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Chapitre 71

La vie est dure, Danny. Le monde ne nous veut pas de mal, mais il ne nous veut pas de bien non plus. Il se fiche de ce qui nous arrive.

Stephen King, Shining


Mulciber savait qu'il rêvait. Il voyait sa sœur, si jeune, qui lui tenait la main et lui-même ne s'élevait pas assez au-dessus du sol. Ils se dirigeaient vers le grand chapiteau dressé dans la clairière au milieu des torches crevant le soir et Mercy le traînait vers l'ouverture tandis qu'il résistait désespérément. Il plantait ses pieds dans la terre battue du chemin et se campait sur ses talons, mais il glissait avec implacabilité vers la bouche béante de la tente colorée. Il se retrouva dans les gradins à applaudir au milieu des silhouettes anonymes des numéros qu'il ne comprenait pas totalement. Il distinguait vaguement une licorne galoper sur la piste, un serpent à trois têtes, un dragon effrayé crachant ses flammes ; il entendait les rires devant les Jarveys, les clowns et les Niffleurs ; tout s'enchaînait et en quelques battements de cils, il se retrouva devant la roulotte de la voyante.

-Non, supplia-t-il.

Il se mit à pleurer et les larmes brûlantes inondaient ses joues et son cœur s'ouvrait de terreur et de chagrin. Il aurait souhaité être partout ailleurs et il oublia que ce n'était qu'un pauvre rêve et il se retrouva recroquevillé en lui-même, tout au fond de son esprit, à lutter contre l'épouvante jusqu'à ce que l'effroi le réveillât.

Il inspira alors que dans l'immobilité de la chambre retentissait la sonnerie stridente de son réveil magique. Il se jeta pour le réduire au silence alors qu'à côté de lui, Ettie marmonnait dans son sommeil. Elle avait la face à moitié enfoncée dans l'oreiller et ses courtes mèches brunes striaient ses joues claires, picotaient ses lèvres roses. Mulciber resta quelques secondes à l'observer s'endormir de nouveau, espérant presque qu'elle se réveillerait ; il avait désespérément envie de lui parler, d'entendre sa voix chasser les cris de son cauchemar et le raccrocher à la réalité, mais l'orient était encore trop sombre pour les mortels et il n'eut pas le cœur à la déranger.

Il s'extirpa de la douceur des draps et s'habilla dans le froid, frissonnant d'une fièvre étrange. Les vêtements frottaient désagréablement sa chair transie, se vêtir était devenue une tâche à peine surmontable. Lorsqu'il fut prêt, il descendit au rez-de-chaussée de la maison des Bulstrode, sur la pointe des pieds afin de ne réveiller personne. Il y avait un verre vide sur la table et il le remplit d'eau ; le liquide frais lui tomba dans l'estomac à la manière d'un coup de pied dans le ventre. Il fouilla dans sa poche et trouva un des petits bracelets de tissus de Mercy – le noir et bleu, son préféré – et le mit à son poignet, sans se rappeler comment il était arrivé là. Un autre jour, il aurait eu honte de le mettre, mais ce jour-là, il trouvait que c'était une bonne idée, car il s'était d'une certaine façon réconcilié en songe avec sa sœur et, l'esprit encore imprégné de l'horreur de son cauchemar, il avait désespérément besoin de son pardon. Ensuite, il enfila sa cape et sortit sous le ciel anthracite ; l'atmosphère était humide, poisseuse, le brouillard enveloppait le quartier londonien de Tottenham et collait à sa peau.

-Je savais que tu serais chez elle, dit une voix.

C'était Edern Avery et Mulciber se sentit tout de suite mieux ; il adressa un sourire à son ami qui sortait de l'ombre.

-Alors tu es venu finalement ?

-On dirait bien.

Les mains dans les poches, il paraissait étrangement alerte, comme si la fatigue n'avait pas d'influence sur lui. Derrière lui apparut son frère Jared, l'air renfrogné.

-Vous n'êtes que deux idiots. Surtout toi, Edern. Une semaine à peine que tu es rentré et voilà que tu t'engages au-devant d'autres ennuis.

