevillé dans un coin de la salle de commandes, face au mur, et ses bras entourant ses jambes repliées contre lui.

Jihou pouvait l'entendre murmurer rapidement et en boucle quelque chose à voix basse. Du genre « on va tous mourir », « Pourquoi il a fallu que ça tombe sur moi », « c'est vraiment un abruti », ou ou encore « que quelqu'un utilise le pouvoir de l'infini sur cet abruti ! » (3). Beaucoup de non-sens, en somme.

Et Kamui n'était pas le moins perturbé par le Samouraï maintenant en position fœtale à quelques pas de là. Il était déjà assis sur son fauteuil de Capitaine, à attendre qu'on exécute enfin son ordre insensé.

« Bon, on y va ? » Demanda-t-il tout sourire.

Jihou frissonna.

Ce type voulait vraiment, que malgré l'état déplorable de leur vaisseau presque coupé en deux, ils fassent ça ?

Il fallait qu'il confirme. Juste pour être sûr qu'il ne r^évait pas, et qu'il était bien en plein cauchemar.

« Vous voulez vraiment qu'on active l'hyper-propulsion pour ces coordonnées, Capitaine ? » Se risqua à demander Jihou.

Kamui tourna la tête vers lui, et après avoir croisé les bras, tout en remuant comme une antenne sa mèche folle, dit d'une grand sourire :

« Yep ! »

Le sang de Jihou se glaça dans ses veines. Ok. Ils allaient vraiment mourir. Avec une manœuvre qui avait seulement 20 % de chances de réussi, il pouvait déjà faire ses adieux aux gens qu'il connaissait. Même à Sayu.

Ou pas. Ce type l'avait foutu dans cette situation, pour commencer.

Oh… Qu'est-ce qu'il regrettait d'avoir embarqué contre son gré dans cet équipage…


À Suivre...


Notes de Compréhension :

(1) Référence à Elemental Gerad, un de mes animes/mangas préférés au même titre que Gintama, Hataraku Maou Sama ou Macross. L'héroine est enfermée dans une caisse avec ses pouvoirs scellés au tout début de la série comme si elle n'était qu'une simple poupée.

(2) Référence à Sanji du manga One Piece. Quand il voit une jolie fille, rien ne peut l'arrêter.

(3) Aussi appelée Mukagen Jujutsu, cette technique a pour forme neutre « l'infini », qui permet de ralentir les choses… À l'infini ? Référence au Manga Jujutsu Kaisen.


Note d'auteur : Chapitre un peu en retard (on a qu'a dire que c'est encore jeudi soir hein), mais voici le tant attendu chapitre 64 ! Et OUI, j'adore aussi le duo HIJIKATA/KAGURA. C'est rafraîchissant, énergique, et complètement barré.

Réponse à quent001 : WAOUH, alors déjà, je te remercie beaucoup pour ta review IMMENSE. Ça m'a fait super méga plaisir de la lire, et de voir ton avis sur l'histoire !:)

Et t'as vraiment accéléré pour rattraper les derniers chapitres XD

Cette fanfiction est en quelque sorte une réécriture, vu que techniquement, j'utilise des éléments déjà connus de l'intrigue. Notamment pour les gens qui ont fini le manga. Mais je fais en sorte d'instiller ces éléments de façon discrète, de façon à ne pas trop spoiler les gens qui n'ont pas lu en entier, ou du moins pas fini l'anime. AH YES. J'adore aussi la Kagura du film 2 ! Elle est tellement Badass, et je voulais en voir plus. C'est chose faite, je suppose ?

HAHA, ce premier point concernant le « passé » de la Kagura du futur? Ne t'inquiète pas, on y viendra:) J'ai déjà tout prévu depuis très longtemps, quant à ses relations avec tous les personnages dans le futur. Et j'ai prévu une fin en conséquence de cela:) (en fait, tout cela est prévu depuis le tout début, soit i ans de cela… ATTENDEZ, je viens de me rendre compte d'un truc là. Ça fait SEPT ANS que j'écris cette histoire. Et la Kagura du futur viens de SEPT ANS DANS LE FUTUR. COINCIDENCE ? JE NE PENSE PAS. Genre, je viens vraiment de m'en rendre compte que maintenant… Ahlala .. Mais bref. Tout ça pour dire : tout était déjà prévu 7 ans en arrière, et j'espère vraiment terminer cette histoire cette année, pour coller avec les « 7 années ». Ce serait vraiment génial.

Le deuxième point narratif : Alors pour éviter les spoilers vis-à-vis de cette histoire, je ne peux rien dire quant à l'implication de « U ». Ce que je peux dire en revanche, c'est que le « Planificateur » va être tout aussi retors que « U ».

hehehehe, encore une fois, tu ne sauras ce qui arrive à Kemono qu'en lisant la suite de l'histoire !:)

Encore merci pour ta review, et à jeudi prochain !