Bonjour tout le monde,

Merci aux personnes qui m'ont laissé un commentaire, ils sont très encourageants. C'est vraiment agréable d'avoir vos retours. Sans eux, impossible de savoir s'il faut poursuivre ou pas. Alors un immense merci à vous. Dans ce nouveau chapitre, les préparatifs des CTR commencent ! J'attends vos reviews pour connaitre votre avis ;)

Annaelle : Coucou, merci à toi pour ton commentaire. Ah je suis contente que toi aussi la conversation Coba/Tom t'ait plu ! Je me suis beaucoup amusé à l'écrire ;). Contente que tu es apprécié ce nouveau chapitre, j'espère que ce sera pareil avec celui là ! A bientôt j'espère.

Oli11 : Merci à toi pour tous tes mots gentils. Effectivement un long moment d'absence, mais comme tu dis, je ne voulais pas écrire n'importe quoi pour continuer cette fic. Je suis ton conseil et je prends mon temps ;). J'espère que tu seras toujours aussi contente d'apercevoir ce nouveau chapitre ! Merci d'apprécier autant cette histoire :). Merci à toi d'être là pour tes commentaires. Bonne lecture ! A bientôt.

Coucou : De rien :) C'est grâce aux personnes qui me laissent des petits commentaires que je continue, si les personnes veulent une suite, je poursuis. A mon rythme certes, mais dès que je suis inspiré j'écris ;). Merci à toi pour ta lecture.

Laurine : Coucou ! ET voilà une nouvelle lecture pour ta semaine ;) Trop contente que ce nouveau chapitre t'ait rendu si heureuse ! Merci d'être si compréhensive ! Je prends mon temps, pas d'inquiétudes. J'espère tu trouveras ce chapitre aussi interressant que le précédent. Bonne lecture à toi , et un énorme merci pour ton commentaire.

Bonne lecture !

Qu'est ce qui avait bien pu convaincre Grace de s'embarquer dans un truc pareil ? Non pas qu'elle devait se sentir fautive, c'est vrai, après tout, ses camarades avaient eux aussi approuvé ce nouveau plan. Le petit discours de Coba sur l'offensive avait littéralement retourné tout le monde. Désormais, ils s'accordaient dans le même objectif. Les pions seraient déployés afin d'obtenir plusieurs coups d'avance.

Harry, Hermione et Gauïs programmaient déjà des entraînements digne d'un bataillon militaire. Aussi effrayant que cela puisse paraître, tous les membres avaient répondu présent face à ces nouvelles directives. Les Chevaliers connaissaient le danger de ces escapades à l'extérieur de Poudlard et pourtant, personne ne s'y opposait. Une perspective excitante bien que complètement irrationnel.

Ainsi, à peine le soleil levé, Grace s'était précipitée vers la cabane de Hagrid afin d'obtenir quelques outils pour sa mission prioritaire. À savoir ; réparer l'armoire à disparaître. Le professeur de soins aux créatures magique ne posait jamais beaucoup de questions, alors tout naturellement il lui avait prêté un nécessaire pour réparation. Bien entendu, Grace avait volontairement omis de stipuler l'objet concerné…

C'est donc exténuée et une besace bien remplie que la jeune fille monte les dernières marche du hall d'entrée de Poudlard. Coba et elle avait convenu de ce point de rendez-vous avant de s'activer à la tâche. Comme tous les week-ends, l'endroit n'est pas bondé d'étudiants. Beaucoup préféraient profiter d'une bonne grasse matinée plutôt que d'essuyer un réveil si tôt. Il n'y a donc pas foule mais plusieurs élèves ne manquent pas de lui adresser d'étranges regards.

La jeune fille prend alors conscience des perles de sueurs qui descendent le long de sa nuque. Quelle idiote… Grace s'imagine alors son allure défraîchie. Pourquoi ne pas s'en être aperçu avant ? Elle se serait bien rafraîchie avant de retrouver son petit ami. Sa dernière conviction se renforce lorsqu'elle aperçoit le jeune homme en parfaite condition et élégant comme toujours. Son uniforme de Serpentard est impeccable tout comme sa coiffure soignée. Une raie bien nette sépare ses boucles brunes et ordonnées. Même cette petite mèche rebelle le long de son front semble avoir sa place attitrée. Face à cette image parfaite, Grace glisse une main dans sa propre tignasse afin de s'arranger; peine perdue. Au même moment le garçon repère sa présence. Son célèbre sourire en coin illumine ses lèvres au moment de la rejoindre.

« Salut. » Il glisse suavement en posant ses lèvres contre les siennes.

Emportée par cette douceur, les joues de Grace s'empourprent avec vigueur. Une odeur exquise de parfum boisé déclenche une multitude de fourmillements dans son corps. Une nouvelle raison de pester contre sa négligence. En prenant compte de sa dernière course à pied, il était évidemment qu'elle ne devait dégager une senteur aussi divine... Merlin, pourquoi ne pouvait-elle pas être aussi parfaite que Coba ? Mettant ses remords de côté, Grace se ressaisit vite. Hors de question de ressembler à une de ces groupies des Wizard Sisters !

« Je suis passée voir Hagrid ce matin. J'ai quelques outils et du répare-tout. Ça devrait nous aider pour commencer. »

Aussitôt précisé, les yeux gris clair du garçon descendent le long de sa silhouette jusqu'à la besace. Une réaction étrange s'anime alors sur les traits de son visage. Le jeune homme mordille rapidement sa lèvre du bas avant de vite remonter son regard vers elle. Ses pupilles se dilatent subitement et Grace y détecte une pointe de malice. Il semble vouloir faire une remarque, mais il s'abstient. Mince, elle aura vraiment dû se rafraîchir avant de le rejoindre. C'était si terrible que ça ? Ses joues s'enflamme de nouveau. Coba se racle gorge.

