Bonjour tout le monde,

Je m'excuse pour le long moment d'absence, mais je manquais de motivation pour la suite. Après avoir lu tous vos commentaires encourageants, j'ai décidé de m'y remettre. En espérant que cette suite vous plaise. N'hésitez pas à partager vos impressions. C'est fort agréable de les connaitre.

Roussette : Et oui enfin Grace et Coba se sont lancés. Tu as raison ils commençaient à être pénible tous les deux a ne pas s'avouer leurs sentiments. Tu vas voir dans ce chapitre que les Chevaliers de la Table ronde travaillent avec acharnement sur la question comment Grindewald est entré dans Poudlard, tu vas voir de nouvelles aventures en perspective ! Merci pour ta review, elle me fait très plaisir.

Oli11 : Mille merci pour avoir pris quelques minutes pour me poster un message ! Génial que le chapitre précédent soit à ton gout, j'espère que ce serrra pareil avec cette suite. Merci beaucoup à bientôt.

Laurine : Bonjour à toi aussi Laurine. Je suis ravie que tu es posté un commentaire et partagé ton avis. Je suis heureuse également que l'originalité de cet fic te plaise. C'est un super compliment pour moi que tu puisses trouver cette histoire crédible. Je fais en effet de mon mieux pour que tout soit possible avec un Tom "gentil". Quoique il est pas tout innocent, hein ?! Lol. Merci d'avoir compris tout le sens. J'espère que tu continueras a vérifier la publication de cette fic, je ne suis pas très régulière, mais je préfère prendre mon temps pour ne pas bâcler les chapitres. J'espère que tu apprécieras cette suite. A bientôt.

Bonne lecture !

Une véritable bombe venait d'exploser. Le monde sorcier était sans dessus dessous. Fudge venait d'être violemment assassiné, dans l'enceinte de Poudlard qui plus est. Le ministère de la magie était sur le qui-vive, des milliers de perquisitions étaient menées à travers tout le pays. Aucun passe droit, tous les employés devaient subir des interrogatoires vigoureux. D'après le département des Aurors plusieurs taupes sévissaient au sein du ministère. Tous les départements de sécurité se rejetaient la faute et la confiance professionnelle s'effaçait peu à peu. Une guerre venait de commencer. Désormais plus personne ne se faisait confiance.

Particulièrement agacé par la tournure des événements, j'éloigne la gazette des sorciers de mon champ de vision. Le gros titre Meurtre du premier ministre à Poudlard, commençait à me donner la nausée. Je venais de parcourir les articles en diagonale et pourtant le responsable logique n'apparaissait pas. Grindewald figurait dans aucune page de ce torchon. À quoi ils jouaient ? Ils n'allaient quand même pas étouffer l'affaire ?

La grande salle est bondée et ses quatre grandes tables sont réorganisées comme en temps normal, finit les sacs de couchage. Néanmoins, le fiasco de la veille animait toujours les conversations.

Un regard vers la table des professeurs me permet de vite comprendre la situation. Dumbeldore semblait préoccupé, la nuit avait été courte pour tout le monde. Exceptionnellement les cours de la journée venaient d'être annulés. Cependant, les esprits restaient échauffés. Personne n'avait été retrouvé à Poudlard, autrement dit ; le responsable était toujours dans la nature. Bien entendu les parents d'élèves avaient d'ores et déjà commencé les hostilités. Il n'était pas rare dans cette mâtiné d'entendre un étudiant prédire son prochain départ du château. Les parents soucieux souhaitaient éloigner leurs progénitures de cet épisode sanglant.

La gorgée de mon jus d'orange passe durement le long de ma trachée. Je ne voulais pas voir les portes de Poudlard se fermer. Au moins dans ce château je possédais une certaine liberté. Retourner vivre cloîtrer dans l'appartement du chemin de traverse me terrifiait. Tout ça ne pouvait pas durer. Quelqu'un devait s'occuper de Grindewald une bonne fois pour toute. Le mage ne pouvait guère avoir sans cesse un coup d'avance.

« Salut. » Prononce soudainement une voix timide.

Grace se tient devant la table des Serpentards. Il lui avait fallut du courage pour venir jusqu'ici et affronter tous ces regards hostiles. Je suis plutôt impressionné, la jeune fille était plutôt du genre téméraire. Finalement, nous avions encore beaucoup à apprendre l'un de l'autre.

« Salut. Installe-toi. » Je l'invite avec un sourire en coin.

Son malaise est visible, ses yeux émeraudes vagabondent de gauche à droite. Elle semble réticente.

« Personne ne t'embêtera. » Je la rassure en me décalant.

Grace finit par accepter et se glisse discrètement contre moi. Immédiatement, je positionne mon bras autour de sa taille afin de dissuader mes camarades de faire une quelconque réflexion. Heureusement, il n'y avait pas foule aujourd'hui à notre table. Lestrange m'évitait depuis notre dispute. Seul Jack déjeunait tranquillement en face de moi.

« Tu n'es pas venu avec Ginny… » Constate mon ami avec déception.

« Euh… non. » Admet Grace sans comprendre.

Je lève les yeux au ciel et décide de clarifier les choses une bonne fois pour toute. Après tout, autant lui donner un coup de main, Grace et Ginny étaient de bonnes copines.

« Jack aime beaucoup Ginny. » J'explique alors avec lassitude.

« Non ! C'est pas que… enfin oui… Mais euh… Bon d'accord. » Reconnaît le jeune homme les joues cramoisies.

« Oh… Et bien pourquoi ne pas lui dire ? » Propose simplement Grace.

« Je… Oui je devrais essayer ça… » Admet Jack avec gène.

