Chapitre 65 – Pour elle, et pour tous les autres.
À peine avait-elle ouvert le volet de protection du cockpit, que la Kagura du futur avait juré avant de se baisser le plus rapidement possible pour se cacher.
Elle ne s'attendait pas du tout à se retrouver à regarder non pas le vide de l'espace, mais l'immense soute d'un vaisseau spatial.
C'était là la situation actuelle : leur vaisseau avait très certainement été capturé par l'ennemi, et entreposé dans la soute de ce qui semblait être un immense vaisseau spatial. Et elle espérait sincèrement que son geste inhabituellement idiot n'ait révélé sa position.
Mais les minutes passèrent, et elle n'entendit aucun bruit. Pas de bruits de pas, de porte s'ouvrant et se fermant, ou même de voix.
Elle se risqua alors à jeter un œil par le cockpit, se relevant lentement.
Et maintenant qu'elle y faisait plus attention, il n'y avait personne en face de son vaisseau. Peut-être étaient-ils trop occupés ailleurs pour surveiller le vaisseau ? Ou peut-être pensaient-ils en avoir capturé l'unique occupant, avec le Capitaine du Shinsengumi ? C'était fort possible.
Elle n'en serait sûre qu'après avoir exploré un peu plus les environs. Muramasha en main, elle entreprit alors de sortir de son vaisseau, et observa avec attention les alentours. Il n'y avait vraiment personne. L'ennemi devait sûrement être trop confiant pour s'attarder à correctement fouiller le minuscule vaisseau. Et la soute dans laquelle Kagura se trouvait était immense, qui plus est. Elle devait faire la taille d'un demi-terrain de football. Peut-être même plus ?
Le vaisseau ennemi avait sûrement dû ouvrir les immenses portes coulissantes sur lesquelles Kagura marchait actuellement, afin de descendre sur son petit vaisseau à elle, et de l'y faire rentrer en entier. Puis, ils avaient dû rétablir la gravité lentement, pour que la navette spatiale retombe sans dégâts sur le sol.
Ce qui voulait dire que l'ennemi avait eu pour priorité de prendre les occupants du vaisseau vivant, dans le but de les interroger.
Sougo était en danger. Il n'y avait plus aucun doute à avoir.
Et il semblait qu'il n'était pas les seuls à avoir été pris pour cible. Les bruits étaient très diffus dans ce qui semblait être un vaisseau d'une taille impressionnante, mais Kagura pouvait tout de même entendre le grondement caractéristique des armes à énergie qui les avait frappés plus tôt ce jour. Quelqu'un d'autre se retrouvait pourchassé par l'énorme vaisseau.
Elle ne savait pas qui exactement étaient ses occupants, mais elle pouvait tout de même essayer de le deviner. Peut-être les Harusame. Peut-être d'autres ennemis.
Toutefois, si le vaisseau à bord duquel elle se trouvait était bien celui qu'ils cherchaient – et elle espérait vraiment que ce soit le bon – alors le Planificateur était probablement à bord. Elle pourrait donc suivre le plan comme prévu, et mettre hors d'état de nuire le vaisseau.
Mais elle ne put s'empêcher de repenser à l'étrange objet en forme de losange qu'ils avaient découvert, juste avant de se faire attaquer.
Qu'avaient-ils prévu de faire de cet objet dérivant sans but ? Et pourquoi les attaquer sans aucune sommation ? Pour les empêcher de découvrir quelque chose ? Elle n'avait jamais été très forte pour reconnaître les différents types de vaisseaux spatiaux entre eux. Alors un objet sans identification claire, et sans présence vivante à bord ? Non, aucune chance de savoir.
En revanche, ça n'avait pas semblé être le cas du sadique. Elle avait bien vu qu'il avait reconnu l'objet mystérieux, ou peut-être quelque information à son sujet. Mais pour en savoir plus, elle allait déjà devoir le sortir des griffes de l'ennemi. Ce qui n'allait pas être une mince affaire, même en ayant la force d'un Yato pour avantage.
'Allez, un petit effort. Rien qu'un petit effort. Et tout sera enfin fini,' se dit-elle mentalement à elle-même.
Elle n'avait qu'à sauver le sadique, puis à découvrir si le Planificateur était bien à bord. Facile. Enfin, presque.