« Ok. Euh… Il faut juste que je passe chercher un manuel dans mon dortoir avant. »

« Oh, d'accord. Je vais t'attendre ici dans ce cas. » Propose Grace.

« Ou sinon, tu peux m'accompagner. » Répond le garçon en posant une main sur sa hanche.

Le contact lui arrache un frisson et Grace se retient une nouvelle fois de piquer un fard. Elle se laisse guider vers le bas de l'escalier. C'était déconcertant de voir à quel point Coba n'éprouvait aucun gêne dans tous leurs contacts physiques. Non, c'était avec une confiance total que le garçon encerclait un bras autour de sa taille pour la mener vers les cachots.

« Depuis le temps que je te propose de venir visiter la salle commune des Serpentards. » Continue le jeune homme.

Trop concentrée à ne pas louper une marche, Grace reste muette. Il ne manquait plus qu'elle trébuche et son malaise serait palpable. Cependant, lorsque Coba arrête leurs pas en bas de l'escalier du hall, Grace reporte son attention sur son petit ami. Un débat intérieur contracte les traits de son visage. Son regard hostile vacille sur les étudiants qui croisent leur chemin. Un changement d'attitude brutale qu'elle ne parvient pas à expliquer. Bon, finalement il n'était peut-être pas aussi alaise qu'il voulait le prétendre. Des doutes envahissent les songes de Grace. Ils auraient certainement dû marcher l'un à côté de l'autre tout simplement. Cette proximité était peut-être trop rapide au goût du garçon ? Avant d'avoir pu se résoudre à prendre parole, Coba décale la jeune fille d'un geste délicat. Ses mains posées sur sa taille oblige sa silhouette à lui faire face. Incrédule fasse ce retournement, qui visiblement n'était pas dû à un quelconque gêne comme elle avait pu supposer, Grace interroge son petit ami les sourcils froncés. Avant qu'elle puisse le questionner, Coba prend la parole.

« Je pense que je devrais te dire un truc avant de continuer. Non pas que ça me dérange moi personnellement. Quoique, je commence à ressentir des pulsions meurtrières lorsque les autres garçons te reluquent comme une friandise. Mais en tant que gentleman je préfère remédier à cette situation embarrassante… »

Prise au dépourvue, Grace ne réagit pas tout de suite lorsque les doigts fins de Coba commencent à reboutonner son chemisier. Honteuse à n'en plus finir elle remarque alors que sa course à pied de ce matin avait complètement débraillé sa tenue. Plusieurs boutons de son chemisier s'étaient défaits. Cette mésaventure laissait apparaître son débardeur rouge et bien entendu le vêtement dévoilait des formes un peu trop moulante. Piqué au vif, la jeune fille envoie une tape sur les mains de son petit ami.

« Ok ! J'aurais peut-être dû demander la permission avant de toucher ! » S'excuse Coba en levant les mains.

« Non ! Ce que tu aurais dû c'est les reboutonner il y a bien longtemps ! » S'offusque Grace.

Sa bonne vieille cape d'invisibilité n'aurait pas été de trop dans cette situation. Désemparée, elle envoie des regards féroces aux élèves qui continuent de les dévisager. Elle se presse de fermer les derniers boutons et de resserrer sa cravate. Les regards féroces de Coba devenaient plus clairs désormais. De la jalousie ?

« C'est ta façon de dire que j'ai l'autorisation ? » Demande le jeune homme avec amusement.

« Évidemment ! Surtout si je suis en train de m'humilier devant toute l'école ! » S'agace Grace.

Coba émet un ricanement, ce qui à l'avantage d'énerver encore plus la jeune fille. Elle n'avait pas pris garde à ses mots. Néanmoins, elle était quasiment sûre qu'elle aurait préféré que Coba reboutonne son chemisier bien avant !

« Je ne savais pas si c'était volontaire je te rappelle ! » S'esclaffe de plus belle le garçon.

« Comme si j'avais pour habitude de me balader comme ça ! » S'offusque Grace, rouge de honte.

« C'est vrai. Mais admet que ce n'est pas non plus dans ton habitude de te barricader le moindre centimètre de peau. » Reprend doucement Coba.

Pour illustrer ses paroles, le garçon desserre la cravate rouge et les deux premiers boutons du col du chemisier de Grace. Cette humiliation la hanterait toute sa vie…

« Détend toi, Grace. Tu n'as pas à avoir honte. Tu es très jolie. »

Face à son visage surpris, Coba lève les yeux au ciel, ses yeux gris accusateurs lui envoie un message silencieux ; comme si tu ne le savais pas.

Il la trouvait jolie… Cette pensée continue de la chambouler sur le reste du chemin. C'était le premier compliment qu'elle recevait de sa part et elle ne trouvait rien à y dire ! Pourtant Merlin savait qu'elle trouvait Coba bien plus que simplement beau.

« Sang pur. » Annonce le Serpentard devant une tapisserie.

Absorbée par ses pensées elle ne s'était même pas rendu compte qu'ils venaient d'arriver à destination. Néanmoins, le mot de passe lui arrache un frisson. Pourtant, il était bien à l'image des verts et argents. Sans un mot, elle se glisse derrière la tapisserie à la suite du garçon.

Coba lui avait décrit le lieu avec précision, mais ça ne l'empêcha pas d'être ébahi par ce nouveau visuel. Les baies vitrées donnaient une vue unique sur le grand lac. Des strangulots nageaient en faisant le tour de la pièce. La lueur verte de l'eau miroitaient sur des sofas chic. Le meublier, à l'image des Serpentards puait l'ambition à plein nez.

« Et voici ton sorcier préféré. » Nargue le garçon en présentant un portrait.