Sans pouvoir me retenir un rire quitte mes lèvres. Vexé mon ami m'envoie sa tartine en plein visage. Mes réflexes de poursuiveur m'évite une bonne tâche de confiture. Trop préoccupé pour se rendre compte du malaise de Jack, Grace attrape la gazette du sorcier.

« Il n'y a rien d'intéressant là-dedans. » Je préviens avec une grimace.

« Oui, c'est ce que Harry m'a dit tout à l'heure. Mon père pense que Grindewald a emprunté un passage secret. » Explique Grace.

« Vous êtes sûr qu'il s'agissait bien de Grindewald ? » Questionne Jack avec méfiance.

La jeune fille m'envoie un regard de biais. Jack n'était pas au courant de toutes nos petites réunions secrètes des Chevaliers de la Table ronde. J'avais entièrement confiance en lui, mais je ne souhaitais pas le mêler à ce danger. Moins il en savait sur Grindewald, mieux c'était pour mon ami. Pourtant, un petit détail m'interpelle dans la déclaration de Grace.

« Ton père ? Il a eu le temps de t'écrire ce matin ? » Je demande.

J'excusais certains comportements surtout avec les événements d'hier, mais visiblement j'étais une fois de plus le seul à faire une concession. Mon propre père n'avait pas donné signe de vie après m'avoir gentiment expédié dans la grande salle avec tous les autres élèves.

« Non, mais cette nuit, quand nous avons rejoint nos dortoirs, il est venu nous voir. »

Ma mâchoire se resserre férocement et je m'applique à éviter ses yeux émeraudes. Une pointe de jalousie m'envahit. Tom Jedusor n'avait pas pris la peine de venir me voir et encore moins de m'écrire. Pourtant, c'était bien dans mon dortoir qu'on avait retrouvé le cadavre de Fudge ! Je me ressaisis. La journée n'était pas terminée, je pouvais lui laisser le bénéfice du doute. Après avoir repris le dessus sur mes émotions, je poursuis la conversation.

« Je vois mal comment un simple passage secret pourrait berner les détraqueurs. » Je contredis.

« Il n'est pas non plus entré par la grande porte, quelqu'un l'aurait vue. » Insiste Grace.

« Il existe de nombreuses façons de se rendre d'un endroit à un autre pour un sorcier. J'aimerais bien faire un tour à la bibliothèque… » J'indique en vérifiant la table des professeurs.

Tous les enseignants n'étaient pas présents, Mrs Price devait certainement tenir la bibliothèque malgré la levée des cours pour la journée. Je me lève bien décidé de passer la mâtiné dans mon endroit préféré.

« Tu ne vas quand même pas aller à la bibliothèque, Coba ? On n'a même pas cours ! » Proteste Jack, outré.

« À moins que tu connaisses différents moyens de transport magique, je me rends à la bibliothèque, Jack. » Je réplique les dents serrées.

Mon ami avait toujours eu un sérieux problème avec les livres…

« Ouais j'en connais ! » Riposte Jack « Le transplanage ! »

« On ne peut pas transplaner à Poudlard ! » J'interviens à l'unisson avec Grace.

Nous nous échangeons un regard complice. Ça faisait du bien de côtoyer quelqu'un qui, visiblement, avait pris la peine de lire l'histoire de Poudlard.

« C'est une excellente idée, allons-y. » Renchérie la jeune fille en se levant à son tour.

Elle attrape rapidement ma main afin de m'entraîner à l'extérieur de la grande salle. J'entends au loin Jack bougonner, mais je ne parviens pas à le comprendre. À bout de souffle nous arrivons devant la porte de la bibliothèque. Malheureusement, celle-ci est fermée.

« Ils sont vraiment obligés de fermer la bibliothèque aujourd'hui ? Non mais vraiment ! Comme si Grindewald viendrait se planquer au milieu d'une pile d'étagère ! » Rouspète la rouquine en donnant un coup de pied dans la porte.

Agacé, un sifflement m'échappe, mais je me contiens. Je réfléchis. Cet endroit abritait de nombreux ouvrages, mais ce n'était pas le seul lieu où l'on pouvait trouver des réponses. Je pouvais également demander directement à un professeur pourvue qu'il accepte de me répondre. Plusieurs enseignants possédaient les connaissances requises, mais inutile d'attirer les soupçons. Je devais choisir quelqu'un de manipulable

« Je vais essayer de trouver le professeur Slughorn. Je ne me rappelle pas l'avoir vu à table ce matin. Il est peut-être dans son bureau. Il me répondra sans trop de méfiance. »

« Si tu penses obtenir des réponses... Je vais aller voir dans mon dortoir. Hermione ramène toujours un tas de bouquins avec elle. Pour se distraire le soir a priori. Peut-être que je trouverais quelque chose là-bas. »

« Bien, dans ce cas on se rejoint dans une heure près de la sorcière borgne. » Je propose.

« Parfait, a tout à l'heure ! »

Aussitôt la jeune fille m'embrasse et se précipite dans la direction opposée, j'ai tout juste le temps d'apercevoir son engouement avant qu'elle quitte mon champ de vision. Pas de négociations, ni de bâton dans les roues. Grace était entièrement d'accord avec moi. Elle n'avait même pas essayé de me dissuader de me servir d'un professeur. Grace me comprenait, mieux encore elle était d'accord. C'est donc avec satisfaction que je me dirige vers les cachots. Sur le chemin je croise quelques retardataires pour le petit déjeuner, la nuit avait été courte pour tout le monde. Je réfléchis à la façon dont je pourrais aborder le sujet. Slughorn ne posait jamais de question, mais il n'était pas idiot pour autant. S'il devinait l'intérêt premier de mes interrogations, le professeur ne me répondrait pas.

Arrivé devant la porte du cachot, je toque. Aucune réponse, je décide de recommencer.