-Tu n'étais pas obligé de venir, objecta l'intéressé.

Jared l'ignora et consulta la montre à son poignet, à la lueur de sa baguette.

-On ferait bien d'y aller. Le rendez-vous est dans trois minutes.

Il s'attarda malgré tout pour observer la vieille maison endormie. C'était une maison semblable à toutes ses voisines : de hauteur modeste, sa façade en briques était percée par quatre fenêtres rectangulaires à l'étage et par deux oriels au niveau du rez-de-chaussée ; un muret de pierres fermait un jardin long de trois enjambées où subsistaient les tiges dénudées d'anciens buissons d'ornement ; la porte d'entrée était peinte en bleu indigo, ce qui était considéré par n'importe quel visiteur comme une surprenante faute de goût au vu des tons ocres utilisés tout autour. C'était une habitation dont les Bulstrode pouvaient difficilement se vanter, mais Mulciber la trouvait aussi belle que le palais des Rosier, car elle abritait des êtres qui avaient été bons et miséricordieux envers lui, des êtres qui lui avaient tendu la main quand il n'avait eu personne d'autre.

-Que fait Théomantine ? s'impatienta Jared.

-Attendons encore une minute, proposa Edern.

En effet, une minute plus tard, Théomantine sortit sur le perron, enveloppée dans une longue cape émeraude. Si elle eut l'air un peu gênée de les trouver tous là, elle n'en montra rien.

-Merci de m'avoir attendue, Mulciber, dit-elle d'une voix enrouée de fatigue.

Il haussa les épaules avec sympathie et ils transplanèrent. L'instant d'après, ils se trouvaient au milieu du parcours de golf de la Crail Golfing Society. Il était encore si tôt que la brume au-dessus de la mer du nord ne s'était pas dissipée. L'horizon était sombre et endormi ; Mulciber entendait la rumeur des vagues, il voyait la courte pelouse se jeter dans les eaux noires, il sentait ses pieds fouler le sol meuble, mais il avait l'impression d'être toujours dans le rêve qu'il avait laissé ce matin-là. Ils rejoignirent le reste des mangemorts qui s'étaient regroupés derrière un bâtiment de pierres claires qui servait de remise : il y avait Bill Parkinson, Antonin Dolohov, Jaurel Travers et Andrew Wilkes.

-Antonin, tu es sûr qu'ils vont prendre la mer ici ? s'inquiéta Jared Avery. C'est à deux pas des moldus.

-C'est ce qu'on m'a assuré. Et le golf est désert à cette heure-ci. Ils changent sans arrêt d'endroit, pour éviter les libérations de prisonniers.

Ils murmurèrent tous quelques mots, leurs baguettes pointées vers leurs villages respectifs, et des masques argentés recouvrirent leurs visages. Dolohov prit la tête des opérations et ils se dissimulèrent derrière une dune recouverte d'herbes sauvages. Couchés à plat ventre et leurs têtes parées de fer dépassant à peine du haut du talus, ils ressemblaient à d'étranges monstres guettant l'aurore. Quand Mulciber portait son masque, il se sentait possédé par une force supérieure. Ils se jetèrent des sortilèges de désillusion pour compléter leur couverture et attendirent une heure, muets et agités. Le ciel de fer pâlissait lentement et les étoiles les avaient déjà abandonnés. Ce fut Jaurel Travers qui les aperçut le premier.

-Les voilà, dit-il. Il y a Manfred ainsi que quatre hommes.

Il désigna les silhouettes rassemblées au bord de l'eau. Un des hommes s'était détaché du groupe et avait invoqué une longue barque de bois, qui sortait progressivement de l'eau dans un bouillonnement d'écume.

-Quatre aurors visibles et sûrement quatre autres en embuscade, compléta lugubrement Jared Avery.

Théomantine Bulstrode poussa une exclamation étouffée.

-Allons-y, chuchota Bill Parkinson.

Son visage était blême et creusé ; il n'avait pas dû dormir ces derniers jours.

-Attends, ordonna Antonin.