Merlin, sorcier illustre roupillait tranquillement dans un coin de son tableau. Sa longue barbe blanche reposait négligemment derrière son épaule. Son chapeau en pointe était parsemé de petits dragons doré. Un impressionnant sorcier qui pourtant semblait si simple…

« Je reviens, j'en ai pour cinq minutes. Attend moi ici. » Propose Coba.

« D'accord. » Répond la jeune fille sans quitter le portrait des yeux.

Un étrange sentiment familier l'habitait à fur et à mesure qu'elle dévisageait son propriétaire. Pourtant, elle en avait vu des illustrations du grand Merlin. Oui mais quelque chose dans ce tableau l'hypnotisait. Sentant la curiosité de la jeune fille, le portrait se réveille en sursaut. Merlin dévoile alors deux pupilles dorés.

« Qu'est-ce que tu fiches, ici ? » Crache alors une voix grave.

Derechef, Grace se retourne vers son interlocuteur. Lestrange. Ses yeux sombres lui envoie des éclairs assassin. Elle revient un instant sur le portait de Merlin. Venait elle de rêver ? Les yeux du sorcier étaient bleus clair désormais…

« J'attends Coba. » Elle bafouille devant l'agressivité.

« Et bien attends le dehors, tu n'as rien à faire dans notre salle commune. » Siffle Bruce avec violence.

Confuse, la jeune fille commence à faire un pas en arrière pour s'exécuter, mais une autre personne intervient.

« Je ne vois vraiment pas ce qu'il te trouve Coba… Je suis sûre que tu lui as donné un filtre d'amour. » Cingle Daphnée Greengrass.

Bien que la supposition soit insultante, Grace se retrouve vite débordé face à tant d'hostilité. Elle devait vite sortir avant que ça dégénère. Seulement, avant d'avoir pu réagir convenablement, Bruce Lestrange lui saisit brutalement le poignet avec dégoût. La force de la poigne lui arrache une plainte.

« Je t'ai demandé de sortir d'ici, espèce de sang de… »

Le Serpentard n'a pas le temps de finir son insulte, une masse le percute de plein fouet. Le temps de reprendre ses esprits, Grace comprend que Coba venait d'empoigner son camarade par la cravate. Sa baguette est pointée sur la gorge de Lestrange, front contre front, le jeune homme débute les menaces.

« Touche-la ou insulte-la encore Bruce et je te jure que… » Commence Coba.

« OH ! Arrêtez les gars ! Qu'est-ce-que vous foutez, bordel ! Vous êtes amis je vous rappelle ! » Intervient Jack.

D'une carrure plus imposante, Anderson venait de séparer les deux garçons avant que tout s'envenime. Trop choquée pour intervenir, Grace ne bouge pas d'un millimètre. Les deux serpents continuent de s'affronter hostilement du regard. Toujours furieux, Coba rejoint la jeune fille. Sans un regard pour elle, il se contente de remonter la manche du chemisier le long de son bras. Ses doigts glacés anesthésie un peu la chaleur laissée sur sa peau. La poigne virulente de Lestrange avait légèrement blessé son avant bras. Un simple échauffement, rien de dramatique. Néanmoins, des reflets rouges miroitent dans les yeux clairs de son petit ami.

« Tu parles ! Un ami n'insulte pas la copine de l'autre ! Et il la blesse encore moins ! » Aboie Coba avec dégoût.

Lorsque le jeune homme recommence à se diriger dangereusement vers son camarade, Grace intervient rapidement.

« Je vais bien. Je t'assure, je ne sens presque plus rien. »

Pour assurer ses dires, elle attrape la main de Coba afin de l'obliger à la regarder dans les yeux. Colère et tristesse, ce sont les deux expressions qu'elle aperçoit dans ses prunelles redevenues grise.

« Tu exagères, Bruce… » Renchérit Jack a l'adresse de son agresseur.

« Comment ça j'exagère ! C'est une Gryffondor ! Elle n'a rien à faire là ! » Proteste Lestrange.

« Ça ne t'autorise pas à être violent ! » S'oppose une nouvelle fois Jack.

Le garçon venait de nouveau de bloquer Coba afin de l'empêcher d'attaquer Bruce.

« Et si on continuait ce pourquoi on est venu ? Hein. Je suis certaine que les autres nous attendent. » Chuchote précipitamment Grace.

Sans un regard pour les autres, la jeune fille se presse d'attirer son petit ami vers l'extérieur. À contrecœur le jeune homme se laisse guider. C'est dans silence lourd et pesant qu'ils rejoignent la direction de la salle sur demande. Grace n'intervient pas, Coba est d'une humeur exécrable. Une magie lourde voltige autour de sa personne. Elle ne sait quoi dire. La situation la dépassait. Pourtant, malgré l'événement, ça ne changeait rien. Il n'était pas responsable du comportement de ses camarades.

Elle devait le lui faire comprendre. Aussi, non sans une petite note de crainte, Grace enroule son bras autour de la taille du garçon. Quand un soupir s'échappe de la gorge de Coba elle pense avoir été trop loin, mais au même moment il encercle ses épaules d'un geste protecteur. Pas de mots, pourtant Coba glisse un baiser sur la tempe de la jeune fille comme un pardon. Elle ne lui en voulait pas, c'est idiot, il n'était pas fautif. De la même façon, elle s'autorise un geste tendre pour lui témoigner son affection. C'est donc délicatement que ses doigts effectuent une caresse sur le torse du garçon. Si la situation n'avait pas été si tendue, ses joues se seraient de nouveau empourprées sous la sensation des abdos qui se dessinaient sous la chemise du garçon.

« Ce n'est pas trop tôt. On commençait à se demander si vous alliez venir. » Proteste Ginny lorsqu'ils franchirent la porte de la salle sur demande.