« Professeur Slughorn ? »

Puis sans attendre, j'ouvre la porte. Sur la paillasse un chaudron bouillonne, des effluves nauséabondes s'en échappe. Je m'approche pour observer le contenu, au même moment des pas résonnent derrière moi. Je me retourne vers le nouvel arrivant.

« Mr Jedusor. On ne vous a pas appris à toquer aux portes ? »

Le professeur Rogue venait de sortir de la réserve avec une plante violette dans la main. De l'aconit. Plusieurs détails s'assemblent dans ma tête. Pleine lune, aconit. Je devine alors le type de potion qu'il est en train de préparer. De la potion tue Loup pour notre cher professeur Lupin. Les yeux perçants de Rogue me scrutent avec intensité. Le maître des potions était un expert en occlumencie, il venait certainement de lire ma réflexion.

« J'ai toqué. Personne ne m'a répondu. Excusez-moi je cherchais le professeur Slughorn. » J'explique afin d'éviter des questions dérangeantes.

« Pourquoi ? » Demande froidement l'homme.

Pris au dépourvu, je réfléchis à toute vitesse, une question sur une potion semble le plus approprié.

« Je souhaitais poser une question au sujet d'une potion. Et comme elle n'est pas au programme cette année… Pour ma culture personnelle. » J'invente avec un air serein.

« Et bien une chance pour vous que je sois également professeur de potion, Jedusor. Que voulez-vous savoir ? »

Et merde... Ce n'était peut-être pas une bonne stratégie de signaler à son professeur de potions qu'on souhaite poser une question à un autre maître de potions. Tant pis, je devais aller jusqu'au bout, plus moyen de faire marche arrière.

« Bien sûr… Je me demandais si un demi-géant pouvait utiliser du polynectar afin de prendre une apparence humaine ? »

Le professeur Rogue stoppe ses gestes au-dessus du chaudron. Ses yeux noirs bifurquent férocement vers moi. Visiblement ma question n'était pas appropriée. Des minutes passent sans aucune réponse. J'aurais dû poser une question plus intelligente, je venais d'être pris de court. Cet échange commence à devenir inconfortable et je décide de poursuivre mes explications.

« Je sais que cette potion ne fonctionne qu'avec les êtres humains, mais comme un demi-géant est également un Homme, du moins à moitié alors… »

« Non. » Coupe sèchement le professeur Rogue.

L'homme replace une mèche grasse derrière son oreille. Sa méfiance ne désemplit pas et il ne me lâche pas d'une semelle.

« Oh et bien merci… Dans ce cas je vous laisse travailler. Merci professeur. »

Mais lorsque ma main atteint la poignée du cachot l'homme m'interrompt.

« Jedusor, vous avez déjà eu un avertissement au sujet de vos penchants pour la magie noire. Je ne suis pas aussi niaise que mes collègues. Je ne passerais par Dumbeldore pour vous taper sur les doigts. Votre père sera bien plus apte à vous réprimander. »

Mes yeux s'embrassent avec violence. Voilà pourquoi je ne demandais rien à cet homme, il avait étudié avec mon père. Le sorcier connaissait mes points faibles. Je me reprends avec une grande inspiration, puis je tourne les talons vers Rogue.

« Je ne comprends pas. J'ai simplement posé une question. » Je réponds avec un air confus.

« Ne me mentez pas Jedusor ! Vous n'avez aucune raison de vous intéresser aux géants ! » Riposte férocement l'homme.

Je reste de marbre, attendant la suite. Il n'avait rien de concret contre moi. Mais il était très intelligent, je savais qu'il valait mieux pour moi de me faire discret.

« C'est mon dernier avertissement, Jedusor. Maintenant sortez de ce cachot ! » Aboie l'homme à mon adresse.

Sans demander mon reste, j'obéis. Je presse mes pas afin de quitter les cachots. Je bouillonne de colère contre l'homme. Non pas que sa menace m'affecte. Mais je ne supportais pas ce semblant d'autorité qu'il se plaisait à exercer sur moi. Néanmoins, je n'en avais pas fini avec mon but premier. Je comptais bien obtenir des réponses concernant les transports magiques. Le professeur Rogue m'avait pris au dépourvue, je n'aurais jamais dû intégrer le mot géant dans ma question. Je m'en voulais d'avoir été aussi stupide. Décidé à me rattraper, je n'abandonne pas mon objectif. Si Slughorn n'était pas dans les cachots il devait se trouver dans son deuxième endroits favoris. La salle de professeurs. La destination convenait parfaitement, notre point de rendez-vous avec Grace n'était pas loin, la statue de la sorcière Borgne se trouvait seulement à quelques mètres.

Arrivé devant les grandes portes en bois des échanges bruyants attirent mon intention. Une dispute semble avoir lieu. Impossible de reconnaître les interlocuteurs. Je ne saisis pas le sens de leur phrase, avec curiosité je décide de me rapprocher. Sur la pointe des pieds je me rapproche du croisement des deux couloirs.

« …Ne vous regarde absolument pas !... Vous n'avez pas le droit… »

« Je possède absolument tous les droits. Si vous refusez de répondre, nous poursuivrons cet interrogatoire au ministère. » Répond une voix froide.

Je stoppe immédiatement mes pas. Mon dos se plaque contre les pierres froides. Cette voix remplit de venin je la connais par cœur…

« Je n'ai aucune raison de vous fournir un alibi Jedusor ! J'étais avec vos équipes toute la nuit je vous rappelle. »

« Et j'ai justement de bonne raison de croire que Grindewald a reçu une aide de l'intérieur, Bequir. Tous les autres enseignants ont réussi à se justifier. Votre comportement est particulièrement suspect. »

« Arrêtez votre mascarade, Jedusor. Vous voulez que je réponde à vos questions, très bien ! Je demande la présence d'une autre personne de votre équipe. Vous savez très bien qu'il y a conflit d'intérêt. » Riposte le professeur Bequir.

