Nous voici arrivés à la fin de la fanfiction que j'ai écrite. Ce n'est sûrement pas la fin, la vraie, mais elle est là pour le moment. Merci à tous de d'avoir lu Sense of Home et j'espère vous retrouver quand viendra la suite de ma fanfiction ou sa conclusion.
Medusa.
« Je pense… Solution… Extrême…Nécessaire…Accord…Doute…Sûr ? »
Les mots qui parvenaient jusqu'à Meredith étaient murmurés, comme s'ils avaient d'abord traversé un épais brouillard.
Ses paupières étaient lourdes, son esprit embrumé.
Une soudaine panique s'empara d'elle.
Quel était cet endroit ?
Pourquoi était-elle ici ?
Son cœur se calma rapidement lorsqu'elle se souvint.
Le docteur Gardner, ils avaient parlé et il avait décidé de la garder une nuit de plus en observation. Rien de grave, tout va bien, pas de quoi paniquer.
Mer se concentra sur les voix et son corps se détendit.
Bailey, Richard, Alex et Cristina, ils étaient quelque part dans les environs. Leur présence la rassura. Et Derek aussi était là, c'était lui qui parlait le plus. Dans la tête de la jeune femme, ses mots étaient encore embrouillés mais il avait l'air en colère.
Elle toussota, la gorge sèche et, en même temps, ouvrit les yeux.
La pièce était faiblement éclairée, le soleil ne devrait plus tarder à se coucher. Le groupe de médecins était rassemblé près de la porte, tous avec un air préoccupé.
Richard se tourna vers le lit d'hôpital et, avec un sourire qui se voulait réconfortant, s'approcha de Mer.
« Comment te sens-tu ? »
Il lui tendit un gobelet rempli d'eau, elle but une petite gorgée et le reposa sur la tablette.
« Que se passe-t-il ? » Sa voix était enrouée, elle se racla la gorge.
Paul Gardner lui sourit à son tour.
Meredith n'aimait pas ça. Quelque chose ne tournait pas rond.
« Meredith. Nous étions en train de discuter. Tout va bien ? »
« Quand est-ce que je pourrai rentrer chez moi ? »
« Vous ne vous en souvenez pas ? Nous avions… »
« Oui je sais, une nuit en observation. Mais je n'en ai plus besoin, je veux rentrer. »
Alex et Cristina évitaient son regard.
Son cœur se remit à battre plus fort. Pourquoi était-elle toujours la dernière au courant ? »
« À ce propos… »
Le psychiatre s'assit sur le bord du lit et regarda sa patiente avec un air doucereux, le signe que quelque chose n'était pas normal dans cette pièce.
On interrompit le psychiatre.
« Demain matin. »
C'était Derek. Il s'approcha et prit la main de Meredith.
« Demain matin, tu pourras rentrer à la maison. »
Elle lui sourit.
« Merci. »
« Shepherd, » commença Miranda.
« Ce n'est pas ce dont on avait parlé. »
Il haussa les épaules et serra la main de Meredith.
Le docteur Gardner s'interposa.
« Meredith, au vu de la discussion que nous avons eue tous les deux, ce matin, je pense que je me dois de vous offrir d'autres solutions. »
La porte de la chambre 216 se referma. Cristina était partie.
« Quoi ? Qu'est-ce que vous voulez dire ? »
« Gardez à l'esprit que tout ce qui sera mis en place le sera fait dans le but de vous conduire vers la guérison, Meredith. Vous avez le droit de refuser mais en tant que psychiatre, je ne saurai que vous conseiller de penser sérieusement aux possibilités que vous avez. »
« Les possibilités ? »
Derek lui serra la main plus fort. Elle s'accrochait à lui comme à une bouée de sauvetage.
« Je pense à un internement. Dans un centre spécialisé ou ici même, à l'hôpital. »
Les mots lui manquèrent.
« Internement ? Je… Non. »
« Ça pourrait vraiment vous aider. Prenez le temps d'y réfléchir. »
« Mais… Non, non, je ne veux pas. »
« Meredith, vous avez besoin d'aide. »
« Je refuse. »
Bailey et Richard firent mine d'ouvrir la bouche. Alex était muet.
« Je veux juste rentrer chez moi. S'il vous plait. »
Une boule se forma dans sa gorge.
« Je ne veux pas me retrouver toute seule là-bas. »
« Vous seriez suivie quotidiennement, vous pourriez participer à des activités de groupe et trouver un traitement qui vous convient. Ce serait vraiment à votre avantage. »
« Vous n'avez qu'à me bourrer de médicaments ou vous installer chez moi, mais je ne veux pas être internée. »
Paul s'apprêtait à sortir un argument supplémentaire quand Mer l'interrompit, des larmes perlant à ses paupières.
« Je veux juste être chez moi. »
Derek posa l'autre main sur son épaule.
« Vous ne pouvez pas rester seule, Meredith, c'est beaucoup trop dangereux pour vous-même, » plaida Gardner, la voix compatissante.
« C'est si je suis internée que je serai seule. »
« Vos proches pourront vous rendre visite n'importe quand. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère, j'en suis conscient, mais elle vaut la peine que vous y réfléchissiez. »
« C'est non. »
Paul soupira. À cet instant même, Mer le détestait.
Le psychiatre se leva, glissa un mot au docteur Bailey puis quitta la pièce. Elle le suivit.
Richard resta debout, à la droite de Meredith, le regard perdu dans le vide.
« Ellis n'a pas demandé d'aide et ça a failli lui coûter la vie. À cause de moi. Je ne me le suis jamais pardonné. De l'avoir laissé totalement seule, perdue. Je ne veux pas te perdre, Meredith. J'ai déjà cru que ce serait le cas, il y a des années, dans ta salle de bain à Boston, et l'année d'après. Et quand tu t'es évanouie, à la morgue. Je m'en suis voulu de ne pas avoir été là quand tu étais jeune. Je ne veux pas laisser passer une autre chance de faire tout ce que je peux pour t'aider. S'il te plait, réfléchis à la proposition du docteur Gardner. »
Et il sortit.
Meredith Grey ferma les yeux. Sentit la chaleur de la présence de Derek se répandre dans son corps.
Ce ne serait pas la solitude qui la tuerait en premier. Ce serait son absence à lui. Celui qui lui tenait la main comme pour l'empêcher de se noyer.