« On a dû faire un détour pour récupérer quelques affaires. » Intervient Grace suite à l'absence de réaction de Coba.

/(I)\

Je n'arriverai pas à croire ce qui venait de se passer. Bruce… Comment avait-il osé faire une chose pareille ? Une rage indescriptible me consumait. L'envie du sang se déversait dans ma bouche. Lestrange venait d'échapper à la mort de très près. Une haine m'avait submergé lorsque j'avais aperçu sa violence contre Grace. C'est aussi pour cette raison que j'avais laissé Jack intervenir. J'avais dû rapidement m'écarter de cette ordure avant de commettre une bêtise. Les deux mots fatidiques avaient presque quitté ma langue dans la salle commune des Serpentards. Néanmoins, cette soif de meurtre ne me quittait pas.

« Allez, tu ne vas pas broyer du noir toute la journée. Je t'assure que tout va bien. » Insiste Grace.

D'un petit coup de coude dans les côtes, elle me rappelle à la réalité. Le brouhaha qui règne dans la salle sur demande permet de maintenir une discrétion dans notre échange. À quelques mètres de nous, un groupe d'élèves s'entraîne au duel, tandis que d'autres, un peu plus loin, continuent de lister les choses à faire. Ma mission est de réparer l'armoire à disparaître avec Grace. J'ai beau essayé de me concentrer afin de m'y mettre, mes pulsions resurgissent toujours avec violence.

« Désolé… j'ai du mal à me concentrer. » Je réplique de mauvaise humeur.

À l'aide d'un pinceau Grace applique du répare-tout sur les fissures de la porte. Je m'en veux de l'avoir entraîné là-dedans. Qui sait ce qui se serait passé si je n'étais pas intervenu ? Jack serait intervenu… Je devais m'en convaincre. Mon ami n'était pas un lâche. Visiblement mes camardes ne craignaient plus mes représailles, ce constat était intolérable. Personne ne touchait à ce qui m'appartenait ! Lestrange payerait pour cet affront, je ne laisserais pas un tel comportement passer. Je peste contre moi-même, cet accident aurait pu être évité !

« J'aurais dû t'écouter. C'était une mauvaise idée de t'emmener dans ma salle commune. Et complètement stupide de ma part de te laisser toute seule. » Je rumine.

Quel idiot. J'aurais dû prédire la hargne des serpents.

« Arrête. Je ne t'en veux pas, Coba. En plus tout va bien, vraiment. Je ne regrette pas d'être venue avec toi. »

Maussade, j'exécute un piètre reparo sur l'armoire. Aucun résultat. Grace essayait de dédramatiser, pourtant j'avais vraiment l'impression d'avoir failli a mon rôle. Je ne supportais qu'on s'en prenne aux personnes auxquelles je tenais.

« Si tu veux culpabiliser, tu devrais le faire pour quelque chose de vraiment grave. Par exemple, tu devrais plutôt t'en vouloir de m'avoir laissé à moitié dévêtu devant toute l'école ! » Murmure Grace avec animosité.

Au souvenir un ricanement m'échappe. Taquiner la jeune fille sur sa pudeur m'amusait énormément.

« Sache que pour cet épisode je t'en veux toujours ! Énormément même ! » Réplique Grace les mains sur les hanches.

Cette fausse colère réitère mon rire. Je sais qu'elle venait de détourner le sujet principal pour me réconforter. Étonnamment ça fonctionnait. Je décide de continuer dans son jeu.

« Je te l'ai dit dès que je m'en suis aperçu. » Je mens.

« Menteur ! Tu l'avais vu bien avant ! J'ai bien vu tes… Je ne suis pas aveugle je te signale. » Riposte Grace tirant sur la manche de mon gilet..

Nouveau rire, j'attrape son poignet pour éviter qu'elle recommence son geste. Je sais très bien ce qu'avait remarqué la jeune fille. Inutile d'essayer de me faire culpabiliser, j'assumais pleinement.

« Bien sûr que non ! Je regarde seulement tes yeux, comme toujours. » Je roucoule avec un clin d'œil.

« Mets-toi au travail au lieu de raconter n'importe quoi ! » Rouspète Grace en collant un manuel dans les mains.

Ces petites joutes verbales alimentaient des taquineries volontaires. Mais je décide de ne pas continuer plus loin. Notre relation était toute nouvelle, je ne voulais pas brusquer Grace. Elle apprendrait à me connaître avec le temps, même si je m'appliquais à lui montrer que contrairement à elle, je n'éprouvais aucune gêne dans nos rapprochements. Cette armoire était un vrai calvaire. Cette poignée rafistolé ne semblait pas appartenir à ce meuble. Tout était très étrange… Je jette un coup d'œil rapide au sommaire des sortilèges.

« Et bien… On n'est pas prêt d'avoir exécuté tous ces sorts… » Je râle en découvrant une liste interminable.

« Il suffit de trouver le bon, avec un peu de chance il se trouvera dans les premiers. » Tente d'encourager la jeune fille.

« La chance ne fait pas partie de ma vie généralement… » Je contredits.

Un raclement de gorge empêche Grace de répliquer à ma dernière remarque. Gauïs et Harry venaient de nous rejoindre devant l'armoire à disparaître. Un long parchemin est déroulé dans les mains du binoclard.

« Si vous souhaitez savoir si on avance sur la réparation, la réponse est non. » Je siffle férocement de mauvaise humeur.

Non intimidé par mon agressivité, le Gryffondor continue de s'approcher.