« Conflit d'intérêt ? » Ricane Tom Jedusor.

« Exactement, vous en faites une histoire personnelle ! » Proteste Bequir.

« Personnelle ? Dites-moi Bequir, qu'est-ce que ça fait d'être du côté impuissant ? » S'amuse le Directeur des Aurors.

« Vous êtes tellement indu de votre personne que vous en oubliez votre professionnalisme ! » S'emporte le professeur.

« Je vous demande pardon ? Qui de nous deux a commencé à mélanger sa vie personnelle avec sa carrière professionnelle ?! » Siffle férocement Tom.

Un silence sert de réponse. Captivé par la conversation je reste discrètement hors du champ de vision des deux hommes. Je savais très bien sur qui bifurquait cette altercation.

« Estimez vous chanceux que ce soit moi en face de vous Bequir et non pas Glass. Elle est particulièrement féroce lorsque ça concerne notre fils. »

Étrange l'utilisation du pronom notre. Un rappel amère au professeur Bequir sur le rôle du directeur des Aurors dans mon existence.

« Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez. » Se défend l'enseignant.

« Évidemment… » Crache mon père avec venin.

Je reste vigilant afin de capter le moindre mot.

« Monsieur Jedusor, je peux vous aider ? »

Je manque de lâcher un hoquet de terreur. McGonagall venait de sortir de la salle des professeurs. Alerté par la question de la sorcière, les deux hommes interrompent leur échange. Afin de ne pas paraître suspect, j'évite de m'enfuir, autant continuer comme si de rien n'était. J'entends les pas se rapprocher, ma bouche est sèche mais je parviens à articuler intelligemment.

« Oui. Je cherche le professeur Slughorn. »

Le professeur Bequir et mon père arrivent alors à ma hauteur. Je fais de mon mieux pour afficher une moue surprise quand je les aperçois. Heureusement pour moi, la directrice des Gryffondor me devance.

« Tom Jedusor. S'il s'agit encore d'un de vos interrogatoire j'ai déjà détaillé toutes les minutes de ma soirée avec Tonks. » Rappelle la vieille dame.

« Désolé, professeur… Simple procédure. » Rétorque mon père avec excuse.

Professeur ? J'oubliais que la sorcière n'était pas toute jeune, le vieux Slughorn ne devait pas être le seul à avoir eu mon père comme élève. L'air mielleux d'excuse du sorcier me renvoie durement une image de moi-même. C'était tellement déroutant…

« Je ne vais pas vous dicter votre métier, mais il serait bien d'entraîner vos recrues à ce genre de procédure. Miss Tonks manque cruellement de tact. » Réprimande McGonagall.

« J'y veillerais, professeur. » Appuie l'homme avec réconfort.

« Fort bien. » Conclut la dame.

Sans un regard ni de salutations, Bequir passe devant nous et s'engouffre dans la salle des professeurs. Au même instant je vois les poings de mon père se contracter. Le professeur de défense contre les forces du mal venait de trouver une porte d'issue…

« Le professeur Slughorn n'est pas là, Monsieur Jedusor. Je vous suggère d'aller voir aux cachots. » Reprend la sorcière.

« Oh. D'accord. Merci. » Je réponds poliment.

Sans un mot, je me dirige vers la statue Borgne, je n'obtiendrais aucune information de plus aujourd'hui. Je détestais les échecs. Dans mon dos j'entends les deux adultes se saluer mettant fin à une conversation.

« Les cachots ne sont pas dans cette direction. » Annonce alors mon père.

Je laisse un long soupire manifester mon agacement. Sans conviction, je me tourne dans sa direction.

« Il n'est pas non plus dans les cachots. Alors, à quoi bon. » Je râle.

Mes dents s'acharnent férocement sur l'intérieur de ma joue afin d'éviter une énumération d'insultes. Je détestais n'aboutir à rien !

« Un problème ? » Demande l'homme avec précaution.

« Pas autant que toi apparemment. » Je réplique immédiatement.

Les mains dans les poches, je le toise avec insistance. L'homme grimace, le regard détourné. Le moment était venu de justifier son comportement. Posté sur ma position je ne flanche pas. Après un temps de réflexion, le sorcier se rapproche de moi.

« Je ne vais pas t'inventer des histoires, Coba. C'est la folie dehors. Bien plus, que ce que tu penses. Je suis seulement rentré cinq minutes pour prendre une douche et rassurer ta mère. Depuis je n'ai pas eu un seul moment. » Il se justifie.

Je grogne à sa réponse. Une colère envenime mon être mais l'époque de l'enfance est révolue. Je prends sur moi afin de me montrer plus responsable.

« Je sais bien que tu es débordé. Mais un est-ce que ça va aurait été sympa… C'est dans ma chambre qu'on a retrouvé le cadavre du premier ministre. » Je lui rappelle amèrement.

Impassible, l'homme fixe son regard onyx dans le mien.

« Je comptais venir te voir en fin de journée, Coba. Prendre un moment pour discuter tous les deux. Je ne voulais pas te parler en coup de vent entre deux couloirs. » Explique l'homme avec lassitude.

J'hésite pendant un instant. Pourtant je reconnais bien sa façon d'être. Il n'était pas un de ces des parents à se jeter sur sa progéniture en plein milieu d'un événement. Non il avait toujours préféré faire les choses calmement et pudiquement.

« D'accord. Dans ce cas, on se voit tout à l'heure. » J'accepte avec un pincement au cœur.

L'homme regarde sa montre. Il a un petit moment d'hésitation, puis finalement il poursuit.

« Et donc. Est-ce que ça va ? » Demande Tom avec inconfort.