Elle allait sûrement devoir explorer tout le vaisseau, en esquivant le plus possibles les ennemis pour éviter de se faire repérer. Et la discrétion n'était pas vraiment son fort. Elle allait devoir faire un effort…
Rapidement, elle entra dans une des pièces adjacentes au hangar. Il n'y avait absolument aucun garde près de là où elle se trouvait. Ce qui était à la fois rassurant pour ses futurs projets mais également inquiétant, concernant le type d'ennemis qu'elle pouvait rencontrer.
Elle regarda autour d'elle, et rapidement, repéra quelque chose d'intéressant.
Oh. Les choses allaient être bien plus faciles comme ça. Beaucoup plus faciles.
Elle sourit, et ouvrit une des caisses qui se trouvait dans la pièce.
GINTAMA
Pendant ce temps-là, à un tout autre endroit du vaisseau, le Capitaine de la première division du Shinsengumi respirait bruyamment, du sang coulant de son nez jusque sur ses lèvres et son menton.
Il était assis sur une chaise en bois, attaché avec une corde faisant plusieurs fois le tour de son abdomen. Mais ce genre de situation ne lui était pas étrangère, et il en faudrait bien plus que cela pour arriver à l'atteindre sur le plan mental.
Il pencha légèrement la tête, et avec un regard dédaigneux, Sougo dit :
« Wah, c'est pas pour me vanter, mais je connais une fille qui tape plus fort que vous. »
Ce qui en soit, était la stricte et pure vérité.
Ce qui, d'un autre côté, était un fait totalement inconnu de ses bourreaux. Qui d'ailleurs s'en fichaient, que ce soit vrai ou non.
Ils n'étaient pas du genre à être dérangés par les blagues et les moqueries que le sadique leur avait balancé depuis le début. Alors une raillerie de plus ou de moins n'allait pas y changer grand-chose.
Les deux personnes qui avaient passé ces dernières heures à le torturer pour lui soutirer des informations avaient également leurs visages entièrement dissimulés par des bandages.
Au départ, Sougo s'était d'ailleurs demandé s'il s'agissait de Yato. Mais après quelques minutes de coups de poings et de canne électrique, il avait compris que les personnes qu'il avait en face de lui ne possédaient pas la force surhumaine des Yato. Ce n'étaient que des humains – ou Amanto – normaux.
De plus, il avait déjà été frappé jusqu'à sombrer dans l'inconscience, quand ils l'avaient pourchassé dans la navette spatiale. Son seuil de tolérance à la douleur avait augmenté, au grand désarroi de ses geôliers.
« Franchement, je suis déçu, » continua Sougo. « Même un club S/M a plus de choix niveau activités, que vous deux d'idées pour tenter de me faire parler... »
Après tout, il pouvait bien se montrer chiant, même dans la situation où il se trouvait.
Ce qui lui valut un nouveau coup de poing, ainsi qu'une décharge électrique sur l'estomac.
« Réponds, humain. » Menaça à nouveau l'un des hommes lui faisant face. « Un message crypté a été envoyé depuis votre vaisseau. Qu'est-ce qu'il contenait ? »
« Ah, ça ? » Dit Sougo avec le sourire. « C'est la liste de toutes les fois où ta mère t'as trouvé moche. »
Il se prit un nouveau coup de poing.
« Le message crypté. Que contenait-il ? » Répéta à nouveau l'homme.
Sougo bougea un peu sa mâchoire, faisant craquer les articulations au niveau de ses oreilles.
« C'est vraiment de pire en pire, hein ? » Dit le jeune homme. « Aussi insupportable que N*ntendo qui ressort sans arrêt les mêmes jeux d'une console à l'autre (1). Faudrait apprendre à varier un peu les questions, les gars. »
« Le message crypté. Qu'est-ce qu'il contient ? » Répéta l'homme au visage bandé.
« Non mais sérieusement, au moins N*ntendo essaie un peu de modifier les jeux ou d'en faire des nouveaux mais vous, vous êtes pires que Todd H*ward là (2). Aucune imagination. »
Les deux hommes chuchotèrent rapidement quelque chose entre eux, puis après avoir lancé un regard à Sougo, sortirent d'une valisette en métal une pince à plomberie.
« Ben voilà, quand vous voulez, vous arrivez quand même à apporter un peu de changement », renifla Sougo, tout en léchant le sang qui s'était agglutiné sur ses lèvres.
En vérité, il sentait que si la torture continuait à cette allure, et venait à empirer, qu'il ne pourrait pas bien longtemps garder le secret. Pourtant, c'était une nécessité absolue. Alors il faisait comme si tout allait bien, pour essayer de décourager ses bourreaux.