« On a plus urgent avant l'armoire. Je suis simplement venu prendre votre avis en compte. Gauïs a émit l'idée d'intégrer du combat physique dans notre entraînement. Les Aurors ont toujours une épreuve physique au concours d'entrée. Et comme le père de Gauïs lui a enseigné les bases, il propose de nous entraîner sur cette partie. Surtout que les sbires de Grindelwald n'hésitent pas à user de cette pratique. Qu'est-ce-que vous en dite ? »

Mon regard froid glisse sur la jambe de Black. Certes, il venait d'abandonner sa canne, mais on ne pouvait pas dire qu'il soit dans une forme olympique…

« Tu veux qu'on apprenne à se battre ? » Tente de comprendre Grace.

À son visage, je comprends qu'elle n'est pas à l'aise avec cette idée. Imaginer Grace coller un coup de poing à quelqu'un avait quelque chose d'irréel.

« De l'autodéfense principalement. » Intervient Harry.

« Je maintiens que certains d'entre nous devraient apprendre à neutraliser l'ennemi. » Ajoute Black.

Les deux garçons s'échangent un regard entendu. A priori ils ne défendaient pas le même point de vue… Je n'avais jamais réellement vue mon père à l'œuvre dans son métier d'Auror, généralement il prenait un soin particulièrement à m'écarter. Cependant, Tom Jedusor avait pris soin de m'enseigner qu'un duel n'était jamais fini tant que son adversaire n'était pas neutralisé. Les quelques fois dont je l'avais affronté, l'homme n'avait pas protesté quand, désarmé, j'avais joué des poings.

« Quel genre d'autodéfense ? » Je demande avec intérêt.

Je peinais dans les combats au corps à corps, Black m'avait déjà mis au tapis plusieurs fois en usant de méthode moldu. Et pour avoir subi de nombreux désagréments de la part des hommes de Grindewald, tels que clef de bras ou strangulation, je rêvais de pouvoir y répondre.

« Apprentissage de katas, désarmement et neutralisation de l'adversaire. » Récite Harry en regardant son parchemin.

« Juste au cas où… C'était toujours bien d'avoir une solution de replie sans nos baguettes magiques. » Renchéri Black.

Tu es un sorcier, sers-toi de ta baguette ! Exactement le type de phrase que scandait mon père. Pourtant, une autre méthode ne pourra que renforcer nos défenses, nos adversaires ne s'y attendraient pas…

« Pourquoi pas. » Je glisse alors.

Grace torture ses doigts à côté de moi. Elle manquait de confiance, ces entraînements ne pouvaient que se révéler bénéfique. Je ne comptais pas imposer nos prochaines escapades, seul les volontaires y participeraient, mais les attaques de Grindelwald venaient de partout maintenant.

« Bien. Les entraînements commencent la semaine prochaine. » Termine Harry Potter.

Les jours suivants furent consacrés à la réparation de l'armoire. J'avais tellement hâte de pouvoir mettre nos prochaines missions en route que j'y consacrais les moindres minutes de mon temps libre. Étonnamment cette obsession n'embêtait pas Grace. Au contraire, la jeune fille avait passé ces moments en ma compagnie tout en travaillant avec acharnement. Notre complicité en avait été décuplée.

Cette compagnie nous aida à en apprendre un peu plus l'un sur l'autre. De plus, j'avais pu apprendre de nombreux détails insoupçonnés de sa vie privée. Par exemple, contrairement à ce que je pensais, Grace n'était pas en parfaite adéquation avec son frère. Ils leurs arrivaient de diverger dans leurs opinions et de se disputer. Sa relation avec la famille, partie moldu, de sa mère était extrêmement conflictuelle. Les Potter les esquivaient le plus possible. Elle m'avait aussi avoué être un choixpeau flou durant la répartition d'entrée à Poudlard. Grace me confia que le choixpeau avait longuement hésité entre Serpentard et Gryffondor avant de l'envoyer chez les lions. Confidence qu'elle me fit promettre de ne pas répéter. À l'instar de mon père, sa famille n'était pas très friand de la maison des serpents. Je l'avais écouté avec beaucoup d'intérêt, pour autant je restais vague sur mes propres aveux. J'avais besoin de plus avant de lui faire entièrement confiance. Mais mes anecdotes sur mon enfance de fourchelang l'avait écartée de toute suspicion…

Bref, les jours suivant furent sans répit et ce malgré les débats enflammés sur la prochaine élection du premier ministre. Je me tenais au courant sans pour autant m'y consacrer. De long mois de campagne se chargeraient de présenter les différents postulants. Ma mère m'avait envoyé un courrier m'annonçant que mon père avait refusé de poser sa candidature. La politique n'était pas faites pour lui, l'homme préférait grandement être dans le feu de l'action plutôt qu'être installé derrière un bureau. Cette décision ne m'étonnait pas. D'ailleurs les postulants ne courraient pas aux portes. Cette fonction n'avait pas vraiment la quote depuis l'assassinat de Cornelius Fudge. Toute cette effervescence était bénéfique pour les Chevaliers de La Table Ronde. Trop occupé sur les scandales du moment, personne ne s'intéressait à nos disparitions répétés dans la salle sur demande.

Seulement même avec cette agitation je ne pouvais pas m'évincer de tous mes engagements. Maintenant que je venais officiellement de réintégrer l'équipe de Quidditch, je n'avais plus le droit à l'erreur. Louper un entraînement serait un billet de non-retour. Non pas que je souhaitais en faire mon métier, mais me défouler me faisait le plus grand bien. Imaginer la tête de Lestrange dans les anneaux des buts m'avait permis de ne pas louper une seule fois ma cible. Ces séances épuisantes n'arrangeaient pas mes affaires. Entre la réparation de l'armoire, le Quidditch et mes devoirs à des heures tardives, je n'en pouvais plus ! Une bonne nuit de sommeil ne serait pas du luxe. Pourtant, je devais impérativement continuer à tenir debout.

C'est donc exténué que j'arrive au premier entraînement de self défense des CTR. Pris par le temps, je m'étais directement rendu à la salle sur demande après notre séance d'entraînement de Quidditch. Mon sac de sport sur l'épaule, mon balais dans la main, je franchis alors la porte dérobée dans le couloir du septième étage.