Se souciait-il vraiment de moi ? Ou bien il se sentait fautif à cause de ma précédente remarque. Le fait est que mon père m'avait souvent laissé me débrouiller par mes propres moyens. Sa façon de m'endurcir certainement.

« J'ai connu mieux. » Je réponds les lèvres pincées.

Un air grave se dessine sur son visage. Je sais que les prochaines paroles sont destinées à me rassurer. L'homme se rapproche sensiblement. Sa main est tendue, prête à se poser sur mon épaule.

« Je suis… »

« COBA ! »

Tom Jedusor abandonne son geste au moment de l'intrusion. Grace, telle une furie, coure à toute vitesse dans ma direction. La jeune fille s'arrête dans un dérapage impressionnant. Ses joues sont rougies par l'excitation, je vois dans ses yeux pétillants qu'elle vient de trouver quelque chose d'important.

« Il faut absolument que je te montre quelque chose ! Tu ne vas pas y croire. » Jubile la rouquine.

Pour accompagner ses paroles, la jeune Gryffondor attrape ma main afin de m'entraîner à sa suite. C'est à cet instant précis qu'elle prend conscience de la présence de mon père. Sous un moment de surprise, Grace relâche ma main, néanmoins je retiens sa prise pour l'empêcher de se dérober. Inutile de se défiler. Mes parents l'apprendraient tôt ou tard.

« Monsieur… Hum… Bonjour. Désolé je ne vous avais pas vu. » Bafouille Grace les joues rouge de honte.

Mon père reste silencieux, mais je distingue clairement ses yeux fixés nos deux mains entrelacées. Puis son regard bifurque lentement sur sa cravate rouge et or. Impossible de louper son reniflement dédaigneux. Pourtant, à ma plus grande surprise, il n'y a aucune colère. Inutile d'officialiser, l'homme avait parfaitement compris. Est-ce bien un embryon de sourire que j'aperçois sur le coin de ses lèvres ? Aucune idée, mais sa grimace parfaitement visible semble contradictoire.

« On se voit ce soir, Coba. » Rappelle Tom.

« À tout à l'heure. » Je confirme.

« Miss Potter… » Salut l'homme d'un air hautain.

Puis sans ajouter un mot, le sorcier tourne les talons, sa cape volant derrière lui, il s'éclipse dans un croisement de couloirs. Trop chamboulé, je reste planté sur place, seul la pression sur ma main me rappelle que je ne suis pas tout seul.

« Il y a un souci ? » Demande la jeune fille le regard posé sur la silhouette disparue.

« Non… Enfin je ne crois pas. Hum, tu voulais me montrer quelque chose ? » Je détourne pour changer de sujet.

Les yeux inquiets de la Gryffondor reprennent rapidement leurs pétillements d'excitation.

« En effet. Tu te souviens quand j'ai dit que Hermione ramenait tout un tas de livres pour se distraire le soir ? Et bien je me demandais comment on pourrait se procurer des livres traitant du sujet sachant que la bibliothèque était fermée. »

Tout en écoutant attentivement ses explications, je suis Grace dans un dédale de couloirs et d'étages. À toute vitesse ses pas poursuivent une direction bien précise.

« C'est alors que Neville m'a proposé de demander l'autorisation à un professeur afin d'y accéder. Ces mots m'ont donné une idée géniale ! Gauïs a parié que ça ne marcherait pas, mais figure-toi que ce qui est arrivé est encore mieux ! »

L'endroit où nous nous dirigeons et les paroles de la jeune fille s'assemble rapidement dans ma tête.

« Tu veux dire… La salle sur demande ?! » Je déclare avec excitation.

« J'étais sûre que tu le devinerais. Mais tu ne connais pas le meilleur. La salle ne s'est pas contentée de nous donner des livres, elle nous a offert un moyen de quitter Poudlard ! »

« Pardon ? » Je m'exclame incrédule.

« Laisse-moi te montrer. Les autres ont déjà tout déplacé dans notre salle d'entraînement. » Déclare Grace avec euphorie.

Je ne rechigne même pas sur le pronom nous. Toutes ces déclarations emballent mon cœur. Sans un mot j'attends alors que la rouquine effectue ses trois passages devant la tapisserie de la danse des trolls du septième étages. La porte apparaît et je ne me fais pas prier pour rejoindre l'intérieur.

Je ne comprends pas tout de suite le vacarme à l'intérieur. Un groupe de nos camarades des Chevaliers de la Table Ronde se dispute vigoureusement autour d'une vieille armoire. Plusieurs manuels jonchent sur le sol. Harry et Gauïs s'activent sur la porte bariolée du vieux meuble.

« Elle est cassée je vous dis ! C'est impossible que Grindewald soit passé par là ! » Riposte alors Ron Weasley.

« Tu n'en sais rien ! Avoue que c'est une étrange coïncidence de trouver une armoire à disparaître à Poudlard. » Réplique Hermione en furie.

« Qu'est-ce-que vous venez de dire ? » J'articule alors en état de choc.

Tout le petit groupe de Gryffondor se retourne vers moi. Mes neurones entrent en fusion dans un assemblage de souvenir.

« On a trouvé l'armoire à disparaître dans une autre salle cachée. Harry et Gauïs sont convaincus que Grindewald a pu l'utiliser pour s'introduire dans le château. Mais Ron n'arrête pas de réfuter. » Explique calmement Grace.

Armoire a disparaître. J'avais déjà entendue ce mot à plusieurs reprises. Une première fois cet été au ministère lors d'un échange houleux entre mon père et Sirius Black, la deuxième fois était plus récente. Une perquisition improvisée chez Barjow et Burk dans l'allée des embrumes.

« Parce qu'elle est cassée ! Regarde. » Rétorque Ron.