-Si on attend, ce sera trop tard et ils l'emmèneront, gronda Bill.

Sans rien ajouter, il transplana pour atterrir juste devant les hommes sur la plage.

-C'est pas vrai, marmonna Antonin. Jaurel, Edern, vous vous occupez des embusqués.

Il transplana à son tour pour aider Bill qui luttait déjà contre les aurors. Edern fit un signe de tête à Mulciber avant de partir à la suite de Jaurel entre les dunes. Un vent léger venu de la mer s'était levé et déposait du sel sur leurs vêtements. Mulciber se redressa, jeta un dernier coup d'œil malassuré à Andrew et Jared qui avaient mis fin à leurs sorts de désillusion et disparut. Une seconde plus tard, il apparut face à l'un des aurors, un homme imposant arborant une longue barbe rousse. Jusque-là, l'homme essayait de pousser Manfred vers la barque qui se traînait vers le bord de la plage. Manfred poussa un cri réjoui en voyant Mulciber, ce qui détourna l'attention de l'homme.

-Expulso !

Aussitôt l'auror fut projeté plusieurs mètres en arrière et Mulciber en profita pour libérer Manfred, qui tremblait de gratitude.

-Je savais que vous viendriez, sanglotait-il hystériquement. Merci, merci ! Je savais que vous ne m'abandonneriez pas.

Les nœuds étaient serrés et humides, Mulciber dut utiliser sa baguette pour les trancher. Dans son dos, la rumeur de l'escarmouche se faisait plus précise. Andrew Wilkes venait de ligoter son adversaire et se précipita pour l'aider.

-En voilà d'autres ! cria-t-il.

Un trait de lumière verte fusa non loin d'Andrew, qui frissonna.

-S'ils utilisent les sortilèges impardonnables tout de suite, ça veut sûrement dire que Maugrey est avec eux. Il faut partir, tant pis pour les prisonniers.

Mulciber fronça les sourcils. Le plan spécifiait de profiter de la mission pour capturer un ou deux aurors, ils ne pouvaient pas partir maintenant.

-On pourrait emmener celui que tu as ligoté, là-bas.

Le pauvre hère en question se débattait toujours avec ses liens ensorcelés et derrière-lui, l'homme roux que Mulciber avait repoussé se relevait péniblement.

-On n'a plus le temps, Mulciber, le pressa Andrew. Prends Manfred et pars.

Andrew désignait trois autres aurors qui accouraient vers eux depuis les dunes, la baguette brandie. Que dirait leur maître s'ils ne revenaient pas avec au moins un prisonnier ? Mulciber regarda Antonin Dolohov, toujours engagé dans un terrible duel avec Frank Londubat – Mulciber aurait reconnu entre mille ce visage rond qu'il avait vu dans tous les journaux.

-Pour la dernière fois, enlève ce masque et rends-toi ! menaçait Londubat.

A une quinzaine de mètres, Théomantine Bulstrode était tombée au sol et Bill Parkinson avait pris sa défense face à un autre adversaire.

-Vas-y, je te rejoins.

Mulciber ignora les invectives de son ami et fonça vers Théomantine. Elle était rigide et immobile ; pendant quelques secondes, il crut qu'elle était morte.

-Enervatum.

Elle battit des paupières et sembla réaliser à quel endroit où elle se trouvait car la panique envahit ses traits. Mulciber lui tendit sa baguette, qu'il avait ramassée à côté d'elle.

-Quitte cet endroit, nous avons Manfred.

Elle hocha la tête et il se précipita vers l'homme ligoté, mais l'auror barbu que Mulciber avait évincé avait retrouvé sa baguette et s'interposa. Aussitôt, les jambes de Mulciber cédèrent et il percuta le sable humide, incapable de bouger. Le sang pulsait avec force à ses tympans, couvrant en partie le fracas des combats. Il releva la tête et s'attendit à voir son opposant au-dessus de lui, mais ce fut Jared Avery qui surgit. Il fit reculer l'homme, lui assénant sort après sort avec acharnement. Un sortilège atteignit l'auror au bras et il cria de douleur en ramenant son membre blessé contre son torse.