Lorsque j'aperçois les tapis de combats installés au centre de la pièce je me félicite d'avoir gardé mon survêtement de sport. Visiblement cette tenue vestimentaire ne serait pas de trop. D'ailleurs un rapide coup d'œil m'apprend que plusieurs membres avaient également opté pour des tenue plus confortable. Les étudiants discutent tranquillement assis autour de tatamis dans l'attente des retardataires. Avide de pouvoir enfin prendre une pause avant de commencer je me mets à la recherche Grace. Attiré par son geste de la main, je ne tarde pas à la repérer. Seulement la présence d'un jeune homme installé à coté d'elle m'envoie un électrochoc. Qu'est-ce qu'il fait ici ? Rapidement je m'approche d'eux.

« Jack ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » Je m'exclame en le reconnaissant.

« Sérieux, Coco ? Qu'est-ce que je fais ici !? Non mais dis-moi plutôt pourquoi je ne fais pas partie de vos chevaliers de la table ronde depuis le début ! » S'offusque le garçon en me donnant une tape derrière la tête.

Amusé par le geste de mon ami, Grace et Ginny s'esclaffent discrètement. Je réponds d'un coup de poing bien mérité dans son épaule. Derechef j'arque un sourcil interrogatif vers ma petite amie. Immédiatement, elle positionne ses mains en geste de défense.

« J'y suis pour rien. C'était l'idée de Ginny. Tiens, je nous ai pris quelques encas avant de venir. » Propose Grace en me donnant une barre de céréales.

C'était l'heure du dîner et plusieurs personnes avaient eu la même idée. Tous les étudiants se pressaient d'ingurgiter leur repas sur le pouce. Avec des remerciements j'attrape la friandise avant de toiser sévèrement la Weasley. La copine de Grace me devance.

« Oh arrête Jedusor. On a besoin de monde. Jack est ton ami. Voyant que tu ne lui avais toujours pas proposé de rejoindre notre cause je m'en suis chargée. » Riposte Ginny.

« Tu aurais dû m'en parler avant ! » J'insiste entre mes dents.

Contrarié je mords rageusement dans la friandise. Je n'appréciais pas d'être pris au dépourvu. Maintenant Jack serait impliqué…

« Et oui mon Coco, plus de cachotteries entre nous maintenant… » Me nargue Jack en mimant un bruit de baiser particulièrement bruyant.

« Génial, grâce à vous je vais subir ces âneries continuellement à partir de maintenant. » Je râle.

Grace cache maladroitement son sourire. Elle appréciait beaucoup Jack, je ne doutais pas que sa présence la satisfaisait. En vérité, c'était plaisant d'avoir mon meilleur ami à mes côtés dans cette épreuve.

Je m'adosse contre le mur pour obtenir une position plus confortable. Silencieuse, Grace pose tendrement sa tête contre mon épaule. Je suis reconnaissant, j'avais besoin de repos. Profitant de ce court instant de répit, j'en profite pour fermer les yeux quelques secondes. La moitié des étudiants n'étaient pas encore arrivés, ça me laissait quelques minutes.

« Jedusor, tu crois que je pourrais toucher ton Éclair de Flamme ? » Couine une voix familière.

Particulièrement furieux contre cette interruption je darde un regard assassin sur Colin Crivey. Je m'apprête à lui jeter une insulte au visage lorsque j'aperçois un petit garçon à côté du Gryffondor. Ses cheveux blonds et son visage mutin s'accordent parfaitement avec celui de Crivey. Pourtant ce n'est pas cette ressemblance qui me maintient au silence. Non, ce sont les yeux admiratifs du petit sur ma personne qui me déconcentre avec force.

« C'est vraiment lui ? » Chuchote le garçonnet à l'oreille de Colin.

« Oui. Meilleur buteur de toute l'histoire de Poudlard. Détenteur du record de résistance à l'imperium et plus jeune membre du Magenmagot. Oh, et tu te souviens du duel de Dumbeldore au club de duel ? Le sorcier qui l'affrontait, c'est son père. » Explique Colin avec expertise.

« Whaouuu ! » S'écrit le petit en me dévorant des yeux.

J'avais connu des moments gênants dans ma vie. Mais aucune expérience n'aurait pu me préparer à cela. Cette admiration me donne un haut-le-cœur, ma grimace ne tarde pas à suivre. Pressé d'éloigner ce débordement je réplique rapidement.

« Oui bon ça va, ok. Tu peux toucher au balai, mais interdiction de monter dessus. » Je grogne.

« Oh génial ! Merci Jedusor. »

Émerveillé, les deux garçons reportent leur attention sur le balai de course. Leur conversation bifurque sur une quantité de détails techniques. J'espérais sincèrement être le seul à avoir entendu ces phrases gênantes, je me trompais terriblement.

« Oh oui Coba, je suis tellement Fan de toi ! Pitié laisse-moi toucher ta chevelure si parfaite ! » Imite alors Jack dans une parfaite imitation de Crivey.

« Ferme-la ! » Je siffle avec venin en éloignant sa main de mes cheveux.

Rouge de honte, je vérifie que personne n'avait entendu la blague douteuse de mon ami. Trop heureux de leur chance avec le bolide, les deux Crivey continuaient leurs échangent sans faire attention à nous. Bien entendu Ginny et Grace n'en avaient pas louper une miette. Weasley était tellement hilare qu'elle pleurait de rire contre l'épaule de Jack. Même Grâce avait du mal à retenir un rire.

« Ils sont complètement barge… » Je grogne plus pour moi-même.

Une fois calmée et son souffle repris, Grace prend la parole.