Pour accompagner ses paroles, le jeune homme dépose un livre dans l'armoire avant d'en refermer la porte. Aussitôt un bruit mécanique se déclenche. Seulement en ouvrant de nouveau la porte, le livre est toujours présent. Du moins pas entièrement. Une partie du livre, dans le coin est arraché.

« Tu vois ! Impossible qu'il soit passé par là. » Insiste le Weasley.

« D'autant que la version de Gauïs est plus probable. » Renchéri Ginny.

Voyant mon interrogation, Grace m'explique les événements que je venais certainement de louper.

« Gauïs a supposé que Grindewald est un animagus. Selon son père c'est plus facile de passer devant les détraqueurs sous une forme animale. »

Silencieux je m'approche de l'armoire. Un appel à l'utiliser enivre mon esprit. Du bout des doigts je touche ses arabesques, je sens la magie crépiter.

« Ce n'est pas la seule hypothèse que j'ai émis. » Intervient froidement le jeune homme.

« C'est-à-dire ? » Je demande malgré moi.

Un pressentiment me dit que la suite n'allait pas me plaire.

« Laisse-moi réfléchir. Quels sont les moyens de braver les protections de Poudlard ? Après que Hermione nous ait bien répété une bonne quinzaine de fois que l'ont ne peut pas transplaner ici, j'ai eu une meilleure idée. J'ai pensé à l'évaporation doré ! Qu'est-ce-que tu en dis, Jedusor ? »

Je reste bloqué sur le mot évaporation. J'ai du mal à comprendre où le garçon veut en venir. Pourtant, son regard assassin m'informe que je suis concerné.

« Ça ne veut rien dire Gauïs ! J'ai cherché dans tous les livres que nous possédons ! Il n'y a rien qui parle d'une quelconque méthode d'évaporation ! » Réfute Hermione d'un ton sec.

« Pourtant on l'a vu tous les deux avec Grace ! Alors, dis nous quel est le terme savant pour définir ce qui s'est passé au ministère, Jedusor ? À moins que ce soit encore une cachoterie héréditaire !? » Siffle violemment Black.

« Stoppe ! On en a déjà parlé ! » S'oppose alors Grace en fusillant son camarade du regard.

Évaporation doré, c'était donc l'effet du visuel que j'appelais téléportation. Même si j'ignorais comment je maîtrisais cette capacité j'étais certain d'une chose.

« Je ne suis pas d'accord avec cette deuxième hypothèse. Cette… évaporation comme tu dis ne fonctionne que sur de courte distance. » J'explique calmement.

Ma patience me surprend. Pourtant une fois de plus Black venait de mettre mon héritage sur une piste dangereuse. Heureusement personne ne semble avoir fait le rapprochement mis à part ceux déjà au courant. C'est-à-dire les deux Potter et Black.

« J'insiste sur le fait que Grindewald aurait très bien pu détruire l'armoire après utilisation. » Tente de nouveau Granger.

Je suis plutôt d'accord avec Granger, néanmoins cette méthode paraît bien trop démodée pour le grand Grindewald. Je ne peux pas dire que je le connais bien, mais je pouvais affirmer que le mage aimait le spectacle.

« Peu importe, nous devons donner cette armoire aux Aurors. » Affirme Hermione.

« Quoi ? C'est une très mauvaise idée. » Je m'oppose immédiatement.

« On ne peut pas laisser cette armoire, ici. On ne va pas prendre le risque qu'un accident comme hier se reproduise ! » Riposte Hermione.

« Je suis assez d'accord avec Hermione. C'est plutôt dangereux de cacher un truc pareil. » Insiste Ron.

Un débat fait rage sur l'utilité de remettre ou non cette armoire à disparaître aux autorités. Avec agacement je coupe les disputes.

« On ne peut pas leur donner l'armoire ! Suis-je le seul à me rappeler que Grindewald n'a jamais étudié à Poudlard ? C'est impossible qu'il connaisse l'existence de cette salle sur demande et encore moins de cette armoire ! Vous ne comprenez pas, on vient d'obtenir un atout considérable ! C'est notre billet de sortie. Vous n'en avez pas marre de toujours subir ? Vous ne préfériez pas agir pour une fois ? Imaginez un peu tout ce qu'on pourra faire une fois que cette armoire sera réparée ! On va pouvoir enfin passer à l'offensive. »

Un lourd silence suit mon monologue. Certains de mes camarades remuent sur leurs jambes avec malaise. Pourtant, je pense avoir touché une corde sensible.

« J'aime beaucoup ton plan Jedusor, seulement il y a un énorme problème. Admettons. Nous réparons cette armoire. Qu'en est-il de l'autre ? Il nous en faut une autre pour se déplacer ! » Saque Black.

Un sourire de victoire étire mes lèvres. Je m'explique alors.

« Et bien heureusement pour nous, j'ai un peu trop fouiné dans les affaires de mon père dernièrement. Par conséquent, je sais exactement où il y en a une deuxième… Dans l'allée des Embrumes.»

« Je n'aime pas ça… » S'oppose vivement Hermione.

Malgré les quelques protestations, je sens que je commence à gagner du terrain. Mes camarades commencent à méditer tout en posant le pour et le contre. Je dois me montrer convainquant.