Mais plus il voyait l'homme tenant la pince l'approcher, plus il commençait à regretter de les avoir autant provoqués. Et le pire dans tout ça, c'est que ses moqueries n'atteignaient même pas les hommes en question.
Ils allaient peut-être essayer de lui arracher les ongles, ou lui tordre les doigts. Il connaissait bien ces techniques, qu'il avait déjà vues employées sur des rebelles trop peu coopératifs vis-à-vis de la police.
Mais les deux hommes de figèrent sur place.
Quelqu'un venait de frapper à la porte de la pièce trois petits coups nets.
Ce petit effet de surprise passé, les deux hommes se regardèrent, avant de finalement sortir de la pièce sans un mot refermant derrière eux la porte, et laissant Sougo seul livré à lui-même.
Est-ce qu'un de leurs supérieurs était venu leur demander des nouvelles quant à leur progression dans leur interrogatoire ?
Ou peut-être bien que quelqu'un venait leur faire un rapport...
Tout était possible, étant donné qu'il ne pouvait absolument ni voir ni entendre ce qui se passait au dehors de la pièce où il se trouvait.
Il ne s'attendait pas, toutefois, à ce que ses deux geôliers ne reviennent pas.
Un homme de grande taille, portant lui aussi une tenue grise comme les deux précédents bourreaux, venait de rentrer à leur place. Mais son visage n'était pas couvert uniquement par des bandages. Sa tête entière était recouverte d'un tengai (3).
Est-ce que c'était leur façon de l'intimider un peu plus ? Faire appel à une nouvelle personne ?
« Ah, on a décidé de changer de joueur, pour voir si j'allais enfin craquer ? » Dit Sougo, en cherchant à provoquer le nouvel arrivant.
Ce dernier ne dit rien, et continua à avancer vers lui, avant de s'arrêter juste devant la chaise où était ligoté l'officier du Shinsengumi.
Sougo leva les yeux vers la personne qui lui faisait face, mais dont le visage était toujours entièrement dissimulé sous le panier en paille.
Mais ça ne l'empêcha pas de sourire à nouveau, et avec un regard de défiance, il ajouta :
« Peine perdue. Je vous dirais jamais ce que ce message contenait. »
Il allait tenir jusqu'au bout, quoi qu'il arrive. Et si ce n'était pas pour lui qu'il tenait, il tiendrait au moins pour elle, et pour tous les autres.
La personne lui faisant face se pencha alors vers lui, ce qui le fit à son tour reculer – dansla limite du possible - et toucher avec son dos le dossier de la chaise. Est-ce que ce type essayait de l'intimider en l'approchant de la sorte ? Ou de déchiffrer les expressions sur on visage avec plus de détail ?
Le panier tressé craqua en même temps que l'individu approcha un peu plus sa tête du visage de Sougo, à son plus grand inconfort.
Qu'est-ce que ce type lui voulait, à la fin ?
Il allait à nouveau tenter de provoquer la personne lui faisant face, quand cette dernière prit enfin la parole.
« Pas même à moi, Okita Sougo ? » Dit une voix de femme.
À Suivre...
Notes de référence :
(1) référence à Nintendo, qui ressort toujours d'une génération de console à une autre des jeux comme mario et zelda, soit en faisant des portages, soit en créant de nouveaux jeux. Il y a donc très peu de nouvelles franchises qui se démarquent.
(2) Référence aux jeu vidéo Skyrim, que Todd Howard a porté sur absolument toutes les consoles possibles et inimaginables, sans pour autant apporter de nouveau jeu. Le marketing était très agressif pour ce titre.
(3) Tengai : panier en paille tressée qui était souvent porté par les moines Komusou lors de la période Edo, et qui était une preuve de l'absnece d'ego, tout en garantissait l'anonymat. Oboro portait un tengai lors de sa première apparition pendant l'arc Courtesan of a Nation.
Note d'auteur : Chapitre légèrement en retard, encore une fois, mais au moins, c'est plus pratique pour moi de le sortir un peu en retard, plutôt que de le reporter tout court d'une semaine. J'écris en parallèle de cette fanfiction 3 histoires inédites à publier sur Webnovel, donc il faut que j'adapte mon rythme d'écriture. Ce qui, comme vous avez pu le constater, a un peu retardé ce chapitre et celui de la semaine dernière. MAIS, on reste toujours à un chapitre par semaine. Je suis fière de moi. Arriver à tenir un planning de publication… Vraiment fière.