« Ne le prend pas personnellement. Les frères Crivey sont des nés-moldus. Alors pour eux tout le monde est extraordinaire. » Tente d'expliquer ma copine.

« Oui ! Tu te souviens de la fois où Colin a demandé à Dumbeldore de poser pour le prendre en photo avec son appareil moldu. » Renchéri Ginny.

« Sérieux ?! Et il a accepté ? » S'esclaffe Jack.

« Évidemment que non ! Dumbeldore a prétexté chercher un pot de chambre pour éviter de répondre. » Explique Grace toujours amusé.

Les anecdotes s'arrêtent rapidement à la suite d'un claquement dans les mains. Tout le monde était enfin arrivé, et Harry et Hermione nous faisaient face au milieu des tatamis. L'agitation se calme rapidement et tous les membres se concentrent sur les intervenants.

« Bonsoir. Merci à tous d'avoir répondu présent. Nous avons deux nouveaux membres qui viennent de nous rejoindre aujourd'hui. Jack Anderson et Denis Crivey. On se concertera plus tard pour décider de leurs noms de codes. Coba Jedusor et Grace Potter continuent de travailler activement sur la réparation de l'armoire. Même si leur réussite est proche nous avons beaucoup de travail avant d'envisager d'emprunter son passage. On va devoir s'assurer que l'autre armoire située dans l'allée des embrumes est bien accessible. Bref, beaucoup de précautions sont à prendre en compte. La plus importante nous regroupe aujourd'hui. Il est hors de question qu'on prenne le moindre risque sans avoir été soigneusement préparé. C'est pourquoi Gauïs Black nous a sympathiquement suggéré des entraînements d'autodéfense sans baguette magique. Les personnes qui ont déjà participé à des combats contre l'armée de Grindewald on reconnut que cette méthode avait sa place dans un duel à mort. Il nous reste à peu près deux heures avant le couvre-feu, on va donc laisser Gauïs animer cette séance. »

Après son monologue, Hermione quitte les tapis d'entraînement pour laisser la place au Gryffondor. Le jeune homme rejoint le centre avec un air sérieux, plus de béquilles. L'idée que ce gars m'enseigne quoi que ce soit m'irritait profondément. J'avais beau être tolérant face à notre coopération, c'était uniquement par intérêt, Black ne deviendrait jamais mon ami. Le Gryffondor m'avait causé beaucoup trop de tort.

« Bien. On va commencer doucement avec des exercices ciblés. Chacune des situations sera différente je l'entends, mais vous verrez que la plupart des katas permettent de se sortir d'un mauvais pas. J'aurais besoin d'un adversaire pour vous illustrer les gestes à enchaîner. »

Des murmures sont échangés dans la salle, aucun volontaire. Il faut dire que les sorciers s'adonnaient rarement à ce type d'activité.

« J'y vais, tu vas voir Coco. Je vais lui faire regretter de t'avoir envoyé Saint Mangouste. » M'annonce alors Jack à voix basse.

Le jeune homme se lève alors pour rejoindre le tatami. Hébété par ses paroles je n'interviens pas. Jack n'était pas du genre à jouer des poings. Qu'est-ce qu'il avait en tête ? Le regard cruel de Black sur mon ami amplifie mes appréhensions.

« Il n'a aucune chance, n'est-ce pas ? » Je questionne Grace discrètement.

« Aucune, je te confirme… » Reconnaît la jeune fille en pinçant l'arrête de son nez.

Il s'agissait d'une démonstration, Jack n'allait pas tenter quelque chose de stupide… Pourtant, la dernière phrase de mon ami résonnait dans mes oreilles. Quel idiot ! Visiblement le Gryffondor venait de deviner les intentions du garçon.

« On est là pour illustrer un exemple » Prévient Gauïs. « Pas pour se cogner dessus. »

« Pas de problème, dis-moi ce que je dois faire. » Répond Jack, espiègle.

Avec méfiance, Black demande au Serpentard de simuler une strangulation dans son dans son dos. Jack s'exécute comme demandé, il enroule son bras autour du cou de Gauïs et pointe sa baguette de sa main libre vers sa tête.

« Le but premier est de désarmer votre adversaire pour ce fait vous devez… »

Black ne finit pas sa phrase, à l'aide d'un croche-pied particulièrement vicieux, Jack parvient à faire basculer le jeune homme. Dans un bruit sourd les deux garçons chutent sur les tapis. Une plainte échappe à Gauïs lors de l'atterrissage. Pris de court, le Gryffon n'avait pas anticipé la fourberie de mon ami. Amusé, je ne retiens pas mon ricanement. D'ailleurs plusieurs personnes m'imitent. J'avais oublié qu'on s'ennuyait rarement avec Jack. Fière de sa prouesse, mon ami se relève en m'envoyant un clin d'œil. Un tantinet humilié, Black se relève en se massant la jambe.

« Qu'est-ce que tu fous, bordel !? » Il s'exclame à l'adresse du Serpentard.

« Je te donne du fil à retordre, Black ! Tu ne crois quand même pas que ton adversaire te laissera tranquillement réaliser tes tours de passepasses ! » Répond Jack en sautillant sur le tapis à la manière d'un boxeur.

Ce mec est dingue. Je suis pris d'un fou rire incontrôlable en regardant cet idiot fanfaronner. Loin d'être le seul dans cet état, Ginny peine à reprendre son souffle. En face de nous j'aperçois même Seamus cacher son rire derrière une de ses mains. Même Granger peine à cacher un sourire. Au visage de Black, je devine l'issue de cette confrontation, il n'appréciait pas du tout de s'être fait avoir, il ne retiendrait pas ses prochains coups.

« Parfait… Dans ce cas… recommence. » Crache Gauïs entre ses dents.