« Écoutez, je suis certain qu'on ne risque rien avec cette armoire concernant Grindewald. L'hypothèse de l'animagus est la plus plausible. Je ne dis pas qu'on va sauter dans cette armoire dès qu'elle sera réparée, on va avoir besoin de plus d'entraînement et beaucoup de préparation. Mais je ne vous parle pas d'attaque, juste de renseignements à notre avantage. On sait tous que dehors il y a des réunions secrètes organisé par Grindewald. Vous ne pensez pas qu'il serait intéressant de réussir à s'y introduire afin de glaner des informations précieuses ? Personnellement, j'en ai marre d'avoir un train de retard et d'être mis à l'écart. Un exemple pour appuyer ce que je tente de vous expliquer. On vient d'être attaqué chez nous à Poudlard et tout le monde n'arrête pas de nous dire que tout va bien. J'en ai marre de toute cette hypocrisie, si l'on veut des renseignements, à nous d'aller les chercher. »

J'ignore comment j'étais parvenu à convaincre tout le monde, pourtant mon discours avait fini par faire mouche. Sur un commun accord, chacun avait mis la main à la patte. Ne pas foncer tête baissée rassurait les troupes. Aussitôt Granger avait suggéré de mettre en place un long planning d'entraînement. Grace et moi nous étions engagés à réparer l'armoire. Les autres listaient de longues listes de choses utiles et indispensables.

Bref, c'est la tête bien remplie et distrait que j'avais rejoint mon père au moment du dîner, non sans emporter de quoi me rassasier. C'était le professeur Rogue qui m'avait indiqué que mon père m'attendait dans une salle de classe dans les cachots.

« Tu peux te servir, j'en ai pris pour toi. » J'indique à l'homme en désignant l'assiette de sandwich au rosebeef posé sur une paillasse.

Les bras croisés sur la poitrine, adossé contre une table, mon père continue de me dévisager sans un mot. Il fait sombre dans la pièce, seul des flammes crépitent sur des chandeliers. Affamé je croque avec avidité dans mon sandwich. Je laisse un sifflement m'échapper lorsqu'il ne répond toujours pas. Agacé, je me lève de mon siège. Je n'étais pas venue pour jouer à nous regarder dans le blanc des yeux.

« Si tu n'as rien à dire, je ne vois vraiment pas pourquoi… »

« Assieds-toi. » Coupe autoritairement l'homme.

J'avale la dernière bouchée de mon sandwich avant de m'exécuter. Orgueilleux, je le toise méchamment. Sans la moindre contrariété, l'homme finit par s'installer en face de moi. Tom Jedusor attrape un sandwich et prend quelques minutes pour le déguster, tout cela dans un long silence.

« C'est pénible, n'est-ce pas ? » Il déclare alors froidement.

Circonspect, je ne sais quoi répondre. Je reste donc muet en attendant la suite.

« Ça te donne une idée du ressenti lorsque tu refuses de me parler. » Explique sévèrement l'homme.

Je déglutis, avec un peu d'inquiétude. Il n'était quand même pas au courant de l'armoire à disparaître ? Non impossible, j'engage mes barrières mentales afin de ne pas être percé à jour. Mon père ne devait jamais avoir connaissance de cette histoire.

« C'est toi qui voulais me voir. » J'insiste avec un air innocent.

« Inutile d'utiliser tes tours d'élève modèle avec moi, Coba. Ça ne fonctionne pas. »

Une grimace retourne les traits de mon visage.

« Très bien. Qu'est-ce que j'ai encore fait cette fois ? » Je soupire fort.

L'homme darde un regard sévère sur moi. Ces yeux onyx sont sans équivoque.

« Je sais que tu as espionné ma conversation avec Suliman. »

Une nouvelle grimace. Quoique rassuré sur le reproche, je ne pouvais pas le laisser déformer la vérité.

« Je n'ai pas espionné. J'étais là au mauvais moment. Et puis si tu n'avais pas hurlé je n'aurais rien entendu. Je voulais simplement poser une question au professeur Slughorn ! » Je me défends.

« Quelle question ? Celle sur les demi-géant et le polynectar ? » Rétorque brutalement mon père.

C'est comme si un saut d'eau glacé m'était tombé sur la tête. Rogue… j'aurais dû trouver ça louche qu'il soit le messager de mon tendre géniteur. Vraisemblablement le maître des potions avaient mis sa menace a exécution. Même si mon moment de surprise ne passe pas inaperçue, je décide de garder bonne figure. D'un côté il valait mieux pour moi que ce soit cette partie qui me soit reproché. Un tantinet arrogant, j'appose un sourire sur mes lèvres avant de déclarer.

« Non, j'ai déjà la réponse pour celle-là. »

À mon clin d'œil, la prunelle du sorcier se voilent de rouge. Ses phalanges s'éclaircissent sous la pression de son poing.

« Retire-moi immédiatement ce sourire avant que je t'en colle une. » Siffle l'homme en fourchelang.

Je m'exécute à contrecœur. Même si je prenais toujours plaisir à provoquer mon père, je me passerais volontiers d'une baffe.

« S'il s'agit encore une fois d'une de tes expériences ne compte pas sur moi pour te sauver la mise cette fois. Tu assumeras les conséquences tout seul. » Préviens l'homme.

Au terme expérience je sais très bien qu'il parle d'un épisode lors de ma première année. Le rappel sombre m'arrache un frisson, j'écarte mes souvenirs avec violence.

« C'était une simple question. Je ne fais aucune expérience ! » Je réfute.

« Attention, Coba. Si tu me mens je n'hésiterais pas à chercher l'information. » Menace le sorcier.

« Je te jure que je ne fais pas de polynectar et que je ne compte pas en faire. Regarde ! Tu vois bien que je ne te mens pas ! » Je proteste sans le quitter des yeux.

Mon père continue de me fixer avec profondeur. L'utilisation d'une promesse semble le conforter dans mon honnêteté. L'un comme l'autre, nous nous engagions toujours à respecter notre parole.

« Moi qui pensais naïvement que tu venais aux nouvelles. Pss… Juste pour m'engueuler une fois de plus… » J'ajoute la dernière phrase dans un râle.

« C'était effectivement mon but premier ! Malheureusement, à chaque fois que je mets les pieds dans ce château il y a toujours un professeur qui trouve à redire sur ton comportement ! »

« Mon comportement ? C'était simplement une question ! » Je réfute.