Une femme au visage lunaire se dressa devant Mulciber, qui para son attaque au dernier moment. Elle créa une tornade de sable rugissante que Mulciber n'évita qu'en transplanant de justesse. Il répliqua par un Expelliarmus, qu'elle contra aisément avec un sourire avant de l'envoyer voler à plusieurs mètres. Sa tête heurta le sol et la plage s'effaça quelques secondes. Il lutta pour se redresser tant bien que mal et vit Jared qui venait de geler les mains de la sorcière, profitant de son inattention.

Arrête avec les sorts pour enfants, se morigéna-t-il.

L'ennemi ligoté par Andrew s'était libéré et il se jeta sur Mulciber à mains nues pour lui prendre sa baguette.

-Offoca ! siffla Mulciber.

L'homme porta subitement les mains à sa gorge et sa bouche s'ouvrit avec horreur alors que son visage bleuissait. Mulciber allait le saisir et transplaner, mais il hésita, l'auror étouffant toujours à ses pieds. Le combat avait atteint son paroxysme et ralenti et il avait l'impression d'apercevoir les effusions derrière un voile. Edern se battait contre un homme trapu au long manteau brun, qui ne pouvait être personne d'autre qu'Alastor Maugrey ; Jared l'avait rejoint pour préserver son flanc d'un autre assaillant ; Antonin Dolohov courait vers eux, poursuivit par Londubat ; Bill Parkinson venait de transplaner en voyant que son fils n'était plus là, abandonnant son adversaire ; le sorcier roux blessé au bras et la sorcière avaient disparu.

-Qu'est-ce que tu fais ? lui cria Jared.

Mulciber sursauta, leva le sort qu'il avait jeté sur l'homme à ses pieds, mais celui-ci s'était évanoui – il pourrait revenir le chercher après – et fila vers ses amis. Maugrey venait de lancer un puissant sortilège à Edern, que ce dernier avait réussi à contrer au prix d'un couteux effort ; il tremblait de fatigue et un énorme hématome colorait tout le côté gauche de sa face. Un autre auror se rua sur lui, mais Dolohov l'abattit dans le dos d'un mouvement du poignet et il tomba comme une pierre.

-Monstre ! hurla Maugrey, fou de rage en se tournant vers Dolohov.

Il se déchaîna sur le mangemort, qui battit en retraite vers la bâtisse de pierre, tout en esquivant l'avalanche de sorts. Mulciber parvint jusqu'à Avery, qui essuyait maintenant les attaques de Frank Londubat alors que Jaurel Travers se hâtait vers eux tout en lançant des sortilèges par-dessus son épaule vers un quatrième auror.

-Il nous faut un prisonnier, beugla-t-il, hors d'haleine.

-Là-bas, il y en a un évanoui, lui indiqua Mulciber et Jaurel hocha la tête en fonçant dans la direction indiquée.

Mulciber aida Edern à lutter contre Frank Londubat, qui répugnait visiblement à utiliser la magie noire même s'il était en difficulté. Finalement, il fut blessé à la jambe et lâcha sa baguette, mais ce n'était ni l'œuvre d'Edern, qui avait été désarmé, ni celle de Mulciber, qui l'avait manqué une fois de plus ; c'était l'œuvre de Jared. Il avait fini par repousser son adversaire et s'essuya le front du revers de la manche.

-Allons-nous-en. Ta baguette, dit-il à Edern. On pourrait t'identifier si tu la laisses sur place.

Son frère courut vers sa baguette. Dans un craquement, Jaurel venait de transplaner avec le prisonnier à une vingtaine de pas d'eux. L'homme qui le poursuivait poussa un rugissement furieux. Dolohov était toujours attaqué par Maugrey ; il tournoyait avec agilité et se défendait admirablement, mais il ne parvenait pas à reprendre l'avantage, si bien qu'il préféra disparaître.

-Avada Kedavra !

La formule éclata dans l'air. Mulciber vit une grande lumière verte fondre sur lui. Le monde fut brièvement englouti par l'intense vague émeraude et il n'eut pas le temps d'avoir peur. Quand elle disparut, il se tenait encore sur la plage, bien vivant, et à ses pieds gisait le corps de Jared Avery.