Toujours euphorique, Jack recommence la même main-d'œuvre, seulement cette fois, Black ne lui laisse aucune échappatoire. D'une rapidité incroyable le Gryffondor enchaîne les coups. Son bras gauche éloigne la baguette magique de sa tête tandis qu'au même moment son coude s'enfonce férocement dans les côtes de Jack. Le souffle coupé mon ami enroule ses bras autour de son abdomen. Black continue sur sa lancée, en parfaite synchronisation, il s'accroupit brusquement et effectue une sorte de mouvement toupie afin de faucher les jambes du Serpentard. Équilibre perdu, Jack s'écrase brusquement sur son flanc.

« Ohhhhhhhhhh. » S'exclament les étudiants à l'unisson, mélange entre amusement et admiration.

Toujours orgueilleux, Black s'avance de nouveau vers Jack.

« Stoppe ! Pause. Ok j'abandonne. Tu m'as explosé le ventre… On change de volontaire ! » Rigole mon ami entre deux toux.

Mon fou rire reprend de plus belle. Je ris tellement que mes côtes commencent à me faire souffrir.

« Coco, mon pote. Viens m'aider s'il te plaît, je n'en peux plus. » Supplie le garçon en rampant sur le tapis.

Malgré une probable souffrance, mon ami continu de rigoler de sa pitrerie. Il avait bien fallut un quart d'heure pour qu'on arrive à stopper nos fous rires. Voilà tellement longtemps que je n'avais pas ris autant. À n'en pas douter, j'aurais sûrement des courbatures le lendemain. En somme, ce fut très difficile de reprendre son sérieux, surtout quand Gauïs ordonna à tout le monde de faire des équipes de deux pour exécuter les différents enchaînements qu'on venait d'observer. Évidemment Jack et moi faisions équipe, j'avais préféré laisser Grace avec sa copine Ginny. Je préférais largement mettre une raclé à mon ami, au moins pas besoin de retenir nos coups entre nous.

« C'est bon. Je crois que c'est finit pour aujourd'hui. Tu maîtrises et je commence à en avoir marre d'être le punching-ball. » Halète Jack allongé sur le sol après avoir chuté pour le unième fois.

Étonnamment j'arrivais à maîtriser les différents enchaînements enseigné par Black sans trop de difficultés. Je me débrouillais étonnamment bien comparé à d'autre. À croire que j'aurais dû m'inscrire à un sport de combat dans ma jeunesse. Quoique mon entraînement de sportif me permettait d'entretenir une forme physique appréciable…

Pourtant, épuisé moi aussi, je suis rassuré qu'il propose cette trêve. Dans un dernier effort, je lui tends ma main pour l'aider à se relever. Jack accepte volontiers cette aide. D'un coup de manche il balaie la sueur de son front.

« C'est toujours aussi physique vos entraînements ? » S'étonne alors Jack.

« Non. C'est exceptionnel. D'habitude ce sont plutôt les meilleurs duellistes qui apprennent aux autres. » J'explique évasivement.

« Oh, génial. Vivement cette partie. » Sourit le jeune homme.

Je lève les yeux au ciel avec amusement. Cette partie serait plus compliquée pour lui et nous le savions tous les deux. Cependant, je m'appliquerais sûrement d'avantage maintenant que Jack nous avait rejoint. C'était agréable de ne plus être le seul Serpentard dans ce groupe. Égoïstement, j'appréciais sa présence, malgré le danger de mort que représentait nos ambitions.

Je détourne mon attention vers Grace pour voir comment elle s'en sortait dans les exercices. Elle se retenait la plupart du temps de peur de blesser sa copine.

Cependant, lorsque je la repère mon regard se voile. Gauïs Black est en train de discuter avec elle en mimant des gestes. Puis sans prévenir, ni même lui demander l'autorisation, il l'attrape par la taille pour la positionner de dos coller contre lui. Une colère s'empare de moi. J'amorce un pas dans leur direction, mais Jack m'attrape le bras.

« Attends. » Il me conseille.

« Quoi ? » Je siffle avec fureur.

Qu'est-ce qu'il voulait que j'attende au juste. Il était hors de question de laisser cet imbécile tripoter ma copine sans intervenir. Personne à par moi n'avait le droit !

« Fais-moi confiance, regarde. Trois, deux, un… » Me montre Jack en les désignant.

À la fin du compte à rebours, Grace écarte violemment les mains de Gauïs. Furieuse, elle se retourne vers le garçon, elle le bouscule en arrière. Trop loin pour entendre ses paroles, je devine leurs férocités. Les yeux émeraude de Grace envoient des éclairs à son interlocuteur. Une dispute éclate entre eux.

« Ne te montre pas trop jaloux. Laisse-la comprendre que tu lui fais confiance. » Conseil Jack.

J'aurais pu réfuter les mots de mon ami, néanmoins je savais qu'il avait raison. J'avais tendance à me montrer trop protecteur avec la jeune fille. Néanmoins sa réaction prouvait que je n'avais rien à craindre. Grace ne se laisserait pas faire…

Des mots cinglants sont échangés et Black finit par se diriger vers un autre groupe. Il semble particulièrement vexé par l'issue de son stratagème. Les mains dans les poche de mon survêtement, je le toise férocement. Il finit par rencontrer mon regard. Je fais de mon mieux pour ne pas partir lui coller mon poing dans la figure. Un prochain geste de ce genre ne passerait pas. Toujours en furie, Grace échange des paroles virulentes avec Ginny. Malgré ce tableau révoltant, contradictoirement je gardais une conclusion satisfaisante : Grace et Gauïs c'était finit, je n'avais rien à craindre à ce sujet. Ce soir, pour la première fois depuis longtemps je m'endormirais la conscience tranquille. Mieux encore un ami proche s'engageait avec moi dans la lutte contre Grindelwald. Le combat commençait…