Frustré, l'homme détourne le regard. Ses longs doigts fins tapotent en rythme la surface de notre paillasse. Contrarié, la conversation semble clos. Pourtant, mon père avait supposé cette rencontre avant son échange avec le professeur Rogue… Du coin de l'œil j'observe le directeur des Aurors. Des cernes stagnent sous ses yeux, sa coiffure ordonnée laissaient quelques mèches rebelles s'échapper. Il a l'air épuisé. Puis, je repense à Grindewald, l'attaque au ministère…

« Comment va maman ? » Je demande avec douceur.

Après réflexion, c'était égoïste de ma part de penser qu'à ma petite personne. La présence d'un cadavre dans ma chambre était traumatisante, néanmoins les horribles blessures de ma mère pesaient lourd sur ma conscience. Je me sentais coupable de ne pas en avoir terminé avec Grindewald le jour où j'en avais eu l'occasion.

« Elle se repose. » Répond mon père.

« Ça ne répond pas à ma question. » J'insiste.

Un long soupire quitte les lèvres du sorcier. De nouveau ses yeux affrontent les miens.

« Comment penses-tu qu'elle va, Coba. Elle guérit lentement de ses blessures tout en apprenant qu'un cadavre vient d'être déposé dans le dortoir de son fils. Elle se sent faible et inutile sans ajouter ses innombrables inquiétudes. »

« Dis-lui de ne pas s'inquiéter pour moi. Je vais bien. » J'insiste immédiatement.

Les yeux de mon père se plissent.

« Vraiment ? » Il me demande.

Je réfléchis longuement. Pourtant, je ne disais pas ça uniquement pour rassurer ma mère.

« Oui… Je crois que je n'ai plus peur maintenant. »

Sans indiscrétion, l'homme me dévisage avec appuis. Je sens son regard paternel transpercer ma peau.

« Tu penses que je suis cinglé ? » Je questionne d'une voix enroué en détournant les yeux.

« Non… Je pense que tu… grandis tout simplement. »

Inconsciemment je gratte ma nuque. L'homme continue de me scruter, ça en devient gênant. Aucune expression sur ses traits. Ni fierté, ni tristesse.

« Hum. En général c'est une bonne nouvelle pour les parents. » Je signale.

« Tout dépend sur quel sujet… » Réplique le sorcier.

Inutile de faire semblant de ne pas comprendre. Je sais très bien quel est le sujet en question. Mes bras se referment autour de mon buste.

« Je me disais justement que c'était étrange de ne pas encore avoir reçu une de tes critiques à ce sujet. » Je déclare entre mes dents.

« Une de mes critiques ? Je n'ai encore rien dit à ce que je sache. En revanche, ta position défensive m'indique que tu n'es pas complètement épanoui de ta situation. »

« Comment ne pas être sur la défensive ? Je sais très bien que tu n'approuves pas cette relation. »

C'était dit. Ma crainte sur la question petite amie venait d'être prononcé. Je me prépare à encaisser des reproches, pourtant c'est une toute autre discussion qui est menée.

« Approuver et comprendre sont deux choses différentes. » Susurre mon père.

« C'est-à-dire ? » J'interviens les sourcils froncés.

« Je ne comprends pas ton choix, Coba. Tu n'as pas besoin de ma bénédiction pour vivre ta vie. Tu ne pensais tout de même pas que je m'opposerais à une de tes histoires de fille ? » Réprime l'homme.

Si, c'est exactement ce que je pensais. Mais visiblement lui avouer le blesserai. Je décide d'éluder la question.

« Ce n'est pas une histoire de fille comme tu dis... »

« Peu importe ce que c'est, Coba. Les détails ne m'intéressent pas. »

J'ignore ses sous-entendu, bien qu'il puisse être blessant, avant de poursuivre.

« Tu ne comprends pas. Pourtant, c'est simple à comprendre. C'est la première fois que je ne suis pas obligé de mentir, elle connaît mon héritage. C'est vraiment libérateur d'être soi-même, de ne pas se cacher… »

Toujours pas un mot. Je décide d'appuyer mes arguments.

« On ne choisit pas nos sentiments. Et d'après ce que m'a dit maman, tu es bien placé pour le savoir. »

Piqué. L'homme se retourne férocement vers moi.

« Qu'est-ce que ta mère t'a dit exactement ? » Demande dangereusement mon père.

« Tout, du moins dans les grandes lignes. »

« Menteur. » Siffle l'homme en fourchelang.

Oh, visiblement parler de sentiments était bien plus pénible pour mon père que pour moi. Pourtant je compte bien me venger du pénible moment qu'il venait de me faire endurer. Je me dégoûte à utiliser le prochain argument.

« Oh tu es certain ? Et si je te disais que je sais que je suis son cadeau de Saint-Valentin ? »

Lorsque j'aperçois une rougeur furtive sur ses joues, un sourire triomphant retrousse mes lèvres. Outré que sa compagne puisse me confier une information aussi personnelle, l'homme se relève vivement de son siège.

« Une bien mauvaise décision de ma part. » Il déclare pour garder bonne figure.

Étonnamment mon père n'avait même pas essayé de réfuter… Non, mais je n'étais pas stupide. Ce petit pic l'aidait à se conforter dans son image d'homme au cœur de pierre. Il ne s'en sortirait pas à si bon compte.

« Arrête, tu m'adores. Mais j'avoue avoir été surpris. Je ne m'attendais pas à ce que tu puisses être aussi romanti… »

« Tais-toi. Plus un mot. »

Malgré son air menaçant j'explose de rire. Sans un mot et un tantinet vexé, l'homme quitte précipitamment les cachots. C'est un mari de très mauvaise humeur que ma mère accueillerait ce soir…