-Non ! hurla Edern, qui revenait avec sa baguette.

Il se laissa tomber près de son frère, mais Jared ne bougea pas. L'auror qui avait jeté le sort se mit à courir vers eux – c'était l'adversaire que Jared pensait avoir vaincu. Mulciber lui envoya d'autres sorts, sans succès – il était épuisé et tout à coup, il avait l'impression que l'univers se liguait contre lui.

-Il faut y aller ! le supplia Mulciber.

Mais pour la première fois de sa vie, Edern semblait tétanisé. Mulciber tourna la tête et aperçut Maugrey qui libérait un de ses compères et se tournait vers eux. Il agrippa le gilet de Jared, tira l'épaule d'Edern et transplana.

Ils atterrirent durement sur la route de terre qui menait à la demeure des Avery. Mulciber roula sur quelques mètres, trop éreinté pour résister. Il régnait un calme assourdissant, le ciel nuageux se détachait sur les arbres noirs et nus de la forêt qui les entourait. Puis Edern cria :

-Jared !

Mulciber se remit sur ses jambes en titubant. Jared avait toujours son masque, si bien que, de là où il se trouvait, Mulciber n'était pas sûr de savoir s'il avait les yeux ouverts ou fermés et ce détail prenait toute son importance. Edern le secoua avec anxiété en enlevant le sien.

-Ils l'ont stupéfixié ? Enervatum ! Jared ? Enervatum !

Mais les membres de Jared demeurèrent inertes.

-Je n'arrive pas à lancer le sort, aide-moi, lui intima Edern d'une voix bizarre.

Mulciber n'esquissa pas un geste. Il regarda Jared qui s'obstinait à rester couché et un grand froid plombait ses entrailles.

-Enervatum ! s'obstinait Edern.

Il accompagnait ses injonctions de coups de baguette frénétiques, le visage déformé par l'horreur qui s'imposait lentement à lui.

-Edern, fit doucement Mulciber en avançant d'un pas.

Son ami secouait avec violence le corps inanimé de son frère, il voyait les doigts de Jared retomber mollement sur le sol à chaque oscillation. Mulciber posa une main sur l'épaule d'Edern, mais celui-ci le repoussa et retira le masque du visage de Jared. Le jeune homme avait les yeux ouverts, des yeux azur s'ouvrant comme un ciel d'été, mais ils semblaient tout à coup artificiels et vides comme aucune étincelle ne les animait plus.

-Il n'est pas mort, insista Edern. Il ne peut pas être mort, il…

Sa voix se brisa et Mulciber devina qu'il pleurait. Edern serrait furieusement son frère contre lui et Mulciber restait près d'eux, à contempler le grand désert qui se formait en lui. La lumière avait gagné du terrain mais rien ne venait, il n'y avait aucun secours. Le soleil s'était finalement levé, mais pas pour Jared Avery, et le monde restait sourd aux appels d'Edern qui se perdaient entre les arbres. Mulciber sentit une coulée humide sur sa joue et il se rendit compte qu'il pleurait. Sa vision se brouilla, il ne distingua plus les silhouettes d'Edern et de Jared, seulement une forme sombre étalée au sol ; les troncs se tordaient devant lui et la route s'étirait à l'infini d'un côté et de l'autre.

-Je suis désolé, dit-il.

Il était désolé, tellement désolé, mais il ne savait pas de quoi.


Eh on dirait que j'ai à peu près tenu l'échéance de deux semaines, non ? ;) Voilà pour ces trois chapitres. J'espère que la scène de bataille n'aura pas été trop mal retranscrite, j'avoue que c'était assez dur à écrire... Mais hyper drôle de les faire courir partout haha.

Sinon RIP Jared. :(

Un très grand merci Zod'a, Baccarat V, feufollet, RhumFramboise, jane9699, FelicityCarrow et Worz pour vos fantastiques reviews sur les derniers chapitres !

Et à très vite pour la suite avec, cette fois, notre cher Evan...